DES gestion des transports: un diplôme “citoyen”
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DES gestion des transports: un diplôme “citoyen”
LM209_P108/109Formation 27/06/06 15:06 CARRIÈRES Page 108 ET FORMATIONS DES gestion des transports: un diplôme “citoyen” Ce cursus belge de niveau Bac +5 propose aux francophones de mieux appréhender l e s e n j e u x d u t r a n s p o r t d a n s l e c o n t ex t e é c o n o m i q u e e t s o c i a l a c t u e l . e Diplôme d’Études Spécialisées (DES) en gestion des transports est une formation universitaire belge de niveau Bac +5. Créée en 1991 par le Centre Interuniversitaire d’Etude de la Mobilité (CIEM), qui regroupe huit universités de Belgique, ce cursus s’adresse à tous les francophones titulaires d’un Bac +4. Grâce à ce programme, des Belges, des Français mais aussi de nombreux ressortissants des pays francophones se retrouvent sur les bancs de l’Université de Bruxelles et de Louvain-la-Neuve pour approfondir leurs connaissances du transport. “Une promotion de 30 élèves peut rassembler une vingtaine de nationalités différentes!”, s’enthousiasme Xavier Tackoen, directeur adjoint du DES. L REPÈRES Nom : Diplôme d’Études Spécialisées (D.E.S) interuniversitaire en gestion des transports rattaché au Centre Interuniversitaire d’Etude de la mobilité (CIEM). Lieux des cours : Université d e B r u x e l l e s e t d e L o u va i n - l a Neuve, e n B e l g i q u e . Niveau : Bac + 5. Date de création : 1991. Rythme des enseignements : du lundi au jeudi de 17 h à 20 h et le samedi matin de 9 h à 12 h. Formation continue et formation initiale. Durée : 1 an. C o n d i t i o n s d ’ a d m i s s i o n : pour les Belges : diplôme belge d’ingénieur ou de licencié ; pour les étrangers : titulaires d’un Bac + 4. B o u r s e s : chaque année, l a Commission Universitaire belge pour le développement (CUD) octroie une dizaine de bourses d’études, d’un m o n t a n t d e 1 000 euros par mois, aux ressortissants des pays en voie de développement. Effectif par promotion : 30. Frais d’inscription : - pris en charge en totalité pour les étudiants boursiers - 770 euros environ pour les non boursiers. Contact : Xavier Tackoen Tel : 00 33 2 650 39 33 E - m a i l : [email protected] Web : www.ciem.be 108 Des Belges, des Français mais aussi de nombreux ressortissants des pays francophones se retrouvent sur les bancs de l’Université de Bruxelles et de Louvain-laNeuve pour approfondir leurs connaissances du transport. pays, développer des infrastructures liées aux transports”, déclare Xavien Tackoen. Boursiers Lobbies Depuis l’an 2000, la formation accueille, chaque année, une dizaine de boursiers de la commission universitaire pour le développement (CUD). Ces étudiants viennent d’Afrique,d’Amérique du Sud ou d’Asie. Ils ont le plus souvent une formation d’ingénieur et exercent une activité professionnelle liée aux transports dans leur pays d’origine. Parmi les boursiers qui composeront la promotion 2006-2007, se retrouveront, pêle-mêle, l’un des responsables du Ministère des Transports du Cameroun, un statisticien chargé de la planification des études au sein du Ministère des Transports de Guinée et un chercheur de l’Instituto Educacional Piracicabano, un centre de recherches brésilien. “On privilégie les personnes qui pourront, de retour dans leurs Les membres des lobbies de transport,d’associations ou d’institutions européennes siégeant à Bruxelles trouvent également leur compte dans cette formation généraliste pluridisciplinaire qui replace le transport au cœur des enjeux économiques et sociaux actuels.Au cours des 492 heures de cours que compte le DES, les étudiants réfléchiront, avec les professeurs d’université, sur l’impact du transport sur l’environnement, sur le rôle de ses infrastructures dans le déve- LOGISTIQUES MAGAZINE • JUILLET-AOÛT 2006 • N°209 loppement des pays pauvres ou sur les déplacements urbains dans les métropoles occidentales. Ces enseignements s’appuient sur des études de cas ainsi que sur une dizaine de visites de sites. Les ports belges d’Anvers et de Zeebrugge, les ouvrages hydrauliques du Hainaut, au Sud du “plat pays”, les aéroports de Bruxelles, de Liège et de Charleroi, les installations ferroviaires de Calais, dans le Nord de la France, ainsi que le réseau piétonnier de Louvain-la-Ville, dévoileront tous leurs secrets aux étudiants. En parallèle,les modules d’économie et de gestion permettront aux étudiants de se familiariser avec le calcul d’ex- “D’ici à la rentrée 2007, l e nombre d’heures consacré à la l o g i s t i q u e va d o u b l e r ” , X AVIER TACKOEN, DIRECTEUR ADJOINT DU DES GESTION DES TRANSPORTS : LM209_P108/109Formation 27/06/06 ploitation, de s’initier à l’utilisation d’un logiciel de modélisation et d’apprendre à établir les étapes d’un plan de transport. Enfin, le chapitre consacré à la technologie vise à sensibiliser les étudiants aux principales techniques utilisées dans les transports – mécanique, transmission de la chaleur, moteurs thermiques, électricité, électromagnétisme... – ainsi qu’à la logistique. Logistique Très marginale au sein du DES, cette matière devrait bientôt peser plus lourd dans le programme. “D’ici à la rentrée 2007, on va doubler le nombre d’heures consacré à cette discipline et intégrer le mot « logistique » dans l’intitulé du diplôme”, projette Xavier Tackoen. Les étudiants auront donc entre 50 et 60 heures de cours de logistique par an,contre 21 heures seulement aujourd’hui. Autre évolution, qui va intervenir dans le cadre de la réforme Depuis l’an 2000, la formation accueille, chaque année, une dizaine de boursiers de la commission universitaire pour le développement (CUD). LMD, qui vise à uniformiser l’offre de formation européenne, les étudiants seront titulaires d’un master spécialisé en transport et en logistique et non plus en gestion des transports et auront un niveau Bac +6, et non plus Bac +5. La direction pédagogique du DES envisage également de ren- 15:06 Page 109 P R O F I L Marie Hervo, directrice de la formation et de la gestion du POLIS (Promoting Operational Links for Integrated Services) “Ce diplôme me donne de la crédibilité auprès de mes interlocuteurs” Titulaire d’une maîtrise de géographie option aménagement du territoire et assistante de direction au Polis (Promoting Operational Links for Integrated Services), un réseau de collectivités locales œuvrant pour le développement de solutions de transport innovantes, Marie Hervo est à la recherche d’un complément de formation dans les transports. adapté à son agenda de femme active. Elle obtient en effet de suivre la formation sur deux ans et non pas sur une année scolaire, comme le propose la formule classique. “On avait des délais supplémentaires pour rendre les rapports et l’équipe enseignante s’assurait que les examens s’imbriquaient bien dans notre emploi du temps”. CV EXPRESS C’est en 2001, à quelques pas des bureaux du Polis, à l’Université de Bruxelles, qu’elle trouve son bonheur. Le DES de gestion des transports y propose une formation “très complète” et parfaitement adaptée à ses attentes. Hormis l’aménagement du territoire, sujet sur lequel elle est devenue incollable, la jeune femme croque les cours à pleines dents, qu’ils s’agissent de modélisation des flux de transport, d’initiation à la mécanique ou d’économie. La possibilité de pouvoir échanger avec des étudiants d’un “niveau très élevé” et bénéficiant d’expériences professionnelles, à l’étranger, dans des pays en voie de développement notamment, fait également tout forcer le côté opérationnel de la formation.Dès l’année prochaine, les étudiants en formation initiale, lesquels représentent un tiers des effectifs de la promotion, auront ainsi l’obligation de réaliser un stage d’au moins un mois dans une entreprise ou un organisme de transport. Coopération Parallèlement à ces projets, le DES continuera à mettre l’accent sur la coopération avec les “Bénéfices” Âge : 29 ans «Enrichissant” Formation initiale : maîtrise de géographie 2003 : obtention du Diplôme d’études spécialisé (DES) en gestion des transports à l’Université de Bruxelles l’attrait de la formation. “Les étudiants étaient intéressants et intéressés. On a beaucoup débattu sur les différentes cultures du transport. C’était extrêmement enrichissant”, se souvient Marie Hervo. D’autant que l’ambiance est “très agréable”, les professeurs à la fois “accessibles” et très “spécialistes en leur domaine” ! Seule ombre au tableau : la formation implique du travail personnel, “pas toujours évident à combiner avec la vie professionnelle”. Néanmoins, la Belge d’adoption d’origine française bénéficie d’un programme pays du Sud. Partenaire de la création, il y a trois ans, de l’Institut Supérieur du Transport et de la Logistique (ISTL) de Sousse en Tunisie, la formation belge compte poursuivre sur sa lancée et apporter son expertise en matière de formation en transport dans les pays d’Afrique. Avec le soutien du CIEM, le centre universitaire de recherche et d’études de la mobilité (CUREM) de Dakar, au Sénégal, lancera, d’ici quelques mois, Aujourd’hui, alors qu’elle est devenue directrice de la formation du Polis, Marie Hervo mesure les effets de son diplôme sur son travail au quotidien. “Avoir fait un Bac +5 me donne de la crédibilité auprès de mes interlocuteurs et me permet de m’adapter et de mieux comprendre les problématiques des directeurs de transport des collectivités locales”. Elle est également consciente des bénéfices qu’elle pourra retirer du DES dans son évolution de carrière. “Quand on veut travailler à la rédaction de rapports d’expertise au sein de collectivités locales, pour le milieu associatif ou pour des institutions, il vaut mieux accréditer son expérience par un diplôme”. M.-N.F un master en gestion de la mobilité des transports et de la logistique, destiné à former des spécialistes de niveau Bac +5. “Délocaliser des formations en Afrique coûte moins cher que de faire venir des professeurs ou des étudiants à Bruxelles”, commente Xavier Tackoen. C’est aussi le moyen de susciter des vocations sur place et de ralentir, un peu, la fuite des cerveaux vers l’Occident. Marie-Noëlle Frison N°209 • JUILLET-AOÛT 2006 • LOGISTIQUES MAGAZINE 109