Pédiatrie - Société Française de Radiologie
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Pédiatrie 529 Pédiatrie Échographie transfontanellaire Fiche 1 Introduction L’échographie transfontanellaire (ETF) permet l’exploration morphologique et vasculaire du cerveau tant que la fontanelle est perméable chez le nourrisson. C’est la méthode de choix pour faire le premier bilan cérébral chez le prématuré. Elle est fiable pour le dépistage des hémorragies, mais plus difficile à interpréter pour le diagnostic précoce des accidents ischémiques. En cas de souffrance anoxo-ischémique périnatale chez un nouveau-né à terme, l’ETF à la phase initiale permet une première approche, mais l’IRM est l’examen le plus performant pour faire un bilan précis. Dans les traumatismes obstétricaux, l’ETF peut être prise en défaut et l’examen à réaliser en urgence pour faire le bilan des lésions est la tomodensitométrie. L’ETF est également indiquée chez le nourrisson comme examen de première intention si on suspecte une pathologie malformative et dans l’exploration d’une augmentation du périmètre crânien. En fonction du contexte clinique, des résultats de cet examen, du degré d’urgence, il est souvent utile de réaliser une exploration complémentaire, TDM ou IRM. Technique L'enfant est placé en décubitus dorsal, ou installé dans un siège bébé adapté, en présence de la maman. En service de réanimation, l'enfant reste dans son berceau, sur table de réanimation, ou en incubateur : il peut être nécessaire d’utiliser une protection spécifique de la sonde, en respectant les consignes d’hygiène propres à l’unité de néonatologie ou de réanimation. Réalisation de l’examen 1) Avec une sonde de fréquence intermédiaire (5-10 mHz), balayage antéro-postérieur et sagittal de droite à gauche de l'ensemble de l'encéphale. En coupes frontales, le balayage va des lobes frontaux, au-dessus des orbites, jusqu’à la limite de visibilité du parenchyme permise par la fenêtre échographique, en arrière des plexus choroïdes. Trois coupes frontales de référence sont nécessaires : antérieure, médiane et postérieure : • une coupe frontale antérieure passant par les cornes frontales (fig. 1a) ; • une coupe frontale médiane passant pas les trous de Monro et le 3e ventricule, permettant de mesurer le diamètre transversal des ventricules latéraux en cas de dilatation (fig. 1b). Dans le cas de dilatation ventriculaire, les mesures des diamètres transversaux des ventricules latéraux, au niveau des trous de Monro, peuvent être utiles à l'appréciation de l'évolutivité ; • une coupe frontale postérieure passant par les plexus choroïdes (fig. 1c). Fig 1. a b c. 530 Tourner la sonde de 90° pour acquérir les coupes sagittales. Le balayage va d’une vallée sylvienne à l’autre. Trois coupes de référence sont nécessaires, sagittales parmédiane droite, médiane et paramédiane gauche (fig 2a, b et c) : • les coupes sagittales paramédianes droite et gauche passent par le grand axe antéropostérieur des ventricules latéraux. Dans le cas de dilatation ventriculaire, les mesures des diamètres antéro-postérieur des cornes occipitales des ventricules latéraux peuvent être utiles à l'appréciation de l'évolutivité ; • la coupe sagittale médiane passe par le corps calleux, le 3e ventricule et le quatrième ventricule. Fig 2. a b c Réalisation d'un doppler pulsé et couleur • la réalisation d’une étude doppler est recommandée dans les circonstances suivantes : instabilité cardiorespiratoire chez le prématuré, souffrance ischémique néonatale grave, dilatation ventriculaire d’allure évolutive, épanchement péri-cérébral, suspicion de thrombose veineuse cérébrale. Fig 3. Faire tout d’abord une étude en mode « couleur » : • positionner le curseur au niveau des artères cérébrales antérieures ou sur l'une ses branches (artères péricalleuses ou calloso-marginales), sur une coupe sagittale médiane ; • enregistrer un spectre ; • faire une mesure de la vitesse systolique maximale et de l’index de résistance ; • prendre une image couplant le mode couleur et le tracé du doppler pulsé, incluant les mesure de vitesse et l’index de résistance artérielle. Les valeurs suivantes servent de référence : AGE Artère cérébrale antérieure Vélocité artérielle (cm/s) Index de résistance 32 SA S 46 40 SA D M* S 10 22 49 0,75 à 0,85 531 6 mois D M* S 13 26 98 0,65 à 0,75 D M* 36 62 0,55 à 0,65 Fig 4. 2) Avec la sonde haute fréquence, réalisation d'une coupe frontale médiane afin d’apprécier l’aspect des espaces liquidiens péri-cérébraux (normalité ≤ 5 mm) (fig. 4). Ceci permet le cas échéant de réaliser un doppler couleur sur l'ensemble du sinus longitudinal supérieur puis le coupler au doppler pulsé. Prendre une image couplant le mode couleur et le tracé du doppler pulsé. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : morphologie et situation des structures médianes, cavités ventriculaires, anomalie de la structure et de l’échogénicité du parenchyme cérébral, aspect des espaces péricérébraux, localisation éventuelle d’un épanchement à ce niveau par rapport aux méninges, données de l’analyse vélocimétrique en Doppler. Pour la mesure de la taille ventriculaire, certains préconisent la mesure transversale des ventricules latéraux sur la coupe coronale médiane, d’autres la mesure du ventricule latéral au niveau des carrefours ventriculaires. L’essentiel est de pouvoir fournir un élément de référence qui soit maîtrisé par l’opérateur et reproductible. Le troisième ventricule, en coupe coronale, a normalement un diamètre transversal inférieur à 5 mm. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Les images peuvent être transmises sur support papier, sur support film ou mises à disposition sur le PACS de l’établissement. Les 8 images décrites ici constituent un pannel représentatif de l’examen, complétées le cas échéant par des images plus spécifiques en cas de pathologie. 532 Pédiatrie Scanner cérébral. Installation de l’enfant et technique générale Fiche 2 Les indications de cet examen sont détaillées dans les fiches spécifiques en fonction du contexte clinique. Les principales indications sont les traumatismes du crâne, les tableaux neurologiques aigus lorsque l’IRM n’est pas disponible. Sédation Les appareils multidétecteurs et l’acquisition hélicoïdale permettent des temps d’acquisition très courts. Dans le cas contraire, en fonction de l’âge, de l’indication, du type d’appareil et selon les centres, l’immobilité peut être obtenue soit par une sédation effectuée par le radiopédiatre, soit par une anesthésie générale. Chez le tout-petit, la phase de sommeil postprandial peut être utilisée. Se référer à la fiche générale indiquant le mode de prise en charge des enfants en bas âge. Installation du patient Caler la tête, baisser la lumière dans la salle, donner une tétine avec de l’eau sucrée si nécessaire. Centrage sur le nasion, tête symétrique si possible. Même si l’acquisition hélicoïdale permet la reconstruction dans les plans d’élection, faire en sorte de centrer le mieux possible l’enfant en fonction de sa position spontanée. Surveillance et sécurité : la surveillance visuelle est permanente. La présence d’un parent, avec tablier plombé à proximité de l’enfant (supérieure à un mètre) peut être conseillée. Protocole d’exploration de l’encéphale de l’enfant 80 à 120 kV selon l’âge. Adaptation des mAs et modulation de dose (150 à 320 mAs). Acquisition hélicoïdale, coupes millimétriques. Placer la « boîte d’acquisition » sur le topogramme englobant toute la boîte crânienne (C1- vertex). Traitement des données d’acquisition Coupes axiales : plan orbito-méatal : OM = 0 (plan passant par le nasion et les conduits auditifs externes). La reconstruction est réalisée en coupes selon le plan orbito méatal avec 2 algorithmes, parenchyme cérébral et os. Epaisseur de 3 millimètres en sous-tentoriel, 5 millimètres en sus-tentoriel. Reconstructions coronales et sagittales en fonction de la pathologie. 533 Critères de qualité • Symétrie des deux hémisphères cérébraux sur les coupes axiales, coupe la plus basse passant par le trou occipital, coupe la plus haute passant par le sinus longitudinal supérieur. • Absence d’artéfact dus aux mouvements de l’enfant. Largeur des fenêtres de lecture • Etage sous-tentoriel : environ 80-150 UH • Etage sus-tentoriel : environ 50-100 UH • Os : environ 400-2000 UH Irradiation attendue Elle doit être indiquée dans le compte rendu : en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV. Les valeurs suivantes en fonction du poids et de la taille constituent un élément de référence (cf. fiche page 47) : 1 an : Taille 75 cm, Poids 10 kg IDSV (mGy) Longueur explorée (cm) 30 (+/– 5) 14 PDL/ passage (mGy.cm) 5 ans Taille 110 cm, Poids 19 kg IDSV (mGy) 420 (+/– 70) 40 (+/– 5) Longueur explorée (cm) 15 PDL/ passage (mGy.cm) 10 ans Taille 140 cm, Poids 32 kg IDSV (mGy) 600 (+/– 75) 40 (+/– 5) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) 18 720 (+/– 90) Injection d’un produit de contraste iodé Les indications concernant l’usage d’un produit de contraste sont détaillées dans chaque fiche. La décision d’injecter est liée au contexte clinique, aux constatations faites sur les coupes sans injection, et à la possibilité de réaliser un examen IRM complémentaire en cas d’image pathologique. Lorsque l’IRM n’est pas disponible dans des délais adéquats, les principales indications pour l’injection d’un produit de contraste sont la recherche d’un abcès ou d’un empyème, d’une malformation vasculaire, d’une thrombose veineuse, d’un doute sur l’existence d’une tumeur. Produit iodé à 270, 300 mg Iode/ml. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche page 57). Dose : 2 cc par kilo de poids de l’enfant, voie intra-veineuse. Si l’examen est réalisé sans anesthésie générale, prévoir la mise en place de crème EMLA sur les sites de ponction, par le service demandeur ou la famille une heure avant l’examen. Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie. Si l’examen est réalisé sous anesthésie générale, la voie veineuse est posée lors de l’anesthésie. L’injection est manuelle le plus souvent en l’absence d’indication à une opacification vasculaire par bolus. Le délai est variable en fonction du type d’opacification recherchée. La réalisation d’un angioscanner sur les artères cérébrales nécessite un délai très court, compte tenu de la rapidité de la vitesse circulatoire chez l’enfant. 534 Pédiatrie IRM cérébrale. Installation de l’enfant et technique générale Fiche 3 Les indications de cet examen sont détaillées dans les fiches spécifiques en fonction du contexte clinique. En dehors du contexte traumatique aigu, l’IRM est le plus souvent préférable à la TDM pour l’exploration de l’encéphale : elle est plus sensible et non irradiante. Sédation En fonction de l’âge, de l’indication, du type d’appareil et selon les centres, l’immobilité peut être obtenue soit par une sédation effectuée par le radiopédiatre, soit par une anesthésie générale. Chez le tout-petit, la phase de sommeil post-prandial peut être utilisée. Se référer à la fiche générale indiquant le mode de prise en charge des enfants en bas âge. Installation du patient Si l’examen est réalisé sur un bébé de moins de un mois, caler la tête à l’aide de coussins ou dans un matelas à billes dans lequel est fait le vide d’air à l’aide d’un raccord branché sur le circuit d’aspiration. Baisser la lumière dans le tunnel. Utiliser tous les moyens pour diminuer les agressions sensorielles : protection auriculaire, lumière atténuée, maintien d’une température confortable. Chez l’enfant plus grand : • Allonger l’enfant en décubitus dorsal et lui proposer des boules Quies ou un casque antibruit. • Positionner sa tête dans l’antenne tête et la maintenir de face (plan sagittal = 0) en utilisant des cales en mousse et une sangle sur le front, • Mettre le miroir en place au dessus des yeux de l’enfant de façon à lui permettre de voir ses parents, • Donner la poire d’appel à l’enfant ou à ses parents. Centrage : Faire correspondre le laser horizontal : • avec la rainure centrale de l’antenne ; • si possible avec le nasion. Surveillance et sécurité : la surveillance visuelle est permanente ; saturomètre de pouls chez le tout petit, chez tout enfant sédaté. En cas d’anesthésie, conformité aux recommandations spécifiques de la SFAR sous la responsabilité du médecin anesthésiste. En fonction de l’état clinique, l’assistance d’un pédiatre réanimateur est parfois nécessaire. Programmation des acquisitions : Le poids de l’enfant doit être correctement renseigné, de façon à permettre le calcul exact par le logiciel d’acquisition de l’énergie déposée par les différentes séquences (SAR, Specific Absorption Rate). 535 Les plans de référence sont déterminés à partir de la première séquence de repérage : • Coupes sagittales dans l’axe du sinus longitudinal supérieur. • Coupes axiales, dans le plan CA-CP (commissure blanche antérieure / commissure blanche postérieure). • Coupes coronales perpendiculaires aux coupes axiales. Particularités chez le nourrisson Chez le nouveau-né et le nourrisson, du fait de l’absence de myélinisation, une des séquences pondérées T1 peut être faite en inversion récupération si la durée d’acquisition le permet. Les séquences spin écho T2 ou turbo spin écho T2 doivent comporter un TR et un TE plus élevés que chez l’adulte. Les séquences de type FLAIR (Fluid Attenuation Inversion Recovery) sont moins pertinentes et parfois difficiles à interpréter à cet âge. Injection d’un produit de contraste Les indications concernant l’usage d’un produit de contraste sont détaillées dans chaque fiche. La décision d’injecter est liée au contexte clinique, aux constatations faites sur les coupes sans injection. Les principaux cadres concernent les pathologies tumorales, infectieuses ou inflammatoires, la réalisation d’une angio-IRM avec contraste. Si l’examen est réalisé sans anesthésie générale, prévoir la mise en place de crème EMLA sur les sites de ponction, par le service demandeur ou la famille une heure avant l’examen. Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie. Si l’examen est réalisé sous anesthésie générale, la voie veineuse est posée lors de l’anesthésie. L’injection est manuelle le plus souvent en l’absence d’indication à une opacification vasculaire par bolus. Le délai est variable en fonction du type d’opacification recherchée. La réalisation d’une angio-IRM injectée sur les artères cérébrales nécessite un délai très court, compte tenu de la rapidité de la vitesse circulatoire chez l’enfant. Produit de contraste utilisé • Chélate de Gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 cc de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • L’injection d’une double dose est autorisée en cas de nécessité. • Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. 536 Pédiatrie Augmentation du périmètre crânien. Fiche 4 Contrôle de dérivation ventriculaire : scanner Introduction La surveillance de la mesure du périmètre crânien fait partie de tout examen de nourrisson. La découverte d’une croissance excessive peut traduire une augmentation de taille des ventricules (hydrocéphalie primitive ou secondaire), un épanchement au niveau des espaces péricérébraux, un processus expansif intra-crânien ; dans ce dernier cas, se référer au protocole Fiche Pédiatrie-16, Tumeurs crânio-encéphaliques : scanner (page 553). Par ailleurs, dans le cadre d’une hydrocéphalie connue et éventuellement dérivée, il peut être nécessaire de contrôler l’efficacité de cette dérivation. Si des contrôles itératifs sont prévisibles, il vaut mieux privilégier l’IRM afin de limiter l’irradiation cumulée. Lorsque la fontanelle antérieure est encore perméable, la première exploration est la réalisation d’une échographie transfontanellaire. S’il est nécessaire de préciser les aspects observés, l’IRM doit être préférée à la tomodensitométrie. Technique Voir fiche Pédiatrie-2, TDM crâne enfant - généralités (page 533) Pas d’injection a priori. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (page 47). • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires : pour l’appréciation de la taille ventriculaire, le diamètre transversal en coupes axiales des différentes cavités peut être mesuré. L’essentiel est de permettre un suivi évolutif avec des mesures reproductibles entre 2 examens. Ceci doit être confronté au contexte clinique, (signes d’hypertension intracrânienne, au périmètre crânien chez le nourrisson), à la morphologie des cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure et de densité du parenchyme cérébral, recherche de signes de résorption trans-épendymaire ; - siège d’un éventuel obstacle sur les voies d’écoulement du liquide cérébro-spinal ; - aspect des espaces péricérébraux, des citernes ; - position de la sonde de dérivation. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. page 72. 537 Pédiatrie Augmentation du périmètre crânien. Suspicion d’hydrocéphalie. Fiche 5 Contrôle de dérivation ventriculaire : IRM Introduction La surveillance de la mesure du périmètre crânien fait partie de tout examen de nourrisson. La découverte d’une croissance excessive peut traduire une augmentation de taille des ventricules (hydrocéphalie primitive ou secondaire), un épanchement au niveau des espaces péricérébraux, un processus expansif intra-crânien ; dans ce dernier cas, se référer au protocole Pédiatrie-17, Tumeurs crânio-encéphaliques : IRM (fiche page 554). Par ailleurs, dans le cadre d’une hydrocéphalie connue et éventuellement dérivée, il peut être nécessaire de contrôler son efficacité. Il faut s’assurer de la compatibilité du matériel de dérivation ; cette indication doit être discutée en alternative, en fonction de la pathologie initiale, d’un examen TDM. Lorsque la fontanelle antérieure est encore perméable, la première exploration est la réalisation d’une échographie transfontanellaire. S’il est nécessaire de préciser les aspects observés, l’IRM doit être préférée à la tomodensitométrie. Technique Pour la prise en charge anesthésique éventuelle et l’installation de l’enfant, voir la Fiche Pédiatrie-3, IRM cérébrale. Installation de l’enfant et technique générale, page 535. Séquences : l’examen doit comporter au minimum 2 types de pondération et 2 plans orthogonaux, en tenant compte des spécificités chez le nourrisson exposées dans la fiche générique : • Coupes de repérage topographique. • Coupes pondérées T1 sagittal. • Coupes en densité de proton ou FLAIR, T2 axiales. En fonction du résultat de ces premières séquences, le protocole sera adapté selon le contexte diagnostique : malformation de l’encéphale, processus tumoral... • Coupes pondérées T1 coronales (inversion récupération si possible). • Coupes en écho de gradient T2 axiales. • Séquences de flux dans le plan sagittal, soit en coupes pondérées T2, soit en imagerie de phase couplée au pouls ou à l’ECG (régler cette séquence en fonction de la fréquence cardiaque). • Coupes pondérées T1 après injection. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires : pour l’appréciation de la taille ventriculaire, le diamètre transversal en coupes axiales des différentes cavités peut être mesuré. L’essentiel est de permettre un suivi évolutif avec des mesures reproductibles entre 2 examens. Ceci doit être confronté au contexte clinique, (signes d’hypertension intracrânienne, au périmètre crânien chez le nourrisson), à la morphologie des cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure et /ou du signal du parenchyme cérébral, recherche de signes de résorption trans-épendymaire ; - siège d’un éventuel obstacle sur les voies d’écoulement du liquide cérébro-spinal ; - aspect des espaces péricérébraux et des citernes ; - aspect de la voûte du crâne. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. 538 • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Au décours de l’examen, avec certaines valves de dérivation, il peut être nécessaire de vérifier le réglage du niveau de pression, car celui-ci se fait à l’aide d’un aimant (radiographie du crâne permettant d’apprécier la situation du repère de débit), et réorienter le sujet vers un neuro-chirurgien. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Craniosténoses et malformations craniofaciales : Fiche 6 scanner cérébral Introduction La mise en évidence d’une crête osseuse, d’une déformation de la voûte du crâne ou d’une malformation/asymétrie faciale est souvent explorée en première intention par des radiographies du crâne, qui permettent de confirmer ou non l’existence d’une craniosténose. Celle-ci se définit par la fermeture prématurée d’une suture, la déformation se faisant dans l’axe de la suture occluse (scaphocéphalie lors de la craniosténose de la suture sagittale, brachycéphalie dans les craniosténoses bilatérales des sutures coronales ou lambdoïdes, etc.). L’exploration complémentaire de choix, le plus souvent à visée pré-chirurgicale, est la tomodensitométrie avec reconstructions tridimensionnelles pour mieux apprécier les anomalies osseuses, l’éventuel retentissement sur les structures intracrâniennes. Technique Voir Fiche Pédiatrie-2, Scanner cérébral. Installation de l’enfant et technique générale, page 533. Pas d’injection. Acquisition hélicoïdale en coupes fines jointives ou chevauchées selon les capacités de la machine, reconstruction 3D : Reconstruire le volume en réglant le seuillage afin d’avoir des vues avec la peau et des vues de la boîte crânienne osseuse seulement. Le calcul du volume peut être utile au neuro-chirurgien, il est fait en ajustant les seuils : supérieur (UH) = 500 et Inférieur (UH) = 0 et en faisant appel à un logiciel de calcul volumique. Les vues volumiques 3D endo-crâniennes peuvent également être utiles, en particulier sur la base du crâne. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires ; 539 - anomalie de la structure et de densité du parenchyme cérébral ; aspect des espaces péricérébraux ; aspect de la voûte du crâne et des sutures ; aspect de la base du crâne, du massif facial avec recherche éventuelle d’une asymétrie faciale, d’une facio-sténose, d’une compression des paires crâniennes ; - volume intracrânien en cm3. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Les images peuvent être transmises sur CD ou mises à disposition sur le PACS de l’établissement. Les données natives peuvent être utiles au neurochirurgien. Une planche résumée sur film ou sur papier comportant papier comportant les images les plus démonstratives constitue un support obligatoire représentatif de l’examen. Elle doit comporter les reconstructions volumiques. Pédiatrie Pathologie cérébrale néonatale. Traumatisme obstétrical : Fiche 7 scanner cérébral Introduction Chez le nouveau-né prématuré, en l’absence de contexte traumatique, la tomodensitométrie n’est pas indiquée. L’exploration cérébrale repose avant tout sur l’échographie transfontanellaire (ETF). La facilité de réalisation en fait la méthode de choix pour faire le premier bilan au niveau cérébral. Elle est fiable pour le dépistage des hémorragies, en particulier au niveau de la région sous-épendymaire, mais l’ETF est plus difficile à interpréter pour le diagnostic précoce des accidents ischémiques. L’utilisation couplée du Doppler pulsé, permet l’appréciation des résistances vasculaires, en particulier artérielles, ainsi que de la vélocimétrie. Ceci doit être interprété en fonction de l’état hémodynamique de l’enfant, de la perméabilité du canal artériel. L’IRM constitue une alternative intéressante lorsque le diagnostic échographique est hésitant, mais il faut déplacer l’enfant, parfois dans une situation hémodynamique et respiratoire précaire. Lésions encéphaliques du nouveau-né à terme Deux cas de figure sont fréquents : les accouchements « traumatiques » avec des lésions de type hémorragique, les souffrances anoxo-ischémiques périnatales. Dans les traumatismes obstétricaux, l’examen à réaliser en urgence pour faire le bilan des lésions est la tomodensitométrie. Elle permet le diagnostic des hémorragies et des hématomes intracrâniens. Si des lésions plus diffuses sont suspectées au sein du cerveau, un examen IRM peut être secondairement discuté en complément pour les lésions parenchymateuses. En cas de souffrance anoxo-ischémique périnatale chez un nouveau-né à terme, l’ETF à la phase initiale permet une première approche mais elle est le plus souvent insuffisante. L’IRM est l’examen le plus performant pour rechercher les lésions neuronales. Technique Voir Fiche Pédiatrie-2, Scanner cérébral. Installation de l’enfant et technique générale, page 533. Pas d’injection. 540 Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure et de densité du parenchyme cérébral ; - aspect des espaces péricérébraux ; - aspect de la voûte du crâne et des tissus sous cutanés. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Pathologie cérébrale néonatale : IRM pour complément Fiche 8 d’investigation d’une souffrance neurologique néonatale Introduction Souffrance neurologique du prématuré L’exploration cérébrale repose avant tout sur l’échographie transfontanellaire (ETF). La facilité de réalisation en fait la méthode de choix pour faire le premier bilan au niveau cérébral. Elle est fiable pour le dépistage des hémorragies, en particulier au niveau de la région sous-épendymaire, mais l’ETF est plus difficile à interpréter pour le diagnostic précoce des accidents ischémiques. L’utilisation couplée du Doppler pulsé, permet l’appréciation des résistances vasculaires, en particulier artérielles, ainsi que de la vélocimétrie. Ceci doit être interprété en fonction de l’état hémodynamique de l’enfant, de la perméabilité du canal artériel. L’IRM constitue une alternative intéressante lorsque le diagnostic échographique est hésitant, mais il faut déplacer l’enfant, parfois dans une situation hémodynamique et respiratoire précaire. Lésions encéphaliques du nouveau-né à terme Deux cas de figure sont fréquents : les accouchements « traumatiques » avec des lésions de type hémorragique, les souffrances anoxo-ischémiques périnatales. Dans les traumatismes obstétricaux, l’examen le plus aisé à réaliser en urgence pour faire le bilan des lésions est la tomodensitométrie. Si des lésions plus diffuses sont suspectées au sein du cerveau, un examen IRM peut être secondairement discuté. En cas de souffrance anoxo-ischémique périnatale chez un nouveau-né à terme, l’ETF à la phase initiale permet une première approche. L’IRM est l’examen le plus performant pour ce type d’exploration. Elle est au mieux réalisée entre J3 et J7 de vie. La spectroscopie par résonance magnétique permet une approche métabolique complémentaire. 541 Technique Séquences Séquences : Du fait de l’absence de myélinisation à cet âge, une des séquences pondérées T1 peut être faite en inversion récupération si la durée d’acquisition le permet. Les séquences spin écho T2 ou turbo spin écho T2 doivent comporter un TR et un TE plus élevés que chez l’adulte. Les séquences de type FLAIR (Fluid Attenuation Inversion Recovery) sont moins pertinentes et parfois difficiles à interpréter à cet âge. L’examen doit comporter au minimum 2 types de pondération et 2 plans orthogonaux : • Coupes de repérage topographique. • Coupes pondérées T1 sagittal. • Coupes en T2 axiales. • Imagerie de diffusion axiales. En fonction du résultat de ces premières séquences, le protocole sera adapté selon le contexte diagnostique : • Coupes pondérées T1 axiale (voire coronales) (inversion récupération si possible). • Coupes en écho de gradient T2 axiales. Si un accident vasculaire systématisé est suspecté, une séquence d’Angio MR de type « temps de vol » doit être réalisée sur le polygone de Willis et ses branches distales. Il peut être discuté de l’indication d’une Spectroscopie par résonance magnétique à la suite de ces séquences pour mettre en évidence une baisse du NAA ou la présence significative de lactate. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure ou du signal du parenchyme cérébral en T1 et T2 et en imagerie de diffusion (tronc cérébral, noyaux gris centraux, bras postérieur des capsules internes, substance blanche périventriculaire, différenciation cortex/substance blanche périphérique) ; - aspect des espaces péricérébraux et des citernes ; - aspect de la jonction bulbo médullaire et de la moelle cervicale ; - aspect de la voûte du crâne et des tissus sous cutanés ; - données de la spectroscopie éventuelle. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 542 Pédiatrie Infections et inflammation cérébro-méningées : scanner Fiche 9 Introduction La suspicion clinique d’une pathologie infectieuse ou inflammatoire du système nerveux central entraîne une prise en charge rapide de l’enfant. L’imagerie participe au bilan étiologique, mais elle ne doit jamais retarder la prise en charge thérapeutique, en particulier devant un tableau de méningite aiguë bactérienne. L’échographie chez le nourrisson peut avoir un rôle de dépistage mais elle est souvent insuffisante. Le recours à la TDM ne se conçoit que dans un contexte d’urgence, lorsqu’il existe des signes cliniques d’accompagnement nécessitant une prise en charge immédiate incompatible avec le délai ou les contraintes de réalisation d’une IRM. L’IRM est le meilleur examen pour faire la preuve des lésions et peut apporter des arguments étiologiques. Technique Voir Fiche Pédiatrie-2, Scanner cérébral. Installation de l’enfant et technique générale, page 533. Sans et avec injection (cf. fiche CIRTACI page 57). Critères de qualité : Bonne opacification des structures vasculaires, des plexus choroïdes indiquant que l’injection de produit de contraste a été correcte. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. page 47). • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure et de densité du parenchyme cérébral ; - aspect des espaces péricérébraux et des citernes ; - perméabilité des structures veineuses ; - rehaussement anormal après injection de produit de contraste au sein du parenchyme, des méninges ; - aspect du massif facial, des cavités aériques. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 543 Pédiatrie Infections et inflammation cérébro-méningées : IRM Fiche 10 Introduction La suspicion clinique d’une pathologie infectieuse ou inflammatoire du système nerveux central entraîne une prise en charge rapide de l’enfant. L’imagerie participe au bilan étiologique, mais elle ne doit jamais retarder la prise en charge thérapeutique, en particulier devant un tableau de méningite bactérienne. L’échographie chez le nourrisson peut avoir un rôle de dépistage mais elle est souvent insuffisante. Le recours à la TDM ne se conçoit que dans un contexte d’urgence, lorsqu’il existe des signes cliniques d’accompagnement nécessitant une prise en charge immédiate incompatible avec le délai ou les contraintes de réalisation d’une IRM. L’IRM est le meilleur examen pour faire la preuve des lésions et peut apporter des arguments étiologiques. Elle permet également le suivi dans le temps, en particulier pour les affections inflammatoires du système nerveux central. Technique Pour la prise en charge anesthésique éventuelle et l’installation de l’enfant, voir la Fiche Pédiatrie-3, IRM cérébrale. Installation de l’enfant et technique générale, page 535. Séquences : l’examen doit comporter au minimum 2 types de pondération et 2 plans orthogonaux, en tenant compte des spécificités chez le nourrisson exposées dans la fiche générique : • Coupes de repérage topographique. • Coupes pondérées T1 sagittal. • Coupes en densité de proton ou FLAIR, T2 axiales. • Coupes en imagerie de diffusion axiales. • Coupes pondérées T1, dans au moins 2 plans orthogonaux après injection de produit de contraste : (Chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage) (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 cc de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. En fonction du résultat des premières séquences, le protocole sera adapté selon le contexte diagnostique : • Coupes en écho de gradient pondérée T2 axiales. • Coupes coronales pondérées en T2. • Spectroscopie localisée en présence d’une suspicion d’abcès cérébral. • Discussion d’une exploration médullaire complémentaires dans les pathologies inflammatoires. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités et parois ventriculaires ; - anomalie de la structure ou du signal du parenchyme cérébral : processus encéphalitique, recherche de lésions démyélinisantes ; - prise de contraste anormale ; - aspect des espaces péricérébraux et des citernes ; - perméabilité des structures veineuses ; - aspect de la voûte du crâne, des cavités aériques de la face. • Comparaison avec les examens précédents en cas de pathologie inflammatoire. 544 • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Traumatisme crânien : scanner Fiche 11 Introduction Les traumatismes crâniens sont très fréquents chez l’enfant ; la plupart sont bénins, d’autres nécessitent une prise en charge en réanimation, et éventuellement une intervention neurochirurgicale. L’évaluation clinique initiale est capitale pour juger de l’intérêt à réaliser une éventuelle imagerie complémentaire. Le bilan en imagerie, lorsqu’il est nécessaire, repose avant tout sur la tomodensitométrie, qui permet de faire au mieux le bilan lésionnel initial, en accord avec la conférence de consensus. Lorsqu’il existe des troubles de la conscience persistants ou une aggravation, des signes neurologiques focaux, une plaie cérébrale évidente, l’attitude est claire : après une mise en condition permettant le maintien et le monitorage des fonctions vitales, il faut réaliser un examen tomodensitométrique en première intention. Pour les traumatismes crâniens modérés ou d’allure bénigne, la conduite à tenir doit prendre en compte l’âge de l’enfant et les éléments complémentaires permettant d’apprécier le risque potentiel de lésions encéphaliques : modification de la conscience au moment de l’accident ou dans les suites immédiates, céphalées progressives, intoxication, histoire peu fiable des circonstances de l’accident, crise convulsive après l’accident, vomissements itératifs ou survenant secondairement, amnésie post-traumatique, polytraumatisme, lésions faciales sévères, signes de fracture basilaire, possibilité de fracture avec dépression ou lésion pénétrante, enfant de moins de 2 ans avec suspicion de maltraitance. C’est en fonction de ces critères que le choix sera fait entre une surveillance simple, le cas échéant confiée aux proches, et la réalisation d’un examen tomodensitométrique. Lorsqu’il existe une discordance entre la tomodensitométrie et l’examen clinique, l’IRM permet une étude plus précise du parenchyme ; elle est plus pertinente pour le diagnostic des lésions parenchymateuses, en particulier les contusions non hémorragiques et les lésions axonales d’étirement. Ceci a un intérêt pronostique capital. Cet examen peut être réalisé au dans un délai court après le traumatisme, mais également à distance pour évaluer les séquelles éventuelles. La recherche d’arguments en faveur d’un « traumatisme non accidentel » ou de lésions en rapport avec le syndrome du « bébé secoué » est spécifique à l’enfant. La mise en évidence d’une collection sous-durale en échographie nécessite une imagerie complémentaire pour rechercher des lésions cérébrales associées, importante pour le diagnostic précis et le pronostic. La tomodensitométrie à la phase immédiate est indispensable, l’IRM étant réalisable secondairement. Les radiographies du squelette dans ce contexte sont indispensables. 545 Technique Voir Fiche Pédiatrie-2, Scanner cérébral. Installation de l’enfant et technique générale, page 533. Pas d’injection. Acquisition en coupes jointives permettant le cas échéant une reconstruction 3D pour étudier la voûte du crâne. Compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure et de densité du parenchyme cérébral : contusion ou hématome intra parenchymateux ; - aspect des espaces péricérébraux : collections sanguines extra parenchymateuses ; - anomalie de la voûte ou de la base du crâne, du massif facial sur le plan osseux, en utilisant un algorithme de reconstruction spécifique et le cas échéant des vue 3D. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 546 Pédiatrie Traumatisme crânien : Fiche 12 IRM pour complément d’investigation Introduction Les traumatismes crâniens sont très fréquents chez l’enfant ; la plupart sont bénins, d’autres nécessitent une prise en charge en réanimation, et éventuellement une intervention neurochirurgicale. L’évaluation clinique initiale est capitale pour juger de l’intérêt à réaliser une éventuelle imagerie complémentaire. Le bilan en imagerie, lorsqu’il est nécessaire, repose avant tout sur la tomodensitométrie, qui permet de faire au mieux le bilan lésionnel initial, en accord avec la conférence de consensus. Lorsqu’il existe des troubles de la conscience persistants ou une aggravation, des signes neurologiques focaux, une plaie cérébrale évidente, l’attitude est claire : après une mise en condition permettant le maintien et le monitorage des fonctions vitales, il faut réaliser un examen tomodensitométrique en première intention. Pour les traumatismes crâniens modérés ou d’allure bénigne, la conduite à tenir doit prendre en compte l’âge de l’enfant et les éléments complémentaires permettant d’apprécier le risque potentiel de lésions encéphaliques. C’est en fonction de ces critères que le choix sera fait entre une surveillance simple, le cas échéant confiée aux proches, et la réalisation d’un examen tomodensitométrique. Lorsqu’il existe une discordance entre la tomodensitométrie et l’examen clinique, l’IRM permet une étude plus précise du parenchyme ; elle est plus pertinente pour le diagnostic des lésions parenchymateuses, en particulier les contusions non hémorragiques et les lésions axonales d’étirement. Ceci a un intérêt pronostique capital. Cet examen peut être réalisé au dans un délai court après le traumatisme, mais également à distance pour évaluer les séquelles éventuelles. La recherche d’arguments en faveur d’un « traumatisme non accidentel » ou de lésions en rapport avec le syndrome du « bébé secoué « est spécifique à l’enfant. La mise en évidence d’une collection sous-durale en échographie nécessite une imagerie complémentaire pour rechercher des lésions cérébrales associées, importante pour le diagnostic précis et le pronostic. La tomodensitométrie à la phase immédiate est indispensable, l’IRM étant réalisable secondairement. Les radiographies du squelette dans ce contexte sont indispensables. Technique Pour la prise en charge anesthésique éventuelle et l’installation de l’enfant, voir la Fiche Pédiatrie-3, IRM cérébrale. Installation de l’enfant et technique générale, page 535. Séquences : l’examen doit comporter au minimum 2 types de pondération et 2 plans orthogonaux, en tenant compte des spécificités chez le nourrisson exposées dans la fiche générique : • Coupes de repérage topographique. • Coupes pondérées SE T1 sagittal +/– axial. • Coupes de type Flair axiales, utile en particulier à la phase précoce pour analyser la présence de sang. • Coupes pondérées T2 axiales. • Coupes pondérées T2 axiales en écho de gradient. • Coupes en imagerie de diffusion axiales si le traumatisme date de moins de 7 jours, à la phase aiguë ou subaiguë. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. 547 • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure et de signal du parenchyme cérébral : contusion ou hématome intra parenchymateux, lésions axonales ; - aspect des espaces péricérébraux : collections sanguines extra parenchymateuses ; - anomalie de la voûte ou de la base du crâne, du massif facial. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Retard du développement mental, retard psychomoteur : IRM Fiche 13 Introduction La mise en évidence d’un retard des acquisitions, d’un syndrome dysmorphique, impose la recherche d’anomalies du développement de l’encéphale. Ceci peut se manifester à un âge variable, allant de la période néonatale jusqu’à l’adolescence. Le contexte peut être évocateur : anomalie dépistée en imagerie anténatale, antécédents familiaux, syndrome neuro-cutané... ou au contraire sans orientation précise. Le bilan en imagerie repose, en période néonatale et en première intention, sur une échographie transfontanellaire. En fonction du résultat, il est souvent nécessaire de compléter par une IRM. Celle-ci constitue l’examen de première intention chez l’enfant plus grand. La tomodensitométrie a très peu de place dans ce contexte : recherche éventuelle de calcifications dans des indications très précises. En dehors de contexte, la tomodensitométrie est insuffisante dans cette indication. La prise en charge anesthésique éventuelle est discutée au préalable en fonction de l’âge de l’enfant, de son comportement, de l’équipement du plateau technique. Technique Pour l’installation de l’enfant, voir la Fiche Pédiatrie-3, IRM cérébrale. Installation de l’enfant et technique générale, page 535. Séquences : l’examen doit comporter au minimum 2 types de pondération et 2 plans orthogonaux, en tenant compte des spécificités chez le nourrisson exposées dans la fiche générique : • Coupes de repérage topographique. • Coupes pondérées T1 sagittal. • Coupes en densité de proton ou FLAIR, T2 axiales. En fonction du résultat de ces premières séquences, le protocole sera adapté selon le contexte diagnostique. • T1 coronal en inversion récupération : - soit des coupes de 2 mm centrées sur la zone pathologique ; - soit des coupes de 2 à 3 mm sur tout l’encéphale en augmentant le cas échéant l’épaisseur de coupe puis l’espace inter-coupes. • De façon alternative, une acquisition en coupes fines pondérées T1 3D peut permettre des reconstructions muliplanaires ; 548 • Séquences de flux dans le plan sagittal, soit en coupes pondérées T2, soit en imagerie de phase couplée au pouls ou à l’ECG (régler cette séquence en fonction de la fréquence cardiaque). Si une pathologie spécifique d’origine métabolique est suspectée, une acquisition en spectroscopie peut être discutée. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure ou du signal du parenchyme cérébral, étude de la gyration ; - morphologie de la fosse postérieure ; - aspect des espaces péricérébraux et des citernes ; - recherche d’un trouble de la circulation du LCR ; - aspect de la voûte du crâne. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 549 Pédiatrie Epilepsies : IRM Fiche 14 Introduction L’évaluation d’une épilepsie de l’enfant fait appel à une consultation spécialisée et aux explorations électro-encéphalographiques. Ce n’est qu’en fonction de ce bilan qu’une imagerie peut être secondairement réalisée. L’IRM est le meilleur examen dans ce domaine, susceptible d’apporter des arguments étiologiques. Les lésions observées peuvent être en rapport avec une phacomatose (sclérose tubéreuse de Bourneville...), une anomalie de la gyration, une lésion vasculaire, rarement une tumeur. L’existence d’une lésion cicatricielle de la face interne du lobe temporal est rare dans la petite enfance ; les coupes centrées à ce niveau doivent avoir la meilleure résolution possible. Le recours à la TDM ne se conçoit que dans un contexte d’urgence, lorsqu’il existe des signes cliniques d’accompagnement nécessitant une prise en charge immédiate incompatible avec le délai ou les contraintes de réalisation d’une IRM. Technique Pour l’installation de l’enfant, voir la Fiche Pédiatrie-3, IRM cérébrale. Installation de l’enfant et technique générale, page 535. Séquences : l’examen doit comporter au minimum 2 types de pondération et 2 plans orthogonaux, en tenant compte des spécificités chez le nourrisson exposées dans la fiche générique : Séquences de base : • Coupes de repérage topographique. • Coupes pondérées T1 sagittal. • Coupes en densité de proton ou FLAIR, T2 axiales. • Coupes T2* écho de gradient axiale • Coupes pondérées T1 coronal, soit acquisition 3D, soit en inversion récupération : coupes de 2 mm en augmentant le cas échéant l’épaisseur de coupe à 3 mm puis l’espace inter-coupes afin de couvrir la totalité de l’encéphale. • Diffusion axiale si l’on réalise une IRM précoce (< 7 jours) pour une première crise inaugurale. Séquences complémentaires éventuelles : • Flair ou T2 coronal, coupes de 2 mm, centrées sur les lobes temporaux, perpendiculaires au plan hippocampique. • Séquences adaptées à la pathologie éventuelle (tumeur, malformation), pouvant comporter une injection de produit de contraste. Coupes coronales perpendiculaires aux coupes transverses, ou coupes coronales perpendiculaires au plan du cortex temporal inférieur. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. 550 • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure ou du signal du parenchyme cérébral, analyse précise du cortex, des différents sillons ; - aspect des espaces péricérébraux. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Céphalées : IRM Fiche 15 Introduction L’abord des céphalées de l’enfant doit tout d’abord être de nature clinique. La difficulté est de distinguer, cliniquement, les éléments d’orientation évoquant une organicité et qui imposent une imagerie. Lorsque la céphalée ne s’accompagne pas de signes d’examen objectifs, les éléments suivants sont des signes d’alerte : douleurs augmentant en fréquence ou permanentes, céphalées nocturnes, augmentation de l’intensité aux changements de position, ou lors de la défécation, modification du comportement, troubles scolaires. Si ces signes sont absents, la probabilité d’une lésion intracrânienne est de l’ordre de 0,01 %. L’IRM est l’examen le plus performant pour l’étude de l’encéphale. Le recours à la TDM ne se conçoit que dans un contexte d’urgence, lorsqu’il existe des signes cliniques d’accompagnement nécessitant une prise en charge immédiate incompatible avec le délai ou les contraintes de réalisation d’une IRM. L’injection systématique de produit de contraste lors de cet examen TDM est le plus souvent inutile et doit être discutée au cas par cas. Technique Pour l’installation de l’enfant, voir la Fiche Pédiatrie-3, IRM cérébrale. Installation de l’enfant et technique générale, page 535. Séquences : l’examen doit comporter au minimum 2 types de pondération et 2 plans orthogonaux : • Coupes de repérage. • Coupes pondérées T1 sagittal. • Coupes en densité de proton ou FLAIR, T2 axiales. • Coupes en écho de gradient T2 axiales. En fonction du résultat de ces premières séquences, le protocole sera adapté selon le contexte diagnostique : processus tumoral, pathologie vasculaire... • Réalisation d’une angio-MR en temps de vol sur le polygone de Willis. • Coupes pondérées T1 coronales (inversion récupération si possible). 551 • Séquences de flux dans le plan sagittal, soit en coupes pondérées T2, soit en imagerie de phase couplée au pouls ou à l’ECG (régler cette séquence en fonction de la fréquence cardiaque). • L’injection de produit de contraste n’est envisagée que s’il existe des anomalies sur les séquences précédentes, et en fonction des orientations diagnostiques initiales : cf. protocoles spécifiques : tumeur cérébrale, pathologie infectieuse ou inflammatoire... (cf. fiche CIRTACI page 57) Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes, de la jonction bulbomédullaire ; - cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure ou du signal du parenchyme cérébral ; - aspect des espaces péricérébraux et des citernes (grande citerne, citerne ambiante) ; - aspect de la voûte du crâne ; - aspect des vaisseaux intracrâniens ; - cavités sinusiennes. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 552 Pédiatrie Tumeurs crânio-encéphaliques : scanner Fiche 16 Introduction La suspicion clinique de tumeur cérébrale repose sur l’existence de signes fonctionnels (tableau d’hypertension intracrânienne le plus souvent, voire crise épileptique), plus ou moins associés à des signes physiques : syndrome cérebelleux, déficit moteur ou sensitif, paralysie d’un nerf crânien...). L’IRM est le meilleur examen pour faire le bilan le plus précis possible, susceptible d’apporter des arguments étiologiques. Le recours à la TDM ne se conçoit que dans un contexte d’urgence, lorsqu’il existe des signes cliniques d’accompagnement nécessitant une prise en charge immédiate incompatible avec le délai ou les contraintes de réalisation d’une IRM. L’échographie chez le nourrisson peut avoir un rôle de dépistage (augmentation du périmètre crânien), mais elle est toujours insuffisante dans cette indication. La surveillance d’une tumeur cérébrale traitée fait appel le plus souvent à l’IRM, en reproduisant les plans de référence initiaux de façon à pouvoir réaliser une évaluation comparative. Technique Voir Fiche Pédiatrie-2, Scanner cérébral. Installation de l’enfant et technique générale, page 533. L’injection de produit de contraste doit être discutée en fonction du contexte d’urgence, des aspects observés sur les images sans injection et de l’accessibilité rapide ou non à l’IRM, pour préciser une image anormale (cf. fiche CIRTACI page 57). Critères de qualité : Bonne opacification des structures vasculaires, des plexus choroïdes indiquant que l’injection de produit de contraste a été correcte. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires et citernes ; - situation et caractéristiques de la lésion, limites, caractère expansif, densité spontanée, présence de calcifications, rehaussement après injection de produit de contraste ; - mesures dans 3 plans perpendiculaires ; - effet de masse sur les structures adjacentes, signes éventuels d’engagement. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 553 Pédiatrie Tumeurs crânio-encéphaliques : IRM Fiche 17 Introduction La suspicion clinique de tumeur cérébrale repose sur l’existence de signes fonctionnels (tableau d’hypertension intracrânienne le plus souvent, voire crise épileptique), plus ou moins associés à des signes physiques : syndrome cérebelleux, déficit moteur ou sensitif, paralysie d’un nerf crânien...). L’IRM est le meilleur examen pour faire le bilan précis, susceptible d’apporter des arguments étiologiques. Le recours à la TDM ne se conçoit que dans un contexte d’urgence, lorsqu’il existe des signes cliniques d’accompagnement nécessitant une prise en charge immédiate incompatible avec le délai ou les contraintes de réalisation d’une IRM. L’échographie chez le nourrisson peut avoir un rôle de dépistage (augmentation du périmètre crânien), mais elle est toujours insuffisante dans cette indication. La surveillance d’une tumeur cérébrale traitée fait appel à l’IRM, en reproduisant les plans de référence initiaux de façon à pouvoir réaliser une évaluation comparative. Technique Pour la prise en charge anesthésique éventuelle et l’installation de l’enfant, voir la Fiche Pédiatrie-3, IRM cérébrale. Installation de l’enfant et technique générale, page 535. Séquences : l’examen doit comporter au minimum 2 types de pondération et 2 plans orthogonaux, en tenant compte des spécificités chez le nourrisson exposées dans la fiche générique : • Séquences systématiques avant injection (coupes de 3 à 5 mm d’épaisseur) : - Coupes de centrage topographique rapides. - T1 sagittale. - FLAIR axiale. - T2 transverse. • Séquences optionnelles avant injection : - T1 coronale. - FLAIR sagittale (tumeur du tronc cérébral). - T2* (recherche de saignement). - Séquence pondérée en Diffusion. Produit de contraste • Chélate de Gadolinium ayant une AMM pédiatrique en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 cc de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration : voie intra-veineuse. • L’injection d’une double dose est autorisée en cas de nécessité. Séquences après injection • séquences 2D T1 de 4 à 5 mm dans les 3 plans ; • ou séquence 3D T1 EG (épaisseur de coupe 1 mm), reconstruite dans les 3 plans (MPR). Options supplémentaires • Séquence 3D axiale T1 EG après injection si une intervention chirurgicale est envisagée, pour guider la neuro navigation. Cette séquence est alors appliquée à la place des 2 derniers plans T1 après injection. (Elle doit être acquise en coupes millimétriques dans un plan transverse strict sans suivre l’orientation CA-CP). Ceci est particulièrement pertinent pour les lésions sus tentorielles. • Etude en spectroscopie, qui peut apporter d’éventuels arguments étiologiques. 554 • IRM fonctionnelle et/ou imagerie avec tenseur de diffusion si la lésion siège à proximité du cortex moteur. • Séquence EPI T2* de perfusion lors de l’injection, pour analyse de la perfusion tumorale. Cas particuliers b Lésions de haut grade de type PNET (Tumeur Primitive Neuro Ectodermique supra-tentorielle ou médulloblastome), épendymome, tumeurs gliales de haut grade Ces lésions tumorales présentant des risques de dissémination dans le liquide céphalorachidien, il est indispensable de faire des coupes sur l’axe spinal après injection d’une deuxième dose de 0,2 cc/kg de produit de contraste. Il est donc indispensable de garder un abord veineux après l’injection sur l’encéphale. b Séquences sur l’axe spinal Sagittales T1 après injection (coupes de 3 à 5 mm) couvrant tout l’axe spinal y compris le cul de sac dural inférieur (C0 à S3). Si l’ensemble de la région ne peut être exploré en une seule acquisition, programmer deux régions d’intérêt. Le FOV peut être augmenté, mais il est alors indispensable d’augmenter la matrice d’acquisition dans les mêmes proportions de façon à garder une bonne résolution (inférieure à 1 × 1 mm), +/– séquence T1 transverse centrée sur la lésion (si une image suspecte doit être précisée). b Contrôle post-opératoire précoce Après intervention chirurgicale, de façon à évaluer un éventuel reliquat tumoral, il est conseillé de réaliser un contrôle précoce (< 48 h), avec des coupes fines (3 à 4 mm d’épaisseur) pondérées en T2, et T1 avant et après injection, le cas échéant avec soustraction des images. b Lésions orbitaires L’étude peut être réalisée soit avec l’antenne tête soit avec une antenne de surface pour une lésion strictement orbitaire (soit avec les deux si couplage possible) : • T2 transverse dans le plan des nerfs optiques avec suppression du signal de la graisse (coupes de 3 à 4 mm). • T1 transverse avant injection et avec suppression du signal de la graisse après injection de gadolinium (3 à 4 mm). Méthodes de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires, signes de résorption transépendymaire ; - anomalie de la structure ou du signal du parenchyme cérébral ; - situation et caractéristiques de la tumeur, limites, caractère expansif, rehaussement après injection de produit de contraste ; - mesures dans 3 plans perpendiculaires ; - effet de masse sur les structures adjacentes, signes d’engagement éventuels ; - aspect des espaces péricérébraux, des citernes ; - aspect de la voûte du crâne ; - comparaison avec les examen antérieurs dans le cas du suivi sous traitement. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 555 Pédiatrie Pathologie vasculaire intracrânienne : scanner cérébral Fiche 18 Introduction La pathologie vasculaire intracrânienne est rare chez l’enfant. Elle peut être d’origine malformative (anévrysme, malformation artério-veineuse,...) ou acquise (accidents ischémiques). La présentation est le plus souvent aiguë (tableau d’hémorragie méningée, hypertension intracrânienne aiguë, déficit brutal). La prise en charge en urgence peut faire appel à la tomodensitométrie. L’IRM permet le plus souvent de compléter le bilan et le diagnostic lésionnel. Technique Voir Fiche Pédiatrie-2, Scanner cérébral. Installation de l’enfant et technique générale, page 533. L’injection de produit de contraste doit être discutée en fonction du type d’anomalie suspectée cliniquement et sur les images réalisées sans injection (recherche de thrombophlébite cérébrale), et de l’accessibilité à l’IRM pour préciser une image anormale (cf. fiche CIRTACI page 57). Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure et de densité du parenchyme cérébral, recherche de calcifications cérébrales ; - trajet des axes vasculaires ; - aspect des espaces péricérébraux et des citernes ; - recherche d’une hyperdensité spontanée des espaces sous-arachnoïdiens. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 556 Pédiatrie Pathologie vasculaire intracrânienne : IRM Fiche 19 Introduction La pathologie vasculaire intracrânienne est rare chez l’enfant. Elle peut être d’origine malformative (anévrysme, malformation artério-veineuse,...) ou acquise (accidents ischémiques). La présentation est le plus souvent aiguë (tableau d’hémorragie méningée, hypertension intracrânienne aiguë, déficit brutal). La prise en charge en urgence peut faire appel à la tomodensitométrie. L’IRM permet le plus souvent de compléter le bilan et le diagnostic lésionnel. Technique Pour la prise en charge anesthésique éventuelle et l’installation de l’enfant, voir la Fiche Pédiatrie-3, IRM cérébrale. Installation de l’enfant et technique générale, page 535. Séquences : l’examen doit comporter au minimum 2 types de pondération et 2 plans orthogonaux, en tenant compte des spécificités chez le nourrisson exposées dans la fiche générique : • Coupes de repérage topographique. • Coupes pondérées T1 sagittal. • Coupes en imagerie de diffusion axiales selon 3 gradients si l’accident vasculaire date de moins de 7 jours. La reconstruction d’une carte d’ADC est utile à l’interprétation des images de diffusion. • Coupes en densité de proton ou FLAIR, T2 axiales. • T2 axiales en écho de gradient. Angio MR • dans le cas d’ischémie cérébrale ou de suspicion de malformation vasculaire : Angio MR en temps de vol sur le polygone de Willis, éventuellement séquence T1 3D après injection (cf. fiche CIRTACI page 57). • dans le cas de thrombose veineuse : Angio MR en contraste de phase en coupes sagittales centrées sur le sinus longitudinal supérieur et en coupes transverses centrées sur les sinus latéraux, éventuellement séquence 3D en imagerie de phase, voire série d’angio MR après injection. • dans le cas d’une recherche de dissection au niveau cervical : séquence axiale T1 avec saturation de la graisse allant de la crosse aortique jusqu’à la base du crâne, le cas échéant angio-MR avec injection de produit de contraste en coupes coronales centrées sur les vaisseaux du cou avec reconstruction MIP. Produit de contraste (cf. fiche CIRTACI page 57) Chélate de Gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage. Dose d’injection : 0,2 cc de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). L’injection d’une double dose est autorisée en cas de nécessité. Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; 557 - cavités ventriculaires ; anomalie de la structure ou du signal du parenchyme cérébral ; aspect des espaces péricérébraux et des citernes ; aspect de la voûte du crâne ; anomalies vasculaires spécifiques : nature de la lésion, vaisseaux afférents, mode de drainage ; les vaisseaux seront étudiés sur les coupes natives et sur les reconstructions de type MIP. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Recherche de pathologie hypothalamo-hypophysaire : IRM cérébrale Fiche 20 Introduction Les circonstances amenant à explorer la région hypothalamo-hypophysaire sont variées chez l’enfant : déceler une éventuelle anomalie dans le cadre d’un retard ou d’une avance de croissance, d’un trouble de la puberté ou d’un diabète insipide. Les principales anomalies sont malformatives (hypoplasie de l’hypophyse, syndrome d’interruption de la tige pituitaire, hamartome), tumorales (hypothalamus, chiasma, plancher du 3e ventricule, tige pituitaire voire hypophyse), granulomateuses (histiocytose langerhansienne, sarcoïdose…). L’exploration repose uniquement sur la réalisation d’une IRM cérébrale. Technique Pour la prise en charge anesthésique éventuelle et l’installation de l’enfant, voir la Fiche Pédiatrie-3, IRM cérébrale. Installation de l’enfant et technique générale, page 535. Séquences : l’examen doit comporter au minimum 2 types de pondération et 2 plans orthogonaux, en tenant compte des spécificités chez le nourrisson exposées dans la fiche générique : • Coupes de repérage topographique. • Coupes pondérées T1 sagittal. • Coupes pondérées T1 sagittal en coupes de 1,5 mm, si l’hypophyse et la tige pituitaire ne sont pas bien visibles sur la séquence précédente, modifier l’orientation. • Coupes pondérées T1 coronal en coupes de 1,5 mm dans le plan de la tige pituitaire. • Coupes pondérées T2 coronal en coupes de 2 mm : 40 coupes allant de l’ethmoïde à l’épiphyse. • Coupes FLAIR axiales sur l’ensemble de l’encéphale. Si l’examen est normal, ces séquences sont suffisantes, sauf en cas de diabète insipide, où l’injection est systématique. Si une pathologie est mise en évidence, se référer aux chapitres précédents relatifs aux pathologies tumorales ou inflammatoires, avec injection éventuelle en fonction des premiers résultats (mauvaise visibilité de la tige pituitaire, anomalie de signal de l’hypophyse). 558 Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - présence de l’hypersignal physiologique de la post-hypophyse en T1 ; - diamètre maximal de la tige pituitaire : 2 mm ; - aspect en taille et signal de la selle turcique, de l’hypophyse : tenir compte de l’âge, du sexe, du statut pubertaire, et se référer au tableau suivant : Mesure et aspect normaux de l’ante hypophyse en T1 en fonction de l’âge Age Hauteur de l'hypophyse Signal de l'anté-hypophyse Forme du diaphragme sellaire < 6 semaines 4,5 ± 2 mm Hyper-intense / tronc Bombant 6 semaines-2 ans 3,5 ± 1,2 mm Iso-intense / tronc Plat 4 ± 0,7 mm Iso-intense / tronc Plat 5-10 ans 4,5 ± 0,6 mm Iso-intense / tronc Plat 10-15 ans 5 ± 2 mm Iso-intense / tronc Bombant chez fille 15-20 ans 5,5 ± 1,5 mm Iso-intense / tronc Bombant chez fille 2 ans-5 ans D’après Dietrich AJNR 1995, Argyropoulou Ped Radiol 1991, Kato J Clinical Neuroscience 2002, Tien AJR 1992. - présence des bulbes olfactifs ; - cavités ventriculaires ; - anomalie de la structure ou du signal du parenchyme cérébral ; - aspect des espaces péricérébraux et des citernes. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 559 Pédiatrie IRM cérébrale fœtale Fiche 21 Introduction Le but de l’imagerie est de préciser une anomalie vue en échographie (gold standard), de confirmer la normalité dans des contextes particuliers (sclérose tubéreuse de Bourneville, lissencéphalies...). Technique de l’IRM Les plans de référence sont déterminés à partir de la première séquence de repérage. Compte tenu de la mobilité fœtale, le repérage de chaque séquence se fait sur la séquence immédiatement précédente : • Coupes sagittales. • Coupes axiales si possible dans le plan CA-CP. • Coupes frontales, en général parallèles au grand axe du tronc cérébral. La sédation maternelle n’est actuellement pas consuelle (basée en général sur l’administration per os de benzodiazépines). Si une sédation est administrée, il est indispensable que la patiente reparte accompagnée. Principe des séquences : Rapides et combinées dans les 3 plans de l’espace. L’apnée est rarement utile. Au minimum : • Pondération T2 (FSE ou reconstruites en demi-transformée de Fourier type HASTE ou Single Shot) à visée morphologique dans les 3 plans. • Pondération T1 (FSPGR, FSE ou inversion récupération rapide) pour l’appréciation du signal parenchyme (hémorragie, gliose), dans 1 plan (axial ou frontal). Les séquences T1 ont un temps d’acquisition plus long que le T2. De façon large, et selon la pathologie évoquée : • Séquence axiale en diffusion (la séquence b0 peut détecter les dépôts d’hémosidérine, la séquence b1000 permet le calcul de l’ADC). • Séquence axiale en T2* à la recherche de dépôts d’hémosidérine (plus sensible que le b0). Injection de Gadolinium non recommandée. Critères de qualité Symétrie des hémisphères cérébraux, ou des globes oculaires (en cas de pathologie unilatérale cérébrale). Compte rendu • Description anatomique cérébrale. • Fosse postérieure : disposition globale, courbure du pont, forme du IVe ventricule, fissuration du cervelet (vermis et hémisphères), espaces liquidiens. • Ventricules (si ventriculomégalie, diamètre du carrefour). • Parenchyme, substance blanche, substance grise, différenciation et signal. • Giration (en fonction du terme et des atlas). • Espaces péricérébraux. • Biométrie : au minimum diamètre bipariétal cérébral (coupe frontale passant par le V3, plus grand diamètre cérébral), diamètre transversal du cervelet (coupe axiale), hauteur du vermis (coupe sagittale, plan parallèle au bord postérieur du tronc cérébral). • Latéralisation et position du fœtus. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 560 Pédiatrie Exploration d’une hypothyroïdie à la naissance : Fiche 22 échographie Introduction En France le dépistage de l’hypothyroïdie se fait de façon systématique chez tous les nouveaunés en même temps que le test de Guthrie. Une anomalie du test de dépistage (TSH élevée) implique des explorations plus poussées pour confirmer le diagnostic d’hypothyroïdie. Les principales causes d’hypothyroïdie en période néonatale sont l’athyréose (absence totale de glande) l’hypothyroïdie par défaut de l’hormonosynthèse (hypertrophie glandulaire) l’hypothyroïdie transitoire (la glande apparaît normale). Indications d’imagerie • Examen indispensable : la scintigraphie à l’iode 131. • Examen contributif : l’échographie pour visualiser la thyroïde et préciser son aspect. Technique de l’échographie • Pas de sédation, aucune préparation. Il est préférable d’effectuer l’examen après prise d’un biberon pour que l’enfant soit calme. • Sonde de haute fréquence (6 à 10 MHz). • Coupes transversales médianes sur le cou de la région sous-mandibulaire jusqu’au défilé cervico thoracique. • Si possible, coupes longitudinales latérales (souvent difficiles car on utilise des sondes barettes et le cou de l’enfant est court). Images requises (4 à 6 images) : • • • • Coupe axiale transverse sur la thyroïde montrant les 2 lobes et l’isthme. Coupe longitudinale sur chaque lobe si possible. Donner les mesures d’au moins 2 axes, 3 si possible. Si la thyroïde n’est pas visible en place, chercher une thyroïde ectopique notamment au niveau de la base de langue. Image piège à connaître Fausse image de thyroïde se situant dans la loge thyroïdienne, vide. Une loge vide est plus échogène qu’une thyroïde normale, isoéchogène à la graisse sous-cutanée. Résultat Thyroïde : • Présente ou non. • En place ou ectopique. • Echostructure normale hypo ou hyperéchogène, homogène ou hétérogène. • Mesures : valeurs moyennes normales : épaisseur 7 ± 2 mm, largeur 7,5 ± 2mm, hauteur 17 ± 5 mm. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Les images décrites ici constituent un panel représentatif de l’examen, complétées le cas échéant par des images plus spécifiques en cas de pathologie. 561 Pédiatrie Echographie cervicale chez l’enfant (hors thyroïde) Fiche 23 Introduction Indications b Chez le grand enfant • Adénopathies : très fréquentes chez l’enfant, leur diagnostic est clinique, l’échographie n’a pas d’indication dans la plupart des cas et doit être réservée à des situations particulières comme la suspicion d’adénophlegmon ou le bilan des hémopathies. • Bilan d’une masse. b Chez le nourrisson, indications rares • Suspicion d’hypothyroïdie (fiche spécifique). • Palpation d’une masse. Technique Sonde de haute fréquence, 6-10 Mhz. Coupes axiales de chaque côté du cou explorant la parotide, la région sous maxillaire, la partie latérale du cou. Coupe axiale médiane sur la thyroïde. Coupes longitudinales latérales de chaque côté le long des axes vasculaires. Doppler couleur éventuellement en cas de masse mais savoir qu’il n’a aucune spécificité. Images : 6 à 12 images : • Axiales : parotide, sous maxillaires, thyroïde. • Longitudinales de chaque côté du cou. • Images centrées sur la pathologie. Résultats Aspect des parotides et des sous-maxillaires (l’existence de ganglions visibles dans la parotide est habituelle et non pathologique). Aspect de la thyroïde. Description des adénopathies éventuelles : structure, taille, nécrose centrale. En cas de masse : localisation (médiane ou latérale, échogénicité, homogénéité, vascularisation, relations avec les structures anatomiques). Chez le nourrisson, penser au fibromatosis colli : hypertrophie plus ou moins homogène du muscle sterno-cléido-mastoïdien bien visualisée sur des coupes longitudinales obliques dans l’axe du muscle, faire l’examen de façon comparative. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 562 Pédiatrie Masses cervicales chez l’enfant : scanner (hors rachis) Fiche 24 Introduction L’échographie est le premier examen effectué chez l’enfant qui présente une masse cervicale, elle est suffisante dans la majorité des cas. L’examen tomodensitométrique est réservé : • au bilan préopératoire d’une masse notamment des abcès retro-pharyngés ; • au bilan d’extension des tumeurs malignes. L’IRM sera systématiquement proposée en fonction des disponibilités. Technique Dans la plupart des cas, l’examen peut se faire sans sédation, si celle-ci est nécessaire, se rapporter à la fiche spécifique. Paramètres d’acquisition : Le CDTI volumique doit se situer autour de 25 mGy (cf. fiche page 47). Mode radio de face et de profil, limite supérieure = conduit auditif externe, limite inférieure = défilé cervico-thoracique, FOV adapté à la taille du cou. Acquisition hélicoïdale avec reconstructions dans les 3 plans, protocole cervical adapté à l’enfant. • Un passage sans injection si l’on recherche des calcifications. • Un passage injecté : produit iodé à 270, 300 mg Iode/ml. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage. Dose : 2 ml par kilo de poids de l’enfant, voie intra-veineuse. Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie. Si l’examen est réalisé sous anesthésie générale, la voie veineuse est posée lors de l’anesthésie. L’injection est manuelle le plus souvent en l’absence d’indication à une opacification vasculaire par bolus. Acquisition débutée en fin d’injection. éventuellement injection en 2 temps (la moitié du contraste avant le début de l’examen, le reste juste avant l’acquisition) dans le bilan d’une masse tumorale permettant une imprégnation tissulaire et une bonne visibilité des vaisseaux. Si le diagnostic est celui de lymphome, on fera un examen cervico-thoraco-abdomino-pelvien. Résultats • Description de la masse : localisation, densité, limites. • Rapports avec les structures de voisinage : vaisseaux, thyroïde, glandes salivaires, rachis, trous de conjugaison, muscles. • Mesures selon 3 axes. • Dans la mesure du possible, conclure sur le ou les diagnostics envisagés compte tenu des caractéristiques de la lésion. • Irradiation : indiquer le PDL (produit dose-longueur) et le fantôme utilisé (16 ou 32 cm) (cf. fiche page 47). NB : masse thyroïdienne, s’assurer comme chez l’adulte, que l’injection d’iode est possible et ne va pas gêner un éventuel traitement avec Iode radioactif (cas du cancer papillaire). Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 563 Pédiatrie Masses cervicales chez l’enfant : IRM (hors rachis) Fiche 25 Introduction L’échographie est le premier examen effectué chez l’enfant qui présente une masse cervicale, elle est suffisante dans la majorité des cas. L’IRM est réservée : • au bilan préopératoire d’une masse si le chirurgien le juge utile ; • à l’exploration des masses de nature vasculaire (hémangiomes, malformations veineuses, lymphangiomes...) ; • au bilan d’extension des tumeurs malignes. Technique Chez l’enfant de moins de 4 ans, l’examen nécessite une sédation ou une anesthésie générale en fonction des équipes, se rapporter à la fiche spécifique (cf. fiche page 535). Antenne crâne ou antenne de surface si la masse est cervico-thoracique. Séquences de base • Repérage 3 plans. • Séquences pondérées T1 et T2 spin echo, plan choisi en fonction de la pathologie explorée, le plan axial est souvent le meilleur pour débuter l’examen, compléter par d’autres plans au besoin. Séquences souvent utiles • Injection de chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. • Utiliser la saturation de graisse (faire une séquence avec saturation de graisse avant injection pour comparaison et/ou soustraction). Séquences complémentaires Séquence angiographique pour préciser la vascularisation et les rapports vasculaires, elle se fait avec injection, en bolus et si possible en traquant le bolus. Cette séquence angiographique précède alors la séquence injectée. Résultats • Description de la technique (séquences, plans, injection). • Description de la masse : localisation, signal, limites, comportement lors de l’injection. • Rapports avec les structures de voisinage : vaisseaux, thyroïde, glandes salivaires, rachis, trous de conjugaison, muscles. • Mesures selon 3 axes. • Dans la mesure du possible, conclure sur le ou les diagnostics envisagés compte tenu des caractéristiques de la lésion. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 564 Pédiatrie Recherche de malformation médullaire ou de dysraphisme : Fiche 26 échographie rachidienne et médullaire Introduction Les dysraphismes sont définis par l’absence totale ou partielle de fermeture des structures mésenchymateuses, osseuses ou neurales constituant l’axe spinal. Ceci se traduit par la présence d’anomalies intracanalaires, d’anomalies osseuses isolées, ou de la combinaison des deux. Les circonstances de découverte ont été modifiées par le dépistage anténatal. À la période néonatale, le diagnostic peut être évident cliniquement dans le cadre d’un dysraphisme avec interruption cutanée, situation devenue exceptionnelle compte tenu de l’étape précédente. À cet âge, la mise en évidence d’une malformation rachidienne voire médullaire peut également être suspectée en présence d’anomalies cutanées en regard du rachis (fossette ou pertuis cutané, touffe de poils, angiome, appendice caudal). Chez le nouveau-né, l’échographie est l’examen le plus simple pour étudier les tissus mous souscutanés et le contenu du canal rachidien. L’ossification incomplète de l’arc postérieur permet de bien visualiser les espaces sous-duraux, la moelle et les racines. Les fossettes coccygiennes de moins de 5 mm de diamètre et situées à moins de 2 cm de la marge anale ne nécessitent pas d’exploration. Chez l’enfant plus grand, les circonstances de découverte sont variées : présence d’un stigmate cutané au niveau du dos, troubles de la statique vertébrale, voire signes neurologiques (pieds creux, troubles sphinctériens...), l’IRM constituant alors le meilleur examen. Technique Cet examen est réalisé au mieux pendant le premier mois de vie. Préparation du nourrisson : l’enfant reste dans son lit ou en incubateur ou est allongé sur le lit d’examen. • Enfant en procubitus ou en décubitus latéral si le procubitus n’est pas possible, le dos courbé en « position fœtale ». • Enfant au calme, non à jeun. • Sucette sucrée à disposition. • Gel stérile dans le cas d’un spina bifida aperta ou d’une fistule avec fuite du liquide céphalorachidien. Réalisation de l’examen 1) Balayage sagittal et axial du sacrum à la charnière cervico-occipitale à l’aide d’une sonde linéaire haute fréquence. La localisation précise des vertèbres est indispensable : • L1 : hile rénal. • L2 : palpation de la dernière côte. • L4 : palpation des crêtes iliaques. • Jonction lombo-sacrée : S1 est la vertèbre la plus inclinée. 565 2) Coupes sagittales : • sur le cône médullaire. Le cône médullaire doit se situer entre T12 et le disque L2 L3. • sur le cul de sac dural qui se situe en S2. • sur l’ensemble de la moelle en cas de traumatisme ou de tumeur. • sur la jonction bulbo médullaire dans le cas de dysraphisme (sonde sectorielle). SAC DURAL CONE MEDULLAIRE 3) Coupes axiales : • sur les racines de la queue de cheval, • sur le cône médullaire, • sur le filum terminal dont l’épaisseur doit être ≤ à 2 mm. • sur la lésion médullaire lorsqu’il en existe une. RACINES QUEUE DE CHEVAL CONE MEDULLAIRE TR FILUM TREMINAL La réalisation d’une échographie transfontanellaire est fortement conseillée si l’échographie médullaire est anormale. De même, l’exploration des reins par voie postérieure permet de s’assurer de l’absence de dilatation pyélo-calicielle, imposant si elle est présente la réalisation d’une échographie de l’appareil urinaire. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des structures médianes ; - position de la moelle, du cône terminal et des racines ; - anomalies intra-canalaires et intramédullaires ; - présence d’un structure anormale : kyste, lipome... • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. Transmission de l’information Les 5 images décrites ici constituent un pannel représentatif de l’examen, complétées le cas échéant par des images plus spécifiques en cas de pathologie. Cf. fiche page 72. 566 Pédiatrie Recherche de malformation médullaire ou de dysraphisme : Fiche 27 IRM rachis et moelle Introduction Les dysraphismes sont définis par l’absence totale ou partielle de fermeture des structures mésenchymateuses, osseuses ou neurales constituant l’axe spinal. Ceci se traduit par la présence d’anomalies intracanalaires, d’anomalies osseuses isolées, ou de la combinaison des deux. Les circonstances de découverte ont été modifiées par le dépistage anténatal. À la période néonatale, le diagnostic peut être évident cliniquement dans le cadre d’un dysraphisme avec interruption cutanée, situation devenue exceptionnelle compte tenu de l’étape précédente. À cet âge, la mise en évidence d’une malformation rachidienne voire médullaire peut également être suspectée en présence d’anomalies cutanées en regard du rachis (fossette ou pertuis cutané, touffe de poils, angiome, appendice caudal). Chez le nouveau-né, l’échographie est l’examen le plus simple pour étudier les tissus mous sous-cutanés et le contenu du canal rachidien. L’ossification incomplète de l’arc postérieur permet de bien visualiser les espaces sous-duraux, la moelle et les racines. Les fossettes coccygiennes de moins de 5 mm de diamètre et situées à moins de 2 cm de la marge anale ne nécessitent pas d’exploration. Chez l’enfant plus grand, les circonstances de découverte sont variées : présence d’un stigmate cutané au niveau du dos, troubles de la statique vertébrale, voire signes neurologiques (pieds creux, troubles sphinctériens...), l’IRM constituant alors le meilleur examen. Technique En fonction de l’âge, de l’indication, du type d’appareil et des centres, l’immobilité peut être obtenue soit par une sédation effectuée par le radiopédiatre, soit par une anesthésie générale. Chez le tout-petit, la phase de sommeil post-prandial peut être utilisée. Se référer à la fiche générale indiquant le mode de prise en charge des enfants en bas âge. • Allonger l’enfant en décubitus dorsal et lui proposer des boules Quiès ou le casque avec de la musique. • Le positionner de façon à aligner son rachis et éventuellement maintenir sa tête avec des cales. • Donner la poire d’appel à l’enfant ou à ses parents. • Si l’examen est réalisé sur un bébé de moins de un mois, le maintenir avec des sacs de sable, dans un matelas à billes dans lequel est fait le vide. Baisser la lumière dans le tunnel. Centrage • Installer l’enfant de façon à aligner son rachis le mieux possible. • Le placer au milieu de l’antenne de façon à faire correspondre le laser vertical avec l’axe du rachis. • Positionner le laser horizontal au niveau du milieu de la région à examiner (exemples : L3 pour l’étude du rachis lombaire, C4 pour l’étude du rachis cervical...). Séquences Elles sont à choisir en fonction de la taille de l’enfant. Il est indispensable lorsqu’on augmente le FOV, d’augmenter également la matrice dans les mêmes proportions de façon à conserver la résolution de l’image. Il est possible si le temps d’acquisition est trop long de baisser un peu le nombre d’excitations. Les plans de référence sont les plan sagittal et transverse dans l’axe des disques au niveau exploré. • Coupes de repérage topographique. • Coupes pondérées T1 sagittal : il est important d’adapter le FOV à la zone que l’on veut explorer. • Coupes pondérées T1 axiales sur le cône terminal, jusqu’au cul de sac dural si nécessaire. • Coupes pondérées T2 sagittal (éventuellement complété dans un plan axial pour la recherche d’une cavité centro-médullaire). 567 En fonction du type de malformation, il peut être nécessaire d’explorer la jonction craniocervicale et le crâne. L’injection d’un produit de contraste est facultative : Elle est utile pour mieux mettre en évidence un éventuel sinus dermique (avec suppression du signal de la graisse), caractériser une masse non lipomateuse intra canalaire. Il faut réaliser des coupes pondérées T1 dans au moins 2 plans perpendiculaires. Si l’examen est réalisé sans anesthésie générale, prévoir la mise en place de crème EMLA sur les sites de ponction, par le service demandeur ou la famille une heure avant l’examen. Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie. Si l’examen est réalisé sous anesthésie générale, la voie veineuse est posée lors de l’anesthésie. b Produit de contraste utilisé • Chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage. • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. Critères de qualité • Visualisation de la totalité du canal rachidien (sacrum compris), de la moelle (une anomalie de la jonction bulbo-médullaire et de la fosse postérieure de type « Chiari » étant souvent associée). • Pas de repliement sur la région d’intérêt par l’utilisation d’un FOV adapté. • Pas d’artefact de flux grâce à une bonne utilisation des bandes de pré saturation. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. 568 • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation des différentes structures ; - position de la moelle et des racines ; - anomalies médullaires : calibre de la moelle, présence d’une cavité syringomyélique ; - autres anomalies intra-canalaires ; - malformations osseuses ; - éventuelles anomalies intra crâniennes associées. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Troubles de la statique du rachis : scanner du rachis Fiche 28 Introduction Les anomalies de la statique rachidienne chez l’enfant et l’adolescent sont essentiellement représentées par les scolioses : elles correspondent à une courbure frontale, le plus souvent associée à des angulations dans les deux autres plans de l’espace. Les cyphoses et les lordoses isolées sont plus rares. Les étiologies sont variées : dans le cadre des scolioses, les courbures structurales idiopathiques sont les plus fréquentes, les scolioses secondaires sont plus rares (malformation, lésion primitive osseuse, paravertébrale ou intracanalaire). Les troubles de la statique rachidienne sont étudiés en premier lieu par les radiographies simples de l’ensemble du rachis, de face et de profil. En fonction du contexte, ceci est le plus souvent suffisant. En cas de scoliose malformative, il peut être nécessaire de préciser la malformation vertébrale par un examen tomodensitométrique centré. Dans le cadre du bilan préopératoire d’une scoliose grave, il peut être utile de réaliser une acquisition sur l’ensemble du thorax pour apprécier la morphologie globale de la cage thoracique et le retentissement pulmonaire, cardiomédiatinal. il peut être également nécessaire de rechercher une éventuelle anomalie intra-canalaire associée par IRM (cf. fiche Pédiatrie-29, Pathologie intra-canalaire rachidienne : IRM, page 571). Lorsqu’une scoliose secondaire est suspectée (scoliose raide et douloureuse), une anomalie peut être d’emblée visible sur ces clichés simples (élargissement du canal médullaire, lésion vertébrale avec ostéolyse ou ostéocondensation, masse paravertébrale). Dans la négative, le niveau lésionnel est classiquement précisé par la scintigraphie osseuse permettant d’orienter la réalisation d’une tomodensitométrie en cas d’anomalie osseuse ou d’hyperfixation. Une alternative consiste à réaliser une IRM de l’ensemble du rachis en coupes pondérées T2 avec suppression de graisse, pour rechercher un niveau lésionnel et compléter alors l’étude morphologique. Par ailleurs, l’IRM doit permettre de mettre en évidence une éventuelle pathologie médullaire, intradurale ou épidurale (cf. fiche Pédiatrie-29, Pathologie intra-canalaire rachidienne : IRM, page 571). Technique Sédation Les appareils multidétecteurs et l’acquisition hélicoïdale permettent des temps d’acquisition très courts. Dans le cas contraire, en fonction de l’âge, de l’indication, du type d’appareil et selon les centres, l’immobilité peut être obtenue soit par une sédation effectuée par le 569 radiopédiatre, soit par une anesthésie générale. Chez le tout-petit, la phase de sommeil postprandial peut être utilisée. Se référer à la fiche générale indiquant le mode de prise en charge des enfants en bas âge. Installation du patient Allonger l’enfant en décubitus dorsal et installer l’enfant de façon à aligner son rachis le mieux possible. Programmation des coupes et reconstruction Topogramme de face et de profil permettant de localiser l’examen sur la zone pathologique. 80 à 120 kV selon l’âge, adaptation des mAs et modulation de dose, acquisition hélicoïdale, coupes millimétriques, sans inclinaison du statif. Reconstructions axiales avec un algorithme privilégiant la résolution spatiale, et le cas échéant reconstructions sagittales et coronales, pour mieux préciser la morphologie des vertèbres ou la localisation d’une lésion osseuse. Largeur des fenêtres de lecture : - Os : environ 400-2000 UH Critères de qualité Lésion entièrement individualisable sur les coupes reconstruites. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie des corps vertébraux ; - anomalies de la structure et de densité des structures osseuses ; - analyse des tissus mous paravertébraux, du clabre et du contenu du canal rachidien. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 570 Pédiatrie Pathologie intra-canalaire rachidienne : IRM Fiche 29 Introduction Les tumeurs médullaires de l’enfant sont rares (astrocytome, épendymome). Des douleurs rachidiennes, une scoliose peuvent être révélatrices. Les clichés simples sont souvent peu contributifs. L’IRM est indispensable au diagnostic et au bilan préopératoire. Les tumeurs intradurales extramédullaires peuvent être de nature variée : kyste dermoïde ou épidermoïde, kyste neuroentérique, lipome, neurofibrome (dans le cadre d’une neurofibromatose de type 1), méningiome (dans le cadre d’une neurofibromatose de type 2), métastases sousarachnoïdiennes des tumeurs encéphaliques (PNET, épendymome malin, gliome de haut grade). Les tumeurs extradurales correspondent le plus souvent à des neuroblastomes paravertébraux avec extension intra rachidienne par les trous de conjugaison. La pathologie inflammatoire correspond essentiellement aux myélites, isolées ou dans le cadre d’une encéphalomyélite. La révélation est aiguë, douleurs et déficit neurologique. Les malformations vasculaires intra-canalaires sont exceptionnelles chez l’enfant. Dans tous ces processus, l’IRM constitue l’examen de première intention. Technique En fonction de l’âge, de l’indication, du type d’appareil et selon les centres, l’immobilité peut être obtenue soit par une sédation effectuée par le radiopédiatre, soit par une anesthésie générale. Chez le tout-petit, la phase de sommeil post-prandial peut être utilisée. Se référer à la fiche générale indiquant le mode de prise en charge des enfants en bas âge. • Allonger l’enfant en décubitus dorsal et lui proposer des boules Quiès ou le casque avec de la musique. • Le positionner de façon à aligner son rachis et éventuellement maintenir sa tête avec des cales. • Donner la poire d’appel à l’enfant ou à ses parents. • Si l’examen est réalisé sur un bébé de moins de un mois, le maintenir avec des sacs de sable, dans un matelas à billes dans lequel est fait le vide. Baisser la lumière dans le tunnel. Centrage • Installer l’enfant de façon à aligner son rachis le mieux possible. • Le placer au milieu de l’antenne de façon à faire correspondre le laser vertical avec l’axe du rachis. • Positionner le laser horizontal au niveau du milieu de la région à examiner (exemples : L3 pour l’étude du rachis lombaire, C4 pour l’étude du rachis cervical...). Séquences Elles sont à choisir en fonction de la taille de l’enfant. L’exploration doit comporter la moelle dans toute sa hauteur, et, le cas échéant, aller jusqu’au cul de sac dural sacré. Il est indispensable lorsqu’on augmente le FOV, d’augmenter également la matrice dans les mêmes proportions de façon à conserver la résolution de l’image. Il est possible si le temps d’acquisition est trop long de baisser un peu le nombre d’excitations. Les plans de référence sont les plan sagittal et transverse dans l’axe des disques au niveau exploré. b Coupes de repérage topographique Coupes sans injection : • coupes pondérées T1 sagittales : il est important d’adapter le FOV à la zone que l’on veut explorer, • coupes pondérées T1 axiales à réaliser à la demande, 571 • coupes pondérées T2 sagittales : permet visualiser les kystes et les zones hémorragiques parfois associés, • le cas échéant, les coupes avec suppression du signal graisseux, les coupes en T2* (tumeur, hémorragie) peuvent être utiles à la caractérisation lésionnelle. Coupes après injection : Si l’examen est réalisé sans anesthésie générale, prévoir la mise en place de crème EMLA sur les sites de ponction, par le service demandeur ou la famille une heure avant l’examen. Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie. Si l’examen est réalisé sous anesthésie générale, la voie veineuse est posée lors de l’anesthésie. b Produit de contraste utilisé • Chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage. • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. Coupes pondérées T1 sagittales et axiales, pour apprécier l’éventuelle composante charnue d’une lésion tumorale en présence d’une cavité centromédullaire, coupes de 4 à 5 mm d’épaisseur au maximum. Les coupes coronales sont également utiles en particulier en cas de processus tumoral « en sablier ». En fonction des résultats (pathologie inflammatoire, aspect évocateur de métastases intradurales), il peut être nécessaire de compléter l’exploration par une étude de l’encéphale. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - morphologie et situation de la moelle ; - espaces sous arachnoïdiens ; - anomalie de la structure ou du signal de la moelle et des racines ; - prise de contraste anormale ; - situation précise des anomalies en indiquant le niveau rachidien. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 572 Pédiatrie Scanner cardio-vasculaire : exploration des gros vaisseaux Fiche 30 de l’enfant Indication Exploration des gros vaisseaux Bilan pré ou post opératoire des anomalies congénitales des vaisseaux afférents (veines caves, veines pulmonaires) et efférents (artères pulmonaires, aorte et tronc supra-aortique) du cœur. Technique Préparation Avant 5 ans l’enfant vient à jeun, prémédication médicamenteuse. Au-delà de 5 ans pas de jeûne mais éviter le post prandial immédiat. Positionnement Enfant de moins de 5 ans, berceau de contention. Au-delà de 5 ans en décubitus dorsal les bras au-dessus de la tête. Respiration libre chez les moins de 5 ans, en apnée au-delà. Acquisition Absence de gating cardiaque Tension 80 kV Charge : Poids < 15 kg 15-25 kg 25-35 kg 35-45 kg 45-55 kg Angio kV 80 80 80 80 80 mAs 30 50 75 110 150 CTDI vol. mGy 0,78 1,30 1,96 2,86 3,90 Collimation : 0,75 mm Reconstruction : 1 mm tous les 0,5 Avancée de table : pitch de 1 Temps de rotation 0,5 seconde ou inférieur Modalité d’injection • Produit de contraste iodé de basse osmolalité à 300 mg I /ml. • Voie veineuse de bonne qualité : calibre d’au moins 22G si possible. • Point d’injection : membres inférieurs ou membre supérieur droit, au membre supérieur gauche s’il y a une suspicion préalable de veine cave supérieure gauche. • Volume : 3 ml/kg pour un enfant de poids inférieur à 8 kg, 2 ml/kg au-delà de 8 kg. • Bolus : - manuel chez le petit ; - injecteur chez le plus grand, débit de 2 ml/s à 3,5 ml/s (selon l’âge et la taille du cathlon). • Contrôle visuel de l’arrivée du bolus dans l’aorte sur une série de coupes séquentielles situées juste en aval de la carène : - avant 3 ans : déclenchement manuel de l’acquisition sur simple contrôle visuel ; - après 3 ans : déclenchement automatique de l’hélice, grâce à une ROI située dans l’aorte descendante, avec un seuil de densité fixé à 100 UH. 573 Cas particuliers Exploration du cœur et des coronaires d’indication plus rare chez l’enfant : nécessite le recours à l’anesthésie générale et l’utilisation d’un gating cardiaque associé à un pitch plus serré. Compte tenu de l’augmentation plus sensible de la dose, la substitution par échocardiographie et IRM doit être systématiquement recherchée. Méthode de lecture et compte rendu La lecture et le compte rendu doivent porter sur : • l’aorte thoracique et ses différentes portions ; • les troncs supra-aortiques : leur origine et leur trajet ; • l’artère pulmonaire et ses branches ; • la position des veines caves inférieure et supérieure ; • la disposition des veines pulmonaires, • l’orientation des cavités cardiaques. La lecture de ces différentes structures anatomiques repose sur les reconstructions MPR et MIP réalisées sur console. Situs cardiaque, aspect des cavités (dilatation ?), aspect du myocarde (épaisseur, continuité du septum ?), origine des coronaires, trajet et origine des vaisseaux artériels et veineux afférents et efférents, recherche de vaisseaux collatéraux systémiques et pulmonaires, aspect du péricarde, du médiastin, des poumons et de la plèvre, recherche d’anomalies sous-diaphragmatique. Reconstructions en MPR et MIP dans le plan axial et les plans adaptés à chacun des vaisseaux. Les types de post traitement supplémentaires (3D, VRT,…) sont adaptés aux pathologies recherchées. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 574 Pédiatrie IRM cardiaque pédiatrique : Fiche 31 examen de référence chez le petit enfant Introduction L’échocardiographie couplée au doppler est par ses performances, sa fiabilité, son accessibilité, son caractère non invasif et non irradiant, l’examen de première intention de la morphologie et de la dynamique cardiaque de l’enfant, en particulier pour le diagnostic puis le suivi des cardiopathies congénitales. Elle constitue un pré-requis indispensable avant toute autre exploration. Réalisée en seconde intention, L’IRM permet une étude cardiaque morphologique, dynamique, biométrique et fonctionnelle optimale et non irradiante. Technique Préparation Examen réalisé immédiatement après le biberon chez l’enfant de moins de 6 mois et après sédation entre 6 mois et 4 ans. Contention sur planche munie de sangles. Une fois l’enfant placé au sein de l’antenne, la surveillance visuelle est impossible, d’où l’importance de la bonne qualité de la scopie des paramètres vitaux hémodynamiques et respiratoires au cours de l’examen. Contraste Rarement utilisé mais peut être intéressant dans certains indications : myocardite, recherche de fibrose endomyocardique... Voie veineuse (cathlon 22 ou 24 gauges avec long raccord et robinet 3 voies) posée avant l’examen dans le service de soin (limite le stress). Chélate de Gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche page 57). Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg), l’injection d’une double dose est autorisée en cas de nécessité. Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. Positionnement • • • • Positionner la sangle du gating respiratoire et les électrodes pour le gating cardiaque. Vérifier que le cable ECG est parallèle au tunnel afin d’obtenir un tracé de qualité. Décubitus dorsal, pieds vers le tunnel, bras le long du corps. Antenne cardiaque (de préférence à haute densité d’éléments). Séquences b Mise en place des plans d’exploration A - Séquence de repérage dans les 3 plans de l’espace, en respiration libre, permettant de vérifier le bon positionnement de l’antenne en regard du massif cardiaque. B - Séquence ciné-IRM temps réel en respiration libre permettant de définir les plans d’exploration de l’examen : Petit axe, 4 cavités et grand axe du ventricule gauche. b Acquisition Protocole avec séquences adaptées au petit volume à explorer et à la respiration libre. NB : les paramètres donnés dans cette fiche le sont à titre indicatif et doivent être adaptés sur chaque machine. 575 A - Séquence ciné-IRM petit axe Environ 12 coupes de 30 phases, disposées à partir des plans 4 cavités et grand axe du ventricule gauche définis sur la séquence temps-réel, depuis l’apex jusqu’à la base du cœur. Train d’écho : 1 Vues par segment : 8 Temps de répétition : dépendant de la fréquence cardiaque Temps d’écho : 1,8 ms Largeur de bande passante : 83 kHz Champ de vue : 20 x 16 cm Matrice : 160 × 160 pixels Epaisseur de coupe : 5 mm Nombre d’excitations : 4 Angle de bascule : 60° B - Injection de gadolinium 0,2 (à 0,4) ml/kg en cas d’étude du rehaussement tardif du myocarde (myocardite, recherche de fibrose endomyocardique), à faible débit C - Séquences ciné-IRM 4 cavités et grand axe du ventricule gauche Paramètres identiques à la séquence ciné-IRM petit axe 4 cavités : environ 8 coupes de 30 phases, disposées à partir des plans petit axe et Grand axe du ventricule gauche définis sur la séquence temps-réel, depuis la face antérieure jusqu’à la face diaphragmatique du cœur. Grand axe du ventricule gauche : Environ 4 coupes de 30 phases, disposées à partir des plans 4 cavités et petit axe définis sur la séquence temps-réel, depuis la face latérale jusqu’à la face septale du VG. D - Recherche d’un rehaussement tardif pathologique 10 à 15 minutes après injection Soit en répétant la séquence ciné-IRM petit axe adaptée à la respiration libre (l’angle de bascule à 60° majore la pondération T1 de ces séquences en écho de gradient équilibré à pondération mixte T2/T1). Soit à l’aide d’une acquisition volumique « muscle noir » (cf fiche cœur grand enfant) réalisée avec écho navigateur pour s’affranchir des mouvements respiratoires. Méthode de lecture et compte rendu Etude morphologique : situs, aspect des cavités (dilatation ?), aspect du myocarde (épaisseur, signal, continuité du septum ?), trajet des vaisseaux artériels et veineux afférents et efférents, péricarde, médiastin, poumons, plèvre. Etude dynamique subjective de la contractilité segmentaire et globale de chaque ventricule, existence d’artefacts de jets en faveur d’une valvulopathie, d’un shunt, d’une sténose ? Etude biométrique avec évaluation quantitative des fonctions ventriculaires. Mesures effectuées sur la séquence petit-axe avec logiciel dédié : Estimation du volume télédiastolique final et du volume télésystolique final de chaque ventricule (contourage endocardique manuel, semi-automatique ou automatique) permettant le calcul des fractions d’éjection du VG et du VD (FE = VTD – VTS/VTD). L’estimation de la fraction de régurgitation d’une valvulopathie se fera uniquement de manière indirecte par la méthode des volumes d’éjection ventriculaires : fraction de régurgitation = volume de régurgitation / volume d’éjection systolique du VD. (Volume de régurgitation = volume d’éjection systolique du VD – volume d’éjection systolique du VG) Attention cette méthode n’est valable qu’en cas de monovalvulopathie. Transmission de l’information Les images peuvent être transmises sur CD ou mises à disposition sur le PACS de l’établissement. Une planche résumée sur film ou sur papier comportant les images les plus démonstratives constitue un support obligatoire représentatif de l’examen. (pour les séquences dynamiques, ne prendre que les coupes en télésystole et en télédiastole) (cf. fiche page 72). 576 Pédiatrie IRM cardiaque pédiatrique : Fiche 32 examen de référence chez le grand enfant Introduction L’échocardiographie couplée au doppler est par ses performances, sa fiabilité, son accessibilité et son caractère non invasif et non irradiant l’examen de première intention de la morphologie et de la dynamique cardiaque de l’enfant, en particulier pour le diagnostic puis le suivi des cardiopathies congénitales. Elle constitue un pré-requis indispensable avant toute autre exploration. Réalisée en seconde intention, L’IRM permet une étude cardiaque morphologique, dynamique, biométrique, fonctionnelle et vélocimétrique optimale et non irradiante. Elle est actuellement l’examen de référence pour l’estimation des fonctions ventriculaires, en particulier du ventricule droit. Ce dernier présente en effet une morphologie plus complexe, rendant plus aléatoire les estimations volumétriques échographiques, ce d’autant plus que les patients ont été opérés (artéfacts liés à la sternotomie). L’indication actuelle la plus courante de cet examen est le bilan à distance des pathologies de la voie droite opérées, en particulier les tétralogies de Fallot, afin d’estimer de manière fine les volumes et la fonction du ventricule droit et quantifier les régurgitations pulmonaires. Technique Préparation Bien expliquer le déroulement de l’examen et réaliser un entraînement aux apnées. Patient non à jeun, vessie vide (examen long). Contraste Pas obligatoire mais pour certains intéressant afin de mettre en évidence des plages de fibrose endomyocardique. Voie veineuse (cathlon 20 ou 22 gauges avec long raccord et robinet 3 voies) posée avant l’examen dans le service de soin (limite le stress). Chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg), l’injection d’une double dose est autorisée en cas de nécessité. Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. Positionnement Positionner la sangle du gating respiratoire (surveillance des apnées) et les électrodes pour le gating cardiaque. Veiller à ce que le cable ECG soit parallèle au tunnel afin d’obtenir un tracé de qualité. Décubitus dorsal, pieds vers le tunnel, bras au dessus de la tête ou le long du corps. Antenne cardiaque (de préférence à haute densité d’éléments) centrée sur la moitié inférieure du thorax. Séquences b Mise en place des plans d’exploration A - Séquence de repérage dans les 3 plans de l’espace, en respiration libre, permettant de vérifier le bon positionnement de l’antenne en regard du massif cardiaque. 577 B - Séquence ciné-IRM temps réel en respiration libre permettant de définir les plans d’exploration de l’examen : • Petit axe. • 4 cavités. • Grand axe du ventricule gauche. Pour l’étude de la voie d’éjection pulmonaire : • Axial oblique grand axe du tronc de l’artère pulmonaire. • Sagittal oblique grand axe du tronc de l’artère pulmonaire. b Acquisition NB : les paramètres donnés dans cette fiche le sont à titre indicatif et doivent être adaptés sur chaque machine. A - Séquence ciné-IRM petit axe Gating cardiaque. Environ 12 coupes de 30 phases, disposées à partir des plans 4 cavités et Grand axe du ventricule gauche définis sur la séquence temps-réel, depuis l’apex jusqu’à la base du cœur. 1 apnée de 6 secondes par coupe ou 12 secondes pour 2 coupes (à définir en fonction de la coopération de l’enfant). Train d’écho : 1 Vues par segment : 16 Temps de répétition : dépendant de la fréquence cardiaque Temps d’écho : 1,8 ms Largeur de bande passante : 125 kHz Champ de vue : 30 × 28 cm Matrice : 224 × 192 pixels Epaisseur de coupe : 7 mm Nombre d’excitations : 1 Angle de bascule : 45° B - Séquences de quantification de flux en contraste de phase Gating cardiaque. 1 coupe de 30 phases perpendiculaire au grand axe de l’artère pulmonaire disposée à partir des plans axial oblique grand axe du tronc de l’artère pulmonaire et sagittal oblique grand axe du tronc de l’artère pulmonaire définis sur la séquence temps-réel. 1 apnée de 15 à 20 secondes (dépend de la fréquence cardiaque). Répéter la séquence 3 ou 4 fois en modifiant légèrement le plan de coupe et si besoin la vitesse d’encodage (éviter l’aliasing). Vitesse d’encodage : entre 200 et 300 cm/s Train d’écho : 1 Vues par segment : 4 Temps de répétition : dépendant de la fréquence cardiaque Temps d’écho : 3 ms Largeur de bande passante : 15 kHz Champ de vue : 40 × 30 cm Matrice : 256 × 128 pixels Epaisseur de coupe : 10 mm Nombre d’excitations : 1 C - Injection manuelle de gadolinium 0,4 ml/kg à faible débit D - Séquences ciné-IRM 4 cavités et grand axe du ventricule gauche Paramètres identiques à la séquence ciné-IRM petit axe. 4 cavités : environ 8 coupes de 30 phases, disposées à partir des plans petit axe et grand axe du ventricule gauche définis sur la séquence temps-réel, depuis la face antérieure jusqu’à la face diaphragmatique du cœur. 578 Grand axe du ventricule gauche : Environ 4 coupes de 30 phases, disposées à partir des plans 4 cavités et petit axe définis sur la séquence temps-réel, depuis la face latérale jusqu’à la face septale du VG. E - Séquence 3D muscle noir pour l’étude du rehaussement tardif Gating cardiaque 10 à 15 minutes après injection avec une pulsation d’inversion-récupération annulant au mieux le signal du myocarde, le temps d’inversion étant soit définit approximativement (entre 200 et 300 ms) soit choisit préalablement à partir d’une séquence de type « TI scouting ». Le volume d’acquisition est composé de 24 partitions de 5 mm chevauchées tous les 2,4 mm, dans le plan petit axe, en 1 apnée d’environ 20 secondes (dépendant de la fréquence cardiaque). Temps d’inversion : entre 200 et 300 ms Train d’écho : 1 Temps de répétition : dépendant de la fréquence cardiaque Temps d’écho : 3 ms Largeur de bande passante : 31 kHz Champ de vue : 23 × 18 cm Matrice : 224 × 192 Epaisseur de coupe : 5 mm Nombre d’excitations : 0,5 Méthode de lecture et compte rendu Etude morphologique : situs, aspect des cavités (dilatation ?), aspect du myocarde (épaisseur, signal, continuité du septum ?), trajet des vaisseaux artériels et veineux afférents et efférents, péricarde, médiastin, poumons, plèvre. Etude dynamique subjective de la contractilité segmentaire et globale de chaque ventricule, existence d’artefacts de jets en faveur d’une valvulopathie, d’un shunt, d’une sténose ? Etude biométrique avec évaluation quantitative des fonctions ventriculaires. Mesures effectuées sur la séquence petit-axe avec logiciel dédié : Estimation du volume télédiastolique final et du volume télésystolique final de chaque ventricule (contourage endocardique manuel, semi-automatique ou automatique) permettant le calcul des fractions d’éjection du VG et du VD (FE = VTD – VTS/VTD). Etude vélocimétrique effectuée à partir de la séquence de quantification de flux (contraste de phase) et logiciel dédié : • Mise en place d’une région d’intérêt sur l’imagerie en magnitude. • Obtention d’une courbe de flux en fonction du temps permettant de quantifier le volume d’éjection systolique (aire sous la courbe au-dessus de 0) et le volume de régurgitation valvulaire (aire sous la courbe au-dessous de 0). • Confronter les valeurs obtenues à l’estimation indirecte par la méthode des volume d’éjection (fraction de régurgitation = volume de régurgitation/volume d’éjection systolique du VD). Ces volumes sont estimés sur les séquences ciné-IRM petit-axe. (volume de régurgitation = volume d’éjection systolique du VD – volume d’éjection systolique du VG) Attention cette méthode n’est appliquable qu’en cas de monovalvulopathie. Transmission de l’information Une planche résumée sur film ou sur papier comportant les images les plus démonstratives constitue un support obligatoire représentatif de l’examen (pour les séquences dynamiques, ne prendre que les coupes en télésystole et en télédiastole). Cf. fiche page 72. 579 Pédiatrie IRM cardiaque pédiatrique : Fiche 33 exploration de l’aorte et des troncs supra-aortiques Introduction Les anomalies de l’aorte et de l’origine des troncs supra-aortiques sont fréquemment associées à des cardiopathies congénitales. Parmi ces anomalies, la coarctation de l’aorte est fréquemment rencontrée, surtout chez le garçon, et entraîne un obstacle à l’éjection du ventricule gauche dû dans la très grande majorité des cas à un rétrécissement situé au niveau de l’isthme aortique. L’IRM aortique avec ARM (angio IRM) constitue une alternative intéressante aux autres méthodes d’exploration morphologique pour le bilan diagnostique mais surtout le suivi postopératoire du fait de l’absence de rayonnement ionisant et du recours aux chélates de gadolinium, moins néphro-toxiques, et moins susceptibles d’entraîner des manifestations allergiques. L’IRM aortique avec Angio-MR est intéressante après chirurgie, chez le grand enfant (coopérant), pour évaluer le résultat anatomique et mettre en évidence des facteurs de risque d’ HTA : • Hypoplasie résiduelle de l’arche aortique. • Vitesse maximale systolique isthmique > 150 cm/s. • Pour certains, morphologie de type gothique de la crosse aortique. Toutefois, les difficultés de mise en œuvre de l’examen et la moindre résolution spatiale font que l’angioscanner est aujourd’hui préféré à l’IRM pour l’exploration des gros vaisseaux thoraciques, en particulier chez le tout petit. Technique Coopération : Examen en général indiqué plusieurs années après la chirurgie, chez des enfants capables de tenir plusieurs apnées. Préparation Bien expliquer le déroulement de l’examen et réaliser un entraînement aux apnées. Les patients ne sont pas à jeun, mais la vessie doit être vide du fait de la durée d’immobilisation. Contraste Nécessaire pour la séquence d’angio-MR. Voie veineuse au bras droit (cathlon 18 ou 20 Gauge avec un long raccord muni d’un robinet 3 voies) posée avant l’examen dans le service de soin (limite le stress). Préparation d’un injecteur automatique muni de 2 seringues, l’une pour le produit de contraste, l’autre pour le rinçage (glucosé 5 %). Produit utilisé : chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche page 57). Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). L’injection d’une double dose est autorisée dans cette indication. Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. Positionnement Positionner la sangle du gating respiratoire (surveillance des apnées) et les électrodes pour le gating cardiaque. Veiller à ce que le câble ECG soit parallèle au tunnel afin d’obtenir un tracé de qualité. Décubitus dorsal, pieds vers le tunnel, bras au dessus de la tête ou le long du corps. Antenne cardiaque (de préférence à haute densité d’éléments) centrée sur la moitié inférieure du thorax. 580 Séquences NB : les paramètres donnés dans cette fiche le sont à titre indicatif et doivent être adaptés sur chaque machine. A - Séquence de repérage dans les 3 plans de l’espace, en respiration libre, permettant de vérifier le bon positionnement de l’antenne en regard du massif cardiaque. B - Séquence en coupes axiales sang noir T1 FSE haute résolution avec synchronisation cardiaque, s’étendant depuis l’émergence des troncs supra aortiques jusqu’à l’aorte descendante au niveau du tiers supérieur du cœur. 12 coupes placées sur la séquence de repérage coronale, en mode séquentiel, chacune en apnée de 13 à 14 secondes. L’espacement entre les coupes dépend de la taille du patient. Temps de répétition : dépendant de la fréquence cardiaque. Temps d’écho : 6,3 ms Largeur de la bande passante : 42 kHz Champ de vue : 40 × 30 cm Matrice : 320 × 256 pixels Epaisseur de coupe : 5,5 mm Nombre d’excitations : 1 C - Deux séquences en coupes sagittales obliques sang noir T1 FSE haute résolution dans l’axe de la crosse aortique, c’est-à-dire en oblique antérieur gauche, également avec synchronisation cardiaque. 6 coupes par série, placées à partir de la séquence précédente (B). Série 1 placée à partir du sommet de la crosse. Série 2 placée à partir d’une coupe axiale basse passant par l’aorte ascendante et descendante. Paramètres de séquence identiques à la série axiale. D - Injection de gadolinium : dose 0,2 à 0,4 ml kg avec un débit de 3 cc/sec E - Séquence 3D angio écho de gradient rapide pondérée T1, après injection de chélates de gadolinium. Déclenchement fluoro (coupe épaisse 2D reconstruite en temps réel) permettant de visualiser l’arrivée du produit de contraste. La séquence 3D présente un remplissage du plan de Fourier se faisant en mode elliptique centrique de manière à avoir un contraste artériel optimal. Le volume est repéré sur la séquence axiale T1 sang noir, orienté dans un axe sagittal oblique. Le volume d’acquisition est composé de 26 à 30 partitions de 3,6 mm d’épaisseur, chevauchées tous les 2,4 mm. La synchronisation cardiaque n’est pas nécessaire pour cette séquence, qui dure 20 secondes et nécessite une seule apnée. Temps de répétition : 5,3 ms Temps d’écho : 1,8 ms Largeur de la bande passante : 42 kHz Champ de vue : 36 × 25 cm Matrice : 256 × 224 pixels Nombre d’excitations : 0,75 F - Séquences de quantification de flux en contraste de phase 1 coupe de 30 phases disposée dans un plan axial strictement perpendiculaire à l’axe du segment de l’aorte, avec gating cardiaque, soit 1 apnée de 15 à 20 secondes (dépend de la fréquence cardiaque). Réaliser 1 coupe à différents étages en priorité sur le site opératoire et l’aorte descendante en regard du diaphragme. Pour certain il peut être intéressant de positionner également des coupes en regard de l’aorte ascendante et l’arche aortique. Vitesse d’encodage : 200 cm/s Train d’écho : 1 581 Vues par segment : 4 Temps d’écho : 3,2 ms Largeur de bande passante : 31 kHz Champ de vue : 36 × 36 cm Matrice : 256 × 128 pixels Epaisseur de coupe : 8 à 10 mm Nombre d’excitations : 1 Méthode de lecture et compte rendu Les diamètres aortiques sont mesurés sur la séquence sagittale oblique et sur la séquence axiale en sang noir FSE à différents niveaux : aorte ascendante proximale et distale, arche aortique (entre l’artère carotide gauche et l’artère sous-clavière gauche) au niveau du site opératoire, en aval du site opératoire et au niveau de l’aorte descendante au diaphragme. Toutes ces mesures sont également réalisées à partir de la séquence d’angio IRM dans le plan sagittal à l’aide du procédé MIP (maximum intensity projection), et dans le plan axial à l’aide de reconstructions multiplanaires (MPR). Les diamètres sont évalués dans un plan perpendiculaire à l’axe du segment étudié. Les vitesses dans l’aorte sont mesurées grâce aux séquences en contraste de phase en différents points : aorte ascendante, arche aortique, site opératoire, et aorte descendante en regard du diaphragme. Cartographie des vitesses réalisée à partir de la séquence de quantification de flux (contraste de phase) sur logiciel dédié : • Mise en place d’une région d’intérêt sur l’imagerie en magnitude. • Une courbe de flux est obtenue pour chaque coupe réalisée, permettant une étude des pics de vélocité maximale systolique, en particulier à l’étage isthmique. Transmission de l’information Une planche résumée sur film ou sur papier comportant les images les plus démonstratives (reconstructions MIP et VRT déroulant l’aorte thoracique et les TSA) constitue un support obligatoire représentatif de l’examen. Cf. fiche page 72. 582 Pédiatrie Scanner des malformations trachéo-bronchiques et pulmonaires Fiche 34 Introduction et indications La tomodensitométrie est réalisée en complément de la radiographie simple de face. Il est important de prendre connaissance des examens d’imagerie précédemment réalisés : données des échographies anténatales et des radiographies simples. L’examen est réalisé le plus souvent sans injection de produit de contraste. Une injection de produit de contraste n’est réalisée que si une séquestration pulmonaire est suspectée. Technique Préparation Jeûne : règles définies par le CIRTACI et la SFR (cf. fiche page 57). Prémédication : selon les règles locales de chaque centre. Positionnement : enfant en décubitus dorsal bras relevés au dessus de la tête. Injection de contraste (si une séquestration pulmonaire est suspectée, (en l’absence d’allergie avérée aux produits de contraste) : • Produit iodé à 270, 300 mg iode/ml. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Dose : 2 ml par kilo de poids de l'enfant, voie intraveineuse. mettre une crème anesthésique sous pansement occlusif (type EMLA®) une heure avant la mise en place,(retirer 20 à 30 minutes avant la ponction pour permettre la bonne visualisation des veines). Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie afin de limiter le stress et l’agitation, calibre adapté à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 20 G à partir de l’adolescence). • Injection manuelle avant un an et utilisation d’un injecteur automatique après. Le débit d’injection est adapté à l’indication et au calibre de la voie d’abord. En pratique le débit est compris entre 1,5 et 3 ml/s. L’acquisition est lancée à la fin de l’injection ou éventuellement à l’aide d’un logiciel permettant de suivre l’arrivée du produit de contraste. Paramètres d’acquisition adaptés pour respecter les niveaux de référence de dose 1 an Taille 75 cm Poids 10 kg Thorax standard 5 ans Taille 110 cm Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) 3 (+/– 1,5) 10 30 (+/– 15) 4 (+/– 1,5) 18 72 (+/– 27) 5 (+/– 2) 25 125 (+/– 50) Acquisition et reconstruction En cas de recherche de malformation hors séquestration : après réalisation d’un topogramme, acquisition sans injection de produit de contraste en mode hélicoïdal par des coupes de 1 à 2 mm chevauchées. Reconstruction avec un filtre parenchymateux dans les plans axial et coronal. En cas de malformation de l’arbre trachéo-bronchique des reconstructions tridimensionnelles peuvent être réalisées (MIP, rendu volumique) de même une endoscopie virtuelle peut être utile. Si une séquestration est suspectée : après réalisation d’un topogramme acquisition des apex pulmonaires jusqu’au tronc coeliaque avec injection de produit de contraste en mode hélicoïdal par des coupes d’environ 1 à 2 mm chevauchées. Reconstruction en filtre médiastinal dans un plan axial et coronal et un filtre parenchymateux dans les plans axial et coronal. Intérêt de reconstructions tridimensionnelles (MIP, rendu volumique). 583 Compte rendu Le compte rendu précise le type de malformation pulmonaire (malformation kystique adénomatoïde, kyste bronchogénique, séquestration) ou trachéo-bronchique (agénésie, isomérisme, bronche trachéale, emphysème lobaire géant…). Il précise également sa localisation, sa taille, et sa vascularisation ainsi que l’état du poumon sain adjacent. Dosimétrie, cf. fiche page 47. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Scanner des pneumopathies infectieuses Fiche 35 Introduction et indications La tomodensitométrie n’est réalisée qu’en complément de la radiographie simple. La recherche d’un épanchement et de ses caractéristiques (abondance, nature) et la mise en évidence de cloisons sont du domaine de l’échographie. La principale indication de la tomodensitométrie chez le patient non immunodéprimé est liée à une évolution clinique défavorable sous traitement antibiotique adapté. Elle permet de rechercher un empyème ou un abcès pulmonaire. Elle est parfois réalisée avant un drainage chirurgical. Elle permet enfin de préciser la position des drains thoraciques. La tomodensitométrie n’est pas utile à un stade précoce pour différencier un abcès pulmonaire d’une malformation pulmonaire surinfectée. En l’absence de complication un examen tomodensitométrique est plus utile à distance pour rechercher une malformation (environ 3 à 6 mois). Technique Préparation Jeûne : règles définies par le CIRTACI et la SFR (cf. fiche page 57). Prémédication : selon les règles locales de chaque centre. Positionnement : enfant en décubitus dorsal bras relevés au dessus de la tête. Injection de contraste (en l’absence d’allergie avérée aux produits de contraste) : • Produit iodé à 270, 300 mg iode/ml. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Dose : 2 ml par kilo de poids de l'enfant. Voie intraveineuse. Mettre une crème anesthésique sous pansement occlusif (type EMLA®) une heure avant la mise en place, (retirer 20 à 30 minutes avant la ponction pour permettre la bonne visualisation des veines). Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie afin de limiter le stress et l’agitation, calibre adapté à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 2O G à partir de l’adolescence). • Injection manuelle avant un an et utilisation d’un injecteur automatique après. Le débit d’injection est adapté à l’indication et au calibre de la voie d’abord. En pratique le débit est compris entre 1,5 et 3 ml/s. L’acquisition est lancée à la fin de l’injection ou éventuellement à l’aide d’un logiciel permettant de suivre l’arrivée du produit de contraste. 584 Paramètres d’acquisition adaptés pour respecter les niveaux de référence de dose 1 an Taille 75 cm Poids 10 kg 5 ans Taille 110 cm Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) Thorax standard 3 (+/– 1,5) 10 30 (+/– 15) 4 (+/– 1,5) 18 72 (+/– 27) 5 (+/– 2) 25 125 (+/– 50) Poumons HR 2 (+/– 1) variable variable variable variable variable 3 (+/– 1) variable variable Acquisition : après réalisation d’un topogramme acquisition en mode hélicoïdal par des coupes d’environ 2 mm chevauchées. Reconstruction dans un filtre médiastinal et un filtre parenchymateux en axial et en coronal. Compte rendu Le compte rendu précise : • la localisation de la pathologie infectieuse, • le caractère nécrosé ou non du parenchyme, • l’existence d’une abcédation, d’une atteinte pleurale, empyème, • éventuellement la position des drains, • l’état du parenchyme pulmonaire dans les autres territoires, l’aspect du médiastin, l’existence de ganglions, d’un épanchement péricardique, • dosimétrie, cf. fiche page 47. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 585 Pédiatrie Scanner des bronchectasies (post-infectieuses, mucoviscidose, Fiche 36 maladie ciliaire). Pneumopathies infiltratives diffuses Introduction et indications La tomodensitométrie est réalisée en complément de la radiographie simple de face. Il est important de prendre connaissance de l’histoire clinique des examens réalisés (explorations fonctionnelles respiratoires, lavage broncho-alvéolaire). La tomodensitométrie est nettement plus sensible que la radiographie simple dans la recherche de bronchectasies ; elle est utile au diagnostic mais ne doit pas être réalisée systématiquement de façon annuelle ; l’examen est utile dans le suivi principalement en cas de complications, d’évolution clinique défavorable ou quand une chirurgie est envisagée. L’examen est réalisé sans injection de produit de contraste. Une technique d’examen limité peut être proposée en cas d’examen réalisé pour un suivi systématique de la pathologie. Technique Préparation Prémédication : selon les règles locales de chaque centre. Positionnement : enfant en décubitus dorsal bras relevés au dessus de la tête. Apnée : une apnée efficace est obtenue après entraînement chez les enfants de plus de 6 ans. Avant cet âge une respiration calme et spontanée est préférable. Paramètres d’acquisition adaptés pour respecter les niveaux de référence de dose 1 an Taille 75 cm Poids 10 kg Thorax standard 5 ans Taille 110 cm Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) 3 (+/– 1,5) 10 30 (+/– 15) 4 (+/– 1,5) 18 72 (+/– 27) 5 (+/– 2) 25 125 (+/– 50) Pour la recherche d’un trappage expiratoire, 50 mAs est une charge suffisante. Acquisition et reconstruction En cas de première exploration ou en pré-chirurgical : réalisation d’un topogramme puis d’une acquisition sans injection de produit de contraste mode hélicoïdal par des coupes de 1 à 2 mm chevauchées. Reconstruction dans un filtre parenchymateux dans les plans axial et coronal. Des coupes millimétriques en expiration sont réalisées tous les 20 mm ou une 2e hélice pour rechercher un trappage expiratoire témoignant d’une atteinte bronchiolaire distale. En cas d’exploration pour le suivi évolutif une acquisition en mode séquentiel peut être réalisée par des coupes millimétriques tous les 10 à 20 mm. Des coupes millimétriques en expiration sont réalisées tous les 20 mm pour rechercher un trappage expiratoire. Compte rendu Le compte rendu précise : • Pour les bronchectasies : - le type de bronchectasies (cylindrique, kystique, variqueuse) ; - les segments pulmonaires atteints ; - l’existence d’un épaississement des parois bronchiques ; - l’existence d’un trappage expiratoire ; - la présence d’opacités alvéolaires, d’impactions mucoïdes, de nodules bronchiolaires. 586 • Pour la pneumopathie infiltrative diffuse, le compte rendu fait une analyse des anomalies du parenchyme pulmonaire en se fondant sur la terminologie élaborée par la Fleischner Society (Glossary of terms for CT of the lungs: recommendations of the Nomenclature Committee of the Fleischner Society. Radiology. 1996 Aug ; 200(2) : 327-31). • Dosimétrie, cf. fiche page 47. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Masses médiastinales : scanner Fiche 37 Introduction La TDM est réalisée en complément de la radiographie simple de face et de profil et de l’échographie. L’échographie permet le plus souvent d’éliminer les pseudo-masses d’origine thymique, vasculaire ou parenchymateuse. L’IRM est privilégiée pour l’exploration des masses du médiastin postérieur car elle précise mieux une éventuelle extension intracanalaire. La TDM permet une localisation précise d’une masse médiastinale (médiastin antérieur, moyen ou postérieur) et précise ses rapports avec les structures anatomiques adjacentes (vaisseaux, trachée, œsophage, rachis). Elle contribue à caractériser la lésion : tissulaire, liquidienne ou mixte. Elle précise si la masse comporte une composante calcique ou graisseuse (tumeurs germinales). Elle permet d’éventuellement guider un geste biopsique et de suivre l’évolution d’une masse sous traitement. Lorsqu’un lymphome est d’emblée suspecté sur les critères clinico-biologiques et l’imagerie de première intention (radiographie de thorax, échographie abdominale), il convient de pratiquer d’emblée, après discussion avec le service d’accueil, une exploration complète cervico-thoraco-abdomino-pelvienne avec injection (et non pas seulement un scanner du thorax). Technique Préparation Cf. fiche CIRTACI page 57. Prémédication : selon l’âge et les règles locales de chaque centre. Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, adaptée à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 20 G à partir de l’adolescence). Positionnement : enfant en décubitus dorsal bras relevés au-dessus de la tête. Produit de contraste : non ionique à 300 ou 350 g d’iode par litre à la dose de 1 à 1,5 ml par kilo de poids de l’enfant. Type d’injection : manuelle avant un an et utilisation d’un injecteur automatique après. Le débit d’injection est adapté à l’indication et au calibre de la voie d’abord. En pratique le débit est compris entre 1 et 2 ml/s. L’acquisition est lancée à la fin de l’injection. Paramètres d’acquisition : Tension entre 90 et 120 kV selon l’âge, dose adaptée à l’âge. Utilisation éventuelle d’un logiciel de modulation automatique de la dose. 587 1 an Taille 75 cm Poids 10 kg Thorax standard 5 ans Taille 110 cm Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) 3 (+/– 1,5) 10 30 (+/– 15) 4 (+/– 1,5) 18 72 (+/– 27) 5 (+/– 2) 25 125 (+/– 50) Acquisition Topogramme de face. Pour l’exploration diagnostique initiale d’une masse médiastinale isolée, une première acquisition centrée sur la masse est réalisée sans injection (pour rechercher des calcifications) par des coupes d’environ 1 à 2 mm chevauchées ou jointives. Puis acquisition des apex pulmonaires jusqu’aux bases pulmonaires avec injection de produit de contraste par des coupes d’environ 1 à 2 mm chevauchées ou jointives (pour le suivi d’une lésion connue, un seul passage avec injection d’emblée suffit en règle générale). Reconstruction en filtres médiastinal et parenchymateux dans le plan axial, et au besoin, reconstructions multiplanaires complémentaires. Méthode de lecture et compte rendu • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). Le compte rendu indique la localisation de la pathologie, ses caractéristiques tomodensitométriques (solide, liquidienne ou mixte), la présence de graisse ou de calcium au sein de la lésion, sa vascularisation, ses rapports avec les structures adjacentes, l’existence d’anomalies associées (lésion parenchymateuse, pleurale, rachidienne ou des tissus mous). Le compte rendu propose une gamme diagnostique. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 588 Pédiatrie Masses médiastinales : IRM Fiche 38 Introduction L’IRM est réalisée en complément de la radiographie simple de face et de profil. L’IRM est indispensable et remplace la TDM pour les masses du médiastin postérieur (dominées par les tumeurs neuroblastiques chez l’enfant) et peut aussi se substituer à la TDM pour les masses du médiastin antérieur et moyen. Le but de l’examen est de préciser la nature, la localisation et les rapports anatomiques de la tumeur (il est important de pouvoir compter les vertèbres). Pour les masses du médiastin postérieur, les rapports de la masse avec le canal médullaire sont importants à préciser. Les contrôles sous traitement doivent être réalisés selon le même protocole. L’injection de produit de contraste n’est pas systématique et dépend de l’indication et de la connaissance préalable ou non de la nature de la lésion (examen de suivi versus examen diagnostique). Technique Préparation Cf. fiche CIRTACI page 57. Prémédication : selon les règles locales de chaque centre. Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, adaptée à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 2O G à partir de l’adolescence). Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie. L’injection est manuelle le plus souvent en l’absence d’indication à une opacification vasculaire par bolus. Positionnement : allonger l’enfant en décubitus dorsal et protéger les oreilles du bruit. Matériel : privilégier une antenne de surface couvrant l’ensemble du thorax à une antenne corps entier. Mettre les électrodes et câble ECG ou capteur de pouls. Produit de contraste Chélate de gadolinium ayant une AMM pédiatrique (Dotarem®, Magnevist®, Prohance®) en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). Mode d’administration : voie intra-veineuse. L’injection d’une double dose est autorisée en cas de nécessité. Protocole Synchronisation cardiaque conseillée si masse du médiastin antérieur. Avant injection : • séquence sagittale T1 et/ou T2 couvrant le trou occipital (pour pouvoir compter les niveaux vertébraux) ; • séquences axiale et coronale T1 (coupes de 3 à 5 mm d’épaisseur) ; • séquence axiale T2 couvrant l’ensemble de la lésion ; • +/– séquence axiale T2* (recherche de calcifications). 589 Après injection de produit de contraste (si nécessaire) : séquences axiale + sagittale et/ou coronale T1 (+/– suppression de graisse). Méthode de lecture et compte rendu La localisation, le signal, les 3 dimensions et les extensions de la lésion doivent être précisés. En cas de neuroblastome présumé, l’injection n’est pas systématique, et il convient de préciser les rapports anatomiques constituant des facteurs de risque chirurgicaux, notamment, pour les localisations hautes : les vaisseaux sous-claviers, vertébraux et carotidiens et le plexus brachial ; pour les localisations moyennes et inférieures : les rapports avec l’aorte, la trachée et les bronches souches et le siège entre les niveaux T9 et T12 (origine de l’artère d’Adamkievicz). En cas d’extension foraminale, il faut préciser les différents niveaux atteints. En cas d’extension endocanalaire, préciser les niveaux supérieur et inférieur. Le risque compressif est évalué sur le % maximum d’envahissement du canal dans le plan transverse, la visibilité ou non des espaces péri-médullaires et le signal normal ou non de la moelle en T2. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Masses bronchiques, pulmonaires et pleurales : scanner Fiche 39 Introduction La tomodensitométrie est réalisée en complément de la radiographie simple de face. Les tumeurs primitives broncho-pulmonaires ou pleurales sont rares chez l’enfant. Les pathologies infectieuses et malformatives prédominent. La TDM est l’examen de référence pour rechercher des localisations secondaires pulmonaires du fait de sa meilleure sensibilité que la radiographie simple du thorax. Technique Préparation Cf. fiche CIRTACI page 57. Prémédication : selon les règles locales de chaque centre. Voie d’abord (si injection nécessaire) : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, adaptée à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 2O G à partir de l’adolescence). Positionnement : enfant en décubitus dorsal bras relevés au-dessus de la tête. Produit de contraste : non ionique à 300 ou 350 g d’iode par litre à la dose de 1 à 1,5 ml par kilo de poids de l’enfant, voie intra-veineuse. Injection : manuelle avant un an et utilisation d’un injecteur automatique après. Le débit d’injection est adapté à l’indication et au calibre de la voie d’abord. En pratique le débit est compris entre 1 et 2 ml/s. L’acquisition est lancée à la fin de l’injection. 590 Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Paramètres d’acquisition : Tension entre 90 et 120 kV selon l’âge, dose adaptée à l’âge. Utilisation éventuelle d’un logiciel de modulation automatique de la dose. 1 an Taille 75 cm Poids 10 kg Thorax standard CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) 3 (+/– 1,5) 10 PDL/ passage (mGy.cm) 5 ans Taille 110 cm Poids 19 kg CTDIvol (mGy) 10 ans Taille 140 cm Poids 32 kg Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) 18 72 (+/– 27) 5 (+/– 2) 25 125 (+/– 50) 30 (+/– 1,5) 4 (+/– 1,5) Acquisition et reconstruction Topogramme de face. En cas de recherche de métastases pulmonaires : une seule acquisition sans injection en coupes de 1 à 2 mm chevauchées ou jointives. Reconstruction en filtres médiastinal et parenchymateux dans le plan axial, et au besoin, reconstructions multiplanaires et MIP épaisses (7-10 mm) complémentaires. Dans les autres cas : deux acquisitions sont réalisées. Une première centrée sur la masse sans injection (recherche de calcifications), puis une deuxième, des apex pulmonaires jusqu’aux bases pulmonaires avec injection (mêmes paramètres d’acquisition/reconstruction que ci-dessus). Méthode de lecture et compte rendu Indication et contexte de l’examen. Technique employée. Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). En cas de recherche de métastases pulmonaires : le compte rendu précise le nombre, la localisation anatomique et le plus grand diamètre de chaque lésion dans le plan axial transverse. Si le nombre de localisations est supérieur à 10, le compte rendu donne le nombre de localisations dans chaque poumon et indique la localisation et le diamètre des métastases les plus volumineuses servant de référence au suivi évolutif. Il est utile de rappeler la faible spécificité du scanner pour les lésions infracentimétriques. En l’absence de tumeur primitive, le compte rendu précise la localisation de la pathologie, la taille de la lésion, la présence de graisse ou de calcium au sein de la lésion, sa vascularisation, ses rapports avec les structures vasculaires, bronchiques et pariétales adjacentes, l’existence de localisations secondaires. Le compte rendu propose une gamme diagnostique. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 591 Pédiatrie Echographie pour épanchement pleural liquidien Fiche 40 Introduction L’échographie est réalisée en complément de la radiographie simple. L’échographie analyse le contenu de l’épanchement, son abondance et permet un repérage avant ponction principalement pour les épanchements cloisonnés ou de faible abondance. L’échographie est plus sensible que la radiographie du thorax pour la détection des épanchements de faible abondance. L’échographie est plus performante que la tomodensitométrie pour analyser le contenu des épanchements. Technique Préparation : aucune. Positionnement : • Enfant en décubitus dorsal ou assis dos à l’échographiste en fonction de l’état clinique. • En position de ponction en cas de repérage. La présence de la personne qui réalisera la ponction est fortement souhaitable. Sondes et fenêtres acoustiques : • Balayage linéaire 7 à 12 MHZ en utilisant les fenêtres acoustiques intercostales, parasternales, trans-sternales (chez le nourrissson). • Sectorielles 3 à 8 MHZ par voie sous xyphoïdienne, trans-hépatique ou trans-splénique pour l’étude des régions péri-diaphragmatiques. Mode : mode B et éventuellement doppler couleur. Compte rendu Caractères de l’épanchement : • Anéchogène ou hyperéchogène. Les transsudats sont habituellement anéchogènes, les exsudats peuvent prendre tous les aspects. • L’existence de cloisons (vascularisées ou non). • Son abondance (distance entre la plèvre pariétale et viscérale). Aspect de la plèvre : épaissie ou non. L’épaississement pleural se voit principalement en cas d’empyème, de tuberculose, ou de fibrose. Aspect du parenchyme pulmonaire. Précise si un repérage a été effectué et l’épaisseur de l’épanchement au point de ponction. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Ne pas oublier d’imprimer l’image réalisée au point de ponction en cas de repérage. 592 Pédiatrie Echographie du diaphragme Fiche 41 Introduction L’échographie n’est réalisée qu’en complément de la radiographie simple de face et de profil. Le diaphragme apparaît comme une bande hypoéchogène. Les principales indications sont : préciser l’origine sous ou sus diaphragmatique d’une opacité de la base thoracique effaçant la coupole diaphragmatique sur la radiographie. Etudier la mobilité diaphragmatique. Tenter de différencier hernie diaphragmatique d’éventration diaphragmatique. Technique Préparation : aucune. Chez l’enfant ventilé ne pas oublier de déconnecter la ventilation pendant quelques cycles respiratoires pour l’étude de la mobilité diaphragmatique. Positionnement : enfant en décubitus dorsal. Sondes et fenêtres acoustiques : sectorielles 3 à 8 MHZ par voie trans-hépatique pour l’étude de la coupole droite et trans-splénique pour la coupole gauche. La voie sous-xiphoïdienne permet l’étude simultanée de la mobilité des deux coupoles. Mode : mode B et utilisation du mode TM pour l’étude de la mobilité diaphragmatique. Compte rendu Le caractère continu ou non du diaphragme (l’interruption diaphragmatique peut être difficile à visualiser). Sa mobilité, l’amplitude des mouvements et l’existence ou non de mouvements paradoxaux. En cas de viscères abdominaux en position anormale, il faut préciser l’angle de raccordement de cet organe avec le reste de l’organe en situation normale (hernie diaphragmatique : angle aigu, éventration angle obtu). Transmission del’information Cf. fiche page 72. 593 Pédiatrie Echographie abdominale Fiche 42 Introduction Cet examen ne peut se concevoir comme une exploration ciblée d’un organe mais doit correspondre à une analyse attentive de tous les organes abdomino-pelviens. Technique Le jeûne n’est pas nécessaire dans le cadre de l’urgence. Sinon il est fonction de l’âge des patients : de 1 h à 3 h pour les moins de trois mois, de 4 h jusqu’à l’âge de 2 ans, de 6 h au-delà. L’installation de l’enfant dans une pièce à lumière tamisée suffisamment grande pour pouvoir faire participer activement les parents (contention, distraction) permet de réduire l’angoisse des enfants et améliore, du fait de l’immobilité de l’enfant, la qualité de l’examen. L’enfant est dévêtu jusqu’à la symphyse pubienne ; la couche est défaite partiellement pour éviter toute inondation urinaire intempestive. Un système de réchauffage du gel est un atout important, évitant de réveiller par le contact du gel froid un enfant endormi ou de déclencher pleurs et/ou miction. Un jus de fruit ou de l’eau sucrée peuvent être donnés en cours d’examen si aucune anesthésie générale n’est envisagée. Sondes : Systématiquement l’examen est effectué grâce à une sonde convexe (5-8 Mhz) puis à la sonde linéaire (7-13 Mhz) ; la sonde linéaire peut parfois suffire chez le nouveau-né. Commencer par le pelvis car la miction en cours d’examen des tous petits est fréquente. Aucune sédation n’est nécessaire. Il n’existe aucune contre-indication à sa réalisation. Images : Les images produites ne peuvent pas rendre compte de l’exhaustivité d’un examen, certaines coupes conseillées sont : Foie • • • • • • • Coupe Coupe Coupe Coupe Coupe Coupe Coupe sous-costale axiale oblique passant par les veines sus-hépatiques. sous-costale axiale oblique passant par la bifurcation portale. sagittale passant par l’aorte. sagittale passant par la veine cave inférieure. sagittale oblique passant par le tronc porte. sagittale passant par le grand axe de la vésicule biliaire. sagittale du foie passant par le grand axe du rein droit. Pancréas et Vaisseaux Mésentériques Supérieures • Coupe axiale médiane visualisant la veine splénique et le confluant spléno-mésaraique. • Coupe sagittale passant dans le grand axe de la veine mésentérique supérieure. • Coupe axiale médiane le plus bas possible sous la confluence spléno-mésaraique montrant le rapport de la VMS avec l’AMS. Rate • Coupe coronale, dans l’axe de la ligne axillaire antérieure gauche, donnant le grand axe de la rate. • Coupe axiale centrée sur le hile splénique. Reins • Coupes coronales du grand axe des reins passant par le hile. • Coupes perpendiculaires aux précédentes centrées sur le hile. • Coupes sagittales par voie postérieure du grand axe des reins passant par le hile. 594 Surrénales • À droite : coupe axiale au-dessus du pôle supérieur du rein droit, montrant la face postérieure du segment VII en avant la graisse de la loge surrénalienne, le diaphragme en arrière et la VCI en dehors. • À gauche : coupe coronale montrant le pole supérieur du rein, la rate et en arrière l’aorte abdominale sus rénale. Pelvis • Vessie en réplétion coupes sagittale et axiale passant par le trigone. • Utérus : coupes sagittale dans l’axe de l’organe et coupe axiale perpendiculaire. • Ovaires : coupes dans leur grand axe. Tube digestif • Coupes axiales du carrefour iléo-cæcal. • Coupes sagittales zoomées sur la paroi antérieure du colon droit et du colon gauche. • Coupe transverse de l’hypochondre gauche montrant le grêle et le colon gauche. En fonction de l’orientation diagnostique obtenue par l’examen initial un complément d’exploration Doppler peut s’avérer utile. Compte rendu Transmission orale de l’information au médecin prescripteur si urgence thérapeutique. Compte rendu écrit : • Renseignements administratifs : - identité du patient ; - date et heure de l’examen ; - marque, modèle de l’échographe utilisé et date de première mise en service ; - identité du médecin adressant l’enfant ; - identité et signature du radiologue. • Indications de l’examen : contexte clinique et symptomatologie. • Modalités de l’examen : urgence ou non. • Jeûne ou absence de jeûne. • Sondes utilisées au cours de l’exploration. Résultats : • Une description générale des organes vus ainsi qu’une description précise des éventuelles anomalies est nécessaire. Signaler clairement les organes non vus. • Une phrase courte, répondant à la question clinique initiale et faisant la synthèse de l’examen doit conclure cette description. Une orientation diagnostique claire ainsi que d’éventuelles explorations complémentaire si nécessaires sont proposées. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Les clichés utiles sont avant tout ceux qui montrent la ou les anomalie(s) en donnant le maximum d’informations (taille, rapports avec les organes adjacents, vascularisation). 595 Pédiatrie Vomissements dans les 3 premiers mois de vie : échographie Fiche 43 Introduction Si le cliché d’abdomen sans préparation reste d’actualité dans la période néonatale ce sera principalement le rôle de l’échographie à la lumière du contexte clinique, en particulier l’âge, le type de vomissements (lactés ou bilieux) et leur moment de survenue, de rechercher des arguments en faveur de pathologies précises. • Malrotation digestive et sa complication principale le volvulus du grêle. • Sténose hypertrophique du pylore. Technique Préparation : cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. Plans de coupe : cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. • Malrotation : de recherche systématique, la veine (forme oblongue) explorée en axial transverse dans la région épigastrique, le plus bas possible sous le confluent splénomésaraïque, doit être à droite de l’artère mésentérique supérieure (ronde). La position de la veine dans le même axe que l’artère doit faire considérer aussi la possibilité d’un mésentère commun, bien que moins fréquemment confirmé. En cas de suspicion de volvulus il faudra rechercher un syndrome de masse médian composé d’anses grêles et de leurs mésos enroulées avec la VMS en spirales dans le sens horaire autour de l’AMS, mieux analysable en doppler couleur. En cas de doute un transit opaque est nécessaire. • Sténose hypertrophique du pylore : descendre le long de l’antre gastrique jusqu’au pylore. Etude en coupe longitudinale et transversale, mesure de l’épaisseur de la musculeuse hypoéchogène normalement inférieure à < 4 mm et mesure de la longueur du pylore normalement inférieur à 15 mm. Analyse de la stase gastrique à apprécier en fonction du jeun et des vomissements ; coupe coronale trans-splénique. Analyse de l’ouverture du pylore et des passages gastriques. Si l’estomac est vide, un biberon d’eau sucrée en cours d’examen après l’analyse de la stase gastrique peut grandement aider à calmer éventuellement l’enfant et analyser la vidange gastrique. Compte rendu Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. Points spécifiques à préciser en fonction des données cliniques initiales : • Malrotation : Position des vaisseaux mésentériques supérieurs, existence d’une masse abdominale, de signes de souffrance digestive, d’un encorbellement de la VMS autour de l’AMS en précisant si possible son sens horaire ou anti-horaire. Position du cæcum. • Sténose hypertrophique du pylore : biométrie, présence d’une stase gastrique, ouverture du pylore et passage de liquide gastrique. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 596 Pédiatrie Pathologie de la paroi intestinale, grêle et côlon : Fiche 44 échographie Introduction L’échographie est l’examen de première intention dans l’exploration des pathologies de la paroi digestive, dont l’épaississement est l’expression la plus fréquente. Les pathologies intéressant la paroi intestinale en pratique pédiatrique sont d’origine multiples (inflammatoire, infectieuse, vasculaire, traumatique, tumorale) et leur diagnostic est orienté par l’âge de l’enfant et le contexte clinique. Cet examen ne se conçoit qu’après une exploration abdomino-pelvienne complète (cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594). Technique Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. Plus spécifiquement orienté cet examen est aussi réalisé à la sonde convexe permettant d’analyser le tube digestif et son atmosphère puis à la sonde de haute fréquence ; cette exploration commence à distance de la zone douloureuse et/ou suspecte et s’en rapproche progressivement. L’étude comprend une étude morphologique, vasculaire et dynamique : • étude morphologique : analyse du type de paroi (grêle vs colique), de l’épaisseur de la paroi digestive (pathologique au-delà de 4 mm), de l’échostructure en 5 couches différentiables, de la compressibilité des anses digestive, du contenu de la lumière, de l’environnement digestif (graisse péri-digestive, ganglions mésentériques, épanchement liquidien ou aérique) ; • étude vasculaire en doppler : recherche d’une hyperhémie pariétale ; • étude dynamique : analyse du péristaltisme digestif et des modifications de calibre des structures digestives. Compte rendu Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. b Description spécifique de l’analyse pariétale digestive Type d’atteinte digestive : • Epaississement : - mesure en mm, - longueur approximative de l’atteinte, - circonférentiel ou asymétrique, - électif (une seule couche atteinte) ou global. • Echostructure : hypo ou hyperéchogène/homogène ou hétérogène. • Différenciation conservée ou non. • Lumière digestive collabée ou non ; existence d’un syndrome jonctionnel, distension des anses. Vascularisation de la paroi digestive atteinte : hyperhémie globale ou sélective. Topographie des lésions : • localisation de l’atteinte : grêle (duodénum, jéjunum ou iléon) ou côlon (droit, gauche, transverse) ; • atteinte segmentaire ou diffuse. Etude du péristaltisme digestif : conservé ou non. Signes associés : adénopathies (taille), aspect de la graisse adjacente à l’anse pathologique, aspect du mésentère, autres anomalies abdomino-pelviennes. Recherche des complications : trajet fistuleux, collection. 597 Recherche des signes de gravité : • signes d’occlusion digestive avec dilatation liquidienne d’anses en amont et/ou visualisation de sténose ; • signes de souffrance digestive : pneumatose pariétale et/ou zones d’épaississements digestifs avasculaires ; • signes de perforation digestive : épanchement liquidien échogène ou pneumopéritoine ; • thrombose porte. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Pathologie de la paroi intestinale en IRM Fiche 45 Introduction L’IRM du tube digestif (TD) est une méthode d’imagerie non irradiante, reproductible, multiplanaire, présentant une très bonne résolution pour l’étude de la paroi du tube digestif. Examen de seconde intention, elle s’affranchit des conditions techniques parfois difficiles de l’échographie. Son intérêt pédiatrique principal actuel réside dans le bilan de maladie inflammatoire chronique intestinale et tout particulièrement la maladie de Crohn. Elle a remplacé, en association avec l’échographie, le transit du grêle très irradiant. L’irradiation et l’injection d’iode rendent à notre avis le scanner moins indiqué en pratique pédiatrique. Technique Contre-indication Celles classiques de l’IRM, quasi inexistantes en pratique pédiatrique (cf. fiche page 55). Préparation Les enfants à qui s’adresse cet examen sont en âge de rester immobiles et n’ont pas besoin de sédation. Une heure avant l’examen : • commencer à boire de façon fragmentée : 750 ml d’eau + 250 ml de mannitol à 20 % ; • poser un patch d’Emla au point de ponction veineux. Avant de rentrer dans l’aimant : pose d’une voie veineuse. Prévoir la mise en place de crème EMLA sur les sites de ponction, par le service demandeur ou la famille une heure avant l’examen. Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. L’injection est manuelle. Produit utilisé : chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • L’injection d’une double dose est autorisée en cas de nécessité. • Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. 598 Positionnement du patient • Parent en salle pour rassurer l’enfant si nécessaire pendant l’examen et musique de son choix dans le casque. • Patient en décubitus dorsal. • Antenne en réseau phasé. • Volume d’exploration : de l’étage sus-mésocolique jusqu’à la symphyse pubienne. Protocole d’exploration sur une IRM de 1,5 Tesla • • • • • • Modes radio dans les 3 plans. Champ de vue : à adapter au morphotype du patient. Matrice minimum : 512*320 en sagittal, 256*256 en coronal et axial. Epaisseur de coupe : 4 mm. Distance intercoupe : le moins possible. Utilisation de séquences rapides permettant leur réalisation en apnée et évitant d’obtenir une image floue du TD (pas besoin de drogue inhibant le péristaltisme digestif) : - une séquence en EG rapide permet de s’assurer de la qualité du balisage digestif grêle incluant une distension de l’ensemble du grêle et un remplissage même partiel du cæcum. Si ce n’est pas le cas faire sortir le patient ; s’il a bu correctement, attendre 20 minutes, s’il n’a pas bu suffisamment, le faire boire et attendre 20 minutes avant de recommencer l’examen ; - dans un plan axial et coronal : séquences en EG T2 rapide et en T2 avec synchronisation diaphragmatique (navigateur) en coupes fines ; - après injection de gadolinium (dose de 0,2 ml/kg en IVL puis rincer la voie veineuse avec 10 ml de sérum physiologique), réalisation d’une séquence pondérée T1 de type 3D avec saturation de graisse et reconstructions multiplanaires (au minimum : sagittal, axial, coronal + reconstructions dans les plans de la lésion). Durée de l’examen Environ 25 minutes. Compte rendu b Renseignements administratifs Identité du patient. Date de l’examen. Modèle de l’IRM utilisée. Identité du médecin adressant l’enfant. Identité et signature du radiologue. Indications de l’examen : contexte clinique et symptomatologie. b Technique Réalisation d’une hydro-MR. Séquences réalisées au cours de l’exploration et reconstructions. Produit de contraste injecté (nom, dose et numéro de lot). b Résultats Description du type d’atteinte digestive : • épaisseur ; • longueur de l’atteinte ; • circonférentiel ou asymétrique ; • lumière digestive collabée oui/non ; • vascularisation de la paroi digestive atteinte : hyperhémie ; • topographie des lésions : - localisation de l’atteinte : grêle (duodénum, jéjunum ou iléon) ou côlon (droit, gauche, transverse), - atteinte segmentaire ou diffuse, - atteinte uni ou plurisegmentaire. 599 Recherche des complications : • sténose ; • signes de sténose digestive fixée : épaississement pariétal non rehaussé par le gadolinium et distension de l’anse sus jacente ; • trajet fistuleux ; • collection profonde. Signes associés : • adénomégalies ; • aspect de la graisse adjacente à l’anse pathologique ; • aspect du mésentère. Autres anomalies abdomino-pelviennes (voies biliaires, wirsung, pancréas). Conclusion : confirmer la présence d’une pathologie du tube digestif, proposer un diagnostic étiologique et préciser s’il existe des signes de gravité ou des complications. Transmission de l’information En présence de signes IRM de complication, avertir rapidement le médecin prescripteur. Cf. fiche page 72. Pédiatrie Invagination intestinale aiguë : échographie abdominale Fiche 46 Introduction L’invagination intestinale aiguë (IIA) est l’urgence abdominale la plus fréquente du nourrisson. La moindre suspicion clinique fondée impose la réalisation en urgence d’une échographie. La forme la plus fréquente est l’invagination iléo-colique dite primitive survenant en fait dans un contexte d’adénolymphite mésentérique. Mais toutes les anses peuvent être intéressées par ce télescopage responsable d’une souffrance vasculaire par compression du méso au sein du collet plus ou moins lâche de l’anse receveuse, avec risque d’ischémie, de nécrose et de perforation et d’une occlusion mécanique au second plan. Technique L’exploration débute par une échographie abdomino-pelvienne complète. cf. Fiche Pédiatrie42, Echographie abdominale, page 594. La recherche du boudin d’invagination correspondant à la zone d’impaction de l’anse invaginée dans l’anse receveuse est effectuée à la sonde linéaire de haute fréquence. La totalité du cadre colique est explorée en partant dans le sens horaire du cadre colique à partir de la fosse iliaque droite. Le boudin dans la forme iléo-colique siège le plus souvent en position sous hépatique. Puis les anses grêles sont ensuite explorées de la dernière anse jusqu’au jéjunum dans l’hypochondre gauche. L’analyse comprend une étude morphologique, vasculaire et dynamique ; elle permet un diagnostic positif, un diagnostic de type anatomique, un diagnostic de sévérité et parfois un diagnostic étiologique. Diagnostic positif : l’aspect échographique de l’IIA idiopathique à 3 couches est caractéristique (figure 1a) : • coupe transversale à la base du boudin : image typique en cocarde comportant une couche périphérique hypoéchogène (paroi du côlon récepteur et paroi du segment digestif retourné), une zone hyperéchogène, centrale, en croissant (mésentère invaginé) et une zone hypoéchogène, refoulée en controlatéral par le croissant (intestin invaginé) ; 600 Figure 1 : a : coupe transversale. Invagination iléo-colique sans signe de complication ; au sein de l’anse receveuse on visualise sur la coupe transversale, une anse grêle, l’appendice, un ganglion et de la graisse mésentérique ; b : coupe longitudinale. • coupe transversale au niveau de la tête du boudin : aspect différent de la coupe précédente car disparition à ce niveau du mésentère invaginé ; • coupe longitudinale du boudin : image en sandwich ou en rail avec 2 zones hypoéchogènes périphériques, asymétriques séparées par un espace hyperéchogène (graisse mésentérique) ; • les invaginations iléo-coliques on un diamètre nettement supérieur à celle d’une invagination iléo-iléale. Diagnostic de type anatomique : bonne valeur pronostique : • invagination classique à 3 couches grêle ou colique ; • invagination à 5 ou 7 couches : iléo-iléocolique ⇒ danger +++. Diagnostic de sévérité : • épaisseur de la paroi périphérique hypoéchogène ; • présence, quantité et aspect du liquide trappé dans l’invagination si beaucoup de liquide et/ou non strictement anéchogène : mauvais pronostic ; • péristaltisme du segment invaginé : si absent, plutôt mauvais pronostic ; • importance de la distension du grêle d’amont témoin de l’occlusion ; • épanchement liquidien intra-péritonéal : son abondance est corrélée à la sévérité de l’invagination ; un aspect hyperéchogène de ce liquide témoigne d’une perforation. Diagnostic étiologique : • primitive, idiopathique : + de 90 % des cas ; présence de nombreuses adénopathies au sein du boudin en faveur d’une adénolymphite mésentérique ; hyperplasie lymphoïde de la dernière anse iléale ou hyperplasie nodulaire focale du carrefour iléo-cæcal, correspondant au formes pouvant bénéficier en fonction de l’état clinique de l’enfant d’une désinvagination ; • secondaire : recherche systématique à la tête du boudin : - diverticule de Meckel : structure digestive borgne, - duplication digestive : masse liquidienne arrondie, - lymphome du carrefour iléo-caecal: épaississement hypoéchogène très important centré par la valvule de Bauhin, - purpura rhumatoïde, inflammatoire, de siège iléo-iléale, hématomes pariétaux associés ; • spontanément résolutive, physiologique, grêle, sans épaississement pariétal. 601 Compte rendu Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. La conclusion doit être claire : • diagnostic positif : il s’agit d’un diagnostic échographique de certitude ⇒ présence ou absence d’IIA ; • diagnostic de gravité : recherche systématique de l’ensemble des signes de gravité et faire figurer leur présence sur le CR ; • proposer ou réfuter la désinvagination radiologique en fonction de l’état clinique de l’enfant et de la présence de ces signes de gravité en accord avec le chirurgien viscéral. Transmission de l’information En urgence prévenir le correspondant du résultat de l’examen. Les images peuvent être transmises sur CD ou mises à disposition sur le PACS de l’établissement. Une planche résumée sur film ou sur papier comportant les images les plus démonstratives constitue un support obligatoire représentatif de l’examen (au minimum deux coupes transversale et longitudinale du boudin, et toutes les images étayant le diagnostic de gravité). Cf. fiche page 72. Pédiatrie Appendicite aiguë : échographie abdominale Fiche 47 Introduction C’est l’urgence chirurgicale abdominale pédiatrique la plus fréquente ; diagnostic difficile dans certaines formes (nourrisson, localisations particulières en particulier pelvienne) ; diagnostics différentiels multiples en particulier l’adénolymphite mésentérique ; échographie est l’examen de première intention dans cette indication. Il n’est pas systématiquement nécessaire mais incontournable dans les formes douteuses, en particulier chez le tout petit et la jeune fille. Technique L’exploration commence par la réalisation d’une échographie abdomino-pelvienne, en évitant initialement la région douloureuse. Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. La recherche de l’appendice doit se faire à la sonde linéaire en partant de la reconnaissance échographique du colon droit dans la région sous hépatique puis du bas fond cæcal et de la valvule iléo-cæcale. L’appendice doit être cherché sous la forme d’une structure digestive borgne apéristaltique, en continuité avec le cæcum. Il doit être exploré dans sa totalité. • Signes directs : appendice augmenté de calibre aux dépens principalement de sa paroi (diamètre de plus de 6 mm avec une paroi épaissie à plus de 3 mm), non compressible, hyperhémié en doppler couleur quand non nécrosé. • Signes indirects : graisse péri-appendiculaire et péricaecale infiltrée, hyperéchogène ou héterogène, séparant l’appendice pathologique des structures digestives adjacentes, paroi cæcale parfois épaissie, adénomégalies péricaecales de petites tailles peu nombreuses. • Rechercher des signes de complications (abcès, phlegmon, épanchement péritonéal, péritonite). 602 Compte rendu Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. Il doit clairement dire si l’appendice a été vu ou non, partiellement ou dans sa totalité en décrivant son aspect. Transmission de l’information Les images peuvent être transmises sur CD ou mises à disposition sur le PACS de l’établissement. Une planche résumée sur film ou sur papier comportant les images les plus démonstratives constitue un support obligatoire représentatif de l’examen. Cf. fiche page 72. Pédiatrie Occlusion du grand enfant : échographie Fiche 48 Introduction Deux causes, véritables urgences thérapeutiques, rares, doivent dominer l’approche étiologique de ces occlusions : le lymphome de Burkitt de localisation grêle, révélé parfois au décours d’une invagination et les occlusions grêles sur brides ou sur volvulus. L’échographie apporte des renseignements morphologiques et dynamiques dont les résultats sont plus contributifs que l’ASP. L’échographie peut permettre un diagnostic positif, topographique, étiologique et de gravité et déterminer les choix thérapeutiques (chimiothérapie vs chirurgie). Technique L’examen débute par une exploration complète de la cavité abdomino-pelvienne. Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594 ; Fiche Pédiatrie-43, Vomissements dans les 3 premiers mois de vie : échographie, page 596 ; Fiche Pédiatrie-46, Invagination intestinale aiguë : échographie abdominale, page 600. L’importance de la distension digestive, en particulier aérique, peut rendre l’examen très difficile mais la stase liquidienne, favorable aux ultrasons, qui est le plus souvent au premier plan et la mobilisation de ce liquide et du patient du décubitus dorsal au décubitus latéral permettent la réalisation satisfaisante de cet examen. L’échographie digestive commence à distance de la zone douloureuse, analyse la totalité du tube digestif et comprend une étude morphologique, vasculaire et dynamique. Diagnostic positif : • présence d’anses digestives grêles distendues, à paroi épaissie (témoin de la stase veineuse) initialement homogène puis hétérogène ; • syndrome de masse centré autour de l’artère mésentérique supérieure ; • épaississement pariétal digestif important associé ou non à une invagination. Diagnostic topographique : • grêle : atteinte de loin la plus fréquente ; valvules conniventes nombreuses et hautes au niveau du jéjunum et diminuant en nombre et en hauteur vers l’iléon (bandes hyperechogènes) mais qui vont disparaître au fur et à mesure de la souffrance digestive selon le cas ; • côlon : atteinte rare, présence d’haustrations et de plis semi-lunaires (bandes hyperechogènes). Diagnostic étiologique : • occlusion organique : seule une partie des anses est atteinte et la recherche d’un niveau jonctionnel (zone de transition entre tube digestif dilaté et non dilaté) est systématique : - cause pariétale : épaississement pariétal (Burkitt), - cause endoluminale : image anormale au sein de la lumière intestinale dominée par l’invagination intestinale sur tumeur associé (polype, lipome), 603 - volvulus : position des vaisseaux mésentériques supérieurs sur une coupe transversale épigastrique (V/A) et recherche d’une spire autour de ceux-ci, - brides : si antécédents chirurgicaux (diagnostic d’élimination) ; • occlusion fonctionnelle : l’ensemble du tube digestif est atteint et absence de niveau jonctionnel. Signes de gravité : • atonie des anses grêles ; • épaississement pariétal hétérogène ; • pneumatose pariétale : images punctiformes, hyperéchogènes au sein de la paroi ; • aéroportie : images hyperéchogènes aériques en péripherie du parenchyme hépatique et recherche de passage de bulles dans le tronc porte grâce à l’analyse en doppler pulsé (caractéristique en sonorité et en spectre) ; • un épanchement liquidien intrapéritonéal abondant et échogène ou présentant de multiples cloisonnements est en faveur d’une péritonite ; • pneumopéritoine témoin de la perforation digestive. Compte rendu Cf. fiches échographie abdominale, fiche invagination, fiche vomissement et fiche pathologie de la paroi digestive (pages 594, 596, 597, 600). Résultats plus spécifiques : • diagnostic positif : présence ou absence de signes d’occlusion ; • diagnostic étiologique : organique ou fonctionnel. Si organique, proposer une étiologie ; • diagnostic de gravité : recherche systématique de l’ensemble des signes de gravité et faire figurer leur présence sur le CR ; • si nécessaire (échographie non contributive, bilan d’une tumeur), proposer et discuter avec les pédiatres et les chirurgiens de l’intérêt d’une exploration complémentaire par TDM qui n’est jamais faite en première intention. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 604 Pédiatrie Pathologie intestinale du nouveau-né : échographie Fiche 49 Introduction Elle est dominée par les occlusions néonatales, les malformations digestives (duplication intestinale, malformation anorectale) et l’entérocolite ulcéro-nécrosante touchant surtout le prématuré. Le couple ASP - Echographie est indissociable. Technique L’exploration débute par une échographie abdomino-pelvienne complète ; cf. Fiche Pédiatrie42, Echographie abdominale, page 594 ; Fiche Pédiatrie-43, Vomissements dans les 3 premiers mois de vie : échographie, page 596 ; Fiche Pédiatrie-44, Pathologie de la paroi intestinale, grêle et côlon : échographie, page 597. Entérocolite La présence d’une distension digestive associée à un épaississement pariétal digestif et/ou d’une hyperhémie est (sont) très évocateurs d’une entérocolite débutante chez un prématuré présentant un ballonnement abdominal et une altération de l’état général. A un stade plus avancé, la recherche d’une pneumatose pariétale et d’un pneumopéritoine sont difficiles à voir dans ce contexte de vomissements et de distension abdominale ; le pneumopéritoine se recherche plus volontiers en décubitus latéral gauche par une coupe sagittale en regard du foie droit sur la ligne médio-axillaire. La recherche d’une aéroportie peut bénéficier d’une analyse Doppler pulsé sur le tronc porte, en sagittal oblique, à l’écoute d’artéfacts acoustiques créés par le passage de bulles. Un épanchement liquidien échogène témoigne d’une perforation. Occlusions néonatales Formes hautes : cf. Fiche Pédiatrie-43, Vomissements dans les 3 premiers mois de vie : échographie, page 596. Les occlusions hautes incomplètes doivent bénéficier en plus d’un transit gastroduodénal précisant la position de l’angle de Treitz, la position et la morphologie du grêle. Formes basses : • le diagnostic de microcôlon est aisé quand l’ensemble du cadre colique est suivi, plat et fin ; • la présence d’un contenu grêle échogène évoque un iléus méconial, alors qu’un contenu anéchogène est d’avantage en faveur d’une atrésie ; • les formes basses incomplètes doivent bénéficier d’un lavement aux hydrosolubles permettant de discuter les diagnostics différentiels, de Hirschsprung, d’immaturité colique et d’ileus méconial. Malformations anorectales L’exploration se fait par voie sus pubienne et mieux encore par voie périnéale. Dans ce cas une coupe sagittale médiane est effectuée à la sonde linéaire. Le but est d’estimer la distance entre le cul de sac rectal et le périnée pour déterminer le caractère haut, intermédiaire ou bas du rectum. Une distance inférieure à 1 cm témoigne d’une forme basse, une distance supérieure à 1,5 cm une forme haute et entre les deux une forme intermédiaire. Cette distance peut être sous estimée en raison des poussées abdominales qui font descendre le cul de sac. La recherche d’une agénésie sacrée (coupe sagittale médiane et axiale perpendiculaire) ainsi que d’un syndrome de masse pré-sacré doit compléter l’analyse échographique. Une radiographie du bassin de face et du sacrum de profil viennent compléter cette analyse. La recherche de malformations urinaires et médullaires fréquentes dans ce contexte fait partie du bilan systématique échographique. 605 Compte rendu Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594 ; Fiche Pédiatrie-44, Pathologie de la paroi intestinale, grêle et côlon : échographie, page 597 ; Fiche Pédiatrie-43, Vomissements dans les 3 premiers mois de vie : échographie, page 596. Les différents éléments analysés lors de l’examen doivent être décrits précisément. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Tumeurs du tube digestif : échographie Fiche 50 Introduction Les tumeurs du tube digestif sont rares en pratique pédiatrique, dominées par le lymphome de Burkitt (LNH-B de haut grade). Les autres lésions bénignes (polypes) ou malignes (tumeur carcinoïde, léïomyosarcome, adénocarcinome, ...) sont rares et exceptionnellement de découverte échographique. Elles peuvent être révélées par une invagination intestinale grêlique ou colique. Technique Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594 ; Fiche Pédiatrie-44, Pathologie de la paroi intestinale, grêle et côlon : échographie, page 597. L’examen intéresse non seulement la masse mais aussi la totalité de la cavité abdominopelvienne. Une étude complémentaire de la masse en mode Doppler permet d’apprécier sa vascularisation. Le but ici est de reconnaître la tumeur comme étant d’origine digestive, préciser son siège et son retentissement local et régional. Compte rendu Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594 ; Fiche Pédiatrie-44, Pathologie de la paroi intestinale, grêle et côlon : échographie, page 597. • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. La conclusion fait la synthèse des éléments déterminants de l’analyse précédente. Un scanner ou une IRM peut être proposé en fonction du type de lésion. En cas de suspicion de tumeur maligne, il convient de réaliser les explorations complémentaires après discussion avec le centre qui prendra en charge le patient (indication d’un examen TDM thoraco-abdomino-pelvien, notamment). Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 606 Pédiatrie Tumeurs du tube digestif : scanner Fiche 51 Introduction Les tumeurs du tube digestif sont rares en pratique pédiatrique, dominées par le lymphome de Burkitt (LNH-B de haut grade). Les autres lésions bénignes (polypes) ou malignes (tumeur carcinoïde, léïomyosarcome, adénocarcinome, ...) sont rares et exceptionnellement de découverte radiologique (plutôt opératoire et/ou anatomopathologique). Elles peuvent être révélées par une invagination intestinale grêlique ou colique. L’échographie est la technique d’exploration de première intention (cf. fiche page 606). La décision de TDM (ou IRM) va découler d’une suspicion de tumeur maligne. La technique doit alors être préalablement discutée avec le centre qui prendra en charge le patient (indication possible d’un examen TDM thoraco-abdomino-pelvien). Technique Préparation Prémédication : selon l’âge et les règles locales de chaque centre. Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, adaptée à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 2O G à partir de l’adolescence). L’indication d’une préparation digestive par voie haute et/ou basse à l’eau et/ou au PDC opaques (sulfate de baryum ou hydrosolubles) est discutée au cas par cas selon l’indication et l’état clinique du patient. Positionnement Enfant en décubitus dorsal bras relevés au-dessus de la tête. Produit de contraste Non ionique à 300 ou 350 g d’iode par litre à la dose de 1 à 2 ml par kilo de poids, voie intraveineuse. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Type d’injection : manuelle avant un an et utilisation d’un injecteur automatique après. Le débit d’injection est adapté à l’indication et au calibre de la voie d’abord. En pratique le débit est compris entre 1 et 2 ml/s. L’acquisition est lancée au temps portal, soit 40 à 70 sec (selon l’âge) après le début de l’injection. Paramètres d’acquisition : Tension entre 90 et 120 kV selon l’âge, dose adaptée à l’âge (cf. tableau). Utilisation éventuelle d’un logiciel de modulation automatique de la dose. 1 an Taille 75 cm - Poids 10 kg Abdomen et pelvis 5 ans Taille 110 cm - Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm - Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) 4 (+/– 1,5) 20 80 (+/– 30) 5 (+/– 2) 27 135 (+/– 54) 7 (+/– 3) Acquisition Topogramme de face. 607 Longueur PDL/passage explorée (mGy.cm) (cm) 35 245 (+/– 105) Acquisition des coupoles diaphragmatiques à la symphyse pubienne avec injection d’emblée, coupes d’environ 1 à 2 mm d’épaisseur nominale, chevauchées ou jointives. Reconstruction en filtre tissus mous dans le plan axial, et au besoin, reconstructions multiplanaires complémentaires. Analyse du squelette en fenêtres osseuses. Méthode de lecture et compte rendu • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). Le compte rendu comprend la description de la lésion, de son siège, de sa taille mesurée dans les trois plans de l’espace, de son retentissement d’amont, l’aspect de son méso, la présence d’adénomégalies, d’un épanchement, d’une carcinose, de lésions secondaires viscérales et de toutes les anomalies présentes sont nécessaires. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 608 Pédiatrie Traumatisme abdominal : échographie Fiche 52 Introduction La place de l’échographie dans la prise en charge d’un traumatisme abdominal chez un enfant non polytraumatisé est fondamentale. Une échographie normale concordante avec la clinique et son évolution évite la réalisation d’un scanner inutile. L’échographie permet donc de sélectionner les indications de la TDM, en détectant les épanchements péritonéaux, les lésions des viscères pleins et creux. Technique Préparation : aucune. L’exploration doit intéresser la totalité de l’abdomen et du pelvis. Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. L’analyse des principaux pédicules vasculaires en particulier rénaux est systématique ; la dissection des artères rénales étant classique mais rare. Une échographie incomplète en raison de mauvaise condition de réalisation, de dermabrasions diffuses, d’une agitation importante, d’une distension digestive majeure doit conduire sans délai à la réalisation d’un scanner abdomino-pelvien. Une échographie correctement réalisé permet de se passer dans la majorité des cas d’un examen tomodensitométrique qui s’avère normal dans plus de 70 % des séries Nord-Américaines dans cette indication. Compte rendu Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. Etayer par un argumentaire concis la nécessité éventuelle d’un scanner. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 609 Pédiatrie Traumatisme abdominal de l’enfant : scanner Fiche 53 Introduction La TDM est un examen très performant permettant de faire un bilan exhaustif des lésions abdominales et pelviennes ; il est parfois réalisé, en dehors d’un contexte de polytraumatisme, en deuxième intention après l’échographie abdomino-pelvienne (cf. fiche Pédiatrie-52, Traumatisme abdominal : échographie, page 609). La normalité de cette dernière, si elle est concordante avec l’évolution clinique, permet de se passer de la TDM ; 59 à 87 % des scanners effectués dans le bilan initial d’un traumatisme abdominal sur des larges séries pédiatriques nord-américaines sont normaux. La décision d’intervenir chirurgicalement demeure une donnée quasi exclusivement clinique. Technique La décision de réalisation d’un scanner dans ce contexte doit être collégiale (pédiatre, chirurgien, réanimateur, radiologue) car malgré la rapidité d’exploration de cette technique le patient doit être hémodynamiquement stabilisé avant d’être amené au scanner, les enfants entre 1 et 5 ans ou très algiques, quel que soit l’âge, sédatés. L’installation du patient est un moment capital de l’examen ; la qualité de ce dernier en dépend ; les bras du patient le long du corps gènent peu mais idéalement doivent être placés au-dessus de la tête, un câble, les fils à électrodes et les électrodes, les drains, les pinces, etc. sont autant d’artéfacts très préjudiciables à la qualité de l’examen et de son interprétation au point qu’il peut en devenir quasi-ininterprétable. La durée d’installation peut prendre plus d’un quart d’heure. Le balisage digestif n’a pas d’indication dans ce contexte. Une acquisition sans injection n’est pas nécessaire. Injection : produit iodé à 270, 300 mg iode/ml. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Dose : 2 ml par kilo de poids de l’enfant, voie intra-veineuse. Notre protocole sur un scanner 16 barrettes inclut : • une spirale abdomino-pelvienne obtenue à la phase portale, 60 secondes après la fin de l’injection, (mAs et Kv adaptés aux poids de l’enfant) ; • éventuellement une acquisition tardive (5 minutes après l’injection) localisée en cas de lésion rénale à la recherche d’un urinome et/ou sur la vessie en cas de fracture du bassin ; • la phase artérielle pure ne se justifie pas, la rémanence du produit de contraste permettant une excellente analyse artérielle encore à la phase portale. 1 an Taille 75 cm - Poids 10 kg Abdomen et pelvis 5 ans Taille 110 cm - Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm - Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) 4 (+/– 1,5) 20 80 (+/– 30) 5 (+/– 2) 27 135 (+/– 54) 7 (+/– 3) Longueur PDL/passage explorée (mGy.cm) (cm) 35 245 (+/– 105) Les reconstructions coronales en mode MIP ou MPR épais permettent une bonne analyse de l’ensemble de l’appareil urinaire. En l’absence de ces possibilités techniques un mode radioscannographique tardif ou un cliché d’abdomen en totalité post-scanner permettent parfaitement d’identifier une fuite de contraste extra-urinaire. La lecture de l’examen se fait en fenêtre abdominale large et serrée, pulmonaire à la recherche de la moindre image aérique extra-luminale, et osseuse aussi bien sur les coupes natives que sur les reconstructions. 610 Compte rendu La description des lésions des viscères pleins et des axes vasculaires doit être précise. En ce qui concerne le foie, la rate et les reins, la classification de l’American Association for the Surgery of Trauma Organ Injury (voir ci-dessous) permet d’avoir un langage commun avec les chirurgiens et les réanimateurs. L’absence comme la présence d’un pneumopéritoine, d’un hématome ou d’une infiltration du mésentère et d’anomalies d’épaisseur ou de rehaussement du tube digestif doivent être signalées dans ce document. Il en est de même des lésions osseuses, rachidiennes ou pelviennes. Dosimétrie, cf. fiche page 37. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Les images peuvent être transmises sur CD ou mises à disposition sur le PACS de l’établissement. Une planche résumée sur film ou sur papier comportant les images les plus démonstratives constitue un support obligatoire représentatif de l’examen. Une transmission orale des premières constatations est très souhaitable. American Association for the Surgery of Trauma Organ Injury: Liver Injury Grading System I Hematoma: subcapsular, < 10% surface area Laceration: capsular tear, < 1 cm in parenchymal depth II Hematoma: subcapsular, 10%-50% surface area; intraparenchymal, <10 cm in diameter Laceration: 1-3 cm in parenchymal depth, <10 cm in length III Hematoma: • subcapsular, > 50% surface area or expanding or ruptured subcapsular hematoma with active bleeding; • intraparenchymal, > 10 cm or expanding or ruptured Laceration: > 3 cm in parenchymal depth IV Hematoma: ruptured intraparenchymal hematoma with active bleeding Laceration: parenchymal disruption involving 25%-75% of a hepatic lobe or one to three Couinaud segments within a single lobe V Laceration: parenchymal disruption involving > 75% of a hepatic lobe or more than three Couinaud segments within a single lobe Vascular: juxtahepatic venous injuries (ie, retrohepatic vena cava or central major hepatic veins) VI Vascular: hepatic avulsion American Association for the Surgery of Trauma Organ Injury: Spleen injury grading system I Subcapsular hematoma, < 10% surface area; Capsular laceration, < 1 cm parenchymal depth II Subcapsular hematoma, 10%-50% surface area; intraparenchymal hematoma, < 5 cm diameter; Laceration with 1-3 cm parenchymal depth, not involving a trabecular vessel III Subcapsular hematoma, > 50% surface area or expanding; ruptured subcapsular or parenchymal hematoma; intraparenchymal hematoma > 5 cm Laceration with > 3 cm parenchymal depth or involving trabecular vessels IV Laceration of segmental or hilar vessels that produces major devascularization > 25% of spleen 611 V Completely shattered spleen; vascular hilar injury with devascularized spleen American Association for the Surgery of Trauma Organ Injury: Kidney injury grading system I Hematuria with normal imaging studies Contusions Nonexpanding subcapsular hematomas II Nonexpanding perinephric hematomas confined to the retroperitoneum Superficial cortical lacerations less than 1 cm in depth without collecting system injury III Renal lacerations greater than 1 cm in depth that do not involve the collecting system IV Renal lacerations extending through the kidney into the collecting system Injuries involving the main renal artery or vein with contained hemorrhage Segmental infarctions without associated lacerations Expanding subcapsular hematomas compressing the kidney V Shattered or devascularized kidney Ureteropelvic avulsions Complete laceration or thrombus of the main renal artery or vein Pédiatrie Malformations vasculaires intrahépatiques : Fiche 54 échographie abdominale Introduction Les communications artérioveineuses sont fréquentes au cours des hémangiomes ; ces derniers représentent de véritables tumeurs, et non des malformations, qui peuvent être responsable d’insuffisance cardiaque sévère ou de coagulopathie de consommation de révélation précoce, dès les premiers jours de vie. Les malformations vasculaires intrahépatiques découverte à tout âge sont rares représentées principalement par les fistules veinoveineuses, sans retentissement hémodynamiques quand elles sont périphériques. Les absences congénitales de tronc porte ou continuité mésentéricocave et les fistules portocaves congénitales peuvent se manifester par des signes d’encéphalopathie ou dans un cadre syndromique (syndrome hépatopulmonaire, syndrome de Goldenhar) ou bien encore être asymptomatiques. Les fistules artérioveineuses congénitales isolées sont exceptionnelles. Chez le prématuré la veine d’Arantius peut rester physiologiquement perméable quelques jours ; la veine ombilicale se ferme rapidement chez le nouveau né à terme. Technique L’examen débute par une exploration complète abdominale et pelvienne. Cf. Fiche Pédiatrie42, Echographie abdominale, page 594. L’analyse plus spécifique en cas de suspicion de malformations vasculaires portera sur : • les structures vasculaires intrahépatiques, leur présence, leur répartition, leur direction, leur calibre, analyse qui fait partie de l’examen de base d’une échographie abdominale ; • la visualisation en mode B où la suspicion de communication doit entraîner la réalisation d’une étude Doppler couleur puis pulsée qui permettra de confirmer la communication, d’analyser le sens et la vitesse d’écoulement et son retentissement porte (cf. fiche page 606). 612 Compte rendu Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. La description spécifique de la malformation reprendra les paramètres morphologiques et Doppler obtenus lors de l’analyse préalable. La découverte de ce genre de lésion doit inciter à la réalisation d’une échographie cardiaque et à la prise en charge multidisciplinaire. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Ictère néonatal cholestatique persistant à 1 mois : échographie Fiche 55 Introduction Un ictère persistant de type cholestatique à l’âge de 1 mois doit en priorité faire rechercher des arguments en faveur d’une atrésie des voies biliaires (AVB). Cette étiologie de cholestase extrahépatique est à opérer dans les meilleurs délais pour éviter la cirrhose d’apparition rapide. L’échographie est l’examen de première intention qui, à lui seul, peut permettre de poser le diagnostic de certitude d’atrésie. Sa normalité n’exclue pas une atrésie. Les autres causes de cholestase néonatale sont divisées en origine extrahépatique (kyste du cholédoque, lithiase de la VBP, exceptionnelle perforation des VBEH) et origine intrahépatique (paucité des voies biliaires, infection, maladies autosomiques récessive à expression hépatique, alimentation parentérale prolongée, etc.) Technique Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. Un jeûne stricte d’au moins trois heures doit être respecté; une tétine sucrée et un petit biberon d’eau sucrée donnés en cours d’examen permettront d’obtenir le calme nécessaire à cette exploration. Atrésie des voies biliaires Arguments formels témoignant d’une AVB : • la présence d’un ou plusieurs kystes, de taille allant du mm à plusieurs cm dans la plaque hilaire, au contact de la loge vésiculaire. Le rôle du Doppler énergie ou couleur est très important pour différencier une boucle de l’artère hépatique d’une petite structure kystique ; • syndrome de polysplénie : il associe diversement : - situs inversus abdominal et/ou thoracique, - polysplénie, plus rarement asplénie, - continuité azygos de la VCI, - VCI gauche, - veine porte préduodénale, - mésentère commun. L’épaississement hyperéchogène de la plaque hilaire témoin de la fibrose locale représente déjà un signe trop tardif ; il est inconstant et non spécifique. Argument ne permettant pas d’affirmer la présence d’une AVB : la non visualisation de la vésicule biliaire. 613 Argument ne permettant pas d’exclure la présence d’une AVB : la visualisation du cholédoque et/ou de la vésicule biliaire. Argument permettant d’exclure une AVB : une dilatation des voies biliaires intrahépatiques. Kyste du cholédoque Plus fréquement symptomatique plus tardivement. Argument formels témoignant d’un kyste du cholédoque : • une dilatation sacciforme du cholédoque ; • une dilatation fusiforme majeure du cholédoque et des VBIH sans obstacle d’aval ; • une dilatation fusiforme mineure du bas cholédoque sans dilatation des VBIH et sans obstacle d’aval avec visualisation d’un canal bilio-pancreatique commun (jonction du cholédoque et du wirsung anormalement haut, dans la tête du pancréas). La lithiase biliaire L’ictère est généralement fluctuant et incomplet. Matériel échogène avec ou sans cône d’ombre au sein de voies biliaires extrahépatiques plus ou moins distendues, associé ou non à un hydrocholécyste ou à une lithiase vésiculaire. L’examen se focalisera particulièrement sur la recherche de signes débutants associés de cirrhose et d’hypertension portale. Cf. Fiche Pédiatrie-57, Echographie abdominale : hypertension portale, page 616. Compte rendu Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. La description des arguments affirmant un diagnostic précis doit être particulièrement étayée. La conclusion doit être claire ; si elle affirme un diagnostic avec l’iconographie adaptée point n’est besoin d’autre imagerie et l’heure de la chirurgie ou du geste interventionnel en cas de lithiase biliaire sont à discuter. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 614 Pédiatrie Ictère néonatal cholestatique persistant à 1 mois : IRM Fiche 56 Introduction La place de l’IRM dans le bilan de ces ictères n’est pas encore complètement codifiée car toujours en pleine évolution. En pratique, elle est toujours réalisée en deuxième intention après l’échographie. A cet âge, l’absence de visualisation de la voie biliaire intrahépatique et même extrahépatique ne peut être formellement considérée comme pathologique. L’IRM prend cependant toute sa valeur si elle montre les voies biliaires extrahépatiques dans leur totalité permettant d’exclure le diagnostic le plus fréquent et le plus redouté à cet âge, l’atrésie des voies biliaires. L’IRM est très performante dès qu’il s’agit d’analyser une dilatation des voies biliaires d’origine congénitale (kyste du cholédoque) ou sur obstacle (lithiase de la voie biliaire). Sa réalisation si le diagnostic échographique est formel doit être discutée au cas par cas. Technique A cet âge la taille des structures à explorer et la nécessité d’une distension vésiculaire impose une exploration sous sédation réalisée après trois heures de jeûne. Si cette IRM vient compléter un résultat échographique déjà formel alors le risque anesthésique doit être pris en considération et une exploration après prise de biberon, certes moins performante, doit être tentée. Le nouveau-né ou le nourrisson est alors emmailloté sur une planche en plexiglas bardée de coton ; ainsi momifié il est tenu au chaud le plus immobile possible. Des petits morceaux de coton sont utilisés pour boucher les oreilles à fin de limiter le plus possible la perception du bruit produit par les gradients. En cas de non sédation, un oxymètre de pouls permet une surveillance minimale des fonctions vitales ; la pause d’une voie veineuse n’est pas nécessaire. En cas de sédation, ECG, voie veineuse et oxymètre de pouls sont nécessaires. Idéalement un anesthésiste pédiatre contrôle cette sédation. Antennes : en réseau phasé ; l’antenne crâne ou les antennes de type SENSE cardiaque sont généralement adaptées au morphotype de ces enfants. Séquences canalaires : trois types de séquences sont utilisables : • la bili-IRM 3D en respiration libre avec navigateur diaphragmatique : les coupes sont millimétriques ou inframillimétriques et reconstruites en mode MIP ou MPR ; la lecture des coupes natives est incontournable ; • les séquences fortement pondérées T2 en coupes fines (4 mm) ; une pile d’une dizaine de coupes coronales et axiales sont placées sur le pédicule hépatique et la bifurcation portale, puis une acquisition similaire est effectuée en coronal oblique dans le plan de la bifurcation portales. Ces acquisitions sont synchronisées aux mouvements diaphragmatiques ; • les séquences encore plus pondérées T2, épaisses (10 à 50 mm) ont un meilleur rapport signal sur bruit en s’affranchissent mieux des hypersignaux des structures veineuses que le type de séquence précédent. En pratique, nous essayons toujours en première intention la bili 3D. En cas d’échec nous travaillons avec les deux autres types de séquences en jouant sur l’épaisseur de coupes entre 4 mm et 5 cm. Séquences parenchymateuses : elles sont systématiquement associées et réalisées en T1 en phase et opposition de phase et en T2 saturation de graisse dans le plan axial en coupes de 4 mm jointifs. L’injection de chélates de gadolinium n’est pas nécessaire dans cette indication sauf en cas de découverte fortuite d’une masse. 615 Compte rendu Renseignements administratifs : • identité du patient, • date de l’examen, • modèle de l’IRM utilisée, • identité du médecin adressant l’enfant, • identité et signature du radiologue. Indications de l’examen : contexte clinique et symptomatologie. Technique : • séquences réalisées au cours de l’exploration et reconstructions ; • produit de contraste injecté éventuellement (nom, dose et numéro de lot). Résultats : • description de la visualisation ou non des voies biliaires intra et extrahépatiques, de la présence d’une structure dans la loge vésiculaire ; • description d’éventuelle anomalie de calibre, d’anomalie endocanalaire de variation anatomique de division des voies biliaires intrahépatique, d’un abouchement bilio-pancréatique anormal (canal biliopancréatique commun) ; • description de la plaque hilaire en précisant la présence ou non de formation kystique et l’existence ou non d’un épaississement tissulaire à ce niveau ; • description générale du système porte et des organes explorés. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Echographie abdominale : hypertension portale Fiche 57 Introduction L’hypertension portale est la conséquence d’un obstacle à l’écoulement sanguin au sein du système porte. Cet obstacle peut être supra-hépatique (syndrome de Budd Chiari), intrahépatique (cirrhose post hépatitique, mucoviscidose, atrésie des voies biliaires, ...) ou sous hépatique (thrombose post cathétérisme ombilical néonatal, ...). Le but de l’échographie est : de rechercher des arguments en faveur d’une HTP débutante ou d’évaluer son importance devant une pathologie connue ; de rechercher la cause d’une HTP de découverte récente. Technique Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. Plus spécifiquement, l’examen devra comprendre une analyse en mode B de tout le système porte puis en doppler couleur à la recherche d’inversion de flux ou de vaisseaux à flux lent au sein des régions anatomiques connues pour être des voies de passages de réseaux variqueux et enfin enregistrement en mode pulsé pour documenter la vitesse et le sens de direction des zones suspectes en mode couleur. Ce que l’on doit au minimum analyser : • Tronc porte, branches d’alimentation et branches de division : - thrombosés : oui/non ; 616 - calibre normal, augmenté ou diminué ; - sens de circulation du flux (va et vient, inversion) ; - ralentissement du flux dans le tronc porte (< 10 cm/s), non enregistrable. • Réseaux de dérivation : existant ou non : - veine coronaire stomachique (flèche) : naît en arrière de la confluence splénomésaraïque puis remonte au sein du petit épiploon ; elle se recherche en coupe sagittale centrée sur la confluence ; normale < 4 mm de diamètre, circulation physiologique hépatopète ; inversion du flux diagnostic précoce d’HTP, augmentation de calibre corrélée à la présence de varices œsophagiennes ; - varices au sein du petit épiploon, une augmentation de l’épaisseur du petit épiploon > 1,5 fois le diamètre de l’aorte est pathologique ; - reperméabilisation de la veine ombilicale ou néovascularisation du ligament rond ; - cavernome porte ; - varices spléniques avec augmentation du diamètre de la veine rénale et communication spléno-rénale témoignant d’une dérivation directe, varices périspléniques. • Ascite, volume faible, moyen ou abondant, anéchogène ou échogène. • Splénomégalie, inconstante aspécifique, non proportionnelle à la sévérité de l’HTP. Mesures dans l’axe sagittal et transverse centrées sur le hile. Recherche d’une étiologie : • Sushépatique : échographie cardiaque, aspect échostructural de la VCI et des VSH. • Intrahépatique et sushépatique : signe de cirrhose, volume du foie, contours, morphologie des segments, échostructure, nodules intrahépatiques, épaississement péri-vésiculaire. • Sous-hépatique : thrombose porte ou HTP segmentaire par compression ou thrombose de la veine splénique (compression ganglionnaire ou tumorale). Compte rendu Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594. Décrire les éléments pathologiques de l’analyse sus-jacente. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 617 Pédiatrie Voies biliaires : IRM Fiche 58 Introduction La place de l’IRM dans l’analyse des pathologies des voies biliaires est devenu incontournable mais en pratique, elle est toujours réalisée en deuxième intention après l’échographie. A cet âge, l’absence de visualisation de la voie biliaire intrahépatique et même extrahépatique ne peut être formellement considérée comme pathologique. L’IRM prend cependant toute sa valeur si elle montre les voies biliaires extrahépatiques dans leur totalité (des canaux hépatiques droit et gauche à la papille) permettant d’exclure le diagnostic le plus fréquent et le plus redouté à cet âge, l’atrésie des voies biliaires. L’IRM est très performante dés qu’il s’agit d’analyser une dilatation des voies biliaires d’origine congénitale (kyste du cholédoque) ou sur obstacle (lithiase de la voie biliaire) ; sa réalisation si le diagnostic échographique est formel doit être discutée au cas par cas. Technique A cet âge, la taille des structures à explorer et la nécessité d’une distension vésiculaire impose une exploration sous sédation réalisée après trois heures de jeûne. Si cette IRM vient compléter un résultat échographique déjà formel alors le risque anesthésique doit être pris en considération et une exploration après prise de biberon, certes moins performante, doit être tentée. Le nouveau-né ou le nourrisson sont alors emmaillotés sur une planche en plexiglas bardée de coton ; ainsi momifié ils sont tenus au chaud le plus immobile possible. Des petits morceaux de coton sont utilisés pour boucher les oreilles à fin de limiter le plus possible la perception du bruit produit par les gradients. En cas de non sédation, un oxymètre de pouls permet une surveillance minimale des fonctions vitales ; la pause d’une voie veineuse n’est pas nécessaire. En cas de sédation, ECG, voie veineuse et oxymètre de pouls sont nécessaires. Idéalement un anesthésiste pédiatre contrôle cette sédation. Antennes : en réseau phasé ; l’antenne crâne est généralement adaptée au morphotype de ces enfants. Séquences : trois types de séquences sont utilisables. • La bili-IRM 3D en respiration libre avec navigateur diaphragmatique : les coupes sont millimétriques ou inframillimétriques et reconstruites en mode MIP ou MPR ; la lecture des coupes natives est incontournable. • Les séquences fortement pondérées T2 en coupes fines (4 mm) ; une pile d’une dizaine de coupes coronales et axiales sont placées sur le pédicule hépatique et la bifurcation portale, puis une acquisition similaire est effectuée en coronal oblique dans le plan de la bifurcation portale. Ces acquisitions sont synchronisées aux mouvements diaphragmatiques. • Les séquences encore plus pondérées T2, épaisses (10 à 50 mm) ont un meilleur rapport signal sur bruit en s’affranchissent mieux des hypersignaux des structures veineuses que le type de séquence précédent. • Les séquences à visée parenchymateuse sont systématiquement associées T1 en phase et opposition de phase, T2 saturation de graisse dans le plan axial en coupes de 4 mm jointives. • L’injection de chélates de gadolinium n’est pas nécessaire dans cette indication sauf en cas de découverte fortuite d’une masse. Compte rendu • Renseignements administratifs : - identité du patient ; - date de l’examen ; - modèle de l’IRM utilisée ; 618 - identité du médecin adressant l’enfant ; - identité et signature du radiologue. • Indications de l’examen : contexte clinique et symptomatologie. • Technique : - séquences réalisées au cours de l’exploration et reconstructions ; - produit de contraste injecté éventuellement (nom, dose et numéro de lot). • Résultats : - description de la visualisation ou non des voies biliaires intra et extrahépatiques, de la présence d’une structure dans la loge vésiculaire ; - description d’éventuelle anomalie de calibre, d’anomalie endocanalaire de variation anatomique de division des voies biliaires intrahépatique, d’un abouchement bilio-pancréatique anormal (canal biliopancréatique commun) ; - description de la plaque hilaire en précisant la présence ou non de formation kystique et l’existence ou non d’un épaississement tissulaire à ce niveau ; - description générale du système porte et des organes explorés. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Masses hépatiques chez l’enfant : échographie, scanner, IRM Fiche 59 Introduction L’âge de l’enfant et le contexte clinico-biologique (notamment le dosage sérique de l’alphafœtoprotéine/AFP) sont les facteurs d’orientation majeurs devant la découverte, peu fréquente, d’une ou plusieurs lésions intrahépatiques. Les tumeurs malignes primitives de l’enfant sont très rares, dominées par l’hépatoblastome (nouveau-né, enfant jeune), l’hépatocarcinome (adolescent, sur foie pathologique) et le sarcome indifférencié (enfant, adolescent). Les rhabdomyosarcomes sont rares, issus des voies biliaires. Les métastases hépatiques sont également rares, observées principalement avec les neuroblastomes du nourrisson (syndrome de Pepper) ou au cours des hémopathies malignes. Les hémangioendothéliomes sont les plus fréquentes des tumeurs bénignes hépatiques de l’enfant. Ces tumeurs vasculaires surviennent chez le nourrisson et sont différentes de celles bien connues chez l’adulte, présentant des spectres évolutifs très variables allant de la défaillance cardiaque avec CIVD à la quiescence parfaite. Les hyperplasies nodulaires focales et les adénomes sont rares mais existent aussi chez l’enfant. Les tumeurs kystiques font discuter des hamartomes mésenchymateux, mais les atteintes infectieuses et parasitaires doivent aussi faire partie de la gamme diagnostique. Contrairement à l’adulte, les kystes biliaires sont rares (et doivent faire rechercher une affection sous-jacente). L’échographie-Doppler est l’examen de première intention et peut parfois suffire au diagnostic. En deuxième intention, le choix de l’IRM ou de la TDM est fonction de la présomption diagnostique, de l’âge de l’enfant et des disponibilités techniques locales. 619 Techniques Technique échographique-Doppler Cf. Fiche Pédiatrie-42, Echographie abdominale, page 594 ; Fiche Pédiatrie-54, Malformations vasculaires intrahépatiques : échographie abdominale, page 612. L’exploration échographique intéresse la totalité de l’abdomen et du pelvis. Une étude complémentaire systématique des lésions en mode Doppler permet d’apprécier leur vascularisation. Technique TDM b Préparation Prémédication : selon l’âge et les règles locales de chaque centre. Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, adaptée à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 20 G à partir de l’adolescence). Aucune préparation digestive n’est nécessaire. b Positionnement Enfant en décubitus dorsal bras relevés au dessus de la tête. b Produit de contraste Produit iodé non ionique à 300 ou 350 g d’iode par litre à la dose de 1 à 2 ml par kilo de poids, voie intra-veineuse. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Type d’injection : manuelle avant un an et utilisation d’un injecteur automatique après. Le débit d’injection est adapté à l’indication et au calibre de la voie d’abord. En pratique le débit est compris entre 1 et 2 ml/s. Système de détection de bolus utilisable. Paramètres d’acquisition : Tension entre 90 et 120 kV selon l’âge, dose adaptée à l’âge. Utilisation éventuelle d’un logiciel de modulation automatique de la dose. 1 an Taille 75 cm - Poids 10 kg Abdomen et pelvis 5 ans Taille 110 cm - Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm - Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) 4 (+/– 1,5) 20 80 (+/– 30) 5 (+/– 2) 27 135 (+/– 54) 7 (+/– 3) Longueur PDL/passage explorée (mGy.cm) (cm) 35 245 (+/– 105) b Acquisition multiphase : • • • • Topogramme de face. Série sans injection sur le foie. Série au temps artériel sur le foie (10 à 20 sec selon l’âge après le début de l’injection). Série au temps portal (40 à 70 sec selon l’âge après le début de l’injection) des coupoles diaphragmatiques à la symphyse pubienne. • Pour chaque série : coupes d’environ 1 à 2 mm d’épaisseur nominale, chevauchées ou jointives. Reconstruction en filtre tissus mous dans le plan axial, et au besoin, reconstructions multiplanaires complémentaires. Technique IRM b Préparation • Prémédication : selon les règles locales de chaque centre. • Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, adaptée à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 20 G à partir de l’adolescence). 620 b Positionnement • Allonger l’enfant en décubitus dorsal et protéger les oreilles du bruit. • Matériel : privilégier les antennes de surface. Capteur pour séquences avec synchronisation respiratoire. b Produit de contraste • Chélate de Gadolinium ayant une AMM pédiatrique (Dotarem®, Magnevist®, Prohance®) en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage. • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration : voie intra-veineuse. • L’injection d’une double dose est autorisée en cas de nécessité. b Protocole • Avant injection : - repérage 3 plans ; - séquence T2 axiale en coupes de 4 à 5 mm (+/- saturation de graisse, et avec un système de correction de mouvements type écho-navigateur diaphragmatique, séquences de correction de mouvement, et/ou synchronisation respiratoire) ; - séquences axiale T1 en phase et en opposition de phase (IP-OP) de 4 à 5 mm ; - séquence axiale T1 2D ou 3D avant injection. • Avec injection de produit de contraste : séquences dynamiques axiales T1 2D (4 à 5 mm) ou 3D (1 à 2 mm) répétées avec une bonne résolution temporelle (temps d’acquisition compris entre 5 et 30 sec selon la technique) permettant d’obtenir au minimum un temps artériel (10 à 20 sec après début d’injection), un temps portal (40 à 70 sec après début d’injection), et un temps tardif (environ 3 min après début d’injection). • Options : - séquences coronales ou sagittales, T1 ou T2 ; - séquence T2 cholangio-IRM (cf fiche dédiée). Méthodes de lecture et compte rendu Quelle que soit la technique d’imagerie employée, les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée si TDM, en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). • Analyse sémiologique des anomalies constatées : - confirmation de l’origine hépatique (notamment pour les lésions uniques volumineuses) - aspect des lesions (solide, kystique, mixte), échostructure, densité ou signal ; - nombre et localisations des lésions (anatomie segmentaire selon Couinaud) ; - vascularisation et cinétique d’opacification en TDM/IRM ; - retentissement de la lésion sur les vaisseaux intra-hépatiques (refoulement, envahissement, thrombose) ; - analyse du foie restant (dilatation des voies bilaires, dysmorphie) ; - recherche de shunts porto-cave, de signe d’HTP, d’une artérialisation hépatique ; - recherche d’extensions extra-hépatiques (adénopathies, péritoine) ; - analyse des autres viscères intra-abdominaux. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 621 Pédiatrie Cryptorchidie : échographie Fiche 60 Introduction L’imagerie est rarement indiquée dans une cryptorchidie (absence de testicule à l’examen clinique). L’échographie est demandée afin de rechercher le testicule à l’anneau inguinal et de confirmer l’absence d’utérus en cas de cryptorchidie bilatérale persistant après l’âge de 6 mois. L’échographie n’est pas contributive pour la recherche d’un testicule ectopique en dehors de ces situations. Il n’y a aucune indication de scanner ni d’IRM. Technique de l’échographie Sonde superficielle fréquence élevée pour les bourses, sonde abdominale adaptée à l’enfant pour le pelvis. Coupes transversales sur le canal inguinal en palpant le testicule. Coupes longitudinales et transversales sur le pelvis, vérifiant l’absence d’utérus. Compte rendu • Existence ou non des testicules. • Si visibilité du testicule, préciser sa taille et son échostructure. • Présence ou non d’un utérus dans le cas de cryptorchidie bilatérale. Transmission de l’information Coupes axiale et longitudinale sur le testicule retrouvé. Coupes axiale et longitudinale sur l’utérus éventuellement retrouvé (cryptorchidie bilatérale). Cf. fiche page 72. 622 Pédiatrie Grosses bourses de l’enfant : échographie Fiche 61 Introduction L’examen échographique est l’examen clé pour l’imagerie des bourses. C’est un complément de l’examen clinique qui a pour but de préciser l’étiologie en différenciant une masse testiculaire (tumeur surtout), d’une lésion paratesticulaire (hydrocèle, kyste de l’épididyme, varicocèle, hernie, rhabdomysarcome) et pour en préciser son caractère kystique ou solide. En cas de grosse bourse aiguë, le recours à l’imagerie n’est utile qu’en cas de doute diagnostique, à la recherche d’arguments, selon le contexte, pour : • une torsion testiculaire ; • une torsion d’hydatide ; • une orchi-épididymite ; • un œdème scrotal ; • une tumeur testiculaire ; • voire un traumatisme. Technique Sonde de haute fréquence. Coupes sagittales et axiales comparatives sur les deux bourses, intéressant les testicules, les annexes, le cordon. En fonction de la pathologie (voir ci-dessous) Doppler couleur et pulsé, manœuvre de Valsalva et complément d’exploration échographique rénale. Points spécifiques selon la pathologie : • Hydrocèle : collection liquidienne entre les deux feuillets de la vaginale et/ou le long du cordon spermatique. Non spécifique, elle peut accompagner nombre des pathologies suivantes. • Hernie inguinoscrotale : présence d’anses intestinales et/ou d’épiploon dans la bourse par non fermeture du canal péritonéovaginal. • Torsion testiculaire : enroulement spiralé des vaisseaux au doppler à rechercher sur la partie haute du cordon. La modification de l’échostructure du testicule hypoéchogène, hétérogène, parfois revascularisé, est de mauvais pronostic. • Torsion d’hydatite sessile : augmentation de volume de l’hydatide. • Orchi-épididymite : augmentation de volume du testicule et de l’épididyme avec hypervascularisation diffuse. • Œdème scrotal : œdème de la bourse et des tuniques alors que le testicule et l’épididyme sont normaux. Au doppler couleur, hypervascularisation des enveloppes scrotales. • Traumatisme : le doppler précise l’étendue de l’ischémie éventuelle. • Varicocèle : l’échographie doppler précise la nature veineuse des formations anéchogènes, tubulaires, multiples qui gonflent et/ou le flux se modifie pendant la manœuvre de Valsalva. L’exploration des hiles rénaux est systématique à la recherche de compression extrinsèque en particulier de la veine rénale gauche. • Tumeur testiculaire : Compléter systématiquement par un examen échographique de l’ensemble de l’abdomen. Le bilan complet nécessite une IRM (ou un examen tomodensitométrique) à la recherche d’une extension ganglionnaire pelvienne. L’aspect des tumeurs intratesticulaires n’est pas spécifique. Des calcifications font évoquer un tératome. Les signes cliniques (gynécomastie ou virilisation) orientent l’étiologie. Compte rendu Points à préciser : • Testicule : volume, échostructure comparative, analyse de la vascularisation au doppler. • Epididyme : volume, vascularisation. 623 • Enveloppe scrotale : épaisseur, échostructure, présence d’un épanchement (hydrocèle). • Etude du cordon (doppler, fermeture du canal péritonéo vaginal...). • Adénopathies abdominales et aspect du foie si tumeur testiculaire. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Malformations génitales : échographie et IRM Fiche 62 Introduction Le but de l’imagerie est de préciser le type de la malformation génitale et les anomalies associées (reins). Certaines malformations génitales sont découvertes en période anténatale (hydrocolpos), d’autres sont découvertes en période pubertaire, devant une aménorrhée primaire (hématocolpos, agénésie utérine). L’échographie est l’examen clé, parfois complétée d’une IRM préchirurgicale. Technique de l’échographie • • • • Vessie en réplétion. Coupes longitudinales et axiales sur l’utérus et le vagin. Coupes obliques sur les ovaires dans leur plus grand axe (mesures). Coupes longitudinales et axiales par les bassinets sur les 2 reins. Technique de l’IRM : centrage sur le pelvis • Coupes sagittales pondérées en T1 (4 mm). • Coupes sagittales, axiales (sans inclinaison) et, éventuellement, frontales en séquence pondérée T2, avec fort contraste T2 (Fiesta, Turbospin T2...). • L’injection de chélate de gadolinium est inutile en dehors d’une analyse de la fonction rénale sur anomalie rénale associée. Compte rendu • Aspect et taille de l’utérus et des ovaires (cf. Fiche Pédiatrie-66, Anomalies de la puberté chez la fille : échographie, page 630). Préciser si l’utérus est double ou cloisonné. Préciser l’aspect du vagin s’il est visible. • En cas de masse, préciser la localisation et l’échostructure. Un hydro ou hématocolpos plonge sous la symphyse pubienne et est médian s’il n’existe pas de duplication utérovaginale. • Préciser l’aspect des reins (association agénésie rénale unilatérale et duplicité utérovaginale, du côté de l’hydrocolpos, par abouchement ectopique de l’uretère). Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 624 Pédiatrie Kyste de l’ovaire : échographie Fiche 63 Introduction Le but de l’imagerie est de préciser l’aspect, la topographie et la mobilité de la masse, dépister une complication telle une hémorragie ou une torsion. Préciser la topographie et la mobilité de la masse. La rattacher à l’ovaire. Fournir des arguments étiologiques pour un kyste fonctionnel, de loin le plus fréquent, surtout en période pubertaire ou néonatale. Il est utile de répéter l’échographie à un autre moment du cycle pour affirmer le caractère fonctionnel ou affirmer l’origine hémorragique d’un kyste. Savoir reconnaître les variantes de la normale à la puberté (ovaires physiologiquement multifolliculaires) Savoir suspecter une hémorragie ou une torsion en cas de symptomatogie aiguë. Reconnaître un kyste hémorragique d’une tumeur solide de l’ovaire. Technique de l’échographie Vessie en réplétion : • Coupes sagittales et transversales sur le pelvis. • Appréciation des organes génitaux internes : utérus, ovaires et trompes (si élargies). • Analyse de la paroi de la masse (diagnostic différentiel avec une duplication digestive). • Analyse du contenu de la masse : hétérogène, sédiment (hémorragie, torsion), présence de formations kystiques périphériques suggérant une torsion. • Recherche d’un épanchement dans le cul de sac de Douglas. • Doppler couleur et pulsé sur les artères ovariennes, la présence d’un signal Doppler n’exclut pas une torsion. Toujours compléter par un examen abdominal (foie, rate, reins et pancréas). Compte rendu • • • • • • Préciser le siège de la masse, son échostructure, sa vascularisation. Présence d’un épanchement. Aspect de l’ovaire contro-latéral et des reins. Exploration de la totalité de la cavité abdominale en cas de tumeur solide. Si pathologie fébrile, préciser l’aspect de l’appendice. Préciser le moment du cycle et l’aspect de l’utérus pubère ou non. Transmission de l’information • Coupes sagittales et axiales sur l’utérus ; sur les ovaires, dans leur grand axe et leur plus petit axe. • Coupes orthogonales sur la masse. Visualisation claire des différents organes par rapport à la masse (vessie, utérus, ovaires). Cf. fiche page 72. 625 Pédiatrie Masses des organes génitaux internes féminins : échographie Fiche 64 Introduction Les tumeurs des OGI féminins sont rares en pédiatrie. Chez l’enfant et l’adolescente, la plupart des masses sont ovariennes et bénignes. Les masses ovariennes non tumorales sont les plus fréquentes, dominées par les kystes fonctionnels de l’ovaire (cf Fiche Pédiatrie-63, Kyste de l’ovaire : échographie, page 625) et les torsions d’annexe. Parmi les tumeurs de l’ovaire, les plus fréquentes sont les tumeurs germinales, la plupart bénignes (tératome mature ou kyste dermoïde), plus rarement malignes, non secrétantes (tératome immature, carcinome embryonnaire), ou secrétantes (tumeur du sinus endodermique/AFP, choriocarcinome/B-HCG), ou mixtes. Les tumeurs stromales ou des cordons sexuels (tumeur de la granulosa juvénile, de Sertoli) et les tumeurs de type adulte sont rares. Les tumeurs secondaires sont exceptionnelles, sauf au cours des hémopathies malignes. Parmi les masses extraovariennes non tumorales, il faut penser aux malformations (hydro- ou hématocolpos) et rechercher systématiquement une anomalie rénale fréquemment associée. En contexte aigu il faut penser aux diagnostics différentiels trompeurs : l’abcès appendiculaire et à la grossesse extra-utérine. Les tumeurs utérovaginales primitives de l’enfant sont très rares, dominées par les rhabdomyosarcomes et les tumeurs germinales malignes. L’échographie est l’imagerie de première intention. Le but est de préciser la localisation et l’échostructure de la masse et d’éliminer un diagnostic différentiel. L’imagerie doit être interprétée avec la connaissance des dosages des marqueurs tumoraux (marqueurs des tumeurs germinales malignes secrétantes : AFP et B-HCG). En cas de tumeur maligne présumée, le bilan est complété par une IRM, ou à défaut par une TDM (dans ce cas, il convient de discuter avec le service de pédiatrie oncologique qui va prendre en charge l’enfant de l’opportunité de réaliser un scanner thoracique dans le même temps). Technique Après réplétion vésicale et par voie sus-pubienne exclusivement : • Coupes sagittales et axiales sur l’utérus. • Coupes axiales et longitudinales obliques dans le grand axe des ovaires. • Analyse Doppler de la vascularisation de la lésion (la persistance d’un signal doppler artériel au sein d’une masse ovarienne n’exclut pas le diagnostic de torsion). Etude de la cavité abdominale complète, en particulier : • Etude systématique des reins et du foie. • Recherche d’une atteinte péritonéale (ascite, nodules). Méthode de lecture et compte rendu • • • • • • • • • • Indication et contexte de l’examen. Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. Préciser l’origine anatomique de la masse. Description de la masse : localisation, échostructure, présence possible de calcifications, caractère homogène ou non. Mesure selon 3 axes (ovaires, utérus, masse). Vascularisation de la lésion en mode Doppler. Rapport avec les structures de voisinage : vaisseaux iliaques, utérus, ovaires, vessie, rectum. Présence d’adénopathies iliaques, lombo-aortiques. Aspect du foie, du péritoine. Conclusion sur les hypothèses diagnostiques par ordre de probabilité compte tenu du contexte clinique. 626 Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Masses des organes génitaux internes féminins : scanner et IRM Fiche 65 Introduction Les tumeurs des OGI féminins sont rares en pédiatrie. Chez l’enfant et l’adolescente, la plupart des masses sont ovariennes et bénignes. Les masses ovariennes non tumorales sont les plus fréquentes, dominées par les kystes fonctionnels de l’ovaire (cf Fiche Pédiatrie-63, Kyste de l’ovaire : échographie, page 625) et les torsions d’annexe. Parmi les tumeurs de l’ovaire, les plus fréquentes sont les tumeurs germinales, la plupart bénignes (tératome mature ou kyste dermoïde), plus rarement malignes, non secrétantes (tératome immature, carcinome embryonnaire), ou secrétantes (tumeur du sinus endodermique/ AFP, choriocarcinome/B-HCG), ou mixtes. Les tumeurs stromales ou des cordons sexuels (tumeur de la granulosa juvénile, de Sertoli) et les tumeurs de type adulte sont rares. Les tumeurs secondaires sont exceptionnelles, sauf au cours des hémopathies malignes. Parmi les masses extraovariennes non tumorales, il faut penser aux malformations (hydro- ou hématocolpos) et rechercher systématiquement une anomalie rénale fréquemment associée. En contexte aigu il faut penser aux diagnostics différentiels trompeurs : abcès appendiculaire, grossesse extra-utérine. Les tumeurs utérovaginales primitives de l’enfant sont très rares, dominées par les rhabdomyosarcomes et les tumeurs germinales malignes. L’échographie est l’imagerie de première intention. Le but est de préciser la localisation et l’échostructure de la masse et d’éliminer un diagnostic différentiel. L’imagerie doit être interprétée avec la connaissance des dosages des marqueurs tumoraux (marqueurs des tumeurs germinales malignes secrétantes: AFP et B-HCG). En cas de tumeur maligne présumée, le bilan est complété par une IRM, ou à défaut par une TDM (dans ce cas, il convient de discuter avec le service de pédiatrie oncologique qui va prendre en charge l’enfant de l’opportunité de réaliser un scanner thoracique dans le même temps). Techniques Scanner b Préparation Prémédication : selon l’âge et les règles locales de chaque centre. Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Calibre adapté à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 20 G à partir de l’adolescence). Préparation digestive par voie haute à l’eau ou aux produits de contraste opaques (sulfate de baryum ou hydrosolubles). 627 b Positionnement Enfant en décubitus dorsal bras relevés au-dessus de la tête. b Produit de contraste Non ionique à 300 ou 350 g d’iode par litre à la dose de 1 à 2 ml par kilo de poids, voie intraveineuse. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Type d’injection : manuelle avant un an et utilisation d’un injecteur automatique après. Le débit d’injection est adapté à l’indication et au calibre de la voie d’abord. En pratique le débit est compris entre 1 et 2 ml/s. Paramètres d’acquisition : Tension entre 90 et 120 kV selon l’âge, dose adaptée à l’âge. Utilisation éventuelle d’un logiciel de modulation automatique de la dose. 1 an Taille 75 cm - Poids 10 kg Abdomen et pelvis 5 ans Taille 110 cm - Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm - Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) 4 (+/– 1,5) 20 80 (+/– 30) 5 (+/– 2) 27 135 (+/– 54) 7 (+/– 3) Longueur PDL/passage explorée (mGy.cm) (cm) 35 245 (+/– 105) b Séquences • topogramme de face ; • 1 acquisition abdominopelvienne avant injection (pour examen au diagnostic uniquement) ; • 1 acquisition abdominoplevienne (ou thoracoabdominopelvienne si indiquée) après injection au temps portal (40 à 70 sec après début de l’injection). Coupes natives de 1 à 2 mm chevauchées ou jointives. NB : si l’exploration de l’abdomen est faite par IRM, l’injection pour le scanner du thorax n’est pas nécessaire (cf. Fiche Pédiatrie-39, Masses bronchiques, pulmonaires et pleurales : scanner, page 590). Dans ce cas, faire le scanner thoracique sans injection avant l’IRM, car la sédation et surtout l’anesthésie générale peuvent générer des troubles de ventilation gênant l’interprétation. Reconstruction en filtre tissus mous dans le plan axial, et en filtre parenchymateux sur les poumons, reconstructions multiplanaires et MIP complémentaires. Analyse du squelette en fenêtres osseuses. IRM L’IRM abdominale peut être faite en première intention à la place du scanner si elle est disponible dans un délai rapide. b Préparation • Prémédication : selon les règles locales de chaque centre. • Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Calibre adapté à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 20 G à partir de l’adolescence). b Positionnement Allonger l’enfant en décubitus dorsal et protéger les oreilles du bruit. b Matériel Privilégier les antennes de surface. b Produit de contraste • Chélate de gadolinium ayant une AMM pédiatrique en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage. Cf. fiche CIRTACI page 57. 628 • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration : voie intraveineuse. b Séquences • Séquences de repérage. • Séquence axiale couvrant la totalité de la cavité abdominopelvienne pondérée T2 ou T1/T2 (SS-GRE : FIESTA, TRUEFISP, Balanced-FFE). • T2 dans les 3 plans centrées sur la masse et couvrant le pelvis. • T1 sagittale +/– axiale. • Séquences T1 avec saturation de graisse après injection sagittale et axiale. • Résolution : coupes de 4 à 5 mm d’épaisseur, FOV et matrice ajustés pour obtenir des pixels de 0,7 × 0,7 à 0,9 × 0,9 mm. Méthode de lecture et compte rendu • • • • Indication et contexte de l’examen. Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. Préciser l’origine anatomique de la masse. Description de la masse : localisation, densité, signal, présence possible de calcifications, de graisse, caractère homogène ou non. • Mesure selon 3 axes (ovaires, utérus, masse). • Vascularisation de la lésion en mode Doppler. • Rapport avec les structures de voisinage : vaisseaux iliaques, utérus, ovaires, vessie, rectum. • Présence d’adénopathies iliaques, lombo-aortiques. • Aspect du foie, du péritoine. • Conclusion sur les hypothèses diagnostiques par ordre de probabilité compte tenu du contexte clinique. • Si scanner, dosimétrie (cf. page 47). Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 629 Pédiatrie Anomalies de la puberté chez la fille : échographie Fiche 66 Introduction L’échographie est le seul examen nécessaire initialement (en complément de l’âge osseux) ; son but est de : • Apprécier le degré d’imprégnation hormonale des organes génitaux internes. A l’état normal, l’utérus se développe sous l’effet des estrogènes et sa forme est donc un bon reflet de l’imprégnation hormonale : petit et en forme de goutte avant la puberté, l’utérus mesure moins de 35 mm de hauteur. Il s’allonge et s’épaissit progressivement, pour devenir de forme tubulée (aspect intermédiaire) puis piriforme (fig. 1). L’endomètre s’épaissit progressivement en fin de puberté (dernier critère de maturation hormonale). Les ovaires sont toujours d’aspect folliculaire. Au moment de la puberté, ils augmentent de taille (supérieure à 25 mm dans leur plus grand axe) et leurs follicules augmentent en nombre et en taille. • Puberté précoce, recherche d’une étiologie (rarement retrouvée car la majorité des pubertés précoces sont d’origine centrale) : masse surrénalienne si puberté pileuse ; masse ovarienne si puberté précoce isosexuelle. • Retard pubertaire, recherche d’une étiologie : absence d’ovaire et utérus impubère (syndrome de Turner). • Aménorrhée primaire, recherche d’une étiologie : absence d’utérus (syndrome de Rokitanski), ou trouble de la réceptivité complet à la testotérone (« testicule féminisant », caryotype XY). Technique de l’échographie • • • • • Vessie en réplétion. Coupes transversales et longitudinales sur l’utérus. Mesure de la hauteur utérine (point le plus haut jusqu’au point le plus bas). Mesure de l’épaisseur (diamètre antéro postérieur) du corps par rapport au col. Coupes obliques sur chaque ovaire, dans leur grand axe avec mesures de leur plus grand diamètre et leur diamètre perpendiculaire. Le Doppler des artères ovariennes ou utérines peut être utile ; l’absence de flux diastolique est en faveur d’une période pré pubère. Critères de qualité Visibilité des deux ovaires et de l’utérus dans leur plus grand axe. Mesures reproductibles (suivi évolutif sous-traitement). Compte rendu • Préciser le moment du cycle, le cas échéant. • Préciser la position et surtout l’aspect de l’utérus, impubère, intermédiaire (supérieur à 35 mm de hauteur) ou pubère (piriforme). • Préciser les mesures de l’utérus (hauteur, épaisseur du corps), la présence d’une ligne de vacuité et l’épaisseur de l’endomètre. • Préciser les mesures des ovaires, la visibilité des follicules et leur taille moyenne. • Epanchement dans le cul de sac de Douglas (banal). • Si masse (cf Fiche Pédiatrie-42, Masses des organes génitaux internes féminins : échographie, page 626). Transmission de l’information Cf. fiche page 72. • Coupe longitudinale sur l’utérus (avec mesure) et axiale passant par le corps. 630 • Coupes sur chaque ovaire dans leur plus grand axe (avec mesures des petit et grand axes). Fig. 1 Utérus impubère Utérus pubère Pédiatrie Pathologie mammaire de l’enfant et de l’adolescente : échographie Fiche 67 Introduction L’exploration mammographique est exceptionnellement indiquée en pédiatrie et même à l’adolescence. Dans la quasi-totalité des cas, une échographie est suffisante. L’échographie est demandée comme première et souvent unique examen d’imagerie en cas de masse palpée chez un nouveau-né, un nourrisson ou une adolescente. Elle n’a pas d’indication dans les gynécomasties du garçon ni dans les poussées mammaires des avances pubertaires chez la fille, chez qui l’échographie pelvienne (voire surrénalienne) est par contre indiquée. Les étiologies principales sont, au niveau de la glande mammaire, les adénofibromes, les kystes rétroaréolaires éventuellement surinfectés, les hémangiomes immatures (localisation extraglandulaire) et exceptionnellement les localisations secondaires. La cytoponction de ces lésions n’est pas justifiée en première intention. Technique de l’échographie • Sonde de haute fréquence, barrette 6-10 Mhz. • Balayage axial puis longitudinal de l’ensemble du sein. Etude comparative. • Analyse en doppler de la masse (caractérisation des hémangiomes par leur caractère bien limité leur richesse vasculaire et les flux à haut débit). • En cas de nodule solide, exploration des aires axillaires. Compte rendu Description de la lésion : échogénicité (kyste ou masse solide) ; taille ; limites. Précision des rapports de la lésion avec la glande mammaire. Données du Doppler. Hypothèses diagnostiques. Transmission de l’information . 4 à 12 images, axiales et longitudinales, avec images de la lésion et mesures, constituent un panel représentatif de l’examen. Cf. fiche page 72. 631 Pédiatrie Hanche douloureuse, boiterie de hanche : échographie Fiche 68 Introduction Les objectifs de l’échographie sont la recherche d’un épanchement de la hanche, d’un épaississement de la synoviale, d’une asymétrie de l’épaisseur du cartilage épiphysaire par étude comparative (augmentation relative du coté pathologique dans l’ostéochondrite), d’un décollement périosté fémoral ou pelvien, d’un arrachement apophysaire si contexte traumatique (épines iliaques, tubérosité ischiatique, petit trochanter...), voire d’un décalage entre la métaphyse et l’épiphyse dans le cadre d’un glissement épiphysaire progressif. Nota : un simple épanchement réactionnel ou une synovite aiguë transitoire de hanche peuvent avoir le même aspect qu’une arthrite infectieuse. Une ponction articulaire doit être réalisée au moindre doute. Technique Sonde linéaire, haute fréquence : • Coupe dans l’axe du col fémoral, orthogonale à la surface osseuse, par voie antérieure. • Evaluation bilatérale permettant la comparaison. Le doppler-énergie peut éventuellement objectiver l’hyperhémie de la synoviale en cas de pathologie inflammatoire. Schéma de la coupe échographique sur le col fémoral pour rechercher un épanchement (*) Penser à vérifier le pelvis (masse, collection ?), le rétro-péritoine et genou si l’imagerie de la hanche et du membre inférieur ne retrouve pas l’étiologie de la boiterie. Compte rendu • Existence ou non d’un épanchement, caractère échogène ou transsonique, et/ou d’un épaississement synovial. • Mesure du plus grand diamètre de cet épanchement (distance col-capsule). • Description des autres anomalies éventuelles. • Précisions concernant l’absence de spécificité de cet épanchement, qui doit être confronté à l’évolution clinique. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Les images décrites ici constituent un panel représentatif de l’examen, complétées le cas échéant par des images plus spécifiques en cas de pathologie. 632 Pédiatrie Hanche douloureuse, boiterie de hanche : IRM Fiche 69 Introduction L’imagerie en coupe est toujours précédée des clichés simples (bassin de face et hanche de profil ou incidence en grenouille, avec protège-gonades chez le garçon sans masquer les structures osseuses). Technique IRM Préparation Faire uriner l’enfant avant l’examen. Voie veineuse : • si l’examen est réalisé sans anesthésie générale, prévoir la mise en place de crème EMLA sur les sites de ponction, par le service demandeur ou la famille une heure avant l’examen. Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines ; • si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie ; • si l’examen est réalisé sous anesthésie générale, la voie veineuse est posée lors de l’anesthésie. L’injection est manuelle. Installation en décubitus dorsal. Protection auditive. Antennes antérieures et postérieures. Utiliser si possible les séquences d’acquisition parallèle pour réduire le temps d’examen surtout si enfant jeune. Le protocole est variable selon que le diagnostic est suspecté voire connu ou si le diagnostic est inconnu. Le diagnostic n’est pas connu. b Séquences de base • • • • Coupes de repérage dans les trois plans. Séquence SE T1 coronale de la symphyse pubienne au sacrum (épaisseur 4-5 mm). Séquence STIR coronale de la symphyse pubienne au sacrum (épaisseur 5 mm). Séquence SE T2 avec suppression du signal de la graisse transversale des ailes iliaques à la diaphyse fémorale sous le petit trochanter (épaisseur 5 mm). Si absence d’anomalie ou renseignements suffisants : stop, si anomalie à préciser : injection de gadolinium et séquences complémentaires. b Séquences complémentaires après injection de gadolinium • Répéter séquence T1 coronale et réaliser un post-traitement en soustraction (les deux séquences doivent être strictement identiques). • Compléter selon les cas par une séquence SE T1 avec suppression du signal de la graisse dans le plan transversal ou dans le plan sagittal (épaisseur 4-5 mm). • Séquence en écho de gradient T2* pour appréciation du cartilage ou recherche dépôts d’hémosidérine si besoin. b Produit de contraste utilisé • Chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1mmol/kg). • Mode d’administration du produit : voie intraveineuse. 633 Ostéochondrite connue L’IRM n’est pas indispensable au diagnostic et à la prise en charge, elle est utile : • si le diagnostic est douteux ; • pour apprécier la vascularisation céphalique restante (phase de reconstruction) ; • pour apprécier la couverture fibrocartilagineuse de la tête (phase séquellaire). Séquences : • SE T1 coronale intéressant le toit du cotyle et l’extrémité supérieure du fémur (épaisseur 4 mm) ; • écho de gradient T2* coronale intéressant le toit du cotyle et l’extrémité supérieure du fémur (épaisseur 4 mm). Administration de gadolinium IV (0,2 ml/kg). • En option : séquence dynamique en écho de gradient T1 (2D ou 3D), objectif : appréciation vascularisation céphalique. • Répéter séquence T1 coronale et réaliser un post-traitement en soustraction (les deux séquences doivent être strictement identiques). • Compléter par une séquence SE T1 avec suppression du signal de la graisse dans le plan sagittal (épaisseur 4 mm) pour apprécier étendue antéro-postérieure de la lésion. Glissement épiphysaire fémoral supérieur L’IRM n’est pas indispensable si le diagnostic radiologique est évident. L’IRM est très utile dans formes frustes et dites de « pré-glissement », et dans l’étude du côté opposé. L’IRM peut remplacer le scanner dans ses indications (appréciation de l’intensité du déplacement, mesure de la torsion fémorale). L’IRM peut remplacer la scintigraphie pour apprécier la vascularisation céphalique avant fixation. Séquences : • SE T1 coronale intéressant le toit du cotyle et l’extrémité supérieure du fémur (épaisseur 4 mm) ; • SE T2 sans ou avec suppression du signal de la graisse transversale du toit du cotyle à la diaphyse fémorale sous le petit trochanter (épaisseur 4 mm). Administration de gadolinium IV (0,2 ml/kg : • Répéter séquence T1 coronale et réaliser un post-traitement en soustraction (les deux séquences doivent être strictement identiques) objectif : appréciation vascularisation céphalique. • A défaut, séquence T1 coronale avec suppression du signal de la graisse (épaisseur 4 mm). • Compléter par une séquence transversale rapide sur condyles fémoraux (épaisseur 5 mm) pour apprécier si besoin la torsion fémorale. Lésion osseuse focale Dans ce contexte, il est fondamental de prendre connaissance des renseignements cliniques et des données des autres examens d’imagerie déjà réalisés. L’objectif, quelle que soit la lésion est d’apporter des informations complémentaires sur son étendue, ses rapports voire sa nature, de guider une éventuelle biopsie. Séquences : • SE T1 coronale de la symphyse pubienne au sacrum (épaisseur 4-5 mm). • STIR coronale de la symphyse pubienne au sacrum (épaisseur 5 mm). • SE T2 avec suppression du signal de la graisse transversale de part et d’autre de la lésion (épaisseur 5 mm). Injection de gadolinium (0,2 ml/kg) : • Répéter séquence T1 coronale et réaliser un post-traitement en soustraction (les deux séquences doivent être strictement identiques). • Compléter selon les cas par une séquence SE T1 avec suppression du signal de la graisse dans le plan transversal ou dans le plan sagittal (épaisseur 4-5 mm) selon les cas. • Séquence en écho de gradient T2* pour appréciation du cartilage ou recherche dépôts d’hémosidérine si besoin. 634 Compte rendu • Technique utilisée. • Description des lésions. • Diagnostic proposé. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Dépistage luxation congénitale de hanche (LCH), Fiche 70 ressaut de hanche : échographie Introduction L’échographie est indissociable de l’examen clinique. Elle est indiquée de la période néonatale à l’âge de 4 à 6 semaines (âge corrigé chez le prématuré) voire plus, en cas d’examen clinique anormal ou en présence de facteurs de risque (sexe féminin, présentation du siège, antécédent familial direct de luxation de hanche et signes cliniques d’anomalies posturales du rachis et des pieds). Technique Matériel Sonde linéaire d’une fréquence supérieure ou égale à 5 MHz indispensable. Idéalement coussins de contention pour immobiliser l’enfant. Prévoir biberon ou sucette pour calmer l’enfant. Position de l’enfant (deux possibilités) (figures 1 et 2) Fig. 1 Décubitus dorsal, genou et hanche en flexion et adduction Fig. 2 Décubitus latéral, genou et hanche en flexion et adduction Dans les deux cas, sonde placée dans un plan frontal dans la région du grand trochanter. Méthodes échographiques b Coupe frontale externe (technique de Graf) (fig. 3) Critères de qualité : • Alignement strictement rectiligne du bord externe de l’aile iliaque (1). • Visualisation du point iliaque inféro-interne (2). • Bonne visibilité du labrum (3). • Visibilité de la métaphyse fémorale supérieure (6). 635 Fig. 3 Schéma de la coupe frontale externe normale selon Graf. 1 : bord iliaque rectiligne ; 2 : point iliaque inférointerne (hyperéchogène) ; 3 : labrum ; 4 : épiphyse fémorale ; 5 : grand trochanter ; 6 : métaphyse fémorale supérieure. Défauts à éviter : coupe trop antérieure (bord iliaque s’éloigne de la sonde) ; coupe trop postérieure (bord iliaque se rapproche de la sonde). Points à analyser : Modelage osseux du toit du cotyle : il est normalement creusé, incurvé mais peut être insuffisant et plat. Encorbellement osseux : c’est la morphologie du rebord supéroexterne du toit du cotyle (talus radiologique). Il peut être angulaire et alors normal ou arrondi voire plat. Toit cartilagineux : c’est la morphologie du limbus (structure fibrocartilagineuse qui se termine en dehors par le labrum hyperéchogène). Il peut être normalement recouvrant et oblique en bas, ou recouvrant et horizontal ou éversé ou encore repoussé en dedans et en bas. Graf a proposé des mesures angulaires qui ne sont pas de pratique courante. Nota : Cette coupe peut être pratiquée lors de manœuvres dynamiques d’adduction et de rétropulsion de la hanche. b Coupe frontale externe « antérieure » (Couture - Tréguier) (fig. 4) Critères de qualité : Le plan de coupe est très proche de celui de la méthode de Graf, à peine plus antérieur. Deux repères cartilagineux : • La tête fémorale est sphérique (1). • Le limbus (et sa partie distale le labrum) est bien visible (2). Trois repères osseux : • Alignement rectiligne du bord externe de l’aile iliaque (3). • Toit osseux du cotyle dans sa plus grande profondeur (4). • Rebord supéro-externe du noyau pubien bien visible (5). Fig. 4 Schéma de la coupe frontale externe normale selon Couture - Tréguier. 1 : épiphyse fémorale ; 2 : limbus ; 3 : bord externe de l’aile iliaque ; 4 : toit osseux du cotyle ; 5 : noyau pubien. Points à analyser : Données morphologiques : • Toit du cotyle bien creusé. • Labrum bien recouvrant (en « visière de casquette ») d’aspect non modifié lors de manœuvres douces de contrainte. • Rapport étroit entre noyau pubien et tête fémorale. 636 Données quantitatives : • Couverture osseuse (CO) de la tête fémorale qui est le rapport D/d correspond au pourcentage de couverture épiphysaire par le toit du cotyle. Normale (50 %). Mesure peu fiable. • Mesure du fond du cotyle (FC). C’est la distance entre le bord interne de la tête et le noyau pubien. Normale de 4 à 5 mm ; pathologique si ≥ 6 mm. Très bonne fiabilité. Schéma des données quantitatives de la coupe frontale externe normale selon Couture - Tréguier. Couverture osseuse : CO = D/d. Fond du cotyle (FC) b Autres méthodes L’exploration de la hanche peut être conduite dans un plan transversal mais cette méthode est peu diffusée et conserve un intérêt pour l’étude dynamique et dans le suivi thérapeutique sous harnais d’abduction. Compte rendu Enoncer la ou les technique(s) utilisées, l’appareil employé. Trois situations (la classification de Graf n’est pas obligatoire, elle peut aider à la description et être utile pour le suivi, cf. infra) : • Hanche normale, stable ; • Hanche instable, douteuse ; • Hanche pathologique. Il faut proscrire dans le compte rendu les conseils ou recommandations thérapeutiques qui sont le domaine de l’orthopédiste pédiatre. Il faut proposer un avis spécialisé si besoin. Transmission de l’information Les images peuvent être mises à disposition sur le PACS de l’établissement. Une planche résumée sur film ou sur papier comportant les images les plus démonstratives et éventuellement les mesures constitue un support obligatoire représentatif de l’examen. Cf. fiche page 72. Annexe Classification morphologique selon Graf Type Modelage osseux Encorbellement osseux Toit Cartilagineux I Bon Angulaire ou émoussé Recouvrant II a, b (*) II c Suffisant Insuffisant Arrondi Arrondi Recouvrant, large Horizontalisé III Mauvais Rond devenant plat Eversé, repoussé vers le haut IV Mauvais Plat Repoussé en dedans et en bas Type II comporte 2 sous-groupes fonction de l’âge : II a si moins de 3 mois, II b si plus de 3 mois. Ref : Devred P et al. Echographie de hanche et autres techniques d’imagerie en pédiatrie. J Radiol 2001 ; 82 : 803-16 637 Pédiatrie Glissement épiphysaire fémoral supérieur : scanner Fiche 71 Introduction La place du scanner devant une boiterie de hanche est faible. Il reste quelques indications comme le glissement épiphysaire fémoral supérieur s’il n’est pas possible de réaliser une IRM examen non irradiant, le scanner est utile pour confirmer le diagnostic d’une forme discrète ou apprécier l’importance du déplacement dans les cas avérés ; il peut, si besoin, déterminer le degré de torsion fémorale et de rechercher une forme controlatérale. Technique Installation en décubitus dorsal. Protocole : • Topogramme de face avec paramètres de dose les plus bas possible. • Acquisition volumique de 1mm d’épaisseur du toit du cotyle au petit trochanter. • Reconstruction avec chevauchement dans le plan transversal, les autres plans étant peu informatifs ; filtre et fenêtre osseux. Si nécessité de déterminer la torsion fémorale, compléter par topogramme de face sur les genoux. - Acquisition volumique sur l’échancrure intercondylienne, reconstruction en 3 mm, filtre et fenêtre osseux. Les paramètres d’acquisition doivent être réduits : CTDI vol = 15 ± 5 mGy (cf. fiche page 47). Compte rendu Apprécier l’importance du déplacement du col fémoral et de la tête l’un par rapport à l’autre, l’existence d’un baillement de la zone physaire témoignant d’une bascule de la tête (fig. 1). Préciser s’il existe un épanchement en faveur d’un déplacement instable. Information sur la hanche controlatérale. Dosimétrie, cf. fiche page 47. Fig. 1 Glissement (l’angle normal entre les 2 lignes est de 90°). L’axe du col est l’axe géométrique, l’axe de la tête passe par les 2 bords les plus externes de la tête. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 638 Pédiatrie Lésion osseuse focale de la ceinture pelvienne : scanner Fiche 72 Introduction Lésion osseuse focale : le scanner est utile pour confirmer la présence d’une lésion suspectée sur les clichés simples et apporter des éléments d’analyse complémentaire en imagerie par rayons X. En cas de suspicion de lésion agressive, préférer l’IRM. Le scanner reste particulièrement utile pour l’ostéome ostéoïde à la phase diagnostique et thérapeutique. Technique Installation en décubitus dorsal. Voie veineuse inutile car l’injection de produit iode n’est pas requise, les renseignements qu’elle pourrait apporter étant donnés par l’IRM. Protocole • Topogramme de face avec paramètres de dose les plus bas possible. • Acquisition volumique de 1mm d’épaisseur de part et d’autre de la lésion (en règle plusieurs centimètres). • Reconstruction avec chevauchement dans le plan transversal et dans au moins un plan orthogonal ; filtre et fenêtre osseux. L’application d’un filtre parties molles est peu utile si une IRM est envisagée. Compte rendu Préciser : • la topographie de la lésion ; • le type d’ostéolyse et/ou d’ostéocondensation ; • les caractéristiques de la matrice tumorale ; • l’état de la corticale et l’existence et le type d’une réaction périostée. L’analyse des parties molles et de la moelle osseuse adjacentes est réalisée au mieux par IRM. Le caractère quiescent ou évolutif de la lésion doit être précisé. Données dosimétriques : CTDIvol = 15 ± 5 mGy (cf. fiche page 47). Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 639 Pédiatrie Ostéochondrite du genou de l’enfant et l’adolescent : Fiche 73 scanner et IRM Introduction Atteinte ischémique chondro sous chondrale touchant le plus souvent le compartiment axial du condyle fémoral médial d’étiologie inconnue probablement micro-traumatique. Le diagnostic est fait sur les clichés simples. Le risque est le détachement du fragment. Le pronostic est plus favorable que chez l’adulte. Le complément d’exploration apporté par l’imagerie en coupe est nettement en faveur de l’IRM. La TDM n’a d’intérêt que pour préciser une image radiologique ; dans ce contexte, l’arthro-scanner chez l’enfant n’a plus sa place. L’arthro-IRM n’est pas validée chez l’enfant. L’indication d’une arthroscopie doit reposer sur les données de l’IRM. Technique TDM • Installation du patient : - décubitus dorsal ; - genoux en extension. • Topogramme de profil. • Acquisition volumique de la partie haute de la patella à la tubérosité tibiale antérieure. • Reformatage dans les trois plans de l’espace, reconstruction en filtre osseux et en filtre parties molles. IRM • Installation du patient : - décubitus dorsal ; - antenne genou ; - voie veineuse. b Séquences de base • Séquences de repérage. • Séquence sagittale pondération T1, coupes de 3 mm d’épaisseur pour rechercher des anomalies de signal épiphysaire. • Séquence sagittale en écho de gradient T2* avec suppression du signal de la graisse avec coupes de 3 mm d’épaisseur ou séquence sagittale en densité protonique avec suppression de la graisse. Objectifs : état du cartilage articulaire (épaisseur, solution de continuité), épaisseur du cartilage de croissance physaire et épiphysaire, morphologie du spongieux épiphysaire au contact de la lésion, épanchement articulaire. b Séquences optionnelles • Séquence coronale en spin-écho T1 avec suppression du signal de la graisse et injection de gadolinium avec coupes de 3 mm d’épaisseur. Objectif : appréciation du rehaussement du fragment lésionnel. Cette séquence peut être précédée par une séquence identique avant gadolinium pour réaliser un post-traitement de soustraction. Nota : séquence dynamique de type angio-IRM prometteuse mais non validée. • Séquence axiale pour complément si besoin. Nota : Arthro-IRM non validée dans cette indication chez l’enfant. Compte rendu TDM • Rappel de l’indication. • Description de la technique. 640 • Description de la morphologie de la lésion (lacune, fragment en place, fragment déplacé) et de sa topographie. • Données dosimétriques. Nota : Le scanner ne répond pas à la question fondamentale de la vitalité du fragment. 1 an Taille 75 cm - Poids 10 kg Os 5 ans Taille 110 cm - Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm - Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) 7 (+/– 2) variable variable 11 (+/– 3) variable variable 13 (+/– 5) Longueur PDL/passage explorée (mGy.cm) (cm) variable variable IRM • • • • Rappel de l’indication. Description de la technique. Description de la lésion : topographie et étendue. Répondre aux questions suivantes (fig. 1) : - état du cartilage articulaire en regard de la lésion (continuité, épaississement, fissuration) ; - épaisseur du cartilage de conjugaison physaire et épiphysaire résiduel ; - état de l’os spongieux adjacent à la lésion (normal, condensé, kystisé ?) ; - existence d’un épanchement articulaire ; - état du rehaussement du fragment après gadolinium témoignant de sa vitalité si injection. Fig. 1 Schéma d’une ostéochondrite fémorale de l’enfant et l’adolescent. 1 : cartilage de croissance physaire ; 2 : cartilage de croissance épiphysaire ; 3 : cartilage articulaire ; 4 : zone lésionnelle ; 5 : Interface os spongieux épiphysaire - zone lésionnelle. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Ref : Lefort G et al. Ostéochondrite disséquante des condyles fémoraux ; à propos de 892 cas. Rev Chir Orthop Reparatrice Appar Mot. 2006 Sep;92(5 Suppl):97-141. 641 Pédiatrie Synostoses du tarse : scanner et IRM Fiche 74 Introduction Les synostoses du tarse correspondent à une fusion de deux ou plusieurs os du tarse. Elles peuvent être osseuses (synostoses), cartilagineuses (synchondroses) ou fibreuses (synfibroses). Tous les os peuvent être touchés mais deux formes représentent 90 % des cas : calcanéonaviculaire et talocalcanéenne. L’atteinte est bilatérale dans un cas sur deux. Il faut penser au diagnostic devant un pied plat douloureux contracturé de l’enfant et l’adolescent ou devant une instabilité de la cheville. L’imagerie en coupe doit être précédée par un bilan radiographique standard (F+P+pied déroulé), qui permet en principe le diagnostic des synostoses calcanéonaviculaires. Pour les autres synostoses, la TDM est l’examen de choix mais l’IRM peut être utile en particulier pour les formes cartilagineuses ou fibreuses. Technique TDM • Installation du patient : - décubitus dorsal ; - pieds joints et fixés en position neutre et symétrique. • Topogramme de profil. • Acquisition volumique à partir de l’épiphyse tibiale infra-millimétrique. • Reformatage dans les trois plans de l’espace, reconstruction en filtre osseux et en filtre parties molles. • Nota : - synostose talo-calcanéenne mieux visible dans le plan frontal (fig. 1) ; - synostose calcanéo-naviculaire mieux visible dans les plans sagittal et axial (fig. 2) ; - synchondrose et synfibrose de diagnostic plus difficile ; - utilité d’explorer les deux côtés en raison de la fréquence de l’atteinte bilatérale. Fig. 1 Schéma d’une synostose talo-calcanéenne complète. T : tibia, F : fibula ; t : talus ; C : calcanéus ; flèche : synostose. Fig. 2 Schéma d’une synchondrose calcanéonaviculaire. T : talus ; C : calcanéus ; n : os naviculaire ; flèche : synchondrose. IRM • Installation du patient : - décubitus dorsal ; - si possible les deux pieds dans la même antenne. • Séquences de repérage. 642 • Séquences sagittales et axiales avec suppression du signal de la graisse (densité de protons ou turbo-spin écho T2 ou STIR) avec coupes jointives de 4 mm d’épaisseur afin de rechercher un œdème osseux témoignant d’une souffrance osseuse (important pour les synfibroses et les synchondroses). • Séquences sagittale et coronale en pondération T1 ou en densité de protons avec coupes jointives de 3 mm d’épaisseur. • Séquence en écho de gradient en pondération T2* avec coupes jointives de 3 mm d’épaisseur afin d’objectiver une forme cartilagineuse. • Administration de gadolinium inutile. Compte rendu • • • • • Rappel de l’indication. Description de la technique. Pour le scanner données dosimétriques (PDL, CTDIvol) (cf. fiche page 47). Description de l’anomalie (topographie, nature, bilatéralité ?). Description des anomalies associées : souffrance osseuse (IRM). Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Ref : O. Laffenetre et al. Synostoses congénitales du pied. In Imagerie du pied et de la cheville, Monographie du GETROA opus XXIX, 2002, Sauramps Médical, pp 239-248. 643 Pédiatrie Infection ostéo-articulaire : IRM Fiche 75 Introduction Le diagnostic d’infection osseuse et/ou articulaire est suspecté cliniquement, conforté par les anomalies biologiques. Les clichés simples sont souvent peu contributifs à la phase initiale d’une affection aiguë. L’IRM est l’examen le mieux adapté à l’évaluation locorégionale en période aiguë, elle met en évidence précocement l’atteinte ostéomédullaire, elle peut aider la chirurgien à choisir le trajet de ponction. L’échographie peut aider à mettre en évidence un épanchement intra-articulaire et secondairement un abcès sous-périosté. La TDM est réservée à des cas limités d’ostéite chronique pour la recherche d’un séquestre. Si la localisation de l’infection n’est pas précise ou si l’infection est plurifocale, l’examen le plus adapté est la scintigraphie osseuse. Technique Voie veineuse Si l’examen est réalisé sans anesthésie générale, prévoir la mise en place de crème EMLA sur les sites de ponction, par le service demandeur ou la famille une heure avant l’examen. Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie. Si l’examen est réalisé sous anesthésie générale, la voie veineuse est posée lors de l’anesthésie. Produit de contraste utilisé • Chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. L’injection est manuelle. Antenne adaptée à la région anatomique : antenne de surface si possible. b Séquences de base • Repérage 3 plans. • Séquences STIR T2 dans le plan couvrant le mieux la zone suspecte, sagittal ou coronal le plus souvent. • Coupes orthogonales au grand axe du décollement périosté pour apprécier atteinte des parties molles séquences T2 avec saturation de graisse ou STIR. • Séquences T1 sans saturation de graisse plan orthogonal, séquence répétée avec Gadolinium et soustraction. • Une séquence complémentaire avec suppression de la graisse en coupes axiales. Compte rendu • • • • • Rappel de l’indication. Description de la technique. Description et situation de la lésion, étendue de l’atteinte diaphysaire, abcès sous-périosté. Atteinte du cartilage de croissance et de l’épiphyse. Extension dans les parties molles, existence éventuelle d’un abcès (compartiment musculaire atteint). • Atteinte articulaire associée. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 644 Pédiatrie Anomalies de rotation des membres inférieurs : scanner Fiche 76 Introduction Les anomalies de rotation des membres inférieurs se caractérisent par une « torsion » anormale au sein de chaque segment de membre. De la hanche à la cheville, les orientations suivantes sont observées : le cotyle regarde en avant et en dehors, d’environ 15°. Le col fémoral est orienté en avant et en dedans, ceci définissant l’antéversion du col. Il existe ensuite une torsion axiale interne de la diaphyse fémorale, le plan bi-condylien regardant en avant et en dedans (angle d’antétorsion fémorale). Une torsion externe au niveau du tibia est présente entre le plan des plateaux tibiaux et le plan bimalléolaire (angle de détorsion tibiale externe), le pied étant normalement orienté dans l’axe de la marche. Toute anomalie de torsion par excès ou par défaut peut retentir sur la marche ou la course (pieds en dedans ou en dehors), sur la mécanique du genou en particulier au niveau de l’appareil extenseur sur l’axe quadriceps-rotule-tubérosité tibiale antérieure. Au cours de la croissance, il existe une modification progressive de ces angles, avec une diminution de la valeur des angles d’antétorsion fémorale et de détorsion tibiale externe. Les valeurs normales en fonction de l’âge sont les suivantes : • L’antéversion du cotyle est d’environ 13°. • L’antétorsion fémorale est d’environ 35° à la naissance, elle diminue rapidement dans les premières années et elle est de 20 à 25° entre 5 et 10 ans, pour atteindre 10 à 15° à l’adolescence. • La torsion tibiale externe est inférieure à 5° à la naissance, d’environ 10° à 3 ans, 15 à 20° après 4 ans. Chez l’adulte la moyenne est de 25°. La tomodensitométrie donne une évaluation précise de la mesure de torsion du squelette des membres inférieurs utile à l’orthopédiste en présence d’un trouble rotatoire important, à visée préchirurgicale éventuelle. Son indication est rare. L’IRM constitue une alternative intéressante, permettant les mêmes mesures de façon non irradiante. Technique Les appareils multidétecteurs et l’acquisition hélicoïdale permettent des temps d’acquisition très courts. A l’âge où est réalisée cette exploration, aucune sédation n’est nécessaire. Installation du patient : Le patient est installé le torse en position en peu surélevée, les pieds calés avec l’axe des hallux vertical. Centrage : Positionner le laser central au niveau des crêtes iliaques. Réalisation du topogramme de face en sélectionnant 80kV, 40 mA. Programmation des coupes Réaliser une coupe ou une pile de coupes passant : • au niveau de la fovéa ; • par les cols fémoraux ; • par les condyles fémoraux ; • par la métaphyse tibiale supérieure ; • par le plan bi malléolaire. Les paramètres d’acquisition sont réduits au minimum : 80 à 120 kV, 100 à 150 mA, coupes de 3 à 5 mm ou hélice. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV (cf. fiche page 47). 645 Mesures b Antéversion du cotyle : au niveau de la coupe passant par la fovéa : mesure = 90°- α α α b Torsion fémorale : angle entre l’axe du col fémoral et la tangente postérieure aux condyles = Angle d’antéversion du col (Angle A) + angle du plan bi condylien (Angle B). Angle A Angle B Attention au sens de l’angulation 1er cas : les deux angles s’additionnent 2e cas : les deux angles vont se soustraire 646 b Torsion tibiale externe : angle entre la tangente au bord postérieur de la métaphyse tibiale supérieure et l’axe bi malléolaire = Angulation des plateaux tibiaux (Angle C) + angulation du plan bi malléolaire (D) Angle C Angle D b Composante rotatoire du genou : Angle du plan bi condylien (Angle B) + angulation des plateaux tibiaux (Angle C) • Principales anomalies rotatoires : l’excès d’antétorsion fémorale est la plus fréquente, l’excès de détorsion tibiale externe est rare. • Étude éventuelle d’anomalies morphologiques surajoutées. • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 647 Pédiatrie IRM : arthrite juvénile idiopathique Fiche 77 Introduction et indications L’arthrite juvénile idiopathique est la manifestation rhumatismale la plus fréquente en pratique pédiatrique. Elle à une présentation clinique, biologique et radiologique variée. Des formes systémiques aux formes débutantes monoarticulaires tous les intermédiaires peuvent se rencontrer. Le but de l’imagerie est : • D’apporter des éléments diagnostiques précoces, basés sur la mise en évidence d’une hyperplasie et/ou d’une hyperhémie synoviale. Plus tardivement, des érosions cartilagineuses, puis osseuses et des réactions osseuses secondaires à l’hyperhémie locale apparaissent (avance de maturation osseuse, déminéralisation). • De permettre le suivi évolutif de ces lésions et la réponse au traitement instauré. Si les radiographies conventionnelles restent indispensables dans l’approche d’une pathologie articulaire, la place de L’IRM permettant de détecter précocement les anomalies synoviales, est fondamentale. La justification de l’IRM dans ce contexte doit tenir compte du bénéfice attendu par rapport au coût de l’examen et chez les enfants de moins de 5 ans de la nécessité d’un recours à une sédation. L’échographie-Doppler est un examen très sensible dans la détection des épanchements et des hyperplasies mais il n’est pas spécifique et ne peut être envisagé seul pour faire le diagnostic de cette pathologie : toutes ses mesures sont sujettes à une importante variabilité interobservateur et intraobservateur d’autant plus que l’épaisseur d’un cartilage d’encroûtement varie au sein même d’une articulation et que la totalité de l’articulation n’est pas explorée au cours de cet examen. Il est difficile de le recommander en pratique quotidienne. Technique Contre-indications : les contre-indications sont celles de tout examen IRM (cf. fiche page 55). Préparation • Les enfants entre 5 mois et 5 ans sont sédatés. ECG, et oxymètre de pouls sont nécessaires. Idéalement un anesthésiste pédiatre contrôle cette sédation. • Les enfants de plus 5 ans sont généralement explorés sans difficulté, un des parents peut accompagner l’enfant dans la salle de l’aimant ; un casque audio avec une musique de leur choix permet de les rassurer et de garder un contact permanent avec eux. b Mise en place d’une voie veineuse Si l’examen est réalisé sans anesthésie générale, prévoir la mise en place de crème EMLA sur les sites de ponction, par le service demandeur ou la famille une heure avant l’examen. Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie. Si l’examen est réalisé sous anesthésie générale, la voie veineuse est posée lors de l’anesthésie. L’injection est manuelle. b Antennes En réseau phasé, privilégier une antenne de surface adaptée à la structure. b Positionnement Tout est dans l’art du compromis ; il faut installer l’enfant le plus confortablement possible en tenant compte du fait que le meilleur signal sur bruit sera obtenu en plaçant la structure à explorer au centre de l’aimant. 648 b Produit de contraste Leur utilisation est impérative. • Chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration du produit : voie intraveineuse. b Plans de référence et séquences proposés Au minimum : • Squelette périphérique : Densité de protons avec saturation de graisse sagittal et coronal ; T1 gadolinium 3D saturation de graisse ou si la 3D isotropique n’est pas disponible au moins deux plans T1 gadolinium soustraction de graisse. • Squelette axial : coupes en Sagittal T1, sagittal T2 saturation de graisse ; T1 gadolinium 3D saturation de graisse ou si la 3D isotropique n’est pas disponible au moins deux plans T1 gadolinium soustraction de graisse. • La réalisation des acquisitions injectées doit être précoce pour éviter la diffusion du gadolinium dans l’articulation gênant la quantification du panus. Compte rendu Indications de l’examen : contexte clinique et symptomatologie. Technique : • séquences réalisées au cours de l’exploration et reconstructions ; • produit de contraste injecté éventuellement (nom, dose et numéro de lot). Résultats : • préciser la présence d’un épanchement articulaire, son signal (hématique ou non), son volume (faible, modéré, abondant, très abondant) ; existence d’une collection péri-articulaire (taille, siège, aspect) ; • existence d’une hyperplasie synoviale : épaisseur, régularité, siège, présence d’un rehaussement après injection ; • existence de lésions ostéochondrales ; • existence d’anomalies des gaines : épanchement, prise de contraste ; • toutes autres anomalies associées. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 649 Pédiatrie Infection urinaire et reflux vésico-urétéral : échographie Fiche 78 Introduction L’infection urinaire est une pathologie fréquente de l’enfant. Le but de l’échographie est de rechercher d’une part des arguments positifs et de gravité de cette infection, d’autre part des anomalies malformatives urinaires associées et/ou une lithiase urinaire. En fonction de ces éléments échographiques et de l’âge de l’enfant d’autres explorations en imagerie, dont la cystographie, peuvent être nécessaires. La recherche de reflux en échographie de contraste n’est pas effectuée en France, le produit n’ayant pas reçu d’autorisation de mise sur le marché dans cette indication. Technique de l’échographie Pas de préparation particulière. Matériel : sonde convexe de fréquence adaptée à l’âge de l’enfant ; l’examen à la sonde linéaire par voie postérieure est systématique et peut même être intégralement réalisé d’emblée avec ce matériel chez le nouveau-né. Plans d’acquisition : • commencer l’exploration par la vessie, le contact du gel risquant d’entrainer une miction gênant l’analyse vésicale ; • coupes transversales et longitudinales au niveau de la vessie avec étude de sa paroi (épaissie si supérieure à 4 mm en réplétion), de son contenu et des jonctions vésico-urétérales ; • coupes transversales et longitudinales au niveau des reins avec mesure des reins dans le plan sagittal et du diamètre antéro-postérieur du bassinet par voie postérieure (pathologique > 9 mm). L’analyse Doppler permet d’affiner la recherche de lésions intraparenchymateuses ; • analyse de l’ensemble des trajets urétéraux, en cas de distension, en coupes transversales et longitudinales. Clichés et compte rendu Ils doivent montrer et décrire chaque anomalie de l’ensemble de l’appareil urinaire : • en faveur d’une infection urinaire haute, aiguë ou chronique, ou d’une infection basse : taille de reins, encoches corticales, anomalie intra et/ou périrénale, épaississement pyélique, urétéral, vésical, aspect échogène de l’urine intracavitaire, etc. ; • en faveur d’un reflux : distension variable des cavités pyélocalicielles et urétérales en cours de miction ; • présence d’anomalies congénitales ou de lithiase. Le compte rendu doit aussi décrire les éléments normaux. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 650 Pédiatrie Infection urinaire et reflux vésico-urétéral : cystographie rétrograde Fiche 79 Introduction L’infection urinaire est une pathologie fréquente de l’enfant. La place de la cystographie, pour le diagnostic de reflux vésico-urétéral, malformation pouvant être associée à cette infection, est actuellement très débattue. La cystographie est classiquement réalisée à distance de l’infection urinaire ou au cours de son traitement antibiotique. Son indication sera fonction des données couplées de l’échographie et de l’âge de l’enfant. Une échographie normale chez un enfant de plus de 7 ans présentant un premier épisode d’infection urinaire, n’indique pas une cystographie. Technique de la cystographie Préparation • Fiche de renseignement concernant la réalisation, l’intérêt et les risques de cet examen remis aux parents soit lors de la consultation avec le chirurgien pédiatre soit lors de la prise de rendez-vous dans le service de radiologie. • Explication détaillée à l’enfant en âge de comprendre et à ses parents de l’examen qui va être réalisé. • Préparation d’un flacon tiédi de produit de contraste à base concentration d’iode (125 mg d’iode/ml), le flacon étant positionné au maximum à 70 cm par rapport à la table. • La quantité utilisée est fonction de l’âge de l’enfant (capacité vésicale théorique de 30 cc par année d’âge + 30 cc de base). Présence d’un des deux parents en cours d’examen en fonction des habitudes du service, conseillée b Positionnement du patient • Décubitus dorsal. • Toilette périnéale suivant le protocole de désinfection défini localement. • Sondage vésical aseptique rétrograde : pour limiter les phénomènes douloureux, la sonde peut être enduite de Xylocaine gel ; exceptionnellement le sondage peut se faire sous mélange équimolaire de protoxyde d’azote et d’oxygène. b Séquences indispensables : limiter l’irradiation • • • • Abdomen de face - graphie : avant sondage. Scopies brèves en cours de remplissage pour juger de l’apparition d’un reflux. Bassin, vessie en réplétion, une scopie gardée. Deux clichés graphiques mictionnels, sur sonde idéalement, avec visualisation de l’urètre en totalité et couvrant le pole supérieur des reins : - de face chez la fille ; - en oblique chez le garçon. • Scopie gardée d’abdomen de face post-miction. • Chez l’enfant n’ayant pas acquis la propreté, un deuxième remplissage systématique, voire un 3e, si la sonde a été laissée en place, est conseillé, favorisant la découverte de reflux le plus souvent mineurs. Seuls les clichés permictionnels et la scopie de fin de miction sont effectués. Au total 6 à 8 clichés sont à fournir pour cet examen dont la moitié en graphie. Méthode de lecture et compte rendu Préciser les éventuelles anomalies présentes sur le cliché sans préparation, l’aspect du sacrum, de la vessie, l’existence d’un reflux vésico-rénal et l’aspect de la filière urétrale. 651 S’il existe un reflux, il convient de préciser son côté, le degré de réplétion auquel il apparaît, son caractère passif, mictionnel ou actif (poussée retenue chez l’enfant capable d’effectuer cette manœuvre) et son grade suivant la classification internationale : • Reflux de grade 1 : opacification urétérale isolée. • Reflux de grade 2 : opacification urétérale et pyélo-calicielle sans dilatation. • Reflux de grade 3 : opacification urétérale et pyélo-calicielle avec dilatation modérée et élargissement des fornix. • Reflux de grade 4 : opacification urétérale et pyélo-calicielle avec dilatation importante mais conservation de l’empreinte des pyramides ; les uretères sont tortueux ; • Reflux de grade 5 : opacification urétérale et pyélo-calicielle avec dilatation très importante de l’ensemble de l’appareil urinaire, les fonds de calices sont convexes, les uretères sont dilatés et tortueux. Inscrire la dose délivrée et les références du produit utilisé (cf. fiche page 47). Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 652 Pédiatrie Pertes urinaires diurnes et nocturnes : échographie et IRM Fiche 80 Introduction En présence de pertes urinaires permanentes (diurnes et nocturnes), le but de l’imagerie est d’éliminer un système double avec implantation ectopique de l’uretère pelvien en sous-vésical avant de conclure à un dysfonctionnement vésicosphinctérien. Cette situation particulière ne se rencontre que chez la fille, les abouchements urétéraux ectopiques chez le garçon étant toujours suprasphinctériens et ne pouvant pas être responsable d’une pseudo-incontinence. Chez la petite fille, l’existence d’une vulvite récidivante représente un équivalent des pertes urinaires avant l’acquisition de la propreté. L’interrogatoire et l’examen clinique précisent les caractères de ces fuites et recherchent en particulier des fuites à la verticalisation ou au lever ou entre les mictions. Ces fuites permanentes doivent être distinguées d’une énurésie. Le premier examen à pratiquer est une échographie vésicorénale à la recherche d’un système double avec dilatation ou dysplasie du pôle supérieur et d’un uretère pelvien dilaté. Lorsqu’un abouchement ectopique est suspecté, l’IRM est conseillée pour permettre une meilleure compréhension de l’abouchement et surtout une analyse fonctionnelle rénale. Technique Echographie Préparation : aucune. Pas de préparation particulière. Matériel : sonde convexe de fréquences adaptée à l’âge de l’enfant ; l’examen à la sonde linéaire par voie postérieure est systématique et peu même être intégralement réalisé d’emblée avec ce matériel chez le nouveau-né. Plans d’acquisition : • commencer l’exploration par la vessie, le contact du gel risquant d’entrainer une miction gênant l’analyse vésicale ; • coupes transversales et longitudinales au niveau de la vessie avec étude de sa paroi (épaissie si supérieure à 4 mm en réplétion), de son contenu et des jonctions vésico-urétérales ; • coupes transversales et longitudinales au niveau des reins avec mesure des reins dans le plan sagittal et du diamètre antéro-postérieur du bassinet par voie postérieure (pathologique > 9 mm) ; • analyse de l’ensemble des trajets urétéraux, en cas de distension, en coupes transversales et longitudinales. Le siège de l’implantation ectopique est souvent difficile à mettre en évidence ; • étude si possible de la morphologie des organes génitaux internes. IRM b Préparation • Explication détaillée à l’enfant et à ses parents de l’examen qui va être réalisé. • Faire uriner l’enfant. • Pose d’une voie veineuse : - si l’examen est réalisé sans anesthésie générale, prévoir la mise en place de crème EMLA sur les sites de ponction, par le service demandeur ou la famille une heure avant l’examen. Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines ; - si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie ; - si l’examen est réalisé sous anesthésie générale, la voie veineuse est posée lors de l’anesthésie. 653 • Produit de contraste : chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57) : - dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg) ; - mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. L’injection est manuelle. • Installation de l’enfant dans l’IRM : - petit enfant : protection auditive, tétine sucrée ; sédation à discutée au cas par cas ; - enfant plus grand : casque audio ou projection vidéo. b Positionnement du patient • Décubitus dorsal. • Antenne adaptée à l’âge de l’enfant. b Séquences de base • Séquences pondérées T 2, coupes épaisses et fines dans le plan coronal. • Séquences radiaires fortement pondérées T2 pour bien visualiser l’uretère pelvien. • Séquences frontales ± axiales après injection de chélate de gadolinium pour apprécier la fonction rénale. b Séquences optionnelles • Séquences 3 D en pondération T2. • Séquences 2 D ou 3D de perfusion. • Séquences 3D volumiques tardives pour apprécier la morphologie des cavités. Vérification de la position, de la morphologie du cône médullaire et du filum terminale, si doute sur la présence d’une anomalie médullaire sur les séquences T2 coronales : coupes sagittales T1 et T2 sur le rachis lombo-sacré. Méthode de lecture et compte rendu L’échographie doit décrire chaque anomalie de l’ensemble de l’appareil urinaire et en particulier signaler l’absence ou la présence d’un système double et si possible la position de l’abouchement en cas de duplication et l’aspect de la vessie (contenu et paroi). L’IRM si indiquée doit décrire le siège de l’implantation ectopique sous-vésicale et surtout l’aspect et la valeur fonctionnelle des différents éléments du rein pathologique et du rein contro-latéral. La morphologie des organes génitaux internes doit être précisée. Traçabilité : Références du chélate de gadolinium utilisé. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 654 Pédiatrie Dilatation des voies urinaires : échographie Fiche 81 Introduction Le mode de découverte d’une dilatation des voies urinaires est variable : échographie anténatale, infection urinaire, douleurs lombaires. L’échographie est l’examen de référence qui permet de diagnostiquer une dilatation de l’appareil urinaire, de préciser son niveau et d’en assurer le suivi. Technique Préparation Aucune, réplétion vésicale si possible. Positionnement du patient • Choisir la meilleure voie d’abord (décubitus dorsal, latéral ou ventral). • Sonde convexe de fréquences adaptées à l’âge de l’enfant avec imagerie d’harmonique ; l’exploration à la sonde superficielle reste incontournable (analyse du siège éventuel de l’obstacle et de son retentissement sur le parenchyme rénal). Technique d’examen Commencer par la vessie est une précaution utile, le contact du gel provoquant souvent la vidange vésicale. • Coupes transversales et longitudinales au niveau de la vessie avec étude de la paroi vésicale, des uretères pelviens (mesure des diamètres) et de la jonction urétéro-vésicale (urétérocèle, lithiase, implantation ectopique), du col vésical et de l’urètre postérieur (valves). • Coupes transversales et longitudinales au niveau des reins avec : - mesure des reins selon leur plus grand axe, mesure du diamètre antéro-postérieur et transversal du pyélon (seuil pathologique à 10 mm en antéro-postérieur sur une coupe transversale). Il faut néanmoins retenir le caractère peu reproductible de la mesure des reins d’un examen à l’autre et d’un opérateur à l’autre, la mesure la plus fiable semble être celle prise par voie postérieure, l’enfant étant allongé en procubitus ; - appréciation de l’épaisseur du cortex rénal et de son échogénéicité ; - recherche d’un système double (dilatation centrée ou localisée à un groupe pyélo-caliciel supérieur ou inférieur). • Coupes transversales et longitudinales dans l’axe de l’uretère si dilaté à la recherche de l’obstacle éventuel (lithiase). Une étude doppler couleur à la recherche d’une artère polaire inférieure en cas de syndrome de la jonction pyélo-urétérale est utile au chirurgien avant l’intervention. Méthode de lecture et compte rendu Le compte rendu : • Précise l’aspect et la taille des reins, l’existence éventuelle d’un système double, le caractère uni ou bilatéral des anomalies. • Décrit la dilatation et en donne des mesures : diamètre antéro-postérieur du bassinet sur une coupe transversale, diamètre du bas uretère. • Aspect de la vessie. • Distension éventuelle de l’urètre postérieur en cas de dilatation urétérale bilatérale chez un garçon (valves). Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 655 Pédiatrie Dilatation des voies urinaires : IRM Fiche 82 Introduction L’uro-IRM apporte des données anatomiques (morphologie des reins, dilatation du système urinaire...) et fonctionnelles par l’étude dynamique après injection. Une étude nationale multicentrique prospective actuellement en cours d’évaluation permettra certainement d’affiner les indications. Technique Préparation • • • • • Explication détaillée à l’enfant et à ses parents de l’examen qui va être réalisé. Sédation chez les petits selon la pratique de chaque centre. Faire uriner l’enfant si possible. Pose d’une voie veineuse. Si l’examen est réalisé sans anesthésie générale, prévoir la mise en place de crème EMLA sur les sites de ponction, par le service demandeur ou la famille une heure avant l’examen. Il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. • Si l’examen est réalisé chez un nourrisson, il est préférable de prévoir la pose d’une perfusion préalablement au transfert dans le secteur d’imagerie. • Si l’examen est réalisé sous anesthésie générale, la voie veineuse est posée lors de l’anesthésie. • L’injection est manuelle le plus souvent. Produit de contraste utilisé : chélate de gadolinium, en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • L’injection d’une deuxième dose est autorisée pour réaliser une angiographie rénale. • Mode d’administration du produit : voie intra-veineuse. Eventuellement, injection de furosémide pour favoriser la visualisation des cavités (voie intraveineuse, 0,1 mg/kg). L’injection de furosémide peut être effectuée juste avant les séquences T2 pour améliorer la visualisation de la dilatation si l’examen n’est demandé que pour une étude anatomique, elle est effectuée juste avant l’injection de contraste en cas d’étude fonctionnelle. Positionnement du patient • Décubitus dorsal. • Antenne adaptée à l’âge de l’enfant couvrant l’abdomen jusqu’au pubis ou antenne corps. Technique d’examen b Séquences de base • • • • Repérage 3 plans. Séquences pondérées T2 coupes épaisses et fines dans le plan coronal. Séquences radiaires fortement pondérées T2 pour bien visualiser l’uretère pelvien. Séquences frontales ± axiales après injection de chélate de gadolinium pour apprécier la fonction rénale. b Séquences optionnelles • La séquence T1 après injection peut être réalisée de façon dynamique, ce qui permet d’établir des courbes de fixation et d’excrétion du produit de contraste et de donner une idée de la valeur fonctionnelle des reins ainsi que de la rétention éventuelle. Ceci est en cours d’évaluation dans une étude multicentrique. 656 • Séquences 3D volumiques tardives pour apprécier la morphologie des cavités. • Angio-IRM à la recherche d’un vaisseau polaire inférieur après ré-injection de chélate de gadolinium en cas de syndrome de la jonction. Vérification de la position, de la morphologie du cône médullaire et du filum terminale, si doute sur la présence d’une anomalie médullaire sur les séquences T2 coronales : coupes sagittales T1 et T2 sur le rachis lombo-sacré. Méthode de lecture et compte rendu L’IRM permet de préciser sur les séquences en pondération T2 et hyper T2 : • la dilatation des cavités, son degré, son étendue ; • le niveau de l’obstacle, et parfois la mise en évidence du trajet anormal (abouchement ectopique par exemple) ; • la cause de l’obstacle peut parfois être visualisée (urétérocèle intra-vésicale par exemple) ; • l’existence d’un système double. Les séquences de perfusion et les séquences T1 après injection permettent d’apprécier le retentissement rénal : asymétrie de la sécrétion et de l’excrétion rénale par rapport au rein contro-latéral, épaisseur et aspect du parenchyme rénal. L’angio-IRM recherche une artère polaire inférieure et permet de préciser ses rapports avec la jonction pyélo-calicielle. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 657 Pédiatrie Rein médical et maladies kystiques : échographie Fiche 83 Introduction L’insuffisance rénale aiguë est rare chez l’enfant, les causes étant dominées par les affections glomérulaires et vasculaires. L’insuffisance rénale chronique est par contre plus fréquente, les causes sont plus diverses : glomérulopathies (25 %), uropathies malformatives et dysplasies (35 %), maladies héréditaires (25 %). La pathologie kystique infantile comprend de nombreuses affections de pronostic très différent ; la mise en évidence des kystes peut être plus ou moins précoce, et peut être rendue difficile en raison de leur petite taille initiale. De façon générale, un kyste rénal ne doit jamais être considéré a priori comme banal chez l’enfant. Technique Echographie et Doppler couleur Préparation Pas de préparation particulière. Positionnement du patient et technique • Choisir la meilleure voie d’abord (décubitus dorsal, latéral ou ventral). • Utiliser une sonde convexe de fréquences adaptées à l’âge de l’enfant (de 5 à 10 MHz en général) pour évaluer globalement les deux reins, une sonde linéaire de fréquences élevées (10 à 15 MHz) pour étudier le parenchyme le plus superficiel et tenter de distinguer des kystes de petite taille. Séquences indispensables • Coupes transversales et longitudinales des reins avec mesures du grand axe longitudinal, éventuellement de l’épaisseur. • Etude Doppler au niveau des pédicules rénaux artériels et veineux et des artères interlobaires pour mesurer l’index de résistance dans les cas d’insuffisance rénale aiguë. • Coupes sur le pelvis et la vessie. • Les cas échéant :exploration du foie, de la rate et du pancréas en cas de kystes. Méthode de lecture et compte rendu L’examen comprend : • la détermination d’une taille normale, augmentée ou diminuée de chaque rein pour l’âge considéré ; • la conservation ou non d’une différenciation cortico-médullaire normale ainsi que l’échostructure respective du cortex et des pyramides, et en comparaison avec celle d’un organe de référence, en général le foie ; • le nombre, la taille et la situation (médullaires ou corticaux, polaires) des kystes doivent être précisés. L’hyper-échogénicité du cortex peut être due à la juxtaposition de kystes de très petite taille, inférieure à la résolution de la sonde, d’où l’intérêt de recourir à des sondes superficielles de très hautes fréquences pour tenter de les distinguer (polykystose récessive ou dominante). Au niveau médullaire, elle peut être aussi due à une surcharge calcique (néphrocalcinose), protéinique (Tamm-Horsfall) ou des remaniements inflammatoires interstitielles chroniques (reflux intrarénal par exemple). Les aspects échographiques ne sont pas spécifiques d’une affection particulière, mais une orientation étiologique peut être obtenue en associant l’analyse de la taille des reins, de la différenciation cortico-médullaire et de l’échogénéicité corticale et/ou médullaire, de la présence de kystes. 658 Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Néphroblastome : échographie, scanner, IRM Fiche 84 Introduction Les deux étiologies les plus fréquentes des masses rétropéritonéales chez l’enfant de moins de 6 ans sont les tumeurs neuroblastiques (neuroblastome, ganglioneuroblastome) et le néphroblastome (ou tumeur de Wilms). Souvent volumineux au diagnostic, le néphroblastome est souvent accessible à la palpation abdominale, mode habituel de découverte. Le néphroblastome représente 6 % des cancers de l’enfant, mais 95 % des tumeurs rénales pédiatriques. Il survient majoritairement entre 1 an et 5 ans (médiane 3,5 ans). Il est bilatéral dans 5 % des cas et dans ce cas fréquemment associé à un syndrome de prédisposition génétique (Beckwith-Wiedemann, WAGR, ou Denys-Drash, notamment). Le diagnostic radiologique est capital, le traitement par chimiothérapie initiale étant en France le plus souvent présomptif, c’est à dire instauré sans preuve histologique, sur les critères clinicoradiologiques uniquement (une biopsie n’étant proposée qu’en cas de présentation atypique). Le bilan initial en imagerie repose sur l’échographie abdominale première systématique, suivie, selon les disponibilités locales, d’une IRM abdominale et d’un scanner thoracique, ou à défaut, d’un scanner thoracoabdominopelvien. L’extension tumorale dans la veine rénale voire dans la veine cave doit être attentivement recherchée, présente dans 10 % des cas environ. Les métastases sont quasi-exclusivement pulmonaires et présentes dans 10 à 20 % des cas au diagnostic. Technique Echographie et Doppler couleur • Sonde convexe de fréquences adaptées à l’âge de l’enfant (de 5 à 10 MHz en général). • Sonde linéaire de haute fréquence (8-15 Mhz) pour la recherche systématique de lésions intrarénales de petite taille sur le parenchyme rénal des deux reins (tumeurs bilatérales, néphroblastomatose). • Coupes transversales et longitudinales de la masse avec mesures dans les 3 plans de l’espace. • Coupes transversales et longitudinales du rein controlatéral, des différents organes intra abdominaux et des sites ganglionnaires. • Etude et Doppler de la veine rénale et veine cave inférieure. • Etude complète de la cavité péritonéale jusqu’au CDS de Douglas. Scanner b Préparation • Prémédication : selon l’âge et les règles locales de chaque centre. • Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Calibre adapté à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 20 G à partir de l’adolescence). 659 • Préparation digestive par voie haute à l’eau ou aux produits de contraste opaques (sulfate de baryum ou hydrosolubles). Positionnement : enfant en décubitus dorsal bras relevés au-dessus de la tête. Produit de contraste : non ionique à 300 ou 350 g d’iode par litre à la dose de 1 à 2 ml par kilo de poids, voie intra-veineuse. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Type d’injection : manuelle avant un an et utilisation d’un injecteur automatique après. Le débit d’injection est adapté à l’indication et au calibre de la voie d’abord. En pratique le débit est compris entre 1 et 2 ml/s. L’acquisition est lancée au temps portal, soit 40 à 70 sec (selon l’âge) après le début de l’injection. Paramètres d’acquisition : Tension entre 90 et 120 kV selon l’âge, dose adaptée à l’âge. Utilisation éventuelle d’un logiciel de modulation automatique de la dose. 1 an Taille 75 cm - Poids 10 kg Abdomen et pelvis 5 ans Taille 110 cm - Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm - Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) 4 (+/– 1,5) 20 80 (+/– 30) 5 (+/– 2) 27 135 (+/– 54) 7 (+/– 3) Longueur PDL/passage explorée (mGy.cm) (cm) 35 245 (+/– 105) b Acquisition • Topogramme de face. • 1 acquisition avant injection sur l’abdomen et le pelvis. • 1 acquisition des apex pulmonaires à la symphyse pubienne avec injection avec des coupes d’environ 1 à 2 mm d’épaisseur nominale, chevauchées ou jointives. NB : si l’exploration de l’abdomen est faite par IRM, l’injection pour le scanner du thorax n’est pas nécessaire (cf fiche thorax, recherche de métastases pulmonaires). Dans ce cas, faire le scanner thoracique sans injection avant l’IRM, car la sédation et surtout l’anesthésie générale peuvent générer des troubles de ventilation gênant l’interprétation. Reconstruction en filtre tissus mous dans le plan axial, et en filtre parenchymateux sur les poumons, reconstructions multiplanaires et MIP complémentaires. Analyse du squelette en fenêtres osseuses. IRM L’IRM abdomino-pelvienne peut être faite en première intention à la place du scanner si elle est disponible dans un délai rapide. Dans ce cas, faire le scanner thoracique sans injection avant l’IRM, car la sédation et surtout l’anesthésie générale peuvent générer des troubles de ventilation gênant l’interprétation. L’IRM est essentielle dans la prise en charge des tumeurs rénales bilatérales. La surveillance itérative au cours du traitement (chimiothérapie prolongée) est assurée par l’échographie et l’IRM pour éviter des irradiations répétées. b Préparation • Prémédication : selon les règles locales de chaque centre. • Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Calibre adapté à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 20 G à partir de l’adolescence). Positionnement : allonger l’enfant en décubitus dorsal et protéger les oreilles du bruit. Matériel : privilégier les antennes de surface. Capteur pour séquences avec synchronisation respiratoire. 660 b Produit de contraste • Chélate de gadolinium ayant une AMM pédiatrique en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration : voie intra-veineuse. b Protocole • Séquences rapides pondérées T2 ou T1/T2 (SS-GRE : FIESTA, TRUEFISP, Balanced-FFE) axiale et coronale sur abdomen et pelvis. • Séquences T2 axiale et coronale incluant foie et reins (FSE ou TSE avec système de correction de mouvements type écho-navigateur diaphragmatique, séquences de correction de mouvement, et/ou synchronisation respiratoire). • Séquence T1 axiale 2D. • Séquences dynamiques coronales T1 avec injection (SP-GRE 3D T1 : FLASH, VIBE, FSPGR) à 10, 30, 60, 120 secondes. • Séquences 2D T1 axial et coronale avec saturation de graisse après injection. • Résolution : coupes de 3 à 5 mm d’épaisseur (1 mm en 3D), FOV et matrice ajustés pour obtenir des pixels de 0,6 × 0,6 à 0,8 × 0,8 mm. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée si TDM en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV. • Tumeur(s) : - taille (3 dimensions), situation intra-rénale, nombre ; - uni/bilatéralité. • Extension loco-régionale : - veine rénale et veine cave inférieure ; - ganglions rétropéritonéaux ; - rupture tumorale : préciser l’existence d’un épanchement hématique et/ou de nodules séparés de la tumeur primitive, et préciser leur topographie rétropéritonéale et/ou intrapéritonéale (la présence d’un épanchement intra-péritonéal de faible abondance isolé n’est pas un signe de rupture ou de gravité). • Extension métastatique : - pulmonaire (nombre et plus grand axe des lésions cibles) ; - hépatique (rare, 2 % des cas). • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 661 Pédiatrie Neuroblastomes : échographie, scanner, IRM Fiche 85 Introduction Les deux étiologies les plus fréquentes des masses rétropéritonéales chez l’enfant de moins de 6 ans sont les tumeurs neuroblastiques (neuroblastomes, ganglioneuroblastomes) et le néphroblastome (ou tumeur de Wilms). Le neuroblastome représente 8 % des cancers de l’enfant, mais c’est la tumeur solide la plus fréquente avant 5 ans. Elle touche le plus souvent des enfants entre 1 et 6 ans avec un pic à 2 ans. Les neuroblastomes synthétisent des catécholamines dans plus de 90 % des cas d’où l’intérêt des dosages urinaires (DA, HVA, VMA) et de la scintigraphie à la MIBG. Le bilan d’imagerie a pour objectif de préciser la topographie de la tumeur et son extension loco-régionale. Le bilan d’extension métastatique concerne quasi-exclusivement l’os et la moelle osseuse, évalués par la scintigraphie MIBG (et scintigraphie osseuse si MIBG négative) et les prélèvements de moelle. Le bilan d’imagerie initial comporte systématiquement une échographie, puis, selon les disponibilités locales, une IRM de l’abdomen et du pelvis, ou à défaut un scanner abdominopelvien avec injection. Techniques Echographie et Doppler • Sonde convexe de fréquences adaptée à l’age de l’enfant. • Coupes transversales et longitudinales de la masse avec mesures dans les 3 plans de l’espace. • Coupes transversales et longitudinales des différents organes intra-abdominaux, des sites ganglionnaires et du pelvis. • Etude Doppler des structures vasculaires de voisinage. • Etude du canal rachidien chez le nourrisson si masse para-vertébrale. Scanner b Préparation • Prémédication : selon l’âge et les règles locales de chaque centre. • Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines. Calibre adapté à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 20 G à partir de l’adolescence). • Préparation digestive par voie haute à l’eau ou aux produits de contraste opaques (sulfate de baryum ou hydrosolubles). Positionnement : enfant en décubitus dorsal bras relevés au-dessus de la tête. Produit de contraste : non ionique à 300 ou 350 g d’iode par litre à la dose de 1 à 2 ml par kilo de poids, voie intra-veineuse. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale ou d’intolérance connue aux produits iodés. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). Type d’injection : manuelle avant un an et utilisation d’un injecteur automatique après. Le débit d’injection est adapté à l’indication et au calibre de la voie d’abord. En pratique le débit est compris entre 1 et 2 ml/s. L’acquisition est lancée au temps portal, soit 40 à 70 sec (selon l’âge) après le début de l’injection. Paramètres d’acquisition : Tension entre 90 et 120 kV selon l’âge, dose adaptée à l’âge. Utilisation éventuelle d’un logiciel de modulation automatique de la dose. 662 1 an Taille 75 cm - Poids 10 kg Abdomen et pelvis 5 ans Taille 110 cm - Poids 19 kg 10 ans Taille 140 cm - Poids 32 kg CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) Longueur explorée (cm) PDL/ passage (mGy.cm) CTDIvol (mGy) 4 (+/– 1,5) 20 80 (+/– 30) 5 (+/– 2) 27 135 (+/– 54) 7 (+/– 3) Longueur PDL/passage explorée (mGy.cm) (cm) 35 245 (+/– 105) b Séquences • Topogramme de face. • 1 acquisition abdomino-pelvienne avant injection (1er examen au diagnostic uniquement). • 1 acquisition abdomino-plevienne après injection au temps portal (40 à 70 sec après début de l’injection). Coupes natives de 1 à 2 mm chevauchées ou jointives. NB : Le thorax n’a pas de raison d’être exploré en TDM de façon systématique pour un neuroblastome abdominal ou pelvien, sauf anomalie dépistée en radiographie standard ou sur la scintigraphie MIBG. Reconstructions en filtre tissus mous dans le plan axial, et au besoin, reconstructions multiplanaires et MIP complémentaires. IRM L’IRM abdominale peut être faite en première intention à la place du scanner si elle est disponible dans un délai rapide. b Préparation • Prémédication : selon les règles locales de chaque centre. • Voie d’abord : sous couvert d’une anesthésie locale par patch ou crème (type EMLA®) une heure avant, il faut retirer les patchs 20 à 30 minutes avant la ponction pour bien distinguer les veines, calibre adapté à l’âge de l’enfant (24 G avant un an, 22 G entre un an et l’adolescence, 20 G à partir de l’adolescence). Positionnement : allonger l’enfant en décubitus dorsal et protéger les oreilles du bruit. Matériel : privilégier les antennes de surface. L’injection par une voie veineuse périphérique de chélate de gadolinium est optionnelle car le contraste spontané en IRM est généralement suffisant. Au besoin : • Chélate de gadolinium ayant une AMM pédiatrique en préférant les complexes de type macrocyclique chez l’enfant de moins de un an. Il n’y a pas de précaution particulière à prendre en l’absence d’insuffisance rénale. Dans le cas contraire, se référer aux précautions d’usage (cf. fiche CIRTACI page 57). • Dose d’injection : 0,2 ml de solution par kilo de poids (0,1 mmol/kg). • Mode d’administration : voie intra-veineuse. b Séquences • T2 sans (avec ou sans saturation de graisse) axiale et coronale (± sagittale). • T1 axiale ± coronale. • Utilité des système de correction de mouvements (écho-navigateur diaphragmatique, séquences de correction de mouvement, et/ou synchronisation respiratoire). • Si nécessaire : séquences T1 axiale ± coronale avec saturation de graisse après injection. • Résolution : coupes de 3 à 5 mm d’épaisseur, FOV et matrice ajustés pour obtenir des pixels de 0,7 × 0,7 à 0,9 × 0,9 mm. Méthode de lecture et compte rendu Les éléments suivants doivent être précisés : • Indication et contexte de l’examen. • Technique employée. • Dose d’irradiation délivrée si TDM en indiquant de façon obligatoire le PDL et si possible l’IDSV. 663 Etudier la tumeur primitive : • Confirmer la situation sousdiaphragmatique, rétropéritonéale et extrarénale de la masse. • Topographie précise : les NB abdominaux sont majoritairement surrénaliens ou médians en situation périaortique, plus rarement en situation paravertébrale lombaire (avec possible extension endocanalaire). Les NB thoraciques inférieurs peuvent avoir une extension au rétropéritoine mais doivent être différenciés des formes primitivement abdominales (cf. Fiche Pédiatrie-38, Masses médiastinales : IRM, page 589). Les NB pelviens sont en règle présacrés et s’étendent volontiers dans les trous sacrés et autour des pédicules iliaques. • Le volume tumoral, avec mesures des 3 diamètres (en incluant les éventuelles masses ganglionnaires contiguës à la masse principale). • La structure, notamment la présence de calcifications (80 % des cas environ). Etudier l’extension locorégionale : • Les extensions aux organes de voisinage : foie, reins, psoas, mésentère. • L’extension au-delà du compartiment d’origine : médiastin inférieur, canal rachidien, grande échancrure sciatique. • L’extension périvasculaire (les NB suivent les axes artériels) autour de l’aorte et toutes ses branches et les axes veineux, notamment les pédicules rénaux. Préciser à chaque fois si le vaisseau est « séparé », « au contact », « englobé » par la masse ou « étiré » à l’intérieur de celle-ci. • En cas d’extension intracanalaire (NB lombaires ou pelviens) : préciser les niveaux supérieurs et inférieurs, le % d’envahissement dans le plan axial, la persistance ou non de la visibilité des espaces sous-arachnoïdiens, et d’éventuelles anomalies de signal de la moelle épinière. Etudier l’extension métastatique : • Foie (apanage des NB du nourrisson). • Regarder l’os en IRM et TDM (mais l’extension ostéomédullaire est mieux évaluée par la scintigraphie et les prélèvements de moelle). • Pas d’exploration pulmonaire systématique sauf anomalie en radiographie standard (localisations pulmonaires exceptionnelles). • Pas d’exploration cérébrale systématique, sauf signe d’appel clinique (localisation exceptionnelle). Néanmoins, en cas de fixation de la base du crâne – sur le sphénoïde notamment – en MIBG, une étude complémentaire du crâne après injection est utile pour rechercher une compression des nerfs optiques dans les canaux optiques (urgence thérapeutique). • Limites techniques ou d’interprétation de l’examen. • Synthèse et conclusion. • Si une information orale a été donnée au médecin clinicien et/ou aux parents au décours de l’examen, il peut être utile de le mentionner sur le compte rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 664 Pédiatrie Bilan d’une surdité de transmission de l’enfant : scanner Fiche 86 Introduction Les surdités de transmission sont liées à des atteintes de l’oreille externe et/ou moyenne. En première intention, seul le scanner est indiqué pour les explorer. Les causes infectieuses et inflammatoires dominent chez l’enfant. Le diagnostic est d’abord clinique (otoscopie). Quand un scanner est indiqué, ses modalités diffèrent peu de celles de l’adulte et les éléments recherchés sont les mêmes en cas de pathologie inflammatoire (Fiche ORL-1, Exploration de l’oreille (os temporal) : technique : scanner, page 286 ; Fiche ORL-3, Otite chronique non cholestéatomateuse (OCNC) :, page 290). Par contre, les surdités de transmission à tympan normal doivent d’abord faire rechercher : une malformation de l’oreille (osselets, malposition du facial, etc.), des séquelles posttraumatiques ou des séquelles d’otite à tympan fermé. L’otospongiose est beaucoup plus rare que chez l’adulte. Technique Acquisition hélicoïdale en haute résolution b Préparation La prise en charge anesthésique éventuelle est discutée en fonction de l’âge de l’enfant, de son comportement, de l’équipement du plateau technique. b Contraste Pas d’injection de contraste iodé. b Positionnement Têtière adaptée (têtière crâne). La tête de l’enfant est défléchie, le rayon centreur passe par le tragus et le rebord orbitaire inférieur (plan OM-15°) permettant d’éviter l’irradiation des cristallins, statif non incliné. Mode radio de profil et positionnement du volume d’acquisition sur le rocher (Fig 1). b Paramètres d’acquisition Champ = 200 mm, matrice = 5122 à 10242 selon machine, épaisseur nominale (résolution en z) = 0,4 à 0,7 mm, collimation variable suivant les machines (de 2 x 0,5 mm à 20 x 0,625 …) ; 120 à140 kV ; tenir compte des CTDI vol. recommandés par la SFIPP (NRD en préparation pour le Guide des Procédures) et adapter les mAs (cf. fiche page 47). Filtre (algorithme) osseux le plus dur (haute résolution). Fenêtrage : largeur = 4000, centre 500-600 UH). Reconstruction avec le même agrandissement sur chaque oreille. Reconstruction de l’ensemble de la base du crâne en cas de malformation crâniofaciale. 665 b Reconstructions multiplanaires MPR « de base » dans les deux plans de référence : • Plan axial : canal semi-circulaire latéral (CSCL). • Plan coronal : perpendiculaire au CSCL. Epaisseur : 0,7 à 1 mm, Espacement : 0,5 à 1 mm. Permet la reproduction de 15-20 images MPR axiales et 15-20 images MPR coronales par oreille (non limitatif). Limites des coupes MPR : • Axiales - limite inférieure : plan tangent passant par le MAE sous la cochlée - limite supérieure : plan tangent au dôme du CSC supérieur • Coronales - limite antérieure : plan tangent au bord antérieur de la cochlée - limite postérieure : en arrière de la 3ème portion du facial Méthode de lecture et compte rendu Oreille externe Méat acoustique externe en particulier, aspect du tympanal. Oreille moyenne Taille, contenu, parois de la cavité tympanique. Analyse de la chaîne ossiculaire et des tendons et muscles. Analyse des fenêtres ronde et ovale (agénésie). Recherche d’anomalie vasculaire (carotide aberrante, artère stapédienne…). Oreille interne Morphologie de la cochlée et du labyrinthe postérieur : recherche d’une malformation de l’oreille interne qui peut se manifester par une surdité de transmission. Méat acoustique interne Taille, forme, orientation, taille du canal pour le nerf cochléaire. Canal facial : trajet du canal facial. Anomalies associées : malformations, en particulier au niveau de la face, anomalies de la structure osseuse de la base du crâne… Dosimétrie (cf. fiche page 47). Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 666 Pédiatrie Exploration d’une aplasie majeure de l’oreille : scanner Fiche 87 Introduction Une aplasie majeure est définie par l’absence de méat auditif externe (MAE), souvent associée à un pavillon très malformé, dont le diagnostic est évident à la naissance. L’imagerie n’est pas indiquée en période néonatale, en dehors d’une paralysie faciale associée. En règle générale, le scanner est demandé vers 5-6 ans, quand une intervention chirurgicale à visée esthétique et fonctionnelle est envisagée. Le but de l’imagerie est d’évaluer les possibilités chirurgicales. Technique Préparation A priori pas de sédation vu l’âge, sauf cas particulier (retard mental associé, …). Injection de contraste Non indiquée. Positionnement Enfant bien immobilisé dans la têtière crâne, tête légèrement défléchie (centreur lumineux passant par le tragus et le rebord orbitaire inférieur = OM-15), permettant d’éviter l’irradiation des cristallins, statif non incliné. Mode radio de repérage de profil et positionnement du volume d’acquisition depuis le toit du rocher jusqu’à la pointe de la mastoïde (couverture environ 3-4 cm). Paramètres d’acquisition Champ = 200 mm, matrice = 5122 à 10242 selon machine. Epaisseur nominale (résolution en z) = 0,4 à 0,7 mm. Collimation variable suivant les machines (de 2 × 0,5 mm à 20 × 0,625 …). 120 à 140 kV, tenir compte des CTDI vol. recommandés par la SFIPP (NRD en préparation pour le Guide des Procédures) et adapter les mAS (cf. fiche page 47). Filtre (algorithme) osseux le plus dur (haute résolution). Fenêtrage : largeur = 4 000, centre 500-600 UH. Reconstruction avec le même agrandissement sur chaque oreille. Reconstruction de l’ensemble de la base du crâne. Reconstructions multiplanaires MPR « de base » dans les deux plans de référence : • Plan axial : canal semi-circulaire latéral (CSCL). • Plan coronal : perpendiculaire au CSCL. Limites des images MPR : • Axiales - limite inférieure : sous la cochlée, prenant le condyle mandibulaire, - limite supérieure : plan tangent au CSC supérieur. • Coronales - limite antérieure : en avant de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM), - limite postérieure : en arrière du CSC postérieur. 667 Méthode de lecture et compte rendu La visualisation de l’ensemble de la base du crâne, en sus des reconstructions centrées sur chaque oreille, permet la recherche de malformations associées de la base du crâne. Analyse des structures osseuses • Le MAE : par définition, il est absent ; il peut être très hypoplasique, il faut apprécier sa direction, son calibre. • La plaque atrétique : son épaisseur. • Les cavités tympanomastoïdiennes : leur degré de pneumatisation. • La caisse du tympan : sa taille et son contenu. • Les osselets : souvent malformés. • Les fenêtres ronde et ovale : vérifier en particulier la fenestration de la fenêtre ovale. • Le canal facial : position de la seconde portion par rapport à la fenêtre ovale, position de la troisième portion, par rapport à la plaque atrétique. • L’ATM : sa situation par rapport à la caisse. • Les structures vasculaires : situation du sinus sigmoïde, du golfe jugulaire et du canal carotidien. • L’oreille interne : recherche de malformation associée. Tous les points listés ci-dessus doivent figurer dans le compte-rendu. La recherche de malformations cérébrales associées n’est pas systématique, si nécessaire, elle est réalisée en IRM. Dosimétrie (cf. fiche page 47). Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 668 Pédiatrie Bilan d’une surdité de perception : scanner Fiche 88 Introduction 70 à 80 % des surdités de perception de l’enfant sont d’origine génétique, et 20 à 30 % sont acquises, d’origine infectieuse ou post-traumatique en particulier. L’imagerie fait actuellement partie du bilan diagnostique de façon systématique. L’histoire clinique, primordiale (prématurité, notion de surdité familiale, infection materno-fœtale, méningite, infection de l'oreille moyenne, …) orientera le choix entre les deux techniques, TDM ou IRM. Le scanner a l’avantage d’être plus facile à réaliser chez l’enfant, cependant il permet seulement l’étude du labyrinthe osseux et du méat auditif interne. Les étiologies principales, retrouvées par l’imagerie sont, par ordre de fréquence décroissante, les malformations, les infections, et les traumatismes. Les tumeurs de l'angle pontocérébelleux sont très rares chez l'enfant. Technique Préparation Sédation souvent nécessaire chez le jeune enfant, avant 3-4 ans. Contraste Pas d’injection de contraste iodé ; en cas de surdité unilatérale, le scanner sans injection est complété par une IRM en cas de doute sur un processus expansif. Autres paramètres techniques Cf. Fiche Pédiatrie-86, Bilan d’une surdité de transmission de l’enfant : scanner, page 665 ; Fiche Pédiatrie-87, Exploration d’une aplasie majeure de l’oreille : scanner, page 667. Mode de lecture et compte rendu Eude systématique de l’oreille externe et moyenne • • • • • • Méat acoustique externe en particulier aspect du tympanal. Taille, contenu, parois de la cavité tympanique. Analyse de la chaîne ossiculaire et des tendons et muscles. Analyse des fenêtres ronde et ovale (agénésie, facial procident…). Recherche d’anomalie vasculaire (carotide aberrante, artère stapédienne). Trajet du canal facial. Oreille interne • Morphologie de la cochlée et du labyrinthe postérieur : - cochlée : absente, hypoplasique, incomplètement enroulée. Son modiolus peut être absent ou hypoplasique, - vestibule dilaté ou hypoplasique, - canaux semi-circulaires totalement ou partiellement absents, - aqueduc du vestibule, dilaté. • Méat auditif interne (MAI) étroit (< 2 mm de diamètre), élargi. Vérifier la présence d’une séparation osseuse entre le fond du MAI et la base cochléaire. • Canal du nerf cochléaire trop large ou bien étroit et/ou ossifié, indiquant une absence ou une hypoplasie du nerf cochléaire. Anomalies associées : malformations, en particulier au niveau de la face, anomalies de la structure osseuse de la base du crâne… La recherche de malformations cérébrales associées n’est pas systématique, si nécessaire, elle est réalisée en IRM. Tous ces points doivent être repris dans le compte rendu. Dosimétrie (cf. fiche page 47). Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 669 Pédiatrie Bilan d’une surdité de perception de l’enfant : IRM Fiche 89 Introduction 70 à 80 % des surdités de perception de l’enfant sont d’origine génétiques, et 20 à 30 % d’origine environnementale, en particulier infectieuses ou post-traumatiques. L’imagerie fait actuellement partie du bilan diagnostic que de façon systématique. L’histoire clinique, primordiale, (prématurité, notion de surdité familiale, infection materno-fœtale, méningite, infection de l'oreille moyenne, …) orientera le choix entre les deux techniques, TDM et IRM. L’IRM permet l’étude du labyrinthe, des voies rétrocochléaires : nerfs, voies centrales et parenchyme cérébral. Les étiologies principales, retrouvées par l’imagerie sont par ordre de fréquence décroissante, les malformations, les infections, et les traumatismes. Les tumeurs de l'angle ponto-cérébelleux sont très rares chez l'enfant. Technique Préparation Nécessité d’une sédation chez le jeune enfant, en général avant l’âge de 5 ans. Vérifier l’absence de contre-indications à l’IRM (cf. fiche page 55). Contraste A priori pas d’injection de contraste vu la prévalence des malformations, mais à utiliser bien sûr en cas de suspicion de processus expansif, inflammatoire ou infectieux (cf. fiche CIRTACI page 57). Antennes Crâne plus ou moins antennes de surface couplées (il faut pouvoir étudier l’encéphale dans le même temps). Topogramme de repérage et positionnement du volume d’acquisition ou des coupes selon les séquences utilisées. Séquences 1. Séquence volumique 3D T2 haute résolution (CISS, Fiesta, DRIVE, etc.) selon les machines, en incidence axiale et reconstructions : • Plan axial : du canal semi-circulaire latéral (CSCL) (Fig 1). • Plan perpendiculaire à l’axe de chacun des MAI (ou acquisition directe de cette séquence). • Reconstruction MIP de l’appareil cochléo-vestibulaire. Fig 1. IRM surdité profonde bilatérale : 3D TSE reconstruction MPR dans le plan du CSC latéral 670 Apprécier les nerfs dans le MAI, et le labyrinthe. 2. Etude cérébrale en séquence FLAIR axiale (coupes de 4 mm d’épaisseur) et T2 TSE frontale (coupes de 2 mm d’épaisseur). 3. Si nécessaire : séquences en pondération T1 réalisées avant et après injection (risque de difficultés d’interprétation du fait de la prise de contraste de la moelle osseuse hématopoïétique chez le petit). Méthode de lecture et compte rendu MAI Voir les 4 nerfs et apprécier comparativement leur calibre (Fig 2) Fig 2. 3D TSE acquisition perpendiculaire à l’axe du MAI. Les 4 nerfs sont bien visibles et leur calibre appréciable. Labyrinthe Anatomie et signal labyrinthique : • analyse des rampes tympanique et vestibulaire de la cochlée et recherche d’oblitérations focales de la lumière labyrinthique dans les labyrinthites (fibrose non ossifiée en cas de surdité post-méningitique), • recherche d’une malformation (cochlée, vestibule, CSC, sac endolymphatique dilaté). Étude cérébrale Substance blanche (leucomalacie périventriculaire, séquelles de méningite, séquelles d’infection maternofœtale, leucodystrophie…). Malformations associées. Tous ces points doivent être repris dans le compte-rendu. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 671 Pédiatrie Bilan avant pose d’implant cochléaire : scanner et IRM Fiche 90 Introduction L’implant cochléaire permet de stimuler directement les fibres du nerf auditif situées dans le modiolus (axe osseux) de la cochlée et de donner ou restaurer une audition chez un enfant ou adulte sourd profond. Il comprend une partie externe et une partie interne – porte électrodes – insérée dans la cochlée par la fenêtre ronde ou par cochléostomie. L’imagerie contribue au bilan visant à poser l’indication de cet implant et à la planification chirurgicale, elle associe TDM et IRM. La TDM apprécie la morphologie et la perméabilité cochléaire, ainsi que les structures de l’oreille moyenne, pour la chirurgie. L’IRM apprécie essentiellement le nerf vestibulocochléaire dans le MAI, l’absence de nerf étant une contreindication à l’implant, et le parenchyme cérébral, à la recherche de lésions susceptibles de compromettre le bon fonctionnement de l’implant. Technique Scanner : cf. Fiche Pédiatrie-88, Bilan d’une surdité de perception : scanner, page 669. IRM : cf. Fiche Pédiatrie-89, Bilan d’une surdité de perception de l’enfant : IRM, page 670. Pas d’injection de contraste, sauf cas particulier : surdité en rapport avec une méningite récente. Méthode de lecture et compte rendu Scanner b MAI Apprécier son diamètre, une déhiscence du fond (risque de geyser peropératoire). b Cochlée Présente, malformée, ossifiée (siège de l’ossification), normale. b Oreille moyenne Pneumatisation/aération, variantes anatomiques (situation du golfe jugulaire, de la carotide, du canal facial…). Dosimétrie (cf. fiche page 47). IRM b MAI Vérifier la présence des 4 nerfs. b Cochlée Rechercher une malformation, une fibrose non ossifiée (surdité post-méningitique). b Étude cérébrale Substance blanche (LMPV, séquelles de méningite, leucodystrophie…). Malformations associées Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Joindre une planche-résumé reprenant les éléments critiques pour la décision et le geste chirurgical. 672 Pédiatrie Bilan d’une mastoïdite aiguë : scanner des rochers Fiche 91 Introduction La mastoïdite aiguë ou subaiguë est une complication de l’otite. Des complications méningoencéphaliques peuvent être observées et nécessitent une exploration systématique. Chez le grand enfant, toujours vérifier l’aspect du cavum, à la recherche d’une pathologie tumorale primitive (obstruction tubaire). Technique Préparation La prise en charge anesthésique éventuelle est discutée en fonction de l’âge de l’enfant, de son comportement, de l’équipement du plateau technique. Contraste Injection d’emblée de contraste iodé, 1 à 2 mg/kg (240 à 300 mmol/ml) (cf. fiche CIRTACI page 57). Intérêt d’une imprégnation des tissus (injection en 2 temps). Positionnement Têtière adaptée (têtière crâne). La tête de l’enfant est défléchie, le rayon centreur passe par le tragus et le rebord orbitaire inférieur (plan OM-15°) permettant d’éviter l’irradiation des cristallins, statif non incliné. Mode radio de repérage de profil et positionnement du volume d’acquisition sur les oreilles et sur l’ensemble de la boîte crânienne. 1. Sur les oreilles : acquisition hélicoïdale en haute résolution Paramètres d’acquisition : champ = 200 mm, matrice = 5122 à 10242 selon machine, épaisseur nominale (résolution en z) = 0,4 à 0,7 mm, collimation variable suivant les machines (de 2 × 0,5 mm à 20 × 0,625 …). Tenir compte des CTDI vol. recommandés par la SFIPP (Société Francophone d’Imagerie Pédiatrique et Prénatale) (NRD en préparation pour le Guide des Procédures) (cf. fiche page 47). Filtre (algorithme) osseux le plus dur (haute résolution). Fenêtrage : largeur = 4000, centre 500-600 UH) Reconstruction avec le même agrandissement sur chaque oreille avec un champ adapté à l’âge de l’enfant Reconstruction de l’ensemble de la base du crâne pour ne pas méconnaître une extension du processus infectieux. Reconstructions multiplanaires : MPR « de base » dans les deux plans de référence : • Plan axial : canal semi-circulaire latéral (CSCL). • Plan coronal : perpendiculaire au CSCL. Epaisseur : 0,7 à 1 mm Espacement : 0,5 à 1 mm 2. Acquisition sur l’ensemble du parenchyme cérébral Paramètres d’acquisition : champ = 200 mm, kV 120, Tenir compte des CTDI vol. recommandés par la SFIPP (NRD en préparation pour le Guide des Procédures) (cf. fiche page 47). Reconstructions axiales : sur l’étage sous-tentoriel épaisseur 2 à 5 mm, sur l’étage sus-tentoriel épaisseur 5 à 7 mm selon l’âge. NB : suivant les machines, une acquisition unique sur l’ensemble du crâne pourra être reconstruite en filtres parenchymateux et osseux, avec une qualité diagnostique suffisante en filtre osseux. 673 Méthode de lecture et compte rendu • Mastoïde : comblement, niveau hydro-aérique, sclérose, lyse osseuse. • Cavité tympanique : comblement. • Parties molles rétro-auriculaires : œdème, abcès, collection sous périostée. • Fosse postérieure : thrombose du sinus sigmoïde, abcès. • Parenchyme cérébral : méningite, abcès, en particulier temporal, thrombophlébite. Dosimétrie. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. Pédiatrie Ethmoïdite (Complications des rhinosinusites aiguës) : scanner FIche 92 Introduction Une ethmoïdite aigue peut se voir dès l’âge de 6 mois, elle est suspectée devant un œdème périorbitaire unilatéral associé à une fièvre souvent élevée. Un scanner avec injection, est indiqué de première intention, en urgence, devant toute suspicion clinique de complications ophtalmologiques et/ou neurologiques (exophtalmie, paralysie oculo-motrice, baisse d’acuité visuelle…/ céphalées, troubles de la vigilance…) et parfois plus largement chez le petit enfant, plus difficile à examiner. Le but de la TDM est de rechercher une cellulite ou un abcès souspériosté orbitaires et d’éliminer une atteinte intracrânienne. Technique Préparation La prise en charge anesthésique éventuelle est discutée en fonction de l’âge de l’enfant, de son comportement, de l’équipement du plateau technique. Injection de contraste (voir fiches CIRTACI page 57) • indiquée d’emblée, un passage sans injection n’apporte pas d’information supplémentaire et irradie inutilement • 1 à 2 ml/kilo de poids par voie intraveineuse, injection manuelle, intérêt d’une imprégnation des tissus (bolus rarement utile) Positionnement Bien immobilisé dans la têtière crâne, tête légèrement défléchie (centreur lumineux passant par le tragus et le rebord orbitaire inférieur = OM-15), statif non incliné Mode radio de repérage de profil et • positionnement du volume d’acquisition depuis le maxillaire supérieur (racines dentaires) jusqu’au vertex Paramètres d’acquisition de l’hélice : matrice = 5122 / reconstructions espacées de la moitié de l’épaisseur de coupe, en filtre tissulaire et en filtre osseux (haute résolution) ; 120 kV, collimation variable suivant les machines (de 16 à 40 x 0,625 …), épaisseur nominale ≤1 mm. Tenir compte 674 des CTDI vol. recommandés par la SFIPP (Société Francophone d’Imagerie Pédiatrique et Prénatale) (NRD en préparation pour le Guide des Procédures) (cf. fiche page 47). Reconstructions multiplanaires (MPR) dans les deux plans de référence avec les deux filtres: Plan axial : dans le plan neuro-oculaire (PNO) (figure 1) Fig 1. Ethmoïdite gauche, coupe axiale dans le PNO – Exophtalmie grade I – Cellulite orbitaire avec épaississement du droit médial Plan coronal : perpendiculaire au plancher d’orbite +/– sagittales obliques dans l’axe de l’orbite en fonction du siège d’une éventuelle collection Tous les 2 ou 3 mm en fonction de la taille de l’orbite. Méthode de lecture et compte rendu Analyse du contenu orbitaire • Recherche d’une cellulite ou d’un abcès sous-périosté [situation dans l’orbite (intra et/ou extraconique) et retentissement sur le nerf optique (compression, étirement)] • Recherche d’une thrombose de la veine ophtalmique supérieure • Mesure de l’exophtalmie (surestimée par l’œdème) Analyse des parois osseuses de l’orbite et du contenu des cavités sinusiennes • Rechercher une lyse osseuse (se méfier d’un processus tumoral évoluant dans un cadre inflammatoire, en cas de lyse importante) • En cas d’ethmoïdite à répétition, rechercher un facteur favorisant : déhiscence osseuse constitutionnelle ou mucocèle ethmoïdale Étude intracrânienne • Recherche d’une thrombose du sinus caverneux • Recherche d’une atteinte cérébrale (abcès, empyème). Dosimétrie Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 675 Pédiatrie Obstruction nasale du nouveau-né et du nourrisson : Fiche 93 scanner et IRM Introduction Une obstruction nasale chez le nouveau-né et le nourrisson doit faire évoquer en premier lieu, une anomalie congénitale : osseuse (atrésie choanale, sténose des orifices piriformes) ou tumorale (gliome, méningoencéphalocèle, dermoïde, mucocèle lacrymonasale). Toute masse congénitale intranasale est susceptible d’avoir une extension intracrânienne, que l’imagerie doit rechercher, avant tout geste chirurgical. Chez le nouveau-né, le scanner peut être d’interprétation délicate du fait de l’absence d’ossification de la base du crâne. En pratique, TDM et IRM, au cours d’une même sédation, sont souvent demandés. Technique Préparation Sédation : en général avant 6 mois, le biberon juste avant l’examen suffit à endormir l’enfant ; après 6 mois, la prise en charge anesthésique est discutée en fonction de l’âge de l’enfant, de son comportement, de l’équipement du plateau technique. Scanner b Injection de produit de contraste iodé • A priori non indiquée, notamment quand un complément en IRM est réalisé. En l’absence d’IRM, l’injection peut aider à l’analyse de l’extension intracrânienne d’une masse de la fosse nasale en rehaussant la dure-mère, la base du crâne étant peu ossifiée avant 2 ans (injection manuelle 2 ml / kg de poids par voie intra-veineuse, 240 à 300 mg/ml : voir fiche CIRTACI page 57). Positionnement : bien immobilisé dans la têtière crâne, tête légèrement défléchie (centreur lumineux passant par le tragus et le rebord orbitaire inférieur = OM-15), statif non incliné Mode radio de profil et positionnement du volume d’acquisition hélicoïdale depuis le bord inférieur du maxillaire supérieur jusqu’au-dessus des toits d’orbites. Paramètres d’acquisition de l’hélice : matrice = 5122 / épaisseur nominale ≤ 1 mm, reconstructions espacées de la moitié de l’épaisseur de coupe, en filtre tissulaire et en filtre osseux (haute résolution) avec champ de vue incluant les rochers ; 120 kV, avec adaptation des mAs. Tenir compte des CTDI vol. recommandés par la SFIPP (Société Francophone d’Imagerie Pédiatrique et Prénatale) (NRD en préparation pour le Guide des Procédures) (cf. fiche page 47). Reconstructions multiplanaires (MPR) tous les 2 ou 3 mm en fonction de la taille du massif facial dans les 3 plans de référence avec les deux filtres : Plan axial : dans le plan parallèle au palais osseux repéré sur une reconstruction parasagittale, (Fig 1). Plan coronal : perpendiculaire au palais osseux. Plan sagittal couvrant les deux fosses nasales de part et d’autre de la ligne médiane. Reconstructions 3D rarement nécessaires. IRM Vérifier l’absence de contre-indications à l’IRM (cf. fiche, page 55). Fig 1. Plan axial = plan parallèle au palais osseux repéré sur une reconstruction parasagittale. 676 Injection de produit de contraste • A priori non indiquée, mais elle peut aider à la délimitation de l’extension endonasale (en rehaussant la muqueuse nasale) et/ou intracrânienne (notamment à proximité de structures vasculaires). Injection intra veineuse d’un chélate de gadolinium (0,2 ml / kg) (voir fiche CIRTACI page 57). Positionnement : bien immobilisé dans la têtière crâne. Antenne tête idéalement multicanaux couplée ou non à une antenne de surface. b Séquences • Repérage tri-plan en pondération T2 (meilleure délimitation de l’étage antérieur et des fosses nasales). • Séquence pondérée T2 en ES rapide : 1 ou 2mm d’épaisseur dans les 3 plans, dont une couvrant tout le crâne. • Séquences sagittales pondérées en T1, 1 ou 2mm d’épaisseur dans le plan sagittal et/ou frontal sans et avec suppression du signal de la graisse permettant le repérage de l’apophyse crista galli (signal graisseux de la moelle osseuse à partir 15 mois) et la reconnaissance d’un éventuel contenu graisseux de la masse. • Coupes pondérées T1, après injection du contraste, si nécessaire. Méthode de lecture et compte rendu Analyse de la ligne médiane : hypophyse, bulbes et sillons olfactifs, jonction crâniocervicale ainsi que des voies optiques du fait de la fréquence des anomalies associées. Atrésie choanale b Scanner • type d’atrésie : osseuse, membraneuse ou mixte (épaisseur du vomer, déviation des massifs ptérygoïdiens), apprécier la taille du cavum, • évaluation de la hauteur de l’orifice choanal et de la situation du toit de l’ethmoïde, • recherche d’une malformation labyrinthique associée (syndrome CHARGE : Coloboma, Heart disease, choanal Atresia, Retardal development, Genital hypoplasia, Ear abnormalities). L’IRM n’est indiquée qu’en cas de syndrome CHARGE, pour rechercher des anomalies associées notamment de la ligne médiane (bulbes olfactifs, corps calleux…), mais aussi des nerfs crâniens (agénésie ou hypoplasie du VII ou du VIII en particulier). Sténose des orifices piriformes b Scanner • appréciation de la sténose, • recherche d’une incisive médiane unique, • apprécier la taille de la loge hypophysaire. L’IRM est indiquée du fait de l’association possible à des anomalies hypophysaires et de la ligne médiane plus généralement. Masse intranasale b Scanner • • • • • situer la lésion dans les fosses nasales par rapport aux courts moyen et inférieur, situer le toit de l’ethmoïde, la position et la forme de l’apophyse crista galli, taille du sac lacrymal et du canal lacrymonasal, vérifier la taille du foramen caecum, en cas de large défect de la base du crâne : reconstruction 3D éventuelle. b IRM • situer la lésion dans les fosses nasales par rapport aux cornets moyen et inférieur, • rechercher une extension vers l’endocrâne, • rechercher des malformations associées. Transmission de l’information Cf. fiche page 72. 677