Napol”on I ‹ Trianon - versaillespourtous-fr
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Napol”on I ‹ Trianon - versaillespourtous-fr
a a p o l é o n I er à Tr i a n o n Lorsque Napoléon devient empereur, il hérite des châteaux des rois de France. Lors d’une visite de Versailles en 1805, il est séduit par le domaine de Trianon pourtant endommagé par la Révolution française. Napoléon décide de le restaurer puis de le remeubler. Grand Trianon Petit Trianon © Château de Versailles. Réalisation MARS02 Hameau 1 LE PETIT TRIANON Le 21 juin 1810, Napoléon emmène la nouvelle Impératrice déjeuner au Petit Trianon. Marie-Louise est tout de suite séduite par ce petit château qui appartenait autrefois à sa tante, la reine Marie-Antoinette. Très enthousiasmée de séjourner un jour dans ces lieux, elle décrit le Petit Trianon à son père comme un très joli château qui lui rappelle son enfance. Napoléon fait arranger les lieux à la convenance de sa jeune épouse : il commande des meubles neufs à l’ébéniste Boulard, rénove la salle de spectacle et les petites maisons de rendez-vous, restaure les jardins et les bassins. LE HAMEAU Le hameau est un petit village composé de petites maisonnettes aux toits de chaume que la reine Marie-Antoinette fait construire en 1783. À cette époque, le hameau est une véritable ferme, dirigée par un fermier, et ses produits alimentent les cuisines du château. Lorsque Napoléon visite le hameau de la Reine, il a été très endommagé par la Révolution française. Napoléon le sauve de la démolition et le fait en partie restaurer par ses architectes pour l’impératrice Marie-Louise. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 2 LE GRAND TRIANON L’année de son mariage avec l’impératrice Marie-Louise (1810), Napoléon Ier fait de l’ancienne demeure des rois de France « sa maison de printemps ». Afin d’y séjourner pendant la belle saison, il aménage le Grand Trianon, vide depuis la Révolution française, selon ses goûts sans toutefois en changer le décor. Par souci d’économie, il le meuble avec du mobilier venu d’autres palais impériaux. En revanche, pour l’appartement de son épouse, l’Empereur décide de nouveaux arrangements et commande des meubles neufs à l’ébéniste Jacob-Desmalter. Napoléon se plaît au Grand Trianon car il dispose d’espaces réservés à la vie quotidienne et de pièces officielles dans lesquelles il va mettre en pratique les usages de la cour impériale. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 3 Les appartements de l’Impératrice La première antichambre de l’Impératrice La première antichambre se situe à l’entrée du grand appartement de l’Impératrice. Son sol est recouvert de marbre, résistant mieux aux nombreux passages. Lors des séjours de Napoléon et de Marie-Louise au Grand Trianon, cette antichambre sert de salle à manger : le midi, seules les dames sont autorisées à rester, alors que les officiers déjeunent dans le grand appartement de l’Empereur ; le soir, en revanche, dames et officiers se rejoignent chez l’Impératrice et dînent ensemble dans cette pièce. La chambre de l’Impératrice Napoléon meuble la chambre de Marie-Louise dans l’esprit d’autrefois : il fait placer un balustre et derrière lui, un lit de parade. Il commande également des petits meubles dans le goût de l’Impératrice. Pour ne pas risquer de fâcher sa jeune épouse, l’Empereur veille bien à ce qu’aucun tableau et aucun objet ne rappellent la campagne d’Autriche perdue par son père, François II, en 1809. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 4 Le balustre Le balustre blanc et doré est recouvert d’un tissu couleur cramoisie. Cette couleur, qui représente le pouvoir, montre que cette chambre appartient à une personne importante : l’impératrice Marie-Louise. Le balustre sépare l’endroit où se trouve le lit de l’Impératrice du reste de la pièce. La chambre ainsi partagée ressemble beaucoup à celle des rois et des reines au temps de la monarchie. L’athénienne Créé par l’ébéniste Marcion au début de l’Empire (1807), ce petit meuble composé d’une cuvette en porcelaine de Sèvres, posée sur quatre pieds en acajou, est un lavabo. Des têtes de naïades et de larges griffes de lion décorent les pieds. L’Empereur commande plusieurs athéniennes identiques à ce modèle pour meubler ses palais. L’une d’elles est notamment visible dans sa chambre, au Grand Trianon. Le pommier Ce petit canapé, dont les accoudoirs sont de hauteur inégale, est recouvert de tissu couleur cramoisie, assorti à celui des tentures et aux sièges de la chambre. C’est un meuble nouveau, créé sous l’Empire pour être placé à côté d’une cheminée. Sur le pommier, il est possible de s’asseoir en posant les pieds sur un petit tabouret ou de s’allonger comme sur une méridienne. La toilette Ce meuble en bois de frêne est orné d’un miroir. Le plateau est creusé pour recevoir une cuvette. Il s’agit d’une table de toilette à laquelle l’Impératrice s’assoit pour être coiffée et mise en beauté. Conformément aux souhaits de Napoléon, cette table de toilette est réalisée dans un bois produit sur le territoire français. En effet, à partir de 1806, © Château de Versailles. Réalisation MARS02 5 l’Empereur qui souhaite ruiner le commerce anglais interdit l’importation de produits étrangers : il supprime donc les approvisionnements en bois exotiques dont on n’utilise plus que les stocks existant. Le grand cabinet intérieur de l’Impératrice Cet ancien cabinet de Louis XIV décoré de miroirs devient le salon d’études de Marie-Louise. Dans ce lieu privé, l’Impératrice se consacre à de nombreuses activités : la musique, le dessin, la broderie, la lecture et la correspondance. Le piano-forte Réalisé par les frères Érard pour l’Impératrice, ce piano-forte est en acajou et il est orné de bronzes dorés. Créé au XVIIIe siècle, cet instrument à clavier et à cordes frappées par des marteaux a une sonorité proche du clavecin. Il est l’ancêtre du piano d’aujourd’hui. La table à lire servant de « boîte aux lettres » Créée par les frères Jacob avant l’Empire, cette petite table en acajou a des pieds en forme de « X », terminés par des griffes de lion. Le nom de cette table vient de la fente réalisée sur le couvercle dans laquelle on glisse des papiers. Le couvercle qui peut également être soulevé permet de poser des livres comme sur un pupitre. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 6 Le péristyle Cette longue galerie de colonnes, appelée péristyle, relie l’appartement de l’Impératrice (situé au sud), à celui de l’Empereur (situé au nord). Napoléon, qui souhaite aller et venir plus librement de son appartement à celui de Marie-Louise, demande à ses architectes de la fermer par des portes vitrées. D’un tempérament frileux, Napoléon fait également installer des poêles qui chauffent la galerie. Ces vitrages ne sont plus visibles aujourd’hui car ils ont été démontés en 1910. Les appartements de l’Empereur Les appartements de l’Impératrice Péristyle © Château de Versailles. Réalisation MARS02 7 Les appartements de l’Empereur Le salon de l’Empereur dit « salon des Malachites » Le salon de l’Empereur est la pièce la plus importante du Grand Trianon comme en témoignent son riche décor et ses objets précieux. Napoléon y expose les malachites, pierres offertes par le tsar Alexandre Ier à Tilsit en 1807. Dans ce lieu, chacun doit observer les règles et les usages de la cour impériale. Nul ne peut s’asseoir où bon lui semble car, face à l’Empereur, il faut respecter son rang. La vasque Réalisée en malachite par Jacob-Desmalter, cette coupe large et peu profonde est une vasque. Elle est montée sur trois colonnes qui représentent des chimères, monstres fabuleux à tête d’Hercule et poitrail de lion. On retrouve le même décor mythologique sur le trône de l’Empereur effectué pour son palais de SaintCloud. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 8 Le canapé, les fauteuils, les chaises et les pliants Sous l’Empire, les sièges sont des meubles d’étiquette : canapé, fauteuils, chaises et pliants ne peuvent en effet être occupés par des personnes du même rang. Le canapé, qui est comparé dans cette pièce à un trône, est réservé à l’Empereur et à l’Impératrice, les fauteuils à la famille, les chaises aux personnages importants de l’Empire et les pliants aux maréchaux. Napoléon renoue ainsi avec les anciennes pratiques des rois de France. Le damas La soie utilisée pour les tentures et les sièges est identique à celle de la salle du trône du palais de Saint-Cloud. Napoléon l’a fait réaliser en 1802 par les manufactures de Lyon pour relancer la production d'étoffes de qualité. De couleur cramoisie, le tissu est brodé de « feuilles de chêne », symbole du héros. Le salon apparaît ainsi comme un lieu de pouvoir où Napoléon exerce son métier d’empereur. Le grand cabinet du Conseil Lorsque Napoléon séjourne à Trianon, ses ministres l’accompagnent. L’Empereur les réunit dans le grand cabinet du Conseil et organise des séances de travail sur les grandes affaires de l’Empire. Au centre de la pièce, il faut imaginer une grande table recouverte d’un velours cramoisi autour de laquelle s’assoient Napoléon et ses ministres. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 9 Le cabinet topographique Dans le cabinet topographique étaient réunis les plans, les cartes et les livres de Napoléon. L’Empereur aime travailler dans cette pièce à la fois claire et proche de son appartement privé. Aujourd’hui, seul le marchepied évoque l’ancienne bibliothèque emportée par Napoléon à Sainte-Hélène. Le marchepied de bibliothèque Ce tabouret en acajou est recouvert de maroquin vert. Il cache un marchepied de bibliothèque que l’on déplie pour former six marches et permettre l’accès aux livres situés en hauteur. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 10 Le cabinet particulier de l’Empereur Vers la fin de l’Empire (1812), Napoléon demande à ses architectes de lui aménager un cabinet de travail, contigu à celui de son secrétaire. Deux petites pièces sont alors réunies pour former le cabinet particulier de l’Empereur. Napoléon choisit de décorer son nouveau cabinet de sa couleur préférée : le vert. Les serre-papiers Réalisés par Jacob-Desmalter, ces deux meubles sont ornés de couronnes de chêne et de petites rosaces en bronze. À l’intérieur, se trouvent des étagères permettant de ranger les dossiers de travail. Ces meubles n’ont pas été réalisés dans un bois exotique mais dans un bois produit sur le territoire français. En effet, à partir de 1806, l’Empereur qui souhaite ruiner le commerce anglais interdit l’importation de produits étrangers comme l’acajou. Pour en savoir plus Acajou Arbre poussant en Amérique du Sud et dont le bois précieux est de couleur rouge. Sous l’Empire, il est très souvent utilisé dans la fabrication de meubles. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 11 La salle de bains La salle de bains est une pièce spécialement aménagée pour y prendre des bains. Elle est équipée d’une baignoire dont l’eau courante provient des citernes placées au-dessus de l’appartement. Quelques meubles comme le bidet complètent cet ameublement. Napoléon qui aime beaucoup les bains se baigne presque chaque jour et se rase lui-même. Le bidet Réalisée par Jacob-Desmalter, cette petite chaise basse en acajou est un bidet. Une cuvette en faïence sert à faire sa toilette intime. Le somno Ce petit meuble de forme carrée est réalisé en acajou. Au dos, sont aménagés deux casiers fermés par un rideau roulant et une porte. La façade en vue est décorée d’un vase à parfum et de l’inscription « SOMNO » en bronze doré. Ce meuble appelé somno, mot latin qui signifie « je dors », est en fait une table de nuit. Il est très à la mode au début du XIXe siècle. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 12 La chambre de l’Empereur La chambre est la pièce où dort l’Empereur. Elle est simplement meublée d’un lit, d’une commode, d’un fauteuil, de chaises et de deux petits meubles typiques de cette époque : le somno et l’athénienne. Le lit Réalisé dans le goût de l’époque par JacobDesmalter, le lit est assorti au tissu de la chambre. Ses petites dimensions font penser qu’il a été uniquement fabriqué pour Napoléon. Placé le long du mur, il est surmonté d’une pièce d’étoffe en forme de baldaquin. Le bureau Ce bureau, en forme d’arc de triomphe, est assorti à la commode placée dans la chambre. Des motifs en bronze doré le décorent : il s’agit de jeunes enfants en train d’étudier et des trophées. Sur le devant du bureau, un tiroir s’ouvre et laisse apparaître quatre autres tiroirs. De chaque côté, une porte cache des cartonniers en maroquin rouge dans lesquels Napoléon range ses cartes roulées. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 13 Le guéridon Cette petite table, de forme ronde et montée sur un seul pied, s’appelle un guéridon. Napoléon y prend volontiers ses petits-déjeuners. Le salon de famille Lors de ses séjours, Napoléon et sa famille se réunissent dans ce salon pour discuter et jouer à des jeux de tables tels les cartes, les échecs, les dés… La table de trictrac Réalisée en bois d’acajou par Jacob-Desmalter, ce meuble est une table de jeu montée sur roulettes. Le plateau se soulève et présente deux compartiments sur lesquels les joueurs s’affrontent au trictrac. On y joue avec deux dés en faisant avancer des pions (dames) sur des cases triangulaires. La table à quadrille Réalisé par Jacob-Desmalter, ce meuble en acajou est appelé table à quadrille. Après avoir déplié le plateau, quatre joueurs s’assoient autour de la table pour jouer aux cartes. La table de bouillote Réalisé en bois d’acajou par Jacob-Desmalter, ce meuble de forme ronde est une table de « bouillote ». Jeu de cartes très à la mode à cette époque, la bouillote se joue à cinq personnes avec vingt-huit cartes et des jetons. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 14 Pour en savoir plus Abeille L’abeille est l’emblème de Napoléon comme la fleur de lys est celui des rois de France. L’Empereur choisit l’abeille car elle est un des plus anciens symboles de l’histoire de France. Ébène Bois exotique précieux, de couleur noire et d’une grande dureté. Manufacture Atelier spécialisé dans la confection de produits de grande qualité. Par exemple, la manufacture des Gobelins créée sous Louis XIV confectionne des tapisseries. Style Empire Expression qui désigne la nouvelle décoration créée à Paris dans les années 1790. Charles Percier et Pierre-Léonard Fontaine sont les artisans de ce nouveau style. © Château de Versailles. Réalisation MARS02 15