Pharma-News

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Pharma-News
Pharma-News
Le journal de l'équipe officinale
Juin 2003
Numéro 4
Sommaire
Nouveautés :
ELIDEL°
SPIRIVA°
ALLERGO-COMOD°
Ibuprofène à 400 mg
ZOFENIL°
LUVERIS° et OVITRELLE°
CICLOSOL°
REMERON° SolTab
Phytothérapie : LUCILIUM° 650 EcoNatura
PERSKINDOL COOL° gels
consoude et arnica
pour la dermatite atopique
traitement de la bronchite pulmonaire
chronique obstructive (BPCO)
gouttes multidoses sans agent conservateur
maintenant disponible pour le conseil
pour le traitement de l'hypertension
pour certains cas de stérilité féminine
1er générique du SANDIMMUN°
une nouvelle forme linguale
et le point sur le millepertuis
deux nouveaux gels anti-inflammatoires
Pour en savoir plus : La conjonctivite allergique
En bref :
CETIPRIN° - ESTRADOT° 25 - SPRAY NASAL SPIRIG°
Dernière minute :
Epidémie de rougeole
Editorial
Le bon usage du Pharma-News
Voici déjà le 4ème numéro de votre revue. Nous avons pu constater que plusieurs pharmaciens
n’avaient pas compris qu’ils devaient aller régulièrement, chaque début de mois, chercher et
imprimer le nouveau Pharma-News sur le site internet du CAP (www.pharmacap.ch), ce qui
vous en a peut-être privé momentanément. Ce problème devrait être réglé sous peu par le
CAP qui va bientôt être en mesure d’envoyer un e-mail d’avertissement à ceux qui le désirent
lors de chaque nouvelle parution. Inscrivez donc votre pharmacie à cette mailing-list pour être
sûr de ne plus rater un numéro !
Mais après : que faire lorsque vous avez le Pharma-News entre les mains ? Comment le lire
de manière critique et efficace ?
Nous vous avons déjà expliqué dans l’éditorial du mois dernier
comment interpréter les références mentionnées dans les
articles. Une autre manière critique de le lire est d’en discuter
avec vos collègues et le pharmacien responsable et de définir
ensemble une prise de position commune à toute votre officine.
Par exemple, décider quel produit conseiller ou si vous
prendrez en stock telle ou telle nouveauté OTC.
OTC = Over The Counter,
littéralement, par dessus le
comptoir.
Ce
sont
les
médicaments que l’on peut
vendre sans ordonnance (listes
C et D), par opposition aux
médicaments Rx, obtenables
uniquement sur ordonnance.
Une manière efficace de lire le Pharma-News est de le travailler en groupe, si possible avec
un pharmacien à qui vous pouvez poser des questions et qui peut vous donner des précisions
sur certains sujets. Expérience faite, c’est de cette façon que l’essentiel reste le mieux gravé
dans l’esprit des assistantes : une anecdote ou une intervention orale reste beaucoup plus
qu’un texte qui peut être lu distraitement. Par exemple, vous pourriez organiser ces séances de
lecture à la pause de midi pour ne pas être interrompues par la clientèle, ou alors en plusieurs
groupes qui se relaient entre la lecture et le service… A vous de voir ce qui convient le mieux
à votre officine et à en persuader votre pharmacien(ne) ! Vous pouvez aussi vous armer d’un
surligneur et apprendre par cœur les passages essentiels.
Alors, bonne lecture et à vos Stabilos !!!
Pierre Bossert
Marie-Thérèse Guanter
Caroline Mir
Christophe Rossier
Martine Ruggli
Marie-Laure Savoia Bossert
Nouveautés
ELIDEL° (pimecrolimus)
L’ELIDEL° (pimecrolimus) est après le PROTOPIC°
(tacrolimus) le deuxième immunosuppresseur mis sur le
marché pour le traitement topique de la dermatite
atopique (cf. encadré). Ces molécules freinent la
production des cytokines, ce qui aboutit à un effet
immunosuppresseur. Elles partagent dans ce sens le
même mécanisme d’action que la ciclosporine.
L’arrivée de ces nouvelles substances est très intéressante car elles présentent une alternative
aux crèmes à base de cortisone. Par rapport aux corticostéroïdes topiques, on ne constate pas
d’effet atrophiant de la peau, même après un traitement prolongé. Ceci fait de l’ELIDEL° et
du PROTOPIC° des traitements de choix, surtout lors d’atteintes chroniques du visage et des
plis 1.
1
Med Hyg 2002, 60, 89-91
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Numéro 4, Juin 2003
La dermatite atopique
La dermatite atopique est une maladie inflammatoire de
la peau, de type allergique, qui évolue sur un mode
chronique ou par poussées récidivantes. Elle affecte 10 à
15 % des enfants et ce nombre est en constante
augmentation. Elle est en général héréditaire.
Ainsi, lorsque l’enfant est exposé à des allergènes, il
développe un eczéma lié, entre autres, à la production par
son propre organisme de molécules hautement
inflammatoires appelées cytokines. Cette dermatose
consiste en un eczéma prurigineux qui débute dans la
plupart des cas avant l’âge de 6 mois. Elle atteint d'abord
les joues et le front puis gagne les grands plis.
Généralement, la maladie évolue de façon spontanée vers
la guérison en quelques années. Il est impossible de fixer
l'âge de la disparition de la dermatite atopique 1.
Les complications de la dermatite atopique sont
essentiellement
infectieuses :
surinfections
par
staphylocoques, herpès, mycoses, etc.
Du fait de sa faible résorption, ELIDEL°
vise essentiellement le traitement des
dermatites atopiques légères à moyennes, la
pédiatrie et le traitement en dehors des
poussées aiguës, alors que le PROTOPIC°,
beaucoup plus hydrophile et donc mieux
résorbé, est réservé aux dermatites
atopiques d’importance moyenne à forte 2.
ELIDEL ° s’applique en couche fine matin
et soir avec un léger massage de la peau
afin de faciliter sa résorption. Lors de
l’application, des intolérances locales telles
une impression de chaleur allant jusqu’à
une sensation de brûlure intense sont très
fréquentes, mais le plus souvent
éphémères.1
Plusieurs études concluantes ont été réalisées chez des enfants à partir de l’âge de 3 mois,
mais pour l’instant ELIDEL ° n’est pas recommandé chez des enfants âgés de moins de 2 ans.
Il ne l’est pas non plus pendant la grossesse et l’allaitement. Du fait de son pouvoir
immunosuppresseur, ELIDEL° ne doit pas être appliqué sur des surfaces atteintes par une
infection virale cutanée (herpès, varicelle) 3.
ELIDEL° – A retenir pour le conseil :
9
9
9
9
traitement topique de la dermatite atopique sans corticoïde
peut-être utilisé chez l’enfant dès l’âge de 2 ans
2 applications par jour
sensations de brûlure fréquentes (mais de courte durée) en début de traitement
SPIRIVA° (tiotropium)
Le SPIRIVA° est un bronchodilatateur indiqué dans le
traitement continu de la bronchite pulmonaire
chronique obstructive (BPCO) (cf. encadré). C’est
un médicament comparable à l'ATROVENT°
(ipatropium) : tous deux agissent comme inhibiteurs
du système parasympathique au niveau bronchique et
empêchent ainsi la constriction des muscles des voies
respiratoires.
2
3
DAZ, 2003, avril, 38-41
Elidel° crème 1%, information Novartis, 2003
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Numéro 4, Juin 2003
La principale différence entre le SPIRIVA° et
l'ATROVENT° est la durée d'action : le SPIRIVA°
agit beaucoup plus longtemps (24 heures), ce qui
permet de ne faire qu'une seule inhalation par jour
(l'ATROVENT° est inhalé 3 à 4 fois par jour).
Comme sa durée d'action est longue, il ne convient
pas pour traiter les crises aiguës de la BPCO
(= difficulté respiratoire importante, augmentation
des sécrétions bronchiques). De plus, il n'est pas
indiqué dans le traitement de l'asthme bronchique 4.
La bronchite pulmonaire chronique
obstructive (BPCO)
La BPCO est une maladie touchant surtout les
fumeurs après l'âge de 45 ans, caractérisée par
une toux chronique, une augmentation de la
production d'expectorations (bronchite) et une
perte d'élasticité du poumon, ce qui entraîne
une limitation progressive et irréversible de la
capacité respiratoire. Comme il s'agit d'une
maladie incurable, les médicaments ne sont
utilisés que pour diminuer les symptômes et
améliorer la qualité de vie des patients.
Les études cliniques à disposition semblent montrer que le SPIRIVA° est plus efficace que
l'ATROVENT° : amélioration notable de la capacité respiratoire et diminution importante de
la toux et des expectorations 5. Mais il faut attendre des études cliniques de plus longue durée
et comprenant plus de patients pour être sûr de ces affirmations 6.
SPIRIVA° se présente sous forme de poudre à inhaler contenue dans une gélule (attention : la
gélule ne doit pas être avalée!). L'inhalation se fait à l'aide d'un inhalateur (Handihaler°) de
préférence tous les jours à la même heure (que ce soit le matin ou le soir n'affecte pas
l'efficacité du traitement 5). Pour qu'il développe son plein effet, il faut compter une semaine
de traitement 6.
L'effet secondaire le plus fréquent est la bouche sèche. Cet effet apparaît souvent après 3 à 5
semaines de traitement et disparaît normalement par la suite 7. D'autres effets plus rares ont
été décrits comme constipation, pharyngite, sinusite, problèmes urinaires, risques
d'hypersensibilité (réactions cutanées, angioedème...) 5,3.
Il n'y a pas eu d'études d'interactions : il semble que le SPIRIVA° puisse être combiné avec
les autres traitements de le BPCO (comme les bêta-2-mimétiques (p. ex. VENTOLIN° et
SEREVENT°), la théophylline ou les glucocorticoides inhalés), mais il est déconseillé de le
combiner avec d'autres anticholinergiques comme l'ATROVENT° 5.
Comme la BPCO touche principalement des fumeurs d'un certain âge, il n'a pas été testé chez
les femmes enceintes ou allaitantes ainsi que chez les enfants et jeunes de moins de 18 ans : il
ne doit donc pas être utilisé chez ces groupes de patients 5.
SPIRIVA° – A retenir pour le conseil :
9 traitement de la BPCO (capsule de poudre administrée avec un inhalateur)
9 1 fois par jour, toujours à la même heure
9 ne doit être utilisé ni pour le traitement de l'asthme, ni pour les crises aiguës de
BPCO, ni en combinaison avec l'ATROVENT°
9 effet secondaire fréquent de bouche sèche qui disparaît normalement en cours de
traitement
9 coût élevé, mais peut améliorer la compliance des patients et est peut-être plus
efficace que l'ATROVENT°
4
Swissmedic Journal 2/2003
Pharmacist's letter april 2003, #190119
6
Drug and Therapeutics Bulletin, Feb 2003; 41(2): 15-16
5
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Numéro 4, Juin 2003
ALLERGO-COMOD° (cromoglycate de sodium) spray nasal et collyre
Le cromoglycate de sodium est un anti-allergique qui agit en
empêchant la libération des médiateurs de la réaction allergique,
dont l’histamine. Il n’a pas d’action sur l’histamine déjà libérée et
n’est donc efficace qu’en prévention. Si les symptômes
allergiques ont déjà débuté, il faut attendre presque une semaine
pour avoir une bonne efficacité 8,9. ALLERGO-COMOD° devrait
donc être administré préventivement lors de conjonctivite ou
rhinite allergiques et de manière continue durant toute la période
d’exposition aux allergènes.
Il existe déjà des collyres (OPTICROM°, CROMOSOL OPHTA°) et
sprays nasaux (LOMUSOL°, CROMODYN°) antiallergiques à base de
cromoglycate de sodium, mais l’avantage de l’ALLERGO-COMOD°
réside dans sa présentation sans agent conservateur pour les personnes
sensibles (comme d'ailleurs l'OPTICROM UD°) et dans son mode
d’application.
La posologie de l’ALLERGO-COMOD° est d’une goutte / nébulisation 4 fois par jour pour
l’adulte et l’enfant dès 4 ans. Après ouverture, le collyre se conserve 4 semaines et le spray
nasal pendant 8 semaines 10.
Les effets secondaires sont rares,
essentiellement une irritation,
mais il faut quand même noter
des cas de maux de tête et des
troubles du goût lors d’utilisation
du spray nasal. ALLERGOCOMOD° ne doit pas être utilisé
pendant le premier trimestre de la
grossesse. Les porteurs de
lentilles doivent les enlever avant
l’instillation du collyre et
peuvent les remettre 15 minutes
après.
11 12
.
Les différents traitements de
la conjonctivite allergique
sont présentés dans l’article
Pour en savoir plus à la p. 17
Le système COMOD°
Selon la pharmacopée helvétique, les collyres en flacons multidoses
doivent contenir un agent conservateur si le principe actif ne possède
pas lui-même de propriétés antimicrobiennes. Or tous les agents
conservateurs, dont le plus utilisé est le chlorure de benzalkonium, ont
des effets secondaires possibles dont une allergie qui peut se
manifester par un eczéma des paupières et une modification du film
lacrymal avec altérations de la cornée 11.
Pour éviter ces effets secondaires, on peut utiliser des préparations
monodoses sans agent conservateur. Désavantages : pour éviter une
contamination microbienne, les doses doivent être jetées après chaque
utilisation, d’où un gaspillage du produit. De plus leur prix est élevé.
Pour palier aux inconvénients des deux présentations, un système
breveté appelé COMOD° pour COntinuous MOnoDose a été mis au
point. C’est un flacon multidoses sans agent conservateur contenant
des préparations liquides ou semi-solides qui, une fois ouvert, peut se
conserver entre 1 et 3 mois, car le contenu résiduel reste stérile grâce à
un système qui l'empêche d'entrer en contact avec l’air durant
l’utilisation du flacon 12. Un autre avantage de ce système est que
contrairement aux spray-doseurs, il peut être utilisé dans toutes les
positions et même à l’envers. Un flacon de collyre de 10 ml délivre
approximativement 300 gouttes 12.
7
Deutsche Apotheker Zeitung 9/2002 et 24/2002
Pharma-Digest 1985 ;396 Cromoglycate collyre : pour prévenir la conjonctivite allergique
9
Pharma-Digest 1985 ;441 Cromoglycate nasal : pour prévenir la rhinite allergique
10
Documentation Pharma Medica 03.2003
11
La revue Prescrire 1996 ;16 (158) : 22
12
Documentation COMOD° System
8
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Numéro 4, Juin 2003
Comparaison de différents traitements locaux de la rhinite allergique 13,14,15 :
TRAITEMENT
Cromoglycate de
sodium
Antihistaminiques
(LIVOSTIN°, OTRIVIN
RHUME DES FOINS°)
Corticoïdes
(BECONASE°, FLUTINASE°,
NASONEX°, NASACORT°,...)
Vasoconstricteurs
*
(VIBROCIL° , OTRIVIN°,
TRIOFAN°,…)
*
EFFICACITÉ
MAXIMALE
D’UTILISATION
DANS
L’OBSTRUCTION
NASALE
DIMINUTION
DES
SYMPTÔMES
ALLERGIQUES
4
traitement
chronique
+
++
immédiate
2
2 mois
+
++
3-4 jours
1 (-2)
traitement
chronique
+++
+++
immédiate
3-4
max. 7 jours
++++
0
NOMBRE
DURÉE
D’APPLICATIONS
PAR JOUR
1 semaine
ou plus
RAPIDITÉ
D’ACTION
Contient un composant antiallergique, donc peut avoir une légère efficacité sur les symptômes allergiques
NB : pour le conseil il faut également tenir compte des effets secondaires et de la possibilité d’administration
chez l’enfant.
ALLERGO-COMOD° spray nasal et collyre – A retenir pour le conseil :
9 antiallergique à base de cromoglycate de sodium
9 prévention et traitement de la conjonctivite (collyre) ou de la rhinite (spray
nasal) allergiques
9 flacon multidoses sans agent conservateur
9 1 application 4 fois par jour dès 4 ans
9 collyre : conservation 4 semaines après ouverture
9 spray nasal : conservation 8 semaines après ouverture
IBUPROFENE à 400 mg en liste C
L’ibuprofène 400 mg (ALGIFOR FORTE°,
DOLO SPEDIFEN 400°) en emballage de 10
unités est maintenant admis en vente libre en
pharmacie. L’ibuprofène fait partie de la classe
des médicaments anti-inflammatoires non
stéroïdiens (AINS), tout comme le naproxène
(ALEVE°), le diclofenac (VOLTAREN-DOLO°)
et
l’acide
acétylsalicylique
(ASPIRINE°)
également admis en liste C.
13
Journal suisse de pharmacie 2000 ;12 :409-411
Compendium suisse des médicaments 2003, Documed SA
15
Pharma-Digest 1998 ;2688 Rhinite allergique : symptômes et traitements
14
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Numéro 4, Juin 2003
L’ibuprofène est à conseiller lorsqu'en plus d’un soulagement de la douleur et d’une réduction
de la fièvre, un effet anti-inflammatoire est souhaité (douleurs dentaires, articulaires,
céphalées, dysménorrhée) 16. Dans le cas contraire, le choix se portera plutôt sur le
paracétamol (PANADOL°, DAFALGAN°, etc.).
Des études ont démontré que l’ibuprofène en dosage OTC (voir ci-dessous) est l’AINS
présentant le plus faible risque; cependant, le taux d’effets secondaires dépend, comme pour
tous les AINS, de la dose et de la durée d’emploi (nausées, douleurs gastriques, diarrhée,
constipation).
Comment doser l’ibuprofène ?
Pour les douleurs faibles l’ibuprofène doit être conseillé en dose simple de 200 mg; pour les
douleurs fortes on conseillera une dose unitaire de 400 mg. La prise peut être répétée après 4 à
6 heures. Pour une action rapide sur les douleurs aiguës, commencer par 400 mg de
préférence à jeun et avec suffisamment de liquide. Pour un effet sur une durée plus longue, la
prise du médicament est recommandée pendant ou après les repas. La dose maximale
journalière dans l’automédication est limitée à 1200 mg , soit 6 comprimés de 200 mg ou
3 comprimés de 400 mg. La prise pendant plus de 3 jours devrait être surveillée par un
médecin 17.
L’ibuprofène agit rapidement. Sa résorption est
encore plus rapide s’il est administré sous
forme de sel de lysine (ALGIFOR-L°) ou
d’arginine (DOLO-SPEDIFEN°) car sa
solubilité est augmentée. Dans ce cas, il
convient particulièrement bien aux douleurs
aiguës, comme par exemple les migraines. La
durée de l’effet est comprise entre 4 et
8 heures.
Contre-indications pour la délivrance OTC : ulcères gastro-duodénaux, personnes âgées
avec fonction rénale diminuée, insuffisance cardiaque, insuffisance hépatique, asthmatiques
ne supportant pas les AINS, grossesse et allaitement.
Interactions à retenir : autres AINS, cortisone, alcool, lithium, anticoagulants oraux,
antihypertenseurs (surtout en cas d’insuffisance cardiaque) 16.
Ibuprofène 400 mg – A retenir pour le conseil :
9
9
9
9
mieux toléré avec ou après un repas
ne pas dépasser la dose maximale de 1200 mg par jour
ne pas donner aux enfants de moins de 12 ans sans contrôle médical
ne pas donner en cas de grossesse ou d’allaitement sauf avis du
pharmacien
9 veiller aux maladies chroniques et à la prise d’autres médicaments
16
17
Pharma-Digest, 1991, 1020
Journal suisse de Pharmacie, 2001, no 3, 78-80
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Numéro 4, Juin 2003
ZOFENIL° (zofénopril)
ZOFENIL° est un nouveau médicament de la
classe des IECA (inhibiteurs de l’enzyme de
conversion de l’angiotensine) qui est indiqué
pour le traitement de l’hypertension et de
l’infarctus du myocarde en phase aiguë
(traitement instauré au cours des 24 premières
heures) 18 .
Les IECA (RENITEN°, LOPIRIN°, COVERSUM°, ZESTRIL°, etc…) agissent dans le rein
en bloquant l’action de l’enzyme (ECA) qui transforme l’angiotensine I inactive en une forme
active, l’angiotensine II qui a une action
Il existe plusieurs classes de médicaments pour le traitement
vasoconstrictrice. En inhibant cette
de l’hypertension : diurétiques, bétabloquants, IECA,
enzyme, les IECA provoquent une
antagonistes de l’angiotensine II, inhibiteurs calciques.
Lorsqu’une monothérapie ne suffit pas à abaisser la pression
vasodilatation, donc une baisse de la
dans des valeurs standards (≤140 - ≤90 mmHg), on peut
pression artérielle et une diminution du
associer plusieurs classes de substances.
travail du cœur.
ZOFENIL° est aussi efficace pour faire baisser la tension que les autres traitements déjà
existants 19. Dans l’infarctus du myocarde, ZOFENIL° a une efficacité comparable au
ZESTRIL° / PRINIL°, mais il a un peu moins d’effets secondaires d’hypotension sévère
(pression systolique < 90 mmHg) 20.
Posologie lors d’hypertension : 15 mg/j en une prise au début du traitement qui peut être
augmentée jusqu’à 60 mg/j en une ou deux prises 18,19. La posologie doit augmenter
progressivement afin d’éviter une hypotension sévère. D’autres antihypertenseurs peuvent
être ajoutés en cas d’efficacité insuffisante 18.
Posologie lors d’infarctus du myocarde : Le traitement doit commencer dans les 24 premières
heures après le début des symptômes et les doses seront augmentées progressivement. C'est
un traitement appliqué à l'hôpital, en général.
Les effets secondaires principaux sont les
mêmes que les autres IECA : forte
hypotension, toux, angioedème (ou œdème de
Quincke) rare mais grave 19.
Comme les autres représentants de cette
classe, ZOFENIL° est contre-indiqué pendant
la grossesse et l’allaitement 21.
L'œdème de Quincke
C'est une réaction allergique touchant les muqueuses
de la bouche, les voies respiratoires supérieures
(lèvres, langue, pharynx, larynx) et les paupières. Il
se manifeste par un gonflement délimité sans
démangeaisons avec une sensation de cuisson. Sa
localisation possible dans la gorge entraîne une gêne
respiratoire avec un risque d’asphyxie qui doit être
traité en urgence (injection d'adrénaline). Les
facteurs déclenchants sont essentiellement les
aliments (fraises, fruits de mer, …), les piqûres
d’insectes et les médicaments (pénicilline, aspirine,
IECA, …) 18.
18
Agence française des produits de santé « Commission de la transparence » 3 octobre 2001
La Revue Prescrire 2003 ;23 (237) :171-173
20
Am Heart J 2003 Jan ;145(1) :80-87
21
J.-F. Delaloye et al. :5-17, 1997
19
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Numéro 4, Juin 2003
ZOFENIL° – A retenir pour le conseil :
9 antihypertenseur de la classe des IECA, pas plus efficace qu’un autre
9 indiqué aussi pour le traitement de l’infarctus du myocarde en phase
aiguë
9 adaptation posologique progressive
9 contre-indiqué lors de grossesse/allaitement
LUVERIS° (lutropine alfa)
OVITRELLE° (gonadotrophine chorionique recombinante)
Cette association de médicaments est indiquée pour la stimulation ovarienne chez les
femmes ayant un déficit sévère de FSH et de LH, deux hormones produites au niveau central
(hypophyse) qui participent à la maturation de l'ovule et à sa libération au moment de
l'ovulation.
La stérilité féminine
Il y a plusieurs causes d'infertilité :
- les troubles du fonctionnement ovarien (anovulation, etc…)
- les anomalies tubaires (des trompes de Fallope)
- l'endométriose (implantation de muqueuse utérine en
dehors de l’utérus, comme p.ex dans les trompes de Fallope)
env. 46% des cas
env. 38% des cas
env. 9% des cas
Dans certains cas où l'infertilité est due à une absence d'ovulation, on peut augmenter les chances de fécondation grâce à
une stimulation ovarienne. C'est aussi le procédé utilisé pour obtenir plusieurs ovocytes lors d'une fécondation in vitro.
Pour ce faire on peut agir à différents niveaux :
- au niveau central : par exemple avec CLOMID° ou SEROPHENE° qui augmentent la quantité de FSH sécrétée. Ce
sont souvent les premiers médicaments essayés lorsqu'on ne peut expliquer une stérilité, mais cette pratique est assez
controversée à cause des effets secondaires potentiels (cancer) 22
- au niveau de l'ovaire : c'est à ce niveau que va agir LUVERIS°
22
LUVERIS° (lutropine alfa) est un traitement de la stérilité
féminine dont le principe actif est l'hormone LH
recombinante c'est-à-dire qu'elle est fabriquée par génie
génétique. Elle est absolument identique à l'hormone
présente dans le corps humain 23. Elle doit être donnée en
combinaison avec une hormone FSH recombinante ou alors
avec un nouveau médicament commercialisé sous le nom
d'OVITRELLE°
(gonadotrophine
chorionique recombinante, même fabricant). Ce traitement
au niveau de l'ovaire n'est applicable que chez les femmes
dont le taux de FSH et LH est beaucoup trop bas. Il vise à
stimuler l'ovaire et à permettre ainsi une ovulation ou la
formation de plus d'un ovule à la fois (ce que l'on recherche
pour les fécondations in vitro).
22
23
La Revue Prescrire, février 2003; 236 (23): 120-123
Information Serono
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Numéro 4, Juin 2003
Jusqu'à présent il existait sur le marché des médicaments (PERGONAL° ou MENOGON°)
apportant à doses fixes les hormones FSH et LH extraites de l'urine de femmes ménopausées.
Le nouveau traitement proposé avec LUVERIS° associé à OVITRELLE° (ou une autre
préparation de FSH recombinante) permet de doser séparément chacune des deux hormones.
Cependant, les études à disposition ne montrent pas un avantage clinique pour cette nouvelle
combinaison 24. De plus, ce traitement combiné est plus cher. Mais comme les traitements de
la stérilité sont devenus de plus en plus fréquents et de mieux en mieux ciblés, le principal
atout des hormones recombinantes est de permettre de pallier au manque de disponibilité
d'hormones extraites des urines. En outre, le taux d'hormones est plus constant puisqu'il n'y a
pas de variabilité de composition comme cela se produit avec les hormones extraites de
l'urine 25.
Ce sont des traitements injectables extrêmement complexes à réaliser qui nécessitent un suivi
intensif. De plus, il faut faire attention aux effets secondaires dont les plus graves sont une
grossesse extra-utérine ou l'hyperstimulation ovarienne (augmentation du volume des ovaires
avec prise de poids très importante; dans les cas graves, il peut se produire des troubles des
électrolytes qui peuvent entraîner une hémorragie fatale).
LUVERIS° et OVITRELLE° – A retenir pour le conseil :
9 traitement de la stérilité féminine due à une absence d'ovulation, ou stimulant
de la formation de plusieurs ovules en vue d'une fécondation in vitro
9 traitement complexe nécessitant un suivi très important, avec des effets
secondaires potentiellement graves
9 ne semble pas apporter beaucoup d'avantages cliniques par rapport au
traitement non recombinant déjà à disposition
CICLOSOL° (ciclosporine)
La firme Ecosol met sur le marché le
premier générique du SANDIMMUN
NEORAL° en Suisse : CICLOSOL° qui
contient donc de la ciclosporine. Cette
substance immunosuppressive bien connue
est déjà utilisée à grande échelle dans la
prévention des rejets de greffe après
transplantation d'organes (rein, foie, cœur, poumon, pancréas) ou de moelle osseuse; elle est
en outre indiquée en cas d'uvéite (inflammation d'une membrane de l'œil), de psoriasis grave,
de dermatite atopique grave et de polyarthrite rhumatoïde grave, lorsque les thérapies
classiques ne sont pas efficaces 26.
24
www.Prescrire.org, fév 2003; 236 (23): 97-1 -97-3
Pharmavista.net
26
Compendium Suisse des médicaments 2003 Online
25
© Pharma-News
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Numéro 4, Juin 2003
La ciclosporine occupe une place de choix dans la prévention des rejets de greffe. Elle peut
être administrée seule ou, le plus souvent, en association avec d'autres immunosuppresseurs
(par exemple MYFORTIC° ou IMUREK°) et des corticostéroïdes 27 (cf. Pharma-News n° 3).
La posologie de la ciclosporine est très variable en fonction de l'indication, du patient et des
traitements concomitants, la seule constante étant que la dose journalière doit toujours être
fractionnée en deux prises séparées (matin et soir). Les capsules doivent être extraites du
blister juste avant la prise et être avalées sans être croquées. Une odeur caractéristique lors de
l'ouverture du blister est normale 26.
Les effets secondaires de la ciclosporine sont nombreux et peuvent être graves. Ils sont pour
la plupart dépendants de la dose et diminuent après une réduction de posologie. Les plus
fréquents sont : troubles de la fonction rénale, hypertension, tremblements, céphalées,
hyperlipidémie, fatigue, etc... Comme avec d'autres immunosuppresseurs, les patients
recevant de la ciclosporine sont plus sujets aux infections bactériennes, fongiques, parasitaires
ou virales. On observe aussi une augmentation du risque d'apparition de tumeurs malignes, en
particulier cutanées, c'est pourquoi les patients doivent éviter une exposition au soleil
excessive et sans protection.
Les interactions sont également nombreuses avec la ciclosporine et concernent aussi bien la
nourriture (repas riche en matières grasses ou jus de grape-fruit) que des médicaments (par
exemple le millepertuis, le diclofénac VOLTARENE°, certains antibiotiques et antifongiques,
etc…). Une baisse de l'effet de la ciclosporine pouvant mener à un rejet de greffe, un patient
sous ciclosporine ne devrait pas prendre de médicaments en auto-médication sans en parler à
son médecin 26,27.
En raison de la toxicité importante de la ciclosporine et de ses nombreuses interactions, il
s'avère très délicat de substituer le médicament original par un générique dans un traitement
déjà commencé. En effet, il faudrait alors recommencer à surveiller régulièrement les taux de
ciclosporine dans le sang du patient afin d'adapter la posologie le cas échéant 26. Le véritable
intérêt du CICLOSOL° est donc de permettre de baisser les coûts des nouveaux traitements
immunosuppresseurs, en commençant directement avec le générique.
CICLOSOL° existe en capsules molles à 25, 50 et 100 mg. SANDIMMUN NEORAL°
présente un dosage en plus (10 mg) et une solution buvable à 100 mg/ml.
CICLOSOL° – A retenir pour le conseil :
9
9
9
9
générique du SANDIMMUN NEORAL°
immunosuppresseur indiqué dans la prévention des rejets de greffe
administration de la dose quotidienne en deux prises séparées
beaucoup d'effets secondaires et d'interactions potentiellement graves =>
pas d'automédication chez ces patients !
9 augmentation de la sensibilité aux infections et du risque de tumeurs
malignes, notamment cutanées => nécessité de se protéger efficacement
des rayons UV durant le traitement
27
Martindale, 30th ed (1993), pp. 467-471
© Pharma-News
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Numéro 4, Juin 2003
REMERON SOLTAB° (mirtazapine)
Le
REMERON°
est
un
antidépresseur
commercialisé en Suisse depuis plus de 3 ans.
Aujourd'hui, la nouveauté est la forme galénique
avec l'introduction d'une forme orodispersible, le
SOLTAB°. Cette forme se dissout en 30 secondes
sur la langue et n'a de ce fait pas besoin d'être
prise avec de l'eau, ce qui peut apporter un
bénéfice aux patients ayant de la difficulté à
avaler, comme par exemple les personnes âgées souffrant de démence. C'est donc un nouvel
argument de poids pour ce produit.
Le REMERON°, parfois classé comme antidépresseur tétracyclique, parfois comme
antidépresseur atypique (son mode d'action varie sensiblement des autres tétracycliques
comme LUDIOMIL°, par exemple), a une structure très proche de celle du TOLVON° 28.
Comme ce dernier, REMERON° est très sédatif. Il semble aussi qu'il agisse de la même
manière que le TOLVON°, mais il n'y a pas d'études les comparant directement 29. Les études
à disposition le comparent aux tricycliques et aux ISRS
Voir la rubrique Pour en savoir
(FLUCTINE°, SEROPRAM°, DEROXAT° etc…) en ne
plus sur la dépression dans le
montrant pas un effet plus favorable pour l'un ou l'autre
Pharma-News n° 2 d'avril 2003
traitement 28,29.
Les principaux effets indésirables sont la sécheresse buccale chez plus de 25% des patients,
une augmentation de l'appétit et une prise de poids importante chez 10 à 15% des patients et
parfois des effets très graves sur la formule sanguine nécessitant l'arrêt du traitement 28,29.
REMERON SOLTAB° – A retenir pour le conseil :
9 forme galénique du REMERON° se dissolvant sans eau dans la bouche
9 peut être intéressant pour des patients ayants de la peine à déglutir
9 antidépresseur fortement sédatif, très comparable au TOLVON°, qui ne
semble pas être plus efficace que les autres antidépresseurs à disposition
9 principaux effets indésirables : sécheresse buccale, prise de poids
28
29
Pharma-Kritik, 2000; 3 (22):11-12
La Revue Prescrire, mars 2000; 204 (20): 168-70
© Pharma-News
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Numéro 4, Juin 2003
Phytothérapie
LUCILIUM 650 ECO NATURA° (millepertuis)
LUCILIUM 650 ECO NATURA° est le dernier venu d’une
longue liste de spécialités à base de millepertuis (JARSIN°,
LUCILIUM°, HYPERVAL°, etc.). Il n’est donc plus
nécessaire de présenter cette plante. Antidépresseur de
liste C, reconnu pour le traitement des dépressions légères à
modérées, le millepertuis a fait le sujet d’un article dans le
dernier Pharma-News 30, notamment en ce qui concerne ses
interactions.
Le moment semble pourtant venu de faire le point sur les
différents produits à disposition. Quels sont les critères de
choix ? Quelle est la dose journalière efficace ? Que
signifie : "extrait sec standardisé de millepertuis (3,5 – 6,0 :1)" ? Qu’est-ce que l’hypéricine ?
1. Les critères de choix porteront essentiellement sur l’obtention d’une bonne compliance et
d’un bon rapport qualité/prix. Dans ce sens les spécialités recommandant une posologie
de 1 comprimé par jour sont intéressantes (cf. tableau ci-dessous)
2. La posologie standard recommandée de millepertuis est de 2 à 4 g de tisane par jour 31.
Cependant, on utilise de préférence un extrait sec standardisé, ce qui permet de fournir des
concentrations constantes en principe actif. L’avantage des préparations standardisées
réside dans la possibilité de contrôle du dosage et dans la facilité d’emploi.
3. Extrait sec standardisé de millepertuis (3,5 – 6,0 :1) signifie qu’il faut 3,5 à 6.0 g de
drogue pour obtenir 1g d’extrait. Dans le cas présent, on constate qu’une dose moyenne de
3 g de tisane par jour correspond à 500 à 850 mg d’extrait sec (remarquons que la dose
quotidienne recommandée par les fabricants varie de 120 à 950 mg par jour).
4. L’hypéricine présente dans le millepertuis est la substance de référence pour la
standardisation des extraits végétaux, c’est-à-dire qu’on mesure celle-ci dans l’extrait
(parce qu’elle est rouge et donc facilement quantifiable) que l’on doit ensuite diluer ou
concentrer pour qu’il ait la bonne concentration (standard). Cependant, elle n’est
probablement pas le principe actif. Pour l’heure, les substances responsables de l’action
thérapeutique du millepertuis n’ont pas encore été exactement déterminées 32.
30
Pharma-News, 2003, No 2, 10
www. phyto.astral.ch
32
Méd&Hyg., 2001, 2330
31
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Numéro 4, Juin 2003
Le tableau ci-dessous permet de comparer quelques unes des spécialités à disposition. A
chacun de tirer ses conclusions dans cette jungle plutôt déprimante.
Dose
Nombre
Dose
Dose
Prix par
d'extrait
de
d'hypéricine
journalière comprimé
sec par
comprimés
par
d’extrait
en Frs
comprimé
par jour
comprimé(mg)
sec (mg)**
***
(mg)
*
Hyperiforce°
40 – 74
0.33
3
120 – 222
0.43
HyperiMed°
40 – 74
0.33
2–3
120 – 222
0.41
Hyperval°
250
0.38 – 0.62
2
500
0.66
Hyperval 500°
500
0.75 – 1.25
500
1.17
1
Rebalance°
250
0.38 – 0.62
2
500
0.66
Rebalance 500°
500
0.75 – 1.25
500
1.17
1
Remotiv°
250
0.38 – 0.62
2
500
0.66
Remotiv 500°
500
0.75 – 1.25
500
1.21
1
Lucilium 650°
650
min. 1.1
650
0.85
1
Hyperiplant°
300
min. 0.60
2–3
900
0.41
Jarsin°
300
0.9
3
900
0.43
Lucilium 425°
425
min. 0.75
1–2
950
0.62
Solevita°
425
min. 0.75
1–2
950
0.62
*
**
***
Prix
par
jour
en Frs
**
1.29
1.23
1.32
1.17
1.32
1.17
1.32
1.21
0.85
1.23
1.29
1.24
1.24
posologie recommandée par le fabriquant
calculé à partir de la dose maximale recommandée par le fabriquant
calculé à partir du plus petit emballage original
Rappelons encore que le millepertuis ne devrait pas être utilisé par des personnes
hypersensibles au soleil (effet phototoxique de l’hypéricine) et que son emploi devrait être
déconseillé avant de longs séjours au soleil. Il est en outre responsable de nombreuses
interactions médicamenteuses potentiellement graves 30.
En conclusion, il est important de garder à l’esprit que même si la phytothérapie a largement
la cote auprès du public, il reste essentiel de rester vigilant face à l’automédication pour le
traitement d’un état dépressif et que les produits naturels ne garantissent en aucun cas une
innocuité thérapeutique (cf. Pharma-News n°3).
LUCILIUM 650° – A retenir pour le conseil :
9 nouvelle spécialité à base de millepertuis
9 posologie pratique : 1 fois par jour
9 traitement le moins cher à l'heure actuelle
© Pharma-News
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Numéro 4, Juin 2003
PERSKINDOL COOL° gels ARNICA et CONSOUDE
PERSKINDOL° élargit sa ligne COOL avec deux gels contenant, à de fortes concentrations,
respectivement de l'arnica (20% d'Arnica tinctura), et de la consoude (94% de Symphyti
tinctura). Comme tous les produits de la gamme COOL, ces deux nouveaux gels contiennent
également du menthol (5% dans le gel arnica, 2% dans le gel consoude, 7% dans le gel
normal).
Ces produits s'inscrivent dans le nouveau concept thérapeutique PERSKINDOL COOL°
élaboré par le fabricant. Il s'agit d'un traitement topique des lésions dues au sport qui se veut
différencié et ponctuel, c'est-à-dire qu'il distingue deux groupes de contusions en fonction de
leur origine et des lésions tissulaires qui en résultent : les hématomes et enflures dus aux
chocs ("macrotraumas") et les inflammations aiguës récidivantes ou
dues au surmenage ("microtraumas"), comme les tendinites, par
exemple 33.
L'utilisation de l'arnica dans le traitement et la prévention des
hématomes et des enflures est très répandue; le gel PERSKINDOL
COOL ARNICA° contient un taux très élevé de principes actifs
(20% de teinture contre 1% dans l'EUCETA°, par exemple !). Il est
indiqué pour traiter les macrotraumas, c'est-à-dire meurtrissures,
ecchymoses, claquages, entorses et toutes douleurs musculaires et
articulaires.
Les différents composants de la grande consoude ont un effet antiinflammatoire et anti-douleur 34,35 (cf. l'article sur TRAUMAPLANT°
dans le Pharma News n°1). Dans PERSKINDOL COOL
CONSOUDE°, la teinture de grande consoude est présente
pratiquement à l'état pur (94%); d'après le fabricant, la teinture est
exempte des alcaloïdes hépato-toxiques caractéristiques de cette
famille de plantes et elle peut donc être utilisée pour un traitement
prolongé sans risque. Ce gel est indiqué dans le traitement des
microtraumas de type tendinites, épicondylites, périostites, bursites,
etc…
Le menthol, présent dans tous les produits PERSKINDOL COOL°, agit comme anesthésique
local et rafraîchissant et contribue à soulager rapidement les douleurs 33.
La forme galénique gel contribue à l'effet rafraîchissant. Les produits PERSKINDOL COOL°
doivent être appliqués le plus rapidement possible après la blessure et plusieurs fois par jour
durant les premiers jours qui suivent (attention au spray : il contient un gaz qui provoque en
s'évaporant un refroidissement intense et en profondeur de la zone sprayée; il ne devrait donc
être utilisé que juste après l’accident et avec beaucoup de précautions). La posologie pour les
emplâtres est de maximum 3 applications par jour. Ensuite, toujours selon le concept du
fabricant, il est possible de continuer le traitement avec PERSKINDOL CLASSIC° qui
contient différentes huiles essentielles stimulant l'irrigation sanguine et favorisant la
guérison 36.
33
Info Singer
Koll et al. Zeitschrift für Phytotherapie 2000; 21: pp. 127-134
35
Kucera M., Kalaj J., Polesna Z. Advances in Therapy 2000; 17 (n°4): pp. 204-210
36
Compendium suisse des Médicaments 2003
34
© Pharma-News
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Numéro 4, Juin 2003
On notera tout de même au sujet de ces deux plantes que nous n'avons trouvé aucune
référence qui justifierait d'utiliser plutôt l'arnica dans le cas des "microtraumas" et plutôt la
consoude pour les "macrotraumas". On peut donc se demander si l'ajout à la gamme de deux
nouveaux produits était vraiment nécessaire… Et on peut aussi se demander pourquoi le
PERSKINDOL COOL° normal reste sur le marché !
Rappel de la gamme PERSKINDOL°:
NOM
COULEUR DE
INDICATIONS
L’EMBALLAGE
PERSKINDOL COOL°
Bleu
Entorses, foulures, contusions,
(+ ARNICA)
claquages, hématomes en usage
(+ CONSOUDE)
immédiat (premiers jours), puis
éventuellement passage au
PERSKINDOL CLASSIC°
PERSKINDOL CLASSIC°
Jaune
Douleurs musculaires en général,
suite des traitements de
PERSKINDOL COOL°.
PERSKINDOL RELAX°
Vert
Massages
PERSKINDOL DOLO°
Rouge
Rhumatismes, arthrite, douleurs
dorsales et articulaires
PERSKINDOL COOL ARNICA et CONSOUDE° – A retenir pour le conseil :
9
9
9
9
9
gel à l'ARNICA en cas d'hématomes dus aux chocs
gel à la CONSOUDE en cas d'inflammations aiguës dues au surmenage
effet rafraîchissant et calmant rapidement la douleur
doivent être appliqués immédiatement après la blessure
pas d'utilisation chez les enfants en bas âge
© Pharma-News
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Numéro 4, Juin 2003
Pour en savoir plus…
Diagnostic et traitement de la conjonctivite allergique
Diagnostic
La conjonctivite allergique survient de façon chronique
(lors de période de pollinisation par exemple) ou par
poussée aiguë. Les symptômes principaux sont :
démangeaisons, larmoiement, l’œil est rouge et les
sécrétions sont peu abondantes. Elle est souvent associée
à d’autres symptômes allergiques tels qu’éternuements
et écoulement nasal 37.
Mais attention à bien différencier une conjonctivite allergique d’autres affections telles que :
1 Conjonctivite aiguë bactérienne : aspect rouge et gonflé surtout du cul-de-sac
conjonctival, faible larmoiement, mais sécrétions abondantes et purulentes, absence de
démangeaisons
1 Conjonctivite virale : larmoiement important, sécrétions d’abondance variable, une
infection rhinopharyngée est souvent associée
1 Kératite : rougeur, douleur, larmoiement, hypersensibilité à la lumière et altération de la
vision
1 Glaucome aigu : en général unilatéral; on observe une douleur intense, un oeil très
rouge dont la pupille est dilatée et dont la vision est diminuée; quand le patient ferme l'œil
et appuie sur sa paupière, l'œil semble très dur à cause de l'augmentation de sa pression
interne ("œil de bois"); ATTENTION : c'est une urgence ophtalmologique qui doit être
adressée au médecin; les vasoconstricteurs, type VISINE°, COLLYPAN°, etc… sont alors
à éviter absolument !
1 Autres causes de rougeurs : uvéite, brûlure chimique, corps étranger, hémorragie sousconjonctivale 37
Causes possibles d’un œil rouge 37,38,39 :
Diagnostic
CONJONCTIVITE
ALLERGIQUE
CONJONCTIVITE
BACTERIENNE
CONJONCTIVITE
VIRALE
HEMORRAGIE SOUSCONJONCTIVALE
KERATITE
GLAUCOME AIGU
UVEITE
Douleur
+
Acuité visuelle Larmoiement Démangeaisons
Normale
++
+++
+
Normale
+
0
+
Normale
+++
+
0
Normale
0
0
+++
++++
++
Ì
Ì
Ì
++
+
+
0
0
0
37
La Revue Prescrire 2000 ;20 (211) :729
La Revue Prescrire 1992 ;12 (121) :421-427
39
Manuel pratique du pharmacien suisse 2002/03 :193-195
38
© Pharma-News
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Numéro 4, Juin 2003
Traitement 40
La première mesure consiste en l’élimination de l’allergène en cause si cela est possible.
Si un médicament s'avère nécessaire, le traitement de choix est l’utilisation d’un collyre
antiallergique qui va diminuer la rougeur, le prurit et le larmoiement : LIVOSTIN° et
ALOMIDE° pour le conseil, NAAXIA°, TILAVIST°, ZADITEN° et EMADINE° en liste B.
Tous ont une efficacité comparable et peuvent être utilisés pendant toute la période du rhume
des foins (de 6 semaines à 3 mois selon les fabricants) 40,41.
Un collyre antiallergique contenant en plus un vasoconstricteur peut également être utilisé :
SPERSALLERG°, ANTISTIN PRIVIN° mais uniquement en traitement de courte durée,
lorsque l’irritation et l’inflammation prédominent.
En prévention d’une exposition à un allergène on peut utiliser le cromoglycate de sodium :
OPTICROM°, CROMOSOL OPHTA°, ALLERGO-COMOD° en application régulière
pendant 2 à 4 semaines avant l’exposition et tout au long de celle-ci 41.
La présence ou l'absence d’agents conservateurs (monodoses / système Comod°) ainsi que
l’utilisation possible chez l’enfant en bas âge sont également des critères de choix entre les
différents antiallergiques 41 :
Collyre
LIVOSTIN°
ALOMIDE°
NAAXIA°
TILAVIST°
EMADINE°
ZADITEN
Cromoglycate de sodium
SPERSALLERG°
ANTISTIN-PRIVIN°
Monodoses (UD) / système
Comod°
/
/
/
/
OUI
OUI
OUI
OUI
/
Utilisation chez l’enfant dès
l’âge de
6 ans
4 ans
Non indiqué!
6 ans
3 ans
12 ans
4 ans
2 ans
5 ans
NB : pour les enfants, on choisit de préférence des collyres sans agents conservateurs afin de
minimiser le risque d’allergie.
Des antiallergiques par voie orale : ZYRTEC°, CLARITINE°, FENISTIL°, TAVEGYL°,
POLARAMINE° pour le conseil et AERIUS°, XYZAL°, SEMPREX°, MIZOLLEN°,
ZADITEN° (liste B) sont utiles en prévention de l’allergie ou lorsque la réaction allergique
est étendue aux paupières, à la peau, au nez ou aux sinus 40.
Des larmes artificielles (TEARS NATURALE°, TEARS PLUS°, LIQUIFILM TEARS°,
VISCOTEARS°, LACRINORM°, OCULAC°, CELLUFLUID°, HYLO COMOD°, …) et des
compresses froides peuvent soulager un peu l’irritation 40.
40
41
La Revue Prescrire 2000; 20 (212) :815
Compendium suisse des médicaments 2003, Documed SA
© Pharma-News
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Numéro 4, Juin 2003
En bref…
CETIPRIN° (emeprone)
Dès le 31 juillet 2003, la firme Pharmacia arrête la commercialisation de ce spasmolytique
urinaire pour raison de trop faible demande. D’autres spécialités pourront prendre le relais,
comme DETRUSITOL°, DITROPAN° ou URISPAS°, selon la décision du médecin.
ESTRADOT° 25 (estradiol)
Novartis nous annonce un complément de la gamme ESTRADOT° à 25 µg (voir article sur
cette nouveauté dans le Pharma-News n°1).
SPIRIG GOUTTES NASALES N° (phenylephrine avec ou sans naphazoline)
Pour raison de forte demande, la firme Spirig a changé ses gouttes nasales et fabrique
désormais des sprays. On les trouve sous SPRAY NASAL SPIRIG° ENFANT et sous
SPRAY NASAL SPIRIG° COMP.
Dernière minute ! - Dernière minute ! - Dernière minute ! - Dernière
Epidémie de rougeole
D’après un communiqué de presse de l’office fédéral de la santé publique (OFSP), on voit apparaître depuis ces derniers mois
des flambées de cas de rougeole. Jusqu’à présent, aucun décès n’a été signalé, mais plusieurs patients ont développé des
complications. Les régions les plus touchées sont le Valais central, Schwytz et la région de Châtel-St-Denis et, dans une
moindre mesure, Genève, Zürich et le Tessin.
Il semble que la plupart des personnes atteintes n’étaient pas vaccinées, alors que l’OFSP continue à recommander la
vaccination de toute la population. Celle-ci se fait en deux injections séparées de quelques mois et protège pendant au
minimum 10 ans; la première devrait se faire à l’âge de 12 mois. Actuellement (et pour une période indéterminée), on ne
trouve plus en Suisse de vaccin uniquement pour la rougeole, mais seulement des vaccins combinés (p.ex. trivalent :
rougeole/oreillon/rubéole = ROR : MMRII, PRIORIX, TRIVIRATEN). Une personne ayant développé la maladie est sensée
être "vaccinée" à vie 42.
Pour rappel, la rougeole est une maladie virale se transmettant par les voies respiratoires (éternuements, toux). La phase
d’incubation dure 10 jours, puis les premiers symptômes apparaissent : fièvre élevée, rhume, toux, conjonctivite et surtout un
tapissement de points blanchâtres à l’intérieur des joues; viennent ensuite des macules rouges sur la face, qui s’étendent
rapidement au corps entier. Le malade est très contagieux depuis le début de sa propre contamination jusqu’à 4 à 5 jours
après l’apparition des premiers symptômes. Dans la plupart des cas, la fièvre passe après une semaine et la toux peut durer un
peu plus longtemps, mais il peut y avoir des complications, telles que pneumonie ou encéphalite. Une contamination
pendant la grossesse est très grave : risque d’avortement ou d’accouchement prématuré, accompagné de risque important
de malformations fœtales ! Le traitement est uniquement symptomatique 43.
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des
données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
42
43
Bulletin de l’OFSP 2003, N°20, p. 338
Larousse Médical 1998, pp. 907-908
© Pharma-News
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