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LE COURRIER VAUD 7 JEUDI 5 AVRIL 2012 La Cour des comptes veut à son tour enquêter sur les exonérations fiscales EN BREF GRAND CONSEIL Les vert’libéraux font groupe à part Le groupe Alliance du Centre a vécu et sera remplacé par deux groupes distincts: les vert’libéraux d’un côté, le PDC et Vaud Libre de l’autre. Avec sept députés (+4), les vert’libéraux ont décidé de former un groupe. Vaud Libre (un député) et le Parti démocrate-chrétien (quatre députés) s’unissent pour en former un second, indique les trois formations. «La visibilité des partis a été l’élément prioritaire» du choix, écrivent les responsables. Les groupes toucheront chacun une subvention annuelle de base de 25 000 francs, à laquelle s’ajoute 1200 francs par élu. AUDIT • Les cinq magistrats se préparent à examiner comment les communes vivent les exonérations des sociétés implantées chez elles. Jusqu’où pourra aller la Cour? JÉRÔME CACHIN La Cour des comptes s’apprête à enquêter sur les exonérations fiscales octroyées aux sociétés. Elle s’intéresse aux communes dans lesquelles des sociétés se sont implantées grâce à cet outil de promotion économique. «La Cour des comptes a pris la décision d’étudier la faisabilité d’un audit sur la problématique des exonérations», explique sa présidente, Eliane Rey. «A l’issue de cette étude, nous pourrons confirmer ce feu vert initial. Cela sera en principe oui. Nous sommes sur les rails.» La décision de débuter l’audit sur les exonérations fiscales devrait intervenir avant l’été. Pour l’heure, la Cour des comptes se coordonne avec le Contrôle cantonal des finances (CCF) pour définir l’étendue de son audit, comme le lui impose la loi qui régit son action. Le CCF a été mandaté par le Conseil d’Etat pour examiner le dossier des exonérations fiscales accordées aux sociétés dans le cadre de l’arrêté Bonny. ATS/JC FESTIVAL Patti Smith au Pully For Noise Début de la controverse Début février, un rapport du Contrôle fédéral des finances et plusieurs révélations dans les médias ont déclenché la controverse. Les commissions de surveillance du Grand Conseil vaudois (commission de gestion et commission des finances) se sont, elles aussi, lancées en commun dans un examen du dossier. La Cour des comptes doit également se coordonner avec elles. La Cour des comptes serait donc le troisième organe à se pencher sur le sujet, mais elle a un avantage pour convaincre qu’elle ne fera pas le travail à double: «La Cour des comptes a la possibilité d’investiguer dans les communes, alors que le CCF n’a pas cette possibilité. D’autre part, les représentants des communes ont le droit de refuser de parler à la commission de gestion», souligne AnneMarie Depoisier, présidente de la Commission de gestion du Grand Conseil. Autre argument: le CCF doit se concentrer sur la régularité et la La Cour des comptes va examiner notamment comment la commune de Saint-Prex perçoit la présence du géant minier Vale sur son territoire. KEYSTONE légalité des décisions prises, alors que la mission de la Cour des comptes est de s’intéresser aussi à leur efficacité. des communes sont obligés de répondre, mais, en plus, nous sommes très bien reçus dans les communes: certaines apprécient beaucoup nos audits pour leur utilité», se félicite Eliane Rey. «Certaines communes apprécient beaucoup nos audits» ÉLIANE REY «Nous traiterons des retombées des exonérations fiscales dans les communes», confirme Eliane Rey. «Les communes vivent ces retombées sur leur territoire ou dans leur région, en termes financiers, économiques, environnementaux et sociaux.» La loi sur la Cour des comptes indique que les communes sont «tenues» de collaborer. «Non seulement les représentants Et le secret fiscal Mais jusqu’où les cinq magistrats de la Cour pourraient-ils aller? Pourraient-ils enquêter directement dans les sociétés au bénéfice d’exonérations, comme Eaton, Monsanto ou Vale? «La question pourrait se poser, mais je n’ai pas la réponse, concède Elaine Rey. Si on considère que les exonérations sont des aides financières de l’Etat – et même si on ne les appelle pas des «subventions» – on pourrait le faire». Justement, le Contrôle fédéral des finances estime que les exonérations sont des «subventions», au contraire de la législation vaudoise. Une autre question juridique doit être examinée: la levée du secret fiscal. Là aussi la présidente de la Cour ne peut pas encore dire dans quel sens elle serait réglée: «Si nous lançons l’audit, nous ne savons pas si le secret fiscal sera levé par le Conseil d’Etat. La Cour des comptes doit rendre compte de manière ouverte et transparente. Mais je ne vois pas pourquoi le Conseil d’Etat refuserait la levée du secret fiscal, dès lors que nous garantissons que notre rapport serait anonymisé.» De même, pour faire son travail, le Contrôle fédéral des finances avait eu accès aux informations fiscales des sociétés. Et son rapport publié en février était anonymisé, pour respecter le secret fiscal. I La chanteuse américaine Patti Smith est à l’affiche du Pully For Noise le 25 août prochain. L’icône rock des années 1970, qui sort en juin un nouvel album, mêlera titres inédits et chansons emblématiques, ont annoncé mardi les organisateurs. Le Pully For Noise est agendé du 23 au 25 août. Il accueillera également la Canadienne Feist, les rockers américains de Of Montreal et le duo allemand Digitalism. La programmation complète du festival sera dévoilée à la mi-mai. ATS ASSISTANCE AU SUICIDE Les Verts disent deux fois oui Les Verts vaudois recommandent d’approuver l’initiative Exit pour l’assistance au suicide et son contre-projet, soumis au peuple le 17 juin. Ils préfèrent toutefois le contre-projet. Réunis en comité cantonal mardi à huis clos, ils ont adopté l’initiative (12 oui, 5 non et 7 abst.) et le contre-projet (16 oui, 4 non et 5 abst.). En cas de double oui, les Verts pencheraient pour le contre-projet. JC AIDE AU DÉVELOPPEMENT VEVEY Les communes généreuses Sans CCT, les vendeuses contestent l’extension des horaires ARNAUD CREVOISIER La Fédération vaudoise de coopération (FEDEVACO) a reçu en 2011 plus de 2,6 millions de francs de financement public (+18%). L’organisation a pu réaliser ainsi 51 projets de développement dans 28 pays du Sud et de l’Est ainsi que 13 projets de sensibilisation en Suisse: de l’éducation à la santé, en passant par les droits humains, l’agriculture, l’épargne ou l’environnement. Le financement de projets représente plus de 83% des dépenses totales de la FEDEVACO. Les communes se sont montrées particulièrement généreuses. Leurs contributions ont dépassé pour la première fois la barre des 420 000 francs, en hausse de 33%, le reste provenant du canton et de la Confédération. Elle a pu réaliser ainsi 51 projets de développement dans 28 pays du Sud et de l’Est ainsi que 13 projets de sensibilisation en Suisse: de l’éducation à la santé, en passant par les droits humains, l’agriculture, l’épargne ou l’environnement. Le financement de projets représente plus de 83% des dépenses totales de la FEDEVACO. ATS/JC Travailler plus sans contrepartie? Cette perspective fâche les employées de la vente à Vevey, alors que l’association intercommunale Sécurité Riviera prévoit une extension des heures d’ouverture des commerces. Relayées par le syndicat UNIA, elles demandent à la municipalité de s’y opposer, étant donné l’absence de convention collective dans ce secteur. Pour cette même raison, l’exécutif veveysan avait déjà refusé de signer le règlement, qui a été adopté par les neuf autres communes affiliées à Sécurité Riviera. Il compte à présent obtenir une dérogation auprès de l’organe intercommunal. Ledit règlement étend l’ouverture en semaine à 19 h, contre 18 h 30 aujourd’hui (avec une nocturne hebdomadaire jusqu’à 20 h). En cas d’événements particuliers, il permet d’autoriser plus facilement des ouvertures prolongées. Côté syndical, on critique notamment l’absence de consultation des partenaires sociaux. Les dispositions régissant la mise sur pied d’expositions-ventes, de défilés de mode ou autres événements promotionnels sont également assouplies, avec la levée de l’interdiction de vente pendant ce type de manifestations. Alors que l’interdiction limitait de facto le nombre de ces soirées, Muriel Chenaux, responsable (salaire minimum, réglementation du temps de travail hebdomadaire, contractualisation des horaires), UNIA estime que l’adoption des directives de Sécurité Riviera «péjorerait de manière importante les conditions de travail». Syndic socialiste de Vevey, Laurent Ballif est du même avis et rappelle que la municipalité (où la gauche est majoritaire) a été dès le début acquise à la revendication des vendeuses. Elle n’a toutefois pas prise sur la question de la représentativité de la SIC. Cette dernière cherche actuellement à fédérer deux autres associations de commerçants. La municipalité de Vevey a été dès le début acquise à la revendication des vendeuses. KEYSTONE du secteur tertiaire d’UNIA, craint dès lors une multiplication des «nocturnes déguisées», notamment dans les grandes surfaces. Les employées de la vente étaient pourtant entrées en matière sur l’extension des heures d’ouvertures, à condition qu’une convention collective soit signée avec la Société des industriels et commerçants veveysans (SIC). L’an dernier, les négociations ont cependant échoué, en raison du manque de représentativité de l’association patronale. Bien que favorable à un accord, la SIC ne réunit pas suffisamment de commerçants pour signer une CCT de force obligatoire. En l’absence de protection Vu l’impasse du partenariat social, la municipalité veut agir auprès du comité directeur de Sécurité Riviera pour définir une clause lui permettant de conserver sa propre réglementation pour l’ouverture des commerces. Laurent Ballif s’appuie sur l’exemple de Montreux, qui bénéficie de dispositions particulières, en raison de son statut de zone touristique. Dans l’hypothèse d’un refus, la commune peut faire valoir son droit de veto, synonyme de «blocage complet du règlement intercommunal». «Il serait dommage que le travail de coordination des différents règlements communaux reste inachevé», considère toutefois l’édile veveysan. I