RAPPORT DE FIN DE SEJOUR

Transcription

RAPPORT DE FIN DE SEJOUR
Léa Rumeau
M1 Communication Politique et Institutionnelle
Année 2015-2016
RAPPORT DE FIN DE SEJOUR
EXPLO’RA SUP
Stage à Hopscotch Europe, Dublin de janvier à juillet 2016
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PREMIERE PARTIE : VIE PRATIQUE
Logement
Le logement est la partie compliquée et onéreuse de la vie à Dublin. Les loyers sont réellement
très élevés, surtout par rapport à la qualité des logements proposés. La ville et les immeubles sont
anciens, peu rénovés, et les logements souffrent donc souvent de mauvaise isolation, d’humidité,… Au
centre-ville, comptez 600 euros minimum pour une chambre seule dans un appartement partagé. Si
l’on s’éloigne du centre les loyers peuvent baisser jusqu’à 400 euros. Parmi les offres, on trouve
énormément de chambres partagées, moins chères (250-350 euros), mais il faut renoncer à toute
intimité.
Les recherches se font sur les réseaux sociaux (groupes Facebook principalement) et quelques sites
web. C’est souvent la ruée et les offres intéressantes partent très vite ! Surtout ne pas réserver ou
envoyer de l’argent à distance avant d’arriver à Dublin car les arnaques sont fréquentes. Et vu l’état
des logements par moments, il est vraiment primordial de le visiter en personne. Pour ce qui est des
quartiers, je conseille de rester près du centre : Smithfield où j’ai habité, Parnell Street / O’Connell
Street, Christchurch, Portobello et St Stephen Green sont tous à 15 minutes à pied maximum du
centre-ville (Temple Bar). Si l’on s’éloigne, on peut rapidement se retrouver isolé à 40 minutes – 1h
du centre, et perdre beaucoup de temps dans les trajets !
Pour ma part, j’ai trouvé assez vite, durant la première semaine suivant mon arrivée. En attendant, j’ai
logé en auberge de jeunesse – ici, c’est la norme - il y en a beaucoup et la plupart sont vraiment bien.
J’ai ensuite emménagé dans une chambre simple, pour la modique somme de 650 euros – sans les
charges -, dans un appartement partagé avec deux autres filles (une brésilienne et une éthiopienne) qui
elles se partageaient la deuxième chambre. L’appartement était plutôt moderne, dans une rue calme, et
dans le quartier de Smithfield : une perle !
Autre point important, ne pas s’attendre à avoir de contrat ou de garantie pour la caution, tout se fait en
sous-location et sur parole.
Argent
L’Irlande se démarque de son voisin britannique et utilise l’euro, ce qui est bien pratique. J’ai
simplement demandé à ma banque de modifier mes options sur ma carte bancaire pour pouvoir payer
et retirer sans frais à l’étranger. Il n’y a pas énormément de distributeurs en ville, mais les irlandais
sont friands du cash back (on paye un montant supérieur à ce que l’on doit payer en carte bancaire et
ils donnent de la monnaie en échange).
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Santé
Je n’ai pas eu besoin de consulter un médecin ou d’aller à l’hôpital, donc je n’ai que peu
d’informations là-dessus. Je sais que les médecins sont assez chers, mais avec la carte de santé
européenne on peut consulter gratuitement des médecins agréés (on trouve la liste sur internet). Pour
ce qui est des assurances santé, c’est plutôt mal fait et coûteux. Tous les européens que j’ai rencontrés
se faisaient soigner dans leur pays si besoin.
Dans les pharmacies, beaucoup de médicaments sont cependant disponibles en libre-service. A savoir
également pour la contraception et les questions de planning familial : l’avortement est interdit en
Irlande, et les pharmaciens sont réticents à vendre la pilule du lendemain (ce n’est ni gratuit, ni
anonyme, ni automatique).
Télécommunications
Dublin étant une ville qui accueille beaucoup d’internationaux, il est très facile d’acheter une carte
SIM et un forfait sans engagement. Plusieurs opérateurs proposent la même formule (Three,
Vodafon) : appels, sms et internet illimités en Irlande pour 20 euros par mois, sans engagement. Il
suffit de « top-up » chaque mois sur internet, par téléphone ou chez n’importe quelle supérette pour
renouveler son forfait pour un mois de plus. L’achat d’une nouvelle carte sim prend littéralement 2
minutes.
Lorsqu’on n’a pas encore de forfait irlandais, on peut utiliser la wifi presque partout (bus, pubs,
restaurants, lieux touristiques,…). Pour communiquer en France, j’utilisais whatsapp, viber et skype.
Transports
Il n’y a pas de métro à Dublin, mais un tram (le Luas) et des bus. Malheureusement le système de
bus est loin d’être perfectionné : on perd beaucoup de temps dans les bouchons et c’est cher.
L’abonnement mensuel illimité est à 90 euros (!!), sauf tarif étudiant qui est très avantageux. Je n’ai
pas cherché à l’avoir parce que j’avais cru comprendre qu’il fallait être inscrit dans une université à
Dublin, mais si vous êtes chanceux vous pouvez apparemment l’obtenir avec une carte d’étudiant
étrangère. J’ai donc acheté une Leap card (la carte de transport qui permet d’avoir une réduction par
trajet) et payé mes trajets à l’unité, puisque je prenais le bus pour aller travailler. Comptez 60 euros par
mois pour un aller-retour par jour du lundi au vendredi. Sinon, les irlandais ont tous adopté le vélo,
solution très pratique pour éviter les bouchons et économiser, mais il faut affronter la pluie et le vent !
Les taxis sont, eux, peu chers pour une capitale.
Stage
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Les opportunités de stage ne manquent pas à Dublin, surtout dans les domaines de l’ingénierie /
informatique, de la communication, d’internet (les sièges de Facebook, Google, Linkedin, Amazon
sont à Dublin). J’ai fait mon stage dans une agence de relations publiques, composée d’une petite
équipe de 12-15 personnes mais rattachée à groupe français, auquel j’ai postulé en candidature
spontanée. L’intérêt, en dehors des relations publiques, est de faire partie d’une équipe internationale
qui organise des campagnes de communication multinationales en Europe. Mes collègues étaient donc
français, italiens, américains, irlandais, belges, allemands,… Un mélange intéressant !
Le stage était non rémunéré, ce qui est à prendre en compte dans une ville aussi chère ! Et le rythme de
travail plutôt intense, de 9h15 du matin à 18h minimum (pour moi stagiaire), entre 19h et 20h pour la
plupart des employés. L’agence se trouve dans une maison, avec moquette et cheminées, ce qui est
assez typique, dans le quartier de Ballsbridge (bourgeois mais sympa).
Vie quotidienne
La vie à Dublin, vaste débat ! Malgré les points noirs que j’ai déjà évoqué (coût des logements et
de la vie en général) auquel on peut ajouter le temps gris, pluvieux et froid (ce n’est pas un mythe, ces
gens ne voient jamais le soleil), je ne regrette absolument pas mon séjour et j’ai vraiment apprécié
d’avoir pu découvrir cette ville. Dublin est une ville à taille humaine, vraiment loin des grosses
capitales que sont Paris et Londres, ce qui est agréable et respirable. On peut facilement se balader
partout à pied, à moins d’habiter vraiment à l’écart du centre.
L’atout principal de la ville, c’est quand même sa vie nocturne. Des dizaines – centaines – de bars,
pubs, clubs, salles de concerts, restaurants, lounges, tous plus attrayants les uns que les autres. Il y en a
vraiment pour tous les goûts, dans tous les quartiers, du plus typique au plus underground, et c’est le
meilleur moyen de rencontrer des gens. Dublin abrite beaucoup de nationalités (européens et brésiliens
principalement), que ce soit des touristes ou des expatriés, ce qui donne un joyeux mélange et plein de
possibilités de rencontres. Vous trouverez toujours de l’ambiance dans les pubs, même le lundi soir,
avec de la live musique tous les soirs et toute la journée le week-end (des groupes qui jouent de tout,
de la musique irlandaise traditionnelle jusqu’à Justin Bieber), dans des lieux qui ont su rester typiques
et garder leurs charmes ! Vous apprendrez bien sûr à aimer la – bonne – bière, si ce n’est pas déjà le
cas. Amateurs de sport, tous les grands matchs sont retransmis dans les pubs (rugby et foot surtout) et
les irlandais sont des grands supporters – même quand ils ne jouent pas.
A ne pas rater bien sûr, la Saint Patrick. C’est l’ambiance pubs qui envahit la ville, en version 4 jours
non-stop, dans toutes les rues et en famille. Inoubliable, et en plus il a fait un temps magnifique (en
mars!).
L’Irlande est un petit pays, et tout y est fait pour que les touristes comme les expats puissent le visiter
facilement. Le moyen de transport principal (si vous n’avez pas encore deviné, c’est le bus) dessert
donc l’ensemble du pays, et de nombreuses compagnies proposent des bus tours d’une journée, de
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deux jours et même d’une semaine vers les principaux lieux à voir (Cork, le comté de Kerry, Galway,
les Falaises de Moher, Giant Causeway, Belfast, et plein d’autres). Bien sûr le moyen le plus pratique
pour visiter reste la voiture, mais en dessous de 25 ans c’est quasiment impossible (coût de
l’assurance). L’Irlande est réellement un pays magnifique, qui regorge de paysages à couper le souffle,
donc je conseille vivement de profiter du séjour pour faire des excursions le week-end.
Un dernier point serait de reconnaitre que les irlandais sont un des peuples les plus gentils et
accueillants qui existent. Ils sont ravis d’aider les gens (les touristes perdus par exemple), très ouverts
et chaleureux. Et ils ne sont même pas mauvais joueurs quand ils perdent leurs matchs – au contraire
ils nous ont félicité après le match de l’Euro contre la France (qui d’autre fait ça, franchement ?).
Exceptions et gens bourrés mis à part, ils sont fidèles à leur réputation.
DEUXIEME PARTIE : BILAN ET SUGGESTIONS
Bilan
Je fais un bilan mitigé de mon séjour : positif sur le plan personnel, moins unanime sur le plan
professionnel. Côté personnel, partir seule à l’étranger permet de sortir de sa zone de confort et de
tester ses limites, voir jusqu’où on pourrait aller. Dublin n’étant pas très éloigné de la France, tant
géographiquement que culturellement, ce n’était pas réellement une épreuve de s’adapter à la vie à
l’étranger, mais ça m’a permis de savoir si j’avais envie d’aller plus loin, si j’étais capable de m’isoler
pour un temps plus ou moins long, et de m’adapter rapidement. A part ça, les avantages de
l’expérience à l’étranger sont évidemment nombreux : les rencontres, l’amélioration en langue, la
découverte culturelle / sociale, l’autonomie, la confiance en soi, les responsabilités,…
Côté professionnel, j’ai eu beaucoup de travail et de responsabilités, ce qui m’a donné une expérience
plutôt conséquente. J’ai eu la chance de tomber sur une petite équipe qui fonctionne toujours à flux
tendus, ce qui m’a permis de ne pas être cantonnée aux tâches ingrates de stagiaire mais de travailler
autant que les juniors de l’agence, et donc d’avoir un réel aperçu du travail à faire et une expérience
concrète. Les aspects négatifs sont pour moi la pression et l’atmosphère compétitive qui régnaient
dans l’agence, le manque d’encadrement et la nature du travail. Pour ce dernier point, disons que le
travail était intéressant en tant que tel mais que les clients et les objectifs ne me passionnaient pas.
Ceci dit, toute expérience est bonne à prendre, donc ça m’a permis de savoir ce que je voulais et ne
voulais pas faire, et par la suite de changer mon projet professionnel : je vais chercher à travailler pour
des intérêts publics plutôt que privés.
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Pour ne pas dresser un tableau trop noir, je dois dire que c’est à mon travail que j’ai rencontré les
personnes qui ont le plus compté durant mon séjour, des personnes réellement géniales que je
n’oublierai pas. Si je dois conclure, je ne regrette donc pas cette expérience au niveau professionnel,
puisqu’elle m’a beaucoup appris et apporté.
Suggestions
Je n’ai contacté personne ayant eu une expérience à Dublin avant de partir – je n’ai pas beaucoup
cherché non plus -, mais je me suis renseignée par moi-même sur les sites de voyage et réseaux
sociaux, et mon mentor à l’agence était également présente avant mon arrivée pour m’aider et me
conseiller. Je me suis donc plutôt débrouillée seule mais ça n’a pas été dérangeant, puisque Dublin
n’est pas si différent que ça de ce que je connaissais. Je conseillerais à tous ceux qui veulent partir de
se renseigner sur la destination pour être sûr qu’elle leur correspond et qu’ils vont s’y plaire (je fais
encore allusion au mauvais temps irlandais…), et de faire attention au coût de la vie (surtout avant
d’accepter un stage non payé !). A part ça, ne pas trop se poser de questions et se mettre de barrière,
c’est le meilleur moyen de profiter !
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