L`architecte, la ville et la sécurité

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L`architecte, la ville et la sécurité
Que PUF
sais-je ?
l’architecte,
la et
ville
la sécuritépublique
Les études
de sûreté
deetsécurité
Fiche lecture
lecture
Fiche
■ Identification de
l’ouvrage
Paul Landauer, Paris, PUF, collection la ville en débat, 2009. Cette collection
des PUF, « la ville en débat », dirigée par Jacques Donzelot, est consacrée
spécifiquement à la question urbaine (gouvernance, cohésion sociale..) et les
ouvrages sont conçus à partir de recherches récentes.
Cet ouvrage s’appuie sur différents travaux menés dans le cadre des programmes
de recherche du PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture-MEEDDM) qui
avaient fait l’objet d’une première publication, « Ordre dispersé, les nouvelles
conceptions urbaines de la sûreté » publiée par le PUCA en 2008.
■ Auteurs
Paul Landauer est architecte, spécialiste des questions sécuritaires, et enseignant
à l’École d’architecture, de la ville et des territoires à Marne-la-Vallée.
■ Intentions et
problématiques de
l’ouvrage
Cet ouvrage représente une approche intéressante de la sécurité dans l’espace
public.
■ Résumé
La défense, par un architecte, d’une appropriation du thème de la sécurité
par les concepteurs permet de désamorcer la dualité du débat : force de
l’ordre et approche sécuritaire/ concepteurs opposés à l’idée d’un urbanisme
criminogène.
Les exemples et solutions proposés sont concrets et bien illustrés.
Face à une nouvelle organisation de la sécurité dans les villes, moins
visible, sans limite physique et s’attachant surtout à la gestion des flux, l’auteur
nous montre en quoi ce nouveau modèle est aujourd’hui dangereux pour
l’urbanité et la spontanéité. En tant que concepteur, il nous expose les différentes
postures possibles qui permettent d’assumer et d’affirmer l’importance du rôle
de l’aménagement dans la production de sécurité, en conciliant cette demande
sociale de sécurité et le partage d’un espace public par tous.
La forme des villes a depuis toujours été dictée par les risques, naturels,
invasion...Depuis 20 ans, les risques ont changé : incivilités, violence urbaine,
terrorisme. La sécurité consiste aujourd’hui à surveiller et contrôler les accès,
elle dicte le mode de fabrication des lieux urbains, sécurise les habitants mais
fait aussi peur par le caractère carcéral de ses dispositifs.
Au débat opposant respect de la vie privée à sécurité, s’ajoute la perte de
spontanéité et de possibilité de rencontre dans les villes. Ce débat pourrait
se résumer par un choix entre une ville ouverte et accueillante ou une ville
fermée, panoptique, paranoïaque.
Cependant cette ville fermée, incarnée par le concept « d’entre-soi » a d’autres
motifs que la seule sécurité, c’est aussi le royaume de la voiture délimitant des
secteur imperméable (David Mangin) ou de nouvelles formes sociales
Fiche lecture - L’architecte,
Les études delasûreté
ville etetlade
sécurité
sécurité
- Paul
publique
Landauer
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■ Résumé (suite)
■ Résumé
incarnées par les lotissements fermés ou « gated communities » (Eric
Charmes).
Aujourd’hui la sécurité n’est plus simplement réfléchie selon des principes
de repli et de protection mais sous l’angle de la mobilité. Il n’y a plus de
limites physiques mais des couloirs de circulation artificiellement étanches
qui permettent de gérer les déplacements en s’inspirant largement de la
conception des stades en prise au hooliganisme.
Ces préoccupations de sécurité permettent un plus grand sentiment de
sécurité mais aussi une dispersion des usages et une ville moins hospitalière.
Entre améliorer la vie urbaine ou voir disparaître l’espace public, l’enjeu pour
les concepteurs est d’assumer et d’intégrer positivement cette sécurité au
projet.
1.Nouvelles figures spatiales de la sécurité
• l’aménagement des villes depuis toujours conçu comme un espace
de protection.
• passage du modèle de forteresse aux enjeux de visibilité.
• passage de l’exhibition du contrôle à son intériorisation.
Prévention situationnelle : fermeture par des barrières mais surtout
organisation des vues grâce à la surveillance naturelle par fréquentation des
rues (cf Jane Jacobs) et surveillance par les habitants
L’urbanisme de la sécurité : aujourd’hui dans la technique de diffusion et de
séparation des publics :
• répond à un danger : crimes et délits qui dépassent l’échelle locale.
• danger dans les incivilités (ne relève pas des gardiens de la paix).
• insécurité qui échappe au regard.
Les solutions sont inspirées des équipements sportifs face au hooliganisme
(adaptation à une complexité des désordres et mobilité des cibles de
surveillance) : transformation de l’architecture et des abords de stades
(suppression des clôtures car risque de compression par exemple).
Exemple du Stade de France et ses quartiers:
séparation des flux et des parcours
périmètres de sécurité emboités
renouvellement spatial permanent en fonction des évenements
contrôles ponctuels stratégiques (plus de surveillance panoptique)
Ordre dispersé
Évènements sportifs:
• besoin de parcours fluide semblable à l’urbanisme routier (allées larges...) qui force à la mobilité
• plus de séparation intérieur-extérieur mais surveillance continue de l’extérieur à l’intérieur depuis les stations de transport en commun (3 Fiche lecture - L’architecte,
Les études delasûreté
ville etetlade
sécurité
sécurité
- Paul
publique
Landauer
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■ Résumé (suite)
stations de RER pour le Stade de France)
• séparation des publics: supporters, sportifs, journalistes...(réduit les rencontres et confrontations)
Transposition ailleurs dans la ville :
• multiplication des lignes de déplacement (tram, modes doux...)
• dispersion des publics sur des sites propres
• installation de mobilier urbain: bornes, potelets, barrières... : vitesse constante et limitation des points de traversée
Ex :nouvelles lignes de tramways qui se croisent à des endroits différents et
autour des zones à desservir (sauf à Strasbourg ou 4 lignes se croisent au
même endroit: centralité et problèmes d’insécurité.) Ces croisements multiples
permettent une distribution homogène (Bordeaux, Montpellier).
Rénovation urbaine:
• Répartition des flux : rue pour la circulation, le reste étant privatisé ou résidentialisé.
• Forte distinction public/privé (ex: grille de l’îlot ouvert de Portzamparc)
Les limites continues de l’espace public, réservé dorénavant à la seule circulation
ou aux périmètres de sécurité, préservent des enclos résidentiels fermés et ne
permettent plus d’appropriation possible.
Glacis
Les conceptions urbaines s’adaptent au risque d’agrégation de population mais
aussi aux modes d’intervention des forces de l’ordre.
Neutralisation d’un territoire :
• articulation et confusion entre les responsables privés et publics de la sécurité
• périmètres de sécurité très large qui s’étendent à d’autres équipements proches, gestion par les forces de l’ordre, surveillance et filtrage du mouvement
ex: parvis publics des gares desservant Eurodisney qui servent de filtre pour
les visiteurs et sont cogérés par les FO et les gestionnaires du parc et des
commerces.
• des périmètre « permanents » permettant de maintenir une distance entre les personnes
ex: plans d’eau qui séparent les usagers dans les espaces publics et évite les
rassemblements tout en maintenant un lien visuel comme sur la place de la
République à Lyon.
• contrôle non aux limites mais tout au long des parcours: de la zone de liberté jusqu’à l’espace réservé.
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3
■■ Structure
du
Résumé (suite)
document (suite)
• des itinéraires forcés qui permettent de relier directement les stations
Élargissement du champ de la sécurité:
• incivilités, attaques : plus de limites, la question de sécurité traverse tous les espaces quelqu’en soit leur statut.
• Les postes centraux de commandement permettent le partage des tâches, analyse en temps réel les situations et font de la prévention instantanée
• une gestion plus temporelle que physique par vidéo-surveillance permet de désynchroniser en temps réel des flux en fonction des risques immédiats identifiés
ex: au stade de Grenoble, les supporters adverses arrivent en dernier et les
ouvertures sont commandées à distances.
Agent modificateur
On est ainsi passé d’un urbanisme sécuritaire inadapté à une délinquance instable,
volatile et mouvante à un urbanisme intelligent. A l’inverse d’une conception
statique, les espaces ont aujourd’hui une capacité d’adaptation et une grande
flexibilité pour plus d’attractivité et de sécurité.
ex: les aéroports performants sont capables de déstabiliser leur propre
organisation, prévoir des trajectoires multiples, des itinéraires complexes et
changeant. La signalétique et un référentiel de repérage sont plus importants
que la configuration des lieux comme pour l’événementiel ou l’infra (le flux) est
plus important que la superstructure.
Adaptation de l’espace public:
• en ville incarné par les barrières Vauban, héritées du plan vigipirate 90’ et maintenant présentes partout: école, marché, interdiction de stationnement...
• permet l’adaptation de l’espace public: modification du statut des aménagements, déplacement et orientation de flux (agrandissement momentané du territoire sécurisé)
• Déplace régulièrement les limites, permet des mises en place éphémères
Ex: la Place du Carrousel change au gré de l’affluence grâce aux barrières
Vauban. Les enceintes du Stade de Grenoble vers le parc Mistral mitoyen sont
amovibles et masquées par des aménagements paysagers.
L’espace urbain n’est plus défini par des limites et des interdiction figées mais
est adaptable au danger (ex: vigipirate du jaune au rouge). Cette adaptation
justifie des portiques détecteurs dans les mairies, écoles, équipements...
Les grilles ne sont plus séparatives mais amovibles, adaptables et utiles pour
convertir un espace, contrôler les circulations, mettre en mouvement.
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■ Structure
du
Résumé (suite)
document (suite)
Ainsi la sécurité est sans limite et ne se calque plus sur les protections physiques,
elle est avant tout une vigilance plus qu’une maîtrise des évènements.
Le champ de la prévention situationnelle est ainsi dépassé : l’espace modifiable
organise les lieux pour déterminer des comportements.
Contrôle par points
• Le dispositif panoptique pour une surveillance totale n’est plus l’idéal de la sécurité aujourd’hui.
• Un contrôle à des points stratégiques est associé à une organisation de passages obligés à l’aide de la gestion des flux.
• La sélection des publics à surveiller importe plus que la capacité de surveillance ( prévention des attentats).
• La visibilité n’est pas totale ni permanente, il s’agit de bien voir quand c’est nécessaire (vidéo qui se déclenche en cas de mouvement).
• Sécurité qui s’attache à la séparation de publics (anonyme et usagers connus), une surveillance individualisée, via badges, tickets d’entrée pour matchs...
Ainsi la sécurité est sans limite et ne se calque plus sur les protections physiques,
elle est avant tout une vigilance plus qu’une maîtrise des évènements.
Le champ de la prévention situationnelle est ainsi dépassé : l’espace modifiable
organise les lieux pour déterminer des comportements.
2. L’espace public, un espace stratégique
La gestion séparée des flux, l’évolutivité des espaces et la réduction des points
de passage permettent elles aux citoyens d’être ensemble dans un même lieu?
La disparition de la forteresse créait l’opportunité d’un espace public partagé,
libre de toute entrave, sans appropriation au détriment d’autres. Or aujourd’hui,
la voirie partagée en sites propres, consiste en fait à la séparation et à la réduction
des croisements.
Le droit à l’immobilité
La mobilité perpétuelle favorisée (voir forcée) par les sites propres, de même que
la séparation des flux pour raisons sécuritaires sont peu propices aux rencontres
et aux croisements.
L’interdiction à l’immobilité génère des risques :
• plus de vitesse sur les sites propres libérés des entraves (hors vigilance accrue quand il y a une mixité d’usagers)
• l’immobilité permet une attention à autrui et peut donc être facteur de tranquillité
Les lieux d’immobilité sont maintenant des lieux de consommation (terrasses
de café...)
Les sites propres sont des aménagements qui créent des règles, l’usage
est donc définit par le dessin de l’espace et non par le citoyen qui est ainsi
déresponsabilisé.
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■ Résumé (suite)
Ces contraintes spatiales mieux admises que des contraintes policières ont un
rôle de surveillance et de sécurité :
• en évitant les lieux de rencontre et donc de confrontation.
• en excluant les usagers ne répondant pas la vocation d’un site
Les limites du protocole
L’adaptation de la ville pour empêcher l’immobilité ou une appropriation
prolongée, s’incarne dans les « produits urbains », évènements dédiés à un public
ciblé où l’usage de la rue se modifie selon l’heure, le jour, la saison.
Ex : berges réservées aux modes doux à certaines périodes, parcours rollers, paris
plage
La personnalisation des usages sur l’espace public (PMR, cyclistes...) est une
alternative séduisante à l’usage mono fonctionnel de la voiture. Cependant le
souci de contraindre les usages déviants, à faibles légitimité, implique, pour
pouvoir partager l’espace public, de se situer dans un groupe légitime: exclusion
de certaine population.
Ex : Carré Sénart ou les produits urbains et animations par des prestataires privés
(sport, commerces, fêtes, art...: activités codifiées) se substituent à des règles
communes ou imposée par une autorité.
La fête est une pratique codifiée qui rend service à la sécurité:
• distraction urbaine consensuelle et surveillance légitime par des
prestataires des espaces dont les limites s’effacent.
• Spécialisation spatiale:les personnes sans affinité ne se rencontrent plus.
Ces usages exclusifs des espaces urbains nuisent profondément à l’ hospitalité par
la disparition des occasions de rencontres et l’exclusion des populations n’ayant
par leur place dans des espaces urbains spécialisés.
3. Scénarios
Préserver la vie urbaine en intégrant les contraintes de sécurité semble un
paradoxe. Les attraits de la vie urbaine génère de l’insécurité et quand cette
insécurité disparaît, on perd la spontanéité et l’aventure urbaine, on génère
l’ennui.
Comment provoquer des rencontres en séparant les flux ?
Les architectes et concepteurs essaient de masquer les dispositifs mais si
l’urbanisme tourne le dos à la sécurité, le champ est libre pour la fermeture, la
réduction et la dénaturation des espaces.
Le décret 2007 sur les études de sûreté sécurité publiques alimente le débat
sur un urbanisme sécuritaire, les enjeux étant : comment rendre acceptable la
sécurisation sans nuire à l’urbanité ?
Un débat caricatural oppose les partisans d’un espace libre et les pragmatiques
qui adaptent l’espace , avec, pour certains :
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Structure
du
■ Résumé
(suite)
document (suite)
le refus de voir un lien entre conception de l’espace et sécurité (ref à
sécurité• publique.
Michel
Foucault
pour
la prévention
est déjà
une coercition
les
en annexe
nous
trouvons
unqui
extrait
de la circulaire
relative
au décretenvers
et
exclus
et sur
l’espace public, il s’agit d’une extension de la sanction audécrivant
l’esprit
du législateur.
delà du légitime)
• la peur des gated-communities, du repli issu de la fermeture et de la
sécurisation des espaces
Or la lutte contre la malveillance et les violence dicte déjà la conception de l’espace
et l’ordre social à toujours été lié à la fabrication des villes
Une intelligence doit être développée face aux contraintes de sécurité (et ses
dispositifs insidieux : bancs inconfortables, plan incliné évitant l’immobilisme)
en développant des stratégies (la ruse, la révélation et l’ouverture)qui préserve
simultanément la paix et la confrontation en même lieu.
Ruser
La ruse, ou comment tirer avantage de l’art de sécuriser en « détournant à son
profit des réalités mouvantes » : pas de théorie ni de principes mais une adaptation
discrète dans la pratique.
Aujourd’hui la sécurité n’est pas un élément isolé des cahier des charges appelant
une réponse technique mais elle se confond avec flexibilité et divertissement.
Concilier flânerie et crainte d’agrégation de foule : concept déjà présent au temps
d’Haussmann ou le service des promenades et plantation s’occupait du contrôle
d’accès tandis que le service voirie contrôlait la circulation)
Exemples :
• jardin du Luxembourg : continuité de part et d’autre entre parc et square
malgré la clôture qui disparaît dans la continuité des arbres (limite floue
entre flânerie et circulation)
• Institut du Monde Arabe : Jean Nouvel masque le contrôle et la protection
des espaces privés ouverts au public avec les stèles dont l’aspect massif
fait disparaître la clôture, elle même masquée dans un massif végétal.
Donne l’impression que l’espace public se prolonge alors que la cours est
close et vidéosurveillée.
• Fondation quartier : protection remplacées par panneaux de verre qui
donne à voir le jardin privé.
• Musée des arts premiers :vertu plastique des dispositifs de gestion des
flux, libération du sol par les pilotis : gestion des flux facilitée, panneaux
vitrés qui mettent en scène le jardin et remplace façades : sert de clôtures
et efface les seuils, la continuité de la rampe extérieur-intérieur estompe
le passage à la borne de filtrage.
Les contraintes de gestion des flux et de sécurisation sont utilisées comme des
outils de conception et non comme des éléments qui viennent s’ajouter.
Révéler
L’espace public permet de se sentir et de se savoir « être ensemble» mais cela
devient difficile quand la sécurité reste invisible et crée des règles mouvantes et
non objectives. L’espace public reste possible si l’organisation de la sécurité est
perceptible et permet une appropriation critique par les citoyens : rendre l’art de
sécuriser intelligible pour une prise de conscience citoyenne.
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Structure
du
■ Résumé
(suite)
document (suite)
Ex : le Parc
de la Villette est constitué d’espaces aux statuts très différents :
sécurité
publique.
activités
accèstrouvons
payantsun
etextrait
réservés
accès libres,
lieuxau
d’expositions
en
annexeetnous
de ou
la circulaire
relative
décret et et
espaces de
loisirs
spectacles. Le parc est ouvert en périphérie. Il existe
décrivant
l’esprit
duet
législateur.
deux niveaux de contrôle :au niveau des 35 hectares de parc par 70 agents
(animateurs) de sécurité et au niveau de chaque activité qui possède sa
propre scénographie (édicules d’entrées, cheminements, barrière, tourniquets,
guichets, postes de contrôle...). Le dispositif est démonstratif et visible, il
permet une prise de conscience.
Ouvrir
Une conception prenant en considération les questions de sécurité doit répondre
à une demande sociale, modelée par la peur, plus que politique ; elle ne doit
pas dénoncer la peur mais l’assumer.
Aujourd’hui les mesures spatiales sont utilisées pour une meilleure performance
des agents de surveillance et une économie de main d’œuvre :
• dans les quartiers ,les aménagements liés à la sécurité sont fait pour
réduire les coûts d’entretien
• une approche trop technique de la prévention situationnelle qui se
résume souvent à des questions de gestion
Pour l’auteur, la prise en compte de la sécurité dans le projet consiste à trouver
la juste distance entre les citoyens, les habitants, les usagers, les visiteurs. Ni
trop près ni trop loin, ni trop séparés ni trop ensemble, ni trop en mouvement,
ni trop immobiles.
Urbanistes et architectes doivent avoir la capacité de répondre aux problèmes
de sécurité en définissant au préalable les objets et sujets concernés par projet
et leurs relations. La conception peut souvent remédier à des problèmes
d’appropriation ou de manque d’espace (compréhension spatiale de l’insécurité)
et également mettre en jeu de nouvelles formes de médiations (concertation,
ateliers) alors que pour l’instant la sécurisation se résume à l’accessibilité aux
forces de l’ordre et à la protection du domaine privé (résidentialisation).
Ex : Une opération à Brest de sécurisation de deux quartiers d’habitat social
illustre bien cette posture.
La première phase a permis d’identifier les particularités de l’espace public
et les éléments à développer pour répondre à l’insécurité : regroupement
de dealers dans les halls et abords d’immeubles impliquant de très fortes
nuisances (vie quotidienne des habitants, gestion du bailleur, départ des
locataires, vacance...)
Un diagnostic à permis de comprendre pourquoi les pratiques des habitants
étaient insuffisantes pour empêcher cette appropriation illégitime.
Cela tenait aux critères des lieux :
• visibilité des accès et allées avec possibilités d’échappées (choix
stratégique des délinquants)
• proximité d’axe de circulation (entrée de quartier et trajets scolaires)
et espaces publics non propices à l’arrêt ou au partage.
Les propositions ont consisté en la conception d’espaces publics confortables
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Structure
du
■ Résumé
(suite)
document (suite)
et accueillants
sécurité
publique.(bancs...) mais sans animations rapportées, associés à une
réponse
denous
second
plan avec
interphones
badges.relative au décret et
en
annexe
trouvons
un extrait
de la et
circulaire
décrivant
du législateur.
Le dessin l’esprit
de la place
rend possible le croisement.
Le recul permet de dire que :
• générer le rassemblement rassure
• les espaces de convivialité sur des lieux stratégiques sont une
alternative à la fermeture du type résidentialisation.
Conclusion :
Aujourd’hui l’insécurité est suspectée partout et pas seulement dans certains
quartiers ou rues désertes mais aussi dans les lieux les plus fréquentés.
Dans tous les équipements et espaces publics des dispositifs séparent les
publics. Ces dispositifs ne sont pas discutés mais implicites aux projets (d’un
urbanisme de l’intervention à urbanisme de renseignement), la sécurité est
diffuse.
Mais un espace commun entre les hommes, différent d’un espace support
d’activités(commerce, sport, art, fêtes...), combinant mobilité et immobilité
(grâce à la convergence d’infrastructure de déplacement et d’espaces publics),
est nécessaire.
La privatisation de la sécurité et donc de la ville, avec les fortes inégalités qui
en découle (USA) privatisation et la logique d’animation marketing présentent
■ Les points à
retenir
A RETENIR sur la sécurité dans l’espace public aujourd’hui
Objectifs :
Résultats et dangers :
- Dispersion, diffusion - Un espace public adaptable et flexible qui déet séparation des
termine les comportements et responsabilise le
citoyen
publics
- Immobilité interdite et surpecte (sauf pour
consommer à une terrasse de café par ex.)
- éviter la rencontre
et la confrontation
- Spécialisation de l’espace public (sites propres
sur voirie, animations urbaines marketing)
- Exclusion des usagers et des populations non
visées ou illégitimes
Dispositifs :
Solutions :
- Répartition et
gestion des flux
- Mobilité forcée,
contrôle des parcours
- Sécurité sans limites
physiques, périmètres
modulables
- Appropriation des questions de sécurité par les
concepteurs
- Ruser pour transformer les contraintes de la
sécurité en outils de conception
- Rendre les dispositifs de sécurité lisibles et non
cachés ou camouflés et donc insidieux
- Traiter les problèmes de flux, d’appropriation ou
de manque d’espace par la conception et l’ouverture, l’invitation au partage de l’espace public par
tous
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