Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la

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Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la
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Discours
Journée nationale
du souvenir
des victimes et
des héros de
la déportation
«
La Journée nationale du souvenir
des victimes et des héros
de la déportation, qui se déroule
le dernier dimanche d’avril, est
une cérémonie officielle donnant
traditionnellement lieu à
un discours devant le monument
aux morts.
« Mesdames, Messieurs, les représentants des autorités civiles
et militaires,
Mesdames, Messieurs les représentants des associations d’anciens combattants, résistants et déportés,
Mesdames, Messieurs les Présidents d’associations,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
« Le souvenir commence avec la cicatrice », écrivait le philosophe Alain.
En ce dernier dimanche d’avril, nous sommes une nouvelle fois
réunis pour cette Journée nationale du souvenir des victimes
et des héros de la déportation.
Au lendemain de la libération des camps, avec le retour des
premiers survivants, la nécessité d’instaurer une journée de
commémoration est apparue à tous comme primordiale. Dès
1954, le dernier dimanche d’avril est devenu celui de cette cérémonie avec une double vocation.
D’une part, il s’agit d’évoquer le souvenir des souffrances et
des tortures subies par les déportés dans les camps de concentration.
D’autre part, nous rendons hommage au courage et à l’héroïsme de ceux et de celles qui en furent les victimes.
Le sens de cette cérémonie est de rappeler à notre échelle le
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Journal des Maires avril 2012 www.journaldesmaires.com
souvenir d’une catastrophe sans proportion, d’une catastrophe
sans commune mesure.
Quand on évoque le bilan de la déportation en chiffres, on
oublie d’ailleurs peut-être l’essentiel : ce sont des individus
qui ont été stigmatisés, parqués, déportés, affamés, torturés,
assassinés.
Il ne s’agit pas d’un meurtre d’une masse mais bien d’un meurtre de masse, six millions de fois un meurtre !
Nous sommes donc là pour, indéfectiblement, leur rendre
hommage et honorer la mémoire de celles et de ceux qui ne
revinrent jamais des camps de la mort.
En ce jour particulier, le silence et la méditation conviendraient
sans doute mieux.
Mais l’homme a besoin de se souvenir avec des mots pour
l’aider à vaincre l’oubli.
Il est, en effet, de notre devoir de rappeler ce que fut l’une des
plus effroyables et honteuses pages de notre histoire.
La déportation fut bien davantage que le transport d’ennemis
en terre étrangère ; elle fut, avec la collaboration servile du
gouvernement de Vichy et de l’Etat français, une terrible machine à déshumaniser, à tuer hommes, femmes et enfants au
service d’une funeste idéologie.
Si nous commémorons la tragédie, nous commémorons aussi
l’espoir, le courage, les forces de la vie qui ont fini par triompher
des ténèbres.
La dignité dont certains ont fait preuve mérite notre respect
éternel. La Shoah interpelle chacun de nous au-delà de toute
mesure. Elle constitue, pour nous tous, une exigence de réflexion et d’action. Elle nous impose de lutter sans merci contre
toutes les formes de racisme et d’antisémitisme, contre toutes
les formes de révisionnisme, contre tous ceux qui proclament
l’inégalité entre les hommes.
« Ceux qui ne connaissent pas leur histoire s’exposent à ce
qu’elle recommence », disait Elie Wiesel, prix Nobel de la paix
en 1986.
Dans quelques années, les rescapés des camps ne seront plus
là pour témoigner. Il appartiendra alors aux jeunes générations de rappeler cette effroyable tragédie et de perpétuer cet
indispensable devoir de mémoire.
Permettez-moi de faire référence au poète et résistant Paul
Eluard : « Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons ».
Combien ces mots sont forts et justes !
»
Mesdames, Messieurs ; aujourd’hui, instruits par l’Histoire, ce
devoir de mémoire nous rassemble pour renouveler solennellement nos engagements à toujours défendre toutes ces valeurs
qui constituent notre héritage, notre bien commun, notre fierté.
Gardez toujours à l’esprit que le renoncement aux valeurs de
notre République Liberté, Egalité, Fraternité peut conduire au
pire. Vive la Paix ! Vive la République ! Vive la France ! »
B.C.-B.