CENTER-PERIPHERY PROGRAM – PROGRAMME CENTRE
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CENTER-PERIPHERY PROGRAM – PROGRAMME CENTRE
Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics PARIS CONFERENCE – COLLOQUE DE PARIS DECEMBER 1ST - 3RD 2011 – 1ER AU 3 DECEMBRE 2011 CENTER-PERIPHERY PROGRAM – PROGRAMME CENTRE-PERIPHERIE (closing conference – colloque de clôture) Le clivage centre-périphérie en Europe à l’épreuve de la pluridisciplinarité : des certitudes hiérarchisées à la polyphonie harmonique ? Réfectoire des Cordeliers, amphi Roussy (15, rue de l’École de Médecine) CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics Contact : Traian Sandu [email protected] PROGRAMME JEUDI 1ER DECEMBRE 8h15 : accueil, inscriptions, petit-déjeuner sur place 9h00 : ouverture protocolaire : par Madame le Professeur Marie-Christine Lemardeley, Présidente de l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle ; Philippe Dubois, Relations internationales ; Judit Maàr, Directrice du CIEH&CIEFi 9h15 : présentation du conférencier : François Dosse 9h20 : conférence plénière : « Le retour de l’évènement comme donnée complexe à l’épreuve de la pluridisciplinarité » 10h10 : discussion avec la salle 10h30 : Équipe Orban (Pécs) 10h30 : bilan des résultats de l’équipe : Péter Hahner 10h50 : Adrián Bene : Le concept centre/périphérie sens dessus-dessous: le perspectivisme et l'humour dans la littérature 11h05 : Zoltán Ábrahám-Ködmen : "Thus Fate knocks at the door..." 11h10 : Peter Egyed: La Dialectique "Centre-Périphérie" dans le discours philosophique contemporain 11h25: Amelia-Maria Şooş: La dynamique Centre-Périphérie dans la philosophie du langage (problèmes de traduction) 11h40 : Péter Hahner : Talleyrand en Amérique : à la périphérie de la périphérie ? 12h00 : discussion CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics 12h20 : Équipe Renaud (Paris 3) 12h20 : Patrick Renaud : bilan des résultats de l’équipe 12h40 : Traian Sandu : synergie pluridisciplinaire et re-légitimation de la dynamique centrepériphérie dans les études fascistes 12h55 : Augustin Lefebvre (in absentia) : De l'espace théorique à l'espace interactionnel 13h10 : discussion 13h20 déjeuner libre 14h15 : équipe Rouet (Sofia, Reims) 14h15 : Gilles Rouet : bilan des résultats de l’équipe : « les vertus du périphérique », mise en perspective générale 14h35: Gilles Rouet et Thierry Côme : Classements et politiques périphériques des universités 14h50 : Petia Gueorguieva : La Bulgarie périphérisée : l’UE dans le discours politique intérieur 15h05 : Katia Hristova-Valtcheva: Européanisation ou périphérisation des acteurs collectifs en Bulgarie ? 15h20 : Anna Krasteva : Marges et frontières : regards de la périphérie 15h35 : discussion partielle 15h55 : pause libre 16h15 : Antoniy Galabov: Nomenclature déconcentrée multiple 16h30 : Radovan Gura et Maria Rostekova : La France et le monde - aspects de la politique étrangère de la Ve République 17h00 : Marouane Mortabit : Communautés locales et stratégies de développement des compagnies minières 17h15 : discussion 17h35 : Équipe Guida (Rome 3, Paris 3) 17h35 : Francesco Guida : bilan des résultats de l’équipe CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics 17h55 : Antonio d’Alessandri : Nation, Etat, droit. Des cas interdisciplinaires tirés de l’histoire des Balkans au 19e siècle 18h10 : Julia Nyikos-Miszlay (in absentia) : Interdisciplinarité dans l'étude littéraire du Grand Paris 18h25 : Igor Fiatti (sujet à préciser) 18h40 : discussion et fin des travaux SOIRÉE LIBRE CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics VENDREDI 2 DECEMBRE 9h30 : présentation du conférencier : Lorenza Mondada (Lyon 2) 9h35 : conférence plénière : « Langage, interaction sociale, participation : regards croisés sur la démocratie en action » 10h25 : discussion avec la salle 10h45 : pause café 11h05 : Équipe Piechnik (Cracovie) 11h05 : Marcela Swiatkowska et/ ou Iwona Piechnik : bilan des résultats de l’équipe 11h25 : Iwona Piechnik : Langues minoritaires à la périphérie septentrionale d’Europe 11h40 : Kazimierz Jurczak : Deux centres et une seule périphérie. La société moldave contemporaine en quête de l’identité 11h55 : Marta Pawłowska : Le futur périphrastique VADO + INF. dans les langues romanes occidentales : centre et périphérie. 12h10 : Mateusz Klagisz: Once again about "Centre: Peripheries" in Iranian word. Communist language policy in Afghanistan (1978-1992) and Tajikistan (1920-1991) 12h25 : Katarzyna Wojtowicz: Les politiques linguistiques de l’Est à l’Ouest : La France et la Pologne au XXIe siècle 12h40: discussion 13h00 déjeuner 14h00 : Équipe Gazdag-du Réau (Paris 3, Budapest) 14h00 : Élisabeth du Réau : Acteurs du centre et de la périphérie dans la construction européenne. Regards croisés et pluridisciplinaires, le cas de la France et de la Hongrie des années soixante à 2000 14h20 : Zoltán Garadnai : regards d’historiens hongrois et français des années soixante aux années quatre-vingts 14h35 : Élisabeth du Réau : Regards croisés franco-hongrois et approches multidisciplinaires de 1989 aux années 2000 CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics 14h50 : discussion 15h10 : Équipe Maar-Nummi (Paris 3, Helsinki, ELTE) 15h10 : Judit Maar : bilan des résultats de l’équipe 15h20 : Judit Maar : Littérature, Histoire, Histoire littéraire 15h30 : Jyrki Nummi : The Role of Sub-Centers in Cultural Transitions: The Example of Early Finnish Modernism 15h45 : Imre Szöcs: Soi-même comme un centre. Écriture de soi et espace dans les journaux d'André Gide et de Sándor Márai 16h00 : Chiara Fumagalli : L’utilisation du mythe biblique dans la prose brève des années 80 et 90 à l’Ouest et à l’Est : revenances, quête des origines, parodisation. 16h15 : pause café 16h35 : Eva Havu : Comparaison des stratégies d’adresse dans deux pays européens : la France et la Finlande 16h50 : Peter Balogh : Une science per definitionem pluridisciplinaire : la linguistique 17h05 : Bakcsi Botond : Centre-périphérie et histoire littéraire. Essai d’une typologie historique 17h20 : Reka Toth (à préciser) 17h35 : discussion 17h55 : discussion et fin des travaux CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics SAMEDI 3 DECEMBRE 9h00 : Équipe Blaho-Esposito (Corvinus, Paris 3, Bucarest) 9h00 : Marie-Claude Esposito et Andras Blaho : bilan des résultats de l’équipe 9h20 : Andras Blaho : Centre-periphery relations with special regard to central and eastern Europe 9h35 : Élisabeth Kaponyi (à préciser) 9h50 : Rosta Miklós : What does the success of the New Public Management depend on? 10h05 : Oroszlany Eszter: Forged in crisis? Developing European power dynamics and identities 10h20 : discussion partielle 10h40 : pause libre 11h00 : Eszter Friss (à préciser) 11h15 : Gábor Kutasi : EU Centre and periphery. Rule based budgeting and budget institutions after crisis. Hypothesis - methodology - results 11h30 : Olivier Buirette: La pluridisciplinarité en histoire : le cas de recherches en histoire balkanique 11h45 : Luciana Ghica: Egocentric complexes under the siege of periphery spectres: The world according to the European Union after the crisis 12h00 : discussion 12h20 : fin du programme : mot de conclusion de Patrick Renaud 12h40 : verre de clôture à l’Institut hongrois CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics Argumentaire Le clivage centre-périphérie en Europe à l’épreuve de la pluridisciplinarité : des certitudes hiérarchisées à la polyphonie harmonique ? Les approches relationnelles autant que celles comparatistes appliquées à l’espace européen peuvent conduire à une hiérarchisation et à des jugements normatifs. Que ce soient les chocs des conflits ou les comparaisons entre alliés des deux bords du continent, les transferts plus ou moins institutionnalisés de modèles politiques, économiques et culturels, ou la mise en parallèle comparatiste de ces structures, la pesée se fait souvent, sinon systématiquement, en faveur de l’Ouest européen. Pourtant, tout aussi structurellement, le Centre de l’Europe imagine et renvoie des élaborations complexes issues de la combinatoire d’États moins légitimés politiquement, par des sociétés moins mobilisées. Ces entités proposent des constructions institutionnelles, des instruments de régulation sociale et une sensibilité esthétique qui permet à un espace moins urbanisé et productif non seulement de maintenir le pas avec l’Ouest, mais qui finit parfois par s’imposer à l’échelle continentale, et au delà. Le but de cette dernière rencontre du programme « Centre-périphérie », est donc de répondre au questionnement sur la concordance entre approche mono-disciplinaire et durcissement du clivage centre-périphérie d’un côté et, à l’inverse, approche pluridisciplinaire et identification d’un ethos global centre-européen capable d’influencer et de modifier en retour les formes les plus modernes des constructions européennes dans tous les domaines, de l’union politique à la modernité esthétique. Concrètement, les participants devront établir le bilan de leurs travaux et/ou évaluer la portée du contact avec les collègues des autres disciplines au sein de leur équipe ou au gré des affinités et/ou des controverses avec des membres d’autres équipes, de leur évolution – ou non – et de l’impact de ces échanges sur leur propre travail. Il faudra notamment s’interroger sur l’impact de ce programme à l’égard de la recherche principale de chacun : la pluridisciplinarité faisait-elle partie des méthodes du chercheur ou bien ce programme a permis d’en renforcer la dimension ? CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics Colloque : Couvent des Cordeliers, 15 Rue de l'École de Médecine, 75006 Paris Verre de clôture : Institut hongrois de Paris, 92 rue Bonaparte, 75006 Paris CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics Liste des participants ÁBRAHÁMKÖDMEN Zoltán BADALASSI Nicolas BAKCSI, Botond BALOGH, Péter BENE, Adrián BERNARD Élise BLAHO Andràs BUIRETTE Olivier CÔME Thierry D’ALESSANDRI, Antonio DU RÉAU Élisabeth EGYED Péter ESPOSITO, MarieClaude FIATTI Igor FIDLEROVA Alena FRISS Eszter FUMAGALLI Chiara GALABOV Antoniy Pécs Paris 3 ELTE Paris 3 Pécs Paris 3 Corvinus Paris 3 Reims [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Roma 3 Paris 3 Cluj [email protected] [email protected] [email protected] Paris 3 [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Prague Corvinus Sofia GARADNAI Zoltán Archives nationales hongroises Luciana Bucarest GHICA, Alexandra GUEORGUIEVA Petia GUIDA Francesco GURA Radovan HAHNER Péter HAVU, Eva HRISTOVAVALTCHEVA Katia JURCZAK Kazimierz KAPONYI Erzsebet KLAGISZ Mateusz KRASTEVA Anna KUTASI Gábor LEFEBVRE Augustin MAAR Judit MORTABIT Marouane NUMMI Jyrki NYIKOS Julia OROSZLÁNY, Eszter Sofia Roma 3 Banskà Bystrica Pécs Helsinki Sofia Cracovie Corvinus Cracovie Sofia Corvinus Paris 3 ELTE Reims Helsinki ENSAP ELTE- [email protected] [email protected], [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics PAWLOWSKA Marta PIECHNIK Iwona RENAUD Patrick ROSTA, Miklós ROSTEKOVA, Maria ROUET Gilles SANDU Traian ŞOOŞ Amelia-Maria SWIATKOWSKA Marcela SZŐCS Imre TOTH, Reka VEIVO, Harri WOJTOWICZ Katarzyna Saarbrücken Cracovie Cracovie Paris 3 Corvinus Banskà Bystrica Sofia-Reims Paris 3 Cluj [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Cracovie ELTE ELTE Paris 3 [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Cracovie [email protected] CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics Résumés JEUDI 1ER DECEMBRE 9h20 : François Dosse : conférence plénière : « Le retour de l’évènement comme donnée complexe à l’épreuve de la pluridisciplinarité » On assiste de toutes parts au « retour » de l’événement. Aux notions de structure, d’invariant, de longue durée, d’histoire immobile se sont substituées les notions de chaos organisateur, de fractale, de théorie des catastrophes, d’émergence, d’énaction, de mutation, de rupture…Ce basculement n’affecte pas la seule discipline de l’histoire. Il est général dans l’ensemble des sciences humaines et atteste une préoccupation nouvelle d’attention à ce qui advient de nouveau dans une interrogation renouvelée sur l’événement. C’est pourquoi il semble opportun de mettre la notion d’événement à l’épreuve du regard de diverses disciplines pour en mesurer la fécondité potentielle et sa valeur heuristique. Comme l’a dit Michel de Certeau à propos de Mai 68, « l’événement est ce qu’il devient », ce qui induit un déplacement de l’approche de l’amont de l’événement vers son aval. La longue éclipse de l’événement dans les sciences humaines fait place aujourd'hui à son « retour » spectaculaire, mais l’événement qui revient n’est pas le même au stade de son approche réflexive. 10h30 : Équipe Orban (Pécs) 10h30 : bilan des résultats de l’équipe : Péter Hahner 10h50 : Adrián Bene : Le concept centre/périphérie sens dessus-dessous: le perspectivisme et l'humour dans la littérature 11h05 : Zoltán Ábrahám-Ködmen : "Thus Fate knocks at the door..." Empires. The past or future of Central-Eastern-Europe? We witness the possible revival of the 18th and 19th century in the 21st. It is possible that past empires are born again in this region? What does the past tell us about geopolitical situation in the future? 11h10 : Peter Egyed : La Dialectique "Centre-Périphérie" dans le discours philosophique contemporain 11h25: Amelia-Maria Şooş : La dynamique Centre-Périphérie dans la philosophie du langage (problèmes de traduction) 11h40 : Péter Hahner : Talleyrand en Amérique : à la périphérie de la périphérie ? En 1792, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord fut décrété d’accusation et inscrit sur la liste des émigrés. Il quitte la France pour Londres, puis, expulsé par les Anglais, il se rend aux États-Unis. En 1794, il s’est chargé de faire un rapport détaillé sur l’état des terrains à vendre dans le Maine et à New York. À l’ouest de New York, avec deux amis et son valet, il se trouve dans une forêt sauvage, à l’extrémité du monde civilisé, au bout du monde. Un soir, dans cette affreuse forêt où ils s’étaient égarés, même ses amies et son valet ont disparu. C’était la fin du voyage pour lui : loin de la France, loin de l’Europe, loin même de Philadelphie et loin de ses amis. C’était le point le plus bas. Comment pouvait-il sortir de cette situation ? Plusieurs émigrés avaient renoncé à poursuivre le combat pour le retour à l’ancien monde, à l’ancienne patrie, au pouvoir. Mais Talleyrand était différent. Quels sont ses secrets ? CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics 12h20 : Équipe Renaud (Paris 3) 12h20 : Patrick Renaud : bilan des résultats de l’équipe 12h40 : Traian Sandu : synergie pluridisciplinaire et re-légitimation de la dynamique centrepériphérie dans les études fascistes Le « tournant culturel » et le « tournant linguistique » (dans son acception modérée) des sciences historiques ont joué un rôle fondamental dans la définition d’une idéologie générique du fascisme, relégué jusque-là par l’histoire des idées politiques d’origine libérale à une sorte de parenthèse monstrueuse sans véritable fondement conceptuel et par l’histoire sociale inspirée du marxisme à une simple caricature démagogique du socialisme. Une lecture attentive des textes a non seulement permis d’en dégager un projet cohérent et articulé, mais a permis un retour théoriquement informé par l’anthropologie et la sociologie vers les disciplines d’origine, et notamment vers la dimension révolutionnaire – George Mosse –, de religiosité politique – Emilio Gentile – et de renaissance nationale « palingénésique » – Roger Griffin – de l’idéologie fasciste. Ce faisant, cette approche novatrice a souligné les similitudes et la convergence entre divers mouvements fascistes européens, étendant même sa définition en-dehors de l’espace européen – vers les populismes sud-américains notamment – et au-delà de la période de référence 1919-1945. Un prétendu centre italo-allemand et des périphéries fascistes européennes ou internationales sont exclues dans cette approche. Néanmoins, lorsque l’analyste retourne vers l’histoire politique plus traditionnelle et s’attache aux deux grandes manifestations du fascisme que furent la Seconde guerre mondiale et le génocide juif, force lui est d’admettre que si la virulence du révisionnisme hongrois ou de l’antisémitisme roumain, par exemple, furent aussi intenses et potentiellement belliqueuse et meurtrière que celles de leur homologue allemand, la question de la puissance et des moyens joue ici un rôle incontournable dans le déclenchement et le déroulement de ces évènements. Si le légionarisme roumain fut un grand fascisme dans un petit pays, il fallait la confiance inspirée par la certitude de la victoire allemande vers 1941 pour entraîner la petite puissance roumaine dans le grand cycle sanglant de l’extermination juive, selon une logique transposée par Aristotle Kallis de l’« agentic state » individuel de Stanley Milgram à l’échelle de tout un continent. L’intégration des petits alliés, comme des fonctionnaires allemands et de toute la ramification hiérarchique européenne dans la diffusion des pratiques violentes, relèverait d’un « agentic order » que seule une grande puissance pouvait inspirer et qui en aurait fait des agents plus ou moins disciplinés d’un nouveau code moral, guidé par la discipline supérieure au projet palingénésique éliminationiste. Le centre allemand retrouve ainsi toute sa puissance d’inspiration lorsque se pose le problème du passage à l’acte décisif et massif. 12h55 : Augustin Lefebvre : De l'espace théorique à l'espace interactionnel. Lors des rencontres précédentes, les échanges avec les membres du groupe Renaud m'ont conduit à interroger la nature même de la recherche en sciences humaines en examinant comment chaque chercheur/ discipline investit le couple centre-périphérie pour élaborer un objet de recherche adéquat dans le champ de sa discipline. De façon symétrique, ces échanges m'ont conduit à thématiser ce qui caractérisait le traitement du couple centre-périphérie dans ma propre élaboration d'un objet de recherche. Ce qui est ressorti du travail pluridisciplinaire de notre équipe est que le couple centre-périphérie devient une ressource discursive que chaque discipline mobilise pour élaborer une version du monde: le chercheur sélectionne alors certaines caractéristiques rendues disponibles dans le couple centre/ périphérie et y fait correspondre des caractéristiques de son objet de recherche. L'objet de recherche et la définition de centre/ périphérie sont alors élaborés conjointement. Une problématique que j'ai proposée d'examiner à partir de cette observation est d'ordre épistémologique: comment un chercheur, en élaborant un objet scientifique, exhibe réflexivement ce que c'est pour lui que de "faire de la science"? Cette problématique est directement inspirée des travaux de H. Garfinkel, pour qui toute action sociale exhibe réflexivement sa propre rationalité. … J'examinerai en particulier en quoi le sens du toucher implique une réciprocité de la perception (on ne peut toucher un corps sans que cet autre corps ne se sente touché ni que le corps qui touche sente que l'autre sente qu'il est touché) et que les caractéristiques de cette perception sont configurées par un savoir-faire mobilisé et élaboré au cours de l'interaction. La prise en compte de l'espace interactionnel permet ainsi de jeter un point entre des notions a priori aussi incompatible que "perception" et "savoir-faire social". 14h15 : équipe Rouet (Sofia, Reims) CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics 14h15 : Gilles Rouet : bilan des résultats de l’équipe : « les vertus du périphérique », mise en perspective générale 14h35: Gilles Rouet et Thierry Côme : Classements et politiques périphériques des universités 14h50 : Petia Gueorguieva : La Bulgarie périphérisée : l’UE dans le discours politique intérieur L’ objectif principal de la communication est d’analyser les usages politiques internes de l’Union européenne et ses politiques spécifiques tendant à positionner la Bulgarie en périphérie ou dans la qualité de « membre de seconde main ». La question principale est si de tels discours de « périphérisation » de la Bulgarie correspondent aux réalités objectives (vu que le pays n’est pas membre ni de l’Union Economique et Monétaire, ni de l’espace Schengen) ou bien s’ il s’agit de tactiques et de calculs politiques internes pour la formation de tels discours. L’analyse englobe les cas de tous les acteurs politiques importants du paysage politique bulgare. 15h05 : Katia Hristova-Valtcheva: Européanisation ou périphérisation des acteurs collectifs en Bulgarie ? 15h20 : Anna Krasteva : Marges et frontières : regards de la périphérie 15h35 : discussion partielle 16h15 : Antoniy Galabov: Nomenclature déconcentrée multiple 16h30 : Radovan Gura et Maria Rostekova : La France et le monde - aspects de la politique étrangère de la Ve République 17h00 : Marouane Mortabit : Communautés locales et stratégies de développement des compagnies minières L’ambition de ce texte est de démontrer l’importance et le rôle que peuvent jouer les communautés locales dans la redéfinition des stratégies de développement des grands groupes industriels, notamment les compagnies minières. Il analyse le rapport entre communautés locales avoisinantes des installations industrielles de la compagnie minière (objet de l’étude) et leur influence dans la modification et la mise en place de nouvelles politiques industrielles. Le texte essaie de mettre en lumière le rôle que peut jouer le contexte politique et social, (le printemps arabe en l’occurrence) dans le renversement des effets du centre sur sa périphérie. Les liens de domination se retrouvent alors renversés en faveur d’une nouvelle logique plus favorable à la périphérie. L’influence est donc réciproque, et la périphérie contribue à rééquilibrer les effets de du centre en sa faveur. Nous allons également voir comment un grand programme de responsabilité sociétale peut changer en profondeur une compagnie minière en la poussant à s’ouvrir sur son environnement et s’engager dans une logique de « shared value ». L’intégration des aspirations sociales dans la mise en place des orientations stratégiques de la compagnie est l’illustration de l’interchangeabilité des rôles entre le centre et la périphérie. 17h35 : Équipe Guida (Rome 3) 17h20 : Francesco Guida : bilan des résultats de l’équipe 17h40 : Antonio d’Alessandri : Nation, Etat, droit. Des cas interdisciplinaires tirés de l’histoire des Balkans au 19e siècle Dans cette intervention on veut donner quelques exemples d’enrichissement des problématiques de recherche concernant des questions historiques des Balkans selon un approche interdisciplinaire fondé sur la couple centre/périphérie. CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics A partir de la thématique générale de travail de l’équipe, Nations et Etats nationaux dans l’Europe danubiennebalkanique (XIXe - XXIe siècles) dès périphéries à l’espace régional européen, on a défini deux questions majeures prises comme matériaux de réflexion : 1) l’exil politique après le « Printemps des peuples » comme expérience intellectuelle croisée entre plusieurs centres d’attraction – vus comme modèles à imiter (les villes capitales de l’Europe occidentale, Paris-Londres) – et une périphérie à moderniser (les Pays de provenance des exilés). Dans ce cas l’interdisciplinarité se fonde sur la typologie des sources utilisées (historiques, littéraires, artistiques) ; 2) les régions de frontière, les territoires disputés et pluriethniques. Deux sont les cas d’étude : la région de la Vojvodine et sa collocation à la périphérie des plusieurs centres avec des statuts juridiques différents et le cas de l’annexion de la Roumélie orientale à la Principauté de Bulgarie en 1886. Dans ce deux cas, au contraire, l’approche interdisciplinaire se fonde sur la méthodologie et le contenu de l’étude, réalisé selon un approche multidisciplinaire à la fois historique et juridique. 17h55 : Julia Nyikos-Miszlay : Interdisciplinarité dans l'étude littéraire du Grand Paris Notre sujet de recherche a pour objectif de réfléchir sur l’avenir de la littérature de banlieue et notamment celle de la banlieue parisienne. L’exploration de ce domaine se trouve rapidement confrontée à des questions qui dépassent les cadres des études littéraires. Non seulement plusieurs genres romanesques se mêlent (documentaire, fiction, autobiographie, roman d’éducation, etc.) dans la plupart des textes littéraires récents sur la banlieue parisienne, mais les auteurs font eux-mêmes références par exemple à des articles journaliers ou à des discours politiques. Ainsi la rhétorique de ces intertextes, de même que leur rapport à la réalité historique confrontent la littérature à des questionnements qui relèvent d’autres disciplines. Comme la littérature de banlieue se trouve par définition liée à un territoire et à une réalité vécue, il semble indispensable de consulter, par exemple, les sociologues et les politologues quand on tente de formuler des hypothèses sur l’évolution de ce genre littéraire. Les architectes et les géographes invités à participer au réaménagement de certains territoires ou cités dans la banlieue interviennent également de façon créatrice dans le changement du paysage de la banlieue, ainsi qu’au rapport entre le centre historique et les anneaux de la banlieue autour de Paris. Tellement de facteurs doivent être pris en compte dans ce travail sur l’évolution d’un genre littéraire que non seulement cette étude ne peut être qu’interdisciplinaire, mais qu’il nous est indispensable de réduire la pluralité des domaines à considérer. Il semble que dans le cas concret deux critères permettent de sélectionner les disciplines. Celles qui se montrent plus aptes à prévoir les tendances à venir que d’autres d’une part, et d’autre part, celles qui enregistrent des changements considérables dans un espace de temps cours peuvent aider notre travail. 18h10 : Igor Fiatti (sujet à préciser) VENDREDI 2 DECEMBRE 9h35 : Lorenza Mondada : conférence plénière : « Langage, interaction sociale, participation : regards croisés sur la démocratie en action » Cette communication discute, à partir d'un terrain ethnographique et d'une analyse interactionnelle d'enregistrements vidéos d'un projet d'urbanisme participatif, de problématiques récurrentes dans les débats interdisciplinaires: le rapport micro-macro et l'apport des analyses de détail à la compréhension de processus constitutifs; le rapport entre analyse fine des événements présents, dans leur organisation émergente moment par moment dans l'interaction sociale, et esquisse d'une analyse historique employant les mêmes principes analytiques; articulation entre principes et idéaux démocratiques et leur implémentation dans des pratiques interactionnelles situées. Pour ce faire, la communication se penchera sur des phénomènes interactionnels caractérisant la prise de parole et l'élaboration collective de propositions dans des débats de démocratie participative et proposera une "respécification" (au sens ethnométhodologique - Garfinkel) de la notion de "participation" à l'aune d'une analyse détaillée des formats de participation à ces débats. CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics 11h05 : Équipe Piechnik (Cracovie) 11h05 : Marcela Swiatkowska et/ ou Iwona Piechnik : bilan des résultats de l’équipe 11h25 : Iwona Piechnik : Langues minoritaires à la périphérie septentrionale d’Europe Les langues minoritaires de l’Europe septentrionale (Fennoscandie avec des îles avoisinantes, confins circumouraliens de la Fédération Russe) sont peu connues de la plupart des Européens, parce que, d’habitude, on se concentre sur ce qui se passe au centre et dans le sud de notre continent. Pourtant dans le Nord – à cette périphérie silencieuse et froide – beaucoup de petites langues s’éteignent petit à petit et peu d’entre elles combattent pour survivre. Il faut donc être leur porte-parole, montrer leur histoire et situation d’aujourd’hui, tout en mettant l’accent sur les conditions de vie, l’attitude des locuteurs et la politique des gouvernements respectifs. 11h40 : Kazimierz Jurczak : Deux centres et une seule périphérie. La société moldave contemporaine en quête de l’identité Pour l’Europe d’aujourd’hui la République de Moldavie constitue une périphérie évidente. D’autant plus évident – bien qu’historiquement bien fondé – est le caractère périphérique de Chişinău : aussi bien pour Bucarest que pour Moscou. La tentative de construire une identité moldave à part doit signifier la révision des rapports antérieurs avec les anciens centres. Est-ce que dans la culture, est possible une troisième qualité qui résulte de la négation des deux précédents ? 11h55 : Marta Pawlowska : Le futur périphrastique VADO + INF. dans les langues romanes occidentales : centre et périphérie La construction périphrastique VADO + INF. est présente dans la plupart des langues romanes occidentales et par sa structure morphologique transparente et la conformité avec la vision métaphorique de passage du temps TEMPS EST MOUVEMENT est fréquemment utilisée et dans la langue courante entre en concurrence avec le futur simple (selon la tendance du passage du synthétique à l’analytique dans l’évolution des paradigmes verbaux). Nonobstant, elle n’est pas universelle pour toute la partie occidentale de la Romania, même si on la trouve dans les langues comme le français, l’espagnol ou le portugais. Les deux cas périphériques sont le romanche où au lieu du verbe aller apparaît un autre verbe de mouvement et le catalan où la même construction sert à exprimer la notion du passé, donc elle possède une signification opposée à celle du futur. 12h10 : Mateusz Klagisz: Once again about "Centre: Peripheries" in Iranian word. Communist language policy in Afghanistan (1978-1992) and Tajikistan (1920-1991) The Soviet national and language politicy in the Central Asia had a great infulence on the process of re-creation of centre-and-peryphery relations between Russian and local languages, e.g. Tajik in Tajikistan and Usbekistan. After the April Revolusion in Afghanistan in 1978 and the Soviet military invasion some elements of that policy were transfered into the new communist country and used by the Afghan communist government. My research focuses on the issue of relations between the linguistic centre and peripheries in Afghanistan and Tajikistan in comparison with the Iranian model presented in the previous summer school workshops in Pecs and Kraków. 12h25 : Katarzyna Wojtowicz: Les politiques linguistiques de l’Est à l’Ouest : La France et la Pologne au XXIe siècle Le sujet porte sur la signature et la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (conçue en 1992 et ouverte aussi bien aux États membres du Conseil de l’Europe qu’aux non-membres) ainsi que sur la protection des droits des minorités linguistiques en France et Pologne au début du IIIe millénaire. 14h00 : Équipe Gazdag-du Réau 14h00 : Élisabeth du Réau : Acteurs du centre et de la périphérie dans la construction européenne. Regards croisés et pluridisciplinaires, le cas de la France et de la Hongrie des années soixante à 2000 CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics 14h20 : Zoltán Garadnai : regards d’historiens hongrois et français des années soixante aux années quatre-vingts 14h35 : Élisabeth du Réau : Regards croisés franco-hongrois et approches multidisciplinaires de 1989 aux années 2000 15h10 : Équipe Maar-Nummi 15h10 : Judit Maar : bilan des résultats de l’équipe 15h20 : Judit Maar : Littérature, Histoire, Histoire littéraire 15h30 : Jyrki Nummi : The Role of Sub-Centers in Cultural Transitions: The Example of Early Finnish Modernism In my paper I will examine the centre-periphery relations using the example of the problems of periodization of Finnish modernism. Finnish Modernism is generally considered a series of six separate phases with no temporal connections between each other: (1) Realism of 1880s, (2) Neo-romanticism of fin-de-siècle, (3) Torchbearers and (4) the Finland-Swedish Modernism of the 1920’s, (5) Modernism of the 1950’s, and (6) Postmodernism (1980–). […] The conventional view of the centre-periphery relation will be challenged in this paper. [...] The first counter-argument concerns the result of the transition of artistic or cultural repertoires and will be based on the following principle: as the size (the number of works) changes, the structure (the order or repertoire) changes. This means, for example, that while innovative repertoires in international centres produce many works (which guarantees the success of its distribution), in the periphery new (copied or modified) innovative repertoire generates only a few works, sometimes only one or two. Consequently, variation and repetition, which is essential for recognition and the establishment of repertoire, does not take place in the periphery, and the few ‘odd’ works are defined as curious exceptions, the nature of which may be perceived only later, after the international tradition has been historically established. The second counter-argument concerns the structuring principles of the centre-periphery dichotomy and, thus, the interpretation of the products (in transition). As soon as we supplement Finnish literary life of the time under discussion with the international, Scandinavian or European one, random phenomena and works become functional. For this we need a supporting construction that mediates between the centre and the periphery and which makes the overlapping more realistic. […] A general conclusion may be drawn. International modernist repertoire emerging both in the centres and subcentres create a double frame in which the separate local modernisms may be reallocated. This means that (1) an innovative work can be read simultaneously against two different traditions, the national and the international, and (2) ‘incomprehensible’ repertoires in peripheral literary context may be given a full description in a relevant generic or typological framework relating to works beyond the local tradition. 15h45 : Imre Szöcs : Soi-même comme un centre. Écriture de soi et espace dans les journaux d'André Gide et de Sándor Márai Le journal est un type de texte littéraire défini par une relation particulière avec le temps et l'espace. Au lieu de se conformer à une poétique, le journal relève d'une logique, celle imposée par le calendrier. Les éléments du récit sont présents dans le journal, mais il ne peut pas être question d'une structure narrative globale. Si cette forme particulière de texte littéraire qui est le journal est pour ainsi dire très pauvre du point de vue des références temporelles, sa relation à l'espace est beaucoup plus intense. La note de journal ainsi qu’elle apparait dans le journal de Gide et de Márai marque toujours une prise de possession intellectuel du lieu. Le diariste s’approprie et vit le plus possible les espaces : la ville, les paysages, la bibliothèque, le restaurant, la rue etc. En quelque sorte ces lieux deviennent une fonction du soi. Les lieux qui sont vécus le plus intensément peuvent être associés à la notion du centre. Les lieux périphériques ne facilitent pas cette appropriation qui peut être un mouvement positif d’exploration de l’inconnu (très souvent dans le journal de Gide) ou un état passif, subi malgré lui, comme un dépaysement (très souvent dans le journal de Márai). Mais dans ce dernier cas aussi CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics l’enjeu majeur de l’écriture reste la prise de possession intellectuel. Ici, dans une situation périphérique, le soi est défini en opposition avec le lieu, donc le soi constitue un centre relatif. Dans les deux oeuvres étudiés le soi est défini souvent en rapport avec le lieu. On peut concevoir cette relation du soi avec les différents points de l'espace aussi comme une relation centre-périphérie. 16h00 : Chiara Fumagalli : L’utilisation du mythe biblique dans la prose brève des années 80 et 90 à l’Ouest et à l’Est : revenances, quête des origines, parodisation. Après la fin des « grands récits mythologiques », dans les années 80-90 (la période qu’on considère de « mutation » ou de « passage » : ce que Imre Kertész définit « le moment le meilleur », là où on est nulle part), dans une certaine littérature le retour à la « narration » pose des questions autour du sens à donner à l’histoire/Histoire. Dans les deux « moitiés » de l’Europe, l’utilisation du mythe biblique (et on s’interrogera aussi sur le sens du mot « mythe » en ce qui concerne le texte sacré) ouvre à plusieurs interprétations de cet usage: quête des origines, allégorie du Verbe (de la parole sacrée), critique à la tradition judéo-chrétienne (et à l’Europe) et à la rationalité occidentale, questions métaphysiques et désir de transcendance. On analysera trois récits brefs : « Le dernier bateau » de László Krasznahorkai, « Vie d’Antoine Peluchet » de Pierre Michon et « Donna di Porto Pim » de Antonio Tabucchi. 16h35 : Eva Havu : Comparaison des stratégies d’adresse dans deux pays européens : la France et la Finlande Notre présentation comparera les stratégies d’adresse utilisées dans deux types de corpus oraux institutionnels en France (pays du centre d’un point de vue géographique et culturel, cf. citation ci-dessus) et en Finlande (pays de la périphérie). Il s’agira a) d’interactions médiatiques (télévision) et b) d’interactions dans des commerces et services. Même si on trouve, dans les deux langues, deux pronoms d’adresse de la 2e personne (singulier et pluriel), ainsi que des formes nominales d’adresse (FNA), les deux systèmes semblent être assez différents en ce qui concerne l’emploi de ces formes. Toutefois, bien que les mêmes différences se répètent dans les deux corpus (en finnois, absence de FNA ou leur utilisation bien plus restreinte (services et commerces), utilisation de FNA plus familières (débats télévisés), tutoiement généralisé, emploi de formules impersonnelles et absence de formules de politesse), les stratégies d’adresse finnoises ont beaucoup de traits en commun avec les stratégies d’adresse françaises, quel que soit le type d’échange. Les interactions utilisées dans ce pays “périphérique” qu’est la Finlande sont seulement dépouillées de tout ornement supplémentaire accompagnant les interactions en France, grand pays du “centre”. 16h50 : Peter Balogh : Une science per definitionem pluridisciplinaire : la linguistique Après avoir analysé quelques questions de linguistique diachronique aux universités d’été de Pécs et de Cracovie, nous avons présenté que le sens linguistique est souvent lié à des facteurs extralinguistiques. Les cas étudiés des changements de sens nous ont permis d’établir une petite typologie élémentaire des changements et des liens étroits avec une autre discipline au sein des SHS : sociologie, histoire, etc. C’est que la langue « suit » les changements dans la société. Après ces analyses, nous avons découvert qu’à chaque époque, il y avait une science avec laquelle la linguistique était en rapport étroit, qui lui servait de modèle – et qui a déterminé, de cette façon, son évolution pour quelques siècles. Ces étapes, pendant deux millénaires, ont conduit à la naissance d’une discipline « scientifiquement » autonome pour le XIXe siècle, mais les traces des anciennes coexistences sont toujours visibles. Dans notre intervention, nous allons résumer les étapes les plus importantes de cette évolution particulière. 17h05 : Bakcsi Botond : Centre-périphérie et histoire littéraire. Essai d’une typologie historique Dans ma communication, je voudrais m’interroger sur le fonctionnement du couple notionnel centre/périphérie dans l’histoire littéraire des petits peuples, plus concrètement dans l’histoire littéraire hongroise. Je voudrais analyser le discours de la critique et de l’histoire littéraire hongroise (à partir du premier représentant du genre du XIXe siècle, celui de Ferenc Toldy, jusqu’à la plus récente entreprise de ce genre, notamment Histoires de la littérature hongroise, sous la dir. de Mihály Szegedy-Maszák) où on peut constater la présence permanente des notions antithétiques comme grand/petit, développé/sous-développé, Occident/Orient, centre/périphérie etc. Ces couples notionnels antithétiques sont constitutifs du point de vue de la quête identitaire d’un peuple centre-esteuropéen, de l’autodéfinition d’une histoire littéraire mineure. Les centres auxquels les différentes histoires de la littérature hongroise se rapportent changent d’une époque à l’autre, et c’est le motif et la modalité de ce changement qui influence décisivement l’auto-identité littéraire et, plus généralement, culturelle des petits peuples. Mon choix de corpus analysé est motivé par le fait que ces histoires littéraires ont souvent constitué la CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics base de l’institutionnalisation de la littérature et de la vie littéraire donnée, en étant d’une importance primordiale dans l’élaboration de la structure et de la méthodologie de l’enseignement pré-universitaire de la littérature, dans la constitution et les changements des départements universitaires et des groupes de recherche académiques. Pour rendre visible la valeur épistémologique de la problématique centre/périphérie, il faut la distinguer nettement des notions comme le canon, la formation de canons ou la mode, les mécanismes de la mode. Pour ce faire, j’essaierai d’esquisser une typologie historique du couple centre/périphérie telle que la présentent les histoires de la littérature hongroise. Last but not least, le résultat d’une telle recherche est nécessairement conditionné par sa méthodologie interdisciplinaire, car c’est seulement un regard interdisciplinaire qui permet de parvenir à un tel niveau de l’analyse où les notions du centre et de la périphérie deviennent paradigmatiques dans l’écriture de l’histoire des histoires littéraires. Il me semble que cette façon interdisciplinaire de poser la question est adéquate pour comprendre le fait qui peut être considéré comme paradigmatique que l’auto-identité périphérique des petits peuples centre-est-européens (exprimée dans leurs histoires littéraires) n’est pas monolithique, au contraire, elle est essentiellement dialectique. Le but de mon propos est l’élaboration de ces paradigmes, car, selon les mots de Giorgio Agamben, « du paradigme dépend (…) la possibilité de produire, à l’intérieur d’une archive chronologique en soi inerte, ces plans de clivage (…) qui seuls permettent de les rendre lisibles ». 17h20: Reka Toth (à préciser) 17h35: discussion SAMEDI 3 DECEMBRE 9h00 : Équipe Blaho-Esposito 9h00 : Marie-Claude Esposito et Andras Blaho : bilan des résultats de l’équipe 9h20 : Andras Blaho : Centre-periphery relations with special regard to central and eastern Europe The paper investigates a theoretical framework for the centre-periphery relations between and among the member states of the European Union, with special reference to the Central and Eastern European countries. The underlining theories of P. Bourdieu, Lipset, S. Rokkan, I. Szelényi, T. Szentes have been used in a mutually interrelated way. Facing central decision-making in the common policies and peripheral (national) decisionmaking in other policies a multidisciplinary approach is only capable to shed lights on the fundamental, though not always equal inter-relationships. [...] The situation of the European Union is insecure, as well. As of now, Europe is near to immerse in a prolonged recession. If and when so, not only will forces integrating the Union from within weaken dangerously, but at the same unwanted political and social structure changes might come to the fore. The same is true for Central and Eastern Europe. Here, not only is the defencelessness with regard to world economic developments greater but democratic traditions are much weaker than in the centre countries of Europe. A structurally – both in political and economic sense of the world – weakened Europe will not be able to instigate further catch-up processes in Central and Eastern Europe. This might bring severe consequences in both parts of the European Union. 9h35 : Élisabeth Kaponyi : EU enlargement and centre-periphery divide The history of the EU could be illustrated by the various centres and peripherals. A number of studies (NAUSTDALSLID J [1983] Centre-Periphery Models and Theories: Some Introductory Notes, in Hansen J C, Naustdalslid J and Sewel J, Centre-Periphery Theory: Theory and Practice, Sogndal) on centre-periphery relations have been undertaken in an attempt to analyse what centre and periphery could be defined within of the European Community and later on, inside of the European Union. For many authors (JENS CHRISTIAN HANSENJON NAUSTDALSLID-JOHN SEWEL[1983]: Centre-periphery : theory and practice, Sogndal, Norway : Sogn and Fjordane Regional College) peripherality can be defined in geographical terms resulting mainly from the lack of accessibility and/or economic potential and political importance when compared to the centre. Based on this CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics theoretical consideration, my research was focused on the phenomena of centre and periphery which engendered at the moment of the foundation of the European Communities and its spillover effects. I start from the assumption that EU enlargement is widening the differences between a hard core and surrounding peripheries. [...] Question is; how can EU Member States in the centre advance without being held back by less integrationist countries in the periphery? There have been two solutions; cooperation within the institutional framework of the or outside the institutional framework of the European Union. I think the answer could be finding in the enhanced cooperation of the Member States. In 1997 the Treaty of Amsterdam introduced the concept of variable-speed integration into the EU Treaty. They allow Member States that intend to establish closer cooperation between one another to make use of the institutions, procedures, and mechanisms laid down by the EU Treaty and the EC Treaty. The Treaty of Amsterdam stipulates a number of general conditions that must be met before closer cooperation can be launched, and the preconditions were specified by the Nice Treaty [2001] and than Lisbon Treaty [2009] (enhanced cooperation, structural cooperation). The preconditions are necessary to ensure that the initiative does not jeopardise the functioning of the internal market. In other words, the acquis communautaire, the common body of EU law must be preserved. EU Member States may request enhanced cooperation in areas covered by the Treaties, with the exception of areas of exclusive Union competence Any closer/enhanced cooperation can be launched, it must show that it will aim to further the objectives of the Union and protect and serve its interests; respect the principles of the Treaties and the single institutional framework of the Union; be used only as a last resort; concern at least eight of Member States; not affect the acquis communautaire or the measures adopted under the other provisions of the Treaties; not affect the competences, rights, obligations and interests of those Member States which do not participate in it; be open to all Member States and allow them to become parties to the cooperation at any time, provided that they comply with the basic decision and with the decisions taken within that framework. It could be proposed by a group of countries, but other Member States, willing and able, can join later. The enhanced cooperation could be an effective tool that may help to the Member States in the center in the development according to their rhythm and it may allow the Member States lagging behind to prepare themselves and then catching up to the centre. 9h50 : Rosta Miklós : What does the success of the New Public Management depend on? Aim and research question: In this study I have developed a model that could provide comprehensive answer to the following question: which factors influence the successful introduction of the reforms related to the New Public Management (NPM) movement. Methodology: The used model can be described as illustrated on Figure 1. Figure 1. The causality between the determining factors of the successful introduction of the NPM Informal institutions Informal rules of the game (norms, traditions, habits) (North [1990]) and (Williamson [1998]) Embeddedness (Granovetter [1990]), (Williamson [1998]) and (Nee [2003]) National values in the Hofstedeian sense Formal Institutions Formal rules of the game (constitution, laws), (North [1990]) and (Williamson [1998]) Governmental competences and skills Governance structure The governance (organizational leader’s) ability to change the organizational culture The interaction between the NPM techniques introduced simultaneously The probability of the successful introduction of the NPM technique The research analyses the first two blocs, the informal institutions and the formal ones. For the detailed analysis some proxy-variables were used mostly from World / European Value Survey, Hofstede database and IMF, Eurostat databases. The evaluation of the success of the NPM reforms in 31 countries based on three different methods. The first method was based on a literature review; the second and third methods called “citizens’ interest index” and “politicians’ interest index” were based on public choice theory and used statistical data. CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics After collecting all the necessary information a multi-variable regression model (path-analysis) was created to further develop the model. Results: The results show strong relationship between the informal institutions and the success of the NPM reforms. Between the formal institutions and the success of the NPM reforms only a weak connection was found. 10h05 : Oroszlany Eszter: Forged in crisis? Developing European power dynamics and identities 2011, after the financial and economic crises starting in 2008, has brought challenges, question marks and, worst of all, uncertainties to Europe. At the core of my paper lies the question how the crisis, by now not only financial and economic but also political, structural and identity-related is changing not only centre-periphery dynamics in Europe but also may affect European identity. More than ever before, the past years have proven the relativity of centre-periphery power dynamics in Europe. From the earlier evident economic and political stronger vs. weaker contrast of West and East, the Eurozone has since 2008 increasingly shown a by 2011 clearly crystallised North-South. Meanwhile, non-Eurozone members, who used to be a periphery, may see themselves in a less critical situation compared to the Euro countries, therefore witnessing the softening of characteristic core-margin traits. Also, as a result the entire Union is facing the challenge of resettling its economic and political role globally, in order to protect, as much as possible, its position and privileges worldwide for the coming decades. I propose to interpret the crisis, as a challenge that not only carries indefinite risks for the EU but also allows for the reinvention of Europe. The dynamics are not new just the proportions are larger than ever since the first signature of the Treaties. The situation is very European. In this sense the wording of the title is an hommage to Jean Monnet who chose to define the European integration and indeed the future Europe as a child of crises: “Europe will be forged in crises, and it will be the sum of the solutions adopted for those crises”. Europe is indeed a child of crisis: a child of the destruction of the two World Wars embracing the economic crisis of 1929. Several frictions have formed it throughout the decades, until a crisis as challenging as in 2011 arrived. The crisis, initially financial and economic in nature is addressed especially at the level of economics. However, given its clear political, social and eventually structural nature, it must also be addressed in those terms. The completion of economic trouble shooting, stabilisation and prevention with socio-political measures, may allow for better social integration and a sounder, more crystallised European identity – which may be the only psychosocial core of integration, offering a fundament more penetrating than any economic or political interest may. The role of solidarity being at the core of current European answers to the crisis, the question of motives behind arises. My contribution offers to address the question whether economic motives may be enough or strong enough to maintain the political legitimacy of a level of solidarity that is normatively questionable at best. Finally the paper also assesses the role of European identity in the crisis is and how it interacts with current economic measures, as well how Europeanness may change throughout and as a result of the crisis, given that within current democratic structures, inherent of that very Europeanness, such identity-formation may clearly not be a product of political doctrines and top-down communication. 11h00 : Eszter Friss (à préciser) 11h15 : Gábor Kutasi : EU Centre and periphery. Rule based budgeting and budget institutions after crisis. Hypothesis - methodology - results The paper surveys the institutional similarities and differences between the centre and the periphery of EU in budgeting. The hypothesis is that the periphery of the EU is not only imitator of the centre budgeting practices, but also innovative in application of new elements, items or instruments in the institutional aspect. In most of the industrialized countries, there are many factors ruining fiscal sustainability beside the climate change costs. The aging population, the welfare state reform, the recovery from global crisis, the tax competition, the rigidities of labour markets already have resulted robust debt levels. (The approximately debt to GDP ratios have been the followings in 2011: USA 100%, Japan 225%, France 80%, Germany 75%, Britain 70% etc. source: Eurostat). The high developed countries have trouble with the general budget balance. Besides, the primary gap indicator even represents a longer term fiscal adjustment period necessity for these countries. Especially the big key economies (USA, Japan, Germany, France, UK) must face to drastic return to balance during decades after many years of fiscal stimuli. The global crisis of 2008-2010 caused a serious turmoil in many EU states’ public finances. Only six EU countries could keep the deficit criterion in 2009. four of them (Sweden, Denmark, Estonia, Bulgaria) have not introduced the euro. The other countries have diverged both in CIEH&CIEFi–P3 Western-Eastern Europe: Centre-Periphery Dynamics debt and deficit. Since 2010, during one and a half year many euro zone countries had difficulties in debt financing (Greece, Portugal, Ireland, Spain). Some euro zone members also have got closer to non-credible indebtedness (Italy, France). The paper will analyze the need of fiscal institutions for solving sustainability problems. The research paper will analyze the fiscal rules and the fiscal councils in EU member states. The rule based budgeting sets the framework of fiscal responsibility through the rules of procedures and transparency and the mechanisms of supervision and sanctioning. The applied frame of fiscal responsibility should be built from these rules and mechanism specified for the country characteristics. The rule based fiscal policy decreases the political decision-makers’ room for maneuver, their discretional steps, and builds such mechanisms into the budgeting that can close significantly out the possibility of “human intervention”. Instead, automatic stabilizers are applied, what means revenues and expenditures depending on business cycle, as they strongly correlate with the economic growth, consumption, export, investments etc. There are fiscal councils existed already before the crisis 2008, like Sweden, Austria, Belgium, Canada, Denmark etc. But the crisis also implied the necessity of creation of councils, like the Bulgarian Fiscal Board or the Romanian Fiscal Council. Or, contrary, the political interest changed, weakened the function of certain institutions, like the case of Hungarian Fiscal Council. 11h30 : Olivier Buirette: La pluridisciplinarité en histoire : le cas de recherches en histoire balkanique Lors du colloque de Cracovie, en septembre 2010, j’avais présenté et analysé le concept de « Zone centrale », cher à Fernand Braudel, et l’avais appliqué aux évolutions des représentations de l’Europe Centrale en 1914 et 2010. Je me propose ici de revenir sur une autre zone qui jouxte l’espace centre européen et que l’on nomme : « Sud-Est Européen », « Ex-Yougoslavie » ou encore plus simplement « Europe Balkanique ». J’ai eu l’occasion de développer des recherches post-doctorales sur la Bulgarie et une région particulière qui est limitrophe entre la frontière roumaine et ce que l’on appelle là bas la côte du Danube et la chaîne des Monts Balkans. Ces recherches concernent plus particulièrement la présence, dès 1919-1920, des restes de l’armée des Russes blancs du général Wrangel accueillis par le gouvernement conservateur qui précéda le début de ce que l’on a appelé la révolution agrarienne avec le régime de Stamboliiski (1920 à 1923). Travaillant sur des archives locales que j’ai faites traduire, en novembre 2010, j’ai donc pu reconstituer les enjeux de la présence de ces hommes en armes qui pouvaient constituer un danger pour l’implantation du régime de Stambolijski. Ces recherches récentes font donc appel à des données à la fois statistiques et géographiques alliant à l’analyse historique ces deux autres sciences qui sont utilisées ici de manière complémentaire. Ma communication montrera, en trois temps, les éléments suivants : 1) Présentation de recherches nouvelles sur le sujet 2) L’apport de l’interdisciplinarité dans mon travail 3) Les perspectives à venir. 11h45 : Luciana Ghica: Egocentric complexes under the siege of periphery spectres: The world according to the European Union after the crisis “Europe” has been the centre of the known intellectual and political world for centuries. An abstract idea and a divided continent, Europe has become politically united and a more tangible entity during the second half of the 20th century through the project that we now know as the European Union (EU). Ironically, what was initially a peripheral project, EU is currently central to most Europeans within and outside its borders. And central to its agenda is to maintain and develop a leading position on the international arena. During the last years, however, a spectre has started haunting the world and Europe with it. The economic crisis seems to threaten not only the political unity project within Europe but also the position of EU in world affairs, pushing it into a peripheral area. Under pressure, the perspective on what is central and what is not may change and this is the hypothesis that the current article investigates. To what extent the world as seen by the European Union has changed after the economic crisis? Using first hand data and discourse analysis tools, the paper explores comparatively the way the world is represented by the European Commission and the European Council before and after the economic crisis, identifying shifts in the frontiers present on the mental maps of Europe and the rest of the world. CIEH&CIEFi–P3