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REPUBLIQUE DU SENEGAL
N°
MEF/DPEE/DEPE
Un peuple - Un But - Une Foi
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MINISTERE DE L'ECONOMIE
ET DES FINANCES
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DIRECTION DE LA PREVISION
ET DES ETUDES ECONOMIQUES
Dakar, le 29 août 2013
COMPTE RENDU DE CONFERENCE
Objet : 13ème édition du Point Economique de la DPEE
La treizième édition du Point Economique de la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques
(DPEE) s’est tenue le mardi 27 aout 2013 à partir de 9h30mn à l’hôtel King Fahd Palace (ex Méridien Président)
de Dakar. Les thèmes, à l’ordre du jour, portant sur le secteur agricole, sont intitulés comme suit:
 « Politique agricole, productivité et croissance à moyen et long terme au Sénégal », présenté par Ms.
Alsim FALL, Baïdy Baro MBAYE et Hamat SY, chercheurs à la DPEE.
 « Subvention et politique agricole au Sénégal », présenté par M. Abdoulaye SECK, Professeur à
l’Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) de Dakar.
Le Point Economique a été présidé par M. Souleymane DIALLO, Directeur de Cabinet du Ministre de
l’Agriculture et de l’Equipement Rural qui a commencé son propos en saluant et remerciant les participants,
avant d'évoquer l'importance de la rencontre du jour. Il a ensuite passé la parole à M. Pierre NDIAYE, Directeur
de la Prévision et des Etudes Economiques qui a prononcé son mot de bienvenue, qui concerne
l'environnement économique récente du Sénégal et le thème du jour relatif à l'agriculture, et qu'il relate en ces
termes.
L’activité économique s’est redressée au second trimestre 2013. Globalement, sur les six (06) premiers mois de
l’année, l’activité économique interne a progressé de 3,6%, en dépit d’un secteur secondaire qui continue
d’enregistrer des contreperformances. Cette évolution est imputable au dynamisme de l’activité dans le secteur
tertiaire, en particulier au niveau des transports et télécommunications et des services financiers. L’inflation est
ressortie à 0,5% sur la période.
Au chapitre des échanges extérieurs, les importations en valeur ont accusé une légère baisse (-0,2 milliard) sur
le premier semestre 2013, contre une progression des exportations de 13,5%.
Au titre des finances publiques, l’exécution budgétaire au cours de la période sous-revue a été caractérisée un
déficit public sous contrôle, à la faveur d’une maîtrise des dépenses publiques, les recettes budgétaires s’étant
inscrits en retrait. Au total, le solde budgétaire global est ressorti déficitaire de 119,3 milliards contre un déficit de
82,3 milliards au premier semestre de 2012 et un objectif à fin juin fixé à 203 milliards.
La situation provisoire des institutions monétaires à fin juin 2013, comparativement à la même période en 2012,
fait ressortir une baisse de 16,7 milliards des avoirs extérieurs nets, un renforcement du crédit intérieur de 4,9%
et une progression de la masse monétaire de 1,4%.
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Sur la même période, les systèmes financiers décentralisés enregistrent une augmentation de leurs
clients/membres (+6,6%), de l’encours des dépôts (+10,2%), et de l’encours des crédits (+4,6%).
Au plan social, les données de l’enquête ménages montrent que l’eau et l’électricité sont des services
accessibles pour les ménages Dakarois (plus de 91%) tandis que 27,2% des ménages n'ont pas accès au
service d’assainissement. Au titre de la sécurité alimentaire, la proportion des ménages assurant trois repas par
jour est de 69,8% contre 29,8% qui ont accès à deux repas par jour.
Sur la base de l’évolution des indicateurs conjoncturels, l’objectif de croissance économique de 4,0% en 2013 et
de déficit public de 5,3% du PIB devraient être atteints.
Pour revenir à la thématique du jour liée à l'agriculture, il faut dire que l’agriculture reste un levier essentiel pour
relancer l’économie sénégalaise, par son potentiel de croissance, de création d’emplois, et ses effets
d’entraînement très importants sur les autres secteurs de l’économie nationale. Cependant, force est de
constater que malgré les efforts soutenus de l’Etat en matière d’aménagements hydro-agricoles, de forages, de
bassins de rétention et de distribution d’intrants (semences et engrais), l’agriculture sénégalaise a connu bien des
difficultés liées à une faible productivité des facteurs et à une production très fluctuante. La faible productivité que
l’agriculture transmet au reste de l’économie entraine une absorption très lente de la main d’œuvre excédentaire
dans les zones rurales, génère une hausse des inégalités de revenus et perpétue les déficits publics. Le nouveau
modèle appelle en milieu rural des initiatives sur plusieurs fronts : maximiser la contribution à la croissance des
secteurs moteurs existants ou en émergence, assurer la sécurité alimentaire, et promouvoir une croissance
économique locale tirée par l’investissement privé et les exportations.
Ensuite, la parole a été donnée aux présentateurs dont les travaux sont résumés comme suit.
La première présentation a trait à la politique agricole et à son impact sur la croissance, via un accroissement de
sa productivité. L’agriculture 1 sénégalaise reste peu productive au regard des contre-performances qu’elle a
enregistrées depuis des décennies. Cette étude cherche à évaluer puis à analyser les effets de la politique
agricole actuelle du Sénégal sur la productivité et la croissance. En particulier, elle se focalise sur les nouveaux
projets et programmes inscrits dans le Programme Triennal d'Investissements Publics (PTIP) dont le coût
budgétaire est estimé à 126 milliards de FCFA. Pour ce faire, un modèle d’équilibre général calculable orienté au
secteur agricole a été utilisé. Les résultats indiquent que la mise en œuvre de cette nouvelle politique agricole
devrait susciter un accroissement annuel moyen de 10,7% de l’activité agricole sur la période 2014-2023.
Cependant, ces performances pourraient être réduites de moitié si les dépenses d’investissement devenaient
inefficaces ou si le mécanisme de suivi et d’entretien des investissements était défaillant.
Le second exposé concerne l'impact de la subvention publique sur la productivité agricole. Au Sénégal, environ
deux-tiers de la main d’œuvre produit 14,8 % de la richesse nationale. Telle est la problématique générale de la
faible productivité dans le secteur de l’agriculture2 sénégalaise où le travailleur moyen est plus de 10 fois moins
productif que le travailleur des autres secteurs de l’économie. Ce secteur dont l’amélioration de la performance
1
2
Il s'agit de l'agriculture au sens strict.
il s'agit de l'agriculture au sens large, incluant l'élevage, la pêche et l'exploitation forestière
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productive pourrait sans conteste contribuer de façon inégalée à la dynamique d’ensemble de l’activité
économique et améliorer durablement les conditions de vie des populations. Les gouvernements successifs
semblent avoir bien compris ces enjeux du développement agricole qui pourrait passer par une hausse de la
productivité. Les moyens financiers importants qui ont été mobilisés depuis 2004 ont pour l’essentiel servi à
assurer aux exploitants agricoles la disponibilité d’intrants agricoles d’une part et des conditions d’écoulement
des récoltes très avantageuses. A partir de données d’enquêtes collectées dans la zone agro-écologique de la
Vallée du Fleuve Sénégal au mois de juin 2013, le présent travail apporte une réponse qui n’est pas favorable :
les subventions à l’engrais n’ont pas contribué à améliorer de façon significative la productivité agricole, que cette
dernière soit entendue dans le sens de la capacité des exploitants à atteindre le maximum de production à partir
d’une combinaison donnée d’intrants (efficacité technique) ou qu’elle soit comprise dans le sens de la réalisation
d’un niveau donné de production agricole à moindre coût (efficacité allocative). Pire encore, la subvention
n’apparait pas comme un discriminant significatif en termes de productivité quelque soit le niveau de couverture
du prix de l’engrais.
A la suite de la présentation, le Président a résumé les propos des deux présentateurs, avant d'inviter les
participants à réagir aux exposés. Les commentaires et contributions concernent les points suivants.
 Il est important que les experts du secteur agricole, notamment ceux de la Direction de l'Analyse, de la
Prévision et des Statistiques Agricoles (DAPSA), soient associés à l'élaboration de documents ayant
trait à l'agriculture.
 Les ressources humaines constituent le facteur le plus important pour améliorer la productivité agricole.
En effet, le Sénégal est un pays à tradition agricole mais paradoxalement, il y a absence de formation
des agriculteurs.
 L’idée de retenir les jeunes ruraux dans le monde rural semble plus pertinent que celle de transférer les
jeunes urbains vers le milieu rural.
 L’industrie doit créer des activités productrices au service de l’agriculture.
 Un accent particulier doit être mis sur les éléments fertilisant les terres et l'Etat doit veiller à ce que le
coût des intrants soit inférieur aux revenus des agriculteurs.
 Le FONGIP (Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires) n'est pas entièrement consacré au
secteur agricole.
 Les actions gouvernementales destinées à développer le secteur agricole doivent, à l'image du riz et de
l'arachide, tenir compte également des produits horticoles dont les fonds alloués sont jugés faibles.
 Le choix de la vallée pour analyser l'efficacité de la subvention agricole au Sénégal est réducteur dans
la mesure où les autres zones agro-écologiques ont également leurs spécificités.
 Il est nécessaire que les présentations des éditions de point économique fassent l'objet de note
d'orientation.
 Les projets et programmes agricoles du PTIP sont ne sont pas exhaustifs car des programmes comme
ceux de la Casamance ne sont pas pris en compte. Le plan quinquennal ainsi que les prospectives
n'existent plus.
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 Pour plus de détails concernant le WAPP 3-Phase 2 du PTIP, il est important de se référer au WAPPPhase 1.
 Des mesures doivent être prises pour le passage d'une agriculture saisonnière à une agriculture
annuelle.
 A l'instar de l'accès au crédit modélisé dans la première présentation, il serait également intéressant
d'analyser l'accès au foncier.
 L'utilisation des prix relatifs dans les Modèles d'Equilibre Général Calculable (MEGC) est limité et doit
être complétée par l'élasticité de la croissance par rapport aux dépenses publiques.
 La main d'œuvre agricole relatée dans les documents est de l'ordre de 70% tandis que les comptes
nationaux l'évaluent à un peu plus de 50%.
 Une division fonctionnelle des programmes permettrait de faire ressortir certains sous-programmes.
A la suite de ces interventions, le Président de séance a repassé la parole aux présentateurs pour des éléments
de réponses.
M. Alsim FALL s'est d'abord réjoui de la présence d'experts du secteur agricole ainsi que de la pertinence des
interventions qui montre l'intérêt que suscite le sujet. Il a précisé que le PTIP est la source de données la plus
exhaustive qui soit disponible. Concernant le FONGIP, M. FALL a bien précisé que, dans le PTIP, 15 milliards
sont allouées à l'agriculture au sens strict. Il a ensuite indiqué l'existence d'une multitude de documents de
politique agricole qui pourraient rendre difficile son exécution.
M. Abdoulaye SECK a remercié la DPEE de l'organisation de la rencontre qui constitue un cadre d'échanges et
de réflexions très intéressant. Il a évoqué la nécessité de trouver des résultats provocateurs pour alimenter le
débat. En effet, il considère qu'il n'y a pas d'intérêt de trouver des choses déjà connues et que le suspens
proviendrait de résultats qui attirent l'attention. M. SECK a reconnu la limite d'avoir focalisé l'étude dans la vallée.
Il a enfin souhaité que les éditions de point économique soient plus fréquentes et que le milieu universitaire soit
mieux représenté.
Après l’intervention du présentateur, M. NDIAYE a remercié, au nom de la DPEE, l’ensemble des participants et
a rappelé que les présentations des éditions futures de point économique sont ouvertes à tous ceux qui voudront
faire des contributions. Il a déclaré que la prochaine édition portera sur les questions de productivité agricole et
pauvreté.
Le Président de séance a réitéré ses remerciements à l’assistance avant de clôturer la séance à 13h25mns.
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