«Le Bonbon» : gratuit mais déjà rentable

Transcription

«Le Bonbon» : gratuit mais déjà rentable
1097-p30-ont l'idee.qxp:produitsdérivés
3/11/10
18:36
Page 30
Investir dans une PME et réduire ses impôts
«Ils ont l’idée, vous avez l’argent» : l’entreprise de la semaine
Son parcours
➤ Jacques de la Chaise,
fondateur, 42 ans, est
licencié en sciences
économiques.
«Le Bonbon» : gratuit
mais déjà rentable
➤ Après une expérience de chef de pub
chez Publicis à Londres,
où il s’occupait du budget de Renault, il revient
en France et dirige
le marketing d’un
fabricant de cuisines
puis d’un spécialiste
de l’ameublement
de haut de gamme.
➤ Les dix déclinaisons de ce magazine parisien
proposent une actualité de quartier et des bons
de réduction valables chez les commerçants.
➤ Investir dans Le Bonbon offre des atouts fiscaux.
Son activité
Le Bonbon diffuse chaque édition à 25 000 exemplaires par arrondissement, avec une distribution sélective dans 300 points de
vente. En regroupant certains arrondissements (V e, VIe et VIIe,
par exemple), il propose neuf
éditions distinctes sur Paris, avec
une couverture commune.
À l’intérieur de chaque magazine, le lecteur retrouve, outre
des articles consacrés à l’actualité du quartier, des bons de réduction (d’où l’origine du nom
de la société) valables chez des
commerçants de proximité, qui
font partie de ses annonceurs. Ils
peuvent in vestir de 200 eur os
La proposition du Bonbon
aux investisseurs
Le Bonbon est valorisé 2 millions
d’euros par un expert indépendant,
soit 4 fois le chiffre d’affaires 2010
estimé. Jacques de la Chaise, fondateur du magazine , souhait e augmenter son capital de 500 000 euros
pour financer son développement.
Le prix de l’action est de 10 euros,
avec une quotité minimale de souscription de 500 actions, soit 5 000
euros. Les souscriptions sont servies
par ordre d’arrivée sur Alternativa où
est coté Le Bonbon.
Un couple marié ou pacsé investissant 5 000 euros réduit son impôt
sur le r evenu de 1 250 euros. Cet
avantage peut aller jusqu’à 10 000
euros pour 40 000 euros investis.
➤ En février 2009,
il crée Le Bonbon,
un magazine mensuel
gratuit de proximité
distribué dans Paris par
arrondissement. Après
un démarrage dans le
IXe et le XVIIIe, il couvre
toute la capitale.
DR
L
e supplément d’âme des
commerçants de quartier
par rapport à la grande distribution, c’est la proximité et le
lien social. Le coupon de réduction est le «petit plus» qui peut
aider le consommateur à découvrir une boutique ou à y revenir.
Fort de ces deux constats, Jacques de la Chaise a lancé à Paris
un magazine mensuel gratuit de
proximité, Le Bonbon, qui met en
scène, sur 48 pages, l’ambiance
village propre à chaque quartier
de la capitale.
Jacques de la Chaise veut surfer sur la vague du consommateur malin, une tendance (le «smart shopping») qui a été très soutenue
par la crise économique. Son joker : recréer du lien social dans le milieu urbain en s’appuyant sur la proximité géographique.
Chiffres clés
Chiffre d’affaires 2011(e)
Chiffre d’affaires 2010
Chiffre d’affaires 2009
pour un coupon simple à 2 500
euros pour un abonnement annuel, ou 3 500 euros pour une
page de publicité en quatrième
de couv erture. J acques de la
Chaise a aussi décliné son pr oduit pour le monde de la nuit. Le
Bonbon Nuit est diffusé à 80 000
exemplaires par mois, dans près
de 500 points de vente parisiens.
Son univers de concurrence est
constitué par les autres publica-
Son marché
■ Le marché des coupons de réduction offre un grand potentiel
de développement en France, où il est beaucoup moins développé
que dans les pays anglo-saxons.
■ Le gisement publicitaire du Bonbon est celui de la publicité
locale, estimée à 7,5 milliards d’euros en 2009 par France Pub, et
moins sensible aux cycles économiques que la publicité nationale.
8 000 €
93%
Capital actuel
Part du fondateur
(e)
1 000 000 €
500 000 €
202 000 €
Résultat net 2011 (e)
40 000 €
Résultat net 2010 (e)
10 000 €
3 275 €
Résultat net 2009
Aucun endettement
hors trésorerie de gestion
Effectifs (hors pigistes) : 4 personnes
(e) Estimé.
tions gratuites locales et les journaux édités par la municipalité.
Sur le même modèle, Pilipili,
mensuel lancé par TF1 et Artémis (holding appartenant à
François Pinault), et revendu depuis à un site de commer ce en
ligne, pr opose, lui, dans un
contenu unique, des bons de réduction pour des «zones de vie»
de grandes villes, à Paris et en
province. Sa moindre proximité a
été compensée par un dévelop-
pement Internet important, qui
permet d’accéder en quel ques
clics à des offres très locales.
cipal rival, Pilipili, a développé
une offre très complète, il envisage de procéder par croissance
externe en rachetant un acteur
existant. Des discussions sont en
cours avec des fonds d’investissement. Après avoir déjà associé
quelques partenair es locaux à
son actionnariat, il propose aux
particuliers de participer à son
essor en souscrivant à l’augmentation de capital sur Alternativa,
la Bourse des PME.
Laurent Saillard
Son projet et son besoin
Jacques de la Chaise souhaite
étendre sa couverture géographique, au-delà de P aris, à la banlieue et aux villes de pr ovince.
Aix-en-Provence est la première
ville test. Dans ce but, alors qu’il
a jusqu’à pr ésent autofinancé
son développement, il souhaite
lever 500 000 euros.
Si son succès se confirme en
France, il envisage aussi de décliner le concept dans d’autr es
grandes capitales – Londres, Berlin et New York. Pour doper son
activité sur Internet où son prin-
Points forts
Contact pour investir
ALTERNATIVA, la Bourse des PME
3, rue Jacques-Bingen, 75017 Paris
Tél. : 01 42 27 85 51
E-mail: [email protected]
L’AVIS DU REVENU
À surveiller
➤ Qualité éditoriale et graphique
inhabituelle dans les gratuits.
➤ Approche de proximité
créant un lien entre les habitants
et les commercants d’un quartier.
➤ Annonceurs partenaires.
➤ La valorisation élevée
anticipe une réussite rapide.
➤ Rentabilité très variable
sur ce segment d’activité.
➤ Nombreuses formes de
concurrence directe ou indirecte.
Les avantages fiscaux liés à l’investissement dans une entreprise en 2010
➤ Réduction d’impôt sur le revenu (IR)
La souscription à l’augmentation de capital
d’une PME de moins de 250 salariés,
déclarant un chiffre d’affaires inférieur
à 50 millions d’euros et affichant un total
de bilan inférieur à 43 millions, donne droit
à une réduction d’impôt sur le revenu de
25% de l’investissement effectué au cours
d’une année fiscale, plafonné à 20 000 €
par personne (40 000 € par c ouple marié ou
pacsé). Soit une réduction maximale d’IR de
5000 € (10 000 € pour un c ouple). Dans le cas
d’une souscription, non pas en direct, mais
à travers un fonds commun de placement
dans l’innovation (FCPI) ou un fonds
d’investissement de proximité (FIP),
le plafond est ramené à 12 000 € (24 000 €
par couple), soit une réduction d’IR
maximale de 3 000 € (6 000 € par c ouple).
➤ Cas des très petites entreprises
Un investissement dans une PME de moins
de 50 personnes et de moins de cinq ans
permet une réduction de 12 500 € par
personne (25 000€, soit 25% de 100 000 €
pour un couple) sur une seule année.
➤ ISF et IR : juxtaposer sans cumuler
Pour réduire leur facture fiscale, les assujettis
à l’ISF doivent avoir investi dans les PME
avant la remise de leur déclaration, le 15 juin
au plus tard. Mais s’ils font leur investissement avant la fin de l’année précédente,
ils gagnent un an dans l’exonération de
leur placement pour l’assiette de l’ISF. Pour
l’IR, la date limite d’investissement est le
31 décembre. Les réductions d’IR et d’ISF
ne peuvent pas être cumulées sur un même
investissement, mais peuvent être juxtapo-
Taux de réduction d’ ISF selon le placement
Support
Taux de réduction
Plafond de réduction
Durée de détention exigée
Investissement en direct dans des PME*
75% ou 50%**
50 000 €
5 ans minimum
Holding ISF
75% ou 50%**
50 000 €
5 ans minimum
FIP, FCPI ou FCPR
30 à 50%***
20 000 €
8 ans minimum
* C’est le cas des sociétés sur Alternativa. ** En fonction du vote final de la loi de finances 2011. *** 50% de l’investissement
effectif dans des PME. Celui-ci représente le plus souvent de 60 à 80% du portefeuille (donc 30 à 40% de réduction d’ISF).
sées, à condition de bien distinguer les
montants investis et de les affecter à chaque
impôt. Par ailleurs, depuis les lois Dutreil, le
dirigeant associé d’une société qui constitue
son outil de travail n’est pas imposé à l’ISF
pour les parts ou actions qu’il détient si
elles représentent 50% de son patrimoine
personnel ou plus de 25% du capital de
la société. En outre, des actionnaires qui
détiennent au moins le tiers du capital d ’une
société et concluent un pacte d’actionnaires
bénéficient d’un abattement ISF de 75% de
la valeur de ces titres. Idem pour un salarié
ou un mandataire social actionnaire de la
société dans laquelle il exerce son activité
principale pour des titres conservés six ans.
Avertissement Le présent article ne saurait engager la responsabilité de l’éditeur. Le Revenu attire l’attention de ses lecteurs sur le niveau de risque en capital que représente un investissement en direct
dans une entreprise. Il appartient à chaque investisseur de vérifier par lui-même les conditions d’éligibilité des sociétés dans lesquelles il investit et les conséquences fiscales selon sa situation personnelle.
30
Semaine du 5 au 11 novembre 2010 • N° 1097
www.lerevenu.com