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JOURNEE DU SOUVENIR ET DE LA DEPORTATION
Monsieur le Député,
Madame la Conseillère départementale,
Mesdames et Messieurs les élus
Messieurs les Présidents d’associations d’anciens combattants,
Mesdemoiselles et Messieurs les élus du C.C.E.,
Madame Baretge,
Mesdames et Messieurs.
C’est avec émotion que je prends la parole ce matin devant vous à
l’occasion de la journée du souvenir et de la déportation.
Chaque dernier dimanche d’avril est l’occasion, devant la stèle Alexis
Baretge et devant notre monument aux morts, de rendre hommage à la
mémoire de toutes celles et de tous ceux qui ne sont jamais revenus des
200 camps de déportation et d’extermination mis en œuvre par le régime
nazi.
Honorer la mémoire de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants qui
ont connu l’enfer avant de connaître la mort est une ardente obligation.
71 ans après l’entrée des soldats de l’armée rouge le 27 janvier 1945
dans le camp d’Auschwitz et celle le 11 avril 1945 des forces
américaines à Buchenwald que reste t’il de ces millions de vies brisées
par la Shoah, que reste t’il de ces familles, de ces destinées anéanties
dans la nuit des camps ?
Par notre présence ce matin, nous attestons qu’il reste la mémoire de
chacune de ces vies digne du plus profond des respects.
71 ans après, les camps de la mort demeurent dans l’histoire de
l’humanité comme une immense et terrible déchirure.
Un traumatisme à l’image du choc que ressentirent ceux qui découvrirent
ces camps. Meyer Levin, correspondant de guerre américain qui fut
parmi les premiers à entrer à Buchenwald, Dachau, Ohrdruf, a écrit ces
phrases terribles :
Journée du souvenir et de la déportation – dimanche 24 avril 2016-
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« Nous savions. Le monde en avait entendu parler. Mais, jusqu’à
présent, aucun d’entre nous n’avait vu. C’est comme si nous avions enfin
pénétré à l’intérieur même des replis de ce cœur maléfique ».
Des mots qui résonnent avec ceux de Primo Levi : « dans la haine
nazie, il n’y a rien de naturel, c’est une haine qui est étrangère à
l’homme ».
De fait, avec la politique d’extermination symbolisée par les camps de
déportation, la folie nazie a dépassé toutes les limites de l’imaginable :
l’horreur, la cruauté préméditée, la systématisation de la barbarie n’ont
eu d’égal que l’ampleur des victimes : six millions d’hommes, de
femmes, d’enfants disparus, assassinés, exterminés.
71 ans après, il est toujours aussi difficile de trouver les mots appropriés
pour nommer la barbarie qui a consisté en Europe, au XXème siècle, à
ce que des femmes, des hommes, des enfants soient exterminés par
d’autres hommes, non pas pour ce qu’ils avaient fait, mais pour ce qu’ils
étaient : juifs, tsiganes, homosexuels, résistants, militants politiques ou
syndicaux.
Pour toutes ces victimes, la nécessité impérieuse de témoigner, est
chaque année plus nécessaire alors que les rangs des survivants
s’éclaircissent chaque jour un peu plus. Se souvenir afin que le sacrifice
des victimes des camps de la mort, l’ampleur de leur souffrances ne
tombent jamais dans l’oubli.
Elie Wiesel, à l’occasion du procès de Klaus Barbie, a dit que « l’oubli
serait une injustice absolue au même titre qu’Auschwitz fut le crime
absolu.
Par votre présence, nous entretenons la flamme de cette mémoire.
Témoigner, c’est également rendre hommage aux résistants, à l’image
d’Alexis Baretge, aux militants politiques et syndicaux, aux patriotes qui
furent condamnés, déportés pour avoir refusé la soumission et la
compromission du régime de Vichy et dont très peu revinrent vivants des
camps de la mort.
Prévenir et empêcher que de pareils crimes puissent se reproduire à
nouveau, c’est ce à quoi s’est assigné Alexis Baretge après son retour
en France : témoigner, se souvenir, ne jamais banaliser une tragédie
Journée du souvenir et de la déportation – dimanche 24 avril 2016
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sans pareille, transmettre afin que les jeunes générations gardent au
plus profond de leur cœur la connaissance de ce qui s’est passé.
Puisque nous savons ce qui s’est passé, puisque l’histoire a démontré
que l’horreur n’a aucune valeur pédagogique, mobilisons nous, agissons
chaque jour afin de ne jamais oublier le calvaire de toutes celles et de
tous ceux qui ont péri et souffert dans leur chair et dans leur cœur.
Avec beaucoup d’émotion, je vous remercie d’avoir répondu à l’invitation
de la municipalité à l’occasion de cette journée 2016 du souvenir et de la
déportation.
Merci.
Journée du souvenir et de la déportation – dimanche 24 avril 2016