Vincent Delecroix Ce qui est perdu - Jean
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Vincent Delecroix Ce qui est perdu - Jean
Vincent Delecroix Et donc, qu’est-ce que je disais déjà ? Ah oui, alors : le type, il me demande comment il peut faire pour continuer à vivre ? Qu’est-ce que je peux répondre à ça, hein ? Eh oui, vaste question ! Vous devriez lui conseiller de lire Ce qui est perdu de Vincent Delecroix. Son coiffeur est tour à tour érudit, philosophe, discret. Un peu comme moi ! Ce qui est perdu C’est quoi ? L’histoire de Vincent, plaqué par sa copine, et qui cherche comment vivre avec ce qui n’est plus là et qui pourtant ne cesse d’être présent. Vincent parle pour combler le manque. Il parle au coiffeur, à son frère, à son père, à son amour perdu, aux clients du salon… Il est alors question de tout ce qui lui passe par la tête. Et donc aussi du philosophe danois Søren Kierkegaard. Du coup, pour surmonter sa peine et se remettre de sa rupture, il décide d’écrire une biographie de Kierkegaard D’ailleurs, il se rend régulièrement chez son coiffeur… Une bonne coupe, et ça repart ! Kierkegaard, un homme solitaire qui a vécu dans l’espoir insensé que la femme qu’il a aimée et qu’il a abandonnée comprenne pourquoi il l’avait volontairement perdue et éloignée alors qu’elle était son unique amour. On fait des choses, parfois. Vincent Delecroix joue avec le lecteur, enchâsse les phrases et les histoires, saute du coq-à-l’âne, et livre un récit à la fois hilarant, touchant, et d’une parfaite maîtrise. En un mot : brillant. Ah, le talent, quand on l’a… D’ailleurs, Si vous avec la chance de tomber sur l’un des premiers livres de Delecroix, La preuve de l’existence de Dieu, une série de « monologues » jetez-vous sans tarder sur le texte « Mon fils » où, en à peine 45 pages un père raconte la vie de son fils. l est aussi question de maïs grillé, des chats, du pouvoir d’achat des célibataires, du lancer de javelots – et ça, ça ne peut pas laisser un lecteur indifférent – et de Paris que Vincent fait découvrir en car à des touristes danois pour se familiariser avec la langue de Kierkegaard. C’est vertigineux de talent. Malheureusement, le livre est quasiment introuvable… Il y a aussi une discussion avec un enfant qui s’intéresse au philosophe et qui ne veut plus descendre du bus. Les enfants sont formidables… Et voilà, terminé ! C’est pas trop court ?