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RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire
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VIE LOCALE
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PORTRAIT
Retrouvez ce reportage sur RCF
Vendée dans l’émission de
Pascale Lévrier, Prise directe,
le jeudi 9 avril à 19 h 30
et le dimanche 11 avril à 10 h.
Henry, saltimbanque
au grand cœur !
Côté face, Henry ancien cycliste. Côté pile, Yoyo le clown.
Rencontre avec un joyeux personnage qui n’est pas avare
de la magie de la vie !
P
etites lunettes rouge tendance, blouson fashion
matelassé violet, col roulé noir, vous ne donneriez
certainement pas son âge à ce jeune retraité pétillant ! Henry vous sourit pour vous faire du bien,
et ça se voit. Un joyeux de tous les instants dont
les mimiques ne sont pas sans rappeler celles de l’humoriste
chéri des années 50, Robert Lamoureux. Sa philosophie de vie,
à presque 71 ans ? “Rire, donner de soi, du bonheur, profiter chaque
jour des années qu’il me reste et pratiquer le plus d’animations possibles, parce que c’est un équilibre…” Ah ! j’oubliais ! Sous l’enthousiasme d ’Henr y Magaut se cache aussi un autre
personnage ! Il a un nez rouge, un trait blanc, mi-figue miraisin sur les lèvres, un petit nœud papillon rouge et noir à carreaux, un drôle de chapeau noir… Vous devinez ? Non ? Eh
bien ! Henry Magaut se transforme en Yoyo le clown, pantalon
et baskets rouges, et amuse la galerie dans les écoles ou les
De la poésie, des chansons, de la magie dans la vie d’Henry, alias Yoyo le clown.
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RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire
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Ehpad. “Quand je joue, quand je chante, quand je fais des tours de
magie, je n’ai plus mal nulle part ! Je produis des endorphines et
cela m’apporte de la joie de donner du bonheur !”
D’ailleurs, que ce soit devant le rideau cramoisi de son spectacle ou dans sa maison d’Olonne-sur-Mer, la vie d’HenryYoyo est résolument colorée. Chez lui, un mur rouge anime
des stickers fleurs ou l’immense tour Eiffel côté cuisine, un
canapé aux coussins bariolés donne la note vert pomme de
l’ambiance de ce pavillon, loué dans un quartier calme, à
quelques encablures du bord de mer. Bien loin du Nord, d’Arras
ou de Molinghem, village natal de notre saltimbanque vendéen.
“
Je pratique la cure
de rigolo-magie”
Il a posé ses valises ici, il y a cinq ans, avec sa femme Annie,
d’abord à La Garnache, puis dans ce havre olonnais. “Troisième
enfant après un frère et une sœur, j’avais le plus mauvais caractère
et j’étais le plus rebelle”, souligne avec malice Henry. “Mon père
me voyait ingénieur dans le bâtiment. Il m’a inscrit dans une école
de dessin industriel avec un bleu pour costume et un béret sur la
tête ! En rébellion, je suis parti vers le cyclisme !” Celui qui est
capable d’avaler sur sa petite reine, 240 km aller-retour entre
Arras et Calais, à 15 ans, pour les beaux yeux d’une amoureuse,
a déjà de l’entraînement et des mollets d’acier ! “Quand la fille
a déménagé, dit-il, je ne suis plus allé la voir : signe que c’était vraiment le vélo que j’aimais !” assure notre septuagénaire, 50 kg
tout mouillé, encore aujourd’hui.
Départ pour la Belgique à 18 ans, où les courses de vélo sont
un sport national ! “J’ai fait ce métier jusqu’à 35 ans, j’ai gagné
ma vie en m’amusant. Là-bas, on court tous les jours et on parie
sur les coureurs comme au turf ! J’ai arrêté quand j’ai moins apprécié
le stress, les contraintes, les chutes…Et puis on n’avait pas la sécurité
de l’emploi ! L’hiver, j’étais agent publicitaire, je faisais des prospectus
chez les imprimeurs ou j’étais étalagiste…” Les années de grande
boucle à l’échelle de la Belgique sont tout de même jalonnées
de bons moments, de rencontres inoubliables : “je tournais "à la
musette" dans les kermesses, c’est-à dire que l’on était payé selon notre
place au tableau dans les dix premiers. “C’est à cette époque que j’ai
côtoyé après les courses, Eddy Merckx, Anquetil qui était très sérieux
et ne buvait que de l’eau, ou Van Looy, deux fois champion du monde...”
Ensuite, Henry a pris des cours de chant, de comédie et a
vraiment commencé à vivre la vie qu’il désirait. “J’ai créé un
club-théâtre, monté des pièces, écrit mes spectacles. J’ai embarqué
mes trois enfants et ma femme, plus tard, dans mes décors de magie.”
Aujourd’hui, Yoyo le clown vient juste de mettre son vélo au
VIE LOCALE
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Ça va m’sieurs-dames ?
A
ccompagné de sa “ritournelle”, sorte de petit orgue
de Barbarie, Yoyo entre en piste ! On entonne l’aprèsmidi gentiment avec “une chanson douce que me
chantait ma maman…” Une quinzaine de résidents
de l’Ehpad de l’hôpital du Pays
de Retz ont rendezvous, ce mardi, à
Bourgneuf-en-Retz,
avec une bouille de
clown et des chansons de leur jeunesse. “On dit :
Bonjour Yoyo !”
lance notre amuseur
pour faire monter la
“maYOnnaise…” On
lève les mains qui deviennent de joyeux
papillons qui dansent ! On fait crouic-crouic avec la bouche
pour que la formule magique enlève les couleurs de l’album
à colorier du tour concocté par l’artiste. Bon enfant, sans
prétention, récréatives, les saynètes se succèdent. On applaudit, on frappe dans les mains, on sourit ou on rigole
franchement. À la fin du show, de petites lumières dans les
yeux d’Hélène, de Pierre, de Françoise ou de Marcelle. Félicie
aussi et Mon amant de Saint-Jean les ont embarqués loin
de la salle d’animation, dans les bals d’autrefois et leurs souvenirs…
• Contact au 06 07 23 11 01 ou sur [email protected].
Site : yoyo-le-clown.fr.
Yoyo en chinois
Si vous étiez un livre ? Une BD ! Gaston Lagaffe, bien
entendu...
Si vous étiez un voyage ? La Belgique, sans hésitation,
pour la chaleur humaine de ses habitants !
Si vous étiez un personnage célèbre ? Heu… pas
Charlemagne ! Il a inventé l'école. J'aime pas... Alors
je dirais le Roi Arthur mais celui écrit et interprété
par Alexandre Astier dans la série Kaamelott. Ou
alors, tout simplement Robert Lamoureux. L'un ou
l'autre de ces personnages incarne pour moi l'humour,
la joie de vivre et le partage du bonheur.
clou et court désormais 5 km à pied, plusieurs fois par semaine.
Quand le Nord l’appelle, il saute dans sa voiture : “Dans le Pasde-Calais, on attend encore Yoyo tous les ans !”
Christine Grandin
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