Rencontres filire bois

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Rencontres filire bois
Utilisateurs - Aspects Economiques
Contribution économique de l’industrie du bois
dans le domaine de la construction
Le rachat de l’entreprise Dubois Construct par Vincent et Philippe Jonckheere est l’histoire
d’une folie ! Mais quelle belle folie que celle-là ! L’entreprise Dubois Construct au passé
glorieux, située à Trazegnies, produisait des charpentes à connecteurs et poutres techniques.
En 2000, la société est reprise par la S.A. Jonckheere., concurrent de longue date.
Développer la machine, valoriser les qualités de son personnel, étoffer l’offre à la clientèle,
étaient les ambitions de cette opération.
Même si ce ne fut pas facile au départ, en raison d’une période conjoncturelle peu favorable,
dès 2003, l’entreprise affiche un résultat d’exploitation positif, des charges financières
réduites et une gestion du stock maîtrisée.
L’entreprise disposant désormais d’un large éventail de matériaux techniques à base de bois
(poutre NailWeb, poutre de plancher Trus Joist, poutre Kerto, poutre Lamellé Collé,…) peut
optimaliser les solutions proposées au client. Un bureau de devis pour établir les offres, des
technico-commerciaux pour convaincre les clients, un bureau d’études pour calculer et
dessiner les structures et des ouvriers pour les fabriquer à heure et à temps en font une
entreprise bien huilée et de plus en plus performante.
En 2004, l’entreprise se forge une identité forte. Un nouveau nom « DUBOIS.WOOD », un
nouveau logo, une définition « WOOD STRUCTURES » où l’activité est concentrée sur la
valeur ajoutée, c’est-à-dire sur l’ingénierie, le calcul, des éléments de structure mis sur le
marché et un nouveau slogan : « OPTIMAL SOLUTIONS FOR ALL WOOD
STRUCTURES » illustrant la diversité de l’offre permettant de répondre au mieux aux
besoins du client.
Fin 2004 marque l’envol de DUBOIS.WOOD. Alors que des projets de reconstruction des
ateliers devenus obsolètes sont prévus, l’opportunité d’une nouvelle et spatieuse implantation
à Pâturages (à 40 km de Trazegnies) se présente : 7000 m2 d’ateliers parfaitement agencés,
sur un terrain de plus de 5 hectares. L’investissement en bâtiment et en équipement de 2mio
d’€ permettra d’augmenter la capacité de production, le stockage et de développer une
nouvelle activité : la fabrication de murs en ossature bois.
L’utilisation des produits en bois dans la construction présente de nombreux avantages sur le
plan économique : qu’il s’agisse de valoriser nos propres richesses, de contribuer au
développement rural (valeur ajoutée, investissement, emploi, exportation) ou de stimuler
l’utilisation d’un matériau renouvelable, peu énergivore, recyclable et valorisable en fin de vie
sous forme d’énergie…renouvelable.
Pour le consommateur également, les arguments en faveur de la construction bois ne
manquent pas : rapidité d’exécution, moindre frais pour les fondations, mode constructif
permettant d’optimiser l’isolation et d’économiser sur sa facture d’énergie, très longtemps et
ce à un moment où la valeur immobilière est de plus en plus conditionné par la performance
énergétique.
Et pourtant, il reste énormément de progrès à faire tant chez les constructeurs traditionnels
que les prescripteurs pour changer les mentalités et bousculer des habitudes bien ancrées. Les
maisons à petit budget, répétitives et commandées pour des lotissements (maisons sociales,
maisons de loisirs) négligent complètement le bois. En France, en Hollande, en Ecosse on
avance ! En Wallonie, il semble qu’à l’impulsion du ministre du logement, de l’énergie et du
développement territorial on veuille changer la situation.
A suivre…
V. JONCKHEERE - DUBOIS.WOOD
Utilisateurs - Aspects Environnementaux
La construction en bois : un atout écologique?
Comme l’énergie la plus durable est celle qui n’est pas utilisée, le bâtiment le plus écologique
est celui qui ne se construit pas. Le fait de construire se fait toujours au détriment de
l’environnement. Mais habiter, se protéger, est un besoin vital. Comment donc répondre à ce
besoin en limitant les « dégâts », l’impact sur l’environnement ?
C’est la diminution des émissions de gaz à effet de serre, pour préserver durablement la
stabilité climatique, comme la réduction des besoins en énergies [primaires] fossiles non
renouvelables, qui se situent au centre des préoccupations environnementalistes. Ceci aussi
bien pour la consommation énergétique pendant l’utilisation du bâtiment que pour la mise en
œuvre et les matériaux de construction.
D’une part il s’agit de réaliser des bâtiments à faible, voir très faible consommation d’énergie.
Par sa fonction isolante et sa facilité constructive de mettre en oeuvre de très fortes épaisseurs
d’isolations, la construction en bois favorise la réalisation des maisons basse énergie.
D’autre part l’analyse du cycle de vie du bois et des matériaux de constructions à base de bois
démontrent que le bois est LE matériau de construction renouvelable par excellence. Car il est
de l’énergie solaire accumulée et un fixateur de carbone au niveau planétaire.
Le bilan écologique du bois « du berceau jusqu’au lit de mort » met en évidence ces multiples
avantages, qui commencent par le phénomène de puits de carbone lors de sa croissance,
jusqu’à son utilisation énergétique en fin de vie utile, en passant par différentes étapes de
transformations et de recyclages.
C’est cette grande capacité de transformation et de recyclage, qui vise à réintégrer les flux des
matières dans le cycle de la nature, qui rend le bois particulièrement performant comme
matériau de construction durable. Dans cette optique, si nous visons la maison entièrement
recyclable, l’utilisation du bois devient une évidence. Autrement dit : Une maison entièrement
recyclable peut être considérée comme un « tas de compost » temporairement habitable.
O. Henz, Architecte, bureau FHW
Utilisateurs - Aspects Sociaux
La filière Papier :
Perception sociétale et enjeux de communication
Pas toujours considérée comme telle, l’industrie du papier constitue cependant bien un des
maillons de la filière bois. Dans le cadre de la journée d’études sur cette filière, un exposé
présentera les problèmes de perception que rencontre l’industrie du papier et ses secteurs aval,
au niveau du grand public. Sur base du constat réalisé par un expert en communication, la
filière papier s’est structurée et a développé un plan de communication visant à corriger les
idées reçues et les slogans désinformateurs. Il s’agit d’un travail de longue haleine et il
convient par conséquent de bien définir les messages à faire passer et le public cible choisi.
Une initiative identique pourrait être prise par l’ensemble de la filière bois pour valoriser son
image externe.
dr.ir. Firmin FRANCOIS
Directeur Général de Cobelpa, Président du Paper Chain Forum, Président de
Woodnet, Membre du conseil d’administration de la FEB.
Transformateurs - Aspects Economiques
L’évolution des activités et services
en scierie de bois résineux
Le secteur de la première transformation a connu ces vingt dernières années une évolution
technologique rapide et exponentielle. Les scieries ont dû s’y adapter et parallèlement à ce
phénomène, elles se sont orientées vers de nouvelles tâches destinées à valoriser leur
production.
Ces activités nouvelles sont, entre autres, le séchage, la valorisation énergétique des produits
connexes, le triage de qualité, le rabotage, le profilage, le lamellé-collé, l’usinage, le service et
le partenariat avec les utilisateurs.
Cette multiplicité dans les activités des scieries ne s’accompagne pourtant pas d’une
croissance des prix. En effet, depuis une vingtaine d’années on ne constate que peu de
variation dans le prix de vente des sciages.
Les prix et les activités en scieries sont étroitement conditionnés par un contexte de rude
concurrence avec les pays scandinaves, de l’Est ainsi que la Russie. Cette concurrence se fait
tant au niveau du prix de la matière première qu’au niveau social.
Si nos entreprises veulent survivre dans un tel contexte, elles sont obligées d’oser, de prendre
des risques et … d’investir !
W. HOFFMANN, adm. dél. Hoffmann Trade S.A
Transformateurs - Aspects Environnementaux
L’industrie du panneau à base de bois,
un acteur du développement durable.
La spécificité du secteur dans le cycle du bois
L’industrie du panneau, dont le plus grand représentant en Région wallonne est l’entreprise
Spanolux, occupe une place particulière au sein de la filière bois.
En effet, dans le cadre du cycle du bois
l’industrie du panneau valorise sous
forme de produits durables les produits
connexes des autres industries du bois
(sciures, copeaux, plaquettes) et les bois
de premières éclaircies de l’exploitation
forestières qui ne trouvent pas
nécessairement d’autres affectations.
L’industrie du panneau contribue
également dans certains cas au recyclage
de résidus de bois propres provenant de
produits usagés.
Par ce rôle de recyclage et d’optimisation dans l’utilisation des ressources naturelles,
l’industrie du panneau réalise un produit noble, largement utilisés dans de nombreuses
applications (meubles, décoration, construction, revêtement de sol,…), assurant durablement
le stockage de carbone dans le bois en évitant ainsi le piège de la simple valorisation
énergétique ou l’abandon sur site de la matière première.
Développement durable
Sur le plan du développement durable, l’industrie du panneau concilie un apport
important sur le plan économique, social et sur le plan environnemental.
très
Sur le plan environnemental, les contributions de l’industrie du panneau sont multiples :
o Utilisation d’une matière première renouvelable, une ressource naturelle locale, gérée
durablement
o Contribution au stockage du CO2 dans des produits et prolongation de l’effet positif
« puit de carbone »
o Maximisation de la valorisation de la matière première au sein de la filière bois
o Contribution au recyclage des produits usagés (échelle de Lansink)
o Utilisation importante des énergies renouvelables
o Amélioration constante de l’efficience énergétique
o Industrie comparativement moins intensive en énergie par rapport à d’autres types de
matériaux
L’attention aux enjeux environnementaux se traduit également par un contrôle important en
terme de qualité (notamment au niveau des produits, répondants aux normes européennes les
plus strictes), d’environnement et de sécurité.
Signalons à ce sujet l’initiative de gestion intégrée menée par Spanolux à travers sa triple
certification ISO9001, ISO14001, OHSAS18001.
D. Bourgueil, responsable Qualité Environnement Spanolux
Transformateurs - Aspects Sociaux
La situation de la filière bois en Wallonie
et l’aspect formation
1) Comment se présente la filière bois en Wallonie ?
Si l’on ne prend en considération que les entreprises ayant un lien direct avec l’exploitation et
la transformation du matériau bois, l’on peut estimer que plus de 3.795 entreprises wallonnes
fournissent du travail à plus de 12.286 personnes.
Le tableau ci-après présente le détail de la filière bois en Wallonie
Nombre de salariés (*)
Nombre d’entreprises
(*)
Secteur des menuiseries (**)
4.529
1.174
Secteur des exploitants forestiers
Secteur des scieries
Secteur des négociants en bois
Secteur papetier
Secteur de l’Industrie Transformatrice
du Bois et de l’Ameublement
TOTAL
395
903
632
2.564
108
108
75
7
3.621
642
12.286
3795
Secteurs
(*) Chiffres en provenance de différentes sources d’informations (ONSS, Fonds de Sécurité et d’Existence,
banque de données). Ne sont pas comptabilisés les indépendants et aidants.
(**) Ne sont comptabilisées que les entreprises spécialisées « dans l’usage du matériau bois »
Il est évident que ces chiffres sont plus importants, si l’on tient compte des emplois indirects
comme le transport, les fournisseurs de machines et services. Si au cours des 10 dernières
années, l’ensemble du secteur bois a connu une diminution du nombre d’entreprises, il faut
souligner que le secteur de l’Industrie Transformatrice du Bois et de l’Ameublement est,
contrairement aux autres, le seul secteur à avoir connu une augmentation de l’emploi de près
de 14 %.
Indéniablement, le secteur bois est un secteur qui compte en Wallonie et qui devrait faire
l’objet d’une attention plus soutenue de la part des pouvoirs politiques wallons et en
particulier vis-à-vis des organismes sectoriels.
2) Que fait le secteur au niveau de la formation pour les maisons en bois ?
Depuis plusieurs années le secteur a, via son centre de formation sectoriel « Centre de
Formation Bois », mis en place une série de collaborations afin d’améliorer la formation dans
le domaine particulier de la construction en bois.
C’est ainsi que le secteur soutient depuis le début, l’initiative de la formation postuniversitaire de l’UCL « Le bois dans la construction ». Cette formation à destination,
d’architectes déjà diplômés, a pour objectif principal de dispenser une connaissance du
matériau bois et de son utilisation au sein de la construction.
Le Centre de Formation Bois a également participé aux travaux de la CCPQ (Commission
Communautaire des Professions et des Qualifications) pour la rédaction du profil de métier du
technicien en construction d’immeubles en bois. Ce profil étant destiné à la mise en place
d’une 7ème année de qualification technique au sein des établissements scolaires.
En ce qui concerne plus particulièrement le monde du travail, nous pouvons citer de façon
non exhaustive, la mise en place de modules de formation à destination des professionnels et
demandeurs d’emploi.
Ces modules de formation ainsi que les référentiels qui les accompagnent sont le résultat
d’une étroite collaboration entre le Centre de Formation Bois et le Centre de Compétence
Wallonie-Bois.
Exemples de modules à destination des demandeurs
d’emploi :
o Monteur de maisons à ossature bois
o Technicien de fabrication en atelier
o Exemples de modules à destination des
professionnels :
o La conception et le dimensionnement d’un
ouvrage
o La fabrication des parois verticales
o Le placement des parements extérieurs
M. Georges, Coordinateur Centre de Formation Bois
Mobilisation du bois : Aspects économiques
Le commerce de bois
X Comment ont évolué, au cours des récentes années, les types de produits vendus et leurs
prix ?
L’évolution des types de produits vendus est déterminée par un certain nombre de tendances
lourdes, assez lourdes sans doute pour être extrapolables à d’autres entreprises de négoce que
Méry Bois. Ces tendances sont les suivantes :
1.
Développement des panneaux à base de bois, en particulier du MDF - pour l’industrie
du meuble - et de l’OSB - qui se substitue progressivement au panneau de particules et
au multiplex dans la construction.
2.
Développement de la terrasse en bois, domaine dans lequel dominent actuellement les
essences en provenance d’Amérique du Sud.
3.
Développement du bardage en bois.
4.
Progression du parquet massif, partiellement au détriment du contrecollé.
5.
Développement de la construction bois, domaine au sein duquel les extensions /
rénovations occupent une place importante.
Il faut en outre souligner, d’une manière générale, un accroissement de la vente des produits
finis, prêts à la pose (portes, parquets, lambris…). Une maîtrise insuffisante des techniques
nouvelles constitue cependant un frein à d’autres développements (assemblage, préservation,
bois reconstitué…).
En ce qui concerne les prix, les récentes années ont essentiellement vu la marge bénéficiaire
s’éroder, ce qui a provoqué une concentration des efforts sur des produits à plus haute valeur
ajoutée (produits finis, service au client).
Y Dans quelle mesure le commerce de bois adhère-t-il aux principes du développement
durable (problèmes des certifications, de l’illegal logging) ?
La certification forestière fait maintenant l’objet d’un intérêt croissant qui se concrétise par
une demande naissante, particulièrement dans les travaux publics. Il existe toutefois une
grande confusion à ce propos dans l’esprit du client, qui confond souvent certificats, labels,
normes et autres agréments techniques et les assimile tous à des garanties de qualité.
L’intérêt et la demande pour les bois certifiés devraient être renforcés très prochainement par
la circulaire TOBBACK, qui est d’application depuis le 18 mars et qui enjoint de n’utiliser, dans
le domaine public, que des bois certifiés FSC ou PEFC. Il est permis de se demander si l’offre
pourra suivre la demande.
En ce qui concerne l’exploitation illégale, les négociants membres des fédérations belge et
européenne adhèrent à un code de conduite par lequel ils s’engagent notamment à pratiquer
une politique d’achat responsable (plan d’action européen FLEGT).
M. Léon MALMÉDY. Administrateur délégué de MÉRY BOIS. Vice-président de la
Fédération Nationale des Négociants en Bois.
Mobilisation du bois – Aspects Ecologiques.
Exploitation forestière et gestion durable
L’exploitation forestière
Ce secteur comprend les activités suivantes : estimation et achat de bois sur pied ou abattus,
abattage, ébranchage, façonnages divers, débardage et transport de bois vers les industries de
la transformation du bois.
L’exploitation forestière et la gestion durable des forêts ?
Monsieur André Hubert présentera le rôle essentiel de l’exploitation forestière dans le cadre
de la gestion durable des forêts et de sa multifonctionnalité.
L’exploitant forestier participe à la fonction économique de la forêt, notamment en
rémunérant les propriétaires par l’achat de bois et en fournissant les entreprises de la
transformation du bois en matière première.
Il remplit également une fonction sociale par l’emploi d’une main d’œuvre rurale.
L’exploitant forestier participe également à l’entretien de la forêt nécessaire à l’accueil du
public et à la formation du paysage régional.
Enfin, l’exploitation joue un rôle écologique par la régénération de la forêt et la fixation du
CO2. L’exploitant s’engage également à respecter le milieu naturel dans lequel il travaille par
le respect du cahier des charges en vigueur lors de l’achat d’une coupe de bois, par
l’utilisation d’engins adaptés, par une organisation de chantier idéale, … Dans ce cadre, il est
à noter, que le secteur est demandeur d’une reconnaissance de la profession et que
FEDEMAR a dernièrement rédigé une charte de bonne pratique en exploitation forestière.
Mécanisation forestière en faveur d’une meilleure rentabilité et du respect de
l’environnement
Suite à un manque de main d’œuvre et à une augmentation du coût de cette dernière, la
mécanisation forestière s’est fortement développée depuis une quinzaine d’années en
Belgique. La mécanisation a ainsi permis d’augmenter la rentabilité des entreprises et
d’améliorer les conditions de travail difficiles des ouvriers.
Malgré l’utilisation d’engins lourds et encombrants dans ses débuts, la mécanisation forestière
s’est progressivement adaptée à une utilisation en milieu forestier. Les engins modernes sont
de plus en plus légers et maniables.
A. Hubert, SPRL André Hubert, et vice-président de FEDEMAR.
Mobilisation du bois – aspects sociaux.
Les enjeux de la mobilisation du bois
et le contexte de concurrence.
Le secteur de l’exploitation forestière doit continuellement faire face à une demande en
matière première très diversifiée de la part des entreprises de la transformation du bois :
•
•
•
•
•
Tranchage-déroulage : besoin de bois de différentes essences et de très grande qualité ;
Scieries : bois de bonne qualité, différentes essences et différentes longueurs ;
Chantiers de découpe : généralement petits bois résineux de bonne qualité ;
Industries de la pâte à papier et de la trituration : grandes quantités de bois de
différentes essences en courtes longueurs.
Nouveau : Bois Energie
L’exploitant forestier doit donc pouvoir estimer la valeur de chaque partie d’un arbre et
débiter ce dernier afin de le valoriser au mieux.
L’utilisation d’une main d’œuvre qualifiée est donc indispensable pour valoriser au mieux la
matière première qu’est le bois (rentabilité maximale) mais aussi pour utiliser les engins de
l’exploitation forestière qui sont de plus en plus spécifiques. L’utilisation d’une main d’œuvre
qualifiée permet également de préserver au mieux le milieu naturel dans lequel l’exploitant
forestier travaille.
C’est pour ces raisons que le Centre de Compétence Wallonie Bois s’est associé au CFPPA de
Saint-Laurent (Charleville-Mézières, France) afin de dispenser une formation de qualité pour
les bûcherons et conducteurs d’engins d’exploitation forestière pour la Wallonie.
Pierre NOE, Professeur de technique d’aménagement de l’espace.
Responsable de formation au Centre de Formation Professionnelle et de Promotion
Agricole et Forestier de Saint-Laurent depuis 1980.
Production du Bois - Aspects Economiques
La forêt Wallonne : son importance, son évolution et sa
structure.
A la question posée « L’utilisation du bois se fait-elle au détriment de la Forêt ? », Luc
PICARD, Chef de Cantonnement DGRNE/DNF répond clairement que NON, chez nous et
actuellement en tout cas.
Il le démontre tant par les outils dont dispose le forestier à savoir : le Code forestier, le plan
d’aménagement des forêts, les diverses Lois, que par les moyens dont il dispose ( tableaux
d’exploitation, les différents travaux dont principalement l’effort de rajeunissement, les
inventaires, etc … ).
L’objectif fondamental du forestier est de créer et de gérer une forêt équilibrée et durable, en
adéquation avec le milieu naturel et son évolution, tout en répondant aux besoins de notre
société en bois et autres produits de la forêt, en richesse et en création d’emplois.
L. PICARD : 1er Attaché à la D.N.F. – D.G.R.N.E. – R.W. Chef de Cantonnement à
Beauraing
Production du Bois - Aspects Environnementaux
La certification forestière,
un outil pour promouvoir la gestion durable des forêts,
un outil pour promouvoir le matériau bois
La gestion forestière durable est une gestion qui se veut économiquement viable, respectueuse
de l'environnement et socialement bénéfique. Cette gestion est basée sur des critères définis
au niveau international et reconnus par la société.
La certification forestière est un système qui garantit au consommateur que les produits en
bois ou à base de bois portant sur leur emballage un label reconnu de certification forestière
ont pour origine des forêts gérées durablement. Ce système utilise le pouvoir d’achat du
consommateur pour pousser les propriétaires forestiers à intégrer la durabilité dans leur
gestion forestière.
Les garanties sont données par des organismes de certification indépendants et accrédités. Ces
organismes vérifient sur le terrain que (1) les propriétaires forestiers qui vendent des grumes
labellisées respectent les règles de bonne gestion forestière, et que (2) les entreprises de la
filière bois engagées dans la certification forestière contrôlent les flux de bois labellisés
entrant et sortant de leur chaîne de transformation.
Les surfaces forestières mondiales actuellement certifiées représentent 250 millions
d’hectares, soit 7 % des forêts dans le monde. Un tiers des forêts certifiées se situe en Europe.
Il existe deux grands systèmes internationaux de certification forestière : le PEFC (69 % des
superficies mondiales certifiées) et le FSC (24 %).
En Belgique, 36 % des surfaces forestières sont certifiées PEFC (uniquement en Wallonie), et
1 % certifiées FSC (uniquement en Flandre et à Bruxelles). Plus de 100 entreprises belges de
la filière forêt-bois ont aujourd’hui mis en place une chaîne de contrôle leur permettant de
transformer et de vendre du bois sous les labels PEFC et/ou FSC.
Grâce à la certification forestière, le matériau bois, connu pour ses qualités mécaniques,
accoustiques, esthétiques, et isolantes, est dorénavant garanti « renouvelable ». La
certification forestière devient ainsi un moyen de promouvoir le matériau bois comme
matériau de construction écologique par excellence.
La certification forestière, pour l’avenir de nos forêts, pour l’image du bois !
G. Reinbold, Responsable PEFC à la SRFB
Production du Bois - Aspects Sociaux
Quelles sont les perspectives de l’UE concernant les
aspects multifonctionnels de la forêt européenne: forêts
sociales, récréatives et périurbaines ?
Bien que l’UE n'ait pas une politique forestière explicite, un certain nombre de politiques et
d’initiatives de l’UE touchent les forêts et la sylviculture en raison de leur caractère horizontal
ou territorial. La cohérence de ces politiques est garantie par la Stratégie Forestière de l’UE
définie et adoptée en 1998 qui se base sur les principes de la multifonctionnalité et la gestion
forestière durable. Malgré ces principes, la dimension sociale de la multifonctionnalité des
forêts reste en recul, notamment en raison de l’absence d’une vraie politique sociale au niveau
européen et de la proéminence des politiques économiques et environnementales (stratégies
de Lisbonne et de Göteborg). La dimension sociale la plus évidente actuellement supportée
par l’UE dans le domaine forestier est la contribution des forêts au développement rural.
La réalisation d’un Plan d’Action Forestier annoncé en mars 2005 par le Conseil Européen
ouvre des nouvelles pistes. La vision exprimée dans ce contexte par un groupe d’experts,
intitulée « Forêts pour la société : sylviculture multifonctionnelle à long terme assurant des
besoins sociaux », montre l’importance de la dimension sociale. Les nouvelles mesures en
cours d’élaboration dans ce plan d’action seront avant tout basées sur les technologies de
l’information et de la communication et devraient permettre une meilleure reconnaissance de
la dimension sociale des forêts par une société aux valeurs changeantes.
Frank Wolter, Directeur Adjoint de l’Administration des eaux et des forêts du Luxembourg