Pistes pédagogiques Delaunay
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Pistes pédagogiques Delaunay
« A pied d’œuvres » Sonia Delaunay (1885-1979) - Pierrots lunaires 1973 Classe de CE2 Ecole La Campagne Revin (Melle Julie Herlem) Biographie : Née en 1885 en Ukraine. Sonia Stern-Terk est une artiste peintre française d’origine Russe. En 1910 Elle épouse Robert Delaunay, peintre français, et poursuit avec lui ses recherches sur la couleur pure particulièrement dans le domaine abstrait. En 1913, elle illustre le « premier livre simultané » « Prose du transsibérien » avec le poète Blaise Cendrars. C’est la première application de l’abstraction dans le domaine décoratif. Elle développe ses idées originales dans l’ameublement, le tissu, le théâtre, la mode, etc. Son influence fut prépondérante sur la haute couture et le décor quotidien de l’entre-deux guerres. Elle meurt à Paris en 1979. L’œuvre : Très tôt, elle pense introduire le principe des contrastes simultanés (voir ci-dessous) dans sa peinture mais également dans les domaines de la mode, de l’illustration, de la reliure, de la décoration et de la publicité. Entre 1918 et 1930 elle s’intéresse particulièrement au théâtre et à la danse et ouvre en 1925 une « boutique simultanée ». A partir de 1930, elle se consacre à nouveau plus à la peinture, réalise de grandes peintures murales à l’Exposition internationale de 1937. Elle continue tout au long des années d’après guerre à peindre des Rythmes colorés où le motif circulaire domine. En 1960 est édité son jeu de cartes simultané. Elle demeure très active dans les arts appliqués : vitraux dans l’église de Saux dans le Quercy, création de mosaïques, de tapisseries et de tapis, décoration de vaisselle ; publication en 1969 de son Alphabet sur lequel elle travaillait depuis 1947. Son œuvre s’exprime principalement à travers le mouvement et la couleur. Autobiographie : « Nous irons jusqu’au soleil » Sonia Delaunay1979 Propositions de travail : Faire l’inventaire des couleurs, les différents modes d’applications et leurs effets – Faire des essais picturaux pour essayer de retrouver les façons d’obtenir ces effets. Faire l’inventaire des formes utilisées par l’artiste – faire dessiner au crayon et à main levée des compositions en n’utilisant que des rectangles, carrés et quarts de cercle. Les mettre en couleur et/ou échanger les dessins entre élèves pour les mettre en couleur. Préparer des papiers de dessins au format des différents rectangles et quart de cercles du tableau (24 pièces). Distribuez une forme à chaque élève, il devra la mettre en couleur (le choix lui appartient) – Reconstituer le tableau en respectant sa composition – comparez les deux versions. – Réinventer une composition en disposant les fragments différemment. Tracer des réseaux de lignes s’entrecroisant – sélectionner des formes puis les peindre en respectant le contraste de complémentaires et le contraste de simultanéité (voir ci-dessous) Travail sur des supports différents - Rechercher des objets ou des matériaux sur lesquels on pourrait peindre en utilisant les formes et les couleurs de Sonia Delaunay –ex : chaise, boite, bouteille, livre, chaussure, vêtement… Etablir des correspondance entre les formes /couleurs et des sons – Sélectionner des sons (musiques ou bruits) - Utiliser la peinture comme partition. Possibilité d’utiliser d’autres œuvres de Sonia ou Robert Delaunay pour prolonger cet exercice. Mettre en relation peinture et poésie – En prenant comme exemple le poème peinture « Prose du Transsibérien » de Sonia Delaunay et Blaise Cendrars. Proposer un travail simultané entre deux élèves – à partir d’une poésie créée ou empruntée – un élève peint tandis que l’autre écrit - utiliser des outils particuliers pour écrire, pinceaux, calames, plumes…afin d’obtenir un aspect plus calligraphique. Comparer avec d’autres œuvres de l’artiste : Rythmes 1938 Composition 1954 Prismes électriques 1914 Cartes à jouer 1960 voiture Matra peinte par Sonia Delaunay 1967 Alphabet veste projets pour châles Blaise Cendrars (1887-1961). Sonia Delaunay (1885-1979). La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France.. Paris 1913. (2 mètres de long sur 36 cm de large) En ce temps-là, j'étais en mon adolescence J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance J'étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance J'étais à Moscou dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours Car mon adolescence était si ardente et si folle Que mon coeur tour à tour brûlait comme le temple d'Ephèse ou comme la Place Rouge de Moscou quand le soleil se couche. Et mes yeux éclairaient des voies anciennes. Et j'étais déjà si mauvais poète Que je ne savais pas aller jusqu'au bout. Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare croustillé d'or, Avec les grandes amandes des cathédrales, toutes blanches Et l'or mielleux des cloches... Un vieux moine me lisait la légende de Novgorode J'avais soif Et je déchiffrais des caractères cunéiformes Puis, tout à coup, les pigeons du Saint-Esprit s'envolaient sur la place Et mes mains s'envolaient aussi avec des bruissements d'albatros Et ceci, c'était les dernières réminiscences Du dernier jour Du tout dernier voyage Et de la mer. Premiers vers du poème de Blaise Cendrars. -----------------------------------------Comparer avec des œuvres d’autres artistes : Franz Kupka disques de Newton 1912 Disques de Newton 1913 Fernand Léger Le Remorqueur 1920 Robert Delaunay contrastes simultanés : soleil et lune 1913 Disques 1930 La joie de vivre 1920 Les contrastes de la couleur Le contraste des complémentaires : On désigne par le nom de complémentaires, deux couleurs pigmentaires dont le mélange donne un gris. Ces couleurs se trouvent diamétralement opposées sur le cercle chromatique. Les couleurs complémentaires s'intensifient réciproquement pour parvenir à l'effet de couleur et de lumière à son maximum mais leur mélange les détruit et produit des gris colorés. Si nous décomposons les couples de couleurs complémentaires, nous constatons qu'elles contiennent les couleurs fondamentales ou primaires, c'est-à-dire le bleu, le rouge et le jaune. Les couples de complémentaires sont : jaune opposé au violet (rouge+bleu), bleu opposé au orange (jaune+rouge), rouge opposé au vert (jaune+bleu) Le contraste simultané : Notre oeil exige, pour une couleur donnée, sa complémentaire et la produit si on ne la lui donne pas. Lorsque, par exemple, nous voyons un carré rouge, l'oeil complète par du vert (jaune et bleu) et crée ainsi une compensation. La couleur complémentaire engendrée simultanément dans l'oeil est une impression colorée et n'existe pas réellement (phénomène physiologique). Chacune des deux couleurs cherche à repousser l'autre vers sa complémentaire. Chaque couleur emprunte quelque chose à la couleur opposée qui lui correspond. Ainsi, les couleurs s'influencent. Les peintres qui ont fait du contraste simultané une technique de base sont Sonia et Robert Delaunay. Ils ont mis en valeur ce phénomène en tant que mouvement. Le contraste chaud-froid: Ce contraste se définit par une différence subjective des couleurs, il s'agit de la vision optique des couleurs. L'origine de nos sensations chromatiques est emmagasinée dans la mémoire de chacun. Les distinctions de chaud et de froid sont toujours relatives et laissées à l'appréciation personnelle de l'artiste. Le rouge-orange est la couleur la plus chaude, le bleu-vert ou turquoise est la plus froide. Dans le paysage, les objets lointains paraissent plus froids. Pour rapprocher un premier plan, on utilise des couleurs chaudes. Les couleurs chaudes semblent avancer, les couleurs froides semblent reculer. Le contraste clair-obscur : Le contraste clair-obscur, c'est le contraste du blanc et du noir totalement opposés. Entre ces extrêmes, s'étend une infinité de tons gris clair et foncés. Le nombre de degrés de gris différents dépend de la sensibilité de chacun et de l'acuité de l'oeil. Il est important de différencier les couleurs pures en clarté et en obscurité. Le jaune est la couleur la plus claire et le violet est la couleur la plus obscure, l'orange correspond au sixième ton. La photographie en noir et blanc transcrit la diversité des tons contenus dans les couleurs. Si tous les tons sont d'égale intensité leur traduction en valeurs donnera une photo en gris uniforme. Le contraste de quantité : Le contraste de quantité concerne les rapports de grandeur, de surface, de deux ou plusieurs couleurs, en un mot de proportion de couleurs. Il s'agit du contraste grand-petit, peu-beaucoup. La grandeur de la tache de couleur est importante pour l'effet global du tableau. Deux facteurs déterminent la force d'expression d'une couleur : sa luminosité (voir le contraste clair-obscur) et sa dimension ou quantité. Le contraste de qualité : Par notion de qualité de la couleur, nous entendons le degré de pureté ou de saturation des couleurs. Par contraste de la qualité, nous désignons l'opposition entre les couleurs pures ou lumineuses et les couleurs ternies ou rabattues. Pour obtenir un contraste de qualité, on place une couleur pure à côté de couleurs ternies, c'est-à-dire rabattues avec sa complémentaire; c'est l'effet lumineux-terne.