1667 la citadelle de lille

1667
LA CITADELLE DE LILLE
Le siège de Lille par les armées de Louis XIV, 50.000 hommes dirigés
par Turenne, débute le 18 août 1667. Face à une médiocre défense, le gouverneur
de Lille, le comte de Bruay, accepte la reddition et signe la capitulation le 28 août.
La construction de la citadelle est aussitôt décidée après la prise de la
ville. Le Roi-Soleil la désire tellement qu’il n’attend même pas la signature du traité
d’Aix-la-Chapelle l’année suivante. Pour la réalisation de l’ouvrage, le chevalier de
Clerville, est mis en concurrence avec Vauban, son élève. Le maître est évincé.
Louis XIV accepte le projet le 13 novembre.
Le 17 juin 1668, le creusement des fossés est achevé. En août 1670, on
termine le troisième corps des casernes. L’ouvrage est accompli en 32 mois par 60
maçons, 400 ouvriers et 1400 paysans.
Vauban apporte des innovations notables dans la doctrine militaire de
l’époque. En effet, Louis XIV éprouve un mélange de sympathie et de méfiance
pour les Lillois.
Persuadé que l’ennemi peut aussi venir de l’intérieur, il estime que la
garnison doit garder la haute main sur cette ville de 50.000 âmes. Il rompt donc
avec l’usage, ici trop risqué, qui veut que les soldats logent chez l’habitant.
On construira donc des casernes. A son apogée, le site peut héberger
3.600 hommes. Vauban, ingénieur des armées du roi, a conçu à Lille, sa première
grande réalisation. Construite au milieu des marais de la Deûle, elle est un
pentagone à 5 bastions et 5 demi-lunes. Cette réalisation « la reine des citadelles »
est aussi, malgré de nombreux sièges, la mieux conservée.
Site dévolu à l’histoire militaire, elle ne peut être dissociée du 43ème
régiment d’infanterie, déjà présent sous les murs lors du siège de 1667.
Levé à l’origine pour servir à la mer, il tient garnison à Lille en 1745, et
devient vraiment la 43ème R.I en 1791. Il s’installe définitivement au cœur de la
citadelle qu’en 1871.
Aujourd’hui, la citadelle abrite le corps de réaction rapide. Un état-major
multi nationales » de 400 personnes avec 220 officiers de haut niveau, dont un
tiers seront issus des nations de l’Union européenne ou membres de l’OTAN.
La Voix du Nord
JF Guybert