Synthèse et modification d`un matériau mésoporeux type MCM
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Synthèse et modification d`un matériau mésoporeux type MCM
République Algérienne Démocratique et Populaire وزارة التعليم العالي والبحث العلمي Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed BOUDIAF eau air sol L P C M– C E Laboratoire Physico-Chimie des Matériaux catalyse et Environnement. Chimie USTOran Faculté de chimie Département de Génie des matériaux Spécialité : chimie Option : traitement des eaux par procédés de séparation et photodégradation MEMOIRE Présenté par Melle : BOUYAHIA Fatiha Pour l’obtention du diplôme de Magister en chimie Thème Synthèse et modification d’un matériau mésoporeux type MCM-48 ; Application à l’adsorption d’un polluant organique. Soutenue le : …/.../2013. Devant la commission d’examen composée de : . Qualité Nom et Prénoms Grade Etb d'origine Président: DEBAB Abdelkader Professeur U.S.T.O (M B) ORAN Rapporteur : DERRICHE Zoubir Professeur U.S.T.O (M B) ORAN Co-rapporteur: BENHAMOU Abdellah M.conf. B U.S.T.O (M B) ORAN Examinateur: SELLAMI Mayouf Professeur U.S.T.O (M B) ORAN Examinateur: KHENIFI Aicha M.conf. A U.S.T.O (M B) ORAN Année Universitaire 2013/2014 Dédicace Je dédie ce travail à : Mes chers parents. Toute ma famille. Mes amis. Tous qui donnent une contribution de réalisation de cette mémoire. BOUYAHIA Fatiha Remerciements : Tout d’abord je remercie dieu de m'avoir donné la santé, la volonté et le courage sans lesquels ce travail n'aurait pu être réalisé. Ce travail de mémoire a été réalisé au sein du laboratoire de Physico-chimique des Matériaux, Catalyse et Environnement (L.P.C.M.C.E) de l’université des Sciences et de la Technologie d’Oran « Mohammed Boudiaf ». Il est dirigé par Mr BENHAMOU Abdellah, Maître de conférences B à l’Université USTO, avec qui j’ai eu le grand plaisir de travailler tout au long de ce mémoire. Je lui adresse ma gratitude pour sa disponibilité, ses conseils, ses encouragements et sa patience dont il a fait preuve tout au long de notre collaboration. Je remercie tout particulièrement Monsieur DERRICHE Zoubir, Professeur à l’Université Mohamed Boudiaf d’Oran et Directeur de Recherche au laboratoire LPCMCE, de m’avoir accueilli au sein de son équipe, et d’avoir partagé son expérience en me transmettant des conseils pertinents. Je remercie également, sa disponibilité, ses remarques critiques sur mon travail lors de nombreuses et de fructueuses discussions. Je lui suis profondément reconnaissante de m’avoir conseillé et de m'avoir initié au métier de chercheur. Je tiens à remercier Mr DEBAB Abdelkader, Professeur à l’Université Mohamed Boudiaf d’Oran pour avoir accepté de présider ce jury. J’exprime mes profonds remerciements à Mme KHENIFI Aicha, Maître de conférence A à l’Université Mohamed Boudiaf d’Oran pour l’honneur qu’elle me fait en acceptant d’examiner ce travail et de participer à ce jury. Mes remerciements s’adressent également à Mr SELLAMI Mayouf, Professeur à l’Université Mohamed Boudiaf d’Oran d’avoir témoigné de l’intérêt à ce travail et de faire partie du jury. Mes remerciements les plus chaleureux vont également : À tous mes collègues du laboratoire de Physico-chimique des Matériaux, Catalyse et Environnement (L.P.C.M.C.E) avec qui j’ai partagé ces années de post graduation. La liste des abréviations : MCM Mobil Composition of Matter. ATD Analyse thermique différentielle. ATG Analyse thermogravimétrique. CMC Cristal Micelle Concentration. CTAB Cetyltriméthylammonium Bromide. DRX Diffraction des rayons X. DMDDA N-N-diméthyl-dodécylamine OMS Organisation Mondiale de la Santé. TCP Trichlorophénol. IRTF Infrarouge à transformée de Fourier. IUPAC Union International de Chimie pure et Appliquée. SBA Santa Barbara Amorphous. TEOS Tétraméthylammonium hydroxyde. MSU Mesoporous Structural Units EPA Agence Américaine de la Protection de l’Environnement. PCBs Biphényls polychlorés. PMOS Organosilicates Mésoporeux Périodiques. CTM Cooperative Templating Mechanism. LCT Liquid Crystal Templating. BET Brunauer, Emett et Teller. BJH Barrett-Joyner-Halenda. KJS kruk - Jaroniec - Sayari. BASF Badische Anilin und Soda Fabrik INEOS INspec Ethylene Oxide and Specialities HMS Hexagonal Mesoporous Silica HMM Hiroshima Mesoporous Material Liste des figures : Figure I.1 Représentation schématique de la distribution en taille de pores de certains matériaux poreux. Figure I.2 Schéma des trois structures MCM-41, MCM-48, MCM-50. Figure I.3 Diagramme de phase du CTAB dans l’eau. Figure I.4 Principales étapes d’une synthèse d’un matériau par voie sol-gel. Figure I.5 Mécanisme d’auto-assemblage coopératif CTM. Figure I.6 Figure I.7 Mécanisme transcriptif LCT. Interactions entre molécules de tensioactif et silanols de surface ; a), b) cas du tensioactif cationique ; c), d) anionique ; e) neutre ou non ionique – HMS et MSU et f) neutre– SBA-15. Figure I.8 Fonctionnalisation du matériaux mésoporeux (greffage post-synthèse, co-condensation, PMOs). Figure I.9 Classification des isothermes d’adsorption selon Giles et al. Figure II.1 Diagramme de diffraction de Si-MCM-48. Figure III.1 Diffractogrammes de rayons X des matériaux MCM-48 modifiés par DMDDA. Figure III.2 Isotherme d’adsorption-désorption d’azote à 77 K des matériaux MCM48 modifié par DMDDA. Figure III.3 Distributions en taille de pore des matériaux MCM-48 modifié par DMDDA. Figures III. 4 Spectres infrarouge des matériaux MCM-48 modifiés par DMDDA. Figure III.5a ATG des matériaux MCM-48 modifiés par DMDDA. Figure III.5b ATD des matériaux MCM-48 modifiés par DMDDA. Figure III.6 Potentiel zêta des matériaux MCM-48 modifiés par DMDDA. Figure IV.1 Balayage de la longueur d’onde pour le 2, 4, 6 TCP à pH = 5.5. Figure IV.2 Les quantités de rétention du 2, 4,6 TCP par les différents matériaux MCM-48. Figure IV.3 Les quantités de rétention du 2, 4,6 TCP par le DMDDA-48B Figure IV.4 Taux d’élimination du 2, 4, 6 TCP sur DMDDA-48B en fonction du pH Figure IV.5 Cinétique d’élimination du 2, 4,6 TCP par DMDDA-48B. Figure IV.6 Application du modèle pseudo-premier ordre à l’élimination du 2, 4,6 TCP par DMDDA-48B. Figure IV.7 Application du modèle pseudo second ordre à l’élimination du 2, 4,6 TCP par DMDDA-48B. Figure IV.8 Isotherme d’adsorption du 2, 4,6 TCP sur DMDDA-48B. Liste des tableaux Tableau I.1 Les principaux matériaux mésoporeux Tableau I.2 Principales caractéristiques physiques des adsorbants. Tableau II.1 Les principaux réactifs utilisés Tableau III.1 Comparaison des données de diffraction des rayons X de MCM-48 et des matériaux modifiés. Tableau III.2 Propriétés texturales des différents matériaux Tableau III.3 Données d’analyse thermogravimétrique pour les différents matériaux. Tableau IV.1 Les six différents isomères du TCP. Tableau IV.2 Caractéristiques physico-chimique de 2, 4, 6 trichlorophénol. Tableau IV.3 Les quantités de rétention du 2, 4,6 TCP par les différents matériaux MCM-48. Tableau IV.4 Paramètres des deux modèles cinétiques appliqués à l’adsorption du 2, 4, 6 TCP par DMDDA-48B. Tableau IV.5 Paramètres des deux modèles d’isotherme d’adsorption appliqués à l’élimination du 2, 4, 6 TCP Par DMDDA-48B (modèle de Langmuir et modèle de Freundlich). Tableau IV.6 La capacité d’adsorption du 2, 4, 6 trichlorophénol pour quelques adsorbants. Résumé Ce travail avait pour objectif, l’étude de l’élimination d’un polluant organique par le procédé d’adsorption. Ainsi, notre recherche comporte deux volets. Le premier s’est axé sur la synthèse d’un matériau mésoporeux de type M41S de forme cubique (MCM-48) par le mécanisme de « texturation par cristaux liquides » à partir d’une source de silice et d’un agent tensioactif (CTAB). Puis on a pu augmenter la taille des pores et la surface spécifique du matériau par l’incorporation en post-synthèse d’agent gonflant (la N-N.Dimethyldodecylamine). L’extraction sélective de l’amine et la calcination permettent d’obtenir des matériaux avec des tailles de pores et des surfaces encore plus grandes que celles du matériau de départ (matériau parent). Dans l’objectif de contrôler au mieux l’ensemble de la séquence de fonctionnalisation des matériaux, de nombreuses techniques de caractérisation ont été employées pour qualifier et de quantifier au mieux les espèces présentes à la surface. Donc les propriétés physico-chimiques des matériaux ont été établies à l’aide des techniques suivantes : DRX, IRTF, BET, ATG/ATD et la zetametrie. Tandis que, dans le deuxième volet nous sommes intéressés à l’application de l’adsorption d’un polluant organique (2, 4, 6 trichlorophénol) sur les différents matériaux (MCM-48, DMDDA-A, DMDDA-B, DMDDA-C). Mots clés : Matériau mésoporeux, Trichlorophénol. Adsorption, N-N.Dimethyldodecylamine, Sommaire Introduction générale…………………………………………………………... 1 Chapitre I : Etude bibliographique I. Généralités sur les matériaux poreux……..…………………………………. 4 I.1. Historique des matériaux mésoporeux…………………………………...... 5 I.2. Différents types des matériaux mésoporeux………………………………. 5 I.3. Les principaux matériaux mésoporeux………………………………. 6 I.4. Synthèse des matériaux mésoporeux……………………………………… 8 I.4.1. Paramètres influençant la synthèse de MCM-48………………………… 8 I.4.2. Les tensioactifs…………………………………………………………... 8 I.5. Les mécanismes de formation des matériaux mésoporeux………………... 10 I.5.1. Le procédé sol-gel……………………………………………………….. 10 I.5.1.1. Principaux états du système lors de la transition sol-gel………………. 11 I.5.2. Le mécanisme d’auto-assemblage coopératif CTM……………………... 13 I.5.3. Le mécanisme transcriptif LCT………………………………………….. 13 I.5.4. Interactions à la surface…………………………………………………. 14 I.6. Fonctionnalisation…………………………………………………………. 16 I.6.1. Matériaux composites …………………………………………………… 17 I.6.2. Matériaux hybrides……………………………………………………… 17 I.6. 2.1. Greffage post-synthèse………………………………………………... 18 I.6.2.2. Co-condensation………………………………………………………. 19 I.6.2.3. Organosilicates mésoporeux périodiques (PMOs)……………………. 19 I.7. Adsorption…………………………………………………………………. 20 I.7.1. Description du mécanisme d'adsorption…………………………………. 21 I.7.2. Nature de l'adsorption……………………………………………………. 21 I.7.2.1. L'adsorption chimique…………………………………………………. 21 I.7.2.2. L'adsorption physique………………………………………………… 21 I.7.3. Les adsorbants…………………………………………………………… 21 I.7.4. Les isothermes d’adsorption…………………………………………….. 22 I.7.4.1. Classification des isothermes d'adsorption……………………………. 22 I.7.4.2. Modèles d'isothermes…………………………………………………. 24 I.7.4.2.1. Modèle de Langmuir………………………………………………… 26 I.7.4.2.2. Modèle de Freundlich………………………………………………. 25 I.7.5. Cinétiques d’adsorption…………………………………………………. 26 Conclusion Références bibliographiques Chapitre II : Méthodes et matériels II.1. Préparation des adsorbants………………………………………………... 35 II.1.1. Réactifs………………………………………………………………….. 35 II.1.2. Mise en œuvre de la synthèse…………………………………………... 35 II.1.2.1. Synthèse de Si-MCM-48……………………………………………… 35 II.1.2.1.1.Composition globale………………………………………………… 35 II.1.2.1.2. Protocole expérimental……...……………………………………… 35 II.1.2.2. Synthèse de NH₂-MCM-48…………………………………………… 36 II.1.2.2.1. Composition globale de NH₂-MCM-48…………………………….. 36 II.1.2.2.2. Protocole expérimental……………………………………………... 37 II.2. Méthodes de caractérisation………………………………………………. 37 II.2.1. Diffraction des rayons X (DRX)………………………………………... 38 II.2.2. Mesures texturales (méthode BET)……………………………………... 39 II.2.2.1. Estimation du volume poreux …………………………...…………… 40 II.2.2.2. Estimation du diamètre des pores ……….…………………………… 41 II.2.2.3. Estimation de l’épaisseur des parois………………………………….. 42 II.2.3. Analyse thermogravimétrique (ATD/ATG)…………………………… 43 II.2.4. Infrarouge a transformée de Fourier(IRTF)…………………………….. 43 II.2.5. La zêtamétrie……………………………………………………………. 44 Conclusion Références bibliographique Chapitre III : Résultats et discussions III.1. Introduction……………………………………………………………… 48 III.2. Résultats des caractérisations……………………………………………. 48 III.2.1.Diffraction des rayons X (DRX)……………………………………….. 48 III.2.2. Isothermes d’adsorption-désorption d’azote à 77°K…………………... 50 III.2.3.Spectroscopie Infrarouge par Transformée de Fourier (FTIR) ………… 52 III.2.4.Analyse thermogravimétrique………………………………………….. 54 III.2.5.Charge de surface : Zêtamétrie…………………………………………. 56 Conclusion Références bibliographique Chapitre IV : Etude de l’adsorption IV.1.Introduction………………………………………………………………. 63 IV.2. Généralités sur les composés phénoliques………………………………. 63 IV.2.1. Trichlorophénol (TCP)………………………………………………… 64 IV.2.2. Principes de production du 2, 4, 6 TCP……………………..………… 65 IV.2.3. Utilisations…………………………………………………………….. 65 IV.3. Résultats d’adsorption…………………………………………………… 66 IV.3.1. Recherche de la longueur d’onde d’adsorption maximale…………….. 66 IV.3.2. Effet d’adsorption du 2, 4,6 TCP sur les différents matériaux synthétisés….. 67 IV.3.3. Effet de masse………………………………………………………… 69 IV.3.4. Effet du pH…………………………………………………………… 70 IV.3.5. L’étude cinétique……………………………………………………... 71 IV.3.6. Isotherme d’adsorption du 2, 4, 6 TCP et modélisation……………… 74 IV.3.7. Comparaison avec d’autres adsorbants……………………………….. 76 Conclusion. Références Bibliographiques. Conclusion et perspectives. Introduction générale Introduction générale « L’environnement est la clé d’une meilleure santé » déclare l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) à la Conférence ministérielle « Santé et Environnement » (Londres, juin1999) [1]. Cet environnement est influencé par la pollution dans ses différents compartiments (l'eau, sol et air), qui résulte des processus d'industrialisation ou tout simplement de l'activité humaine [2]. Le premier responsable de cette pollution est l’industrialisation, car avec le développement technologique plusieurs produits chimiques sont fabriqués et peuvent se retrouver dans l’eau, accidentellement (suite à des incidents industriels, des incidents dûs aux trafics, entraînement des pesticides, etc.…), ou d’une manière structurelle (par les rejets gazeux ou liquides). Ces pollutions chimiques ont des incidences plus ou moins graves sur la faune, la flore et les cours d’eau. Leur présence dans l’eau, même à des quantités infinitésimales, modifie sa saveur, sa couleur et son odeur la rendant impropre à la consommation voire toxique. Dans l’optique de s’attaquer à cette pollution, un certain nombre de substances considérées comme particulièrement dangereuses pour le milieu et pour l'homme ont été définies comme prioritaires par la directive européenne 2000/60/CE sur l'eau du 23/10/2000.tels que les détergents, les hydrocarbures ou encore les phénols [3,4]. Les composés phénoliques et leurs dérivés sont présents dans les eaux usées de nombreuses industries, telles que la chimie des polymères, des produits pharmaceutiques; les raffineries de pétrole et les procédés pétrochimiques. Face à ces problèmes récurrents, de nombreuses recherches ont été mises en œuvre, afin de diminuer le pouvoir polluant (toxicité ou rémanence) des micropolluants et d’autre part afin de traiter les eaux polluées de façon efficace. Aujourd’hui, de nombreuses techniques existent pour traiter les eaux chargées en micropolluants organiques et inorganiques. L’adsorption reste la technique la plus utilisée et parmi les adsorbants les plus utilisés, on peut citer le charbon actif, les résidus agricoles, les argiles, les zéolites. Toutefois, les principaux inconvénients de ces adsorbants sont leur faible capacité d’élimination. Ceci a motivé la recherche de synthèse de matériau a porosité élargie. Une solution astucieuse a été développée en 1992 par la mobil oil company [5,6] ; s’inspirant du mode de synthèse des zéolithes basé sur l’organisation de la structure cristalline 1 Introduction générale autour d’un agent structurant simple, tels les sels d’ammonium quaternaires. Les chercheures ont remplacé ce dernier par des micelles d’agent tensioactif. Ils ont ainsi obtenu des silices amorphes, mais dont la porosité est homogène et organisée à longue distance. Différentes silices mésoporeuse structurées ont été mise au point, grâce aux différents croissements tensioactif/précurseurs de silice. Dans notre travail, on a essayé de contrôler la taille des pores d’un matériau mésoporeux MCM-48 (cubique) en deux étapes. La première consiste à synthétiser MCM-48 à des températures comprises entre (70 et 100°C) « matériau parent », puis en deuxième étape, on ajoute une émulsion aqueuse d’amine (DMDDA) entre (120 et 130°C) « matériau aminé », l’extraction sélective de l’amine donne le « matériau désaminé » et enfin une calcination des matériaux aminé ou désaminé donne le « matériau calciné ». Les différents matériaux sont caractérisés par différents méthodes (BET, ATD/ATG, IRTF et la zȇtamétrie. Dans le premier chapitre, nous avons présenté une synthèse bibliographique sur les différents matériaux mésoporeux et en particulier MCM-48. Leurs synthèses, les différentes modifications et leurs applications. Dans le chapitre II, sont présentés les matériels et méthodes, en plus, les caractéristiques des appareillages et produits utilisés, les méthodes de caractérisation des différentes matrices synthétisés et les protocoles expérimentaux utilisés dans cette étude seront détaillés. La troisième partie (chapitre III) est consacrée à la présentation des résultats de caractérisations des différentes matrices solides par la diffraction des rayons X (DRX), surfaces spécifique (BET), analyse thermique (ATG/ATD), spectroscopie infrarouge (IRTF), et la zêtamétrie Le chapitre quatre est consacré à l’étude de l’adsorption en batch du 2, 4, 6 TCP, effet de masse, effet de pH, étude cinétique, isotherme d’adsorption du 2, 4, 6 TCP et modélisation. Nous terminerons par une conclusion générale et des perspectives. 2 Etude bibliographique I .Généralités sur les matériaux poreux Le mot poreux est dérivé de pore, du latin porus, et du grec poros, qui signifie passage. La porosité est définie à la fois comme une propriété caractéristique d’un milieu poreux et comme un paramètre qui l’exprime quantitativement (rapport de volumes sans dimension). Les matériaux poreux sont présents partout dans la nature, à l’exemple du bois, du liège, des éponges, des os. . . La création de la porosité naturelle est complexe, mais les processus de sa formation suivent tous la règle de la consommation du minimum de matière pour une stabilité optimale de la structure globale. Une grande variété de matériaux poreux organiques synthétiques nous entourent tels que les mousses polymères, utilisées pour la fabrication de nombreux produits, dans des domaines allant de l’emballage au secteur automobile, ou encore l’isolation. Les techniques développées permettent maintenant d’obtenir des matrices poreuses non seulement de matériaux organiques mais aussi de métaux, d’oxydes métalliques, de céramiques et de verres. Selon la classification de l’IUPAC [7], les solides poreux peuvent être classés en trois catégories selon la dimension des pores (figure I.1) - Les solides microporeux tels que les zéolithes et les solides apparentés (diamètres des pores inférieurs à 2 nm). - Les solides mésoporeux organisés ou non (diamètre de pores compris entre 2 et 50 nm). - Les solides macroporeux, tels les verres poreux (diamètres des pores supérieur à 50 nm). Les principaux avantages des solides poreux par rapport aux solides massiques sont leur très grande surface spécifique (qui conduit souvent à plus grande activité grâce à une dispersion accrue des sites actifs), des capacités d’adsorption élevées et la possibilité d’induire une sélectivité (de taille ou de forme) à la réaction. 4 Etude bibliographique Figure I.1 : Représentation schématique des distributions en taille de pores de certains matériaux poreux I.1. Historique des matériaux mésoporeux La première synthèse de matériaux mésoporeux ordonnés a été décrite dans un brevet américain en 1970 [8,9]. Cependant, à cause d’un manque d’analyses, les propriétés notables de ces composés ne sont pas remarquées. Au début des années 90, le groupe japonais de Kuroda réussit à synthétiser un matériau mésoporeux à partir d’une argile nommé Kanémite possédant des couches de silices lamellaires [10,11]. L’échange ionique entre les ions alcalins de l’argile et les molécules tensioactives, molécules hydrophobes pourvues d’une tête hydrophile chargée positivement, permet la réorganisation des couches de silices en structures hexagonales ordonnées. En 1992, une équipe de chercheurs de la compagnie Mobil Oil ont ouvert un nouveau pan de la recherche en chimie des matériaux en découvrant un procédé sol-gel de préparation de matériaux mésoporeux [12,13]. La vraie nouveauté méthodologique est venue de l’utilisation d’agrégats supramoléculaires de tensioactifs. Ces derniers, sous la forme d’une phase de type cristal liquide, permettent l’assemblage d’un composite mésostructuré pendant la condensation de précurseur de silice. Les matériaux mésoporeux sont obtenus après retrait du tensioactif par calcination ou par extraction. I.2. Différents types des matériaux mésoporeux Beck et collaborateurs [14-16] ont synthétisé une nouvelle famille d’aluminosilicates mésoporeux nommés M41S. L’emploi du procédé sol-gel permet une multiplication des synthèses. Ainsi, de légères modifications des conditions de synthèse ou des réactifs permettent de faire varier la composition chimique, le diamètre des pores Etude bibliographique compris entre 2 et 10 nm ainsi que l’organisation spatiale des matériaux. Les représentants les plus connus de cette famille sont : -les solides siliciques MCM-41 (MCM pour « Mobil Composition of Matter ») dont les pores sont agencés de façon hexagonal 2D à l’instar des nids d’abeilles, le groupe d’espace correspondant est (P6mm) ; -les MCM-48 d’arrangement 3D cubique avec des canaux qui s’enchevêtrent ; groupe d’espace (Ia3d) -les MCM-50 de structure lamellaire, groupe d’espace P2, elle est constitué de couches successives séparées par des agents tensioactifs agencés en lamelles, cela ressemble fortement aux membranes cellulaires. La figure 1.2 schématise ces trois structures. Hexagonale MCM-41 Cubique MCM-48 Lamellaire MCM-50 La figure I.2 schéma des trois structures. I.3. Les principaux matériaux mésoporeux Les matériaux de type M41S ont été à l'origine préparés dans des conditions basiques. Mais ces synthèses ont été étendues ultérieurement aux conditions acides menant à des matériaux mésoporeux de diverses symétries et de propriétés de paroi différentes, tels que la famille de matériaux de type SBA de symétries hexagonales et cubiques variables. [17, 18, 19, 20] Des conditions neutres ont été utilisées pour préparer des matériaux mésoporeux en utilisant les amines primaires non ioniques pour la synthèse, exemple du MSU matériau hexagonal désordonné et du HMS [21, 22, 23]. Etude bibliographique Les silicates mésoporeux principaux et les symétries correspondantes sont récapitulés dans le tableau I.1. Tableau I.1 : Les principaux matériaux mésoporeux Code Dimensionnalité, ordre Type de et Milieu Diamètre des surfactant Réf pores (nm) groupe spatial 2D hexagonal (P6mm) Cationique Basique 3,70 [15] cubique (Ia3d) Cationique Basique 3,.49 [15] FSM-16 2D hexagonal (P6mm) Cationique Basique 2,80 [24] MSU hexagonal (désordonné) Neutre Neutre 3,10-5,80 [21] MSU-G Lamellaire Cationique Neutre 3,.20 [22] SBA-1 cubique (Pm3n) Cat/anionique Acide 2,00 [17] SBA-2 3D hexagonal (P63/mmc) Gemini Acide 2,22 [18] SBA-3 2D hexagonal (P6mm) Cat/anionique Acide 2,.77 [17] SBA-11 cubic (Pm3m) Copolymère Acide 2,50 [19] SBA-15 2D hexagonal (P6mm) Copolymère Acide 7,.80 [25] SBA-16 cubic (Im3m) Copolymère Acide 5,40 [19] KIT-1 hexagonal (désordonné) Neutre Basique 3,52 [26] HMS hexagonal (désordonné) Neutre Neutre 2,80 [23] HMM 3D hexagonal (P63/mmc) Cationique Basique 2,70 [20] MCM41 MCM48 7 Etude bibliographique I.4. Synthèse des matériaux mésoporeux D'une façon générale, lors de la synthèse des matériaux mésoporeux, quatre éléments majeurs sont utilisés [27,28]. une molécule tensioactive (agent structurant) anionique, cationique, nonionique ou neutre pour diriger la structure finale du matériau. une source de silice (silice fumée, silicate de sodium, TEOS ...). un solvant (eau, éthanol...). un catalyseur acide, basique ou neutre selon la synthèse désirée. La formation du matériau mésoporeux peut être expliquée de la manière suivante [28]: Les molécules tensioactives comprennent une tête chargée positivement, négativement ou neutre, très hydrophile, et une longue chaîne hydrophobe. Lorsque les solutions contenant les molécules tensioactives et la source de silice sont mélangées, trois types d'interaction peuvent avoir lieu: organique-inorganique, organique-organique, inorganique-inorganique. Afin de minimiser l'énergie libre du système, on observe: a) la formation d'une interface organique-inorganique (échange d'ions), b) l'organisation des micelles organiques entre eux de façon à former une structure cubique, hexagonale ou lamellaire, ... etc. c) la condensation de la phase inorganique. Cependant, pour répondre à certaines applications (adsorption par exemple), ces matériaux doivent être modifiés (fonctionnalisés) en surface afin de contenir des sites spécifiques d'adsorption. Il existe plusieurs types de fonctionnalisation [29 ,30]. I.4.1. Paramètres influençant la synthèse de MCM-48 - Influence de la température et le temps de cristallisation. - Influence du surfactant/silice (sur/SiO2). - Paramètre d’empilement(g). - Effet du pH du milieu. I.4.2.Les tensioactifs Un tensioactif est une molécule qui contient une tête hydrophile et une queue hydrophobe. 8 Etude bibliographique Suivant la nature de la tête polaire, il existe quatre familles de tensioactifs : − Les tensioactifs anioniques, avec une tête polaire chargée négativement et un contre-ion de charge positive. − Les tensioactifs cationiques, avec une tête polaire chargée positivement et un contre-ion de charge négative, ce sont généralement les sels d’ammonium quaternaire [31]. Le CTAB (hexadecylamonium bromide) molécule utilisée par les chercheurs de la firme Mobil pour la synthèse des matériaux mésoporeux de type M41S. − Les tensioactifs non-ioniques, avec une tête polaire ne portant pas de charge, sans contre-ion associé. -Les tensioactifs zwitterioniques, avec une tête polaire portant deux charges compensées entre elles, sans contre-ion associé. En raison de ce caractère amphiphile, les tensioactifs peuvent s’arranger en réseaux de « supermolécules ». Dans l’eau, les groupes de la tête hydrophile forment la surface extérieure et les queues hydrophobes pointent vers le centre. Par ailleurs, l’étendue de la micellisation, les formes des micelles et leur agrégation en cristaux liquides dépendent de la concentration en tensioactif. Un diagramme de phase schématique pour un tensioactif cationique dans l’eau est présenté à la figure I.3. Fig. I.3: Diagramme de phase du CTAB dans l’eau [32]. Etude bibliographique A faible concentration, le tensioactif est présent sous forme de molécules libres dissoutes dans la solution. Lorsque la concentration en tensioactif est légèrement plus importante et atteint la « concentration micellaire critique » (cmc), les molécules individuelles de tensioactif forment de petits agrégats sphériques (micelles). A des concentrations supérieures, lorsque la teneur en solvant présent entre les micelles diminue, ces micelles sphériques peuvent coalescer pour former des micelles cylindriques allongées. Si on augmente encore la concentration en tensioactif, on passe par une phase cubique, avant d’obtenir une phase lamellaire. Pour des concentrations vraiment très élevées, dans certains systèmes, il est possible d’obtenir des « phases inverses », dans lesquelles l’eau est alors emprisonnée à l’intérieur des micelles, et les têtes hydrophiles pointent vers le centre tandis que les queues hydrophobes sont déployées à l’extérieur. I.5. Les mécanismes de formation des matériaux mésoporeux Les matériaux mésoporeux peuvent être préparés à partir de Systèmes Moléculaires Organisés selon deux voies : le mécanisme d’auto-assemblage coopératif CTM (Cooperative Templating Mechanism) et le mécanisme transcriptif LCT (Liquid Crystal Templating). Ces deux méthodes sont basées sur le procédé sol-gel. I.5.1. Le procédé sol-gel Le terme sol-gel correspond à l’abréviation « solution-gélification ». Brièvement, un « sol » est une suspension colloïdale d’oligomères dont le diamètre est de quelques nanomètres seulement. Par la suite, on peut faire évoluer ce « sol », par le biais de réactions chimiques, en un réseau à viscosité infinie, appelé « gel ». Le principe de base du procédé sol-gel est donc le suivant : une solution à base de précurseurs en phase liquide se transforme en un solide par un ensemble de réactions chimiques (hydrolyse et condensation), le plus souvent à température ambiante, d’où le terme de chimie « douce ». La méthode sol-gel permet l’élaboration d’une grande variété d’oxydes sous différentes configurations (monolithes, films minces, fibres, poudres). Cette grande diversité, tant du côté des matériaux que de la mise en forme, a rendu ce procédé très attractif dans des domaines technologiques tels que l’optique [33,34], l’électronique [35], les biomatériaux [36], les senseurs (détection), les supports de séparation 10 Etude bibliographique (chromatographie). Elle présente, en outre, l’avantage d’utiliser une chimie douce et de pouvoir conduire à des matériaux très purs ou dopés selon l’application visée [37]. La technologie sol-gel peut être avantageusement mise à profit pour immobiliser des structures organiques (catalyseurs, pigments, enzymes). Deux voies d’immobilisation peuvent être exploitées par cette technique : i) l’immobilisation physique où le catalyseur est « encapsulé » dans la matrice inorganique lors de la formation du gel ou ii) une véritable immobilisation chimique via un greffage sur le squelette inorganique par une liaison covalente. Dans ce cas, une attention particulière sera portée afin de ne pas modifier les propriétés (catalytiques) de la molécule à greffer. La synthèse d’un « sol » se fait classiquement à température ambiante par ajout d’eau dans une solution organique acide ou basique contenant des alcoolates (« alcoxydes ») de formule M(OR)n où M est un métalloïde comme le Si ou un métal (par exemple Ti ou Zr) et R un groupe organique alkyle (CnH2n+1). Par la suite, on peut faire évoluer ce « sol » par le biais de réactions chimiques d’hydrolyse, de condensation et de polymérisation en un réseau tridimensionnel à viscosité infinie, appelé « gel ». Dans le cas d’un séchage cryogénique ou hypercritique, le gel donne un « aérogel », structure très ouverte avec une grande macroporosité. Dans le cas des revêtements, un séchage classique est opéré et en s’évaporant, les liquides résiduels provoquent des forces de capillarité importantes qui mènent à la destruction de la macroporosité et aboutissent finalement à l’obtention de structures vitreuses. On obtient de cette manière un « xérogel ». I.5.1.1. Principaux états du système lors de la transition sol-gel Le premier état est celui de sols hydrolysés et/ou condensés (a) : solution liquide d’alcoxydes métalliques partiellement dissous dans un solvant. L’adjonction d’eau (1) entraîne l’hydrolyse et les réactions de polymérisation. Il se forme des oligomères et des polymères en solution (b) (Figure I.4). La viscosité de la solution (2) augmente jusqu’à l’obtention d’un gel au « tgel » (temps nécessaire à l’obtention du gel après l’ajout d’eau aux conditions considérées) (c). Le mot gel n’a de signification qu’au niveau macroscopique, où il apparaît comme un solide, bien que contenant encore une grande quantité de liquide interstitiel. Au niveau moléculaire rien ne change. Le maillage du gel reste très lâche 11 Etude bibliographique juste après le point de gel, et les espèces non liées au gel peuvent toujours diffuser et réagir (polymérisation, dépolymérisation et greffage au réseau). Puis le gel vieillit (3), par greffages successifs son maillage devient plus dense, les molécules et surtout les macromolécules diffusent beaucoup plus difficilement. Cette période peut durer plusieurs tgel (d). On peut parfois observer une « synérèse » (c’est à dire une expulsion du solvant). Diverses méthodes de séchage peuvent ensuite être employées : • Le gel peut être séché dans des conditions douces (4). Il durcit en se compactant : c’est un xérogel (e) (formation des verres et céramiques denses). • Le solvant peut être évaporé dans des conditions supercritiques (5) (vitesse d’évaporation importante et constante) pour former un gel très peu compact : c’est un aérogel (f). • Lorsque l’on n’en est encore qu’à l’étape du sol, il est possible de répandre le sol sur une surface (6 et 7) pour former des films de xérogels en couches minces (par exemples les techniques de spin-coating ou dip-coating) (h). Figure I.4. Principales étapes d’une synthèse d’un matériau par voie sol-gel. Etude bibliographique I.5.2. Le mécanisme d’auto-assemblage coopératif CTM Le mécanisme d’auto-assemblage coopératif ou CTM consiste à faire polymériser un précurseur inorganique autour de micelles de tensioactif dans l’eau selon le procédé sol-gel. Ce mécanisme a été découvert en 1992 par les chercheurs de chez Mobil et appliqué à la silice [38 ,39]. Figure I.5 : Mécanisme d’auto-assemblage coopératif CTM La première étape de ce mécanisme, la polymérisation intramicellaire, est l’interaction entre les têtes polaires du tensioactif et le précurseur hydrolysé par liaisons électrostatiques ou hydrogène, en fonction de la nature du tensioactif. Lors de cette étape, le précurseur recouvre les têtes polaires des micelles. La seconde étape est la condensation intermicellaire lors de laquelle les micelles recouvertes de précurseur s’auto-associent pour former progressivement une mésophase hybride. Un traitement hydrothermal est ensuite réalisé afin d’achever le processus d’auto-organisation et de condenser la matrice inorganique. Le matériau final est obtenu après élimination du tensioactif, soit par calcination, soit par extraction par un solvant (en général l’éthanol) lorsque le tensioactif utilisé est non ionique. I.5.3. Le mécanisme transcriptif LCT Le mécanisme transcriptif ou Liquid Cystal Templating a été proposé pour la première fois par Mobil en 1992 pour expliquer la formation des mésostructures organisées M41S. Toutefois, il s’avère que celui-ci n’était pas responsable de la formation des matériaux M41S, mais sa validité a été confirmée quelques années plus tard avec d’autres synthèses. Ce mécanisme consiste à utiliser directement des cristaux liquides comme empreinte pour préparer des matériaux mésoporeux organisés. Ce mécanisme a Etude bibliographique réellement été utilisé pour la première fois par Attard et al. En 1995 [40] pour préparer des silices mésostructurées à partir de tensioactifs hydrogénés non ioniques. Figure І.6: Mécanisme transcriptif LCT. Dans le cas d’une phase cristal liquide hexagonale, le précurseur inorganique polymérise autour des cylindres de tensioactif et une mésophase hybride est ensuite formée. Les étapes suivantes sont analogues à celles décrites pour le CTM. Ce mécanisme présente l’avantage de diversifier plus facilement les structures en utilisant différents types de cristaux liquides. De plus, il est susceptible d’être mieux adapté pour l’élaboration d’oxydes non silicatés, dont la réactivité des précurseurs est souvent très grande. Il semble en effet plus probable de structurer directement un matériau en réalisant une empreinte à l’aide de cristaux liquides que de contrôler le procédé sol-gel autour de micelles avec des alcoxydes parfois très réactifs. I.5.4. Interactions à la surface La condition fondamentale de construction de ces matériaux est l’existence d’une interaction entre le surfactant et le précurseur silicique de manière à inclure l’agent structurant sans qu’il y ait de séparation de phases mais plutôt de formation d’une mésophase hybride. La figure I.7 illustre les différentes interactions qui peuvent exister entre les composants inorganiques et les têtes des tensioactifs. Etude bibliographique Figure I.7 : Interactions entre molécules de tensioactif et silanols de surface ; a), b) cas du tensioactif cationique ; c), d) anionique ; e) neutre ou non ionique – HMS et MSU et f) neutre– SBA-15 [41]. Mécanisme S+I- (voie de synthèse “Mobil”) L’addition d’un précurseur silicique (Silicate de sodium, silice de combustion, silice colloïdal, tétraéthylorthosilicate) en milieu basique entraîne la condensation des espèces de silice chargées négativement (I-) autour des micelles chargées positivement (S+) où S représente le surfactant et I la phase minérale inorganique. Ce processus conduit au complexe organique-inorganique hexagonal (S+I-). Par la suite de nombreuses autres voies de synthèse ont été explorées notamment par l’équipe de Stucky [42]. Outre le mécanisme S+I- correspondant à la synthèse des chercheurs de Mobil-oil, nous détaillons ci-après les différents types de mécanismes envisagés. Mécanisme (S-I+): Dans cette voie, c’est un agent structurant anionique (S-) (par exemple C16H33SO3H) qui est mis en oeuvre pour diriger l’autoassemblage d’espèces inorganiques cationiques (I+) (par exemple Pb2+ ou Fe2+) par les paires d’ions S-I+. La formation de mésostructures hexagonales ou lamellaires, d’oxyde de plomb (Pb2+) et de fer (Fe2+) a été réalisée de cette façon [42, 43, 44]. En revanche cette voie ne conduit pas aux silices mésoporeuses structurées. Mécanismes (S+X-I+): Etude bibliographique De façon surprenante l’assemblage coopératif de surfactants et d’espèces inorganiques de même charge est également possible, toutefois, celui-ci met en jeu un contre-ion médiateur de charge opposée à ces dernières. Cette voie de synthèse a permis d’obtenir, pour la première fois la formation de matrices hexagonales, cubiques et lamellaires siliciques et aluminosiliciques en milieu hautement acide (de 5 à 10 moles d’HCl ou de HBr pour une mole de précurseur silicique et environ 0,1 mole de surfactant) [42,45]. La synthèse du matériau MCM-41 suit cette voie en utilisant un structurant cationique ammoniun quaternaire CnH2n+1(C2H5)3N+, n=12,14,16,18) dans un milieu très acide (pH<1). Mécanisme (S-X+I-): Cette voie est analogue à la précédente avec inversion des charges, citons la phase aluminique lamellaire obtenue à partir de l’association d’aluminates et d’un surfactant anionique, C12H25PO32-, par l’intermédiaire du cation Na+. Quelle que soit la voie suivie en se plaçant en milieu très acide (au dessous du point isoélectrique de la silice), l'hydrolyse du précurseur TEOS, engendre des espèces siliciques cationiques telles que Si-OH2+. La forte concentration en acide HX (X- = Clou Br-) entraîne la formation d’une couche S+X- dans laquelle les ions halogénures entourent la région hydrophile du surfactant cationique. Ces interactions électrostatiques (S+X-) sont les forces dominantes qui initient le processus d’autoassemblage en milieu acide concentré. Mécanisme (S0I0 ): En général les synthèses employant des agents structurants neutres, sont réalisées sous des conditions acides ou neutres. Pinnavaia et al. [46,47] en utilisant des surfactants neutres tels que les amines primaires et les poly (oxyde d’éthylène) ont préparé une série des matériaux mésoporeux siliciques (désordonnés) via des liaisons hydrogène. Les matériaux préparés sont nommés HMS [46], MSU-n (n=1-4) [46], MSU-V [47]. Zhao et al. [48,49], par l’emploi de copolymères constitués de plusieurs chaînes de polyoxydes d’alkylènes, ont synthétisé en milieu fortement acide de nouveaux matériaux notés SBA-15 et qui sont décrits par une structure hexagonale. I.6. Fonctionnalisation Selon les applications, il est parfois nécessaire de modifier la surface des matériaux mésoporeux en greffant des molécules organiques ou inorganiques à leur surface. L’apport d’une nouvelle fonctionnalité à une matrice de silice mésoporeuse, par 16 Etude bibliographique exemple, peut fournir de nouvelles propriétés au matériau et ainsi élargir ses domaines d’application. Par ailleurs, cette modification peut non seulement servir à apporter une nouvelle fonctionnalité, mais aussi à améliorer la tenue mécanique du matériau ou sa stabilité chimique. Pour modifier la surface des matériaux mésoporeux, trois principales méthodes sont traditionnellement explorées: le greffage par post-synthétique, la co-condensation et l’organosilicates mésoporeux périodiques. I.6.1. Matériaux composites Nous ne parlerons que des matériaux mésoporeux fonctionnalisés avec des complexes métalliques. Celui-ci peut simplement être adsorbé à la surface. C’est le cas par exemple du complexe de rhodium (sulfos)Rh(cod), de formule Rh+(COD)[(PPh2CH3)3CCH2(C6H4)SO3–] décrit par Bianchini [50, 51]. Ce dernier est lié par le groupe SO3- à la surface via deux liaisons hydrogènes et une liaison ionique. Un autre exemple est celui d’un matériau Al-MCM-41 modifié par échange ionique avec le complexe [Mn(bipy)2]NO3, qui est ensuite utilisé avec succès dans l’oxydation du styrène [52]. Le concept bien connu d’encapsulation d’enzymes dans des systèmes sol-gel a été étendu pour, par exemple, immobiliser la trypsine dans des structures MCM-41, MCM-48 et SBA-15 [53]. Les meilleurs résultats ont été rapportés pour des SBA-15 préalablement fonctionnalisées avec des groupements thiol (liaisons hydrogènes), ce qui a permis de minimiser grandement le relargage de l’enzyme [54]. C’est justement ce dernier phénomène qui est l’inconvénient majeur de cette méthode de simple imprégnation du solide mésoporeux avec les complexes. Il convient donc de créer des liens plus forts avec la surface. I.6.2 Matériaux hybrides Il existe trois modes de fonctionnalisation des matériaux mésoporeux : Greffage postsynthèse, co-condensation et Organosilicates mésoporeux périodiques (PMOS) présenté dans la figure I.8 suivante : 17 Etude bibliographique Figure I.8 : fonctionnalisation du matériau mésoporeux (greffage post-synthèse, co-condensation, PMOs)[55]. I.6.2.1. Greffage post-synthèse Cette technique d’accroche est basée sur des réactions entre les silanols de surface SiOH et des silanes de type organosilanes SiR (OR ´)3, chlorosilanes RnSiCl3-n ou silazanesHnN(SiR3)2-n. La structure mésoporeuse est maintenue lors de ce type de fonctionnalisation, mais si le greffage des silanes s’effectue à l’entrée des pores, il y a alors un fort risque de distribution inhomogène des fonctions. En effet, le phénomène de diffusion des espèces dans les canaux serait dans ce cas fortement perturbé.les revues traitant de fonctionnalisation par post-greffage sont extrêmement nombreuses Etude bibliographique (Brunel et collaborateurs [56,57], Tagushi et collaborateurs [58], DeVos et collaborateurs [59], Wight et collaborateurs [60]. I.6.2.2. Co-condensation Dans ce cas, les précurseurs siliciques de type Si (OR ´) 4 sont condensés ave les organosilanes(R´O)3SiR , en présence d’agents structurants. Le précurseur le plus utilisé est le tétraéthylothosilicate TEOS (R´ = groupement éthyle). Les groupements organiques sont ainsi ancrés de manière covalente aux murs [58]. Cette technique a été largement décrite dans la littérature. Elle présente l’avantage de limiter le blocage des pores par rapport à un post-greffage, et donc d’assurer a priori une répartition plus homogène des fonctions. Cependant, on peut déplorer un ordre moins bien défini avec en particulier une concentration molaire limite en précurseurs organo-siliciques de 40%, au-delà de laquelle le matériau peut être totalement désordonné. L’homogénéité n’est pas systématique ment garantie, du fait d’une différence possible entre les vitesses d’hydrolyse et de condensation des précurseurs de nature différente. Par ailleurs, des précautions particulières doivent être prises pour retire l’agent structurant. L’extraction par calcination est à proscrire dans le cas du greffage de fonctions thermiquement sensibles. Les travaux initiateurs de cette méthodologie ont permis l’obtention des matériaux diversement fonctionnalisés. Les fonctions organiques incorporées comptent entre autres des groupements alkyls, thiols, amines, nitriles/ iso cyanates, vinyles….. Les matériaux ainsi modifies sont intéressants en catalyse acido-basique et en adsorption. A titre d’exemple, nous citerons : les fonctions amines formées par Cocondensation qui ont fait l’objet de travaux dans des réactions catalysées par des bases. I.6.2.3. Organosilicates mésoporeux périodiques (PMOS) Enfin, une troisième technique de fonctionnalisation consiste à condenser des précurseurs de type silses quioxanes (R’O)3Si-Z-Si(OR’)3. Ce procédé est largement connu en chimie des sols-gels. Les unités organiques font partie intégrante du mur 19 Etude bibliographique Elles sont de ce fait distribuées de manière très homogène au sein des matériaux. Les aérogels ou les xérogels obtenus présentent des surfaces spécifiques très élevées (jusqu’à 1800 m²/g) et une grande stabilité thermique, mais le système poreux est très désordonné et la distribution de taille est plutôt large [61, 62, 63]. A l’heure actuelle, cette classe de matériaux est toutefois très sollicitée, du fait d’une grande diversité disponible (agents structurants ioniques ou non ioniques, précurseurs siliciques multiples, etc.), et un large domaine d’applications, tels que l’adsorption, la chromatographie ou encore la nanoélectronique. Quel que soit leur mode exact d’obtention, les matériaux mésoporeux présentent un très grand intérêt dans le domaine de la catalyse notamment et la dépollution compte tenu de leur haute surface spécifique et de leur structure ordonnée. Toutefois, on a cherché à améliorer encore les propriétés de ces matériaux pour les rendre encore plus adaptés à une utilisation en catalyse et dans l’adsorption des métaux lourds et des polluants organiques… I.7. Adsorption Plusieurs définitions ont été données par divers auteurs, les plus usuels parmi celles-ci sont : L’adsorption est un phénomène d’interface, pouvant manifester entre un solide et un gaz ou entre un solide et un liquide [64]. L’adsorption est un phénomène physico-chimique se traduisant par une modification de la concentration à l’interface de deux phases non miscibles : (liquide/solide) ou (gaz/solide), on parlera donc du couples (adsorbat/adsorbant) [65]. L’adsorption est un phénomène de surface, qui est à distinguer de l’adsorption qui est un phénomène de profondeur. Le terme surface doit s’étendre à la totalité des surfaces externe et interne, engendré par les fissures, cavernes ou capillaires [65]. L’adsorption peut aussi être définie comme étant une opération physique de séparation des mélanges, celle-ci permet une élimination d’une substance par une autre de la phase gazeuse ou liquide, dans laquelle elle se trouve [66]. 20 Etude bibliographique Le solide est appelé adsorbant et la substance qui s’adsorbe est l’adsorbat qui est appelée plus couramment soluté afin d’éviter toute confusion avec l’adsorbant. I.7.1. Description du mécanisme d'adsorption L'adsorption se produit principalement en trois étapes, intervenant chacune dans l'expression de la vitesse totale : 1. diffusion extragranulaire de la matière (transfert du soluté à travers le film liquide vers la surface des grains). 2. transfert intragranulaire de la matière (transfert de la matière dans la structure poreuse de la surface extérieure des graines vers les sites actifs). 3. réaction d'adsorption au contact des sites actifs, une fois adsorbée, la molécule est considérée comme immobile. I.7.2. Nature de l'adsorption Selon la nature des forces qui retiennent la molécule adsorbée à la surface du solide, on distingue deux types d'adsorption : I.7.2.1. L'adsorption chimique Dite chimisorption est un phénomène irréversible due à une liaison chimique forte de type covalente entre les atomes superficiels du solide et les molécules adsorbées, ce type d'adsorption met en jeu des énergies d'attractions élevées, qui conduisent à des chaleurs d'adsorption élevées, approchant souvent aux énergies de liaisons chimiques covalentes. I.7.2.2. L'adsorption physique Dite physisorption, est un phénomène réversible et rapide duê à l'existence des forces d'attractions intermoléculaires entre les solides et la substance adsorbée d'origine électrostatique de type "VAN DER-WAALS". L'énergie mise en jeu dans ce cas est faible. I.7.3. Les adsorbants 21 Etude bibliographique Les principaux adsorbants employés dans l’industrie sont les charbons actifs, les zéolithes, les gels de silices et les alumines activées dont les caractéristiques sont récapitulées dans le tableau I.2 Tableau I.2 : Principales caractéristiques physiques des adsorbants [67]. Adsorbant Surface Taille des Porosité spécifique pores (nm) Interne (m2 g–1) Charbons actifs 400 à 2 000 1,0 à 4,0 0,4 à 0,8 Zéolithes 500 à 800 0,3 à 0,8 0,3 à 0,4 Gels de silice 600 à 800 2,0 à 5,0 0,4 à 0,5 Alumines 200 à 400 1,0 à 6,0 0,3 à 0,6 activées I.7.4. Les isothermes d’adsorption L'adsorption du soluté est en général limitée à la monocouche. En effet, les interactions soluté-solide sont assez fortes pour concurrencer avec succès les interactions solvant-solide dans la monocouche. Mais ce n'est plus le cas dans les couches suivantes. Toutefois l'adsorption du soluté en multicouche a été observée dans certains cas, en se basant sur la forme des isothermes établies et sur le fait que la surface spécifique évaluée à partir de l'hypothèse d'une monocouche est trop faible. Une telle isotherme est une courbe qui représente la relation entre la quantité adsorbée par unité de masse de solide et la concentration de la phase fluide. On obtient une telle courbe à partir des résultats d'essais effectués à une température constante. Pour ce faire, on introduit des quantités connues de solide dans des volumes de solution à traiter, et après un temps de contact donné, on mesure la concentration résiduelle de la solution. On peut calculer la quantité adsorbée à l'aide de l'équation suivante: X/m = (C0- Ce). V / m Où : 22 Equation (1) Etude bibliographique C0: concentration initiale du soluté adsorbat en (mg/l). Ce: concentration du métal à l'équilibre dans la solution en (mg/l). X : masse du métal fixée en (mg/l). m : masse de l'adsorbant. (X/m): quantité du métal adsorbée par unité de masse de l'adsorbant en (mg/g). V : volume de la solution (L). I.7.4.1. Classification des isothermes d'adsorption Expérimentalement, on distingue quatre classes principales nommées: S (Sigmoïde), L (Langmuir), H (Haute affinité) et C (partition Constante). La figure I.9 illustre la forme de chaque type d’isothermes. Figure I.9: classification des isothermes d’adsorption selon Giles et al. [68]. Le solvant s’adsorbe sur les mêmes sites que le soluté. Ceci implique l’existence d’une compétition d’adsorption entre le solvant et le soluté. Le nombre de sites susceptibles d’accueillir les molécules de soluté à la surface du solide diminue quand la quantité adsorbée augmente. L’orientation des molécules à la surface. On peut citer le cas où les molécules sont adsorbées verticalement ou horizontalement sur la surface. Enfin, les interactions attractives ou répulsives entre les molécules adsorbées se manifestent d’une façon notable dans le phénomène d’adsorption. Classe L Les isothermes de classe L présentent, à faible concentration en solution, une concavité tournée vers le bas qui traduit une diminution des sites libres au fur et à Etude bibliographique mesure de la progression de l'adsorption. Ce phénomène se produit lorsque les forces d'attraction entre les molécules adsorbées sont faibles. Elle est souvent observée quand les molécules sont adsorbées horizontalement, ce qui minimise leur attraction latérale. Elle peut également apparaître quand les molécules sont adsorbées verticalement et lorsque la compétition d'adsorption entre le solvant et le soluté est faible. Dans ce cas, l'adsorption des molécules isolées est assez forte pour rendre négligeable les interactions latérales. Classe S Les isothermes de cette classe présentent, à faible concentration, une concavité tournée vers le haut. Les molécules adsorbées favorisent l'adsorption ultérieure d'autres molécules (adsorption coopérative). Ceci est dû aux molécules qui s'attirent par des forces de Van Der Waals, et se regroupent en îlots dans lesquels elles se tassent les unes contres les autres. Ce comportement est favorisé, d'une part, quand les molécules de soluté sont adsorbées verticalement comme c'est le cas des molécules possédant un seul groupe fonctionnel et d'autre part, quand les molécules se trouvent en compétition d'adsorption forte avec le solvant [69]. Classe H La partie initiale de l'isotherme est presque verticale, la quantité adsorbée apparaît importante à concentration quasiment nulle du soluté dans la solution. Ce phénomène se produit lorsque les interactions entre les molécules adsorbées et la surface du solide sont très fortes. L'isotherme de classe H est aussi observée lors de l'adsorption de micelles ou de polymères formées à partir des molécules de soluté [69]. Classe C Les isothermes de cette classe se caractérisent par une partition constante entre la solution et le substrat jusqu'à un palier. La linéarité montre que le nombre de sites libres reste constant au cours de l'adsorption. Ceci signifie que les sites sont crées au cours de l'adsorption. Ce qui implique que les isothermes de cette classe sont obtenues quand les molécules de soluté sont capables de modifier la texture du substrat en ouvrant des pores qui n'avaient pas été ouverts préalablement par le solvant [69]. I.7.4.2. Modèles d'isothermes 24 Etude bibliographique Un grand nombre de modèles d’isothermes d’adsorption ont été développés, basés soit sur une approche de surface, soit sur une approche de volume en considérant que l’adsorption est un phénomène de remplissage de volume. Le calcul de la capacité maximale d’adsorption est effectué à partir de modèles mathématiques élaborés par Langmuir, Freundlich, Dubinin-Redushkevich (D-R), Temkin, Frumkin, Harkins-Jura, Halsey-Henderson et Brunauer-Emmett-Teller (BET), rapportés dans la littérature. qm est le paramètre retenu par Langmuir en vue de quantifier la capacité maximale d’adsorption d’un matériau. Compte tenu de ce modèle de Langmuir est l’un des plus utilisés, qm a été retenu dans cette étude en tant que paramètre indicateur de la performance épuratoire des biosorbants et des charbons actifs. Sur cette base, le matériau le plus performant est celui qui présente la plus forte capacité maximale d’adsorption. I.7.4.2.1. Modèle de Langmuir L'isotherme de Langmuir, proposée en 1918 repose sur les hypothèses ci-dessous. II existe plusieurs sites d'adsorption à la surface du charbon activé. Chacun de ces sites peut adsorber une seule molécule; par conséquent, une seule couche de molécules peut être adsorbée par le charbon activé. Chacun de ces sites a la même affinité pour les impuretés en solution. L'activité à un site donné n'affecte pas l'activité aux sites adjacents. Le développement de la représentation de LANGMUIR, pour une isotherme d’adsorption chimique, repose sur un certain nombre d’hypothèses : la surface du solide est uniforme. la chaleur d’adsorption est indépendante du taux de recouvrement de la surface du solide l’adsorption est localisée et ne donne lieu qu’à la formation d’une monocouche il y a équilibre entre les molécules des deux phases. L'équation de l'isotherme de Langmuir est la suivante: X/m = b(X/m)0 .Ce / (1+b. Ce) Où : Ce: concentration à l'équilibre, exprimée en (mg/l); 25 Equation (2) Etude bibliographique (X/m): quantité adsorbée à l'équilibre, en (mg/g); (X/m)0: capacité maximale d'adsorption de la monocouche, en (mg/g); b: paramètre de langmuir. L'équation est linéarisable de la manière suivante: Ce/ (X/m) = 1/ b.(X/m)0 + Ce/ (X/m)0 Equation (3) I.7.4.2.2. Modèle de Freundlich En 1926 Freundlich a établi une isotherme très satisfaisante qui peut s'appliquer avec succès à l'adsorption des gaz, mais qui a été principalement utilisée pour l'adsorption en solution; il a constaté que le mécanisme de ce processus est assez complexe, du fait de l'hétérogénéité de la surface, ce qui rend la chaleur d'adsorption variable. On ne peut dans ce cas affirmer que tous les sites d'adsorption sont identiques du point de vue énergétique, du fait de la présence de différents types de défauts de structure dans l'adsorbant. Même dans le cas ou la surface peut être considérée comme homogène, l'énergie d'adsorption peut diminuer les radicaux adsorbés. En se basant sur ces constatations, Freundlich a établi les relations suivantes: La tension superficielle d'un corps dissout à la concentration C peut s'exprimer par la relation: qe = K.C e 1/n ou log qe=logK+ 1/n log Ce Equation (4) qe : la quantité de substance adsorbée sur 1 g d’alumine (mg g-1), C : concentration de la substance en solution à l’équilibre (mg L-1), K et 1/n sont des constantes de Freundlich reliée à la capacité d’adsorption et l’intensité d’adsorption respectivement. I.7.5. Cinétiques d’adsorption Le processus d’adsorption est un transfert de masse de la phase liquide ou gaz sur un solide. Ce transfert se fait en un temps généralement rapide sauf dans certains cas et ce à cause de la taille des molécules de soluté. La vitesse de transfert peut être exprimée par des modèles cinétiques. La cinétique d’adsorption est en général du premier ou du second ordre. 26 Etude bibliographique Le modèle cinétique du premier d’ordre connu par l’équation de Lagergren [70] est de la forme suivante : dQ/dt = k1 (Qe– Qt) Equation (5). En intégrant l’équation entre les instants t = 0 et t = t, on obtient l’équation : Log (Qe– Qt) = log Qe kt Equation (6). 2,303 Qe et Qt représentent les quantités adsorbées du soluté en mg par unité de masse de l’adsorbant à la saturation en monocouche et à l’instant t ; k1 (mn-1) la constante cinétique d’adsorption du premier ordre et t (mn) le temps de contact. Le modèle cinétique du second d’ordre ou modèle de Ho et McKay [71,72] peut être exprimé par l’équation de la forme: dQ/dt = k1 (Qe– Qt) 2 Equation (7). La détermination de la constante cinétique et de la capacité d’adsorption à l’équilibre de saturation se fait par le tracé de la droite obtenue à partir de l’intégration et la linéarisation de l’équation : 1 /Qt =(1/k2Qe2)+(1 /Qe ) t Equation (8). Qe et Qt représentent les quantités adsorbées du soluté en mg par unité de masse (g) de l’adsorbant à l’équilibre et à l’instant t respectivement, k2 (g.mg-1.mn-1) la constante de vitesse apparente du second ordre et t (mn) le temps de contact. Conclusion Dans ce chapitre une revue bibliographique des différents matériaux mésoporeux est relatée ; les divers aspects physico-chimiques de ces matériaux avec une attention particulière aux différentes voies de synthèses, les mécanismes proposés pour leur formation, des approches différentes pour la modification de leur surface. Les matériaux mésoporeux, du fait de leur structure ordonnée, de la taille mésoscopique de leurs pores, présentent alors de très grandes surfaces spécifiques pouvant atteindre 1000 m2/g. Ces très grandes surfaces offertes sont à la base d’un grand nombre d’applications, encore élargi par le possible gonflage des pores ou des murs. 27 Etude bibliographique Références Bibliographiques: [1] F. TEXIER, Colloque Santé et environnement : risques et enjeux, Université Senghor, Alexandrie, Egypte 17 - 18 février 2007. [2] A. DOUADI, Contribution à l'analyse qualitative et quantitative de quelques polluants organiques dans les eaux usées de la région de Ouargla, Mémoire de magister, Université de Ouargla, 2-26p, 2002. [3] C. MANOLE-CREANCA, Procédé AD-OX d’élimination de polluants organiques non biodégradables (par adsorption puis oxydation catalytique), Thèse de doctorat, L’institut National Polytechnique de Toulouse, France, p1-iii-iv-v-8-9-1014-15-16-17-18-19-58-63-66, 2007. [4] J. 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Tableau II.1 : les principaux réactifs utilisés Réactifs Formule Provenance Hydroxyde de sodium 99,8% NaOH Sigma –Aldrich Tétraéthylorthosilicate 99% SiO4(C2H5)4 Acros Cétyltriméthylammonium bromure C₁₉H₄₂NBr Biochem CH3(CH2)11N(CH3)2 Alfa.Aesar Ethanol 95% C₂H₅OH Biochem 2, 4, 6 Trichlorophénol C6H3Cl3O Alfa.Aesar 99% N,NDimethyldodecylamine 90% N.B : le solvant employé est l’eau distillée et déminéralisée. II.1.2. Mise en œuvre de la synthèse Les synthèses sont réalisées généralement à la température ambiante, En récipient ouvert. Toutes les synthèses se font sous agitation. II.1.2.1. Synthèse de Si-MCM-48 II.1.2.1.1. Composition globale de Si-MCM-48(en moles) «1TEOS, 0,65CTAB, 0,5NaOH, 60H₂O» [2]. II.1.2.1.2. Protocole expérimental 35 Méthodes et matériels H2O + NaOH Addition du CTAB Addition de TEOS Formation d’un gel puis transfert dans un réacteur en téflon Mettre dans une étuve réglée à 90°C Filtration et lavage Séchage à 100°C Protocole de préparation de Si-MCM-48 [2] II.1.2.2. Synthèse de NH₂-MCM-48 II.1.2.2.1. Composition globale de NH₂-MCM-48 « 5g (MCM-48) + 7g (DMDDA) + 78g (H₂O) » [2]. 36 Méthodes et matériels II.1.2.2.2. Protocole expérimental Si-MCM-48 Matériaux P H2O + DMDDA DMDDA-48A Extraction Sélective DMDDA-48B Calcination Matériaux C Protocole de gonflage des pores de MCM-48 [2]. L’extraction sélective de DMDDA, se fait à l’aide d’un solvant spécifique (éthanol). Les matériaux obtenus sont dénommés « B ». La calcination des matériaux « A » et « B » pendant 6 heures entre 525 et 550⁰C, donne les matériaux dénommés « C ». II.2. Méthodes de caractérisation 37 Méthodes et matériels Dans ce travail, nous avons utilisé différentes techniques de caractérisations physicochimiques pour identifier le solide obtenu. En ce qui concerne les matériaux mésoporeux, il est intéressant de connaitre d’une part la texture du matériau et d’autre part la structure. Ces deux caractéristiques principales d’un matériau mésoporeux peuvent atteintes grâce à des techniques classiques qui sont la diffraction des rayons X (DRX) pour la structure et les masures de porosité pour la texture. La synthèse des matériaux mésoporeux fait intervenir l’utilisation simultanée de précurseurs inorganiques et d’agents structurants de type organique (tensioactif). L’étape de libération de la porosité entraine l’élimination de tous les agents organiques présents dans le matériau. C’est pourquoi, afin d’évaluer la quantité des composés organiques formant nos matériaux avant libération de la porosité, des analyses thermogravimétriques (TAG) sont nécessaires. Elles permettent d’évaluer la perte de masse lors d’un traitement thermique sous flux de gaz. Les techniques de caractérisation par spectroscopie infra-rouge seront utilisées pour évaluer les propriétés de surface des matériaux. II.2.1. Diffraction des rayons X (DRX) La diffraction des rayons X sur poudres consiste à faire diffracter un faisceau monochromatique de rayons X par un grand nombre de cristaux d’orientations aléatoires. Parmi ceux-ci, il s’en trouvera toujours un nombre suffisant pour lesquels la famille de plans réticulaires (hkl) fait avec le faisceau incident un angle défini par la relation de Bragg et ces plans se comporteront alors comme des miroirs vis-à-vis des rayons X. Chaque microcristal orienté convenablement donne alors un rayon diffracté formant un angle 2θ avec le faisceau incident. A l’aide de la loi de Bragg, les distances de répétition au sein du réseau peuvent être ainsi déterminées [3]. nλ =2d hkl sinθ Equation (1). Où θ est l’angle d’incidence, dhkl la distance séparant deux plans réticulaires, n l’ordre de la diffraction et λ la longueur d’onde du rayonnement incident. 38 Méthodes et matériels (2 1 1) 3000 2500 Intensité 2000 1500 1000 (2 2 0) (3 2 1) (4 2 0) (3 3 2) 500 0 0 1 2 3 4 5 6 2Théta Figure II.1 : Diagramme de diffraction de Si-MCM-48 L’intensité et la longueur des pics caractérisent la cristallinité (taille des domaines diffractant). La position du pic le plus intense correspond à la diffraction provoquée par le plan réticulaire (211), et il est possible de calculer à partir de la maille cristalline la distance entre les centres des pores. Celle-ci est reliée à la distance interréticulaire entre les plans (211) par un facteur a0 = d211 c.à.d: Equation (2) Le paramètre de maille correspond à la somme du diamètre poreux et de l’épaisseur des parois séparant deux canaux adjacents. En soustrayant la taille des pores (déterminée par adsorption-désorption d’azote) du paramètre de maille, il est aisé de calculer l’épaisseur des parois. II.2.2. Mesures texturales (méthode BET) Cette théorie a été formulée en 1938 par Brunauer, Emmet et Teller afin de formaliser les phénomènes d’adsorption multicouches sur une surface [4]. Cette théorie décrit la 39 Méthodes et matériels surface comme un ensemble de sites d’adsorption possédant la même énergie d’adsorption. Chaque molécule adsorbée joue le rôle d’un nouveau site d’adsorption dans la couche suivante. L’adsorption est donc décrite comme un remplissage de différentes couches de sites d’adsorption possédant deux niveaux d’énergie d’adsorption : E1 pour les sites d’adsorption de la surface (correspondant à la monocouche ou première couche) et E L pour les sites de toutes les couches suivantes. Cette théorie aboutit alors à l’équation (3) suivante dite équation de BET [5] : (P/Po)/ [Vads(Po-P)] = [1 / (Vm.C)] + [(C-1) / (Vm.C)] P /Po Equation ( 3) où, Vm : volume de la monocouche Vads : Volume de vapeur adsorbée par gramme de solide à la pression P, C : coefficient BET, CBET (un indicateur de polarité de surface). Cette relation représente une droite de pente (C-1)/(C*Vm) alors que l’ordonné à l’origine est de 1/(C*Vm).ces deux données permettent l’évaluation de la surface spécifique. II.2.2.1. Estimation du volume poreux Le volume poreux (Vp) est calculé à partir de l’isotherme d’adsorption/désorption d’azote d’après le volume gazeux Vads obtenu à la fin du remplissage des pores (après la marche). L’isotherme nous permet d’évaluer le volume total adsorbé. Le volume adsorbé mesuré lors de l’analyse est un volume gazeux dans les conditions STP (conditions standards de température et de pression) qu’il faut transformer en un volume hydraulique (ml/g). Le calcul permettant d’obtenir la valeur du volume poreux (Vp) à partir du volume gazeux (Vads) est : Vp(ml/g) = Vads*(ρg/ρl) Equation (4). Ou Vp(ml/g) = Vads/646,8 Equation (5). Où ρg et ρl sont les masses volumiques de l’adsorbat, respectivement à l’état gazeux et liquide. Pour l’azote à 77K, ρg/ρl = 1,547.10-3. La valeur 646,8 étant le rapport entre le volume de l’azote liquide et le volume de l’azote gazeux avec : ρN = 0,808 2 Liq 40 Méthodes et matériels ρN Gaz = MN /22,414 2 2 MN2 = 28 g/mol De ce fait, si le solide ne présente pas de microporosité, le volume poreux ainsi calculé sera le volume mésoporeux (Vm). II.2.2.2. Estimation du diamètre des pores L’étude des solides mésoporeux est étroitement liée au phénomène de condensation capillaire et à son expression quantitative donnée par l’équation de Kelvin qui relie la pression de condensation de l’adsorbat et rK le rayon du ménisque formé à l’intérieur du pore : Ln P/Po = - f. ᵧ. V. cos θ /R T rK Equation (6). ᵧ: tension superficielle de l’adsorbat à la température T rK = rp – t ; rp: rayon du pore, t : épaisseur de la couche adsorbée et rK : rayon de Kelvin R : constante des gaz parfaits θ : angle de contact (pris égal à zéro) V : volume molaire du liquide (condensat) f : facteur de forme (dépend de la forme du ménisque). Différentes méthodes ont été proposées dans la littérature pour tenir compte de facteurs telles que la forme des pores, leur longueur ou encore la courbure du ménisque. Les valeurs de l’épaisseur t doivent être calculées à partir des données d’adsorption obtenues pour un solide non poreux de même nature que l’échantillon. Dans la pratique on utilise les expressions mathématiques « standards » établies expérimentalement. Parmi les plus utilisées, on trouve dans le cas de l’azote l’expression de Halsey : t = 3,5. (5 / log P/Po) 1/3 Equation (7). Ou encore celle utilisée par Harkins et Jura : t = [13,99 / (0,034 - log P/Po)] 1/2 41 Equation (8). Méthodes et matériels Les incréments de volume et de surface correspondant à chaque famille de pores sont obtenus à l’aide d’un modèle géométrique de forme de pore. La répartition poreuse s’obtient en traçant la courbe dV/drp en fonction de rp. Différentes méthodes de calcul ont été proposées dans la littérature, la méthode BJH [6] du nom de ses auteurs (Barrett, Joyner et Halenda) étant la plus simple et de loin la plus fréquemment employée. Le principe de la méthode BJH est simple [7]. Il consiste à diviser la branche de désorption de l’isotherme en intervalle de pression relative. Le calcul s’effectue en partant des pressions relatives les plus élevées. A chaque décrément de pression, le volume désorbé dV provient à la fois : de la vidange capillaire des pores dont le rayon correspond aux pressions relatives données par la loi de Kelvin. et de la diminution de l’épaisseur du film adsorbé sur les parois des pores déjà vidés de leur condensat capillaire. Le diamètre des pores moyens de la MCM-48 en considérant des pores cylindriques [7] est donné par la relation suivante : D = 4 VP/SBET Equation (9). Avec : VP : volume poreux spécifique. SBET : surface BET. II.2.2.3. Estimation de l’épaisseur des parois La valeur de l’épaisseur des parois est le meilleur paramètre pour discuter les stabilités hydrothermique et mécanique du matériau mésoporeux. La stabilité est une propriété essentielle dans le domaine de l’application catalytique. Récemment, une nouvelle méthode d’estimation de la valeur de l’épaisseur des parois est suggérée en utilisant l’unité de maille a0 et le diamètre des pores [8,9], donnant une formule simple et applicable : h = a0/ξ0 –Dh/2 Equation (10) 42 Méthodes et matériels Avec : a0 est le paramètre de maille. ξ0 =3,0912 pour MCM-48. Dh est le diamètre des pores calculé par le modèle KJS [Kruk-Jaroniec-Sayari]. D’après la littérature [10,11], l’épaisseur des parois comprise entre 8-12 Å reflète une bonne organisation tridimensionnelle de la MCM-48. II.2.3.Analyse thermogravimétrique (ATG/ATD) La thermogravimétrie permet de suivre, en fonction de la température, l’évolution de la perte de masse de l’échantillon, principalement causée par le départ d’eau et par la destruction des matières organiques qu’il contient. L’analyse thermique différentielle consiste à enregistrer la différence de température, ∆T, entre l’échantillon à étudier et une référence, tous deux soumis au même traitement thermique. Elle permet donc, en fonction de la température, de mettre en évidence les phénomènes de transformations physiques ou chimiques (exothermes et endothermes) susceptibles d’affecter l’échantillon. Ainsi, sous l’effet de la température, la désorption ou la combustion des molécules présentes dans l’échantillon (essentiellement des structurants ou surfactants organiques) donne lieu à une variation enthalpique, dépendant à la fois de la nature de l’atmosphère (air, oxygène, argon, hélium) et de la molécule éliminée. II.2.4. Infrarouge a transformée de Fourier(IRTF) La Spectroscopie Infrarouge à Transformée de Fourier (ou FTIR : Fourier Transformed InfraRed spectroscopy) est basée sur l'absorption d'un rayonnement infrarouge par le matériau analysé. Elle permet via la détection des vibrations caractéristiques des liaisons chimiques, d'effectuer l'analyse des fonctions chimiques présentes dans le matériau. Lorsque la longueur d'onde (l'énergie) apportée par le faisceau lumineux est voisine de l'énergie de vibration de la molécule, cette dernière va absorber le rayonnement et on enregistrera une diminution de l'intensité réfléchie ou transmise. Le domaine infrarouge entre 4000 cm-1 et 400 cm-1 (2.5 – 25 μm) correspond au domaine d'énergie de vibration des molécules. 43 Méthodes et matériels La spectroscopie consiste alors à décrire les quantités d’énergie absorbées en fonction de la longueur d’onde. Le spectre de vibration dépend des forces interatomiques et la spectroscopie infrarouge peut être considérée comme une méthode d’analyse sensible aux environnements locaux. Elle est applicable tant sur les solides cristallisés que les poudres amorphes, aux liquides et aux gaz. L’appareil utilisé est un interféromètre à transformée de Fourrier BRukER IFS 55.par rapport à un système conventionnel, l’interférométrie permet une diminution du temps d’obtention de spectres ce qui autorise un nombre d’acquisitions élevé apportant ainsi une plus grande sensibilité. Les analyses de cette étude ont été réalisées en réflexion diffuse. Cette technique permet d’analyses de façon non rigoureusement quantitative l’état de la surface étudiée. Elle permet en effet d’amplifier le signal de la surface au dépend du signal du cœur du solide. Elle permet de s’affranchir de l’orientation et des éventuelles réactions liées au pastillage pratiqué pour les mesures en transmission. II.2.5. La zêtamétrie Lorsqu’on applique un champ électrique à une suspension contenant des particules chargées, les particules acquièrent une certaine mobilité dépendant de leur charge et de leur cortège ionique. Il existe alors au sein de la double couche un plan délimitant deux comportements d’ions différents. Les ions présentant une affinité spécifique pour la surface accompagnent la particule dans son mouvement, alors que les ions ayant une attirance plus faible se séparent progressivement de la surface. Ce plan, appelé plan de cisaillement, est défini à partir des considérations hydrodynamiques. Cependant, il est possible de le relier à la description chimique de la double couche. En effet, il est généralement très proche du plan délimitant la couche compacte de la couche diffuse, dit plan externe de Helmoltz. Le potentiel au plan de cisaillement est couramment noté potentiel zéta symbolisé par ζ. Il dépend principalement de deux paramètres : le potentiel au plan interne de Helmoltz qui peut être du signe opposé au potentiel de surface dans le cas d’une adsorption spécifique, et la force ionique da la solution, comprimant plus ou moins la double couche électrique. Conclusion Dans ce chapitre, les synthèses des différents matériaux sont relatées. Les matériaux aminés sont préparés en post-synthèse par addition d’une émulsion (H2O + amine) aux matériaux parents (MCM-48). Les matériaux aminés, désaminés et carbonisés 44 Méthodes et matériels vont être caractérisés et comparés dans le chapitre suivant à l’aide des méthodes présentées. L’adsorption sur ces matériaux fortement différenciés permettra dans un dernier chapitre de discuter de l’adaptation de structures poreuses à des polluants ciblés. 45 Méthodes et matériels Références Bibliographiques: [1] A. Belhakem; Thèse : « synthèse et alumination de solides mésoporeux de type MCM-41 par voix sèche, application à l’isomérisation du n-heptane et au craquage du Cunene », Université d’Oran, 2007, 43. [2] A. Benhamou; Thèse : « utilisation des matériaux mésoporeux fonctionnalisés dans le traitement des eaux », Université des sciences et de la technologie d’Oran Mohamed Boudiaf, 2010, 56,58. [3] Z.Lou , R.Wang , H.Sun , Y.Chen, Y.Yang, Micro.Meso.Mater, 110 (2008) 347. [4] S.Brunauer, P.H. Emmet, et E. Teller, J. Am. Chem. Soc. 60 (1938) 309. [5] F.Rouquerol, J. Rouquerol, et K. Sing, « Adsorption by powders and porous solids Principle, methodology and applications ». San Diego: Academic Press (1999). [6] E. P. Barrett, L G. Joyner et P. P. Halende, J. Am. Chem. Soc. 73 (1951) 373. [7] A.J.Lecloux; dans «Catalysis Science and technologie » springh-verlag Eds. 2 (1981). [11] W.W. Lukens, P. Schmidt- Winkel, D. Zhao,J.Feng et G.D. Stucky., Langmuir,15,5408,1999. 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La figure III.1 montre les diffractogrammes mesurés entre 0,5 et 6 degrés (2θ) des matériaux DMDDA-48A, DMDDA-48B et DMDDA-48C qui sont respectivement le matériau aminé par le DMDDA, le précédent matériau après désamination et le matériau calciné. Ces trois matériaux sont comparés au MCM-48P qui est le matériau parent. Le matériau parent présente un diffractogramme constitué d’un pic intense situé à 2θ = 2,50° et quatre autres pics moins intenses situés entre 3,2 < 2θ < 5,45. L’ensemble des pics peut être indexé dans un système cristallographique et il est possible d’attribuer aux pics de diffraction des indices de Miller hkl. Le matériau présente une structure typique à un arrangement cubique (Ia3d) des pores de MCM-48 [6-8] et les cinq pics sus-cités sont attribués aux diffractions sur les plans 211, 220, 321, 420 et 332. Les diffractogrammes des matériaux (aminé, désaminé et calciné) présentent les mêmes pics que ceux observés pour le matériau non modifié, ce qui prouve que l’ordre n’est pas altéré, néanmoins ces pics sont moins intenses. En outre, on remarque un glissement des pics vers des angles de diffraction plus faible [1], ceci se traduit par des distances inter-réticulaires plus grandes. Cet effet s’explique par l’effet de gonflage généré par l’amine qui se solubilise dans la partie hydrophase : le diamètre des pores qui correspond à la distance d211 est ainsi augmenté. 48 Résultats et discussion 6000 d211 5000 Intensité 4000 3000 2000 MCM-48P DMDDA-48A 1000 DMDDA-48B DMDDA-48C 0 0 1 2 3 4 5 6 7 2 Figure III.1 : Diffractogrammes de rayons X des matériaux MCM-48 modifiés par DMDDA Tableau III.1 : Comparaison des données de diffraction des rayons X de MCM-48 et des matériaux modifiés. 2θ d211 (nm) a0 (nm) MCM-48 (parent) 2,57 3,42 8,38 DMDDA-48A 2,42 3,65 8,94 DMDDA-48B 2,50 3,53 8,64 DMDDA-48C 2,36 3,74 9,17 Matériau Avec d211 = λ/2sinθ a0= 2d211 *√6 et λ=1,54Aº. Pour la fonctionnalisation de MCM-48 les structures poreuses obtenues pour chaque solide sont cubiques (Ia3d). Comme précédemment, les distances d211du pic le plus intense, reliées à la position du pic par la loi de Bragg, sont en adéquation avec l’utilisation de micelles cylindriques de CTAB comme agents structurants [2]. 49 Résultats et discussion La fonctionnalisation semble provoquer une légère augmentation des distances a 0, ceci s’explique par le gonflement de la maille suite à l’ajout des alkylamines. La diffraction des rayons-X ne permet cependant pas d’appréhender entièrement la structure poreuse de nos matériaux. Il est nécessaire pour cela d’utiliser une technique de prosimètre afin d’accéder à la taille des pores, à l’épaisseur des parois, au volume poreux ainsi qu’à la surface spécifique [3]. III.2.2.Isothermes d’adsorption-désorption d’azote à 77K Les isothermes d’adsorption-désorption d’azote permettent de mettre en évidence les propriétés texturales des matériaux. Dans le cadre de cette étude, l’allure des isothermes obtenues est de type IV. Elles se caractérisent par un palier au voisinage de la saturation et correspondent à des solides dont les pores possèdent des diamètres compris entre 25 et 500Å. Les isothermes d’adsorption-désorption du MCM-48 parent et des matériaux DMDDA-48A, DMDDA-48B et DMDDA-48C sont représentées sur la figure III.2. Le DMDDA-48A présente une isotherme caractéristique d’un corps non poreux du fait que les pores sont occupés par l’amine et le tensioactif. Les matériaux désaminé et calciné présentent chacun une hystérésis due à la présence de mésopores de grande taille. La différence de la hauteur du plateau dans la deuxième partie de la courbe, pour P/P 0 > 0,5, indique une baisse du volume poreux en accord avec un remplissage partiel des pores par l’amine. 50 Résultats et discussion 1200 DMDDA-48C 3 Volume Adsorbé (cm /g) 1000 800 MCM-48P 600 400 DMDDA-48B 200 DMDDA-48A 0 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 (P/P0) Figure III.2 : Isotherme d’adsorption-désorption d’azote à 77 K des matériaux MCM-48 modifié par DMDDA. Tableau III.2: Propriétés texturales des différents matériaux Matériaux : SBET (m2/g) : dp (nm) : Vp (cm3/g) : MCM-48P 973 3,86 0,42 DMDDA-48A 127 2,43 0,16 DMDDA-48B 381 4,71 0,82 DMDDA-48C 1028 9,32 1,07 D’après le tableau III.2 nous constatons tout d’abord une diminution de la surface spécifique des matériaux aminés et désaminés et une légère augmentation dans le cas du matériau calciné. Le diamètre des pores (figure III.3) augmente pour les matériaux désaminés et calcinés. La même tendance est observée pour les volumes poreux. Ceci montre que la surface et une partie du volume poreux sont occupées par les amines. 51 Résultats et discussion L’augmentation de la taille des pores est on bon accord avec les résultats de DRX. 600 400 MCM-48P DMDDA-48A DMDDA-48B DMDDA-48C 3 (dV/dlogD)(cm /g/A°) 500 300 200 100 0 0 100 200 300 400 500 600 dP(A°) Figure III. 3 : Distributions en taille de pore des matériaux MCM-48 modifié par DMDDA. Par ailleurs, la distribution des rayons des pores est comprise entre : 2 nm ˂ d ˂ 50nm pour les quatre solides. Ce qui confirme que ces solides sont des matériaux mésoporeux. III.2.3.Spectroscopie Infrarouge par transformée de Fourier (IRTF) C’est une méthode d’analyse qui permet d’identifier les espèces chimiques présentes à la surface des solides, comme elle peut permettre la compréhension des phénomènes et mécanismes réactionnels qui régissent la transformation de ces espèces. Dans cette étude, les spectres infrarouges ont été obtenus dans le domaine 400-4000 cm-1 sur un appareil de type « Bruker Vector 22 ». La figure III.3 représente les spectres FTIR de MCM-48 parent et des matériaux DMDDA-48A, DMDDA-48B et DMDDA-48C. 52 Résultats et discussion 1,50 MCM-48P DMDDA-48A DMDDA-48B DMDDA-48C 1,25 Absorbance 1,00 0,75 0,50 0,25 0,00 4000 3000 2000 1000 0 (cm ) -1 Figure III.4 : Spectres infrarouge des matériaux MCM-48 modifiés par DMDDA. Sur le spectre de MCM-48 parent on peut observer : Entre 2600 - 3700 cm-1 Large bande entre 3300 – 3600 cm-1, caractéristique de l’élongation de la liaison O-H, de l’eau et des groupes silanols de la surface [4-8]. Entre 1350 - 1850 cm-1 Bande vers 1650 cm-1, caractéristique de la déformation hors du plan de la molécule d’eau. Bande vers 1500 cm-1, caractéristiques de la déformation de la liaison C-H des groupements CH2- et -CH3 du tensioactif [4-7]. Entre 850 - 1350 cm-1 Large bande entre 950 et 1300 cm -1, caractéristique de l’élongation asymétrique de la liaison SiO des entités tétraédriques SiO4 [4-8]. Entre 400 - 850 cm-1 Bande vers 800 cm-1, caractéristique de l’élongation asymétrique des liaisons Si-O des entités tétraédriques SiO4 [9-11]. 53 Résultats et discussion Bande vers 450 cm-1, caractéristique de la déformation d’angle de valence O-Si-O des entités tétraédriques SiO4 [9-11]. Les spectres de DMDDA-48B et DMDDA-48C présentent les mêmes bandes que celles observées pour le matériau parent, par contre pour DMDDA-48A on observe de nouvelles bandes : Entre 2825 - 2930 cm-1 Deux bandes caractéristiques de l’élongation de la liaison NH2 des groupements amines [13-16]. Entre 1400 -1500 cm-1 Une bande située aux environs de 1500 cm -1 caractéristique des vibrations de déformation N-H [13-16]. La présence du pic caractéristique de la vibration C-N est normalement observée entre 11001200 cm-1 [17]. III.2.4.Analyse thermogravimétrique L’analyse thermogravimétrique mesure la perte de masse des matériaux soumis à un gradient de température et un flux d’air. Le comportement thermique de nos matériaux a été étudié au moyen de la thermogravimétrie (TG) et de l’analyse thermique différentielle (ATD). Les mesures sont effectuées à l’aide d’un appareil de type NETZSCH TG 209C. La température initiale est de 22 °C et la température finale est fixée à 1000 °C. Après séchage des échantillons hybrides obtenus à différentes températures, les différentes pertes de masse ont été mesurées en fonction de la température, avec une rampe de température de 10°C/min (les Figures III-5 a et III-5b). La perte d’eau est calculée jusqu’à 110°C. Plus la température de synthèse est élevée et moins le matériau contient d’eau. La perte de masse organique est calculée entre 160°C et 600°C, et la masse de silice est obtenue à 900°C. À l’observation du Tableau III-3, il est facile de constater que les pourcentages massiques en matière organique diminuent avec la température alors que les pourcentages massiques en silice augmentent. La quantité molaire initiale en silicium se retrouve toujours totalement dans le matériau final. La quantité de silice est donc constante pour les différents matériaux obtenus à différentes températures. C’est donc la quantité d’organique dans le matériau qui diminue avec la température. 54 Résultats et discussion Perte de masse en (%) 100 80 MCM-48 Parent DMDDA-48A DMDDA-48B DMDDA-48C 60 40 20 0 0 200 400 600 800 1000 T(°C) -1 DTG -2 -3 -4 -5 -6 0 MCM-48P DMDDA-48A DMDDA-48B DMDDA-48C 200 400 600 ----------------------------------------------------------- 0 ----------------------------------------------------------- ----------------------------------------------------------- Figure III.5 a : ATG des matériaux MCM-48 modifiés par DMDDA. 800 T(°C) Figure III.5b : DTG des matériaux MCM-48 modifiés par DMDDA. 55 1000 Résultats et discussion Tableau III.3 : Données d’analyse thermogravimétrique pour les différents matériaux. Echantillon Pertes de masse (%) Zone1 :25-160(°C) Zone2 :160-600(°C) Zone3 :600-900(°C) Si-MCM-48(Parent) 11,24 47,30 0,64 DMDDA-48A 21,94 56,10 0,74 DMDDA-48B 22,33 25,30 0,88 DMDDA-48C 7,02 2,76 0,53 Les pertes de masse de tous les matériaux peuvent être découpées en trois zones de température: Une zone à basse température Entre 25 et 160°C La première zone à basse température correspond à une déshydratation du matériau (adsorption de l’eau physisorbée en interaction forte avec la surface des matériaux (liaison covalente et interaction électrostatique). Entre 160 et 600°C Correspond à la décomposition et la volatilisation des composés organiques (tensioactifs et amine) Une zone a haute température Entre 600 et 900°C Assignée aux phénomènes de déshydroxylation de la silice (condensation des silanols restants provoquant l’élimination de molécules d’eau) [18, 19-23]. III.2.5.Charge de surface : Zêtamétrie Des mesures de potentiel zêta ont été effectuées sur les matériaux MCM-48 (parent, aminé, désaminé et calciné). 56 Résultats et discussion Chaque point ζ =f (pH) est la moyenne des résultats obtenus sur les mesures de la mobilité électrophorétique de 100 à 500 particules. L’écart type sur les mesures de potentiel zêta est compris entre ± 5 et ± 8 mV. 50 40 MCM-48P DMDDA-48A DMDDA-48B DMDDA-48C Potentiel Zéta (meV) 30 20 10 0 2 4 6 -10 8 10 12 pH -20 -30 Figures III. 6 : Potentiel zêta des matériaux MCM-48 modifiés par DMDDA. Le matériau parent MCM-48 présente des potentiels positifs entre 2 < pH <5 et des potentiels négatifs à partir du pH = 5,2. Pour le matériau aminé, il présente des potentiels positifs entre 2 < pH < 8.5 et des potentiels négatifs à partir du pH = 9,7. Le matériau désaminé présente des potentiels positifs entre 2 < pH <5,9 et des potentiels négatifs à partir du pH = 6,1, le matériau calciné quant à eux présente des potentiels négatifs entre 3,6 < pH < 11. Conclusion Cette partie a été consacrée à la caractérisation des différents matériaux. Les résultats de la diffraction de rayons X ont montré que le matériau parent obtenu est stable et la modification de ce matériau par le DMDDA n’a pas altéré sa structure de base. Les mesures texturales montrent une augmentation des diamètres poreux et de la surface spécifique des matériaux. La spectroscopie IRTF confirme l’incorporation des différentes amines à l’intérieur des pores des matériaux. Elle montre, en effet, l’apparition de nouvelle bande d’absorption dans les matériaux aminés attribuées aux groupements NH2 et NH. L’analyse themogravimétrique montre une stabilité thermique des matériaux avec une plus grande perte de masse pour les matériaux 57 Résultats et discussion aminés entre 160 et 600°C, ce qui confirme encore une fois l’incorporation des amines à l’intérieur des pores. A travers les résultats de la zêtamétrie et de l’acidité de surface, on voit que les matériaux aminés présentent aux pH étudiés des potentiels zêtas positifs à leur surface qui diminue néanmoins lorsque le pH augmente, alors que les autres matériaux (parents, désaminés et calcinés) présentent un caractère acide qui diffère d’un matériau à un autre (les matériaux calcinés présentent une forte acidité par rapport aux deux autres). Enfin, on remarque une grande disparité entre les différents matériaux, au niveau de la surface spécifique, diamètre des pores, stabilité thermique ou du potentiel zêta, en corrélation avec les différents traitements. On estime qu’en présence de l'eau, l'alkyl-amine s’organise par auto-assemblage en micelles cylindriques à l'intérieur des micelles du tensioactif et se maintient à l’aide de forces attractives hydrophobes. Cette organisation unique en son genre permet un certain nombre d'applications potentielles dans l'assainissement de l'environnement et de la stabilisation de nanoparticules métalliques et semiconducteurs peut être envisagée. Ces applications sont basées sur les propriétés chimiques de l’agent gonflant (amine) et de sa grande accessibilité. En outre, comme indiqué précédemment, l’amine peut être extraite sélectivement en présence d'éthanol, même à température ambiante, ce qui offre une grande surface spécifique très hydrophobe et une structure des pores très ouverte pour le matériau désaminé. Les matériaux désaminés et calcinés présentent des diamètres de pores assez larges qui peuvent être adaptés pour l’adsorption des polluants organiques. Comme prévu, les matériaux calcinés présentent des surfaces spécifiques élevées et des diamètres important et pourront être utilisés surtout en catalyse acide ou l’adsorption de grosses molécules. 58 Résultats et discussion Références Bibliographiques: [1] R. Saad; S. Hamoudi; K. Belkacemi; “Adsorption of phosphate and nitrate anionson ammonium-functionnalized mesoporous silicas”.J. Porous. Mater.2008,15, 315–323. [2] Q. S. Huo, D. I. Margolese, U. Ciesla, D. G. Demuth, P. Y. Feng, T. E. Gier, P. Sieger, A. Firouzi, B. F. Chmelka, F. Schuth, G. D. Stucky, “Organization of Organic Molecules with Inorganic Molecular Species into NanocompositeBiphase Arrays” Chem. Mater. 1994, 6, 11761191. [3] C. Y. Chen; H. -X. Li; M. E. Davis;“Studies on mesoporous materials. I. Synthesis and characterization of MCM-41”. Microporous Mater. 1993, 2, 17-26. [4] A.S.Piers;C.H.Rochester;“Interface Study of the adsorption of 1-minopropyltrialkoxysilanes on silica at the solid/liquid Interface”. J. Colloi. 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Une liste de 126 polluants chimiques jugés particulièrement dangereux pour l'environnement est établie par l'Agence Américaine de la Protection de l’Environnement (EPA). Les chlorophénols ont retenu particulièrement notre attention' à cause de leur propriétés physico-chimiques intéressantes et la pénurie des données expérimentales dans la littérature. IV.2. Généralités sur les composés phénoliques Le terme "phénol "désigne habituellement un ensemble de composés aromatiques avec un ou plusieurs groupes d'hydroxyles fixés directement sur le noyau du benzène. Les composés phénoliques comprennent le phénol et ses dérivés substitués tels que les chlorophénols, les nitrophénols, les crésols, les diméthylphénols ou xylols [1,2]. Le phénol a été découvert en 1650 par Johann Rudolf Glauber lors de la distillation du goudron de houille. Deux siècles plus tard, Friedrich Ferdinand Runge parvient à l’isoler et le nomme alors Acide carbolique, il est synthétisé en 1889 par la firme BASF. En 2005, 8 800 000 tonnes de phénol ont été produites dans le monde. Le principal producteur est INEOS Phénol (Royaume Uni) avec une capacité de production de 1 600 000 tonnes. Le phénol est synthétisé en majeure partie à partir du cumène. C’est un intermédiaire important pour la production de molécules pharmaceutiques (ex. paracétamol), des produits cosmétiques, des détergents, des colorants, d’insecticides, …etc. Le phénol est toxique pour les bactéries et les champignons et est donc utilisé comme désinfectant et fongicide. Vu son importance industrielle, et donc sa fréquence dans 63 Adsorption sur les différents matériaux les effluents industriels, il est le polluant le plus souvent retenu comme modèle dans les études académiques de nouveaux procédés de dépollution de l’eau. Les chlorophénols sont produits par action du chlore sur le phénol. A l’exception du 2-chlorophenol qui est liquide a température ambiante, les autres chlorophénols sont solides. Ils ont une biodégradabilité faible, et, par conséquent, sont des polluants persistants, posant des risques sérieux à l'environnement. Une petite quantité de chlorophénol (de l’ordre du ppb) peut donner du goût à l’eau. Les chlorophénols servent d’intermédiaires dans la synthèse des colorants, des pigments et des résines phénoliques. Certains chlorophénols sont utilisés comme fongicides, antiseptiques (4chlorophenol), désinfectants et agents anti-gommages pour l’essence. IV.2.1. Trichlorophénol (TCP) Un trichlorophénol est un des dérivés organochlorés du phénol, où trois des atomes d'hydrogène ont été substitués par des atomes de chlore. Il existe six différents isomères, en fonction de la position relative des atomes de chlore Le tableau suivant présente les six différents isomères du TCP : Tableau IV.1 : les six différents isomères du TCP nom Formule développée plane 2,3,4-trichlorophénol 2,3,5-trichlorophénol 64 Adsorption sur les différents matériaux 2,3,6-trichlorophénol 2,4,5-trichlorophénol 2,4,6-trichlorophénol 3,4,5-trichlorophénol Notre présente étude est axée sur le 2, 4, 6 TCP. IV.2.2. Principes de production du 2,4, 6 TCP Le 2,4,6-trichlorophénol est obtenu par l'action directe du chlore sur le phénol à une température de 65 à 130 °C, sous une pression de 1,3 atmosphère, en présence d'un catalyseur (chlorure d'aluminium). Une distillation permet de séparer le 2,4,6-trichlorophénol du 2,3,4,6-tétrachlorophénol et du pentachlorophénol, formés également au cours de la réaction. IV.2.3. Utilisations 65 Adsorption sur les différents matériaux Le 2, 4, 6-trichlorophénol est plus précisément employé comme agent de protection du bois. Il sert également d'intermédiaire de synthèse dans la fabrication de substances phytosanitaires, du pentachlorophénol, du 2,3,4,6-tétrachlorophénol et de leurs sels de sodium. Tableau IV.2. Caractéristiques physico-chimique du 2, 4, 6 trichlorophénol Formule brute C6H3Cl3O Nom IUPAC 2,4,6-trichlorophénol Formlule dévellopée Forme physique solide cristallisé Synonymes Phenachlor 2,4,6-TCP Formule brute C6H3Cl3O [Isomères] Masse molaire 197,446 g/mol pKa 6,21 (25 °C) T° fusion 69,5 °C Solubilité 0,8 g·l-1 à 25 °C T° ébullition 240°C Masse volumique 1,675 g·cm-3 à 25 °C Pression de vapeur saturante 0,035 mbar à 20 °C 0,07 mbar à 30 °C 0,25 mbar à 50 °C4 IV.3. Résultats d’adsorption IV.3.1 : Recherche de la longueur d’onde d’absorption maximale Des solutions de 2, 4, 6-TCP à 10 ppm et à pH = 5,5, on fait un balayage entre 190 et 800 nm, pour trouver la longueur d’onde maximale d’absorption λmax. 66 Adsorption sur les différents matériaux On remarque sur la figure IV-1, que le 2, 4, 6-TCP absorbe à λmax = 285 nm max= 285nm 1.4 Absorbance 1.2 1.0 0.8 0.6 0.4 150 300 450 600 750 Longueur d'onde (nm) Figure IV-1: balayage de la longueur d’onde pour le 2, 4, 6-TCP à pH = 5,5 IV .3.2. Effet d’adsorption des différents matériaux synthétisés L’étude d’adsorption du micropolluant par les différents matériaux (MCM-48P, DMDDA-48A, DMDDA-48B, DMDDA-48C) a été réalisée pour une concentration initiale de 100mg/l, avec une masse de matériau de 100 mg et un temps de séjour de 24 heures. . Après filtration, on fait passer les différentes solutions pour la lecture de l’absorbance à λ=285 nm. Les résultats de l’adsorption du 2, 4, 6 sur les différentes matrices synthétisées sont portés sur la figure IV-2 et le tableau IV-3. D’après les résultats, nous constatons que le matériau MCM-48 désaminé a une forte capacité d’adsorption (90,53) du micropolluant, viennent ensuite les matériaux aminé et parent qui ont une adsorption moyenne par rapport au matériau désaminé (56,26 et 43,31) respectivement. Par contre le matériau calciné possèdent le taux d’adsorption le plus faible. La différence dans les taux d’adsorption des différents matériaux est due à deux raisons : Différences des propriétés physico-chimiques des matériaux (porosité, SBET,..) 67 Adsorption sur les différents matériaux Différences dans les charges de surfaces des différents matériaux. 100 80 Q(mg/g) 60 40 20 0 MCM-48P DMDDA-48A DMDDA-48B DMDDA-48C Matériau Figure IV.2 Les quantités de rétention du 2, 4,6 TCP par les différents matériaux MCM-48 Pour le matériau parent et le matériau modifié calciné, on enregistre un degré de rétention plus faible que le degré de rétention du matériau aminé et le matériau désaminé en effet le matériau calciné n’as que les groupements silanols (Si-OH). Le matériau parent (non calciné) possède des groupements silanols et des groupements ammoniums quaternaires ce qui explique sa capacité d’adsorption plus forte que le matériau calciné. Tableau IV.3 : Les quantités de rétention du 2, 4,6 TCP par les différents matériaux MCM-48. Matériau MCM-41P DMDDA-48A DMDDA-48B DMDDA-48C Qmax (mg/g) 43,31 56,26 90,53 13,54 Les groupements silanols et les groupements cationiques sont efficaces pour l’adsorption des polluants organiques [3-6]. Les groupements d’ammonium quaternaires augmentent l’hydrophobicité du toluène et du cumène [3], ainsi que celles du phénol et o-cholorophénol [6]. Les matériaux calcinés ne possèdent que des groupements siloxanes (Si-O-Si), ayant une faible énergie d’adsorption 68 Adsorption sur les différents matériaux L’amélioration de l’adsorption sur les formes désaminés est due à l’amélioration de leurs surfaces spécifiques, du diamètre des pores et du volume poreux. Les matériaux (parent, aminé et désaminé) possèdent des groupements ammoniums quaternaires du tensioactif [7, 8], le matériau aminé possède en plus des groupements aminés (NH2). Alors, on peut conclure que l’adsorption ne dépend pas seulement des paramètres de porosité ; mais également de la charge de surface des matériaux, ce dernier paramètre est responsable de la faible adsorption du 2, 4,6 TCP au sein de la matrice calcinée. IV.3.3. Effet de masse Le phénomène d’adsorption peut être suivi par la préparation des solutions (adsorbant- adsorbat) en variant la masse de l’adsorbant ajoutée et en fixant la concentration initiale du polluant, le pH, le temps d’équilibre et la vitesse d’agitation. On a fait varier la masse de l’adsorbant DMDDA-48B de (50 à 750 mg), a laissant constant les autres paramètres, à savoir le temps de séjour, le pH, et la concentration du polluant 100mg/l. Après on lit les absorbances à λ = 285 nm. Les résultats sont représentés sur la figure IV.3. 100 Q(mg/g) 80 60 40 20 0 0.0 0.1 0.2 0.3 Masse (g) 69 0.4 0.5 Adsorption sur les différents matériaux Figure IV.3 Les quantités de rétention du 2, 4,6 TCP par le DMDDA-48B On remarque sur l’histogramme qu’entre 50 et 450 mg d’adsorbant la quantité du polluant retenue croit proportionnellement avec la dose de l’adsorbant. Ceci peut s’expliquer par le fait que généralement le pourcentage d’élimination du polluant augmente proportionnellement avec la masse de l’adsorbant, car le nombre de sites de sorption augmente à la surface de l’adsorbant avec la dose de l’adsorbant [9] ainsi que le taux d’élimination augmente. IV.3.4. Effet du pH Le pH est un facteur très important dans le processus d’adsorption des composés phénoliques dans les solutions aqueuses, du fait qu’il influe sur l’ionisation des composés phénoliques [10]. L’effet du pH initial a été étudié entre 3 et 11 en maintenant constant les autres paramètres (C0 = 100 mg/l, t = 24 h, Vagitation = 200 tr/min). Les résultats sont représentés sur la figure IV.3. 100 10 80 8 6 40 4 Qe(mg/g) pHFinal 20 2 0 0 2 4 6 8 10 pHinitial Figure IV.4 : Taux d’élimination du 2, 4, 6 TCP sur DMDDA-48B. 70 pHFinal Qe(mg/g) 60 Adsorption sur les différents matériaux On remarque tout d’abord une augmentation de la quantité adsorbée entre les valeurs de 3 < pH < 6. A partir du pH = 6 on remarque le phénomène inverse, la diminution du taux d’adsorption avec l’augmentation du pH. Ceci peut être expliqué par le fait que pH ≤ 6, la charge de la surface est positive donc il y a une attraction entre le 2, 4, 6 TCP (chargé négativement) et la surface à pH > pHpzc , avec (pHpzc =5,9). IV.3.5. L’étude cinétique Il s’avère nécessaire d’étudier la cinétique des réactions afin de déterminer le temps nécessaire pour atteindre l’équilibre. C’est, en effet, un paramètre indispensable dès lors que l’on veut utiliser le système à plus grande échelle, notamment dans un cadre industriel. L’étude de la cinétique d’adsorption du 2, 4, 6 TCP par le matériau qui adsorbe le plus (DMDDA-48B) est menée en déterminant la quantité de colorant non adsorbé par ce dernier pour des temps de contact variables. Cette étude a été réalisée dans des erlens en verre recouverts de papier aluminium afin d’éviter la dégradation du polluant en présence de la lumière. 100mg de matériau sont mis en suspension dans 100 ml de solution de 2, 4, 6 TCP à 100mg/l. pH = 6,00, vitesse d’agitation 200 tr/mn et le temps variant entre 5 et 240 minutes. La figure IV.5 : présente l’évolution des quantités de 2, 4, 6 TCP adsorbé par le DMDDA-48B, (Qe) en fonction du temps de contact (t) 71 Adsorption sur les différents matériaux 100 80 Qt(mg/g) 60 40 20 0 0 50 100 150 200 250 Temps (mn) Figure IV.5 : Cinétique d’élimination du 2, 4,6 TCP par DMDDA-48B L’allure de la courbe met en évidence deux zones : La première partie de la courbe entre 0 et 40 révèle une adsorption rapide et a lieu au niveau des sites accessibles sur la surface Dans la deuxième partie, les quantités adsorbées évoluent plus lentement jusqu’à atteindre un plateau correspondant à l’équilibre, cela est due à la diffusion à l’intérieur des pores du matériau. L’équilibre est atteint au bout de 60 minutes. Les paramètres des deux modèles cinétiques appliqués à l’élimination du 2, 4, 6 TCP par DMDDA-48B sont regroupés dans le tableau suivant : Tableau IV.4 : Paramètres des deux modèles cinétique appliqués à l’adsorption du 2, 4, 6 TCP par DMDDA-48B. 72 Adsorption sur les différents matériaux Matériau Pseudo-premier ordre Pseudo-second ordre K1 (mn-1) Qe (mg/g) R2 0,0415 8,377 0,925 K2(g/min.mg) Qe(mg/g) R2 DMDDA-48B 0,0015 81,77 Les figures IV.6 et IV.7 représentent la linéarisation des deux modèles cinétiques 1,00 0,75 Log(Qe-Qt) (mg/g) 0,50 0,25 0,00 0 -0,25 50 100 150 200 250 Temps (mn) -0,50 -0,75 -1,00 Figure IV.6 : Application du modèle pseudo-premier ordre à l’élimination du 2, 4, 6 TCP par DMDDA-48B. 73 0.998 Adsorption sur les différents matériaux 3,5 3,0 -1 T/Qt(g.mn.mg ) 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0 0 50 100 150 200 250 Temps (mn) Figure IV.7 : Application du modèle pseudo second ordre à l’élimination du 2, 4,6 TCP par DMDDA-48B. D’après ces linéarisations, le modèle de type Pseudo-second ordre (R2=0,998) se révèle le plus adapté pour d’écrire nos résultats expérimentaux. IV.3.6 Isotherme d’adsorption du 2, 4, 6 TCP et modélisation L’étude de l’isotherme est effectuée dans des erlens en verre recouverts de papier aluminium. 100mg de DMDDA-48B sont mis en suspension dans 100 ml de solution de 2, 4, 6 TCP à des différentes concertations initiales (C 0 varie de 10 à 800mg/l), pH = 6,05 et un temps de contact de 60 minutes à une vitesse d’agitation = 200 tr/mn. On trace la courbe Qmax en fonction de Cr (figure IV.8). 74 Adsorption sur les différents matériaux 175 150 Qe(mg/g) 125 -----Modèle de Langmuir -----Modèle de Freundlich 100 75 50 25 0 0 100 200 300 400 500 600 700 800 Cr (mg/L) Figure IV.8: isotherme d’adsorption du 2, 4,6 TCP sur DMDDA-48B Les isothermes sont modélisées par les modèles de Langmuir et Freundlich et les résultats sont regroupés dans le tableau IV.5 Tableau IV.5: Paramètres des deux modèles d’isotherme d’adsorption appliqués à l’élimination du 2, 4, 6 TCP Par DMDDA-48B (modèle de Langmuir et modèle de Freundlich). Matériau Langmuir Q (mg/g) KL (L/g) DMDDA-48B 151,11 0,107 Freundlich R2 KF (L/g) 1/n R2 0,991 43,19 0,21 0,856 Il ressort des valeurs de R2, que l’élimination du 2, 4,6 TCP par DMDDA-48B peut être modélisée par les deux modèles Langmuir et Freundlich. Les valeurs de coefficient de corrélation R 2 montrent que le modèle de Langmuir s’applique mieux à l’adsorption du micropolluant. 75 Adsorption sur les différents matériaux La caractéristique essentielle de l'isotherme de Langmuir peut être exprimée en fonction d'un facteur de séparation à constante adimensionnelle qui est donnée par l’expression suivante : RL = [1 / (1+KL* C0)] C0 : concentration initiale du micropolluant en mg/L. KL : constante de Langmuir en L/mg. - Si RL > 1 ; adsorption défavorable - Si RL = 1 ; linéaire - 0 < RL < 1 ; adsorption favorable - Si RL = 1 ; irréversible Pour notre cas : 0,115 < RL < 0.483 donc le paramètre RL signifie que l’adsorption est favorable. Cette adsorption est encore plus favorable pour les faibles concentrations car le paramètre de Freundlich 1/n < 1, [7]. IV.3.7. Comparaison avec d’autres adsorbants La valeur de Qmax est importante pour identifier quel est l’adsorbant qui possède la plus grande capacité. Dans le tableau IV.6, on a présenté la capacité d’adsorption du 2, 4, 6 trichlorophénol pour quelques adsorbants. Tableau IV.6 : la capacité d’adsorption du 2, 4, 6 trichlorophénol pour quelques adsorbants. Adsorbat Adsorbant Qmax (mg/g) Référence 2, 4, 6 TCP SBA-15 4,82 [11] Charbon actif à partir des pépins de noix de coco Charbon actif à partir de la paille de riz 112,35 [12] 236,93 [13] Argile active 123,46 [14] MCM-48 DMDDA-B 151,11 Notre travail 76 Adsorption sur les différents matériaux Conclusion Dans ce chapitre, nous avons étudié l’adsorption du 2, 4,6 TCP par des différents matériaux (MCM-48, DMDDA-A, DMDDA-B, DMDDA-C). Cette étude prouve que les différents matériaux peuvent éliminer des composés organiques. Sauf le matériau DMDDA-C qui a un très faible taux d’adsorption. Cela est du à la charge négative de la surface du matériau (répulsion). Les résultats expérimentaux ont montré que : La cinétique d’élimination du 2, 4,6 TCP testée par le matériau désaminé est très rapide, le temps d’équilibre est de 60 minutes, et suit le modèle du pseudosecond ordre. La capacité d’adsorption du 2, 4, 6 TCP s’est avérée plus importante pour le matériau désaminé que pour les autres matériaux (MCM-48P, DMDDA-A, DMDDA-B, DMDDA-C). Le taux d’adsorption dépend de : - Le pH de la solution qui est important pour les composés qui peuvent s’ioniser à faible pH. (A pH < pHpzc, l’adsorption est plus importante) - Le type de matériau (MCM-48, DMDDA-A, DMDDA-B, DMDDA-C), c'està-dire du SBET, dp, Vp et du potentiel zêta des matériaux. La modélisation des isothermes d’adsorption par les modèles utilisés montre un très bon accord entre résultats expérimentaux et courbes théoriques. Les résultats des isothermes de l’élimination du 2, 4, 6 TCP suivent beaucoup plus le modèle de Langmuir que celui de Freundlich. 77 Adsorption sur les différents matériaux Références Bibliographiques : [1] I. Limam, A. Guenne, M-R, Driss, L. Mazeas, Journal de la Société Chimique de Tunisie, 12, p63-70, 2010. [2] J. F. Biernat, B. Makuch, Polish Journal of Environmental Studies Vol. 9, No. 2 , p71-75 ,(2000). [3] L. Huang; Q. Huang; H. Xiao; M. Eic; “Effect of cationic template on the adsorption of aromatic compounds in MCM-41 ” Micropor. Mesopor. Mater. 2007, 98, 330-338. [4] F. Kleitz, W. Schmidt; F. SchUth; “Evolution of mesoporous materials during the calcinations process: structural and chemical behavior” Micropor. Mesopor. Mater. 2001, 44, 95-109. [5] S. J. Gregg, K. S. W. Sing; “Adsorption, surface area and porosity” Academic Press. London 1982. [6] P. A. Mangrulkar, S. P. Kamble; J. Meshram; S. S. Rayalu; “Adsorption of phenol and o-chlorophenol by mesoporous MCM-41” J. 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L’extraction sélective de l’amine et la calcination permettent d’obtenir des matériaux avec des tailles de pores et des surfaces encore plus grandes que celles du matériau de départ (matériau parent). Dans l’objectif de contrôler au mieux l’ensemble de la séquence de fonctionnalisation des matériaux, de nombreuses techniques de caractérisation ont été employées pour qualifier et de quantifier au mieux les espèces présentes à la surface. Donc les propriétés physico-chimiques des matériaux ont été établies à l’aide des techniques suivantes : La diffraction des rayons X : montre que le matériau parent obtenu est stable et la modification de ce matériau par l’amine n’a pas altéré sa structure de base. La volumétrie d’azote à 77°K : Les mesures texturales montrent une augmentation des diamètres poreux et de la surface spécifique des matériaux (aminé, désaminé, calciné). La spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier : confirme l’incorporation des différentes amines à l’intérieure des pores des matériaux. Elle montre, on effet, l’apparition des nouvelles bandes d’adsorption dans les matériaux aminés attribuées aux groupements NH2 et NH. L’analyse thermogravimétrique montre une stabilité thermique des matériaux avec une plus grande perte de masse pour les matériaux aminés entre 160 et 600°C, ce qui confirme encore une fois l’incorporation des amines à l’intérieur des pores. Tandis que, dans le deuxième volet nous sommes intéressés à l’application de l’adsorption d’un polluant organique (2, 4, 6 TCP) sur les différents matériaux (MCM-48, DMDDA-A, DMDDA-B, DMDDA-C). Les résultats montrent que le matériau désaminé fixe beaucoup mieux ce polluant que le matériau parent et aminé, le matériau calciné quant à lui ne possède qu’une très faible capacité. 81 Conclusion et perspectives La cinétique d’adsorption pourrait être considérée comme du pseudo deuxième ordre la représentation des isothermes d’adsorption est nettement meilleur par le modèle de Langmuir qui prévoit une capacité d’adsorption maximale, que par le modèle de Freundlich en loi puissance. Les valeurs de 1/n< 1 montrent que l’adsorption du micropolluant est plus efficace aux faibles concentrations. L’adsorption du 2, 4, 6TCP dépend de deux facteurs essentiels à savoir : La surface spécifique, volume et diamètre poreux. La charge de surface des matériaux. L’ensemble des résultats obtenus concernant l’adsorption de polluants organiques par un matériau mésoporeux (MCM-48) sont encourageants. En effet, nous avons conçu un matériau original. Enfin les résultats intéressants obtenus sur l’adsorption du 2,4,6 TCP par un matériau mésoporeux démontrent que cette étude doit être poursuivie : Des essais d’adsorption supplémentaires sur des effluents industriels variés s’avèrent aussi nécessaires afin d’envisager quelque applications. Des tests d’adsorption de quelques polluants inorganiques, d’autres micropolluants aromatiques et d’autres colorants sur les différents matériaux déjà synthétisés. Essayer de synthétiser un matériau mixte qui aura des caractéristiques telles qu’il peut être utilise comme adsorbant pour les différents micropolluants organiques et inorganiques. Tester d’autres matériaux mésoporeux type SBA-15, HMM, MSU… 82