120710 images satellite recifs
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Centre de Nouméa 110 Promenade Roger Laroque BP A5 98848 Noumea cedex TEL. : (687) 26 10 00 FAX : (687) 26 43 26 Information Communication TEL : (687) 26 07 99 FAX : (687) 26 43 26 MEL : [email protected] COMMUNIQUE DE PRESSE ICRS 2012 | Symposium international sur les récifs coralliens, 9 au 13 juillet, Cairns, Australie Télédétection : La couleur de l’eau, outil de diagnostic La télédétection par satellite fournit des informations précieuses pour les recherches et la gestion des récifs coralliens. L’imagerie satellitale est maintenant devenue incontournable par les types d’informations qu’elle fournit, leur niveau de détail, leurs zones de couverture et la durée des observations. Les applications en écologie récifale et en océanographie sont ainsi nombreuses. Une des applications possibles portent par ailleurs sur les analyses de la qualité des eaux marines. Illustrations avec Cécile Dupouy, chercheuse à l’IRD, au sein de l’Institut Méditerranéen d’Océanographie et John Brodie, spécialiste australien, à l’occasion du symposium ICRS 2012. La Grande Barrière de corail en Australie, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981, est un des joyaux les mieux protégés au monde. « Et pourtant, en 50 ans, sa couverture spatiale a diminué de 50 % » a souligné Jon Brodie, directeur scientifique au Centre des Eaux Tropicales et des recherches sur l’Ecosystème Aquatique à l’Université de James Cook. En cause : les activités humaines. En Australie, l’agriculture est pratiquée intensivement sur la côte Est, déversant des substances riches en matières organiques et sels nutritifs dans les eaux de rivières qui se déversent dans l’océan. La Nouvelle-Calédonie, quant à elle, possède la deuxième plus grande barrière continue au monde. Mais positionnée à la 5e place des producteurs mondiaux de nickel, ces sites coralliens sont confrontés à l’impact d’une forte exploitation industrielle. « En effet, les eaux des rivières proches d’industries minières sont enrichies en métaux et se déversent directement dans les lagons », explique Cécile Dupouy, océanographe basée au centre IRD de Nouméa. Cet enrichissement a plusieurs conséquences, notamment une accumulation des sédiments sur les récifs, favorisant le développement de phytoplancton et réduisant l’exposition solaire nécessaire au bon développement des coraux. Selon les 2 spécialistes présents au symposium international sur les récifs coralliens, ICRS 2012, actuellement en cours à Cairns, en Australie, l’apport exacerbé en sels nutritifs est également responsable de la croissance anormale de certaines espèces animales envahissantes (par exemple, les acanthasters) qui se nourrissent de coraux et les détruisent petit à petit. L’image satellite pour comprendre et surveiller Les données satellites sont maintenant disponibles aux institutions scientifiques de manière routinière. Une seule et même image permet ainsi à l’Australie et à la Nouvelle Calédonie d’étudier les flux et les composantes des rivières dans leurs embouchures sur l’océan. Pour ces deux pays dotés d’une barrière récifale inscrite au Patrimoine mondial, les données récoltées mettent en évidence l’impact des rejets agricoles et industriels sur les récifs coralliens. L’utilisation des images satellites ou - télédétection en couleur de la mer - est une méthode peu coûteuse pour apporter des éléments de réponse à la question de la modification de la qualité de l’eau des littoraux et sur la bande côtière. La couleur de l’eau est le reflet de modifications des concentrations en particules, toutes origines confondues, vivantes ou minérales. Suivant les algorithmes utilisés menées (taux de chlorophylle, turbidite, etc.), elle permet d’observer l’impact des pluies sur la qualité des eaux du milieu côtier et la courantologie générale. La technique permet de localiser et de suivre les impacts —en termes de dégradation ou d’amélioration— que peuvent avoir les activités humaines terrestres. C’est ainsi qu’en Australie, il a été prouvé que l’agriculture intensive et l’utilisation de pesticides à outrance représentait un risque pour la Grande Barrière de corail. Des mesures de gestion ont été alors entreprises par le gouvernement en 2008 via un programme de protection des récifs. « Même s’il est encore tôt pour se prononcer, il semble que les premiers résultats montrent une amélioration de la qualité de l’eau », indique John Brodie. Pour la grande barrière de corail australienne, classée récemment en danger par l’Unesco, il est essentiel de prouver une amélioration de la protection d’ici 2013 au risque de perdre le label. Des travaux collaboratifs pour des actions communes Pour la Nouvelle-Calédonie, qui a obtenu en 2008 l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco de six sites récifaux, la question de sauvegarde des récifs coralliens reste primordiale. C’est un des objectifs de PACEME, projet collaboratif financé pour un an par le gouvernement calédonien et le Fonds Pacifique. Objectifs : réunir les Jon Brandie, Cécile Dupouy – ICRS 2012, Cairns – IRD/ M.Boussion données et connaissances sur la Grande Barrière grâce à l’équipe CSIRO, celle du lagon calédonien avec l’équipe de l’IRD et le savoir-faire en développement d’outils de catalogage et de transfert de données avec la société Bluecham. Les scientifiques ont ainsi pour objectif de trouver un moyen de suivi adapté aux gestionnaires pour la prise de décision, de promouvoir la télédetection à d’autres pays insulaires du Pacifique. Contact : [email protected] Cecile Dupouy, IRD Noumea, Vittorio Brando, CSIRO Land and Water, Canberra, David Blondeau-Patissier, Charles Darwin University, Remi Andreoli, Bluecham, Noumea - IRD/ M. Boussion