actif vs passif - Rentes Genevoises

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actif vs passif - Rentes Genevoises
Agora
Actif vs passif
qui gagne le
match?
La gestion passive gagne
du terrain auprès des
investisseurs. BANCO a
demandé à des experts
de la prévoyance s’ils
partageaient ce constat et, si
oui, comment il se traduisait
au sein de leur allocation.
L
e constat est clair: la gestion passive tient
bel et bien le haut du pavé! Et les raisons
invoquées pour l’expliquer le sont tout
autant: réduction importante des frais par
rapport à la gestion active, complexité de
pilotage réduite, réduction ou suppression du risque gérant et, surtout, manque de
valeur ajoutée de la gestion active.
Pour autant, cette dernière conserve
clairement des adeptes. Et même chez les
partisans de la gestion passive, elle se voit
accorder une place de choix, dans des domaines
bien spécifiques, tels que les hedge funds, le
private equity, les marchés émergents et les
matières premières. La gestion active n’a pas dit
son dernier mot.
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Jacques-André
Monnier
CEO, Synopsis Asset Management SA
Oui, la gestion
passive progresse
depuis quelques
mois. Ce phénomène, déjà observé à la fin des années 90
(bulle technologique), survient toujours en fin de cycle
haussier, lorsque les investisseurs initialement anticycliques capitulent – au pire moment. La pression qu’ils
subissent, énorme, est inversement proportionnelle à
l’horizon-temps qui leur est imparti. Une stratégie
prudente, sanctionnée par un manque à gagner passager,
n’est plus tolérée. Ces investisseurs n’ont alors d’autre
choix que d’aligner leur allocation d’actifs sur leur benchmark, déterminé par une gestion actif-passif (ALM) dont
la pertinence est pour le moins contestable. Les institutions que nous conseillons connaissent nos convictions
en la matière et nous font généralement confiance. Les
investisseurs qui aujourd’hui capitulent se voient
contraints d’augmenter la part actions (au plus haut des
marchés) et la duration des obligations (dont les taux
sont au plus bas)! Attachez vos ceintures…
Janvier 2015 · BANCO
Le magazine suisse de l’asset management
Extrait de BANCO N° 84 - JANVIER 2015
Pierre Zumwald
Directeur Général,
Rentes Genevoises
Oui, nous partageons ce constat,
tous les chiffres le
montrent. La gestion
passive présente par
ailleurs un bon postulat de départ, notamment pour la
classe actions, puisque les gérants actifs performants,
quoi qu’on en dise, se font rares. D’une manière
générale, ce choix peut par ailleurs s’avérer confortable, notamment si la taille de l’établissement ne
permet pas de développer des compétences financières
à l’interne. L’allocation des Rentes Genevoises ne
contient par contre que 20 millions de francs d’actifs
gérés de manière passive sur 1.6 milliards de bilan. La
raison est notamment que plus de 60% des actifs sont
gérés à l’interne, afin de faire correspondre au plus
près les engagements au passif avec les investissements à l’actif du bilan.
Marçal
Decoppet
Directeur, Collective de
Prévoyance Copré
La Collective
de Prévoyance
Copré a
constaté, voici bientôt
quatre ans, que la gestion active n’arrivait que
rarement à battre le marché, malgré des frais de
gestion importants. Elle a donc décidé d’aborder la
question de la gestion passive, ce qui a contribué,
d’une part, à une réduction drastique des frais de
plus de 50% et par un TER en dessous de la
moyenne des institutions de prévoyance (0.30%
contre 0.50%) et, d’autre part, par la réduction,
voire la suppression du risque spécifique. Ainsi, la
moitié de la fortune de Copré est gérée de manière
passive, via deux mandats indiciels. Notre Commission de placement a pu se focaliser sur des actifs
moins traditionnels, tels le private equity, l’immobilier étranger et les infrastructures, mais requérant plus de réflexion et d’implication en terme
d’“apprentissage”, de sélection, de suivi et de
communication à nos assurés.
Patrick Métral
Directeur des Finances, responsable placements, comptabilité et risque, HOTELA
Suite à une analyse détaillée de son allocation d’actifs, HOTELA a
modifié en profondeur sa stratégie ainsi que son organisation de
gestion des placements, abandonnant en grande partie la gestion
active au profit de la gestion indicielle de sa fortune de CHF 1.8 mia. La
gestion passive, qui représente désormais 70% du portefeuille, est effectuée par le biais de fonds
institutionnels pour les actions, les obligations et l’immobilier indirect suisse. Seules les classes
d’actifs pour lesquelles la possibilité de générer de la valeur ajoutée est importante (actions et dettes
des pays émergents, matières premières) et celles qui excluent toute gestion passive (hedge funds,
placements privés) sont gérées activement. La priorité accordée à la gestion passive vise principalement une meilleure diversification, un risque de gérant inférieur, un budget de gouvernance maîtrisable, ainsi qu’une réduction des coûts.
BANCO · Janvier 2015
Le magazine suisse de l’asset management
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Extrait de BANCO N° 84 - JANVIER 2014