L`espace public en villes nouvelles. Evolution de la notion d`espace

Transcription

L`espace public en villes nouvelles. Evolution de la notion d`espace
Programme interministériel d'Histoire et d'Evaluation des
Villes Nouvelles françaises
Atelier IV - Architecture, formes urbaines et cadre de vie
L’ESPACE PUBLIC EN VILLES NOUVELLES
Evolution de la notion d’espace public et
réalisation d’espaces publics à
Villeneuve-d’Ascq et Vitrolles (Rives de l’Etang-de-Berre)
Rapport de synthèse rédigé par Arlette Hérat
Avril 2005
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 1
Ce rapport de synthèse, fait suite à la remise du rapport final présentant l’ensemble des
résultats, déposé en Septembre 2004 par le laboratoire CLERSE/IFRESI (2 rue des
Canonniers 59800 LILLE).
Ce projet de recherche a été conduit dans le cadre du Programme d’Histoire et d’Evaluation
des Villes Nouvelles françaises (lettre de commande n°2002-MR004 du 13/12/02), il a été
suivi à ce titre par Isabelle BILLIARD, chargée de mission du Programme.
Il s’est déroulé sous la responsabilité scientifique de Michel RAUTENBERG, professeur
d’ethnologie à l’Institut de sociologie de l’Université de Lille (mrautenberg@ infonie.fr) et de
Samuel BORDREUIL, sociologue, chercheur au LAMES/CNRS ([email protected]).
Collaborateurs de la recherche :
Arlette HERAT, urbaniste, maître-assistant à l’Ecole d’Architecture de Marseille, doctorante
au LAMES ([email protected])
Bénédicte
LEFEBVRE,
sociologue,
([email protected] lille1.fr)
ingénieur
d’étude
au
CLERSE/CNRS
Corinne SADOKH, architecte- urbaniste, doctorante au CLERSE ([email protected])
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 2
1- OBJET DE LA RECHERCHE ET PROBLEMATIQUE
4
2- M E T HODOLOGIE ET TERRAINS D’ETUDE
La place de l’espace public dans les pensées et doctrines de l’aménagement
Investigations de terrain : des conceptions aux réalisations d’espaces
publics
5
5
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3- PRINCIPAUX RESULTATS
3-1 Les conditions de la renaissance de l’espace public comme
objet de projet
Un premier moment où le terme « espace public » n’est pas convoqué
L’apparition du terme « espace public »
Le terme « espace public » se généralise à partir de 1977
3-2 La conception des espaces publics : un « domaine réservé »
L’invention de la maîtrise d’œuvre urbaine
Un défaut d’approches réflexives concernant le processus d’action
Principes urbanistiques et significations de l’espace public
3-3 Des conceptions aux réalisations : ma îtrise et décalages
La « chaussée haute » à Villeneuve-d’Ascq : d’un espace public fédérateur
à un espace public « de raccord »
Le « mail de la Frescoule » à Vitrolles : l’emblème d’un espace public
« générique »
La conception des espaces pub lics confrontée à leur mise en oeuvre
3-4 Espace public et espace de débat
Pour l’EPALE, une position difficile à tenir entre les « diktats » de l’Etat et
les réactions locales
A Vitrolles pèse le poids du partage initial du territoire entre municipalité et
EPAREB
Débat public et publicité
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4- CONCLUSIONS : ville nouvelle et espace public
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5- ANNEXES
Annexe 1 : liste des entretiens réalisés
Annexe 2 : bibliographie « ville nouvelle et espace public »
Annexe 3 : corpus d’articles sélectionnés parmi les Cahiers de
l’IAURP/IAURIF
Annexe 4 : ressources documentaires locales
Annexe 5 : iconographie
22
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L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 3
34
38
1 - Objet de la recherche et problématique.
Les villes nouvelles sont souvent désignées comme l’un des lieux où s’est forgé un
changement de problématique sur la ville actant d’une rupture avec l’urbanisme du
Mouvement Moderne 1 et faisant naître la recherche d’ « urbanité » comme principe essentiel
de l’action d’aménagement. Dans ce changement de problématique, la catégorie « espace
public » est venue prendre une place de premier plan, à la fois dans la manière de concevoir et
de réaliser les villes, mais aussi plus généralement au sein d’un débat de société dans lequel la
ville devient le sujet. L’espace public est devenu ainsi, au fil du temps, un filtre de lecture de
la ville.
Notre projet a été de comprendre en quoi, et comment, les villes nouvelles ont pesé dans cette
évolution des pensées et doctrines. Pour cela, nous avons cherché à révéler ce qui a favorisé
l’émergence de la notion « espace public » dans les discours et les pratiques des
professionnels, à comprendre comment à travers les plans de ville et les conceptions
d’opérations cette catégorie a été mobilisée, enfin, à évaluer les impacts concrets dans les
réalisations. Nous avons pris pour terrain d’étude deux villes nouvelles de province :
Villeneuve-d’Ascq (Nord) et Vitrolles, commune associée de la ville nouvelle des Rives de
l’Etang-de-Berre (Bouches-du-rhône) 2 .
Nous avions au départ deux hypothèses principales :
-
-
L’apparition de nouveaux principes urbanistiques serait issue de liens qui se tissent
alors entre concepteurs et disciplines relevant des sciences humaines.
Le concept d’espace public en philosophie politique apparaît quant à lui dans les
années 60 3 et c’est dans cette même période que se constitue en France une
recherche urbaine fortement ancrée sur les sciences sociales.
Les villes nouvelles, à travers une innovation dans les dispositifs d’action, auraient
été le lieu d’une maîtrise entre conception de projets et réalisations. Ces nouveaux
dispositifs auraient suscité un nouveau lien entre débat professionnel et débat de
société.
Les innovations que nous avions perçues relèvent à la fois de la constitution d'une
maîtrise d'ouvrage urbaine (avec l’intégration d’équipes de concepteurs urbains
tout au long de ses missions), des modes de relations entre maîtrise d’ouvrage et
maîtrise d’œuvre ainsi que de la structuration des maîtrises d’œuvre
(reconnaissance de jeunes concepteurs…). Ces moyens nous paraissaient être
propices à une mise en acte opérationnelle, maîtrisée, de principes urbanistiques
conceptualisés, notamment dans le domaine des espaces publics. D’autre part, en
transformant les modalités d’accès à la commande, dont un des aspects les plus
visibles s'est traduit par l'organisation des premiers concours ouverts 4, ils auraient
donné une scène ouverte au débat professionnel, prolongé par un débat d’opinions.
1
Sur la question « rupture ou continuité ? », nous renvoyons aux interventions de la journée d’études du 11 Juin
2003, organisée par le programme interministériel d’Histoire et d’Evaluation des Villes Nouvelles : « Des grands
ensembles aux villes nouvelles », Université de Paris 1.
2
Compte-tenu de l’éclatement de la ville nouvelle des Rives de l’Etang-de-Berre, seule une approche
communale nous est paru pertinente.
3
Cf. les écrits d’Hannah Arendt et de Jurgen Habermas.
4
Pratique très largement en rupture avec l’attribution des commandes lors de la période précédente aux grands
Prix de Rome.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 4
2 - Méthodologie et terrains d’étude.
Compte-tenu des hypothèses de travail, les investigations ont porté à la fois sur les villes
nouvelles en général et sur des terrains en particulier. Notre méthode a allié une approche
itérative entre analyse documentaire, entretiens d’acteurs et observations de terrain.
La place de l’espa ce public dans les pensées et doctrines de
l’aménagement.
Cette investigation a été conduite à partir d’une analyse documentaire et d’entretiens menés
auprès de dix acteurs-témoins, choisis pour leur rôle dans la diffusion des pensées et dans
l’évolution des principes d’aménagement 5 .
Un premier travail a consisté en l’établissement d’un corpus de textes à étudier dans le but de
repérer l’émergence et le sens attribué à la notion d’espace public. Pour cela nous avons puisé
quinze articles dans les Cahiers de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région
Parisienne (Les Cahiers de l’IAURP)6 , publication qui nous est apparue comme étant un
matériau spécialement intéressant au regard de notre problématique, car croisant approches
théoriques et présentations d’expériences pratiques. Trois autres textes ont nourri notre
analyse : il s’agit de deux documents d’orientation nationale sur les villes nouvelles7 et d’un
document reflétant les réflexions alors à l’œuvre dans le monde professionnel8 . L’ensemble de
ces documents couvre une période allant de 1966 à 1982.
La bibliographie 9 que nous avons établie signale un certain nombre d’autres articles extraits
de revues ayant trait aux domaines de la recherche, de la profession (architecture et
urbanisme) et de l’art public. Le temps imparti à ce projet n’a pu permettre l’exploitation de
ce corpus : cela reste un travail à poursuivre.
Investigations de terrain : des conceptions aux réalisations d’espaces
publics.
Dans un deuxième temps, des investigations précises ont été conduites sur les villes retenues
afin de traiter des espaces publics dans leurs dimensions pragmatiques à la fois spatiale et
temporelle. Cette analyse a fait appel à un corpus documentaire 10 et archivistique 11 , à un
recueil d’entretiens auprès d’acteurs locaux ainsi qu’à un travail d’observations sur des
espaces choisis.
5
Voir la liste des personnes intervewées en annexe 1 p. 22.
Publication créée par le district de la Région Parisienne en 1964 qui deviendra les Cahiers de l’Institut de la
Région Ile -de-France (les Cahiers de l’IAURIF) en 1976 ; voir le corpus des articles sélectionnés en annexe 3 p.
33.
7
Duthilleul J.M, Lacome D’Estaleinx, B., Richez D., 1980, Les concours en question à partir de l’expérience
des villes nouvelles françaises, SGVN, Paris, ENPC.
Lecoin J.P, Ferniot B., Roscian C., Guyon F., Berger M., 1977, L'espace urbain des quartiers nouveaux à partir
de l'expérience des premiers quartiers des villes nouvelles françaises, rapport de première phase d’étude, Paris,
IAURIF.
8
Architecture, urbanisme et service public, 1982, La maîtrise d’œuvre urbaine, Cergy-Pontoise, Colloque AUSP,
Paris, Palais du Luxembourg.
9
Voir annexe 2 p.27.
10
Voir annexe 4 p. 34.
11
Nous renvoyons ici à notre rapport final (septembre 2004).
6
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 5
Les moyens déployés n’ont pas été équivalents dans une ville comme dans l’autre, ce qui rend
compte de la composition de notre équipe de recherche, et témoigne également de deux
histoires institutionnelles différentes. Plus précisément, Villeneuve-d’Ascq est la première
ville nouvelle à être retombée dans le droit commun (l’EPALE12 a été dissout en 1983 avec
l’arrêt des programmes de construction) et depuis, un processus de patrimonialisation de la
ville nouvelle est en cours : éditions d’ouvrages, colloques, recueil de la mémoire des acteurs,
etc... À Vitrolles, certaines opérations de la ville nouvelle ne sont pas encore achevées
aujourd’hui. L’EPAREB 13 a été dissout fin 2001 en s’accompagnant de la dispersion (voire de
la disparition) de ses archives ; l’histoire de la ville nouvelle reste encore à écrire.
Plusieurs types d’acteurs ont été rencontrés au niveau local : membres des établissements
publics (dans différentes fonctions), élus locaux, concepteurs en prestation libérale,
techniciens municipaux, journaliste.
En combinant approche documentaire, entretiens d’acteurs et observations, nous avons
sélectionné dans chacune des villes deux sites, objets d’études plus spécifiques.
A Villeneuve-d’Ascq :
-
le dispositif de « la chaussée haute » qui exprime la séparation poussée à l’extrême
entre piétons et voitures dans le centre de la ville nouvelle ;
-
les espaces publics du quartier résidentiel du Château qui contribuent à valoriser
des ensembles résidentiels.
A Vitrolles :
-
le fragment du « boulevard urbain » dans le quartier du Liourat qui témoigne de la
tentative de maîtrise par l’établissement public d’un aménagement qui a échappé
(la vocation commerciale du secteur s’est dessinée dans un premier temps en
dehors de la ville nouvelle) ;
-
le « mail de la Frescoule », héritage du tracé initial du centre de la ville nouvelle,
qui structure aujourd’hui un quartier résidentiel, associant habitat collectif et
lotissements.
Ce rapport de synthèse privilégie, à une présentation des situations locales étudiées, une
restitution de quelques grands enseignements organisés en quatre chapitres : le contexte
général et théorique de l’émergence de la notion d’ « espace public » dans le monde de
l’aménagement, la manière dont les concepteurs vont s’emparer de cette catégorie , comment
ces projets vont être façonnés à travers les conditions opérationnelles , et enfin, en quoi les
espaces publics on suscité des espaces de débat public dans la ville.
12
13
Etablissement Public d’Aménagement de Lille Est
Etablissement Public d’Aménagement des Rives de l’Etang-de-Berre
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 6
3 - Principaux résultats
3-1 Les conditions de la renaissance de l’espace public comme objet de
projet
Le réinvestissement de l’espace public en objet de projet s’inscrit dans un cadre plus général
de pensées théoriques sur la ville où nous relevons à la fois une critique de l’urbanisme
moderne, alimentée notamment par des travaux de recherche urbaine 14 , et un crédit d’urbanité
accordé à la ville traditionnelle, découlant des travaux menés entre autres à l’initiative
d’architectes et d’historiens de l’art15 .
L’exercice de la critique à l’encontre du Mouvement Moderne ainsi que ce renouveau
théorique va permettre aux architectes de se repositionner professionnellement. Alors que
leur profession était fortement « mise sur la sellette » au début des années 70 dans le débat
d’opinion, les architectes vont parvenir dans les années 80 à renverser cette image. Pour
certains, leur engagement professionnel s’est accompagné d’une prise de position politique,
syndicale ou associative 16 . Ce phénomène rencontre un développement de la commande en
urbanisme et en architecture sans précédent, ce qui va générer un amplificateur naturel à ces
débats et nouvelles positions. Et les villes nouvelles vont jouer un rôle de premier plan dans le
développement de cette commande, non seulement en tant que lieux où se forgent de
nombreux projets, mais aussi parce qu’elles démocratisent un accès à la commande jusque- là
très réservé. La pratique des concours (qui ne sont pas encore rendu obligatoires) et la
publicité qui les entoure y contribuent fortement.
La question de l’espace public surgit d’évidence avec les échelles de réflexion en jeu : la ville,
les quartiers à créer. Elle apparaît nourrie d’une rencontre entre deux mondes : celui des
sciences humaines et celui de l’aménagement. A cet égard, la lecture diachronique des articles
des Cahiers de l’IAURP/IAURIF est éclairante ; nous avons identifié trois moments couvrant
la période 1966-1982 qui nous permettent d’appréhender comment la catégorie « espace
public » émerge puis se gé néralise dans les discours sur la ville.
Un premier moment où le terme « espace public » n’est pas convoqué
Il concerne 5 articles écrits en 1967 et 1968. L’examen des termes proches utilisés nous révèle
que certaines notions ont alors pu faire écran. Par exemple le cahier n° 717 témoigne des
mutations qui s’opèrent dans la société française et dans l’organisation de la vie urbaine ; sont
alors mis en avant les mouvements séparateurs 18 dans lesquels sont pris les habitants et qui
disloquent les termes de la vie communale. Face à cette constatation, les dispositifs sociaux
qui paraissent devoir être requis pour éviter trop de dissociation entre l’espace social et
l’espace géométrique sont des points d’ancrage ou des relais, mais qui ne sont plus à
rechercher au niveau des quartiers. La perspective d’intégration de toutes les couches de
population (le droit à la ville) préfigure un fondement fort de l’action d’aménagement, à
savoir le rôle des équipements dans la fabrication du « vivre ensemble ».
14
Nous pensons aux travaux de Paul-Henry Chombart -de-Lauwe, Henry Lefebvre, Manuel Castells etc…
Il s’agit des travaux d’A. Rossi, C. Aymonino, S. Muratori, M. Tafuri (en Italie) et de P. Panerai, B. Huet,
C. Devillers, A. Chastel etc…
16
Il est intéressant à ce titre de se pencher sur les listes des membres du Syndicat des architectes ou du collectif
des ateliers publics.
17
Le quartier et la ville – H. Lefebvre, M. Coornaert, C. Marlaut, A. Haumont, chercheurs à l’Institut de
sociologie urbaine - 1967
18
Les termes en italique sont empruntés aux auteurs.
15
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 7
Avec le cahier n° 1019 il apparaît clairement que la focalisation sur la centralité va convoquer
une notion propre à cette question : la recherche d’une animation. Celle-ci est basée sur des
échanges de personnes et d’idées et va se traduire directement en dispositifs urbanistiques, à
travers notamment la création de zone piétonnière. Le poids de cette approche restera très fort
tout au long de l’ensemble de la période.
Abordant la question de la ville « de l'autre bout », depuis l'échelle résidentielle, un article tiré
du cahier n°12/13 20 présente à travers la notion de lieux ayant une puissance occulte l’éloge
d’une sociabilité de voisinage. Nous verrons par la suite combien cet idéal a été porteur du
développement de la notion « espace public ».
L’apparition d u terme « espace public »
Entre 1969 et 1974, certains articles témoignent de l’apparition du terme « espace public ».
Ces années sont marquées par des bouleversements de la société française suite aux
événements de Mai 68 et la fin des « trente glorieuses ». Cette époque est celle de la
concrétisation du projet des villes nouvelles (Loi Boscher, création du Groupe Central des
Villes Nouvelles, des missions et des établissements publics) et celle où s'ébauche le
renforcement du pouvoir local (création des premières communautés urbaines). Des
aspirations nouvelles, d'ordre environnemental notamment, sont prises en compte, dans le
même temps que se réalise un bouleversement dans le mode d’attribution de la commande en
architecture (disparition des grands prix de Rome). Les publications professionnelles en
direction des architectes et urbanistes se transforment (les jeunes architectes « entrent » dans
les revues, Bernard Huet devient rédacteur en chef d’Architecture Aujourd’hui). Par ailleurs,
c'est le moment où s'institutionnalise la recherche en architecture et en urbanisme : création de
la mission de la recherche urbaine au Ministère de l’Equipement, du Plan Construction, du
concours Programme d’Architecture Nouvelle, du CORDA.
Six articles de notre corpus d'étude s’inscrivent dans cette période. Seuls trois articles utilisent
le terme « espace public », et ce, de manière parcimonieuse ; les six articles relèvent tous du
registre de l’action. Le terme apparaît quand un article traite d’une ville nouvelle française,
avec le cahier n°15 21 . Deux définitions apparaissent simultanément : celle de l’espace
structurant et celle de l’espace social (cette dernière notion était déjà apparue à la période
précédente). Ce qui est nouveau et commun aux articles de cette période est la recherche
d’une volonté de structuration de l’espace, à travers des termes tels que trame urbaine,
armature, composition paysagère. Dans cette visée idéale, la notion d’espace public renvoie à
la désignation de l’espace du vide, du cadre de la vie sociale, bénéficiaire d’une attention
particulière : permettre de relier les espaces et les gens, y compris à travers un sentiment d’une
commune appartenance.
Cette recherche de structuration à travers les espaces libres paraît être un des fondements
urbanistiques des schémas d’aménagement qui s’élaborent alors dans les villes nouvelles. On
remarque cependant que le vocabulaire des termes proches reste encore très fortement
imprégné par celui du Mouvement Moderne (références fréquentes aux espaces ouverts,
espaces verts, espaces libres).
19
Les centres commerciaux aux USA – S. Goldberg directeur des études et recherches à l’IAURP - 1968
Qu’est-ce qu’une ville ? – E. Aillaud architecte praticien - 1968
21
Evry centre urbain nouveau et ville nouvelle – J. Michel (directeur de l’IAURP) et l’équipe de la mission : A.
Lalande, M. Mottez, E. Cohen-Boulakia - 1969
20
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 8
Le cahier n°23 22 vient ajouter à la figure sociale déjà vue du lieu de rencontre et des échanges,
celle du dépaysement qu’apporte l’environnement particulier du centre. On remarque que le
premier article de ce cahier s’il ne mentionne pas le terme « espace public », pare
l’équipement de qualités qui seront plus tard attribuées à l’espace public (animation, vie
sociale, identité locale).
Le terme « espace public » se généralise à partir de 1977
Cette époque se caractérise par des changements politiques locaux à l’occasion des élections
municipales, entraînant des négociations plus ou moins âpres entre établissements publics et
élus locaux ; ces changements témoignent des premières réalisations effectives en villes
nouvelles. Par ailleurs, le septennat de Valéry Giscard-d’Estaing (1974/1981) va marquer un
tournant dans la politique architecturale et urbaine en France (loi sur l’Architecture, réforme
des aides publiques au logement en faveur du logement individuel et de l’accession à la
propriété, obligation de recourir aux concours dans le cadre des marchés publics). Enfin, le
contexte est propice au développement d’une édition spécialisée dans la recherche : création
des Cahiers de la recherche architecturale et des Annales de la recherche urbaine. L’année
1978 verra la traduction française du livre de J. Habermas « L’espace public ».
Les deux textes les plus prolixes dans l'usage du syntagme « espace public » se situent en
1977 et en 1978 ; il s'agit des cahiers n°47 23 et n°52 24 . Il semblerait que les ancrages des
projets présentés, qui sont des ancrages locaux (la maison, l'équipement) sélectionnent la
qualification des « espaces entre » comme « espaces publics ». Il apparaît ainsi que l'attention
à l'espace public dans le cas du concours « maisons de villes » vient comme l'attention à un
espace qui est immédiatement là, de l'autre coté de la clôture, et qui « fait problème ». En ce
qui concerne les équipements publics, l'attention se porte sur l'espace public environnant à
raison d'un espoir placé dans l'équipement public qui est en quelque sorte qu'il « diffuse »
ses propriétés sur l'environnement. Non seulement qu'il ne soit pas séparé, mais qu'il joue
comme une sorte de « germe de publicité » (d'appropriation publique).
Ces deux contextes confrontent les urbanistes au problème de savoir ce qui constitue la teneur
publique d'un espace. A la fois cette teneur est posée comme une valeur (on cherche à la
propager autour des équipements, ou bien à ce qu'elle ne se dégrade pas au-delà de la clôture),
et en même temps il semblerait que cette valeur « ne prend pas soin d'elle même ». Bref,
l'idéal d'urbanité, qui est visé dans l'expérience ville nouvelle, viendrait se décliner, se
traduire, comme idéal de publicité 25 au niveau des espaces de proximité, et au fur et à mesure
que ces espaces « sortent de terre ».
Le cahier n°55 26 vient « mettre à mal » l’idée d’un espace de voisinage qualifié par les
échanges et la convivialité, et ce à partir d’une évaluation des espaces libres des grands
ensembles. Les auteurs nous invitent à mieux comprendre qu'il est un espace servant au
passage et éventuellement à la rencontre, que son intérêt réside dans la possibilité d’y nouer
des relations électives, et que parmi les codes de sociabilité, c’est bien celui de la mise à
22
Equipements culturels et socio-éducatifs - D. Ragu, J. Lécureuil chargés d’étude à l’IAURP, sous la direction
de Pierre Merlin - 1971
23
Cergy-Pontoise, concours de maisons de ville à Jouy-le-Moutier – E. Tempia - 1977
24
Evry : les équipements publics, inventaire des équipements, repérage des types d'innovation – Etablissement
Public de Cergy : P. Lafrasse, G. Vincent et SGVN : D. Alduy, M. Delpont.- 1978
25
Le terme de publicité est utilisé au sens de J. Habermas, de ce qui est rendu public.
26
Fonctionnement des espaces de prolongement des logements dans les nouveaux ensembles d’habitat – F.
Guyon, A. Gotman chercheur - 1979
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 9
distance qui est le plus saillant. Il apparaît alors que la question centrale dans les ensembles
résidentiels est de proposer une nouvelle articulation de l’espace privé à l’espace public.
A la lecture de ces articles, il apparaît que la notion d'espace public, telle qu’elle se constitue
dans les années 70, est à la fois désignative et normative. Tantôt elle est mobilisée pour
désigner un objet, en l’occurrence un type d’étendue « ici c’est privé, là c’est public », tantôt
elle fait sens dans un registre normatif et elle désigne une qualité qui est moins de l'ordre de
l'être que du « devoir être ». C'est une qualité idéale, et du coup c'est au nom de cet idéal
qu'on saisit l'espace existant, comme le recelant plus ou moins. C'est moins quelque chose
qui est dans la réalité, qu'un critère de jugement au filtre duquel on apprécie ce qu'il en est.
Avec comme indice27 , l’évolution du statut des auteurs des articles tout au long de la période
étudiée, il nous apparaît, que ce métissage entre monde de la recherche et monde de
l’aménagement que nous venons de relater s’amoindrit avec l’enclenchement de la dynamique
opérationnelle des villes nouvelles.
3-2 La conception des espaces publics : un « domaine réservé »
Que se passe-t- il lorsque les projets d’espaces publics sont mis au point, à plusieurs échelles,
dans les villes nouvelles ?
Pour les concepteurs directement impliqués dans l’aménagement, le passage à la dimension
opérationnelle va pouvoir donner corps à une ville qui nous paraît plus fondée sur un idéal
(que nous pourrions résumer comme celui du droit à la ville pour tous), un rejet (celui des
grands ensembles) et une nostalgie (la ville ancienne), qu’à travers une analyse construite
intégrant les modes de fabrication de la ville. D’autant plus que la critique de l’urbanisme
moderne, basée sur le rejet d’un modèle universel, va favoriser la prise de distances des
concepteurs avec tout modèle théorique, au profit d’une approche contextuelle et déterminée
par les conditions de l’actio n. Ce défaut d’analyse critique des mécanismes de production a
privilégié une approche plutôt ancrée sur une image de ville que sur un processus à
construire 28 . Et peu à peu, à travers la dimension opérationnelle de la construction des villes,
les investissements croisés de disciplines autour de l’espace public et de la ville en général, se
sont taris.
Il me semble qu'il manquait aux gens qui ont travaillé, une dimension plus critique, plus théorique et
fondée sur une analyse assez concrète du mode de production. (…) Et je pense que l'on s'est un peu
trop vite satisfait d'une idée d'espace public qui était finalement, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
un peu trop générique. (Christian Devillers, architecte-urbaniste, entretien, 2003)
Les recherches théoriques d’architectes29 sur le mode d’engendrement de la ville - c’est-à-dire
sur la manière dont l’architecture et la morphologie urbaine sont liées dans la ville
traditionnelle à travers les découpages viaire et parcellaire - ne seront que faiblement
mobilisées pour penser l’action au sein des villes nouvelles. L’examen des découpages en
îlots des ZAC en témoigne largement ; ils génèrent aujourd’hui de grandes questions quant à
l’évolutivité de la ville. Ainsi les projets réalisés au titre d’une « architecture urbaine » 30 ont
27
Repéré cependant à partir d’une lecture rapide du nom des auteurs présentés dans la Bibliographie
chronologique des Cahiers de l’IAURIF (2003).
28
La ville du Vaudreuil fait exception dans le paysage, en investissant de manière forte ce domaine, mais les
difficultés opérationnelles et l’arrêt prématuré de cette expérience viendront condamner d’autant plus facilement
toute entreprise d’efforts théoriques.
29
Cf. note n°15 p.7.
30
Doctrine en architecture qui s’appuie sur ces recherches théoriques.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 10
pu se réduire pour l’essentiel à un ordonnancement des façades autour de l’espace public.
C’est pourquoi nous souscrivons à la critique portée par Jean-Jacques Deluz concernant le
hiatus entre domaine de la recherche et pratiques de l’aménagement. Faisant référence aux
recherches menées par les architectes à cette époque, il en dit : « Dans le domaine de la
recherche ces théories sont certainement utiles, mais dans le domaine de la pratique, elles
peuvent faire des ravages. Faute de maîtriser ce rapport entre la recherche spécifique
(réductrice) et la réalité complexe, toute tentative d’application théorique dogmatique est
vouée à l’échec.(…) La vérité, si elle existe, n’est pas dans l’application de théories
fragmentaires mais dans la maîtrise méthodologique. » 31
L’invention de la maîtrise d’œuvre urbaine
La fonction de maîtrise d’œuvre urbaine (l’équipe de projet au sein des établissements
publics) caractérise la spécificité du dispositif d’action qui se met en place dans les villes
nouvelles.
Ces équipes sont marquées par la présence forte de différents métiers de la conception. Parmi
ceux-ci, l’architecte et l’ingénieur apparaissent en position dominante, l’architecte devenant
urbaniste ; et, selon les établissements publics, va se négocier une place plus ou moins
importante accordée au paysagiste. Au sein des équipes, se reproduit la lutte de pouvoirs qui,
en France, marque l’histoire des professions de la conception32 . Cependant, la jeunesse des
membres de ces équipes lors des premiers recrutements, le temps long dans lequel elles
s’inscrivent, vont réellement permettre de développer un nouveau domaine de compétences,
issu du travail en commun. Ici réside un des apports les plus importants à une maîtrise
d’ouvrage publique à l’échelle urbaine.
Mais lorsque le dialogue avec les décideurs politiques est difficile, les concepteurs ne seront
pas à l’abri d’une tentation : celle où l’expérimentation prime et peut faire croire à une
maîtrise technique de la fabrication de la ville. Comme en témoigne cet extrait d’un
architecte d’opération à Vitrolles, évoquant la collusion d’intérêts avec l’équipe de
l’EPAREB.
On avait des points de vue générationnels identiques, on avait à peu près la même culture post 68,
critiquer les tours et les barres, faire enfin la ville, l’utopie (…) Et on avait la chance, eux et nous,
d’avoir trouvé un cadre dans les villes nouvelles, avec des politiques qui ne comprennent rien,
auxquels on peut raconter ce qu’on veut etc… on fait la ville à leur place. (Guidu Antonietti,
architecte libéral, entretien, 2004)
Et cette tentation est d’autant plus grande que le « cercle » est fermé, et ne s’ouvre pas si
facilement à la confrontation avec d’autres disciplines, comme celles, plutôt issues des
sciences humaines, qui interviennent dans la programmation. Il paraît bien que le sentiment
recueilli auprès de l’ancienne programmatrice de l’EPAREB sur sa position professionnelle
au sein de l’établissement public, l’entre deux, soit partagé ailleurs. Le programmateur est
bien souvent quelqu’un qui est resté à l’écart des grandes conceptions urbaines, orientant son
intervention quasi exclusivement dans le domaine des équipements publics. C’est presque par
défaut 33 , qu’à Miramas, pourra véritablement éclore une réflexion sur l’espace impliquant
fortement la programmatrice dans le dossier H.V.S. de la Z.A.C. La Rousse et de la cité des
Molières.
31
Jean-Jacques Deluz est architecte-urbaniste praticien, enseignant à l’Ecole Polytechnique d’Architecture et
d’Urbanisme d’Alger. Citation tirée de : Alger, lumières sur la ville, colloque international tenu à Alger les 4,5 et
6 mai 2001, éditions Dalimen, Alger, 2004.
32
Sur ce point, nous renvoyons à l’ouvrage de Florent Champy (2001).
33
Par défaut d’implication de l’équipe de projet de l’EPAREB.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 11
Un défaut d’approches réflexives concernant le processus d’action
Si l’équipe de projet garde une place centrale au sein des établissements publics, même si des
« tiraillements » forts existent avec le service commercial par exemple etc…, peu
d’investissements intellectuels nous sont apparus concernant le processus d’action et la
nécessité de penser un dispositif capable de rétroagir aux aléas de toute opération
d’aménagement. Au sein des terrains d’études choisis, nous ne trouverons que très peu de
convocations théoriques, de démarches réflexives ou évaluatives de l’action en cours.
A quelques exceptions près, le domaine de la recherche va se couper du laboratoire en vraie
grandeur que constituent les villes nouvelles, hormis la dimension expérimentale portée par le
Plan Construction. Quelques tentatives de mener une analyse critique de l’expérience vont
être générées, mais il semble qu’elles ont été quasi-exclusivement portées, depuis l’extérieur,
par des architectes, tels que ceux réunis au sein du Collectif Atelier Public 34 . Or, c’est à cette
même période que les architectes vont être mobilisés, à travers un élargissement de l’accès à
la commande, pour construire en villes nouvelles.
Je pense que les villes nouvelles ont eu un rôle générateur dans la position ultra médiatique de
l’architecture française dans le monde. Générateur, c’est-à-dire que c’est la politique d’Etat qui a
permis à l’architecture française de décoller. (Alain Pélissier, critique d’architecture, entretien, 2003)
On peut alors comprendre un certain désengagement de la réflexion de la part de ces acteurs
au profit de l’exercice de leur métier, d’autant plus que l’époque correspond aussi à une
désillusion concernant une réforme en profondeur de l’organisation de la profession. 35
Ainsi, la difficulté pour le programmateur de se faire une place36 , l’absence de sociologue
dans certaines équipes 37 , le faible recours à des équipes de chercheurs extérieurs pointent une
des spécificités de la fabrication des villes nouvelles en France 38 : elles sont avant tout
redevables de conceptions techniques (architecture, urbanisme, ingénierie, paysage) et ont
donné une part bien faible dans l’aménagement aux sciences humaines. Cette absence révèle
qu’il ne paraît pas y avoir eu beaucoup de « pare- feu » à l’action. Si de nouvelles relations
entre sciences humaines et domaine de l’aménagement avaient pu conduire à l’éclosion de la
notion « espace public », il nous paraît que la difficulté de construire une véritable
pluridisciplinarité dans le processus de fabrication de la ville a alors pu induire une réduction
de la complexité de la notion.
Principes urbanistiques et significations de l’espace public
Le corps de doctrines sur la ville qui sert de références aux concepteurs nous apparaît
structuré autour de trois grandes idées qui vont peser sur la conception des espaces publics :
-
une vision fonctionnaliste traduite dans l’appréhension des déplacements (la
séparation des flux est bien souvent convoquée) et dans la séparation fonctionnelle
des espaces ;
34
Le Collectif Atelier Public (1981 – 1986) visait à promouvoir une maîtrise d’œuvre publique. Le collectif a
fonctionné comme un lieu de réflexions critiques sur les productions urbaines et architecturales de l’époque.
35
Contrairement à sa promesse, François Mitterrand n’abolira pas l’ordre des architectes à la suite de son
élection à la Présidence de la République.
36
Ce dernier point est révélateur de la difficulté de constituer une maîtrise d’ouvrage publique, car l’identité du
programmateur se construit justement dans un rapport étroit à la Collectivité locale et aux élus.
37
Ce qui est le cas aux Rives de L’Etang-de-Berre comme à Villeneuve-d’Ascq.
38
Notre rencontre avec Jean Rémy , et son éclairage sur le rôle qu’il a été amené à jouer dans la conception et la
réalisation de la ville de Louvain-la -Neuve en Belgique, nous a permis de bien pointer cette spécificité française.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 12
-
une conception de la ville fortement hiérarchisée entre centre et quartiers ;
-
un idéal de la « ville- nature » traduite dans l’importance croissante donnée au
paysage (et aux paysagistes).
En ce qui concerne les espaces publics, les concepteurs 39 s’appuient sur la construction d’une
catégorie d’espace, définie à la fois dans sa généralisation et à partir de qualifications fortes.
D’un côté, l’espace public est appréhendé comme la matrice de la ville moderne - celle qui
naît avec la République - ce qui entraîne une généralisation des projets d’espace public à
l’ensemble de la ville. Les termes utilisés rendent compte très clairement de ce phénomène :
structure, trame, maille, chevelu…
De l’autre, le sentiment que l’espace public va avoir à résoudre un certain nombre d’enjeux
présents dans la société et inscrits dans la ville, va conduire les concepteurs à le qualifier :
-
en espace redistributeur de richesse urbaine afin de limiter les effets de marquage
social ; ce rôle est notamment dévolu aux espaces publics résidentiels. Il amorce
une conception « politique » de l’espace public.
(…) ma génération en tout cas a milité pour retrouver partout, dans tous ces quartiers 40 , une
continuité de l’espace public. Et qu’est-ce qui justifie cette continuité de l’espace public ? Ce ne sont
évidemment pas des raisons esthétiques ou nostalgiques du retour à la vie ancienne, c’est une
revendication d’égalité républicaine de tous les citoyens par rapport à l’espace public, mais entendu de
façon plus large, c’est-à-dire, si la traduction physique est bien un réseau continu de voiries, la
justification est beaucoup plus profonde et politique, et constitutionnelle même. (Devillers, entretien,
2004)
-
en espace fédérateur d’activités diverses, afin de pallier les effets du zonage
fonctionnel, et devenir le support visible de la mixité sociale dans la ville ; ce rôle
est particulièrement assigné aux espaces publics centraux.
-
en espace de valorisation de la « nature » en ville ; ce rôle renvoie à la création des
grands parcs urbains et au traitement paysager des quartiers résidentiels.
S’il est pressenti un certain nombre de points problématiques, ceux-ci sont renvoyés à « plus
tard » (comme le recours à un besoin d’animation) mais ne remettent pas en cause le cadre
établi, c’est-à-dire la conception formelle de l’espace. Les arts de la rue, à leur façon,
révéleront de manière éclatante une conception d’espaces publics régie exclusivement par des
règles formelles.
Il n’y a rien, il n’y a pas de place41 , il a rempli faussement toutes les aspérités, il les a prises pour en
faire du lisse comme une carte postale…toute l’aspérité est du trompe-l’œil. Les interstices, on ne peut
rien y faire, sinon d’être dans une opposition totale et donc dans une destruction, comme si j’attaquais
au marteau piqueur. Qu’est-ce que je fais ? (…) du vent. (Michel Crespin, Artiste fondateur de
« Lieux Publics », entretien, 2004)
Ce surpoids donné a la forme spatiale demeure, y compris lorsque des évolutions
programmatiques majeures ont eu lieu. C’est ce que nous avons pu constater concernant le
dispositif de la « chaussée haute », qui a subi très fortement la modification du tracé du métro,
comme le « mail de la Frescoule » qui, en changeant d’échelon (de l’agglomération au
quartier), a perdu de son intérêt. Ce qui est troublant dans ces deux exemples est qu’il n’y ait
pas eu formulation de nouvelles hypothèses spatiales 42 .
39
Il s’agit des concepteurs des villes nouvelles, que nous avons interrogés ou dont nous avons analysé des écrits,
mais aussi des concepteurs choisis en qualité de « témoins » même s’ils n’ont pas œuvré en villes nouvelles.
40
Christian Devillers fait référence aux quartiers d’habitat social.
41
Michel Crespin fait allusion à une installation qu’il réalise au Pala zzio d’Abraxas à Marne-le-Vallée,
l’architecte (dont il parle) en est Ricardo Bofill.
42
Tous deux sont évoqués au chapitre suivant.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 13
Ainsi, progressivement, l’espace public va se retrouver « enfermé » dans la logique de
l’aménagement et ne sera plus confronté qu’à des principes urbanistiques ou à des contraintes
opératoires, jusqu’à devenir, dans certains cas, instrumentalisé dans les négociations entre
établissement public et promoteurs. C’est comme cela que nous pouvons comprendre le
respect de règles urbaines sur l’espace public de la part de promoteurs, qui, par ailleurs,
refusent toute « ingérence » concernant les prestations intérieures des logements qu’ils
réalisent.
Malgré l’idéal porté par de nombreux concepteurs, nos terrains d’étude montrent comment le
projet de ville nouvelle a eu tendance à évoluer globalement vers un projet technique au
détriment d’un projet politique. Cette évolution est redevable à notre sens de failles dans la
constitution d’une maîtrise d’ouvrage publique à l’échelle urbaine, notamment dans sa
difficulté à appréhender le projet sur la ville, plus comme un processus à construire, qu’un
objet à réaliser.
3-3 Des conceptions aux réalisations : maîtrise et décalages
Les conceptions préalables des espaces publics vont se heurter à la fois à leurs conditions de
réalisation et à l’évolution des pratiques ; ainsi, la capacité de maîtrise par les établissements
publics devient relative et nous avons observé dans les sites investigués :
-
une grande maîtrise dans les parcs urbains, par ailleurs plébiscités par l’ensemble
des acteurs rencontrés. La réalisation de ces espaces de grande dimension est
vraiment la marque de fabrique des villes nouvelles françaises. Au-delà, elle
préfigure le rôle de plus en plus grand que va jouer la corporation des paysagistes
dans les projets d’aménagement des villes.
-
dans les espaces à fort enjeu (comme les centres) cette maîtrise se délite et on
passe globalement de la problématique de l’espace public fédérateur à celle de
l’espace public « de raccord ». La « chaussée haute » à Villeneuve-d’Ascq et le
« boulevard urbain » dans le quartier du Liourat à Vitrolles en sont tout à fait
représentatifs.
-
dans les ensembles résidentiels, l’évaluation apparaît plus contrastée.
Dans le quartier de la Frescoule, si nous constatons que la maîtrise a été forte, et
au-delà nous relevons une ingénierie technique et paysagère inventive, nous nous
interrogeons sur le sens des espaces publics produits. En effet, dans la vacuité
observée de certains espaces nous lisons la faillite d’un modèle : celui du quartier
de la ville industrielle fondé sur une sociabilité de voisinage.
Dans le quartier du château, la structuration du quartier par les espaces publics est
posée alors que les opérations de logement sont en cours de réalisation ; du coup,
une démarche pragmatique de la part de l’EPALE va permettre aux habitants de
participer aux « finitions » de leur quartier.
Les parcs urbains faisant l’objet d’une investigation au sein du programme d’Histoire et
d’Evaluation des Villes Nouvelles 43 , nous avons choisi des terrains d’étude qui nous
permettent d’explorer la problématique du centre et celle du quartier résidentiel ; nous en
présentons succinctement ici deux illustrations.
43
A travers le projet de recherche de N. Eleb-Harlé et S. Barles portant sur l’hydrologie en villes nouvelles
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 14
La « chaussée haute » à Villeneuve -d’Ascq : d’un
fédérateur à un espace public « de raccord »
espace public
Les études de la « chaussée haute » se sont étalées sur une période de 5 ans entre 1973 et
1978. Bien qu’elle ait été idéalisée comme le dispositif majeur des espaces publics centraux,
les évaluations rétrospectives de plusieurs acteurs ayant participé à un maillon de la chaîne,
témoignent d’un regard sans complaisance sur sa réalisation.
On peut s’y promener, c’est pas interdit, mais il n’y a rien à y faire. (Jean Jacques de Alzua,
architecte-urbaniste EPALE, entretien, 2003)
Et, il est vrai, que nos propres observations révèlent un espace somme toute peu pratiqué, au
regard de son statut dans le projet de ville.
Les principes d’origine sont d’ordre structurant :
-
au centre, séparation complète des flux voitures (niveau sol naturel) et des flux
piétons et métro (niveau dalle artificielle : c’est-à-dire la « chaussée haute »).
-
sur la « chaussée haute » qui relie le centre commercial à l’université, doivent être
installés de nombreux équipements et des commerces pourvoyeurs d’attractivité.
La séparation des flux voitures/piétons entraîne d’énormes problèmes en terme d’usages et
d’urbanité : une des questions essentielles à résoudre va devenir celle des raccords entre les
niveaux haut et bas.
Avec l’abandon du principe de circulation du métro en aérien (le passage sera décidé au
niveau bas, suite au changement de municipalité en 1977) une cohérence se perd, ce qui va
affecter les pratiques comme la visibilité de la « chaussée haute ». En effet, les équipements
du haut vont « se retourner » côté chaussée routière pour gagner en visibilité et en confort
d’accès pour les piétons depuis le métro et les parkings. Dans la foulée, les petits commerces
ne s’engagent pas sur le niveau haut et le programme des rez-de-chaussée évolue vers des
services. Quand au centre commercial (situé en bout de « chaussée haute ») avec sa galerie
couverte bien active, il gardera toujours son entrée principale côté parkings, c’est à dire à
l’arrière de la « chaussée haute ».
Enfin, cette chaussée se réduit à une seule ligne ; elle n’a pas d’épaisseur, de parcours
alternatifs témoignant d’ambiances différentes. Elle condamne ainsi les flux piétons à n’être
que dans une seule orientation.
Alors que son contenu s’effiloche, les dernières énergies viennent circonscrire un objet en
soi44 et le réduiront à un traitement architectural ayant vocation à marquer la fonction de
centralité (homogénéité des façades et système d’arcades) comme un geste venant masquer
les défauts d’urbanité.
Le « mail de la Frescoule » à Vitrolles : l’emblème d’un espace public
« générique »
L’EPAREB se distingue parmi les établissements publics des villes nouvelles par une action
très forte en direction des espaces publics, qui se concrétise dans la réalisation des
44
Cf. plan en annexe 6 p. 38. Il montre le centre fragmenté en îlots opérationnels ; la « chaussée haute » (espace
public et immeubles le bordant) y est représentée à travers un périmètre d’îlot réduit dont on ne voit plus la
logique d’inscription dans un parcours plus vaste.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 15
équipements tertiaires des ZAC, traditionnellement laissés aux promoteurs 45 . Cette action,
fondée par défaut (faiblesse du marché entraînant une impossibilité à agir sur l’architecture),
s’appuie cependant sur un idéal fort associant égalité républicaine et fédération d’espaces
éclatés.
On a essayé de fabriquer de l’espace public ordinaire, de qualité, mais qui ne soit ni ostentatoire dans
un coin, ni stigmatisant dans l’autre. (Georges Demouchy, paysagiste EPAREB, entretien, 2004)
Les espaces publics étaient en quelque sorte une des clés sur lesquelles on pouvait agir afin de
redonner une certaine unité à cette ville complètement éclatée. (Lucien Gallas, directeur EPA REB,
entretien, 2004)
Le quartier de la Frescoule hérite du lieu où un centre nouveau était initialement pensé comme
un des trois pôles majeurs de l’agglomération (avec Aix et Marseille). La révision de
l’ambition du projet, due à la suspension dès 1975 de la deuxième tranche du complexe
sidérurgique de Fos-sur-Mer mais aussi à l’action des forces locales de l’agglomération
(municipalités et investisseurs) qui viennent « contrarier » la mise en œuvre des objectifs du
SDAU, va reconvertir le centre en quartier. Seul le parc urbain gardera une vocation plus
large. Les principes urbanistiques majeurs demeurent cependant pour la conception du
quartier : le mail s’appuie sur un tracé ancien et est raccordé au parc. Mais son absence de
débouché au Sud, consécutif à la difficulté de construire une action intercommunale avec les
Pennes-Mirabeau, le condamne à finir en impasse.
Et malgré le grand soin apporté à sa réalisation, quelque chose dérange.
Ce sont des espaces très composés, dessinés sur plans, mais qui dans le vécu…c’est tout le décalage
que l’on peut trouver entre le plan et la réalité. (Katherine Waléry, Directrice du patrimoine puis des
projets urbains Mairie de Vitrolles, entretien, 2004)
Pourtant, contrairement au « boulevard urbain » situé dans le secteur commercial de la ville,
la maîtrise de l’établissement public a été forte, entre le dessin initial de l’espace et sa
réalisation. Si la forme a été maintenue, c’est le contenu qui ici a fluctué : les commerces ne
se sont pas installés en rez-de-chaussée (laissant des béances ouvertes au stationnement des
voitures), et malgré les tentatives de programmation, il y a eu échec à diversifier les
logements, deux produits devenant majoritaires : le locatif social en immeuble collectif et les
villas en lotissements.
L’image de vacuité qui imprègne ce lieu se renforce au regard d’une forme urbaine très
volontaire : architecture symétrique de part et d’autre du mail, place monumentale, traitement
séquencé du mail 46 . Il semble bien qu’un arbitrage ait eu lieu, en faveur de la maîtrise d’une
image, au détriment du maintien des principes de diversité sociale et de fluidité des parcours.
Ce que nous avons perçu est, qu’au sein de l’Etablissement public comme parmi les
concepteurs prestataires, il n’a pas été véritable ment cherché à nourrir la question du « vivre
ensemble », qui apparaît plus alors comme une norme que comme un chantier à investir.
C’est ce que nous entendons dans cette citation du paysagiste maître d’œuvre de cette
opération.
On a fait un bloc, on a fait des secteurs (…) c’est lisible, ca a été pensé comme ça, et ça se voit comme
ça, alors que cela aurait pu être beaucoup plus complexe (…). Vous auriez eu un mélange de
populations, quelque chose de vivant, de brassé obligatoirement, peut être un peu conflictuel, mais
peut être pas conflictuel parce que mélangé tout de suite. Alors que là, vous avez le logement social et
derrière le lotissement, et chacun se tournant le dos allègrement. (Alain Marguerit, paysagiste libéral,
entretien, 2004)
45
La réalisation des voiries tertiaires sous la responsabilité des promoteurs a d’ailleurs fait l’objet à Villeneuved’Ascq de luttes conjointes entre élus et habitants à l’encontre de l’EPALE.
46
Voir photos en annexe 5 p. 39.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 16
Ce qui nous amène à qualifier ce type d’espace public de « générique », au sens où il relève
de l’application d’un modèle urbanistique que l’on va tenter de décliner à toutes les échelles,
conformément à un idéal républicain. Dans cette opération, le sens de l’espace public n’est
plus appréhendé à travers ses relations à un contexte particulier et spécifique (ici, en
l’occurrence, l’hyper résidentialité du secteur).
La conception des espaces publics confrontée à leur mise en oeuvre
Dans les exemples de terrain que no us avons étudiés, il ressort clairement que les espaces
publics qui sortent de terre sont également modelés par les processus de fabrication (logiques
d’acteurs, de segmentation opérationnelle, de financements…). Les décalages entre
conceptions initiales et observations de terrain rendent visibles également un certain nombre
d’évolutions liées aux pratiques des usagers et à celles des gestionnaires.
Plusieurs points d’éclaircissement ont pu être mis en exergue, afin d’expliciter l’ensemble des
décalages perçus.
1) Projet gaullien dans ses principes, l’aménagement des villes nouvelles se concrétise à
l’heure du libéralisme économique, de la décentralisation et de la montée des intérêts
particuliers. Dans ce contexte, l’absence d’une réflexion centrée sur les processus d’action
(à la faveur des principes urbanistiques) ne va pas favoriser l’éclosion d’une conception
négociée de l’aménagement ou d’un urbanisme de transactions47 . Ainsi, toute évolution
dans les principes apparaît comme un élément négatif, à l’encontre du projet idéal ; cette
attitude pouvant conduire soit à une situation de « clash » (Villeneuve-d’Ascq), soit à une
situation d’enfermement dans un pouvoir technique (Vitrolles).
2) La vision centre/quartiers qui organise profondément la pensée sur la ville vient buter sur
un double mouvement qui affecte les pratiques, et ce depuis les années 80 :
-
l’éclatement de la centralité, perçu notamment à travers les pratiques commerciales
et de loisirs ;
-
la figure de « l’enfermement » qui devient dominante à l’échelle des quartiers ; le
lieu de résidence est de plus en plus le lieu de « l’entre-soi ». Cette évolution est
également perceptible en d’autres lieux que ceux de la résidence : voir les
transformations qui condamnent des expériences de locaux partagés entre
équipements 48 .
Ces évolutions viennent mettre en porte-à-faux des conceptions initiales misant sur une
forte intégration de toutes les fonctions de centralité d’une part (dans l’idéal :
administrative, culturelle, de loisirs et commerciale) et sur une sociabilité de voisinage,
idéalisée selon le modèle du quartier de la ville industrielle, d’autre part.
47
Selon la formulation de Jean Rémy lors de notre entretien.
Comme celle qui avait été réalisée entre le lycée et la maison de quartier au centre de Villeneuve-d’Ascq
durant les premières années.
48
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 17
3) Les conditions de réalisation viennent bien souvent fragmenter ce qui avait été pensé de
manière cohérente ; il en est ainsi :
-
de certains découpages en îlots à l’intérieur des ZAC ;
-
du sur-poids de certains acteurs (notamment les promoteurs commerciaux) dans les
processus de contractualisation49 ;
-
des arbitrages financiers qui, faute de « donner le temps » au marché d’évoluer,
préfèreront modifier les contenus des programmes au détriment de produits plus
complexes dans les morphologies (habitat intermédiaire) et dans les financements
(ce qui renvoie à la composition sociale).
4) Enfin la séparation très forte entre conception / réalisation, d’une part, et gestion, d’autre
part, vient fragiliser des dispositifs pensés « en bulle » car bien évidemment la réalité de la
décision politique et du pouvoir détenu par ceux qui maîtrisent la gestion urbaine
s’imposera sur l’idéal50 .
Loin de nous, l’idée de défendre une vision « pure » et idéale de l’aménagement ; la réflexion
que nous soulevons à travers ces constats est plutôt celle de la « transparence » dans les
arbitrages, de l’explicitation raisonnée des enjeux entre les différents acteurs… bref, de tout
ce qu’il est convenu aujourd’hui de mobiliser au nom de la démarche de « projet urbain ». Et
les expériences en cours montrent la difficulté de tenir la position d’une maîtrise d’ouvrage à
l’échelle urbaine…
3-4 Espace public et espace de débat
De manière plus ou moins « obligée », les espaces publics vont devenir le support de débats
dans la ville ; débats qui dépasseront, ou non, le cercle des initiés élus/techniciens. C’est
comme si après une phase de « réduction » de la conception de l’espace public à l’aune des
projets et de leurs mise en œuvre, une « ouverture » se profilait sous l’effet de leur mise en
usage.
Afin de mieux saisir ce qu’a pu signifier l’émergence de ces débats, il paraît nécessaire de
rappeler, dans quelles conditions locales, les deux villes nouvelles ont été instituées.
Pour l’EPALE, une position difficile à tenir entre les « diktats » d e
l’Etat et les réactions locales
A Villeneuve-d’Ascq, la construction de la ville nouvelle « au milieu des champs de
betteraves » à l’Est de Lille a été imaginée après l’implantation de la cité scientifique
(inaugurée en 1964). La rapidité de la décision (la première en France), la brutalité avec
laquelle celle-ci s’est imposée par l’expropriation d’exploitations agricoles et d’habitations
sans information ni concertation, augurent du rapport de force qui s’installe entre l’Etat
planificateur et la société locale.
C’est avec la « complicité » des élus de l’époque que la ville nouvelle s’est créée malgré de
fortes résistances. Née de la fusion en 1970 de trois communes semi-rurales : Ascq, Annappes
49
Ces deux points ont conduit peu à peu le « boulevard urbain » de Vitrolles pensé au départ comme une
opportunité pour créer de l’urbanité au sein du secteur commercial à évoluer en un espace autonome (par rapport
aux constructions qui le bordent) et fragmenté en objets techniques (chaussée, rond-point, trémie...).
50
L’exemple de la pose d’une clôture à l’école des Pinchinades à Vitrolles (école « ouverte » à son origine) est là
pour en témoigner.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 18
et Flers-lez-Lille, la ville est devenue en 10 ans la 4ème ville de l’agglomération de Lille 51 . Il
va se dérouler dans un premier temps un jeu complexe et tendu entre l’Etat et les élus de la
communauté urbaine, puis entre les élus de la communauté urbaine (appuyant la création de la
ville nouvelle) et les élus de petites communes dépassés par les enjeux de l’opération. Dans
un deuxième temps, nous verrons alors les élus municipaux se présenter, face aux
« technocrates », comme les défenseurs des intérêts des habitants, et enfin, dans un troisième
temps, comment les habitants vont se constituer, principalement dans le quartier du Château,
en groupe de pression sur les décisions des aménageurs. En définitive, tout se passe un peu
comme si chacun s’appropriait l’organisation du débat public, l’organisation de la
participation des habitants et son impact sur l’évolution des projets.
Si la pratique de mise en débat se fait parfois douloureusement, elle a le mérite d’avoir
émaillé tout au long de l’aventure « ville nouvelle » la construction d’espaces de délibération
dans la ville 52 . Nous avons ressenti dans les entretiens d’acteurs comme à travers les
documents relatant l’histoire de la ville (ouvrages, archives orales) combien ces moments- là
sont pleinement constitutifs de l’histoire de Villeneuve-d’Ascq.
A Vitrolles pèse le poids du partage initial du territoire entre
municipalité et EPAREB
L'histoire de la constitution de la ville nouvelle des Rives de l’Etang-de-Berre est tout à fait
particulière au regard des autres expériences en France, car fondée à l’origine sur un projet
industriel de grande importance (complexe sidérurgique et portuaire de Fos-sur-Mer). On
retiendra que suite à une énorme « partie de bras de fer » entre les élus locaux et l’Etat, le
rapport de forces s'est traduit par la constitution d'une ville nouvelle répartie entre deux sites :
-
l'ensemble Fos-Istres-Miramas, qui tire sa cohérence des projets industriels à
l'ouest de l'Etang-de-Berre. Le dispositif Ville Nouvelle n’a pas conduit cependant
à effacer les entités communales marquées par des discontinuités urbaines ;
-
Vitrolles à l’est de l’Etang-de-Berre, dont le choix est justifié par son inscription
comme pôle majeur du développement de l'agglomération dans le schéma
d'aménagement de l'aire métropolitaine marseillaise 53 .
Ainsi est née une géographie tout à fait particulière pour une ville nouvelle où une commune
isolée, Vitrolles, est dite « associée » sans obligation d’intercommunalité. Le périmètre de
l’EPAREB est alors circonscrit à la partie non urbanisée du territoire de la commune,
consacrant ainsi un partage de pouvoir entre Municipalité et établissement public.
Ce partage entre le Nord et le Sud de la commune, matérialisé par une infrastructure
démesurée et hors d’échelle des pratiques piétonnes (le CD 9 et le rond-point du Griffon) est
redevable d’une pensée technique dans laquelle va s’engager (se réfugier) l’EPAREB.
Ce n’est donc qu’avec le temps et beaucoup de difficultés qu’un espace de dialogue se
construira entre les deux acteurs, lorsqu’il s’agira de penser l’équilibre entre tissu existant et
urbanisations nouvelles, puis très concrètement, lorsque l’espace public physique deviendra le
réceptacle de nombreux enjeux et conflits (autour de la sécurité et de la gestion urbaine), dans
lesquels les habitants viendront s’immiscer. Mais le partage initial pèsera toujours. Ainsi le
51
Sa population passe de 26 000 habitants en 1968 à 59 500 en 1983, d’après le Recensement Général de
Population INSEE.
52
A travers différentes formules selon les périodes : les PHAR (Participation des Habitants Avant Réalisation)
puis les chartes d’aménagement et de concertation, jusqu’à aujourd’hui avec les centres sociaux de quartier.
53
Réalisé par l'OREAM et approuvé en 1969.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 19
quartier du Liourat, bien que situé en position centrale dans le territoire communal et
représentant dès le début des années 70 un support d’activités intenses54 , ne sera que très
tardivement pensé comme secteur majeur d’un projet de ville, car situé à l’origine à
l’extérieur du périmètre opérationnel de l’EPAREB. Les difficultés rencontrées lors de sa
réalisation témoignent de cet « handicap ».
Débat public et publicité
Il n’était donc pas aisé pour les villes nouvelles de relever ce pari de l’éclosion d’une pensée
politique sur la ville, car elles sont parties avec un handicap majeur. En effet, leur origine est
fondée sur la base d’un pouvoir technique fort, à travers les établissements publics, et une
nouvelle entité politique plutôt faible, issue du rapport de force entre pouvoir local et Etat. Et
dans ce cadre, les conditions opérationnelles vont même conduire des projets d’espaces
publics à exprimer les lieux exclusifs d’une maîtrise possible de l’établissement public. Il en
est ainsi à Vitrolles avec la forte motivation de l’EPAREB pour apporter des signes de
l’urbain (voiries tertiaires, clôtures…) dans les lotissements qui façonnent fortement la ville
nouvelle et qui témoignent de la faiblesse de sa marge de manœuvre à peser sur le marché de
l’habitat. Or, en ces lieux, cette démarche nécessite parfois de « passer en force » à travers des
désirs d’individualisation ou d’appropriation portés par les habitants. De ce point de vue, bien
que fondé sur un idéal démocratique, l’espace public va aussi pouvoir signifier l’espace de
l’expression du pouvoir public, lorsque pour « régler » le choix d’un modèle de clôture ou
d’une teinte d’un enduit, il sera nécessaire pour les habitants d’en passer par des pétitions,
recours aux élus, etc….
Mais cet handicap n’empêchera pas cependant l’éclosion d’un débat public local comme à
Villeneuve-d’Ascq. Alors que lors de sa création il convenait plutôt de parler d’affrontements,
progressivement au fur et à mesure que se mobilisent les habitants de la ville nouvelle et que
conjointement se constitue un pouvoir politique local fort, un espace de débat se construit. Il
aura donc fallu attendre en quelque sorte que ceux qui représentaient la finalité de l’action de
l’EPALE soit présents 55 . Ce débat public aura des effets sur les programmes de
l’établissement public comme sur les politiques menées par les élus locaux. Cette expérience
aura permis de révéler à l’Etat et aux institutions locales l’intérêt porté par la « société civile »
au devenir de la ville.
Au-delà de la plus ou moins grande prégnance, localement, d’un espace de débat, nous
constatons que les projets en villes nouvelles ont tenu pendant un certain temps le « devant de
la scène » de la critique d’architecture. Notre hypothèse, visant à explorer en quoi cette
communication a pu contribuer à la création d’un débat d’opinion, amorçant un tournant dans
les objets de la pens ée sur la ville, n’a pu être travaillée dans le cadre de cette recherche.
L’étude comparée des revues professionnelles et de la presse « grand public » reste à faire en
ce sens, pour étudier sur quels mécanismes reposent le phénomène de publicité 56 .
54
Avec l’installation du plus grand centre commercial d’Europe de l’époque (groupe Carrefour)
Alors que les premières mobilisations des « expropriés » paraissaient nettement moins légitimes, au titre de
l’intérêt public, au nom duquel agit l’établissement public.
56
Comprise ici au sens de J. Habermas.
55
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 20
4 – Conclusions : ville nouvelle et espace public
En nous parlant de la ville politique, l’espace public nous ramène aux conditions de la
naissance des villes nouvelles, au rôle des institutions d’Etat dans les processus
d’urbanisation, à la conception même que se fait la puissance publique des limites entre ce qui
est privé, où elle n’est pas sensée intervenir, et ce qui est public et relève de son domaine de
compétence. La création des villes nouvelles nous rappelle les conceptions technicistes des
institutions de la république gaullienne : on a créé des villes à la campagne en croyant que les
logiques institutionnelles et les réponses techniques étaient capables de répondre à ce défi de
démiurge.
Au terme de cette étude, il nous apparaît que la notion d’espace public a joué,
progressivement, un rôle qui était inattendu, du moins au départ du projet de construction des
villes, celui de support au débat, débat entre les différents acteurs institutionnels, entre ceux-ci
et les élus, entre les élus et les habitant s regroupés en collectifs divers. Ce débat s’est
développé pendant que la notion d’espace public, au sein des milieux professionnels, était
l’objet d’une attention nouvelle : l’approche fonctionnelle qui prévalait à la fin du mouvement
moderne et avait dominé l’urbanisme des grands ensembles se complexifiait en s’enrichissant
de dimensions sociologiques, symboliques, politiques. L’espace public, entre la fin des années
70 et le début des années 80, se déclinait tout autant en une problématique des usagers
(véhicules, piétons, enfants…) ; en une problématique de la sociabilité dans laquelle il était
plutôt défini par les échanges sociaux ou le temps libre qu’il permettait de passer dans un lieu
collectif ; en une problématique politique quand il devenait syno nyme de débats, de
construction du collectif, de confrontation entre les acteurs ; en une problématique
idéologique quand nous voyons l’espace public utilisé pour tenter de contrecarrer le
développement de l’habitat pavillonnaire et de l’individualisme résidentiel.
Définir l’espace public, en définitive, n’est pas plus pertinent que définir la ville elle-même.
Sauf à dire, peut-être, que pendant un temps, et pour certains acteurs sociaux et
professionnels, l’espace public a été la ville, ville rêvée pour les uns, ville aménagée pour
d’autres, ville tout simplement « urbaine » - c'est-à-dire faite pour ses habitants - pour le plus
grand nombre. C'est dans ce moment-là, celui d'une cristallisation thématique, que
l'expérience des villes nouvelles a joué à plein. Et c'est à l'émergence de ce moment- là - de ré
articulation problématique autour du thème de la publicité - qu'elle aura contribué, ceci par les
champs d'expérimentation qui s'y sont ouverts. Un espace-cadre programmatique dans
l'enveloppe duquel on espère avoir montré que les nouveaux montages entre concepteurs qui
s'y inventaient et les mises à l'épreuve de concepts urbains qui s'y risquaient ont eu partie liée.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 21
Annexe 1 : Liste des entretiens réalisés.
Entretiens avec des personnes témoins au niveau national
Nom
Fonctions ou parcours
antérieurs, à l’époque de
l’édification des villes nouvelles
Fonctions actuelles
Date
Conditions
Isabelle
Billiard
Animatrice du groupe de travail
sur les espaces publics au Plan
Urbain
Chargée de mission du
programme interministériel
d’Histoire et d’Evaluation
des villes nouvelles
françaises
Oct.
90’
2003
Enregistré et en partie
retranscrit
Michel
Crespin
Fondateur et ancien directeur de
« lieux publics » (arts de la rue), a
animé la Ferme du Buisson à
Marne-la-Vallée
Chargé de mission pour la
préfiguration du centre de
formation des arts de la rue
à Marseille.
Fev.
75’
2004
Enregistré et retranscrit
Christian
Devillers
Architecte-urbaniste, théoricien
du projet urbain, auteur de
nombreux articles. Enseignant de
1984 à 1990 (Nancy, Paris,
Genève, Harvard, Barcelone,
Kentucky, Fall et Toronto)
Depuis 1990 architecteurbaniste libéral. Depuis
1995, anime l’atelier
« Projet urbain » avec A.
Masboungi au Ministère de
l’Equipement
Oct.
90’
2003
Enregistré et retranscrit
Jean Harari Architecte, un des fondateurs du
« collectif des ateliers publics »
(1981-1986). Animateur de
l’atelier public de Blois de 1989 à
1994
Architecte-urbaniste libéral. Déc.
Enseignant à l’Ecole
2003
d’Architecture de Paris -la
Villette
75’
Enregistré et retranscrit
Alain
Pélissier
Docteur es-lettres, Architecte,
Architecte, auteur
praticien et auteur de nombreux
Directeur de l’Ecole
ouvrages et articles ; a collaboré à
Spéciale d’Architecture
la revue « Techniques et
Architecture » de 1982 à 1989, a
notamment réalisé une étude pour
le SGVN sur les articles parus à
propos des villes nouvelles
françaises
Déc.
2003
90’
Dominique
Petitot
Economiste. Directeur du service
programmation d’équipement
puis directeur financier de
l’EPAREB jusqu’en 1982.
Directeur général adjoint de
l’EPAMARNE. de 1983 à 1997
Retraité
Déc.
75’
2003
Enregistré et retranscrit
Jean Rémy
Chercheur, Professeur de
sociologie à l’Université
catholique de Louvain-la -Neuve,
auteur de nombreux ouvrages. A
participé à la conception de
Louvain la Neuve. Mission
d’étude en 1977 sur le centre ville
de Villeneuve-d’Ascq et la
chaussée haute.
Chercheur, Directeur
Avril
honoraire de la revue
2004
« Espaces et sociétés »,
Commission « Urbanisme »
de Louvain-la-Neuve
Enregistré et retranscrit
120’ + visite du centre
de Louvain la Neuve
Enregistré et retranscrit
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 22
Nom
Fonctions ou parcours
antérieurs, à l’époque de
l’édification des villes nouvelles
Fonctions actuelles
Jean-Eudes
Secrétaire général du Secrétariat
Général des Villes Nouvelles
(SGVN)
Inspecteur général des
Oct.
Finances honoraire,
2003
responsable du programme
interministériel d'Histoire et
d'Evaluation des Villes
Nouvelles françaises,
Roullier
Date
Conditions
90’
Enregistré et en partie
retranscrit
Jacques
Simon
Paysagiste praticien et enseignant Paysagiste libéral
(à l’école du paysage de
Versailles, à Montréal, Toronto,
Pennsylvanie, Los Angelès., ),
rédacteur en chef et éditeur de la
revue « espaces verts » de 1968 à
1982 , publications de la
collection "Aménagement des
espaces extérieurs"de 1974 à
1988 ; articles dans « Paysage
Actualités » et auteur de
nombreux ouvrages
Oct.
90’
2003
Prise de notes et
retranscrit .
Jean Tribel
Un des fondateurs de l’A.U.A. en Architecte libéral
1959, architecte en chef de la
Villeneuve de Grenoble
1968/1972, Architecte
coordinateur du quartier central
de Villeneuve d’Ascq, avec
Loiseau 1974/78 . Assistant de
J.P Duport à la direction de
l’architecture 1981/84 .
Mars
90’
2004
Enregistré et retranscrit
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 23
Entretiens avec les acteurs locaux de la ville nouvelle de Villeneuve d’Ascq
Nom
Fonctions entre 1969 et 1983
Fonctions actuelles
er
Date
Conditions
Jean-Michel
Stievenard
Sociologue, 1 adjoint au maire
Maire de Villeneuvede Villeneuve-d'Ascq (1977d’Ascq
1995), Co-auteur de «Villeneuved'Ascq, Une ville est née », 1980
3 Mars
70’
2003
Enregistré et retranscrit
Pascal Percq
Journaliste Nord-Eclair de 1967 à
1985. Co-auteur « une ville est
née », 1980
Attaché de presse de
Martine Aubry, maire de
Lille
3 Mars.
90’
2003
Enregistré et retranscrit
Architecte-urbaniste à l’EPALE
de 1969 à 1983
Architecte libéral à
Villeneuve-d’Ascq
4 Mars
60’
2003
Enregistré et retranscrit
Formation Sciences-Po,
Conseil régional, Relations
responsable de la communication, Publiques
puis de l’information et de
Retraité
l’animation à l’EPALE de 1971 à
1981
11 Juin
120’
2003
Enregistré et retranscrit
Architecte-urbaniste direction de
la conception EPALE + mission
préfiguration (1969-1975)
Retraité
10 Fév. et 15’ Notes et
11 Juin
retranscription60’ visite
2003
des sites retenus :
enregistré et retranscrit
Retraité
22 Oct.
270’
2003
Enregistré et retranscrit
26 Mars
2004
90’
Gérard Zeller
Patrick Calais
Jean-Jacques
de Alzua
Professeur à l’ Ecole
d’Architecture de Villeneuved’ascq à partir de 1974
Jean Claude
Ralite
Missions de préfiguration et
d’étude : 1967-68
Premier directeur de l’EPALE
1969-1973
Gérard
Caudron
Enseignant à Roubaix et militant
PS à Villeneuve-d'Ascq,
conseiller d’opposition en 1976,
puis maire de Villeneuve.-d'Ascq
de 77 à 2001
Député européen
Anne Ioos
Architecte
Directrice adjointe de la
Direction du
Développement urbain et
économique à Villeneuved'Ascq, depuis 1987
22 et 30
Mars
2004
150’
Doctorante Sciences Po,
Ch. de mission Economie
Solidaire à Villeneuve
d’Ascq
4 Juin
2004
30’
Service urbanisme
Villeneuve-d'Ascq
11 Mars
2004
30’
Architecte, service
urbanisme Villeneuved'Ascq
11 Mars
2004
30’
Sergine
Vaubourgeix
Philippe
Coucke
Emmanuelle
Thieffry
Mairie de Villeneuve-d'Ascq
Conseiller municipal
Villeneuve-d'Ascq
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 24
Enregistré et retranscrit
Enregistré et retranscrit
Prise de notes et
retranscrit
Manuscrit
Manuscrit
Archives orales consultées au service culture, Château de Flers,
Villeneuve- d’Ascq
Nom
Fonctions entre 1969 et 1983
Fonctions actuelles
Date
Disques écoutés
(durée : 60’)
Jean-Jacques
Architecte-urbaniste, Direction
de la conception EPALE.
Professeur d’architecture à
l’Ecole d’Architecture de
Villeneuve-d’Ascq
Retraité
29 Nov
2001,
2,5 disques en partie
retranscrits (5 disques au
total)
Jean-Claude
Rali te
Missions de préfiguration et
d’étude : 1967-68. Premier
directeur de l’EPALE 1969-1983
Retraité
Nov 2001 1 disque en partie
retranscrit
Patrick Calais
Responsable de la
communication, puis de
l’information et de l’animation à
l’EPALE de 1971 à 1981
Retraité
12 Avril
2001
1 disque en partie
retranscrit
Gérard Zeller
Architecte-urbaniste EPALE de
1969 à 1983
Architecte libéral à
Villeneuve-d'Ascq
2 Mai
2001
1 disque
De Alzua
2002
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 25
Entretiens avec les acteurs locaux de la ville nouvelle de Vitrolles
Nom
Fonctions ou parcours
antérieurs, à l’époque de
l’édification des villes nouvelles
Fonctions actuelles
Date
Conditions
Guidu
Antonietti
Architecte d’opération
(logements et équipements)
quartiers de la Frescoule et des
Pinchinades
Architecte D.P.L.G. – Archipel
Aix-en-Provence
6 Mai
2004
90’ enregistré/retranscrit
Georges
Demouchy
Paysagiste à l’EPAREB
Consultant, chargé de formation
6 Avril 127’
2004
enregistré/retranscrit
Nicole
Flavin
Architecte-urbaniste à l’EPAREB Retraitée
1er
Avril
2004
Lucien
Gallas
Directeur de l’EPAREB
Retraité
6 Avril 81’ enregistré/retranscrit
2004
Anne-Marie Programmatrice à l’EPAREB
Henriot
Chargée de mission au Conseil
Régional PACA
5 Mai
2004
Alain
Marguerit
Paysagiste, maître d’œuvre des
espaces publics de la Frescoule
Paysagiste – Atelier des Paysages 22
Montpellier
Avril
2004
Gérard
Plaisant
Ingénieur à l’EPAREB
Directeur régional du patrimoine
immobilier de La Poste Marseille
13 Mai 64’ enregistré/retranscrit
2004
Patrick
Sauze
Ingénieur à l’EPAREB
Direction départementale de
l’équipement des Bouches-duRhône
Juin
2003
Environ 80’ prises de
notes manuscrites
Katherine
Waléry
Responsable du patrimoine puis
directrice des projets urbains –
services techniques municipaux
de Vitrolles.
Directrice de l’aménagement à la
Communauté d’Agglomération
du Pays d’Aix.
30
Mars
2004
78’ enregistré/retranscrit
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 26
124’
enregistré/retranscrit
70’ enregistré/retranscrit
100’
enregistré/retranscrit
Annexe 2 :Bibliographie générale « ville nouvelle et espace
public ».
Lieux ressources identifiés
Paris : CDU, IAURIF
Aix, Marseille : bibliothèque de l’école d’architecture de Marseille, DDE, CETE, Archives
départementales.
Lille : archives de l’EPALE (Hôtel de ville de Villeneuve-d’Ascq), bibliothèque de l’école
d’architecture de Lille, centre de documentation de la Faculté se Sciences économiques et
sociales, service du patrimoine de Villeneuve-d'Ascq (Château de Flers), médiathèque
municipale de Villeneuve-d'Ascq (Chaussée haute).
Toulouse : bibliothèque de l’école d’architecture de Toulouse, bibliothèque des sciences
sociales- Arsenal.
Ouvrages et articles de référence
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Les Annales de la recherche urbaine
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Chaudoir Philippe, Ostrowetsky Sylvia, 1996, L’espace festif et son public. Villes nouvellesvilles moyennes, Annales de la recherche urbaine, n°70.
Kroll Lucien, 1986, Un quartier banal : les Vignes blanches à Cergy-Pontoise, in
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Lapoix françois, 1986, Une ville à la campagne : Melun-Sénart, in Compositions urbaines,
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Sarfati Alain, 1986, La composition collective d'un quartier : les Côteaux de Maubuée à
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Architecture d'aujourd'hui
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Où la sculpture-environnement rivalise avec l'architecture, 1971, Architecture d'aujourd'hui,
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Architecture, Mouvement, Continuité (AMC)
Projets de formes urbaines, 1978, Architecture mouvement continuité, n°47, 3-26, déc.
L'art vivant
Volfin Marie-Claude, 1975, Villes nouvelles, L'art vivant, n°56.
Connaissance des arts
Kjellberg Pierre, Duby Georges, 1984, Inventer des villes ? Connaissance des arts, n°389390, 36-47, juillet.-août.
Culture et communication
Shamaï Haber, 1978, Sculpter pour l'homme. Commande publique, commande sociale. La
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Esprit
La ville à trois vitesses, 2004, Esprit, mars-avril.
Paquot Thierry, 2004, L’art de marcher dans la ville, Esprit, mars-avril.
Ethnologie Française
La mémoire des villes nouvelles, 2003, 1er trimestre.
Métropolis
Profession urbaniste, 1981, Métropolis, n°46-47, 1er trimestre.
Recherche et architecture
L'art et la ville, l'art dans la vie, 1978, Recherche et architecture, n°35-36.
Villes nouvelles : Villeneuve-d'Ascq, Marne- la-Vallée, L'isle-d'Abeau, 1980, Recherche et
architecture, n°41, 3-55, 1er trimestre.
Villes nouvelles : Rives de l'Etang de Berre, le Vaudreuil, Evry, Cergy Pontoise, 1980,
Recherche et architecture, n°44, 5-72, 4ème trim.
Techniques et architecture
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L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 31
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Urbanisme
Architecture urbaine, 1979, Dossier, Urbanisme, n°75, 37-84, décembre.
Faux Monique, 1970, La sculpture dans la cité, Urbanisme, n°118.
Villes nouvelles, 1998, Urbanisme, n°301 et supplément Villes nouvelles de France 19681998 bibliographie, juillet-août
Villes nouvelles en France, 1982, Urbanisme, n°190-191, 85-106, juillet.
Villes nouvelles françaises, 1969, Urbanisme, n°114.
Paquot, Thierry (propos recueillis par), 2003, Jean Remy, Urbanisme, n°332, septembreoctobre.
Comptes -rendus de groupes de réflexion et de colloques
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Cergy-Pontoise, Colloque AUSP, Paris, Palais du Luxembourg, 27 janvier.
Corvin Michel, 1993, « l’espace du texte au théâtre », Scénographie et espaces publics. Les
lieux de la représentation dans la ville. Plan Urbain- séminaire de recherche, Paris, 209-304.
Crespin Michel, 1993, « La rue, la scène, la ville, le théâtre », Scénographie et espaces
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Duthilleul J.M., Lacome d'Estaleinx B., Richez D., 1980, Choix des concepteurs en villes
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et la ville, urbanisme et art contemporain, Colloque, Paris, SGVN, 214 p., 30-31 janvier.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 32
Annexe 3 : Corpus d’articles sélectionnés parmi Les Cahiers de
l’IAURP/IAURIF.
Cahier
Date
Auteur
Titre
7
Mars 1967
H.Lefebvre
Quartier et vie de quartier
7
Mars 1967
M.Coornaert, C.Marlaut
Ville et quartier
7
Mars 1967
A.Haumont
Les quartiers dans trois communes de
banlieue parisienne (Choisy-le-Roy, Vitrysur-Seine, Suresnes)
10
Février 1968
S.Goldberg
Centres commerciaux aux USA
12-13
Décembre
E.Aillaud
Qu’est-ce qu’une ville ?
J.Michel, A.Lalande,
Evry centre urbain nouveau et ville
nouvelle
1968
15
Mai 1969
M. Mottez,
E.Cohen-Boulakia
21
Octobre 1970
P.Carle
Concours d’idées pour l’aménagement de
la Plaine de Villetaneuse, Deuil-la-Barre,
Montmagny comportant un ensemble
urbain et universitaire
23
Mai 1971
D.Ragu, J.Lecureuil
Equipements culturels et socio-éducatifs
23
Mai 1971
G.Piaulat, M.Macary
Etude des équipements collectifs pour un
premier quartier de la ville nouvelle de
Marne-la-Vallée
30
Février 1973
Mission d’aménagement de la ville
nouvelle du Vaudreuil, avec l’aide
technique de la SCOOPER
Le Vaudreuil, une méthode d’étude et de
réalisation
35
Octobre 1974
G.Hanning et l’équipe de l’IAURP
La composition urbaine
47
Octobre 1977
E.Tempia
Ville nouvelle de Cergy-Pontoise,
concours de maisons de villes à Jouy-le Moutier
52
Septembre
1978
P.Lafrasse, G.Vincent,
Evry : les équipements publics, inventaire
des équipements, repérage des types
d’innovation
55
Juin 1979
F.Guyon, A.Gotman
Fonctionnement des espaces de
prolongement des logements dans les
nouveaux ensembles d’habitat
64
3ème trim. 1981
E.P.A de Saint Quentin
Cœur de ville de St Quentin-en-Yvelines
D.Alduy, M.Delpont
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 33
Annexe 4 : Ressources documentaires locales.
Etudes, ouvrages et documents sur la ville nouvelle de Villeneuve d’Ascq
Baudelle Guy, 1984, Villeneuve-d’Ascq, ville nouvelle, un exemple d’urbanisme concerté,
EPALE, Ed. du Moniteur, Paris.
Calais Patrick, 1976, Approche des problèmes d’imagibilité et de lisibilité de la ville nouvelle
de Lille-est, EPALE.
Communauté urbaine de Lille, 1968, Métropole du Nord, ville nouvelle de Lille-Est,
Ministère de l’équipement et du logement, Paris.
De Alzua Jean-Jacques, 1976, Création d’un quartier, Triolo, EPALE.
De Alzua Jean-Jacques, 1976, Une ville plus humaine, in les espaces extérieurs urbains :
Conception d’espaces et que lques expériences, ouvrage collectif, Séminaire des Services
Techniques de l’Urbanisme (STU).
Delbar Georges, 1977, La ville nouvelle de Lille-est. Son insertion et son rôle dans les
schémas d’aménagement de la région Nord, EPALE, SDAU.
Ecole nationale des Ponts et Chaussées, 1978, Villeneuve-d’Ascq, (ENPC), Paris.
Leclercq Gérard, 1979, Le 1% culturel, EPALE.
Lottin Alain dir, 1982, Histoire de Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires, Lille.
Masselis Francine, 1981, Visages de Villeneuve-d’Ascq, Ed. Westhoek, Dunkerque.
Notebart Arthur, 1987, Le livre blanc de la ville nouvelle de Lille- Est, Lille, Communauté
urbaine.
Percq Pascal, Stievenard Jean-Michel, 1980, Villeneuve-d’Ascq, une ville est née, Paris,
Cana.
Remy Jean, Voyé Liliane, 1977, Scénarios du vécu pour une étude du Centre ville, EPALE,
archives municipales.
Simounet Roland, 1997, D’une architecture juste (1951-1996), Ed. le Moniteur, Paris.
Wallez Paul, 1979, Le Pont de Bois, Aménagement de l’espace. Etudes et documents,
EPALE, Culture et promotion.
Colloques
Commune de Villeneuve-d’Ascq, février 2000, 30 ans déjà, (créateurs et utilisateurs, ville
nouvelle renouvelée, participation des habitants, espaces verts…), statistiques, débats
Caudron, Ralite, Roullier, Stievenard…, Actes du Colloque.
Villeneuve-d’Ascq, ville nouvelle, 1996, Séminaire « Architecture et communication », Ecole
d’architecture de Lille et Région Nord-Pas de Calais, juin.
Site Internet de la commune de Villeneuve-d’Ascq
www.mairie-villeneuvedascq.fr
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 34
Articles parus dans la presse locale et nationale
La Voix du Nord, 16-17 janvier 1969, An 1 de la CUDL et la création de la Ville-Est.
La Voix du Nord, 20 juin 1969, « La fédération des expropriés de la ville-Est devant le
tribunal administratif de Lille ».
Nord-Eclair, 26 septembre 1973, « J.C. Ralite quitte la ville nouvelle : vers un changement
des rapports de force élus - technocrates ».
Nord-Matin, 28 juin 1974, « A Flers, tout sera prêt pour la rentréseuniversitaire, le 28 ».
Nord-Matin, 3 janvier 1975, « Est-ce la mort du petit VAL ? ».
Nord-Eclair, 30 juillet 1975, « Un curieux centre ville pas du tout central ».
Liberté, 10 avril 1976, « L’Etat accorde 21 milliards d’anciens francs pour la 1ère tranche du
Métro lillois ».
Le Monde, 9 septembre 1976, « 10 ans de villes nouvelles ».
Nord-Eclair, 30 décembre 1976, « Avec le centre commercial principal, c’est bien la vraie
ville qui arrive ! ».
La Voix du Nord, 8 janvier 1977, « Le centre Commercial V2 a été inauguré hier soir ».
La Voix du Nord, 14 mai 1977 : « CUDL : M. Notebart succède à M. Notebart et la gauche
prend tous les leviers de commande ».
Le Point, 6 juin 1977, « Le bonheur horizontal ou l’habitat intermédiaire ».
Le Monde, 22 juillet 1977, « Villeneuve-d'Ascq : détenir le pouvoir ».
La Voix du Nord, 30 janvier 1999, « La moitié des Villeneuvois vivent en HLM ».
La Voix du Nord, 21 octobre 1999, « Villeneuve-d'Ascq ne veut pas vieillir ».
Télérama, 12 avril 2000, « Les villes nouvelles ont 30 ans ».
La Voix dui Nord, 18 mars 2003, « La ferme d’En Haut ? C’est par là-bas ! ».
Publications de la mairie de Villeneuve-d’Ascq
La Tribune, le magazine des Villeneuvois, mensuel édité par la municipalité de Villeneuved'Ascq (195 numéros édités depuis 1988).
« Perspectives du centre ville », La Tribune, n°186, septembre 2003.
« Les conseils de quartier soufflent leur 1ère bougie », La Tribune, n°188, novembre 2003.
Le château de Flers, 2001, Les albums du patrimoine villeneuvois, Servive développement
culturel, Mairie de Villeneuve-d’Ascq, 22p.
Promenade dans les jardins familiaux de Villeneuve d’Ascq, 2002, Association des Jardins
familiaux, Catalogue de l’exposition au Musée de Château de Flers, 17 novembre 2002-2
février 2003, 17p.
De l’Hospice à la Villa Gabrielle, trois siècles d’histoire, fascicule réalisé par la Mairie de
Villeneuve d’Ascq à l’occasion de l’inauguration du salon Charlemagne, 12p.
Publication de l’Agence de développement et d’urbanisme Lille Métropole
« Projets urbains : Rencontres sur l’espace public et plus si affinités… », Agence de
développement et d’urbanisme Lille Métropole, La Farde, n°19, juillet 2003, p4-6.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 35
« Concours promoteurs-architectes pour les logements de la Haute-Borne, Agence de
développement et d’urbanisme Lille Métropole », La Farde, n°19, juillet 2003, p9-25.
Etudes et ouvrages sur la ville nouvelle des Rives de l'Etang- de -Berre
et Vitrolles
Amphoux, Nicole, 2002, La ville nouvelle des Rives de l’Etang de Berre, Systèmes et jeux
d’acteurs : de la conception du projet à l’achèvement de l’opération, Rapport d’étude CERTU.
AREAUR, P. Di Méglio, J.P. Frey, M. Sauquet, M. Wievorka 1972, Recherche sur
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Becker, Dominique, 1977, Vitrolles, les études d’aménagement du centre urbain du Griffon,
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BERU, Ville nouvelle de Vitrolles, étude de programmation d’une première tranche du centre
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Bidart Claire, Guidarini Valérie, Louis-Palluel Jacqueline, Vergès Pierre, 1991, Structuration
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Mutations économiques et urbanisation, 166p.
CERCLES, 1988, Vitrolles centralité commerciale et pratiques urbaines, EPAREB/GCVN.
Demouchy, Georges et Ricorday, Joêl, 1989, Les villes nouvelles de l’étang-de-berre dans
l’aire métropolitaine marseillaise : une extension des urbanisations existantes qui induit un
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EPAREB, 1990, Le développement de Fos et des Rives de l’Etang-de-Berre.
EPAREB, 1981, Commune de Vitrolles, schéma général urbain.
EPAREB, 1982, Fiches équipements.
EPAREB, 1974, Ville nouvelle de Vitrolles, ZAC du Griffon, 21 p.
Gallas, Lucien, 1981, Les villes nouvelles de l’Etang-de-Berre, Travaux.(numérisé).
Henriot Anne-Marie et Marguerit Alain, 1995, article in l'arbre, la cité, le citoyen cahier n° 3,
DIV et Institut pour le développement forestier.
Mission interministérielle pour l’aménagement de la région Fos-Etang de Berre, 1974,
Cuvette sud-est de l'Etang de Berre unité urbaine du centre régional, unité urbaine ville
nouvelle de Vitrolles, rapport de présentation, Marseille, MIAFEB, 16 p.
Organisation d’études d’aménagement de la Métropole marseillaise, 1969, Perspectives
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Organisation d’études d’aménagement se la Métropole marseillaise, 1970, Schéma
d’aménagement de l’aire métropolitaine marseillaise, Livre blanc d’aménagement urbain,
Marseille, OREAM, 224 p.
Organisation d’études d’aménagement se la Métropole marseillaise, 1968, Schéma
d’aménagement de l’aire métropolitaine marseillaise. Premières propositions ; 1) données de
base et principes d’aménagement. 2) Le parti proposé, Projet de livre blanc soumis à
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Compte-rendu de la journée d’étude du 13 Mai 1980, Le « Pays de l’Etang-de-Berre »,
Comité d’expansion économique des Bouches-du-Rhône.
Revue locale de l’Etang de Berre
Vectra, de « Lettre économique de l’Etang de Berre » au « Journal de l’Etablissement public
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(n° 47).
Etudes , oug rages et documents sur Louvain -l a -Neuve
Remy Jean Voyé Liliane, 1975, Scénarios de vie sociale,.Analyse des effets de milieu an
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Remy Jean, Voyé Liliane, 1978, Centre urbain et vie sociale, Colloque City marketing, Liège.
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UCL-SPU, 1999, Louvain-la-Neuve : l’intégration des œuvres d’art dans les espaces urbains.
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Mertens André, 2002, Louvain-la-Neuve, une aventure urbanistique, Fondation Woitrin,
L’Harmattan, Paris.
Remy Jean, 2002, Vers un processus de composition des espaces publics, in Mertens André,
Louvain-la-Neuve, une aventure urbanistique, Fondation Woitrin, L’Harmattan, Paris.
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 37
Annexe 5 : iconographie
La « Chaussée haute » de Villeneuve -d’Ascq
La « chaussée haute » (A sur le plan) devient un objet technique « enfermé » dans la dimension
opérationnelle
Le théâtre « la Rose des
vents »
s’est
finalement
retourné sur la chaussée basse
© Bénédicte Lefebvre
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 38
Le « mail de la Frescoule » à Vitrolles
© Claude Paris
L’espace public en villes nouvelles – Rapport de synthèse – Mars 2005 / 39

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