Comment Bien Rédiger Un Devoir
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Comment Bien Rédiger Un Devoir
Comment Bien Rédiger Un Devoir Le but de cette fiche est de donne quelques indications pour bien rédiger un devoir, en classe bien sûr mais surtout le jour du concours. Tout ce qui est suit est sous réserve d'indication(s) contraire(s) dans le texte du sujet ... I - Le matériel Le crayon à papier est fortement déconseillé, sauf sur certains schémas, tout comme le blanco (qui tachera votre copie dans la panique, sèchera et collera les feuilles entre elles, fera des pâtés ...) et même l'effaceur (dont la solution traverse la feuille et efface le verso, voire déchire le papier ... ce qui est courant aux concours dans lesquels le papier est de qualité très moyenne ...). Bref, pas de risque, un stylo plume ou bille sera suffisant. Au besoin, barrer proprement un passage suffit (ça va plus vite, c'est plus propre). On évite la couleur rouge pour écrire, car elle est réservée à la correction, sauf pour encadrer ou souligner des résultats. Si vous ne l'avez jamais fait, mettez vous au noir, cela change du bleu traditionnel et rend bien avec le rouge lorsqu'on encadre. Pour gagner du temps, venez avec les feuilles de DS prêtes (nom écrit, y compris feuilles supplémentaires, et le titre sur la première page). Même si les feuilles supplémentaires ne servent pas cette fois-ci, elles serviront au DS ou DM suivant ... Au concours, je vous recommande de faire ceci en attendant les contrôles d'identité, car on peut perdre 10mn en cumulé sur 4h à Centrale à remplir toutes les infos demandées (chaque feuille doit être remplie !) Un bon candidat, bien préparé, à ce réflexe, et se distingue du candidat touriste. À la fin d'une épreuve, on pose le stylo le jour J : si on n'a pas mis son nom, la feuille n'est pas corrigée ... II – Le cœur du problème : la présentation et la rédaction Le correcteur n'est pas là pour deviner ce que vous avez voulu dire, faire le calcul à votre place, savoir où est l'info importante dans votre copie. Il est donc important d'avoir une présentation propre et aussi soignée que possible, pour le mettre dans de bonnes dispositions. Tout ce qui suit va dans le même sens que cette règle absolue ! Tout d'abord, rappelons un peu ce qui se passe au concours : il ne faut pas espérer pouvoir tout faire, car les sujets sont quasiment toujours trop longs et infinissables dans le temps imparti; on mettra 20 aux meilleurs candidats ayant composé. Faire la moitié ou même moins d'une épreuve de Centrale par exemple peut parfois suffire à avoir la note maximale ! De plus, un correcteur qui a 200 copies à lire en 10 jours sera énervé dès le départ s'il voit une copie mal présentée. Il faut donc faire attention en priorité à la présentation. Quelques trucs : • • • • numérotez les feuilles (1/5, 2/5 ...) pour la lisibilité. La vieille astuce du « je note 1/5 j'en rends 4, je ferai la 5ème à la maison et je dirai que je l'ai oubliée... » est connue par tout le monde. Pas la peine de la réessayer ; une copie ne se juge pas au poids, pas besoin d'en écrire des pages. Inutile donc de recopier la question du sujet (le correcteur sait lire), de trop détailler les calculs simples, sauf si c'est demandé ; n'hésitez pas à utiliser des schémas : c'est le moyen le plus simple et le plus rapide de définir des notations ; mettez en valeur les résultats obtenus : un résultat est mis en valeur simplement si on l'encadre ou si on le souligne. Il ne sert à rien toutefois de tout encadrer : contentez-vous de le faire pour la réponse demandée ; pas de langage SMS ! Vous pouvez utiliser des sigles, mais il faut les définir (et c'est parfois plus long que d'écrire une fois « principe fondamental de la dynamique » ou « structure électronique ») ; écrivez lisiblement (autant que vous le pouvez ...) car on peut refuser de corriger votre copie ou partie de celle-ci si on la juge illisible, sans recours possible ; attention à l'orthographe qui, même si elle n'est pas pénalisée pour quelques fautes, le sera s'il y a trop d'erreurs qui se cumulent. En particulier, un doute du correcteur dans le résultat encadré que vous avez écrit conduira par défaut à une absence de point : soyons donc particulièrement soigné dans cette dernière étape ; • faites des vraies phrases, avec un verbe et un sujet au minimum ; ne pas oublier quelques mots de liaison : sans être une épreuve de français, les épreuves scientifiques doivent au moins pouvoir être lues sans donner l'impression d'une succession de symboles mathématiques. L'utilisation de « donc », « par conséquent », « ainsi », « alors », « ce qui conduit à », « ce qui fournit » ... sera très agréablement appréciée (croyez-en un correcteur !) ; • numérotez les parties comme elles le sont dans le sujet, et respectez les notations (si l'énoncé utilise gamma, même si c'est idiot, utilisez gamma dans les réponses ...) ainsi que les numéros de questions qu'il faut impérativement indiquer ; • on ne dit pas oui ou non en réponse à une question. Si celle-ci demande par exemple « a-t-on alors une dérivée positive ? », on ne répond pas « non, elle n'a pas de dérivée positive » et encore moins « non », mais « la dérivée n'est pas positive ». Le correcteur doit pouvoir faire sans l'énoncé à côté de lui, et non se demander « c'était quoi au juste la question? » ; • énoncer explicitement un théorème utilisé, en vérifiant au passage, s'il y en a, les hypothèses nécessaires (sans ces vérifications, le résultat sera considéré comme faux, car ce sont parfois ces hypothèses qui sont difficiles à prouver !) ; • si le sujet vous guide, et vous donne des étapes intermédiaires, c'est qu'il y a une raison. Ne cherchez alors donc pas à révolutionner la physique en cherchant une autre démo, même si vous en connaissez une : vous allez perdre du temps, et souvent des démonstrations alternatives demandées par le sujet permettent d'obtenir des résultats intermédiaires utilisés ailleurs ; • mieux vaut ne rien faire que de pipeauter une démonstration lorsque le sujet fournit une partie de la réponse. C'est très mal vu, si le correcteur s'en aperçoit, il sera intransigeant et dans le doute ne vous donnera plus aucun point par la suite. Bref, soyez honnêtes, sinon vous risquez gros ; • attention enfin à ne pas oublier la moitié de la question en répondant, c'est plus courant que ce que l'on croit ! Les petits « plus » : • les commentaires « gratuits », c'est-à-dire non demandés, « embellissent » un résultat, permettent de distinguer un bon candidat d'un excellent, et font la différence au concours (pas pour un unique commentaire bien sûr, mais le cumul de ceux-ci et le réflexe acquis durant la prépa seront décisifs d'ici un an) ; • si vous détectez ce qui vous semble être une erreur d'énoncé, écrivez le sur la copie en le justifiant : cela peut valoir beaucoup de points ! Ne vous attendez toutefois pas à ce que cela arrive trois fois sur quatre ... En particulier, sur les CS, les sujets sont très souvent mal conçus, dans ce cas respectez les règles évoquées par ailleurs. Et ne faites bien sûr pas remarquer que le sujet est mal conçu, dites plutôt « je pense qu'une erreur s'est glissée dans le texte, puisque ... » ; • sautez des questions auxquelles vous n'arrivez pas à répondre et n'hésitez pas à dire que vous admettez le résultat d'une question précédente le cas échéant ; repérer les questions plus faciles permet de gagner des points. Toutefois, à la différence d'autres profs, je déconseille la lecture totale de l'énoncé (c'est trop long !), mais lire au moins les titres des parties permet souvent de choisir par laquelle commencer en privilégiant son point fort. Sachez que beaucoup de questions sont en général abordables sans avoir fait les précédentes ; • présenter la démarche du calcul à venir, succinctement, permet de gagner de façon toute simple en lisibilité pour le correcteur et en clarté pour votre esprit. III - Les règles spécifiques à la physique chimie Application numérique (AN) Les questions d'application numériques sont souvent peu traitées par les candidats, tous les rapports de concours le disent, tous les ans ! Pourtant, ce sont celles qui, en quelques secondes, se résolvent le plus vite. Rentabilisez donc vos copies en les faisant dès que possible, le rapport points gagnés/temps passé est optimal sur ce type de question, tout comme sur les questions « qualitatives » (commentaires, ordres de grandeur, ne nécessitant aucun calcul). Il faut penser à choisir une unité adaptée (0,002km sera plutôt 2m ...), c'est une preuve de bon sens ... Une AN n'est valable que si on précise l'unité utilisée, elle n'a pas besoin d'être celle du système SI, utiliser par exemple J pour les joules lorsqu'on évalue une énergie est même très recommandé ! On n'écrit pas le détail d'une AN, on écrit seulement le résultat : le correcteur ne lira pas le détail (il s'en moque !). Il faut mener le calcul LITTERAL (avec les variables et constantes, sans leurs valeurs numériques respectives) jusqu'au bout et n'écrire le résultat NUMERIQUE qu'à la toute fin. Enfin, vérifiez l'ordre de grandeur de votre résultat avec votre bon sens (une tulipe ne peut pas peser trois tonnes, même si vous n'avez aucune notion de mécanique quantique ...) Rappel : pas d'unité si on trouve une constante numérique. Ainsi, on écrit par exemple pour une charge égale à la charge élémentaire, q=e mais pas q=e C, mais on peut se retrouver à écrire pour une surface S= π m2 car π est une constante mathématique. Remarque : parfois, dans les corrections du prof, cela ne sera pas fait. C'est normal ! Volontairement, vous pouvez grâce à des CS en trop, des détails de calculs ... détecter où sont vos erreurs lors de la relecture. Chiffres significatifs (CS) Il ne faut jamais en mettre plus de 2 ou 3. En cas de doute, il vaut mieux en mettre trois. Les énoncés sont très souvent mal conçus sur ce point ... Ne pas oublier, en TP, qu'une incertitude ayant plus de 2 CS n'a aucun sens, puisqu'on a vu en cours qu'elle est statistiquement entachée elle-même, même pour de très bonnes mesures, d'une incertitude de 10 à 30%... Néanmoins, ce la ne veut pas dire que la grandeur mesurée ne peut avoir que 2 CS au plus (cf. infra, 1,302 possède 4 CS et l'incertitude 0,002 un seul). ATTENTION ! Il faut faire les calculs avec les valeurs complètes, sans utiliser les résultats intermédiaires qui ont été tronqués, sinon vous courrez à la catastrophe après quelques lignes .... Homogénéités diverses Vérifier l'homogénéité des formules (si ce n'est pas trop long !) est le moyen le plus sûr de corriger rapidement une éventuelle faute de calcul. Il est ainsi très malin de vérifier non pas tous les calculs mais l'homogénéité des résultats intermédiaires importants. On peut aussi vérifier l'homogénéité « d'ordre » (un terme d'ordre un ne peut être égal à un terme d'ordre deux par exemple) et de « dimensions vectorielles » (un vecteur de dimension deux ne peut être égal à un vecteur de dimension 5 par exemple, le cas le plus fréquent étant d'écrire qu'un vecteur est égal à un scalaire ...). Les fautes d'homogénéité sont toujours lourdement sanctionnées, d'autant plus qu'elles sont le signe d'une faute de calcul importante ... Deux petits pièges (en vrac) • On écrit RAD et non RD (pour radian), MIN et non MN (pour minutes), TR et non TOUR; • attention lorsque vous faites des calculs avec la calculette ! Celle-ci fait les calculs au fur et à mesure, ce qui peut avoir de grosses conséquences pour les nombres très élevés (souvent limitées à 1099). Exemple simple : si vous calculez 1075 x 1025 x 10-50, la calculette va s'arrêter dès le deuxième facteur car le premier produit fait 10100 qui dépasse la capacité de la calculette. En revanche, si on fait le calcul en intervertissant les facteurs, il n'y aura aucun problème et on obtiendra bien 1050. Faites donc bien attention à ce piège ! IV - Spécial TP : comment rédiger un bon compte-rendu La présentation doit toujours restée impeccable, peut-être encore plus que pour un DS ! Rappel spécifique sur les grandeurs mesurées On écrit pour une grandeur mesurée sa valeur, plus ou moins son incertitude en respectant le nombre de décimales, et on met à la fin l'unité. Ainsi, on écrira C = 1,302 ± 0,002m mais ni C = 1,302 ± 2.10-3 m (on écrit explicitement les décimales), ni C = 1,302m ± 2mm (mélange d'unités), ni C = 1,3 ± 0,002m (non respect des décimales) et ni C = 1,302m ± 1,23% (pas de pourcentage). Quelques conseils en rédaction • Faites une phrase d'intro, même courte, pour présenter les objectifs du TP ; • ne pas imprimer et/ou donner les tableaux de valeurs utilisées pour tracer un graphique, sauf indications contraires ou pour finir le TP chez soi. D'ailleurs, il faut tracer les tableaux à la règle : un tableau n'est pas une succession de chiffres grosso modo alignés sur plusieurs lignes ... • préciser les incertitudes des appareils et de vos mesures, et si vous avez le temps, faites les calculs d'incertitudes en respectant la présentation officielle rappelée ci-dessus ; • faites des conclusions intermédiaires, comparez théorie et expérience, bref, encore plus que pour un DS, valorisez vos mesures et votre travail en multipliant les commentaires. Présentation des graphiques Un graphique est composé d'un titre, de deux ou trois axes portant le nom de la grandeur associée avec son unité, et de son échelle. Si l'échelle n'est pas adaptée, zoomez sur la partie utile du graphique plutôt que d'avoir un graphique aux trois quarts vide. Par conséquent, il faudra découper parfois vos feuilles imprimées. N'hésitez alors pas à repasser les courbes au feutre pour qu'elles soient plus nettes. Enfin, si on vous demande de tracer l'allure d'une courbe, nul besoin de faire une étude de fonction complète : en montrant bien les parties croissantes et décroissantes, et en mettant en évidence quelques points particuliers, notamment les extrema, cela suffira largement. Ajouter quelques points de mesure aléatoires permettra d'avoir rapidement une allure très correcte et proche de la réalité, le choix pertinent et astucieux d'une dizaine de points suffira souvent.