L`aube d`un monde meilleur

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L`aube d`un monde meilleur
Greg "LeGreg" Siebrand
L'aube d'un monde meilleur
Publié sur Scribay le 17/03/2015
L'aube d'un monde meilleur
À propos de l'auteur
Salut, moi c'est Greg! J'ai commencé à poser des vers sur des feuilles de papiers
durant mon adolescence. Depuis quelques années, je partage mes écrits sur la toile.
Amoureux de la culture libre, j'ai décidé de laisser tous mes écrits en libre accès, et
pour ceux qui le souhaitent, ils peuvent me soutenir via un don ou une acquisition de
mes histoires dans de jolis objets que l'on appelle communément livres. Je ne prétend
pas être un Rimbaud ou un Hugo, mais je ne demande qu'à m'améliorer!
Vous pouvez également me trouver sur mon blog, où je radote aussi sur le monde, la
technologie, la culture libre et mon parcours dans l'auto-édition en plus de mes
histoires.
À propos du texte
Cette histoire est toujours en cours de rédaction, et sera découpée en épisodes
réguliers. Elle est dédicacée à Pouhiou, qui m'a grandement inspiré avec les
noénautes. Elle a été choisie, parmi 5 synopsis, par les lecteurs de mon blog. "Le
monde va mal. La haine, la colère, la suspicion sont légion sur notre terre. J'ai décidé
de changer tout cela. J'ai un don. Celui de lire et modifier les pensées. J'ai décidé de
le mettre à profit pour égayer le quotidien des gens, pour le rendre meilleur. Tout se
passait bien. Mais un jour, tout a foiré."
Licence
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L'aube d'un monde meilleur
Oh Marie, si tu savais...
Merde. J’avais beau fouiller mes poches, impossible de trouver mes clés. Je les
retournais dans tous les sens, pas moyen de mettre la main dessus. Dans ma folle
cavalcade, j’avais dû les paumer. Super l’introduction auprès de Marie. Non
seulement j’étais tuméfié, pourchassé (et elle devait certainement être au courant vu
la centaine d’appels qu’elle m’avait passés), et, en prime, j’avais paumé mes clés. Je
pouvais en plus faire une croix sur la bagnole. Il n’en faudrait pas plus pour que les
nerfs de la pauvre Marie la lâchent.
Je la connaissais bien : ses petits airs d’ange, lorsque la tension atteint son
paroxysme, disparaissent pour laisser place à une véritable furie. Avec son rouleau à
tarte, elle devient plus redoutable que Bruce Lee et ses nunchakus.
Je restai bien deux minutes sur le pas de la porte. Je n’osais pas appuyer sur ce
damné bouton.
Pour finir, ce fut Marie qui repéra son nigaud de mari en regardant à la fenêtre. Plus
possible de faire demi-tour à moins de faire le gros couillon. Elle ouvrit la porte,
comme je le prévoyais, en me hurlant dessus. La furie était lâchée.
« Imbécile, c’est ça que tu appelles une réunion de travail ? »
Sa main s’élança en direction de ma tête, mais s’arrêta en milieu de chemin. Son
visage fut frappé de stupeur, j’imagine, face à ma tronche qui ressemblait à un
Picasso période déstructurée. Et moi, à nouveau, je tombais à genou et fondis en
larmes.
« Ne crois pas ce qu’annonce cette foutue télé. Je n’ai pas fait ce qu’elle n’arrête pas
de déblatérer. »
Elle resta sans rien dire pendant quelques secondes, son regard de braise ne la
quittant toujours pas. Elle émit ensuite un profond soupir, puis s’adressa à moi.
« Ne reste pas là, rentre et explique-moi. »
Marie m’aida à me relever et me soutint. Je rentrai dans notre demeure, ce bon vieux
chez-moi si chaleureux. Marie s’était donnée corps et âme pour rendre notre logis si
magique. J’arrive encore à sentir cette délicieuse odeur de lavande qui se dégageait
de notre hall d’entrée. Vous ne pouvez pas savoir comme ma maison me manque,
comme ils me manquent tous les trois. Mon bien le plus précieux, arraché par ces
connards en noir.
J’aperçus enfin les dégâts de visage dans le miroir du vestibule. Mon nez déviait d’un
bon demi-centimètre vers la gauche, l’œil droit commençait à prendre la taille d’une
balle de tennis violette. Heureusement, les enfants étaient au lit. Je n’aurais pas
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supporté qu’ils me voient dans cet état.
« Je n’ai pas beaucoup le temps, Marie, mon amour. Des types bizarres sont après
moi. Je ne sais pas ce qu’ils me veulent. Ils m’ont passé à tabac, et j’ai pu m’échapper
alors que des coups de feu retentirent tout près. Je te jure, quoiqu’on dise, je n’ai pas
tiré sur qui que ce soit. »
Elle ne dit rien, pourtant je la sentais se contenir, telle une cocotte minute prête à
exploser. Elle m’épaula pour monter les escaliers et m’amena jusque dans la salle de
bain. Elle m’aida à me dévêtir et tout en m’écoutant raconter ma mésaventure (en
omettant bien sûr, le projet d’inceptionner Lammour), nettoya toutes les traces de
sang. Elle m’assista ensuite pour me rhabiller, tout en pleurant. L’incompréhension
se lisait sur son visage, qui fut bientôt inondé de colère. La soupape était en train de
lâcher.
« Sérieusement, tu crois que je vais gober tous ces bobards ? Pour qui te prends-tu ?
Tu viens de tirer sur un mec, Christophe ! »
Elle sortit son portable pianota dessus un bref instant puis me le tendit. Une vidéo
sur Youtube. Le gars avait filmé la salle, de sa chaise. Au bout de quelques secondes,
un gaillard se lève dans la pièce, arme au poing et se met à tirer vers l’estrade. La
foule qui hurle, bondit et commence à courir dans tous les sens.
Bien que l’image soit trouble, le mec qui devait tenir l’appareil devait trembler
comme une feuille, la caméra essaya de se focaliser sur le tireur. Zoom dessus. Mon
visage m’apparut bien distinctement, mais je remarquai ce qui ne va pas. Les
fringues. Ce n’étaient pas les miennes, même si le costume semblait presque pareil.
Il était juste un peu plus clair.
J’étais abasourdi.
« Ce n’est pas possible, c’est un coup monté ! Je t’assure ! On a du trafiqu…
« Oui, trafiquer la vidéo ! En même pas une heure, si l’on en croit la diffusion ! Tu me
prends vraiment pour une conne ! »
— Je t’ai dit la vérité, hurlai-je plein de larmes. Je… »
Je me taisais. Je ne faisais qu’aggraver mon cas. Pas besoin de la sonder, à chaque
mot que je prononçais son visage devenait de plus en plus cramoisi. Elle était prête à
me refoutre son poing dans la gueule. Je le sentais. Mais des pleurs émergèrent de la
chambre mitoyenne. Les vociférations de ma chère et tendre avaient réveillé Louise,
notre fille.
« Je te jure, t’es vraiment un connard ! Je veux que tu dégages, je ne veux plus ta
tronche, elle me fout la gerbe ! Si tu es encore là quand Louise sera calmée, j’appelle
les flics. »
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C’était le coup de massue ultime. Je ne pouvais pas laisser ça. Elle ne pouvait pas
penser de telles choses de moi. Il fallait que je l’inceptionne. Juste une petite
poussée. Mais alors que je commençais, comme avec ces malabars, la nausée me vint
sans le moindre avertissement. Le mur. Immunisée. Bien que je répugnais à le faire,
j’avais déjà inceptionné Marie à l’occasion, lorsque je n’avais pas eu le choix.
Pourquoi maintenant ? Mon don avait-il disparu ? Je réussis cependant à grappiller
une pensée dans sa tête, la même qu’elle m’avait éructé quelques secondes plus tôt :
dégage.
Elle tourna les talons et se dirigea vers la chambre de notre fille. Ce fut la dernière
fois que je la vis. Je restai interloqué quelques secondes dans la salle du bain. J’étais
comme sonné, je ne savais plus comment réagir ni quoi penser. Je n’avais pourtant
pas rêvé. Cette vidéo, comment avait-on pu la bidouiller en si peu de temps ? Ou
alors, ai-je moi-même été victime d’une technique d’esprit sans m’en rendre
compte ?
Les cris commencèrent à se calmer. Je connaissais Marie, les menaces qu’elles
proféraient n’étaient jamais des paroles en l’air. Si elle me voyait toujours là, elle
appellerait réellement les flics. J’allai dans notre chambre, et rivalisant de vitesse
avec Flash Gordon, mis quelques fringues dans un grand sac de randonnée. Nous
adorions les longues marches, plus jeunes. On partait des jours et des jours, à pied
avec nos petites maisons sur le dos. Marie et moi les avions gardées, espérant
pouvoir nous y adonner à nouveau quand les enfants seraient un peu plus grands. Je
n’avais jamais fait un sac aussi vite, et à vrai dire, j’y mettais tout et n’importe quoi,
pris par la panique.
Une fois mon bagage rempli, je me dirigeai vers la chambre de Marc, notre aîné.
J’eus juste le temps de lui déposer un petit bisou sur le front. Les cris dans la pièce
s’étaient tus totalement, Marie allait sortir de celle de notre fille. J’aurais tant voulu
dire au revoir à Louise ! Je venais de franchir le seuil lorsque j’entendis du bruit
devant la maison. Je regardai par la lucarne du corridor de nuit, deux types en noir
s’apprêtaient à défoncer notre belle porte en chêne au pied de biche. Je dévalai les
escaliers, tant bien que mal. Je me dirigeai vers l’accès du jardin lorsque la porte
d’entrée sauta. Un des malabars hurla de nouveau en allemand, j’imagine, en me
pointant du doigt. Ils commencèrent à me courir après.
Je traversai en toute vitesse la terrasse. Le gazon atteint, j’osai me retourner une
fraction de seconde pour voir s’ils étaient bien tous les deux à mes trousses. Hors de
question qu’ils touchent à Marie et aux enfants. Oui, ils étaient bien là. Je sautai audessus des barrières séparant les propriétés mitoyennes, zigzagant entre les jardins
pour mettre un maximum de distance entre mes poursuivants et la maison. Il fallait
que je les sème le plus vite possible, et retourner à la voiture de Greg. Les sirènes de
police commençaient déjà à résonner dans la nuit. Je n’avais plus le choix ni le
temps, et je fonçai directement vers le véhicule. J’aurais plus de chance de les semer
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motorisé qu’avec mes pauvres petits pieds.
Je repris le sprint, puisant dans mes dernières forces. Enfin ! Il ne me restait plus
que quelques mètres. La voiture, bien visible maintenant, m’attendait, mais mon
soulagement ne dura que le temps d’un soupir. Une forme sombre était étendue sur
le sol, juste à côté d’elle. L’horreur. Greg gisait là, mort à côté de sa bagnole.
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