Intervention sur le Samu social de Paris et la prise en charge des

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Intervention sur le Samu social de Paris et la prise en charge des
Intervention sur le Samu social de Paris et la prise en charge des familles sans
logement
Chers collègues, dans cette délibération, la Ville poursuit sa participation financière
au Samu social, à hauteur de 5 millions d’euros, mais je trouve que dans cette
délibération il faut que nous prenions conscience qu’elle nous explique que les
demandes non satisfaites de prise en charge des familles ont augmenté de 54 %. 54
% ! Du fait de la croissance de la demande d’hébergement d’urgence, de
l’insuffisance de solutions de sortie de l’hôtel, de toute cette crise qui précarise bons
nombres de familles. Et pourtant, alors qu’il y a cette augmentation de 54 % des
besoins, le budget, lui, n’augmente que de 3,8 %. Il y a donc un fossé que j’aimerais
que l’ensemble des élus regardent bien franchement.
L’hôtel coûte cher, l’hôtel coûte beaucoup plus cher que les autres solutions de prise
en charge d’hébergement. On sait que l’écrasante majorité du budget est dépensée
justement par ces prises en charge hôtelières, et le reste des dépenses, hors
nuitées, correspond à la masse salariale. Il y a aussi énormément de souffrance au
niveau des personnels qui sont en charge de ces tâches, du fait de sous-effectif.
L’Etat a soi-disant un plan triennal pour réduire le recours aux nuitées hôtelières, car
tout le monde est conscient, tout le monde d’accord sur le constat que ça n’est pas la
solution, non seulement d’un point de vue économique, mais aussi parce que se
retrouver pour une famille avec enfants à l’hôtel, eh bien, généralement, on ne vit
pas de la même manière. C’est tout un tas de difficultés terribles pour pouvoir avoir
une vie normale, se nourrir normalement, que les enfants puissent avoir un espace
pour faire leurs travaux scolaires. C’est tout sauf une solution.
A titre d’exemple, une nuitée hôtelière coûte environ 17,08 euros par jour, quand une
intermédiation locative, elle, coûte environ 6,55 euros par jour - par exemple, c’est
les dispositifs "Louez solidaire" - et quand le logement adapté, lui, en pension de
famille, coûte, certes, 15 euros par jour, mais toujours moins cher que la nuitée
hôtelière. L’hébergement d’urgence est ce qui coûte le plus cher : 24 euros par jour.
On voit donc que ce logement adapté, par exemple, "Louez solidaire", doit être
absolument développé.
Il y a, dans cette séance du Conseil de Paris, d’autres délibérations très
intéressantes : celle concernant "Louez solidaire" et qui montre un engagement de la
Ville pour 1.000 places de plus. Il y a donc bien une prise de conscience de ce
problème-là. Il y a aussi deux autres délibérations qui portent sur la création de
pensions de famille. Mais on est quand même en deçà de ce qu’il faudrait faire. On
est en deçà de ce qu’il faudrait faire, car quand il y a une augmentation de 54 % des
familles, eh bien, on devrait augmenter de manière bien plus conséquente ces prises
en charge alternatives à l’hôtel.
Voilà l’intervention que je souhaitais faire. Je voudrais aussi en profiter pour dire,
même si ce n’est pas l’objet directement de cette délibération, que vous ne savez
peut-être pas, mais hier, dans le budget, pour ceux qui ont approuvé le budget lundi,
vous avez, dans le cadre du budget annexe des établissements départementaux de
l’aide sociale à l’enfance, sans aucun débat, sans aucun échange, sans aucune
discussion, voté la fermeture du centre Pontourny. Alors, vous ne savez peut-être
pas exactement ce dont il s’agit.
J’avais présenté un vœu l’an passé sur cet établissement Pontourny, cet
établissement qui fonctionnait très bien, qui permettaient d’accueillir des mineurs
isolés étrangers, mais qui auraient, par exemple, pu aussi être réorienté pour
accueillir des familles. En tous les cas, c’était un établissement hors Paris, dans un
autre département, dans le 37 ( en Indre et Loire). Il a été fermé alors qu’il n’y avait
aucun problème en termes d’équipes, en termes de professionnalisme. Cet
établissement est fermé alors qu’on en avait besoin et qu’on a une telle
augmentation des familles qui se retrouvent sans solution à la rue. Je trouve cela
déplorable. Si le vœu n’avait pas été présenté l’an dernier, il n’y aurait même pas eu
un seul échange dans ce Conseil sur cet établissement.
Je vous remercie.