LETTRE AU PÈRE - Théâtre de la Renaissance
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LETTRE AU PÈRE - Théâtre de la Renaissance
PHOTO : MARIO DEL CURTO THÉÂTRE LETTRE AU PÈRE FRANZ KAFKA JEAN- YVES RUF JEAN- QUENTIN CHÂTELAIN DU 22 AU 26 JANVIER 2012 À PARTIR DE 14 ANS 1H15 contact presse /communication THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE - 7 RUE ORSEL - 69600 OULLINS GRAND LYON NICOLE LÉVY : 06 61 1150 85 - [email protected] 1 ÉQUIPE ARTISTIQUE TEXTE FRANZ KAFKA TRADUCTION MONIQUE LAEDERACH (EDITIONS MILLE ET UNE NUITS) MISE EN SCÈNE JEAN- YVES RUF AS SISTA NT À LA MISE EN SCÈNE ALAIN BOREK SCÉNOGRAPHIE LAURE PICHAT SON JEAN- DAMIEN RATEL LUMIÈRE : CHRISTIAN DUBET AVEC : JEAN- QUENTIN CHÂTELAIN CRÉATION AU THÉÂTRE VIDY- LAUSANNE LE 10 JANVIER 2012 PRODUCTION DÉLÉGUÉE : THÉÂTRE VIDY- LAUSANNE COPRODUCTION : CHAT BORGNE THÉÂTRE LE CHAT BORGNE THÉÂTRE EST UNE COMPAGNIE CONVENTIONNÉE PAR LE MINISTÈRE DE LACULTURE ET DE LA COMMUNICATION - DRAC ALSACE Jean-Quentin Châtelain dédie de spectacle à son père contact presse /communication THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE - 7 RUE ORSEL - 69600 OULLINS GRAND LYON NICOLE LÉVY : 06 61 1150 85 - [email protected] 2 NOTE D’INTENTION LE PROJET «J’ai lu la «Lettre au père» il y a plus de dix ans, et j’ai reçu ce texte en pleine figure. Depuis, il est resté dans mes pensées comme une mélodie lancinante qu’on ne peut s’empêcher d’entendre de loin en loin. Kafka a écrit cette lettre au moment où il projetait de se marier avec Julie Wohryzeck, à l’âge de 36 ans. Cinquante pages qu’il aurait remises à sa mère, pour qu’elle le transmette au père. La « Lettre au père » n’a jamais été transmise, et le père ne l’a donc jamais lue. Ce texte, Kafka l’a écrit à un moment charnière de sa vie. Avant de franchir le pas du mariage, il sent le besoin de faire le bilan de ses peurs, de ses terreurs d’enfant, et de mettre à plat sa relation avec son père. Le projet paraît simple, mais c’est évidemment un piège qu’il se tend à lui-même, et c’est ce qui fait la force de ce texte. C’est aussi bien une déclaration d’amour, un appel au secours, une volonté d’apaisement, qu’une déclaration de guerre, un long et terrible réquisitoire. Vouloir épuiser par une lettre, même de cinquante pages, les incompréhensions accumulées durant trente-six années, est bien sûr voué à l’échec, et Kafka le sait sans doute. Il s’agit là d’autre chose. Il s’agit d’abord d’une tentative de sauvetage par l’écriture. Trouver une langue qui résoudrait l’équation intérieure d’un enfant blessé, devenu adulte, sur le point de se marier, voire de devenir lui-même père. Il s’agit aussi de trouver de manière systématique et obsessionnelle quel territoire il lui reste en dehors de la sphère du père, quel bout de terre, quelle île, même minuscule. Cela donne un texte d’une rare densité, où le besoin de précision, le souci de ne rien cacher, de ne rien dire qui ne soit une vérité sensible, trahit une immense demande d’amour et d’existence. Si ce texte nous touche autant, c’est sans doute qu’il dépasse de loin l’ordre du privé, et qu’il ébranle nos structures profondes. C’est un texte sur la survie mentale de l’individu, sur sa construction vitale. LA DISTRIBUTION " Jean-Quentin et moi nous croisons ici ou là depuis de nombreuses années. C’est un comédien qui possède la rare faculté de pouvoir se mettre complètement en danger sur un plateau, et de tutoyer les gouffres. Je sais à quel point il est entier et ne m’attends pas à trouver en face de moi un comédien sage et obéissant. Mais ce n’est pas non plus ce que je cherche. Nous nous tournons autour depuis quelque temps, avec l’envie de nous trouver un jour dans le travail. Quand je l’ai appelé pour lui proposer la «Lettre au père», il a immédiatement accepté. Il se trouve qu’il connaît bien ce texte, en a déjà fait des lectures publiques, et qu’il a un rapport fort avec cette matière, tout comme moi. Ce projet était en suspens dans un coin de nos têtes et attendait la bonne constellation. C’est arrivé" . JEAN- YVES RUF contact presse /communication THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE - 7 RUE ORSEL - 69600 OULLINS GRAND LYON NICOLE LÉVY : 06 61 1150 85 - [email protected] 3 EXTRAIT DE LA «LETTRE AU PÈRE» (traduction Monique Laederach, éditions Mill et une Nuits) «Autrefois, j’aurais eu besoin d’encouragement en toutes circonstances. Car j’étais déjà écrasé par la simple existence de ton corps. Il me souvient, par exemple, que nous nous déshabillions souvent ensemble dans une cabine. Moi, maigre, chétif, étroit ; toi, fort grand, large. Déjà dans la cabine je me trouvais lamentable, et non seulement en face de toi, mais en face du monde entier, car tu étais pour moi la mesure de toutes choses. Mais quand nous sortions de la cabine et nous trouvions devant les gens, moi te tenant la main, petite carcasse pieds nus vacillant sur les planches, ayant peur de l’eau, incapable de répéter les mouvements de natation que, dans une bonne intention, certes, mais à ma grande honte, tu ne cessais littéralement pas de me montrer, j’étais très désespéré et, à de tels moments, mes tristes expériences dans tous les domaines s’accordaient de façon grandiose. Là où j’étais encore le plus à l’aise, c’est quand il t’arrivait de te déshabiller le premier et que je pouvais rester seul dans la cabine pour retarder la honte de mon apparition publique, jusqu’au moment où tu venais voir ce que je devenais et où tu me poussais dehors. Je t’étais reconnaissant de ce que tu ne semblais pas remarquer ma détresse, et, d’autre part, j’étais fier du corps de mon père.» LISTE RETROUVÉE PAR MAX BROD DANS LES PAPIERS DE KAFKA contact presse /communication THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE - 7 RUE ORSEL - 69600 OULLINS GRAND LYON NICOLE LÉVY : 06 61 1150 85 - [email protected] 4 FRANZ KAFKA BIOGRAPHIE Figure majeure de la littérature du XXe siècle, Franz Kafka est un des auteurs les plus étudiés au monde. Ébranlé parla Première Guerre mondiale, le jeune Kafka poursuit des études de droit avant d’être embauché par une compagnie d’assurance. Cette expérience de la bureaucratie inspire en partie son œuvre, notamment ses deux romans majeurs : ‘Le Procès’ et ‘Le Château’. Il y développe avec angoisse et ironie un univers labyrinthique et absurde, un monde que le langage courant qualifiera par la suite de ‘kafkaien’. Ses influences reposent sur une triple appartenance culturelle : tchèque, allemande et juive, religion pour laquelle il se passionne à la fin de sa vie. Fondée sur les thèmes de la culpabilité, de la perte d’identité et de la transformation du corps (‘ La Métamorphose’), l’œuvre de Franz Kafka ne cesse de fasciner les psychanalystes. Profondément marqué par une relation conflictuelle avec son père, relatée dans ‘Lettres au père’ en 1919, Kafka mène une existence tourmentée dans laquelle se succèdent les échecs. Amené à trois reprises à rompre ses fiançailles, il tient une correspondance très riche avec son plus grand amour, Milena Jesenka, qui témoigne d’une passion intense mais destructrice. Se sachant condamné par la tuberculose dès 1917, Franz Kafka écrit par nécessité avec un sentiment d’urgence, laissant derrière lui une œuvre inachevée mais monumentale. EXTRAIT D’UNE LETTRE ADRESSÉE PAR MILENA À MAX BROD EN 1920 «Il est certain que la chose se présente ainsi : nous sommes tous en apparence capables de vivre parce que nous avons eu un jour ou l’autre recours au mensonge, à l’aveuglement, à l’enthousiasme, à l’optimisme, à une conviction ou à une autre, au pessimisme ou à quoi que ce soit. Mais Franz est incapable de mentir, tout comme il est incapable de s’enivrer. Il est sans le moindre refuge, sans asile. C’est pourquoi il est exposé là où nous sommes protégés. Il est comme un homme nu au milieu des gens habillés. Ce qu’il dit, ce qu’il est, ce qu’il vit n’est même pas la vérité. C’est une manière d’être qui est déterminée, qui existe en elle-même, débarrassée de tout l’accessoire, de tout ce qui pourrait l’aider à qualifier la vie – beauté ou misère, peu importe. Et son ascétisme est totalement dépourvu d’héroïsme, ce qui le rend, à vrai dire, plus grand et plus noble. Ce n’est pas un homme qui construit son ascétisme comme un moyen d’accéder à un but, c’est un homme qui est contraint à l’ascétisme par sa terrible lucidité, par sa pureté, par son incapacité à accepter le compromis.» contact presse /communication THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE - 7 RUE ORSEL - 69600 OULLINS GRAND LYON NICOLE LÉVY : 06 61 1150 85 - [email protected] 5 JEAN- YVES RUF Après une formation littéraire et musicale, Jean-Yves Ruf intègre l’Ecole nationale supérieure du Théâtre National de Strasbourg (1993-1996) puis l’Unité nomade de formation à la mise en scène (2000), lui permettant notamment de travailler avec Krystian Lupa à Cracovie et avec Claude Régy. Il est à la fois comédien, metteur en scène et pédagogue. Parmi ses récentes mises en scène, on peut noter : Agrippina de Haendel (Opéra de Dijon), La panne de Dürrenmatt (création en mai 2010 à Vidy-Lausanne), Erwan et les oiseaux (re-création en novembre 2010 au Petit Théâtre de Lausanne), Eugène Onéguine de Tchaïkowski (Opéra de Lille, janvier 2010). Il a joué dans La cerisaie d’Anton Tchekhov mis en scène par Jean-Claude Berruti, Platonov d’Anton Tchekhov, Catégorie 3.1 de Lars Norén, Germania III de Heiner Müller mis en scène par Jean-Louis Martinelli. PHOTO : MARIO DEL CURTO JEAN- QUENTIN CHÂTELAIN Formé au Cours d'Art Dramatique de Genève, puis au TNS de Strasbourg, Jean- Quentin Chatelain a joué dans une cinquantaine de spectacles. Notamment ceux mis en scène par Claude Aufaure, Roland Auzet, Bruno Bayen, Bernard Bloch, Véronique Bellegarde, Patricia Bopp, Robert Bouvier, André Engel, Jean-Claude Fall, Michel Froehly, Adel Hakim, Jean-Louis Hourdin, Joël Jouanneau, Jacques Lassalle, Jorge Lavelli, Moshe Leiser, Françoise Lepoix, Denis Maillefer, Jean-Michel Meyer, Valère Novarina, Darius Peyramiras, Valentin Rossier, Emmanuel Schaeffer, Stuart Seide ou Bernard Sobel. Claude Régy a fait appel à lui pour Le Criminel, Le Cerceau, La Terrible voix de Satan, Des Couteaux dans les poules. À la télévision, il a notamment travaillé avec Pierre Koralnik, Robert Kramer, Don Kent ou Mathieu Amalric. PHOTO : MARIO DEL CURTO Au cinéma, il a fait ses débuts en 1983 avec Jacques Nichet dans La guerre des demoiselles. Depuis, il a tourné dans une bonne vingtaine de longs- métrages réalisés par Didier Haudepin, Daniel Vigne, Andrzej Wajda, Claire Ddenis, Joël Jouanneau, Marco Pico, Pierre Maillard, Robert Kramer, Alain Tanner, Laurence Ferreira Barbosa, Noémie Lvovsky, Xavier Mussel, Bertrand Blier, Mathieu Amalric ou Philippe Collin, entre autres. contact presse /communication THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE - 7 RUE ORSEL - 69600 OULLINS GRAND LYON NICOLE LÉVY : 06 61 1150 85 - [email protected] 6 EXTRAITS DE PRESSE «Pour interpréter une matière aussi riche, la faire exister aujourd’hui au théâtre, il fallait deux chercheurs d’or artistique, de ceux qui labourent les terres vierges et jouent les funambules entre les astres : Jean-Quentin Châtelain et Jean-Yves Ruf.» REGART, JANVIER FÉVRIER 2012 «Dans une mise en scène dépouillée de Jean-Yves Ruf, avec juste quelques jeux de lumière et quelques signes à déchiffrer, Jean-Quentin Châtelain donne à ce texte fort qui interpelle et qui émeut sa dimension de témoignage humain bouleversant.» GAUCHEBDO, MYRIAM TÉTAZ- GRAMEGNA, 14 JANVIER 2012 contact presse /communication THÉÂTRE DE LA RENAISSANCE - 7 RUE ORSEL - 69600 OULLINS GRAND LYON NICOLE LÉVY : 06 61 1150 85 - [email protected] 7