professeur certifié LE SUPPORT FILMIQUE VALY, Gwenaëlle
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professeur certifié LE SUPPORT FILMIQUE VALY, Gwenaëlle
IUFM DE BOURGOGNE CONCOURS DE RECRUTEMENT : professeur certifié LE SUPPORT FILMIQUE VALY, Gwenaëlle ANGLAIS 2003 Directeur de mémoire : M. FAIVRE 9902609L SOMMAIRE INTRODUCTION……………………………………………………..………………….p. 4 I) TYPOLOGIE ………………………………………….………..……………..….…p. 6 • tableau : avantages / inconvénients des supports vidéo…...................p. 6 • la publicité……………………………………………………………………………….…p.6 • le documentaire………………………………………………..………….................p.7 • le bulletin d'information……………………………………………..…………..….p.7 • le cartoon……………………………………………………………………………........p.7 • le film………………………………………………………………………………………..p.8 - atouts - prises de vue - angles - montage - son - apprentissage II) LE SUPPORT FILMIQUE ET LES 4 COMPETENCESp.20 • la compréhension écrite………………………………………….………………p.20 • l'expression écrite……………………………………………………..…….……..p.23 • l'expression orale……………………………………………………………………p.26 • la compréhension orale………………………………..…………..…………….p.29 2 CONCLUSION……………………………………..…………………………………...p.35 BIBLIOGRAPHY………………………………………………………………………p.37 ANNEXE A : Fiche Module TRACKS…………………………….....p.39 (Comment utiliser un dictionnaire) ANNEXE B : Copies d'élèves de seconde ……………………….p.40 (traduction d'un extrait de Forrest Gump) ANNEXE C : Aide lexicale pour le dialogue semi guidép.42 3 INTRODUCTION Que l'on soit professeurs stagiaires ou bien certifiés depuis plusieurs années, il est malheureusement souvent navrant de constater l'apathie de nos élèves. Sommeil, motivation, intérêt pour la matière ou le thème étudiés ou problèmes personnels sont bien évidemment à l'ordre du jour, lorsque l'on s'intéresse aux motifs d'une telle torpeur. Cependant, il serait judicieux de ne pas s'arrêter là dans ce constat et de creuser plus avant les diverses raisons de ce manque d'intérêt. La remise en question des supports utilisés en classe de langues m'a paru être un bon point de départ. Dans les supports dits traditionnels, on peut tout d'abord citer le manuel scolaire ; nombreux sont ceux aux textes trop ambitieux et par conséquent peu exploitables pour le niveau de classe correspondant. Les documents y paraissent bien trop didactisés et la part de "communication réelle" y est très peu perçue, les directives d'exploitation du document en question étant trop fermes. Quant aux supports audio, rares sont ceux faisant preuve d'authenticité. Les discours reproduits le sont rarement : ils ont soit été remaniés par les éditeurs de manuels, soit pire encore, certains ont été créés de toute pièce pour justifier l'emploi de telle ou telle structure grammaticale. Nous terminerons sur le support iconographique qui est plus souvent utilisé comme prétexte à oraliser de l'anglais écrit que comme une véritable invitation à prendre la parole. Cette aide vers une communication réelle (généralement fondée sur des information gaps) et authentique (ce que serait 4 amené à y répondre tout anglophone) - chose que devrait pourtant représenter tout support – n'est pas l'objectif premier de ces divers documents. C'est pourquoi j'ai choisi de parler aujourd'hui du support filmique. Mon but est de prouver que ce support est le plus adapté et le plus motivant pour les apprenants. Une analyse théorique de l'utilisation d'un film en classe nous amènera à voir les nombreux atouts que possède celui-ci ; puis je reviendrai sur l'exploitation que j'en ai faite avec mes élèves, sans oublier de souligner toute autre possibilité d'utilisation qui aurait pu être effectuée. 5 I) TYPOLOGIE SUPPORT AVANTAGES INCONVENIENTS PUBLICITE court , humoristique pas toujours immédiatement compréhensible DOCUMENTAIR sustained English long, pas toujours motivant sujets réels et d'actualités facts and figures, problème du qualité de l'anglais son dans certains reportages E NEWS REPORT rendant la compréhension difficile CARTOON drôle, motivant, caricatural jeune public FILM motivant, son impeccable, long identification avec personnages, les anglais authentique L'"image mobile" peut revêtir différentes formes. Il est possible d'exploiter une publicité, un documentaire, un bulletin d'information ou même un dessin animé. Chacun possède différents atouts comme différents inconvénients ; nous allons voir comment le support filmique peut venir à bout de chacun de ces petits soucis. Analysons tout d'abord l'exploitation d'une publicité. Son avantage premier est bien évidemment sa brièveté, un spot publicitaire ne durant jamais plus de deux minutes. C'est un atout considérable si l'on considère que tout extrait vidéo ne devrait pas être supérieur à 5 minutes, ceci en vue d'une exploitation en classe et non d'une séance de cinéma. L'humour, qui se détache très souvent des spots publicitaires, aide à l'attrait des produits mis en valeur. 6 En effet, combien d'élèves sont capables de nommer des produits de consommation rien qu'en entendant un slogan ou en voyant seulement deux secondes des premières images de la publicité! Cependant, on peut y ajouter un bémol car la compréhension du message véhiculé par ces publicités n'est pas toujours immédiate, pas toujours très évidente, y compris après le visionnement intégral du spot. Ceci n'est pas le cas des documentaires. En effet, il est difficile de se méprendre sur leur thème ou objectif mais la longueur de leur projection tend à les rendre inutilisables en classe si l'on ne veut pas perdre l'auditoire. Il faut néanmoins souligner l'anglais quasi irréprochable que l'on y trouve (sustained English) mais ce point ne peut contre balancer la durée d'exploitation du support en question. Les bulletins d'information sont également une source sûre pour avoir accès à un anglais authentique. Le niveau y est soutenu et les sujets d'actualité favorisent généralement l'intérêt des élèves. On pourra néanmoins regretter les reportages où, pour montrer la réalité du terrain ou bien pour recueillir divers témoignages, l'image est privilégiée au détriment du son. La tendance à n'être que facts and figures est souvent la raison pour laquelle ces news reports ne sont pas les "supports vidéo favoris" des professeurs et des élèves car l'analyse qui s'ensuit court très souvent le risque de n'être que paraphrase. En ce qui concerne l'utilisation du cartoon, il faut bien avouer que son principal, voire son unique défaut, est d'être réservé à un jeune public ; on pourra objecter à cela que seuls certains élèves se trouvent "trop âgés" pour regarder un dessin animé ; or, tout dépendant du cartoon sélectionné : certains peuvent être difficilement abordables par un jeune public, compte tenu du type d'anglais employé ( cf. familier, accent prononcé…) ou des allusions sousjacentes que seul un public averti sera capable de discerner. Le dessin animé a bien sûr l'avantage d'être attractif, étant souvent humoristique, et les 7 personnages, par leurs rôles généralement caricaturaux, ont tendance à rendre le message véhiculé clair tout en restant divertissant. J'ai moi-même eu le privilège d'utiliser ce support lors de mon stage en pratique accompagnée dans l'établissement du Collège Jules Ferry avec les classes de 5e de Mme Guillon. L'intérêt et la motivation des élèves ont été pour ainsi dire immédiats : le silence s'est installé de lui-même dès le démarrage de la cassette vidéo, cédant par moments la place aux exclamations, interjections, rires… Tous les élèves avaient envie suite à la projection de s'exprimer sur ce qu'ils venaient de voir et ce malgré le peu de moyens langagiers dont ils disposaient, étant au début de leur formation en langues étrangères. L'image est porteuse de paroles et l' "image mobile" ne l'est que plus : la lecture de l'image étant plus rapide que celle d'un texte écrit, l'appropriation du sens est quasi-immédiate, ce qui ne peut que stimuler les élèves, les encourager à s'exprimer. Bien évidemment une classe de cinquième a tendance à prendre la parole "plus facilement et plus naturellement" qu'une classe de première par exemple, mais on ne pourra nier que quel que soit le niveau de classe envisagé, un support vidéo et plus particulièrement un film – y compris un court métrage comme un cartoon – déclenche un intérêt et une participation nettement supérieurs aux "supports classiques". La télévision fait partie du quotidien des élèves ; les adolescents vivent dans un monde où la communication s'établit souvent par l'image et l'enseignement ne peut pas ignorer cette réalité. Le support filmique revêt quant à lui plusieurs des avantages que nous venons de voir. L'anglais ne peut y être plus authentique ; en effet, il s'agira dans ce cas là de véritables dialogues, émis par des anglophones de toutes nationalités, ce qui ne peut que développer l'oreille des apprenants et relativiser ainsi la légitimité suprême du Queen's English. L'attrait des élèves pour le 7e art n'est évidemment plus à démontrer si l'on se réfère au nombre de cinémas existants et an nombre de projections ayant lieu chaque jour dans le monde 8 entier. Ce phénomène est dû selon moi à la possibilité d'identification avec les personnages qui se crée assez facilement chez le jeune public, sans oublier bien évidemment leur besoin d'évasion. L'utilisation d'un film en classe permet aux élèves d'avoir accès au monde extérieur, de se projeter par ce simple biais en dehors du milieu scolaire l'espace d'un instant, tout en développant leurs connaissances culturelles. L'image, dont l'attrait n'est plus à démontrer, tend à une compréhension quasi immédiate de l'extrait : les personnages n'ont pas toujours besoin de parler pour s'exprimer (cf. expression du visage, regard…). C'est là qu'entrent en jeu également tous les mouvements de caméra, sans oublier l'importance de la bande sonore. En effet, étudier un film ne signifie pas regarder passivement l'écran : le cinéma dispose d'un langage bien particulier ; chaque plan, chaque angle de caméra, et en fait chaque détail a une signification propre. Il revient donc au professeur d'initier ses élèves à ce nouveau langage, l'objectif final étant bien sûr de les amener à analyser par eux-mêmes d'autres œuvres cinématographiques ; ils ne regarderont "plus jamais" un film de la même manière grâce à cette initiation. Cela ne doit évidemment pas signifier qu'ils ne doivent plus regarder un film "pour le plaisir", pour se divertir. Le fait d'être capable d'analyser et donc de comprendre beaucoup plus de choses sur l' œuvre en elle-même n'altère en aucun cas le plaisir que procure celle-ci. Au contraire, le fait de comprendre la fonction des différents angles de caméra, par exemple, peut aider les élèves à mieux cerner la vision du réalisateur, en d'autres mots d'avoir immédiatement accès au message ainsi véhiculé. 1Un plan d'ensemble (extreme long shot) embrasse la totalité d'un paysage ou d'un décor, dans lequel peuvent être intégrés des personnages. Un 1 THE TEACHER'S SURVIVAL KIT (Tome 4 l'image fixe, l'image mobile : apprentissage et évaluation) Josiane HAMONET – BABONNEAU L'Ecole des lettres second cycle (1998 – 1999, n°9) 9 plan de demi-ensemble (long shot) présente les personnages dans leur environnement et avantage les personnages par rapport au décor dans lequel il les situe. Le plan moyen (full shot) présente le personnage en pied, c'est-àdire qu'il cadre le personnage dans toute sa hauteur et l'avantage ainsi nettement par rapport au décor. Le plan américain (medium shot) cadre seulement une partie d'un ou souvent de deux personnages en coupant généralement au-dessus du genou. Le plan rapproché (close shot) isole un personnage cadré en buste. Quant au gros plan (extreme close up), comme son nom l'indique, il s'agit d'un plan très rapproché grossissant un détail (visage seul ou yeux par exemple) . L'échelle de plan peut varier à l'intérieur d'un même plan grâce au panoramique ou au travelling. Si la caméra filme sans bouger cela s'appelle un plan fixe (static shot) mais lorsque la caméra toute entière se déplace, il y a travelling. Il peut être avant ou arrière, horizontal ou vertical : s'il est horizontal, la caméra suit un déplacement auquel elle demeure parallèle, donc on accompagne le personnage dans ses déplacements ; si le travelling est vertical, c'est que la caméra filme une scène dans un ascenseur par exemple et dans ce cas, on ne quitte pas le personnage filmé, à l'instar d'un voyeur. Si la caméra demeure fixe, mais que l'opérateur la fait pivoter sur son axe, il y a panoramique (PAN), qui peut être horizontal ou vertical : s'il est horizontal, la caméra balaye la scène ; un mouvement panoramique vers la droite complète ou confirme ce que l'on sait déjà ; un mouvement vers la gauche apporte souvent de nouvelles informations, créant un effet de surprise ; maintenant si le panoramique est vertical, cela signifie que la caméra pivote doucement vers le haut ou vers le bas, mettant l'accent sur les aspirations du sujet filmé ou sur sa tendance dépressive par exemple. 10 Les angles de prise de vues ont également leur importance. Ils dépendent de la position de la caméra. La caméra peut être positionnée à la hauteur de la partie supérieure du corps du personnage ; c'est l'angle plat : le spectateur est sur un plan d'égalité avec le personnage, il observe et se sent impliqué. La caméra peut être en position haute par rapport à la scène filmée ; on parle alors de plongée (high angle shot) : cet angle de prise de vue écrase le sujet, donne l'impression de solitude, de faiblesse, d'insignifiance, de défaite… 11 La caméra peut également être en position basse par rapport à la scène filmée ; c'est ce que l'on appelle une contre-plongée (low angle shot ) 12 celui qui regarde se sent intimidé car le sujet apparaît comme un personnage fort et dominateur, un vainqueur. La caméra peut aussi être positionnée au niveau de l' œil ; c'est un point de vue très subjectif et celui qui regarde se sent étroitement impliqué. Le montage est l'opération technique qui consiste à coller des plans bout à bout. Il organise le récit et en commande l'ordre, le rythme et le sens. Le montage chronologique présente l'action dans l'ordre de son déroulement. Le montage parallèle juxtapose des actions éloignées dans le temps ou l'espace. Le montage alterné juxtapose des actons simultanées. L'analepse ou le flash-back est un "retour en arrière". La prolepse est, à l'inverse de l'analepse, l'annonce d'un événement ultérieur. L'ellipse fait passer instantanément d'un point du temps à un autre, sans faire mention des événements, généralement attendus, qui se sont déroulés durant la période ainsi omise, mais laissant le spectateur les imaginer ou s'interroger sur eux. Si l'impacte visuel l'emporte généralement sur les informations sonores, il est néanmoins vrai que l'image est souvent définie par le son. Image et son sont indissociables : ils peuvent se renforcer ou se contredire selon l'effet attendu mais ils ont généralement le même rythme. On peut classer les sons en trois catégories : les éléments verbaux (paroles), les bruits et la musique. Les éléments verbaux sont bien sûr indissociables de la narration ; ce sont les voix "in" (dialogues, monologues…) et les voix "off" (voix du ou des narrateurs). La voix "off" (voice over) peut intervenir pour donner du sens aux images, pour influencer l'attitude du spectateur, d'où l'intérêt de le démontrer aux élèves. Les bruits sont souvent rajoutés après le tournage, tels les bruits de la ville, bruits de conversation… Ils rendent la scène plus réelle ; mais le silence peut également être présent pour ajouter à l'atmosphère tendue, pleine de suspense… La musique est souvent liée à l'action, aux personnages…tel un leitmotiv ; elle peut être dramatique, 13 romantique…Elle renforce le message visuel, l'annonce ou parfois le contredit pour mieux surprendre le spectateur…Elle peut être liée à une scène ou elle peut établir une continuité entre deux scènes. La musique est une espèce de code social, national. Notre éducation nous a appris à associer des registres musicaux à des situations, des sensations, des sentiments. Nous sommes conditionnés et nous réagissons spontanément aux stimuli. Les procédés cinématographiques ont donc bien un langage à part entière que tout enseignant se doit d'exposer à ses apprenants pour en faire des spectateurs avertis. Il se doit de les amener à réfléchir à ce qu'ils voient, à analyser le monde qui les entoure ; cela fait parti des objectifs également fixés par les Bulletins Officiels de l'Education Nationale : 2le "rôle [de tout établissement scolaire est celui] d'insertion et de cohésion sociale. Cette mission de socialisation va de pair avec […] sa mission naturelle qui est d'instruire. L'apprentissage d'une langue étrangère […] donne accès à d'autres usages, à d'autres modes de pensée, à d'autres valeurs." Je me suis aidée des feuilles d'exercices de l'ouvrage The Teacher's Survival Kit durant une heure de module pour leur faire découvrir ce langage ; ils devaient dans un premier temps remettre les prises de vue dans un ordre logique, tel un film, puis j'ai tâché de leur faire ressentir la différence entre les plans c'est-à-dire le jeu de l'objectif, de la lentille et la position de la caméra. 2 Programmes de la classe de 6e, Ministère de L'Education Nationale (décembre 1995) 14 15 L'exercice suivant consistait à mettre un nom sur les différentes prises de vue mais surtout à comprendre pourquoi le réalisateur les avait choisies, quel était le message véhiculé, que devaient comprendre ou ressentir les spectateurs. Ce dernier point a été le plus difficile à cerner pour eux et pourtant, tous m'ont dit posséder un poste de télévision et aller régulièrement au cinéma. Comme quoi cet exercice leur était nécessaire! Une fois les procédés compris, certains élèves ont fait part de leur analyse d'autres films et nous nous sommes penchés plus précisément sur l'approche du réalisateur en imaginant quelle aurait pu, et même aurait dû, être la prise de vue suivant l'extreme close up du joueur de pétanque (en l'occurrence un gros plan sur le cochonnet ou la boule de pétanque à extraire du terrain). Pour finir, ils devaient retrouver les noms des mouvements de caméra ; cet exercice était également important car nous avons ainsi pu souligner les différences de point de vue entre Européens et Américains : en effet, après avoir revu l'analyse d'une image (qui renvoie à l'avenir, à l'espoir, à la nouveauté vers la droite, tandis que la gauche fait référence au passé, aux regrets, ou au déjà connu), nous avons mis en parallèle la vision américaine, consistant à inverser ce principe : l'avenir pour eux se trouvant vers la gauche du cadre (de l'écran) car la conquête de leur territoire s'est effectuée par l'ouest. Ces différences reflètent bien la culture américaine et tout enseignant se doit de faire découvrir les autres modes de fonctionnement, les autres façons de penser propres à chaque pays. De plus, le cinéma américain étant si omniprésent en France, il me paraissait naturel, voire obligatoire, d'enseigner ces principes à mes élèves. 16 17 18 19 II) EXPLOITATION Mais il nous faut également démontrer en quoi le support filmique est le plus adapté des supports exploitables en classe de langues. Après les multiples avantages dont je viens de parler, l'argument le plus probant me semble être que le support filmique est le seul support qui prenne en compte les quatre compétences : compréhension orale, expression orale, compréhension écrite et expression écrite. Il est difficile au premier abord de se dire qu'un film va permettre de développer la compétence de compréhension écrite ainsi que celle d'expression écrite. Pourtant, ces divers éléments sont tout à fait compatibles. Très souvent les films ont pris leur inspiration, ou sont même entièrement adaptés, d'un roman, d'une nouvelle…On peut citer la récente adaptation par Chris Columbus des volumes de Harry Potter écrit par J.K. Rowling ou encore Bridget Jones's Diary rédigé par Helen Fielding et adapté par Sharon Maguire. L'inverse s'est également produit comme la rédaction des épisodes I, II, III et VII de Star Wars après la réalisation des films par George Lucas. En ce qui me concerne, j'ai utilisé le roman The Horse Whisperer de Nicholas Evans en tant qu'introduction au thème de la relation entre l'homme et l'animal, puis j'ai exploité l'adaptation filmique qu'en avait faite Robert Redford pour développer ce thème. La compréhension écrite de l'extrait s'est faite en plusieurs étapes. Tout d'abord, en homework les élèves devaient identifier le document (skimming) puis pour en faciliter la compréhension et la future exploitation, ils devaient résoudre un exercice fondé sur une liste de définitions dont ils devaient retrouver les termes correspondants, extraits du texte - ceci bien évidemment en vue d'éliminer toute incompréhension lexicale. 20 L'exploitation en classe du document visait à mettre en évidence les diverses relations existant entre les deux principaux protagonistes, relations révélées par le point de vue du narrateur (description psychologique du cheval…).L'importance et la spécificité d'un document écrit n'ont donc pas été négligées au profit d'une future exploitation filmique. L'étude de cet extrait de roman a bien évidemment permis d'introduire le film en familiarisant les élèves au préalable avec les personnages mais surtout il a multiplié l'attrait des élèves quant à l'intrigue. C'est dans un silence quasi-religieux que la bande vidéo a débutée, les élèves étant impatients de mettre des visages sur les noms étudiés dans l'extrait du roman. The Horse Whisperer In a snow-covered morning in upstate New York, a thirteen-year-old girl riding her horse is hit by a 40-ton truck. Though horribly injured, both Grace Maclean and her horse Pilgrim survive. But the impact on their lives is devastating. *** And now at last Tom Booker understood what he’d been seeing all this time in Pilgrim’s eyes. It was a total breakdown. The animal’s confidence, in himself and all around him, had been shattered. Those he had loved and trusted had betrayed him. […] 21 Maybe Pilgrim even blamed himself for what happened. For why should humans think they had a monopoly on guilt? So often Tom had seen horses protect their riders, children especially, from the dangers that inexperience led them into. Pilgrim had let Grace down. And when he’d tried to protect her from the truck, all he’d gotten in return was pain and punishment. […] Tom wanted so very much to help him. He wanted it for the horse itself and for the girl. […] From The Horse Whisperer, Nicholas Evans, 1995 HOMEWORK : [Make a sentence!] •Type of document: •Who? •What is it about? (One or two sentences) •Vocabulary Find in the excerpt the word or expression corresponding to these definitions: You become so depressed that you are unable to cope with your life. You use ......... to introduce and emphasize a fact which makes another part of the sentence rather surprising. To go towards a place. You feel responsible for something. The fact that you have done something wrong or have broken a law Trust in someone. Break into a lot of small pieces. Located far away from the city center You behave badly towards people who trust you. Damaged in some part of the body. L'expression écrite a également été requise. Il paraissait tout à fait opportun d'interroger les élèves sur leurs liens avec leur animal domestique. L'intitulé était le suivant: Do you have a pet and how important is it for you? If 22 not, would you like to have one? Why or why not? Cela les amènerait à comprendre plus aisément la réaction de la petite Grace face à son cheval blessé. L'étude d'un film peut donc parfaitement inclure les compétences de compréhension et d'expression de l'écrit. Certains rétorqueront à l'encontre de ce constat que l'apport d'un autre support est nécessaire pour accomplir cette tâche et qu'en cela un film n'est donc pas "complet" dans ses fonctions ou qu'il a obligatoirement besoin d'être assisté. Or ceci serait sans mentionner la présence du script. Toute réalisation de projet filmique repose en premier lieu sur l'écriture d'un script. Il est donc également possible d'analyser ce document et de faire ainsi appel à la compétence de compréhension écrite. J'ai étudié un extrait du script du film Forrest Gump avec des élèves de seconde. Après avoir plusieurs fois visionné et commenté un court passage sans la bande sonore, les élèves ont eu à compléter le script de l'extrait avec la bande son cette fois-ci, puis à en formuler une traduction, mise ensuite en parallèle avec la version française du film. Ce travail avait bien évidemment pour but de leur faire ressentir l'importance de chaque mot ou expression, tout en les mettant face au problème ardu de la traduction. Fill in the gaps while listening to the tape One day it started raining, and it didn't quit for four months. We been through every kind of rain there is. Little bitty stingin' rain... ... and big ol' fat rain. Rain that flew in sideways. And sometimes rain even seemed to come straight up from underneath. Shoot, it even rained at night. Bubba: Hey Forrest... Forrest: Hey Bubba... Bubba: I'm gonna lean up against you, you just lean right back against me. This way, we don't have to sleep with our heads in the mud. 23 Pour mener à bien ce projet de traduction, je devais bien évidemment les guider ; tout d'abord, nous avons réfléchi ensemble sur les points importants d'une traduction : ils ont parlé en premier lieu du sujet, du verbe, du temps…, puis naturellement (sans aucune remarque de ma part) ils en sont arrivés au sens de la phrase : "il faut que ça veuille dire quelque chose, madame, mais surtout que ça veuille dire la même chose qu'en anglais". Ils venaient de mettre le doigt sur la principale difficulté de la traduction. Je leur ai donc donné le même conseil que l'on m'a enseigné : "à la fin d'une version, allez lire votre traduction à votre grand-mère par exemple et c'est elle qui vous dira si votre traduction est correcte ou non". En d'autres mots, il faut qu'une personne n'ayant pas vu l'extrait que vous avez étudié en classe soit capable de comprendre parfaitement ce dont il s'agit. Vouloir rendre une traduction exacte pour chaque terme anglais est une bonne intention mais il faut que cela veuille également dire quelque chose en français, d'où le test d'une lecture du passage en question à une personne extérieure au projet. Cela m'a ensuite permis de leur donner quelques conseils afin d'éviter certains pièges bien connus de la traduction. J'ai écrit plusieurs phrases au tableau, aussi bien des phrases en français qu'en anglais, et je leur ai laissé quelques minutes de réflexion. Ils ont mis leur chapeau sur la tête. They put their hats on their heads. Il a traversé la rue. (sous-entendu sur un passage pour piéton) He walked across the street. He gave his hat a brush. Il donna un coup de brosse à son chapeau. He took a look around before opening the door. avant d'ouvrir la porte. 24 Il regarda autour de lui Il était étrange de voir que le simple fait de les avoir prévenus qu'il y aurait un piège à résoudre dans chaque phrase les a conduit à inventer des problèmes là où il n'y en avait pas (cf. le temps du verbe…). Mais d'un point de vue général, ils ont bien réussi à comprendre les quelques changements à effectuer ; ils se sont même souvenus de la leçon que nous avions étudiée en modules, qui portait sur les différentes manières de traduire le "on" en anglais. Les élèves se sont extrêmement bien comportés face à cette tâche de traduction [voir Annexe B]. Ils avaient des dictionnaires à disposition (bilingue et unilingue) et devaient travailler en pair work. J'ai profité de ce travail pour rappeler en quoi consistait un 3dictionnaire et comment l'utiliser efficacement lors d'une traduction comme celle-ci (ce rappel s'est révélé être pour certains d'entre eux un réel apprentissage!) D’une manière générale, c'est avec entrain que les élèves se sont essayés à la traduction et bon nombre d'entre eux m'ont avoué qu'à l'avenir ils auraient recours au dictionnaire avec un peu moins de réticence. Par la suite, ce type d'exercices pourra peut-être les conduire à s'interroger sur les différents films qu'ils seront amenés à regarder, aussi bien chez eux que dans le milieu scolaire. Le monde de la Version Originale leur est ouvert ; on peut ainsi espérer que certains aient envie un jour d'assister à une séance de cinéma en V.O. ou de regarder quelques films en version sous-titrée. Le sous-titrage peut également faire l'objet d'une étude en classe ; les élèves pourraient être amenés à rédiger eux-mêmes cette version ou encore, il serait possible en supprimant la bande sonore de leur faire produire les dialogues des comédiens, en se basant sur l'expression du visage des comédiens, les moments où ils ouvrent la bouche (d'où il faut un discours de temps de temps pour tel personnage…) ; mais je pense que cela serait plutôt réservé pour un niveau de terminale ou celui d'une classe européenne. De là, une phase 3 Voir Annexe A, FICHE MODULE TRACKS SECONDE, HACHETTE 25 pluridisciplinaire pourrait même se construire autour de ce projet (activité théâtrale avec le professeur de français, traduction du même extrait dans d'autres langues…) Le support filmique présente bien des atouts si l'on veut bien se donner le temps de l'exploiter. L'extrait de The Horse Whisperer que j'ai choisi d'étudier avec ma classe de seconde a été exploité pendant plus de deux semaines. Cependant, il ne faut pas passer plus de temps que nécessaire sur un extrait, d'une part parce que ce serait tenter de décortiquer une ou plusieurs scènes qui ne sont qu'un court instant du film, et par conséquent l'étude exhaustive en serait injustifiée, et d'autre part car les élèves seraient lassés très rapidement, ce qui ferait que l'attrait premier du film (à savoir le plaisir de découvrir une histoire, un autre monde que le sien) n'aurait plus lieu d'être. Il faut savoir qu'un film n'a pas besoin nécessairement d'être étudié dans son intégralité ; en effet, 5 minutes de visionnement sont suffisantes pour occuper une séance de 50 minutes. Le tout est bien entendu de choisir l'extrait étudié avec soin. La séquence que j'ai relevée est celle où la jeune Grace vient rendre visite pour la première fois à son cheval Pilgrim depuis leur accident avec un camion. Cette séquence repose sur une phase préalable de description, puis d'analyse de la scène mais également d'anticipation. Etant donné que l'extrait du roman de Nicholas Evans était fondé sur l'analyse psychologique du cheval que faisait le Horse Whisperer, les élèves se sont attachés à cet animal puisqu'ils ont pu entrer dans sa peau, partager ses pensées... C'est donc avec impatience qu'ils attendent de le voir, lui mais aussi sa jeune maîtresse. Certains élèves n'attendent qu'une seule chose : voir le museau ravagé du cheval. Cela fait également partie des choses que doit anticiper un professeur ; toutes scènes, photographies, ou paroles susceptibles de choquer les élèves doivent évidemment être retirées. C'est le rôle de l'enseignant que de sélectionner les supports que les apprenants sont amenés à regarder. Il va de soi 26 que l'on doit agir en fonction de leur âge et ne pas dramatiser les choses car confronter les élèves à la réalité n'est pas forcément une mauvaise chose, au contraire, et il faut rappeler que l'image bien souvent, dérange, ou provoque et ainsi incite à la prise de parole. L'image encourage les apprenants à réagir, à participer et à communiquer, il ne faut donc pas avoir systématiquement recours à la censure. Pour ma part, je n'ai pas retiré la séquence où l'on voit la tête de Pilgrim car ce n'était pas alarmant, mais surtout car c'était nécessaire à la suite de l'exploitation filmique. Par contre, je me suis réservée le droit de ne pas leur montrer la scène de l'accident, d'une part car elle était déjà mentionnée dans l'introduction au roman et d'autre part car je savais qu'elle pouvait être choquante pour certains élèves ; pour motiver les apprenants, le professeur doit tenir compte des goûts et du vécu des élèves, or je sais que plusieurs de mes élèves sont passionnés par l'équitation et que d'autres possèdent également une monture. J'ai donc préféré éviter tout risque de tension au sein de ma classe. A ma décharge, je me permets de signaler que ce film étant en vente libre depuis plusieurs années il est facile aux élèves de se le procurer s'ils désirent le visionner dans son intégralité. Le choix de ma séquence est logiquement centré sur l'attente des élèves face à l'histoire en elle-même, cela étant dû à l'extrait du roman étudié auparavant. Le suspense a une part importante dans l'intérêt des élèves pour l' œuvre et c'est ce qui sera le plus porteur de parole. Tout d'abord, une description de la situation (lieu, personnages, discussions…) s'impose, puis vient le moment de l'anticipation où les élèves doivent donner leur opinion quant à la suite de la séquence. Cette phase permet, entre autre au professeur, d'introduire la notion de probabilité qui n'est pas toujours évidente pour les élèves. Ils vont apprendre à justifier leur choix et leurs idées, à s'imposer face aux hypothèses de leurs autres camarades, c'est-à- 27 dire à donner leur opinion : c'est ce que l'on appelle "communication réelle" ; l'enseignant se contente d'être là et de leur apporter les aides lexicales si besoin est, mais surtout il ne doit pas s’ériger en juge. Les élèves sont libres d'exprimer leurs idées, ils ne doivent pas automatiquement se référer au professeur pour savoir si leur opinion est juste ou non, ce qui compte avant tout c'est qu'ils communiquent. C'est à la fin de ce débat qu'il convient de montrer aux apprenants les diverses techniques cinématographiques qui les aideront à justifier de leurs propos, impressions… Dans l'extrait en question, les élèves ressentaient bien que l'atmosphère était tendue mais ils n'arrivaient pas à le justifier. C'est par le biais du jeu des lumières et par le cadrage qu'ils ont fini par comprendre qu'un lourd secret allait être révélé et que plusieurs personnes étaient impliquées dans le mensonge. La scène débute par une journée pluvieuse ; Grace et ses parents arrivent au ranch du vétérinaire pour voir Pilgrim. Ils entrent immédiatement dans un endroit sombre et humide et à cet instant le vétérinaire mentionne que Pilgrim se trouve dans un box situé tout au fond du bâtiment. S’ensuit tout un jeu de close up qui va dévoiler la situation sans qu'aucun mot ne soit prononcé. Si certains élèves avaient pu se sentir désavantagés en entendant un accent américain authentique, ce ne pouvait être le cas à cet instant. Le regard baissé du père et celui plein de honte de la mère révèlent haut et fort qu'aucun des deux n'a dit la vérité à sa fille au sujet de l'état de son cheval ; on s'attend donc à ce que la confrontation entre la jeune fille et sa monture soit des plus palpitantes. Il n'a pas été facile de contenir les élèves pendant deux longues séances tant ils désiraient voir la suite du film! Les commentaires qu'ils avaient à faire, après le visionnement de ce passage tant attendu, sont allés bon train et c'est avec beaucoup d'enthousiasme que les élèves ont imaginé la suite du film. L'extreme close up sur les yeux de 28 Kristin Scott Thomas (la mère) lors de la décision finale sur le sort de Pilgrim les a conforté dans leur choix de garder le cheval en vie et de le soigner. L'extrait qui a suivi portait sur l'historique du Horse Whisperer. Kristin S. Thomas effectue des recherches pour trouver une solution au problème de Pilgrim et de sa petite fille ; c'est au moyen de livres et de l'Internet qu'elle trouve les informations désirées et à ce moment elle se met à lire les divers articles en question. J'ai choisi d'étudier ce passage en vue d'une compréhension orale. L'anglais de l'actrice, qui pourtant est britannique, est ici parfait. La prononciation est claire, elle lit à une vitesse normale et les images mises en parallèle illustrent bien ses propos. Tous les éléments sont réunis pour favoriser la compréhension de l'extrait et ainsi guider les élèves dans leur tâche. J'ai décidé d'effectuer deux écoutes à partir du film, de façon à ce qu'ils puissent associer les mots (ou pour certains, les sons) entendus aux images visionnées, puis j'ai repassé l'extrait sur une cassette audio dans le but de les faire se concentrer uniquement sur les mots qu'ils entendaient et non plus sur les images, de manière à éviter d'entendre au moment de la mise en commun des mots ou expressions n'ayant jamais existé dans le script d'origine mais dont la signification transparaissait dans les scènes tournées. Lors d'un travail de compréhension orale comme celui-ci, il est important de choisir avec attention les termes que l'on va supprimer car il ne s'agit pas de piéger les élèves ou de retirer simplement les mots au hasard, il faut avant d'y engager les élèves avoir un objectif précis : dans quel but vais-je leur demander de décrypter ce passage? Seront-ils capables d'effectuer cet exercice en autonomie ou vais-je devoir les guider?…Tant de questions qu'il faut impérativement se poser! 29 Pour ma part, il m'est arrivé de retirer tous les termes exprimant la probabilité dans un dialogue de façon à les amener à s'interroger sur la modalité - vaste problème qui m'avait été demandé d'être éclairci par une élève. En ce qui concerne l'extrait de The Horse Whisperer, mon choix s'était effectué en fonction du lexique qui avait été étudié en classe et dont je voulais m'assurer de l'acquisition (évaluation formative ⇒ pas noté) mais également en fonction de mots faisant partie de leur vocabulaire actif mais dont la prononciation bien trop francisée méritait d'être améliorée. Fill in the gaps: A million years …………….., they *grazed the ……., ……………………. living by ……… only they ……………. .They first …………………...…… man as the hunted knows ………………. .For long before he ………....…. for his *labours, he …………………meat. The ………………………….... would …………………….. .For the ….. he had struck into their ……..…. was ………….to be dislodged. Since …..Neolithic………… when a ....…… ……………….*haltered, there were those among men………………….... They………………. into the creatures’……. and soothe the wounds .....… ……………….., the ……….. *uttered …………………troubled ears ; …………………………………………………. . graze→ → paître labour→ → travail haltered→ → harnaché utter→ →prononcer Il aurait été judicieux à ce stade de l'exploitation de ne pas s'arrêter là et de leur faire apprendre ce passage par coeur, tel un poème. L'évaluation, qui aurait suivi aurait ainsi pris en compte le ton et la prononciation… Je me suis arrêtée trop tôt ici, j'aurai pu insister sur la prononciation, revoir la phonétique en parallèle et ensuite interroger les élèves volontaires par exemple ; bon 30 nombre de timides, qu'il faut régulièrement relancer en classe, auraient peutêtre pris la parole plus facilement, et étant donné que je voulais approfondir la prononciation de leur vocabulaire actif, ça n'aurait pu être qu'un atout supplémentaire. Cette classe de seconde aurait sûrement mieux réagi à ce type d'exercice que ma classe de première littéraire spécialité anglais. En effet, j'ai tenté, peutêtre maladroitement, de faire apprendre une tirade de Shakespeare à mes quatorze élèves de première. Sous le thème directeur de l'amour, après un document iconographique et une chanson des Beatles, les élèves avaient visionné un extrait du film Shakespeare in Love réalisé par John Madden ; un résumé du début de la pièce de Shakespeare avait été effectué par le groupe classe en amont, la suite et fin de l' œuvre étant le moment choisi dans notre extrait filmique. Le script de la création par le jeune William Shakespeare de la fin de sa pièce a été étudié en premier lieu sous forme de compréhension orale. Vint en parallèle la célèbre tirade de Juliette du haut de son balcon tandis que Roméo l'épie en contrebas. Cette tirade, extraite du film Romeo and Juliet réalisé par Franco Zeffirelli, a d'abord été reconstituée sous forme de puzzle ; puis, les élèves ont retranscrit ce monologue en anglais moderne et finalement, ils ont eu à l'analyser et à le commenter. Une fois le passage à l'écrit bien explicité, il a fallu l'étudier également à l'oral. J'ai donc enregistré l'extrait du film sur une cassette audio et je leur ai fait écouter le passage plusieurs fois, puis répéter ligne par ligne, indiquant la phonétique quand le besoin s'en faisait ressentir. Une répétition en pair work a ensuite été mise en place durant une vingtaine de minutes, les élèves devant se corriger mutuellement. Cette phase de pair work s'est très bien déroulée mais quand les élèves sont venus jouer cette tirade une semaine après, ils étaient tétanisés! Timidité de jouer devant leurs camarades, difficulté du registre, ou que sais-je encore, peuvent en être la cause. Je pencherais plutôt pour le complexe de l'adolescent 31 qui n'aime pas se faire remarquer, se mettre en valeur et essaie désespérément de se fondre dans la masse. Mais peut-être ai-je également commis une erreur dans la mise en place de cet exercice : j'aurai peut-être dû leur donner plus de temps pour se préparer ou bien proposer aux timides d'aller s'enregistrer dans le couloir, mais cela n'aurait pas été très juste pour les autres étant donné que je évaluais également leur prestation d'acteur. La remise en cause d'un professeur doit peut-être être éternelle, je ne sais pas mais j'avoue que je me pose toujours des questions sur l'échec de cette tâche. En ce qui concerne l'expression orale, j'ai également mis en place avec ma classe de seconde un dialogue semi guidé concernant un extrait de Forrest Gump. Dans la séquence que nous avions visionnée durant les séances précédentes, Forrest se trouvait au Vietnam sous de pénibles conditions climatiques et à la nuit tombée il se reposait près de son ami Bubba. Il paraissait naturel à cet instant de produire une conversation entre ces deux personnages puisque c'était effectivement le cas dans le film (on se trouvait toujours dans la séance où l'extrait était visionné sans la bande son) . J'ai donc distribué aux élèves un dialogue semi guidé qu'ils devaient compléter avec des consignes bien précises, qui étaient d'employer des gapfillers, donc de bien rester dans un style oral, et bien évidemment de suivre les indications fournies. L'aide lexicale dont ils disposaient leur avait été fournie en début d'heure mais également durant les séances précédentes [voir Annexe C]. C'est durant une heure de module qu'ils ont travaillé en pair work sur ce projet, ayant pour exigences supplémentaires de faire attention à leur prestation d'acteur (mettre le ton, positionnement…), de connaître leurs répliques par c œur, sachant que la prestation des deux élèves fournirait une seule et unique note (dans le but de leur faire comprendre l'objectif d'un pair work). 32 Forrest Bubba Parle du temps Renchéris Plains toi des conditions de vie Evoque ta maison, ta famille Imagine toi en Alabama faisant... Ce que tu ferais si tu ne t’étais pas engagé Exprime un souhait Respect des consignes Dialogue minimum requis 012 Apport personnel Vocabulaire et expressions idiomatiques 01234 Interprétation Conviction et qualités d’acteur 012345 Phonologie Accent, intonation et ton 012345 Correction morphosyntaxique Grammaire et syntaxe 01234 33 Cette heure de module s'est dans l'ensemble très bien déroulée, les élèves ayant apprécié le fait d'avoir à juger eux-mêmes leurs camarades et d'être ainsi "pour une fois" maîtres de l'évaluation. Leur notation correspondait généralement à celle que j'aurai moi-même attribuée, ce qui tend bien à prouver que responsabiliser les apprenants dans leur travail ne peut être que positif. 34 CONCLUSION Le support filmique possède de nombreux atouts qu'un professeur de langues se doit d'exploiter. La base même d'un film, c'est-à-dire l'image, provoque automatiquement une réaction chez les apprenants et par conséquent leur donne envie de communiquer. L'image est porteuse d'implicite et est également polysémique, ce qui permet la confrontation de diverses interprétations et argumentations. C'est donc un moyen infaillible pour amener les élèves à communiquer librement. Pourquoi alors préférer un film à un document iconographique ? Tout simplement car les atouts du support filmique ne s'arrêtent pas là. En plus de l'image, le son vient apporter un complément ; les élèves sont face à de l'anglais authentique et à un discours qui a du sens, qui se veut vrai puisque racontant une histoire – ce n'est pas un prétexte à une étude de telle ou telle structure grammaticale. La télévision fait partie du quotidien des élèves, donc l'apprentissage du langage cinématographique et de la version originale ne peut les laisser indifférents. Cependant, il ne faut pas confondre séance de cinéma et séance de travail en classe. Le but de l'exploitation de ce support est avant tout d'instruire les élèves, de les amener à communiquer, de leur faire découvrir d'autres mondes et façons de penser, de les aider à devenir autonome et à réfléchir par eux-mêmes. Le support filmique est un document authentique, porteur de connaissances, de concret, de vécu ; c'est un témoignage culturel et artistique. L'enseignant peut ainsi varier les thèmes, les approches et les activités pour aider les élèves à mieux connaître une culture. Mais il doit mettre en garde les 35 élèves quant à la subjectivité de ce témoignage (cf. le temps de la narration, l'idéologie de l'artiste, le choix des plans, de la musique, des dialogues…). C'est pourquoi il est si important de leur apprendre à décoder le langage cinématographique. Je pense sincèrement que le support filmique apporte beaucoup en comparaison des supports dits traditionnels, qu'il est un véritable atout d'une part pour l'enseignant car il permet de mettre en place les quatre compétences et d'autre part pour les apprenants car ils sont en situation réelle de communication, principalement parce qu'ils sont motivés par ce qu'ils font, par ce qu'ils voient et entendent et donc parce qu'ils éprouvent naturellement l'envie de parler. 36 BIBLIOGRAPHY 1. THE TEACHER' S SURVIVAL KIT (Tome 4 l'image fixe, l'image mobile : apprentissage et évaluation), Josiane HAMONET – BABONNEAU 2. L'Ecole des lettres second cycle (1998 – 1999, n°9) 3. L'ECOLE DES LETTRES I 51996 – 1997, n° 1°) 4. L'ANGLAIS EN V.O. (première), Jean Autret et Jean-Pierre Cheron [Bordas] 5. LES MODULES NATHAN (Fichier 3), F. Faivre, C. Garner-Plouvier et J. Marcelin [Nathan] 6. TRACKS (seconde), B. Lallement, J. Kelly, N. Pierret, M.-T. Thiery [Hachette] 7. THE HORSE WHISPERER, Nicholas Evans 8. ENGLISH IN THE SHOT, J.-L. Durpaire [CRDP de Poitou-Charentes] 9. LEARNING ENGLISH WITH CARTOONS, E. Gaspari [CRDP Montpellier] 10. A STUDY OF ADAPTATION THROUGH THE WORKS OF JOHN STEINBECK, Delphine Millot [Université de Bourgogne] 37 LE SUPPORT FILMIQUE RESUME : Ce mémoire a pour but d'expliquer comment et pourquoi utiliser un film en cours d'anglais. Il démontre les nombreux atouts que possède ce support, comment utiliser par son biais les quatre compétences et il reprend les différentes techniques du langage cinématographique. MOTS CLES : • FILM • LANGUES • CINEMATOGRAPHIQUE Etablissement en responsabilité : Lycée du Clos Maire (BEAUNE) Classes prises en charge : seconde générale (option SES) première littéraire (option LVR) 38 ANNEXES 39 ANNEXE A 40 ANNEXE B 41 42 ANNEXE C FORREST GUMP temperate / temperature / therefore / in addition / tropical / wet / sunny / climate / season / pleasant / hard / dry / steamy / freezing / from top to toe / humid / damp / equatorial / while / warmth / local conditions / misty / drenched to the skin / all day long / so much / it's raining cats and dogs / be never ending / whereas / again / up to / although / cool / fresh / rainy / monsoon / frosty / from...to / keep raining / wet through / that's why / moreover / and what's more/ hot / cold / as if / dense forest / savannah /mangrove swamps / heavy / rice paddies OUTSIDE IN THE JUNGLE Thanks to our trip in.................., we discovered that this country lay in the .............zone. More precisely, it means that .............................can vary from........... winters in the far northern hills to the equatorial .....................of the Mekong Delta in the South. The wet ...........can last .........May ....November in the southern part, ..........it would be the ...... one in the North. It's what they call the........................ FIRST DAY OUT Oh my God, it's............................!! And in fact, it.......... raining.....................: rain seems to..... ................................! Not ..................the fact that it's raining ......................and that the wind is blowing.........!................., we are all.................................., like...................... There is .............. rain that sometimes we can have water .................our shoulders and we are covered with mud ....................................... 43 List the italicized words in the appropriate column, according to the pronunciation of the syllable in block letters cat /æ/ dog /Þ/ it /i/ bean / i: / no / õ/ a / / WORD BANK Circle the vocabulary that could be used to talk about Expectations. Underline what could be used to talk about Reality Then immediately use the words and expressions in context hot / sunny / warm / cool / fresh / sunbathe (prendre un bain de soleil)/ windy /rainy / frosty / What filthy weather! (quel temps de chien!) / whip sby’s face (cingler le visage) / make tasty little dishes (faire de bons petits plats) / taste the specialties of the country / tins / cans / rice / forest products / corned beef / blanket / pillow / sheets / in the mud / friendly / welcomed like saviors / grateful / glad / give room and board (le gîte et le couvert) / avoided like the plague (traité comme un pestiféré) / cast out (rejeter) / not even hello / invaders Expectations Expectations Reality hope for V-ing expect / imagine that... think about V-ing look forward to V-ing to think that ... 44 let /e/ Results we’re reduced to we end up v-ing the only thing we get is ... look what we’ve got : ... Opposition contrary to what we .. instead of Noun / V-ing X and Y are as different as chalk from cheese (c’est le jour et la nuit) X and Y are worlds apart (aux antipodes) X is a far cry from Y (être très loin de) Complaints : Not only......but also On top of that, ... the cherry on the cake Had I known......, I would have VPP If I could turn back the hands of time, HOMEWORK Write as many sentences as possible using the vocabulary and the functions above 45