la lettre du israël - La lettre du 18 JUIN

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la lettre du israël - La lettre du 18 JUIN
LA LETTRE DU
Siège social : 22, rue Brézin, 75014 Paris • Rédaction : 18, rue Fouquet, 77920 Samois-sur-Seine - Tél. 06 81 24 15 95 • Directeur de publication : Alain Rohou.
Tous les manuscrits reçus et non publiés ne sont pas retournés à leurs auteurs. Les articles doivent nous parvenir dans la première semaine du mois,
ils n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
Prix au numéro : 2,30 €, Abonnement 1 an : 23 €, Jeunes et étudiants :12 € • N° commission paritaire : 036 G 80438 • Imprimerie spéciale 18 Juin
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Le combat de l’avenir
Numéro 88 - septembre 2006
ISRAËL
PRÉSIDENTIELLES
par Georges AIMÉ
T
ous, nous nous accordons pour
affirmer que les années qui
viennent seront décisives pour
l’avenir de notre pays et de l’Europe.
Les économies mondiales mises en
place par les Occidentaux sont bouleversées ; la Chine dans un premier
temps, l'Inde dans un second - pour
ne citer que ces deux-là - sont là
pour nous rappeler quotidiennement
que la globalisation des marchés se
fait le plus souvent au détriment des
citoyens, même si dans un premier
temps elle semble contribuer à l’évolution de leurs niveaux de vie.
Il n’est pas d’exemple dans l’Histoire
où les intérêts particuliers se soient à
ce point moqués des États et des peuples. Camouflés en intérêts nationaux,
religieux ou idéologiques ils font la
guerre - quelle soit économique ou
militaire - pour assouvir leur soif de
pouvoir et d’argent ; la régression est
totale, le collectif n’a d’intérêt que
lorsqu’il sert l’individuel !
Ce constat d’évidence posé, que pouvons -nous et que devons-nous faire ?
Nous pouvons aider le candidat à
l‘élection présidentielle qui s’engagera à ne plus faire de la politique
un métier en gravant dans le marbre
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Sommaire
Pages
1, 2 et 8
1 et 2
3, 4 et 6
5
7
8
9 et 10
11 et 12
13 à 16
17 à 19
20 et 21
21 et 22
Jacques DAUER
Georges AIMÉ
Paul KLOBOUKOFF
Francis DESSARD
Jacques MYARD
Dîner-Débat
Pierre-Marie GALLOIS
Henri RÉGNIER
MORDICUS
Albert SALON
Christine ALFARGE
Jacques DAUER
par Jacques DAUER
L
es Celtes ont envahi l’Europe il y a près
de trois mille ans, et ils ont créé les peuples de l’Ouest. Avant eux, il y eut les
Basques, voire les Hébreux et les Grecs (!).
Passant les siècles, nous avons eu les Turcs
ottomans qui ont chassé les Grecs et les
Arméniens d’Asie mineure et créé une nation,
mais jamais nous n’avons vu un État disparu
il y a plus de deux mille ans resurgir de l’Histoire, sauf Israël en 1947.
Les raisons en sont multiples et se concrétisent, j’oserai dire se forgent, dans à la
Déclaration Balfour de 1917. Pourtant il faudra attendre cinquante ans et surtout la sauvagerie des nazis et l’antisémitisme des Slaves
en général pour que le projet se réalise. Mais,
c’est la première fois, à l’ère moderne, qu’un
État se fonde sur des bases religieuses et il est
évident que toutes les difficultés présentes sont
venues de cette fondation de l’État hébreux
sur la religion.
Le sionisme de la fin du XIXe siècle et
du début du XXe réclamait un territoire pour
former une Nation mais peu lui importait
l’endroit puisque il a été envisagé à un certain
moment de donner aux Juifs un territoire africain (une partie de l’Ouganda actuel alors sous
la férule britannique). La Déclaration Balfour
n’était pas antisémite mais vraisemblablement
antisioniste.
Il a fallu l’acharnement des nazis contre
un peuple, une religion, une « race » comme
disaient les hitlériens que certains continuent
aujourd’hui d’approuver. C’est oublier que
les Arabes sont aussi des sémites. Une partie de l’Asie, l’Arabie saoudite, les Émirats et
une partie également de l’Afrique du Nord,
la Libye, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc ont
un peuplement arabe mais il y a eu aussi
les Phéniciens, les Kabyles - c’est-à-dire les
Vandales (1), les Maures enfin. Les Turcs, les
Iraniens eux ne sont pas arabes et des pays
comme l’Irak, la Syrie, le Liban ne le sont que
pour une partie minoritaire de leur population..
En 1945, les pays occidentaux et les
Slaves étaient pour la création de l’État d’Israël, excellent moyen pour les Slaves de se
débarrasser de leurs concitoyens de religion
juive et pour les Occidentaux et notamment
pour les Américains et les Britanniques de
reporter sur d’autres les erreurs commises
pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce
sont aussi les raisons qui ont poussé depuis
cinquante ans les Anglo-saxons à accuser la
France d’antisémitisme, aidés en cela par certains de nos intellectuels, quelle que soit leur
appartenance philosophique ou religieuse.
N’oublions pas pour autant que le sionisme
américain a eu lors de cette guerre un rôle tout
à fait confondant, notamment en refusant que
soient bombardées les lignes de chemin de fer
conduisant aux camps d’extermination. Même
attitude d’indifférence d’ailleurs à l’égard des
juifs hongrois qui furent peu inquiétés par le
régime du régent Horty, tant qu’il put résister aux pressions nazies, c’est-à-dire jusqu’en
1944.
Par ailleurs on ne peut confondre racisme
et antisémitisme. L’un est à base laïque au sens
moderne, l’autre à base religieuse au sens séculaire. Racisme et nationalisme au contraire se
confondent. Je ne cherche pas à défendre le
racisme et l’antisémitisme car tout chez moi
s’y oppose : l’éducation reçue de mes parents,
la formation de mes maîtres, la croyance qui
est la mienne.
J’affirme d’autre part qu’il y a une grande
différence entre nationalisme et patriotisme.
Le premier méprise l’Autre, le second respecte
l’Autre. Seulement à cette dernière affirmation
il faut apporter des nuances, car il existe des
contradictions mais jamais un homme qui
croit en Dieu ou même qui n’y croit pas, mais
respecte la dignité humaine, ne peut accepter le nationalisme. On peut ne pas aimer les
Allemands ou les Anglais, mais on ne peut
oublier que nous avons la même origine et
que seules la Géographie et l’Histoire nous
ont différentiés.
Revenons à l’État d’Israël. Le peuple juif,
au sens ontologique, se dédouble sur le plan
religieux en ashkénazes et séfarades. Mais
les siècles font-ils qu’un Palestinien musulman serait différent d’un séfarade juif de
Palestine ? Un séfarade chassé d’Espagne est-il
le même que, s’y s’appelant Bieninfanto, il se
retrouve en Allemagne ashkénaze sous le nom
de Gutkinder, puis en Russie sous celui de
Gutkin avec d’autres personnes ayant suivi un
autre chemin à travers l’Anatolie, l’Arménie, la
Géorgie ? Il y a chez le peuple d’Israël maintenant la même diversité que parmi les populations françaises ou italiennes. À partir de 1947
de nombreux juifs de l’Europe centrale ont
émigré vers le nouvel État d’Israël et créé une
nation à base ashkénaze du fait, notamment,
que très peu de nos compatriotes de religion
juive, grosso modo ashkénazes du Nord et de
l’Est, séfarades du Sud-Est et d’Afrique du
Nord, cherchaient à s’installer en Israël. Cela
restera vrai jusqu’aux années 60/70 sans pour
autant qu’ils soient ensuite très nombreux,
malgré un soutien constant de l’État hébreux,
de sa politique régionale et de ses guerres préventives.
Des compatriotes non-juifs ont voulu
combattre dans l’Armée israélienne. Je me
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Juin
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PRÉSIDENTIELLES… (suite)
l’esprit de la Ve République que les présidents qui ont succédé au Général de Gaulle n’ont cessé de trahir :
- reconnaissance du vote blanc ;
- déclenchement automatique du référendum d’initiative
local, régional ou national ;
- interdiction de cumul de mandats pour tout élu représentant une collectivité locale ou régionale de + de 3.000
habitants ;
- impossibilité d’exercer plus de deux mandats à la suite
– de quelque nature qu’il soit -, sauf pour les maires des villes de moins de 3.000 habitants ;
- interdiction de cumuler emploi public ou semi-public et
un mandat d’élu du peuple, sauf pour les élus des villes de
moins de 3..000 habitants ;
- interdiction d’utiliser une autre langue que le français
dans le cadre de la représentation nationale au sein des instances européennes et internationales et développement du
rayonnement culturel ;
- référendums : faire la distinction entre un référendum
portant sur une question de souveraineté et/ou d’indépendance nationale (ex. 29 mai), de modification constitutionnelle non technique (ex septennat) ou de défense nationale
et un référendum portant sur des questions de choix de
société (ex. la laïcité, la peine de mort, etc.) ; en cas de victoire du non, le premier type de référendum doit entraîner
automatiquement la démission du chef de l’État et de son
Gouvernement ;
- établissement d’un service national (militaire et/ou civil),
moyen de cohésion sociale et de connaissance de l’autre ;
- limitation des dividendes pour les dirigeants des entreprises où l’État est dans le capital ;
- prise en compte du vote du 29 mai afin de proposer une
autre Europe basée sur l’indépendance des Nations quand le
choix collectif ne correspond pas à l’intérêt national.
Ces propositions n’ont rien d’idéologiques, elles n’ont pour
but que de redonner aux Français confiance dans leurs dirigeants en leur donnant le pouvoir d’éliminer ceux pour qui
la politique n’est pas un service ou un sacerdoce.
Nous ne devons pas nous laisser enfermer dans le choix
binaire que l’on nous impose. Nous devons, après avoir lu
attentivement leurs programmes, interroger TOUS les candidats sur ces questions fondamentales en participant aux
réunions qu’ils organisent ou en leur écrivant. C’est seulement après avoir entendu leurs réponses que nous pourrons
choisir celui ou celle qui sera le plus à même de conduire le
redressement qui s’impose.
Si nous n’avons pas cette volonté de nous battre et de nous
faire entendre, il ne servira à rien – sauf pour ceux qui y
auront là aussi quelque intérêt particulier – de déplorer que
le deuxième tour oppose un fasciste à un agité atlantiste ou à
une coquille vide, tous anti ou non gaullistes.
La dimension d’homme d’État ne se décide pas, elle s’acquiert au fil du temps et des épreuves ; ils sont peu nombreux aujourd’hui à penser que les intérêts de la France et
des Français prévalent sur tout autre considération… pas
plus de deux ou trois !
Quelle type de société allons-nous léguer à nos enfants ?

ISRAËL… (suite)
souviens qu’en 1967 mon fils se rendit en Israël mais ne put s’engager
dans Tsahal. Il y resta plusieurs semaines mais, devant l’impossibilité pour
un étranger de s’engager et n’ayant aucune ascendance juive, il revint
en France. On peut admettre et comprendre cette décision israélienne,
comme on doit admettre et comprendre la démarche de ces jeunes qui
avaient un idéal de solidarité.
Cependant l’essence théocratique de l’État d’Israël lui a fait manquer
bien des opportunités. La première, et à mon avis la plus importante, est
que le peuple palestinien s’il était en majorité musulman était aussi composé d’une forte minorité chrétienne. Le peuple palestinien était laïque
pour la plupart de ses membres et il se heurtait à la théocratie israélienne
au point de favoriser, comme les Américains avec Ben Laden, la création
du Hamas en Palestine et du Hezbollah au Liban.
J’ai pu lors d’un entretien avec Menahem Begin, à la fin des années
cinquante, ressentir la dissociation interne propre à l’État d’Israël, bien
que Begin m’apparaissait assez ouvert à la discussion. Il le prouva quelques
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années plus tard quand il devint Premier ministre en recevant le président
Sadate. Et lorsqu’un peu plus tard, je reçus l’envoyé de Mme Golda Meir,
le colonel Turner, je compris que la différence de conception était minime
et qu’elle était plus due aux problèmes de politique intérieure qu’aux idées
sur la politique à mener avec les Palestiniens.
Aujourd’hui, les aléas politiques, notamment tout ce qui concerne la
défense nationale, proviennent de la démographie qui favorise les séfarades au détriment des ashkénazes, mais aussi de l’immigration massive des
juifs de Russie qui s’opposent à la politique de ces derniers. À cela il faut
ajouter le rôle néfaste des Américains, notamment celui de la sectes des
évangéliste à laquelle appartient Bush.
Bien des chosez auraient été différentes si l’État israélien avait été laïque et non théocratique. Les événement de ces dernières semaines sont
à cet égard très explicites car Tsahal, l’armée israélienne, est désormais
commandée par des généraux séfarades, des juifs orthodoxes, qui s’inspirant de la doctrine américaine d’emploi de l’aviation, considèrent que les
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VERS UNE ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
À UN TOUR EN 2007, COMME EN 2002 ?
L
par Paul KLOBOUKOFF
’histoire se répète-t-elle ? Avec les mêmes médias,
qui font mousser deux candidats présumés, l’un de
l’UMP et l’autre du PS, plus que n’importe quelle
lessive, qui les propulsent en tête des sondages et organisent entre eux de grotesques « duels » imaginaires. Comme
pour nous convaincre, nous assurer, nous garantir, dès le
printemps 2006, que nous n’aurons pas d’autre choix au
deuxième tour des présidentielles de 2007 qu’entre Ségolène
Royal et Nicolas Sarkozy. Comme en 2002, avec la « finale »
alors pronostiquée entre Lionel Jospin et Jacques Chirac !
Avec beaucoup d’avance à l’allumage cette fois, car les candidatures des deux pré-élus de ces médias et de leurs opinions préfabriquées ne sont pas agréées par leurs partis et ne
le seront, peut-être, qu’à partir de novembre 2006 et janvier
2007. Qu’importe ! Pour vendre du candidat, du papier et
de l’audimat … et pour se planter profondément une fois de
plus, il n’est jamais trop tôt.
Les manipulateurs d’opinions ont vite oublié ou n’ont pas
compris que le choix du président en 2002 s’est fait au premier tour de l’élection et non au deuxième Le « duel ChiracJospin » qu’ils avaient tant annoncé pour le second tour n’a
pas eu lieu. En éliminant L. Jospin au premier tour, les électeurs ont, ipso facto, consciemment ou non, choisi un président : J. Chirac. Un président, qui ne pouvait pas, qui ne
devait pas être du Front National, a ainsi été désigné dès le
premier tour. Humiliés, les dirigeants socialistes et d’extrême
gauche ont ensuite essayé d’être présents à un deuxième tour
sans avoir de champion en lice, avec les gesticulations, le
bruit et le cinéma dont ils sont devenus coutumiers.
La probabilité pour que le candidat du Front
National soit dans le duo de tête en 2007 apparaît
aujourd’hui au moins aussi forte qu’elle pouvait l’être
en 2002 avant les élections … comme celle d’avoir, en
conséquence, encore une élection à un seul tour en 2007.
De nombreux ingrédients sont en effet réunis pour cela.
Au PS, les candidats déclarés, réservistes et autres
potentiels poussés par leurs courants trépignent, se pressent et se bousculent avant leur course primaire. Sans attendre celle-ci Royal caracole en tête (des sondages), suivie de
DSK, Lang, Fabius, Emannuelli, Montebourg, Mélenchon,
Hollande… sous les yeux attentifs de Jospin. Ira, n’ira pas ?
Ira bien qui ira le dernier ? Les inscriptions seront clauses
pour début octobre. Les puissantes fédérations et les apparatchiks du Parti ne manqueront pas d’influer sur le vote
promis aux militants avant le congrès d’investiture du 26
novembre. Au PS comme au PC, l’appareil est plus qu’une
seconde nature. C’est autre chose que des sondages intentionnels de vote à un an des élections !
La désignation en cours des candidats aux élections législatives de 2007 ne se passe pas sans heurts. La multiplication
des critères de sélection, qui incluent le courant du candidat, son audience locale, son sexe, son origine et sa « diversité » sociale, ses amitiés et ses liaisons dans l’appareil, l’avis
éventuel des militants… ne peut qu’accroître l’arbitraire, le
nombre des déçus et influencer les comportements lors de la
primaire automnale.
Pour leur part, la démarche et les sorties de Royal sur la sécurité et sur les trnte-cinq heures ont mis en cause des dogmes
et des personnalités du PS (Aubry, notamment) et ne lui
ont pas fait que des amis. Elles ont semé des doutes chez des
militants et des sympathisants quant aux convictions réelles, candides ou non, de la candidate, ainsi que sur la justesse des positions des caciques du Parti sur ces sujets déterminants et chauds. Rien n’apparaît donc joué aujourd’hui.
Parmi tous les prétendants, combien arriveront au port et
soumettront leur candidature au suffrage universel ? Deux
ou trois, si tout se passe au mieux pour le PS. Avec l’aide des
fonds du Parti ou sans.
Demandez le programme ! Sur lequel tous les candidats se
sont mis d’accord. Et auquel 85 % des 47 % des militants
socialistes votants ont dit oui. Un programme pour museler
les candidats à la candidature et pour tenir en laisse le futur
président s’il est socialiste ? Inutile ! À l’évidence, seulement
des nuances séparent les candidats PS entre eux… et avec la
droite pour certains. Tapie estime ainsi que les écarts entre
ses amis Ségolène Royal (qu’il soutient) et Nicolas Sarkozy
sont à la marge. Une obscure clarté tombe donc enfin des
étoiles, dans un épais brouillard qui tamise les lueurs blafardes d’un théâtre d’ombres grouillantes que hante encore
celle, inconsolable, de Jospin et du vide qui la suit. Dévoués
militants qui iront encore voter en novembre 2006, deux
fois, s’il y a deux tours ! Et qui, comme les autres sympathisants ne devront pas perdre la foi d’ici mai 2007.
Conclure des alliances avec d’autres partis de gauche
pour limiter la concurrence, bien sûr ! Mais les partenaires
potentiels se tâtent. Ont-ils d’autre choix pour prouver leur
existence, mesurer leurs parts de marchés et défendre leurs
idées que de présenter des candidats à la présidentielle. Par
la faute du mode de scrutin des législatives, qui refuse l’accès
de l’Assemblée nationale aux partis minoritaires et avantage
le PS et l’UMP. De l’introduction d’une « dose de proportionnelle » aux législatives, on en parle… au « parle m’en »,
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VERS UNE ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE À UN TOUR EN 2007, COMME EN 2002 ?… (suite)
puis on diffère, on reporte pour gagner du temps... ou en
perdre, si on regarde les conséquences. Alors, pour avoir des
députés à l’Assemblée nationale, il faut passer sous la protection du PS. Encore faut-il que ses offres soient honnêtes
et que son « programme » réponde aux principales exigences des alliés. C’est moins le cas aujourd’hui que ça l’était en
2002. Par contre, le PS a davantage besoin des électeurs des
autres partis de gauche qu’aux présidentielles antérieures. Il
a déçu et a perdu de sa crédibilité à gauche lorsqu’il était au
pouvoir et les mouvements sociaux et les troubles qui ont eu
lieu ces dernières années sont plus « profitables » aux partis
« extrêmes » qu’à lui.
Les mêmes causes produiront encore une abondante floraison de candidats des autres « gauches » en 2007.
Bonnet ou toque verte chez les Verts, Wehring ayant indiqué que les socialistes cherchaient à « refaire un hold-up sur
les sièges de l’Assemblée aux législatives » (Le Figaro des 17
et 18 juin). Baylet, des Radicaux de gauche, voulait aussi
un accord sur les sièges aux législatives pour renoncer à
une candidature de son parti ; Tapie reste en réserve sur le
banc de touche. Marie-George Buffet aimerait voir le PCF
à la tête d’un rassemblement antilibéral… et non soutenir
un mouvement libéral socialiste. Pour Arlette Laguillier, de
Lutte Ouvrière, « les socialistes se moquent du monde » (Le
Parisien du 3 juin). Pour Besancenot (Ligue Communiste
Révolutionnaire), le programme et les engagements du PS ne
sont pas satisfaisants. Il faut encore compter avec C. Taubira,
déterminée, Bové… et ne pas oublier que Chevènement, du
Mouvement Républicain et Citoyen, pourrait aussi être un
ultime recours.
Au total, si la « logique » et la « dynamique »
actuelle perdurent, on peut donc s’attendre à une dizaine
de candidatures à gauche en 2007. Il y en avait 7 en 2002.
Et le candidat (unique) du PS n’avait pu recueillir que
16,18 % des suffrages exprimés, contre 16,86 % pour Le
Pen et 19,88 % pour Chirac. Evidemment, la plupart de ces
candidats de gauche et leurs courants ont sans doute en projet de se rejoindre pour le deuxième tour… si le candidat
socialiste passe le premier tour. Sinon, faire tomber au premier tour l’un des trois « favoris », d’un des partis de l’oligopole parlementaire, peut être une douce revanche pour les
petits partis minoritaires et une leçon à méditer pour le PS
(et pour l’UMP, à droite). Le système électoral, utilisé et perpétué pour barrer la route de l’Assemblée au FN, il faut bien
l’avouer, montre encore ses incohérences et ses limites. Il les
avait déjà étalées il y a quatre ans, en 2002. Mais les « partis
de gouvernement » n’ont pas voulu le voir ou le reconnaître.
En fait, la situation à gauche est aussi compli-
quée par la « Question européenne », qui sera au cœur de
l’élection présidentielle, je l’espère aussi aux législatives, et
qui a été éludée jusqu’ici. Vu l’importance des décisions
de l’Union européenne sur la vie et le destin de la France
et des Français, ainsi que les résultats du référendum de
2005 (54,9 % de NON contre 45,1 % de OUI, ce n’est pas
rien), il serait incongru que les citoyens élisent un président puis une majorité parlementaire décidés à poursuivre la politique de soumission et de subordination que les
autorités françaises ont suivies jusqu’ici. Les citoyens voient
bien que la libéralisation mondialiste débridée et incontrôlée continue de dévaster secteur après secteur, tandis que la
croissance reste bien plus molle dans l’Union que dans le
monde et que la position de la France faiblit. Ils observent
que la Commission et les chefs d’États et de gouvernements
poussent à la fédéralisation et à l’adoption du projet de
Constitution que les Français et les Hollandais ont rejetée,
tandis que, incohérence de plus, l’élargissement de l’Union,
qui devait marquer une pause prolongée, s’est encore accéléré. L’UE à vingt-cinq est déjà presque derrière nous. Elle
est sur la voie rapide des trente-six à quarante États, voire
plus. Les pourparlers d’adhésion de la Turquie continuent
et nombre de chefs d’États y sont favorables. La majorité
des Français est contre. Alors, il sera très important en 2007
d’élire un président et une majorité parlementaire qui ne
sont ni sourds ni aveugles aux positions et aux points de vue
de la majorité des Français, qui les font leurs et qui s’engagent à les promouvoir et à les défendre avec fermeté dans les
instances de l’Union. La complaisance européiste, le fait du
prince et la dictature de la pensée unique doivent cesser !
La Question européenne concerne tous les Français.
Le référendum de 2005 a violemment secoué la gauche et a
révélé des divisions de fond. Il a aussi montré que la position prise par la plupart des dirigeants du PS en faveur du
OUI, qui a été reprise par les militants, a été battue en brèche par la majorité des électeurs sympathisants de la gauche. Selon les résultats du sondage publiés dans Le Figaro du
31 mai 2005, les électeurs proches de l’extrême gauche et
du PCF avaient voté NON à 94 % et à 98 % pendant que
ceux proches du PS et des Verts avaient voté NON à 56 % et
à 60 %. La double fracture entre les partisans du OUI et ceux
du NON, d’un côté, et entre les dirigeants du Parti et l’électorat socialiste, de l’autre côté, est restée ouverte sous les
emplâtres destinés à la masquer. Elle constitue un handicap
sérieux pour les dirigeants partisans du OUI, qui ont exercé
le pouvoir et contribué, sinon poussé à la construction européenne actuelle, notamment avec les traités de Schengen,
de Maastricht, d’Amsterdam et de Nice. Leurs amis du PS
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COURRIER DES LECTEURS COURRIER DES LECTEURS COURRIER DES LECTEURS
Lettre d’un adhérent belge
LE SOUVERAINISME EUROPÉEN
N’EST PAS RACISTE
par Francis DESSARD
P
our éviter tout débat et escamoter tout dialogue réel
– et ce faisant empêcher que certaines idées soient
d’abord présentées par leurs concepteurs – certaines
affirment l’incompatibilité de la démocratie avec des opinions qui n’est pas un quelconque label de gauche. De cette
manière le nationalisme est caricaturé et, sans nuance, présenté comme intolérant et raciste.
Notre avis est connu : le nationalisme est un humanisme et, partant, le racisme, d’aucune manière, ne peut être
inclus.
Cet acharnement à affirmer une équivalence nationalisme = racisme, n’est pas apparu par hasard.
L’historien et journaliste français Jean Sévilla1 avance
une analyse intéressante : « L’accusation n’est pas innocente
dans l’imaginaire contemporain, le mot racisme véhicule une
charge répulsive proportionnelle à l’horreur des crimes nazis,
crimes commis au nom d’une doctrine raciste. L’antiracisme
fonctionne en conséquence comme un piège, à partir d’un amalgame : tout restriction à l’immigration est réputée raciste, et
donc susceptible de déboucher sur quelque chose d’analogue au
nazisme. Et comme l’univers du manichéisme ne connaît qu’une
alternative, quiconque n’adhère pas à l’antiracisme prouve par
là qu’il est raciste. Ainsi fonctionne le terrorisme intellectuel ».
Si quelqu’un nous demande à brûle-pourpoint
« Êtes-vous raciste ? », franchement il est impossible de donner une réponse sans savoir ce que l’interlocuteur donne
comme définition au mot « racisme »…
Auparavant – naguère même – le racisme consistait
à affirmer qu’il existait des races supérieures et des races inférieures : ce qui était une ineptie tant anthropologique que
morale. Mais, actuellement, est considéré comme racisme le
simple fait d’affirmer qu’il existe des races, donc des différences raciales.
Or parler de telle différences n’implique pas un
jugement de valeur permanent, mais simplement une constatation.
Il n’y a pas de races supérieures ni de sous-hommes… Des personnes d’origines très diversifiées peuvent
adhérer sincèrement à une autre culture que celle de leurs
origines et devenir des exemples de patriotisme.
Le père de la langue russe littéraire était le petitfils d’une Éthiopienne. On parle, bien sûr, d’Alexandre
Pouchkine. Un des leaders de l’insurrection nationale irlandaise de 1916 était anglais : Patrick (Padraig) Pearse. Le
grand artiste Andrei Ostap qui se définissait comme patriote
culturel roumain était polonais. Et il y a bien d’autres exemples…
L’honnêteté et la sincérité doivent être bilatérales : à
partir du moment où une personne de quelque origine que
ce soit adopte notre culture, aime notre patrie au point d’en
faire la sienne : il est des nôtres…
Xénophobie, racisme et intolérance religieuse n’ont
aucune relation avec l’humanisme nationaliste.
Les vrais antinationaux sont souvent des « compatriotes de souche » qui, par intérêt, vendent notre pays à la
haute finance mondiale ou à des pactes militaires intrinsèquement anti-européens.
Nous constatons que les prétendues communautés
allochtones sont manipulées et instrumentalisées par des forces politiques qui veulent les utiliser à des fins électoralistes
ou pour contrer des valeurs millénaires qui nous sont traditionnelles… Ne nous trompons pas de coupables !
J’ai eu souvent l’occasion de rappeler à des citoyens
du tiers-monde, notamment africains, que sans leur propre
nationalisme ils n’auraient jamais obtenu leur indépendance,
laquelle je ne conteste pas le moins du monde. Eux non plus
ne devraient pas se tromper de coupables… Qui plus est
aucune culpabilité n’est héréditaire…
N’ayons de haine pour personne… Mais cela ne
nous empêche pas – comme le dit si pertinemment la devise
luxembourgeoise – de vouloir rester ce que nous sommes.
L’hospitalité, l’accueil, le dialogue sont des devoirs
d’humanité. La défense et le respect de notre culture : un
devoir de mémoire.
Le nationalisme européen – de notre rive de l’Atlantique aux côtes russes du Pacifique – n’est l’ennemi d’aucun
peuple du monde. Par contre, notre vision du souverainisme
est irréductible aux volontés hégémoniques d’une puissance
mondialisante qui prétend agir au nom d’une communauté
internationale qui n’existe que sous sa direction.
Le souverainisme européen a beaucoup à apporter
au monde, pour peu qu’il nous soit permis de l’expliquer, de
le proposer et de concrétiser dans le respect des lois et de la
démocratie.

––––––––––––––––––––
1. Le terrorisme intellectuel, Paris 2004 (Perrin).
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VERS UNE ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE À UN TOUR EN 2007, COMME EN 2002 ?… (suite)
et des autres partis de gauche, concurrents et adversaires, le
savent. C’est une des raisons de la multiplication à attendre
des candidatures à gauche à la présidentielle.
Parmi les électeurs proches de l’UMP et de l’UDF, la propension à voter NON n’a été que de 20 % et 24 %, selon la
même source. La Question européenne ne sera-t-elle qu’un
diviseur du troisième ordre pour autant ? Pas sur. Le résultat global du référendum, avec presque 10 % d’écart en
faveur du NON, peut changer des certitudes sur les bienfaits
de l’UE en doutes chez certains. D’autant que des vices de
construction en sont devenus encore plus visibles depuis. Et
l’affirmation répétée par les européistes de l’attachement de
De Gaulle à la construction européenne sonne de plus en
plus faux maintenant que très peu d’électeurs ignorent que
le Général était partisan d’une Communauté européenne
qui comptait alors six membres, sans le Royaume-Uni et les
autres libre-échangistes, et non d’une Union à quarante États
ou plus, qu’il n’aurait pas manqué de qualifier de « machin »
ou de « truc », dans laquelle, de plus, l’État français perdrait
tout pouvoir et la France son intégrité et son identité. Non,
le Général de Gaulle n’était pas, non plus, un libéral avancé
mondialiste ! Des voix pourraient donc se déplacer des candidats de l’UMP et de l’UDF vers ceux de candidats gaullistes plus authentiques comme de Villiers, Dupont-Aignan,
Myard… et même Chevènement, si ces derniers se présentaient.
Devedjian se préoccupe déjà du deuxième tour
de la présidentielle. Aucune « impasse » n’est possible à ce
sujet. Néanmoins, cette préparation ne s’avérera pleinement
« utile » que dans le cas où son ami Sarkozy (s’il est le candidat de l’UMP) arrive dans les deux premiers au premier
tour, avec un concurrent du PS. Inutile, donc, de souligner le caractère vital de la campagne du premier tour pour
le futur candidat de l’UMP. Ce n’est pas gagné. Certes, un
combat fratricide entre Villepin et Sarkozy qui déchirerait
la majorité actuelle semble devoir être évité. Mais, mai 2007
est à dix mois. Et tous les ministres et/ou candidats possibles
n’ont pas rejoint N.S. Michèle Alliot-Marie a la vocation,
avec ou sans l’investiture du Parti, et le dit. Est-elle l’unique
« loyaliste » dans cette disposition ? J.C. nous a dit envisager
de se sacrifier une fois de plus. Qui n’en doute pas ?
Avec les candidats possibles précédents, avec Boutin,
Lepage, Madelin et/ou avec d’autres envisageables, il pourrait y avoir jusqu’à sept candidats UMP et apparentés, contre quatre en 2002. Un tel scénario, défavorable au candidat
choisi par l’UMP, traduirait la difficulté pour celui-ci à intégrer dans son programme et ses propositions celles écologiques et sociales d’une partie de la majorité. Mais le candidat
de l’UMP aura surtout à répondre à la volonté de change-
ment, de relance et de progrès de la population sans renier
la politique conduite par son camp jusqu’ici. L’exercice sera
difficile car le candidat sera, avec le Gouvernement, la cible
des attaques de toute l’opposition de gauche, de l’UDF et de
son candidat, ainsi que de l’extrême-droite. Il est clair que sa
tâche prioritaire sera de rassembler au sein de la droite et de
rassurer les électeurs sur sa capacité réelle à « sécuriser » et à
améliorer leur avenir. Et ce dès le premier tour.
Plus discret que les autres grands partis, notamment
parce qu’il est moins choyé par les médias et que c’est actuellement son intérêt, le Front National attend son heure. Les
événements travaillent pour lui. On peut citer : L’échec de la
construction européenne sanctionné par le NON au référendum en France, auquel ses sympathisants ont donné 93 %
de leurs voix. La persistance d’un nombre élevé de chômeurs
et de RMIstes. L’impuissance face aux problèmes de l’immigration qui, contrairement à des dénégations « officielles »,
s’est beaucoup amplifiée ces dernières années, ainsi que les
reculades devant l’immigration illégale. Les explosions de
violences, comme celles de novembre 2005, qui ont encore
montré l’indécision et la faiblesse des autorités… ainsi que
la duplicité de politiciens et d’associations d’opposition. La
loi imposée par la rue, à l’occasion de la contestation du
CPE. La pusillanimité des gouvernants après les manifestations contre le CPE et les grèves qui ont empêché les lycéens
d’étudier, avec l’octroi du bac à près de 82 % des candidats.
Un record, supérieur à celui de 1968. Résultats effectifs :
engorgement à l’Université à la rentrée et problèmes subséquents, davantage d’échecs en fac dans les années à venir et
dévalorisation accentuée du diplôme auprès des employeurs
potentiels. La voie royale, quoi !
Pour quelles raisons le score du Front National à
la présidentielle de 2007 serait-il inférieur à celui de 2002 ?
Dans la « logique » actuelle du système, il pourrait même
être supérieur. D’autant plus que Mégret, le frère ennemi,
ne se présentera peut-être pas. Je renvoie donc au titre de cet
article.
Encore un point capital. Les élections législatives
qui suivront les présidentielles devraient encore amener à
l’Assemblée nationale de nombreux élus des partis majoritaires. La porte sera clause pour les partis d’extrême-gauche
et d’extrême-droite. Il ne restera alors à leurs militants et à
leurs sympathisants que les yeux pour pleurer, la voix pour
crier et la rue pour manifester et se faire entendre. Et les jeunes se laissent facilement entraîner, quand ils ne déclenchent
pas eux mêmes les hostilités. Gouverner la France ne sera
pas plus facile demain qu’aujourd’hui. Que ceux qui iront
choisir un président puis une majorité parlementaire aient
cette perspective en tête.

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La souveraineté de la France est le fondement de notre liberté
RÉINVENTER DE GAULLE !
par Jacques MYARD,
député, président du Cercle Nation et République
C
ertains feignent de s’étonner de voir l’action du Général
de Gaulle être à nouveau invoquée en 2006 pour justifier une autre politique économique. Leur étonnement est
proprement étonnant.
Certes, de Gaulle n’a jamais été l’apologiste du déficit
budgétaire, pas davantage que de la faiblesse de notre monnaie,
les réformes Rueff-Armand mises en œuvre sous la direction de
Michel Debré l’attestent amplement.
Mais celles et ceux qui prétendent que « de Gaulle doit
être laissé en paix » (1) devraient avoir le courage et surtout l’intelligence de prendre en compte tous les éléments de la politique qu’il
a menée pour ne pas tronquer la réalité d’hier et d’aujourd’hui.
Pragmatique, de Gaulle n’a eu qu’un seul objectif, l’indépendance
nationale et la maîtrise de notre destin: l’objectif fixé, la France
doit être libre de ses moyens et de ses décisions pour s’adapter en
permanence en fonction de la conjoncture.
Dans ces conditions, s’il ne s’agit pas de faire parler les
mânes du Général. Son attitude, sa politique du 18 juin 1940 à
la Ve République, nous donnent bien une méthode d’action qui
demeure valable, et dont on peut s’inspirer même si les circonstances ont, en apparence, changé.
Quelles sont, aujourd’hui, les contraintes qui brident la
croissance, dont l’atonie est le principal responsable de nos déficits
budgétaires ? Il est indéniable que de nombreuses économies doivent être réalisées dans les dépenses publiques, mais sait-on qu’avec
cinq cents mille chômeurs en moins les comptes de la sécurité
sociale seraient équilibrés ? Cinq facteurs retiennent l’attention.
Sur le plan interne tout d’abord, nous avons réduit de
manière excessive notre temps de travail (trente-cinq heures,
retraite généralisée à soixante ans) alors que nous sommes désormais en compétition avec des économies à l’autre bout de la terre
qui ne sont pas économes de leur temps.
Notre fiscalité sur le patrimoine est excessive (ISF, droits
de succession) et pousse l’épargne des Français vers l’étranger, elle
ne s’investit pas en France : nos investissements productifs stagnent depuis des années.
Il est vrai que la suppression de ces impôts anti-économiques entraînerait dans un premier temps une perte de recettes, un
risque de non respect du pacte de stabilité – qualifié de stupide par
Prodi, alors président de la Commission – mais favoriserait grandement, à terme, les investissements.
Sur le plan externe, nos choix européens et mondiaux se
retournent contre nous : force est de constater que les gouvernements successifs ont pris leurs illusions pour des réalités, ils nagent
encore parfois dans une réelle béatitude euro mondialiste !
L’euro tout d’abord, monnaie parfaite pour un monde
parfait qui n’existe pas, handicape lourdement notre économie.
Nous payons l’impossibilité d’avoir une politique monétaire adaptée à la productivité de nos entreprises. Pendant des années, la
politique de la BCE a entraîné des taux réels dévastateurs pour la
croissance. Il est symptomatique de constater que ceux qui prônaient un franc fort persistent dans l’erreur avec un euro fort.
Aujourd’hui, ils poursuivent, en réalité, la politique des rentiers
pour lesquels la monnaie a d’abord une fonction de thésaurisation
et non d’instrument de croissance adapté à la compétitivité de nos
entreprises.
L’euro fort après le franc fort, lequel a provoqué une forte
montée du chômage, nous coûte au minimum un point de croissance de PIB depuis plus de quatre années.
•
• •
Il est urgent que le Conseil européen puisse adresser à la
Banque Centrale Européenne des instructions pour qu’elle intègre
dans sa politique les objectifs de croissance et abandonne son dogmatisme monétariste. À défaut, l’avenir de l’euro demeurera plus
qu’hypothétique !
Ensuite, nos entreprises, désavantagées par une monnaie
surévaluée, en l’absence de tarif extérieur commun protecteur de
l’Union européenne, doivent agir dans le cadre d’une mondialisation non maîtrisée, dans laquelle les entreprises des pays émergents bénéficient de monnaies artificiellement sous-évaluées, dans
des rapports allant de un à cinquante. Cette situation provoque
des délocalisations nombreuses et répétées. C’est ce qu’avait prédit
Maurice Allais, prix Nobel d’économie, dans un ouvrage de 1999
« La mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance ».
Enfin, la conception européenne du « tout concurrence »
interdit l’intervention de l’État et range au placard de l’obsolète la
politique industrielle. Nos entreprises sont opéables au profit des
multinationales, alors même que nos succès industriels sont nés
exclusivement d’une politique industrielle volontariste et des aides
d’État : nucléaire, Aérospatiale, Airbus, pour ne nommer que les
principaux.
Oui, de Gaulle appelait avant toute chose les Français à
l’effort, et cet appel demeure d’actualité. Mais le Général a toujours veillé à ce que la France garde la maîtrise de ses choix politiques et économiques, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui en raison
de la multiplicité des contraintes européennes et mondiales, et est
à l’origine de nombre de nos difficultés.
Voilà pourquoi, sauf à être totalement aveuglé par les tabous du politiquement correct, l’autre politique
économique n’appelle pas la facilité et le laisser aller,
mais la libre maîtrise de nos décisions, pour relancer
durablement la croissance grâce à l’effort des Français, et en ne
subissant pas les décisions inadaptées d’un système devenu incontrôlable.

________
(1) Article d'E. Balladur dans Le Monde du 6 juillet 2006, page 18, intitulé Laissez de Gaulle en Paix ! Se réclamer du Général pour prôner une politique de facilité est une imposture.
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ISRAËL… (suite)
populations civiles au milieu desquelles opère l’adversaire constituent par
là même un objectif. On peut en déduire qu’il y a vraisemblablement eu
beaucoup plus de bavures que d’actions délibérées contre les cibles civiles, la population chiite étant considérée comme la complice « objectives »
des miliciens du Hezbollah. La notion de « dommages collatéraux » a
donc été une fiction commode qui a permis aux chefs militaires israéliens
d’aujourd’hui de s’affranchir des principes moraux qui animaient les fondateurs de l’État d’Israël, en majorité askénazes. S’ajoutent à cette dérive
de l’éthique fondatrice la corruption, la concussion, la prévarication,
etc. qui disqualifient les dirigeants israéliens et certains chefs militaires :
sont ainsi concernés le Premier ministre Ehoud Olmerauss et son épouse
Aliza, le président de la commission de la Défense et des Affaires étrangères, Tzahi Hanegi, prochainement inculpé pour fraude et abus de confiance, dit-on, le général Dan Haloutz, chef d’état-major de Tsahal accusé
de délit d’initié, sans oublier, le ministre, Haïm Ramon ni le président
de l’État d’Israël, Moshé Katzav, tous deux impliqués dans des affaires de
harcèlement sexuel.
Les gouvernements israéliens s’appuient depuis des années sur le soutien des États-Unis sans s’apercevoir que ce soutien n’est plus celui des
sionistes américains mais celui des évangélistes chrétiens pour lesquels
Israël n’est pas le cinquante et unième État de l’Union mais une marche
de l’empire au « Grand Moyen-Orient » et ne mérite donc pas en fait pas
plus de considération que Porto-Rico. Les sionistes français sont d’ailleurs
dans la même illusion..
Au moment où j’écris ces lignes les événements se précipitent et les
bombardement semblent s’arrêter, puis ils repartent de plus belle dans
tous les sens. Aussi je me retiens de donner mon avis. Je constate seulement que les responsables politiques israéliens sont aussi stupides que
ceux des autres pays, Blair, si cher à Ségolène, qui continue ses vacances
ensoleillées à La Barbade depuis près d’un mois. Je ne tiendrai donc pas
compte des derniers événements, mais j’insisterai sur deux points. Nous
devons quitter, comme de Gaulle l’avait décidé, l’organisation militaire
de l’OTAN, nous devons rappeler nos troupes d’Afghanistan où elles ne
servent qu’à permettre aux troupes américains de se redéployer en Irak,
alors que la France avait refusé, à juste titre, de participer à la guerre contre ce pays. Il serait aberrant d’y participer maintenant par un biais tel que
celui-ci. La France ne doit pas aider les États-Unis à conquérir le monde.
Il n’y a aucun bénéfice à tirer, même sur le plan politique. Devant les hésitations françaises à s’engager au Liban sans garantie, Bush ne se prive pas
de se moquer de l’envoi de deux cents hommes au lieu des trois mille
annoncés initialement par son « ami » Chirac.
Voilà qui nous rappelle que les Américains, et cela depuis la guerre
d’indépendance gagnée par de Grasse et Rochambeau et non par
Washington et son toutou La Fayette n’ont jamais été les amis de la
France même, si parfois même ils ont pu être des alliés… très encombrants et à cent lieues de l’esprit humaniste de la France.
La déviance américaine, nous en trouvons déjà la « mécanique »
chez Ovide : « Je vois le bien, je l’approuve et le mal m’entraîne (Vidéo
meliora proboque, deteriora sequor) » Ce qui m’amène à cette réflexion de
Voltaire : « Toutes les grandeurs du monde ne valent pas un ami. » Ce que
les Américains ne sont pour aucun pays. Israël pourrait bien s’en apercevoir un jour, à l’heure des choix suprêmes.

––––––––––––––––––
(1) Arianistes, ils ne reconnaissaient pas la divinité de Jésus, ce qui leur
permettra au VIIe siécle d’adopter l’Islam. Cependant, mettant le siège à
Hippone où saint Augustin était à l’agonie, ils attendront sa mort avant
d’y pénétrer et ce sont eux qui sauveront tous ses écrits.
LES DÎNERS-DÉBATS
DE L’ACADÉMIE DU GAULLISME
organisés dans les salons de la Fondation des Français Libres, 59, rue Vergniaud, 75013 Paris
95e DÎNER-DÉBAT
MERCREDI 11 OCTOBRE 2006
animé par Jacques DAUER,
et présidé par
François ASSELINEAU, conseiller de Paris, inspecteur général des Finances
Thème : QUI
GOUVERNE LA FRANCE ?
En matière économique, sociale, diplomatique et militaire, toutes les décisions stratégiques concernant la France
s’élaborent désormais ailleurs que dans notre pays. Comment ? Par qui ? Dans quel but ?
À l’heure où s’échafaudent les projets électoraux et où tous les observateurs s’inquiètent du climat politique en France,
ces questions sont évidemment d’une importance cruciale.
À l’aide d’une présentation en images, François Asselineau tentera d’apporter une explication à ces questions
car les Français ont le droit de savoir qui gouverne vraiment la France.

Je souhaite participer au 95e dîner-débat (11 octobre 2006)
Nom : ........................................................................................................Prénom : ................................................................................................................
Adresse : .................................................................................................................................................................................................................................
Nombre de couverts : ............. couverts
@ : .........................................................................................................................................................................................................................................
Prix du repas : adhérents : 38,00 euros; non-adhérents : 41,00 euros; moins de vingt-cinq ans et étudiants : 25 euros.
Bulletin à retourner à M. Jacques DAUER, 18, rue Fouquet, 77920 Samois-sur-Seine accompagné de votre chèque à l’ordre de l’Académie du Gaullisme -  01.64.24.65.98
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L’ALLEMAGNE D’ANGELA MERKEL REPREND LES COMMANDES
par Pierre-Marie GALLOIS
T
andis qu’en France gouvernement et population
étaient mobilisés par des « affaires » douteuses, voire
délictueuses, outre-Rhin, Mme Angela Merkel conduisait avec succès la politique énergétique de son pays.
À Tomsk, au centre de la Sibérie, les 26 et 27 avril,
elle rencontrait Vladimir Poutine et concluait avec lui de
nouveaux accords associant plus étroitement Allemagne et
Russie à la prospection, l’exploitation et la distribution de
l’énergie fossile que détient la Russie (en particulier le tiers
des réserves mondiales de gaz naturel).
Depuis une douzaine d’années, l’Allemagne (par
une filiale de sa puissante firme chimique BASF) gère avec
Gazprom une entreprise comme Wingaz, contrôlée à 65 %
par Berlin. Gazprom élargissant son emprise sur le marché
européen et nord-africain (Lybie) entre maintenant pour
50 % dans Wingaz. En échange BASF obtient 25 % de l’exploitation du gisement sibérien de Yuzhno-Russkoye recelant six cents milliards de mètres cubes de gaz naturel. Situé
au sud de l’Oural, non loin de la frontière septentrionale du
Kazkhstan ce pactole énergétique est bien placé pour ravitailler aussi la Chine et le Japon par un pipeline construit en
territoire russe.
L’Allemagne obtient également 10 % de l’exploitation des gisements exploités par la société russe Severnefte
Gazprom.
Enfin elle coopère à la réalisation d’Achimgaz
société germano-russe installant un gazoduc en grande partie sous-marin, en Baltique, destiné à acheminer vers l’ouest
(Danemark, Allemagne, voire Grande-Bretagne) le gaz russe
des gisements du nord de la Sibérie. Le tracé du gazoduc
contourne les pays baltes et la Pologne et il aura une capacité de plus de trente milliards de mètres cubes par an, et
de cinquante milliards lorsqu’il sera doublé par une seconde
canalisation. Non seulement sont lésés les pays par lesquels,
à terre, aurait pu passer ce gazoduc, mais la nouvelle installation aura un tel débit que seront réduites les livraisons de
gaz par le gazoduc existant (réseau Ismal-Europe). Et que,
Pologne au nord, Ukraine au sud, percevront des droits de
passage plus réduits. Bilatérale, cette entreprise mécontente
les européïstes dans la mesure où l’économie des pays de
l’Union en pâtit et où à l’évidence, l’intérêt allemand s’est
révélé, une fois encore, tout à fait prioritaire.
Pour Varsovie cet accord russo-allemand équivaut
au traité signé en 1939 par Molotov et von Ribbentrop :
les ex-nazis s’entendent à nouveau avec les ex-staliniens aux
dépens, d’abord, de la Pologne.
À signaler que BASF et sa filiale Wintershall
n’étaient pas seules à convoiter le gaz de Yuzhno-Russkoye.
E. von Ruhrgas était aussi prêt à favoriser l’implantation
en Allemagne de Gazprom en échange d’un accès au vaste
gisement siberien. Mais les exigences russes ont été estimées
excessives et c’est l’accord de Tomsk qui a réglé le différend
en faveur de BASF. Entre temps Gazprom avait stoppé les
approvisionnements énergétiques de l’Ukraine et de la
Moldavie et M. Poutine laissé entendre que si l’Europe de
l’ouest ne s’ouvrait pas davantage à ses fournitures de pétrole
et de gaz, il se tournerait vers la Chine et l’Inde avidement
en quête d’énergie fossile. D’ailleurs, alors qu’il était en
négociation à Tomsk, avec Angela Merkel, la société russe
Transneft commençait les travaux de l’oléoduc Sibérie orientale-océan Pacifique (deux mille cinq cents kilomètres).
En devenant un des dirigeants du gazoduc sous
la Baltique l’ex chancelier Gerhard Schröder concourt
avec Mme Merkel négociant à Tomsk, à donner à l’Allemagne une place dominante dans l’extraction et la distribution de l’énergie fossile russe. Il se pourrait qu’il se forme
un axe énergétique Berlin-Moscou-Pékin, la Russie détenant une large part du marché de deux zones de forte consommation, aux deux extrémités de la masse eurasiatique.
•
• •
Moins d’un mois après l’entrevue de Tomsk, Pékin
annonçait qu’un accord venant d’être conclu entre le gouvernement chinois et les entreprises allemandes Siemens et
Thyssen Krupp pour la fourniture d’un train à sustentation
magnétique à très grande vitesse. Cette fois Mme Angela
Merkel était à Shanghaï où fonctionne déjà un train semblable. Le nouveau projet concerne la courte liaison ShanghaïHangzhou, mais l’Allemagne convoite un plus large marché :
une liaison Pékin-Shanghaï, Mille trois cent vingt kilomètres
parcourus en cinq heures. Grandes sont les ambitions chinoises avec, pour objectif, d’ajouter avant quinze ans plus de
dix mille kilomètres de voies ferrées au réseau existant, dont
20 % destinés aux grandes vitesses, et Berlin entend bien
offrir ses capacités techniques aux entreprises chinoises.
•
• •
C’est à Berlin que s’est rendu Javier Solana – faisant
fonction de ministre des Affaires étrangères de la mythique
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L’ALLEMAGNE D’ANGELA MERKEL REPREND LES COMMANDES… (suite)
Union européenne – afin d’y rendre compte de ses entretiens de Téhéran.
Mme Angela Merkel déclara que la démarche avait
été heureuse et qu’elle allait permettre de reprendre les négociations avec les Iraniens. Le conflit pourrait être résolu pacifiquement….. « une immense chance », ajouta-t-elle. Voici
l’Allemagne se préparant à conduire la politique extérieure
de la future Union.
Il faut reconnaître que dès le début des années 90,
au lendemain de la réunification, elle avait pris l’initiative de
disloquer la Yougoslavie et de mettre les Balkans à feu et à
sang, contribuant à y créer un nouveau État musulman, à en
renforcer un autre, l’Albanie, et à mettre en pièces la Serbie,
son vieil adversaire. Non seulement elle avait installé des services de renseignement en Albanie et, en dépit de l’embargo
sur les armements, fourni véhicules, uniformes, munitions
à ses alliés Croates et Musulmans mais, ainsi que le rappelle Yvonne Bollmann, dès 1999, envoyé des millions de
marks au Monténégro afin d’y créer une politique monétaire
dépendante de l’Allemagne. Quant à Pierre Hillard, il précise que le ministre des Affaires étrangères du gouvernement
Merkel, ancien chef de la chancellerie fédérale de l’équipe
Schröder, avait couvert les agissements d’un officier de renseignement allemand à Bagdad qui fournissait au commandement américain les résultats de ses enquêtes sur les objectifs irakiens d’intérêt politique et militaire. Dans le même
temps que le chancelier faisait mine – pour des raisons de
politique intérieure – de s’opposer à l’intervention armée des
États-Unis en Irak.
•
• •
Le 6 juin dernier, lors d’un entretien avec Mme
Angela Merkel à Rheinsberg, le président Chirac avait
déclaré que le gouvernement de Berlin avait toute sa confiance pour présenter, durant la présidence allemande de
l’Union, des « propositions permettant de relancer le processus de réforme des Institutions, réforme indispensable si l’on
veut une Europe plus forte et mieux organisée ». En somme,
reprendre le traité constitutionnel rejeté par les Français
et les Hollandais et y ajouter de nouveaux éléments. C’est
ignorer le vote français du 29 mai et faire confiance à l’Allemagne pour imposer à ses partenaires un texte constitutionnel conforme à ses intérêts. Effectivement on peut s’en
remettre à l’Allemagne pour réussir à organiser l’Europe
comme elle l’entend. Détruire la France, voici plus de trente
ans que ses dirigeants s’y emploient. Ce sera tout naturellement à l’Allemagne de lui porter le coup de grâce. La présidence française l’y engage en lui faisant toute confiance pour
y parvenir.
•
• •
La compétition mondiale de football contribue à la
popularité de Mme Merkel et à l’humanisation de l’Allemagne. Ce sport et les rivalités nationales qu’il exacerbe mobilisent au moins la moitié de la planète. A Berlin, les grandes
rencontres doivent avoir lieu au stade construit sur les ordres
d’Adolf Hitler. Le maire de la capitale allemande, M. Klaus
Wowereit s’en réjouit… : « le passé n’est pas refoulé, au contraire il est présenté au public et largement documenté ».
Tandis que Paris s’accuse, regrette son passé, s’excuse et se
repentit, Berlin se réhabilite et, bientôt étalera son « fier
passé ». C’est une tradition germanique. Aucun peuple, dès
la fin du XVIIe siècle ne s’est autant auto-encensé (Lessing,
Herder, Klopstock, Fichte, Ritter, Ratzel, von Treitschke et
bien d’autres encore).
•
• •
Plus sereinement le pape vient de participer à l’entreprise de réhabilitation. À Auschwitz Benoît XVI s’est
déclaré « le fils du peuple allemand qu’une bande de criminels, arrivée au pouvoir par de fausses promesses d’une
future grandeur, de la récupération de l’honneur de la nation
et de la prééminence et de la prospérité, mais aussi par terreur et intimidation ». Ainsi, une « bande de criminels » at-elle rallié à ses idées et à ses forfaits plus de 90 % de ce
peuple allemand. La bande de criminels ? Des martiens sans
doute, dont les Allemands auraient été les victimes. Ainsi
l’histoire est accommodée, réécrite. À ce train, dans quelques
années, les millions de victimes seront coupables et les bourreaux, des bandes mystérieuses venues d’on ne sait où… Et
voici Mme Merkel épaulée par le révisionnisme d’une des
plus hautes autorités morale de ce temps. Le ciel s’ajoute au
gaz naturel russe et au ballon rond pour affermir son autorité : Gott sei Dank !
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QUI TIENT L’ÉCONOMIE, TIENT LA POLITIQUE
par Henri RÉGNIER
D
’après Confucius celui qui ne tient compte
des choses lointaines, se prépare à des malheurs prochains. Jean Roux, commissaire à la
Cour des comptes, a parfaitement compris cet avertissement du sage chinois. Il nous livre, dans un remarquable ouvrage de 294 pages La grande braderie du
patrimoine public des Français (éditions François-Xavier
de Guibert) un travail d’analyse remarquable, fruits de
recherches considérables. Durant cinq années il a analysé et regroupé dix-huit mille articles parus dans la
presse économique et financière ; travail qu’il résume
en un titre « Une OPA géante sur la France ».
Son livre bien construit, très sérieux, sans révélations
sensationnelles est assez facile à lire pour qui s’intéresse
à l’avenir de notre cher et vieux pays.
En lisant cet ouvrage je n’ai cessé de grogner et de souffler d’indignation ; je me suis amusé à faire un petit calcul, irréaliste, certes, mais qui confirme une situation
bien réelle, concernant la dette publique de l’État qu’il
faudra bien rembourser un jour. Quand ? Comment ?
À qui ? À ce jour, cette dette se chiffre à 1.200 milliards
d’euros soit 7.872 milliards de francs. Divisés par le
prix d’une automobile d’une valeur de 100.000 francs
cela en fait 78 millions à exporter gratuitement, sans
compter les intérêts. Ahurissant !
Citons maintenant quelques extraits de l’ouvrage de
M. Jean Roux :
ce secteur (public) , convenablement géré a été l’un
PREMIÈRE PARTIE - Rapport au peuple français : chroni- des acteurs essentiels de l’essor de l’économie française penque de la dilapidation et de la dépossession du patrimoine dant les Trente glorieuses ;
public des Français, huit chapitres :
le B.R.G.M. dut céder ses actions (mines d’or de
I.
– Le concept de patrimoine national.
Yanacocha)… pour la somme ridicule de 109 millions de
II.
– le secteur productif public français (1936dollars, alors que les analystes bancaires les estimaient à
2005).
471 ;
III.
– Les techniques financières de dépossession
1988 : avec les décrets Tasca (ministre socialiste),
des peuples.
IV.
– Les syndicalistes de France et la défense des les chaînes (TV) n’ont plus l’obligation de s’adresser à la
SFP, mais se voient imposer une obligation de commandes
services publics.
V.
– La dépossession du patrimoine administratif, vers le privé… Le 8 octobre 2001, Catherine Tasca en tête,
l’annonce est faite de la cession au secteur privé de la SFP,
militaire et artistique.
VI.
– Vers le démantèlement du secteur public à un prix de 4,57 millions d’euros (30 millions de francs),
social et sa privatisation.
que la profession cinématographique unanime, qualifie de
VII. – Destruction et privatisation des biens d’usage scandaleuses… Le peuple français trahi et dépouillé aurait
collectif.
pu avoir en 2005 la plus grande société de production de
la planète… il n’y a plus rien !;
SECONDE PARTIE – Lancement de la procédure d’alerte –
on est en plein délire : les Français (automobilisFrance 2010 ? Les budgets publics et sociaux en cessation
tes) vont donc financer les retraites des vieilles américaines
de paiement, trois chapitres :
en payant aux péages des autoroutes qu’ont construit les
VIII. – Le scénario argentin (décennie Menem,
générations précédentes ;
implosion économique).
début 2005, environ six cents fonds non cotés
IX.
– La faillite programmée de la France.
X.
– La réorganisation prioritaire de l’appareil public gèrent 280 milliards d’euros ; les investisseurs ont l’intende documentation, d’information et de con- tion d’augmenter leurs investissements en France de 40 %.
En effet, la rentabilité globale de l’immobilier (loyers +
trôle, base d’un nouvel « art de gouverner ».
valorisation du capital) qui est de 17 % en moyenne en
•
Europe, atteint 21,7 % en France. D’où la curée !;
• •
Suite page 12
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Juin
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QUI TIENT L’ÉCONOMIE, TIENT LA POLITIQUE… (suite)
un seul exemple de vente à la découpe « acheté
3.200 € le mètre carré par Westbrook en 2003 les logements du square du Roule (Paris-8e) seront commercialisés
en 2005… 6.500 € le mètre carré ;
avec France Télécom on assiste à un summum
dans la dilapidation… 70 milliards d’euros de dettes fin
2001… l’aventure allemande (Mobicom) aura coûtée 8
milliards d’euros versés à fonds perdus à l’État allemand.
Le Gouvernement français – et les Français qui ont élu de
si grands gestionnaires - deviennent la risée de l’Europe ;
les dirigeants en place aussi bien que les ex dirigeants des sociétés publiques impliquées bénéficient d’une
totale impunité quelle que soit la gravité des infractions
(abus de biens sociaux, commissions occultes, manipulations comptables, faux bilans, etc.). Les procédures judiciaires sont d’une décourageante lenteur. Les carrières des
mis en examen se poursuivent normalement. Retraites et
primes de départ démesurées servies aux auteurs ;
le processus de dépossession du patrimoine public
français n’est que l’application d’un processus planétaire de
mainmise des grands groupes étatsuniens sur le patrimoine
mondial. Italie, Allemagne, Hongrie, Portugal, Europe du
Nord, Afrique, Moyen-Orient, etc.) ;
concurrence féroce entre fonds de pension qui
conduit à jouer un véritable rôle de termites à l’échelle
de l’économie mondiale et à déstabiliser, voire détruire,
les seules sources de création de la richesse de demain : les
entreprises ;
Philadelphie, magnifique exposition privée en
avril 2004 sur le thème Manet et la mer. Plus de cent
peintures et aquarelles de Manet, Monet, Renoir, Courbet,
Morisot… tous ces chefs œuvres acquis par de richissimes
collectionneurs annoncent la grande braderie à venir des
collections des musées nationaux… prélude à la faillite
nationale ;
extinction des métiers du patrimoine : en 1981
on recensait mille ateliers dans ce secteur, en 2000 il n’en
restait plus que trois cents ! Aujourd’hui ? Cent soixante
entreprises spécialisées dans la restaurations des monuments
historiques ont alerté en vain les pouvoirs publics. Les travaux sont arrêtés à Chambord, Taley, Chaumont, Haut
Kœnigsbourg, cathédrale de Tours, etc. Perte d’un savoirfaire ancestral : il faut dix ans pour former un tailleur de
pierre, quinze pour un restaurateur de peinture !
Le rapport synthétique fait ressortir :
1° Le peuple français est dépouillé à une cadence accélérée de son patrimoine public, dont la quasi totalité
devrait être passée d’ici à 2010 sous le contrôle du
grand capital international et des fonds de pensions
étrangers.
2° Malgré une fiscalité parmi les plus lourdes et les
sommes considérables provenant de la braderie géante,
la dette publique française a augmenté de plus de mille
milliards d’euros en vingt ans.
Dissimulée, une crise financière dramatique s’approche,
la plus grave de notre Histoire. Le scénario argentin se
reproduit actuellement en France, sur deux décennies
au lieu d’une, mais à la puissance dix ou quinze.
Que l’on ne s’illusionne pas : lorsque les comptes d’un
pays font apparaître, pendant des années, un milliard
d’euros de déficit par semaine pour l’État, plus un milliard par mois pour les caisses… la situation ne peut
durer, ni les créanciers attendre indéfiniment… viendra
la jour…
Prévision : en 2010 la France sera en cessation de paiement !
Conclusion
Ce bilan est désolant. Ça me ronge m’a dit l’un des
nôtres, héros des F.F.L., 60 % de mon escadre R.A.F. n’a
pas sacrifié sa vie pour voir cette inextricable situation.
Oui, ce vieux patriote est toujours amoureux de son
cher et vieux Pays et il n’est pas le seul.
Une grande protestation sociale et nationale d’un peuple trompé et furieux se profile à l’horizon. Sera-t-elle
calme et disciplinée quand il s’agira de demandé des
comptes aux « responsables ». Le peuple a déjà dit
NON le 29 mai 2005 !
Malheureusement il y a fort à parier pour que le remarquable ouvrage de M. Jean Roux souffre d’une conspiration du silence, comme le Devoir de vérité du
général Pierre-Marie Gallois. Merci M. Roux de nous
avoir ouvert les yeux.

P.S. – Philippe Seguin dans son Rapport de la Cour des comptes 2005 révèle
des « petits oublis » de plusieurs dizaines de milliards d’euros dans les
déficits.
- Figaro Economie du 7 juin 2006, L’incroyable dérapage des comptes publics
italiens, cri d’un cabri l’Europe, l’Europe, l’Europe.
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N.D.L.R. - Nous avons reçu cet article début août, la pertinence des propos de Mordicus nous ont incité à le publier
LIBAN : LA FORCE DE LA FAIBLESSE
L
par Mordicus
’étude de l’Histoire enseigne que durant certaines courtes périodes s’accumulent les signes
annonciateurs des grandes tourmentes qui, par
la suite, vont bouleverser durablement les rapports de
force entre les peuples. Ce pourrait être le cas de ce
mois de juin 2006.
En effet, tandis qu’étaient réunies les conditions
de la guerre qui ravage à nouveau le Liban, sur l’autre
versant du monde, le 15 juin, Moscou et Pékin célébraient le cinquième anniversaire de la mise sur pied
de l’Organisation de Coopération de Shanghai. Cette
OCS rassemble aussi quatre des républiques musulmanes ex-soviétiques d’Asie Centrale et intéresse l’Iran et
l’Inde, le Pakistan et l’Afghanistan qui participaient à la
réunion en candidats à l’adhésion ou en observateurs.
Ainsi, quelque soixante ans après la signature du traité
de l’Atlantique Nord, voici qu’à l’initiative de Pékin
et de Moscou, se constitue une organisation politique
antagoniste, le monde d’Asie-Pacifique se préparant
à affronter le monde Euro-Atlantique. Affrontement
politique, économique, social et aussi culturel, les deux
civilisations ayant été, séculairement, très différentes.
Ce gigantesque heurt sera dominé par les trois facteurs
déterminants du siècle : la disponibilité des ressources
énergétiques indispensables au développement, l’accès
aux matières premières nécessaires à la frénésie de production et de consommation, enfin, la faculté d’être en
état d’innovation scientifique permanente.
Il s’agit là, d’hypothèses vérifiables au cours des
prochaines années. Aujourd’hui, au Moyen-Orient, ce
sont les faits qui commandent.
Une série d’événements relativement mineurs
si on les compare à leurs terribles conséquences aurait
exacerbé, localement, les tensions latentes, déclenché
l’explosion et la montée aux extrêmes au moment que
les deux adversaires ont jugé opportun. Voici les faits :
les offensifs et défensifs, de l’artillerie, des chars d’assaut et aussi à financer les achats d’armes que Damas
pourrait acquérir ailleurs – en Russie par exemple – en
échange, l’aide syrienne au Hezbollah libanais doit être
discrètement accentuée afin que l’Iran consolide son
implantation chiite à la frontière septentrionale de
l’État d’Israël, atout pour la diplomatie iranienne dans
les négociations avec les Occidentaux. La mention officielle de cession de missiles offensifs (Katioucha, Scud
et Frog modifiés, Shalin iraniens et éventuellement
aussi des matériels balistiques russes, place l’État d’Israël dans une position de vulnérabilité nouvelle).
Dérisoires sont devenus les grillages et les centaines de kilomètres de mur de béton ; même à courte
portée des engins tels que les roquettes tiennent sous
leur menace l’habitat israélien. Et sur des zones de plus
en plus étendues avec l’accroissement de la portée.
Aux imprévisibles kamikazes palestiniens succèdent les
imparables Katioucha et la vulnérabilité des cités israéliennes est substituée aux attentats urbains suicidaires.
Même des engins imprécis, rudimentaires, mais utilisés
en nombre – plusieurs dizaines de milliers – peuvent
faire beaucoup de mal. En quelque sorte, le traité du
15 juin officialise cette menace.
En octobre 1989, les accords de Taëf avait
imposé le désarmement des milices libanaises mais, prétextant la présence de forces israéliennes au Liban sud,
le Hezbollah avait conservé, et même accru sa panoplie
(notamment avec des roquettes). En mai 2000, Israël
se retire du sud du Liban (peuplé majoritairement de
chiites qui forment approximativement le tiers de la
population libanaise). Ce retrait était une victoire pour
le Hezbollah et aussi pour lui le moyen de transformer
en camp retranché cette zone-tampon (dépôts d’armes, bunkers, postes de commandement souterrains)
d’où, aujourd’hui, le Hezbollah peut frapper le nord de
l’État d’Israël et demain, avec des engins de deux cents
1° Le 15 juin, Damas et Téhéran, par l’intermé- ou trois cents kilomètres de portée, au-delà de Tel Aviv.
diaire de leur ministre de la Défense respectif, signent (Menace dont Téhéran se réserve sans doute l’emploi
une sorte de pacte de sécurité commune. Une com- dans le cas où l’Iran serait la cible des armes américanomission mixte est mise sur pied pour veiller aux mul- israéliennes.) Il faut bien admettre que le traité du 15
tiples applications du traité. Son contenu n’a pas été juin, consacrant les déclarations du pouvoir des molrévélé mais il doit constituer une nouvelle « feuille de lahs constitue un sérieux péril pour l’État d’Israël.
route » pour les deux gouvernements alliés contre deux
ennemis communs : l’État d’Israël et les États-Unis, le
2° Le Monde daté du 22 juillet nous apprend
sunnisme syrien s’accommodant du chiisme iranien. que, le 25 juin, le premier ministre israélien Ehoud
Si l’Iran s’engage à poursuivre le renforcement de la Olmert et Mahmoud Abbas, président palestinien ont
puissance militaire de la Syrie, à lui fournir des missi- eu un entretien à Pétra en vue de reprendre la négociaSuite page 14
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LIBAN : LA FORCE DE LA FAIBLESSE… (suite)
tion OLP-Israël. La rencontre aurait eu lieu à l’initiaLe retrait des forces syriennes, le respect de
tive du roi de Jordanie, probablement à la demande du la souveraineté libanaise (selon les exigences de la
Résolution 1559 du 2 septembre 2004) n’ont pas été
Département d’État.
suivis de la formation d’un gouvernement fort, en
3° Le même 25 juin le caporal israélien Gilad mesure de forger une unité nationale en maîtrisant ces
Shalit a été capturé par des commandos palestiniens diversités ethniques et confessionnelles. C’est ainsi que
opérant dans la bande de Gaza, tandis que des roquet- les modestes formations de l’armée « nationale » libates tombaient sur le nord de l’État d’Israël. S’agissait- naise seraient bien en peine de désarmer le Hezbollah,
il de négocier avec Israël la libération de prisonniers d’autant qu’elles comptent une majorité de chiites. En
palestiniens en échange de la liberté rendue à Shalit ? revanche, le parti de Hassan Nasrallah, né de la résisOu, dans le même temps que se déroulait la rencontre tance à l’occupation israélienne, est devenu le chamde Pétra, était-ce le moyen de mettre fin à ce début de pion de la lutte contre l’État d’Israël, et, à ce titre, il
dialogue, le Hamas violemment anti-israélien ayant eu recueille le soutien d’une large fraction de la population
des pays de l’Islam. D’où l’éventuel envoi d’une force
les faveurs de l’électorat palestinien ?
armée internationale, fournie par l’OTAN (déjà enga4° Le 27 juin, Tsahal intervient à Gaza sanc- gée en Afghanistan, en Irak, sollicitée pour le Darfour,
tionnant la capture de son caporal. Le gouvernement voire le Caucase) et qui, occupant le territoire libanais,
israélien refuse d’échanger mille Palestiniens incarcérés paralyserait le Hezbollah et serait sans doute victime
contre la liberté de Gilad Shalit (3 juillet) et ré-occupe d’attentats semblables à ceux de 1983 tout en renforçant la résistance à la présence de forces étrangères.
militairement un secteur nord de la bande de Gaza.
Il n’en demeure pas moins que, bien que parti5° Le 12 juillet, escarmouche à un poste fron- cipant au gouvernement du Liban, le Hezbollah a délitière entre le Hezbollah et une petite formation israé- bérément provoqué la destruction de l’infrastructure de
lienne. Trois soldats de Tsahal ont été capturés et huit son pays. Il devait bien se douter que l’État d’Israël ne
autres tués. Le lendemain, Tsahal réagit fortement par pourrait admettre de vivre sous la menace d’une avalandes bombardements visant, au Liban, le déploiement che de roquettes imparables et qu’il saisirait le moindre
du Hezbollah et en pratiquant le blocus terrestre, prétexte – par exemple la capture d’un de ses militaires
aérien et maritime du Liban. Un mois après la signa- – pour intervenir massivement.
Le « parti de Dieu » se serait aussi comporté
ture du traité Irano-Syrien une nouvelle guerre israéloarabe commence et, le 15 juillet Haïfa est la cible d’un comme s’il voulait démontrer qu’un Liban souverain
n’était pas viable et que seule une présence syrienne
tir d’engins Katioucha.
rétablirait l’équilibre entre Israël et un ensemble
Libano-Syrien, la Syrie puissamment armée incitant
•
Tsahal à composer avec Damas, donc avec Beyrouth
• •
protégé par Damas.
Moins d’un mois après le déclenchement des
2° Passons aux pays de l’Islam considérés dans
hostilités, ses conséquences – aux répercussions quasimondiales – sont bien malaisément discernables. En leur ensemble.
Grande, également, est leur diversité, trois
revanche, les événements contemporains constituent
cents groupes ethniques et cent vingt langues, selon
autant de constats dont l’avenir tiendra compte.
le recteur Gérard-François Dumont (1). Aux divisions
1° D’abord ceux qui ont directement trait à internes, d’ordre religieux : sunnisme, chiisme, wahhala victime, le Liban, théâtre de cette nouvelle guerre bisme, ismaélisme, etc. s’ajoutent les clivages créés par
la politique pétrolière des États-Unis et par leur souisraélo-arabe.
Ses quelque quatre millions d’habitants sont tien inconditionnel du sionisme. Si une certaine unafractionnés en une vingtaine de communautés ethni- nimité anti-juive rallie les populations musulmanes,
ques et confessionnelles, autant de partis politiques, leurs gouvernements ont des positions plus nuancées.
eux-mêmes dominés par des mouvements tels, dans la Tous déplorent l’existence de l’État d’Israël là où il est
majorité musulmane, le Amal de Nabib Berri mainte- mais certains s’en accommodent, ce qui leur permet
nant associé au Hezbollah, le parti de Dieu, dirigé par d’être en bons termes avec la superpuissance, de
Hassan Nasrallah, formations farouchement anti-sio- bénéficier de ses subsides et de commercer avec
l’Occident industrialisé.
nistes et anti-américaines.
Suite page 15
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LIBAN : LA FORCE DE LA FAIBLESSE… (suite)
À cet égard la réunion de la Ligue arabe du
15 juillet, au Caire, est significative. Les événements
du Moyen-Orient ont mis en évidence la différence
des politiques gouvernementales : si l’Arabie Séoudite,
l’Egypte, la Jordanie, le Koweït, Bahrein, le Maroc
et… l’Irak se sont élevés contre les agissements du
Hezbollah, capturant des soldats israéliens et provocant les représailles israéliennes, l’Algérie, le Soudan,
la Syrie, le Yémen et, naturellement, la Palestine, ont
soutenu l’action du Hezbollah. Tous ont réclamé un
cessez-le-feu immédiat et la compensation, par l’État
d’Israël, des destructions subies par le Liban…
Autre source d’oppositions, le vieil antagonisme
entre arabes et perses matérialisé par les gouvernements
des pays sunnites, largement majoritaires et les chiites, essentiellement iraniens. Les guerres d’Irak et le
recours des États-Unis aux chiites irakiens d’une part,
les déclarations fracassantes du président Ahmadinejad
d’autre part, ont fait redouter l’expansion du chiisme,
ses empiètements sur le sunnisme, et les États-Unis
comme l’État d’Israël, spéculent sur cette discorde chez
les adversaires ainsi durablement affaiblis.
En revanche la passivité de l’État d’Israël devant
l’armement du Hezbollah est surprenante. Les travaux
de fortification du sud Liban, le transfert d’Iran en
Syrie, puis au Liban, des armes balistiques ne sont pas
des opérations aisées à dissimuler. Le Mossad ne pouvait ignorer ces préparatifs qui, dévoilés, auraient du
moins alerté l’opinion et peut-être déclenché l’intervention de l’ONU.
notoriété publique. On comprend que le régime des
mollahs, en quête d’indépendance politique et stratégique entretienne l’atout que représente pour lui le fait
d’avoir une sorte de relais militant à la frontière septentrionale de l’État d’Israël. Si les forces américaines sont
présentes aux approches occidentales (Irak) et orientales (Afghanistan) de l’Iran, celui-ci par Hezbollah interposé, tient l’État d’Israël sous la menace de ses engins
à courte et moyenne portée. Il ambitionne d’inspirer une politique anti-américaine et, comme on l’a vu
précédemment, il souscrit aux nondits du pacte de
Shanghaï.
Le Hezbollah bénéfice de l’audience que lui
confère le fait que non seulement il tient tête à Israël
mais qu’il l’attaque, détruisant ses agglomérations. Il
rivalise, ainsi, dans l’anti- sionisme et l’anti- occidentalisme, avec Al Qaeda, l’emportant sur Amal, son
allié du moment. On conçoit que les gouvernements
musulmans majoritaires – sunnites – en arrivent sinon
à admettre la victoire de l’État d’Israël du moins à souhaiter l’affaiblissement des mouvements chiites.
5° Les États-Unis.
La politique énergétique de Washington, la
quête et l’appropriation des sources d’énergie fossile et
de ses voies d’acheminement ont amené les États-Unis
à pratiquer un bellicisme dont il leur faut, maintenant,
payer le prix.
Occuper et détruire l’Irak y a créé le chaos et,
en ce qui nous concerne ici, fait le jeu de l’Iran débar3°. La Syrie.
rassé d’un adversaire entreprenant. De surcroît Téhéran
Damas occupe une position stratégique et il peut avoir une certaine influence sur la majorité chiite
entend bien en tirer parti. Contraint de reconnaître irakienne formant – démocratiquement – le gouvernel’indépendance et la souveraineté du Liban le gouverment de Bagdad ce qui ne laisse pas d’être inquiétant
nement syrien ne s’y résigne pas. Désigné à la vindicte
pour les États-Unis.
publique par les États-Unis, la Syrie à majorité sunnite
Pour Washington les représailles exercées par
s’est ralliée à la cause iranienne, chiite, afin de demeurer
incontournable dans toute question relative au destin l’État d’Israël présentent l’avantage de viser – et d’obdu peuple du Moyen-Orient. Damas n’admet pas que tenir au moins partiellement – le désarmement du
le Département d’État continue de l’ignorer, consta- Hezbollah et, par conséquent, de battre en brèche la
tant que son gouvernement n’a même pas été invité à la politique de l’ennemi iranien au Moyen-Orient. Le
conférence de Rome relative à la crise israélo-libanaise rejet, par la Maison-Blanche, du projet de cessez-le-feu
bien qu’il détienne la clé de l’armement du Hezbollah devait laisser à Tsahal le temps de détruire l’infrastrucpar Téhéran. Se voulant constructif, le président Bashar ture du « parti de Dieu » et consacrer l’échec à la fois de
al Assad estime que la solution recherchée réside dans l’Iran et de la Syrie. Double succès pour Washington.
une négociation globale, le cessez-le-feu général et Mais la « communauté » internationale, ou du moins
l’échange des prisonniers, dispositions qui, en réalité, les gouvernements qui prétendent la représenter, tenus
ne sont pas à la mesure de l’ampleur du différend.
par leurs opinions politiques respectives, ne tolèrent
pas le matraquage du Liban et exigent un cessez-le-feu,
4° L’Iran.
lequel interviendrait avant que Tsahal ait achevé son
Le soutien financier et militaire fourni au entreprise de démolition et de neutralisation définitive
Hezbollah par le gouvernement de Téhéran est de des capacités offensives du binôme Iran-Hezbollah. Dès
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LIBAN : LA FORCE DE LA FAIBLESSE… (suite)
son arrivée à Beyrouth Mme Rice avait laissé entendre
qu’elle tiendrait compte de l’opinion quant à l’urgence
d’un cessez-le-feu.
6° Union européenne.
Au crédit de cette partie du vieux monde il faut
porter la rapidité avec laquelle ont été organisées et
pratiquées les évacuations des populations fuyant les
bombardements. En revanche, « l’Union Européenne
puissance » a adopté un profil bas, ne sachant guère
que parler pour clamer les banalités sur les épreuves de
la guerre, l’obligation d’y mettre un terme, l’évaluation
des dégâts etc…
Ce fut également une occasion de se faire
apprécier par l’électorat en tenant des propos généreux
et en apparaissant le plus souvent possible sur les écrans
de la télévision. La politique intérieure commande et
cette guerre offrait une occasion à ne pas manquer.
Certes, l’envoi d’une force d’interposition est
une solution, au moins temporaire à laquelle il est
facile – et commode – de se rallier. Mais rares sont les
gouvernements prêts à fournir les contingents nécessaires. Les événements de 1983 et les attentats visant les
soldats américains et français incitent à la prudence.
Les gouvernements de l’Union Européenne rechignent
à intervenir militairement, ce qui reviendrait à prendre
parti aux dépens des Palestiniens. Aussi invoque-t-on
de nombreux obstacles : d’abord être sollicité par l’État
libanais et par l’État d’Israël, obtenir un mandat précis
des Nations Unies, avoir l’accord de Mons (OTAN) et
de Bruxelles (UE) et tout cela en dépit des réserves de
Washington qui a déjà annoncé ne pas vouloir participer à cette force d’interposition.
Le double échec de la mission Rice (délibéré) et de la rencontre de Rome est un succès pour
Washington qui entend laisser à Israël le temps d’éliminer le Hezbollah affronté à terre au sud Liban (d’où la
« bavure » dont a été victime la Finul).
En ce qui concerne l’activité verbale, diplomatique, la France a déployé de louables efforts. Mais
force est de constater que ses créations politiques, celles qu’elle avait agencées après une victoire chèrement
payée, ses créations ont la vie courte. Le gouvernement
de M. Mitterrand pour plaire à l’ami Kohl a fortement
contribué à démanteler la Yougoslavie, l’Allemagne s’est
chargée de « casser » la Tchécoslovaquie – et de deux,
tandis que l’Iran mettait, par Israël interposé, le Liban
à feu et à sang. Et de trois – Dans ce domaine égale-
ment, la Ve République est devenue une entreprise de
liquidation des acquis du passé national.
7° L’État d’Israël.
On a vu précédemment que la transformation
du Sud Liban en camp retranché par le Hezbollah semble avoir échappé à la vigilance des services de renseignements israéliens, ce qui est surprenant. Comme
est surprenante la passivité des Nations Unies devant
l’armement du Hezbollah, la non observation des prescriptions de la Résolution 1559 et le trafic d’armes Iran
- Syrie qui ne pouvait être dissimulé.
Les manœuvres de Washington visant à accorder à l’État d’Israël près de deux semaines supplémentaires de bombardement pour neutraliser le Hezbollah,
ont encore accru l’opposition des populations musulmanes aux agissements de la superpuissance. Et fortement embarrassé les gouvernements arabes qui entendent composer avec elle.
Mais, surtout, les événements qui ont à nouveau, ensanglanté le Proche-Orient bouleversent de
fond en comble les conditions de la sécurité – et même
de la survie – de l’État d’Israël.
Jusqu’à ces derniers jours, terrorisme islamique
mis à part, les guerres israélo-arabes avaient été conduites, de chaque côté, avec les armes classiques du combat aéro-terrestre : chars, canons, avions. L’irruption de
l’engin balistique, fût-il rudimentaire, crée pour l’État
d’Israël un terrible péril. À courte et moyenne portée
ces engins sont imparables et leurs effets dévastateurs
insupportables. Si les adversaires voisins de l’État d’Israël venaient à les utiliser en nombre, Tsahal n’aurait
d’autre recours que l’invasion et l’occupation permanente des territoires d’où ils peuvent être lancés (géographiquement, l’Égypte et la Syrie, la Jordanie, etc.) ce
qui n’est pas, politiquement, concevable. Si bien que,
dans l’avenir, la survie de l’État d’Israël en viendrait à
dépendre des relations – financières et politiques – que
Washington entretiendrait avec les gouvernements de
ces voisins potentiellement capables d’atteindre le vieil
objectif du monde arabe en ce qui concerne l’État israélien. À ce titre la démarche iranienne n’est pas limitée
aux propos iconoclastes du président Ahmadinejad.
Elle risque d’instaurer un ordre nouveau au ProcheOrient.

---------------------*J. Dupâquier, Yves-Marie Laulan : L’avenir démographique des grandes
religions. Editions F.-X. de Guibert, Paris, 2005.,p. 34
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LA BELGIQUE ÉCLATÉE :
QUE PEUT ET DOIT FAIRE LA FRANCE ?
Entre non ingérence et non indifférence
par Albert SALON
E
n 1967, le Général lança son « Vive le Québec
libre ! » du balcon de l’hôtel de ville de
Montréal. En dehors d’Ottawa, les critiques
les plus indignées du « général fou » vinrent des media
français.
L’un des arguments entendus contre ce crime de lèsemajesté-anglo-saxonne fut : « Que dirions-nous si un
dirigeant de l’Allemagne venait crier à Strasbourg, au
balcon de l’Aubette : « Vive l’Alsace libre ! » ou, ce qui
reviendrait au même en l’occurrence : « Elsass, heim
ins Reich ! ». Nos journaleux incultes ou malveillants
oubliaient simplement que le Québec n’avait jamais eu
avant 1967 la possibilité de s’autodéterminer, et que ses
révoltes, notamment des Patriotes en 1837-38, avaient
été écrasées sans pitié. Alors que l’Alsace avait eu cette
possibilité en 1790, à la fête de la Fédération, et sous
d’autres formes depuis lors.
clivages partisans, sur la question brûlante de l’avenir
de l’État très souvent appelé « Belgium », illustre de
manière frappante le « divorce belge », entamé depuis
plusieurs décennies. Les Flamands veulent leur État, la
seule pierre d’achoppement restant le sort de Bruxellescapitale, ville d’un million d’habitants à 90 % francophones, mais située en territoire historiquement flamand, et dont les Flamands ont fait la capitale de leur
région Flandre. Les Wallons, qui eussent pu faire de
même pour leur région Wallonie, ont préféré prendre
Namur comme capitale régionale, laissant le terrain
bruxellois à leurs voisins.
Éclatement sous la poussée des seuls Flamands, bien
plus riches, et peu partageux à l’égard de gens du
« sud » jugés peu sérieux et encalminés.
En effet, les Wallons, et surtout les Bruxellois, loin
d’avoir une démarche « québécoise », restent largement
« belgicains ». C’est-à-dire accrochés aux lambeaux
La situation de la Belgique, et celle des Wallons et de l’unité belge, d’un État qu’ils dominèrent au XIXe
Bruxellois francophones en son sein, sont bien différen- siècle : le roi, la Sécurité sociale, l’équipe de foot des
« Diables rouges », et un mythe historique, le reste
tes de celles du Canada et du Québec.
étant de plus en plus séparé en deux entités flamande et
Ce ne sont pas, en effet, les francophones qui veu- « autre », y compris les chemins de fer de la SNCB…
lent secouer un joug flamando-impérial. Ce sont les
Les Français, « sonnés » à Waterloo, résignés aux traiFlamands qui veulent constituer leur État flamand ethtés de 1815 enlevant des parts de France et les incluant
niquement homogène, unilingue et uniculturel, en lardans les Pays-Bas, puis habitués, après la Révolution
guant la charge, lourde à leurs yeux, des francophones.
de 1830, à voir une Belgique, désormais séparée des
Pays-Bas, dressée par la Sainte Alliance en fait contre la
Les Français, leurs media, leurs dirigeants de minces France, considèrent que la frontière est intangible.
culture historique et vision, ignorent ce qui se prépare
à moins de trois cents kilomètres de Paris : l’éclatement Sage attitude de non ingérence, si elle consiste à éviter
de la Belgique. Ils ignorent aussi qu’il n’y a jamais eu de que le statu quo ante soit remis en cause par la seule
« nation belge », seulement un État de fait.
France.
La récente apparition d’un vote en deux blocs natio- Mais attitude qui devient étrange et coupable indifnaux antagonistes au Parlement belge, au-delà des férence, si elle consiste à s’interdire d’imaginer que
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LA BELGIQUE ÉCLATÉE : QUE PEUT ET DOIT FAIRE LA FRANCE ?… (suite)
les Wallons et peut-être les Bruxellois, largués par les
Flamands devenus indépendants, puissent un jour,
désemparés, se constituer en une Belgique résiduelle
(royaume ou république ?...), ou en une république
seulement wallonne, et prendre l’initiative de demander, sinon une réunion avec la France à l’instar de la
RDA avec la RFA, du moins des relations quasi fédérales ou, en tout cas, très étroites, avec la France.
Encore plus étrange, cette attitude d’autruche est
répandue aussi dans les milieux souverainistes français !
Alors qu’elle est en résonance avec les politiques liées de
l’U.E. et des États-Unis tendant à l’éclatement en grandes et petites régions des États européens continentaux,
et d’abord du parangon d’État-Nation républicain
qu’est la France (1).
forte se dessinerait en Wallonie pour une réunion avec
la France, sous la forme d’une région ordinaire ou
d’une région à statut spécial, à négocier...Cela fait très
peur à beaucoup d’élites françaises, qui déconseillent
vivement jusqu’à l’ombre d’une ingérence dans ces «
affaires européo-belgo-belges ». Leur argument-massue : « bien qu’une réunion puisse être flatteuse pour
la France, paraître l’encourager serait aussitôt encourir l’horrible anathème d’annexionnisme et d’impérialisme. À l’image d’une Allemagne qui pourrait
être tentée par l’irrédentisme et réclamer l’Alsace (ce
qu’elle n’a pas fait après le « Vive le Québec libre »
!)…. Ce serait jouer les apprentis-sorciers, ouvrir la
boîte de Pandore de la « contagion », et donner des
arguments aux partisans du dépeçage de la France
elle-même ».
Heureusement, le tout récent référendum italien montre les limites du processus de destruction des nations Pour eux, le maintien de la Belgique telle qu’elle est
sous la poussée de l’Empire, et les résistances qu’il ren- encore jouerait un rôle de paravent, de couvercle,
pour empêcher ou retarder (conjurer ?) le démembrecontre un peu partout.
ment de notre propre État.
Or, la demande de coopération inter-étatique de la
nouvelle Belgique résiduelle avec la France serait sans Or, même dans l’hypothèse – bien loin d’être la plus
doute très forte, dans la logique de la très grande proxi- vraisemblable - d’une réunion, une « bosse à l’hexamité culturelle, de l’imbrication économique de plus gone » ne serait pas un mal puisqu’elle pourrait enleen plus étroite depuis quelques décennies, et des solides ver aux Français la détestable habitude d’appliquer ce
implantations croisées des grandes entreprises des deux terme à leur pays, le réduisant à une expression géopays.
graphique, provinciale européenne, occultant la Corse
(elle s’est prononcée dans un referendum décevant
À fortiori, dans le cas où, Bruxelles étant devenue une
pour les largueurs parisiens), les départements et tersorte de région européenne ou district fédéral co-géré,
ritoires d’outre-mer, le grand large, la francophonie,
la seule Wallonie se constituerait en État, quitte à laisla signification mondiale de la France. Le maintien de
ser la petite région germanophone d’Eupen et Saintla Belgique ne peut endiguer à lui seul le mouvement
Vith (70.000 habitants) glisser vers l’Allemagne.
euraméricain - bien lancé - de destruction d’États de
Peut-être serait-ce là la meilleure solution. L’existence la « vieille Europe » (1) dont l’Espagne, et, à terme,
de deux États affinitaires entièrement francophones, de la France qui reste particulièrement visée.
travaillant ensemble dans bien des domaines importants, démultiplierait l’influence de chacun d’eux et La France ne peut pas, sous prétexte de sage non ingéde la Francophonie sur le continent et dans le monde. rence, faire preuve d’indifférence.
À plus forte raison encore faudrait-il préparer une Cette thèse minoritaire est encore iconoclaste, voire
réponse claire de la France au cas où une majorité « hexagonoclaste ». Il convient donc d’abord de contreSuite page 19
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battre les thèses « anglo-euro-belgicaines » qui prévalent
partout.
Pour contribuer à cette œuvre de salubrité, le livre :
« Belgique, dernier quart d’heure ? » du baron belge
Paul-Henry Gendebien, président d’honneur du
« Rassemblement Wallonie-France ». (Éditeur :
Labor [adél : [email protected]], 140 C, chaussée de
Philippeville, 6 280 Loverval, Belgique, 13 euros.) Très
intéressant par l’historique, les faits et les chiffres qu’il
donne, autant que par les arguments qu’il développe
avec vie et talent. Il apparaît notamment, ce qui est
corroboré par bien d’autres sources, que la comparaison
de coût de réunification avec l’ancienne République
Démocratique Allemande est peu pertinente. En effet,
la Wallonie ne compte que trois millions d’habitants,
et n’est jamais sortie de l’économie de marché. Son PIB
par habitant la situe avant plusieurs régions françaises,
ce qui était très loin d’être le cas des länder « socialistifiés » de l’ancienne RDA Certes, des dysfonctionnements existent, dus pour une part à l’absence d’alternance politique, mais les chiffres montrent que la
charge serait très supportable et qu’il y aurait un apport
en économie, et non pas seulement en « diastole nationale ». Le redressement de la France passe par le regain
de confiance en elle et par une politique vigoureuse de
relance par l’innovation et le positionnement sur les
secteurs d’avenir, politique qui n’est possible qu’en brisant le carcan monétaro-administratif européiste actuel.
France ne pourra, le moment venu, que respecter les
choix des populations concernées, comme dans le cas
du Québec, mutadis mutandis.
Après tout, loin de la pusillanimité actuelle, le Général
de Gaulle n’avait-il pas adopté une telle attitude à
l’égard de responsables belges ?...M. Chevènement l’a
dit aussi à sa manière.
Il ne serait pas incongru de faire valoir à nos actuels «
responsables-mais-non-coupables » les avantages (ils
connaissent assez les risques !...) des formules de réunion, ou, surtout, d’une coopération très étroite entre
un État de Wallonie et la France. Ne serait-ce que pour
éviter, le moment venu, une réponse dégradante et déshonorante à la Michel Charasse : « Non, merci, nous
avons déjà nos pauvres ! ».
L’Allemagne, elle, a consenti de très grands sacrifices
pour sa réunification, sur laquelle elle n’a guère consulté ses voisins. Elle en est, aujourd’hui, plus grande à
tous les points de vue.
Il faudrait de toute évidence prévoir l’organisation d’un
référendum en France sur une éventuelle réunion et ses
modalités, voire sur un traité d’étroite coopération avec
un État wallon.
L’honneur de la France serait dans un « oui » à une
démarche officielle venant du nord.
La demande serait une source, un regain, de fierté pour
la France d’avoir été choisie.
Il appartient évidemment aux seuls Wallons et
Bruxellois de faire leurs choix. Toute ingérence de la Son « oui » serait une correction d’un accident de
France est à proscrire. Le gouvernement français ne l’histoire.
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doit pas, à l’instar du gouvernement allemand à l’égard
de certains mouvements d’outre-Rhin-et-Danube bien
décrits par Y. Bollmann et P. Hillard, se rendre suspect
(1) NDLR : les efforts de l’UE et des États-Unis ne visent évidemment
pas la G.-B., nonobstant l’Irlande du Nord, le pays de Galles, l’Ecosse .
d’irrédentisme.
Du moins, les responsables politiques français, lorsqu’ils sont interrogés, doivent dire avec force que la
Ils ne visent pas non plus l’Allemagne, ethniquement assez homogène, et
plutôt bénéficiaire potentielle d’éventuels démembrements de ses voisins,
ce dont, nous ont rappelé Mme Bollmann et M. Hillard, plusieurs mouvements allemands et autrichiens s’occupent activement. En fait, l’éclatement par régionalisation encouragée concerne surtout les États « latins »
et slaves du continent.
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Compte rendu du dîner-debat du 18 mai 2006
en présence de Philippe COHEN, journaliste et écrivain
CHINE, CAUCHEMAR DE L’OCCIDENT ?
par Christine ALFARGE
P
our connaître une vraie Chine évolutive et pleine d’espoirs, il est indispensable de comprendre la Chine d’hier,
d’aujourd’hui et de demain.
La Chine d’hier était un grand pays qui avait créé une
civilisation splendide.
La Chine d’aujourd’hui est un pays en réforme et en
ouverture sur l’extérieur.
La Chine de demain sera toujours une grande puissance
pleine d’avenir.
Pourquoi la Chine ?
Rien ne prédestine Philippe Cohen dans son parcours à aborder
le sujet de la Chine. Il dit « je l’ai fait pour être en continuité avec
mon engagement et ma pratique professionnelle ». Comme le présente Jacques Dauer dans son introduction au sujet de la fondation Marc-Bloch dans laquelle il évoque notamment le désarroi
des français, les inégalités, le renoncement social et économique
au pacte républicain où toute ambition est abandonnée, Philippe
Cohen fort de son expérience et de son engagement dans la fondation Marc-Bloch se demande où il serait le plus efficace pour
défendre nos idées communes. Il déclare « c’est dans mon milieu
professionnel, compte tenu que le dispositif médiatique est devenu
essentiel, je serai plus utile dans la critique de ce dispositif médiatique. »
À partir des années 2003 et 2004 est apparu dans les médias tout
un discours qu’on a appelé avec Luc Richard, co-auteur de ce livre,
La sino-béatitude, récit médiatique sur la Chine qui consistait à
magnifier l’insertion de la Chine dans l’économie mondiale. On
avait l’habitude de voir les politiques emmener les patrons dans
les villes phares de la croissance chinoise. Cependant à travers le
témoignage de Luc Richard journaliste et co-auteur d’ouvrage
avec Philippe Cohen, installé en Chine pendant trois ans où il
a appris à la perfection la langue chinoise, il nous livre un constat
sur ce qu’il appelle les illusions chinoises.
Deux Chines s’opposent en réalité.
- Une Chine où affluent considérablement des investissements
étrangers ainsi que de nombreux échanges extérieurs.
- Et une Chine qui malgré son ouverture n’a pas su moderniser
pour autant son tissus industriel, la dualité économique persiste
et les inégalités n’en finissent pas de s’accentuer entre les régions
intérieures et celles des côtes.
En effet, depuis 1979 avec le socialisme de marché lancé par Deng
Xiaoping, la Chine est entrée dans une ère capitaliste et de société
de consommation, elle rompt avec le collectivisme des années
antérieures en particulier dans les campagnes. Les investissements
étrangers sont alors autorisés et quatre zones économiques sont
crées dans deux régions le Guandong et le Fujian. De nombreux
avantages fiscaux et douaniers ainsi que des faibles coûts de maind’œuvre permettent à ses firmes étrangères de s’implanter.
En 1984, d’autres zones côtières bénéficieront des mêmes avantages, mais la commercialisation des produits étrangers sur le marché chinois reste très contrôlée par les autorités et restreinte aux
productions qui n’entrent pas en concurrence avec les produits
chinois. Il faudra attendre 1990 pour que des sociétés étrangères
puissent commercialiser un tiers de leur production sur un marché
intérieur très fermé aux importations. Le seul moyen pour vendre
en Chine est de s’implanter sur place.
Une économie à deux vitesses.
La partie la plus dynamique de l’économie chinoise est constituée
par les entreprises mixtes à participation étrangère. Mais l’accroissement des échanges extérieurs et l’augmentation des entreprises à
capital étranger ne favorisent pas pour autant l’emploi industriel
qui reste minoritaire en Chine. Les écarts entre les villes et les campagnes amplifient les inégalités au détriment des populations paysannes. Il existe aussi du chômage en Chine. Cela incite les chinois
à quitter les campagnes et accepter n’importe quoi au niveau des
conditions de travail. On assiste à l’esclavage d’une population.
Les contradictions du pouvoir chinois.
La progression de l’économie chinoise dans le commerce international n’a pas d’effet direct sur le reste de l’économie qui reste
un secteur protégé de la concurrence étrangère. Les entreprises du
secteur public sont pour moitié déficitaires sans volonté de modernisation.
Le pouvoir chinois est confronté à des choix politiques et sociaux,
il souhaite à la fois tirer profit du coût de la main-d’œuvre de sa
population tout en continuant de répondre à la demande de
main-d’œuvre à bas prix des pays industrialisés tels que le Japon,
Taïwan, Hongkong.
Les conséquences de l’expansion chinoise sur tous les continents
ont développé le commerce illégal chinois en ne respectant pas
les principes de bonne gouvernance. Elles ont accru les inégalités
régionales, seules les régions de l’Est notamment côtières ont pu
profiter de l’ouverture sur l’extérieur contrairement aux régions de
l’intérieur tenues à l’écart.
Deux mondes coexistent en Chine, un monde riche et moderne
tourné vers l’extérieur et l’autre monde pauvre où les conditions
de vie restent précaires.

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POLITIQUE FRANÇAISE
par Jacques DAUER
D
epuis une dizaine d’années, j’essaye de mettre en
garde les Français contre le risque d’une révolte
– et non d’une révolution – avec toute la violence,
les exactions, voire les tueries qu’elle suscitera entre 2007 et
2012. Les prémices sont déjà là.
Je sais que ce genre de prévision ne retient guère
l’attention du pouvoir industrielo-technico-politique trop
imbu de lui-même pour penser plus loin que le bout de son
nez et pourtant, chaque jour, des éléments confortent malheureusement cette perspective à moyen terme. Les Français
peuvent le constater quotidienne-ment, qu’il s’agisse des
mouvements du type révolte des banlieues ou de manifestations du genre anti-CPE ou bien encore des multiples manifestions paysannes. Mais les politiques et assimilés n’en ont
cure.
En effet, que leur importe, ils ont le pouvoir, l’argent et les médias, et leurs assentiments ne sont qu’apparences, comme le sont les pseudo activités des gouvernants
et des élus. En revanche, tous ces managers, pour la plupart
sortis de l’ENA, voire de l’X, font d’autant plus ce qu’ils
veulent qu’ils sont propriétaires des mé-dias ou du moins
ont sur eux une telle prise qu’ils peuvent agir comme ils
l’entendent. Ces managers sont pires que des terroristes, ce
sont des nazis, des fascistes et des factieux. Je voudrai rappeler la phrase d’un vrai chef d’entreprise récemment disparu, Olivier Lecerf : « L’entreprise est faite pour l’homme et
non l’homme pour l’entreprise. » ou encore : « La légitimité
des dirigeants réside dans le pouvoir de servir. » Les syndicats
ouvriers ne sont pas mieux. Nous y reviendrons.
Tout doit plier devant ces faux chefs d’entreprise,
qui s’accordent des salaires immoraux dépassant l’entendement.. Jamais dans l’histoire de France, nous avons connu
ce type d’errements et pourtant…! Il faut dire que leurs
copains-coquins des grandes écoles, comme l’ENA ou
Polytechnique, les aident considérablement, d’autant plus
que dépendent d’eux leur poste, leur place. Tous les coups
sont permis. Ainsi en est-il de l’affaire Clearstream.
Qu’ils soient originaires de la gauche ou de la droite,
ils s’entendent comme larrons en foire, du moins pour l’essentiel : le fric, la concussion et surtout le « formatage » du
peuple en esclave tellement ils le méprisent. L’entraide entre
ces mafieux s’ordonne notamment autour du pantouflage
(notamment dans les banques et les services publiques privatisés).
Tout le monde connaît la méthode pour y mettre
fin : tout fonctionnaire qui se présente à un poste éligible
doit, s’il est élu, immédiatement quitter sa fonction dans
l’administration et il ne pourra y retrouver un poste que
dix ans au moins après la fin de son mandat. Cela serait une
vraie révolution. Une autre serait que les permanents des
syndicats de l’administration ne soient plus payés par l’État
et que, à l’Éducation nationale par exemple, tout instituteur,
tout professeur ne puisse occuper de poste administratif. Ils
sont préparés (très mal d’ailleurs) pour éduquer nos enfants.
Il faudrait aussi que soit interdit aux syndicats, là comme
ailleurs, d’intervenir dans les mutations et les promotions. Il
faudrait enfin que dans ce ministère cessent la prise du pouvoir par de pseudo pédagogues et la démagogie qui consiste
à faire appel sans cesse à ces psychologues et autres psychanalystes si chers aux étudiants blackboulés des autres filières.
Cette collusion technocratique se répercute dans les
médias audios, télévisuels ou écrits car ils appar-tiennent
à la classe dirigeante (!) des ex-énarques du MEDEF, dont
le bureau se croit obligé d’anticiper leurs désirs. Quant aux
médias d’État, les technocrates qui les dirigent appartiennent, eux aussi, à ce même monde, même s’ils sont d’origines différentes. Ils pensent faire carrière en répondant aux
désirs des patrons en place. De part et d’autre la manne prébentaire leur permet d’exercer un pouvoir qu’ils se gardent
bien de récuser. Mais que peuvent les journalistes qui sont
encadrés par leur directeur d’information, par leur rédacteur
en chef ou leurs représentants. Se permettre d’élever la voix,
c’est la mise à la porte assurée ou du moins le placard jusqu’à
la retraite.
Que peuvent faire les gouvernements qu’ils soient
de droite ou de gauche ? La plupart de leurs membres sortent de l’ENA ou de l’X et ils sont par nature les stipendiés
des managers. Quand ils ne sortent pas de ces écoles mafieuses, ils sont considérés comme du bétail, différence avec le
peuple qui est lui réduit en esclavage.
Les syndicats de la fonction publique sont eux aussi
largement en cause. Ils se moquent totalement de leurs mandants. Ce qui leur importe, c’est leur par-celle de pouvoir.
Qu’elle soit d’apparence ne les gêne guère. Ce sont des syndicats bureaucratiques et corporatistes. Tous les moyens sont
bons pour augmenter les effectifs. Peu leur importe que cela
nuise à l’efficacité de l’administration. Quand Jospin déclare
qu’il veut dégager 20.000 postes, il en crée 200.000 ! Quant
à Villepin qui annonce 5.000 mises à la retraite, il sait bien
qu’il n’y en aura que 1.000 d’effectives. Alors que 40 % des
fonctionnaires seront à la retraite d’ici 2012, c’est 50 à 60 %
de ces futurs retraités qu’il ne faudrait pas remplacer.
Seules les prébendes intéressent ces faux syndicalistes. Ils savent faire. Pendant ce temps, les fraudes fiscales,
sociales et autres prolifèrent. Certaines entreprises en sont
des spécialistes. Personne ne s’attaque vraiment au grand
banditisme qui prospère depuis l’élargissement de l’Europe.
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POLITIQUE FRANÇAISE… (suite)
Si les polices n’en peuvent souvent mais, les fonctionnaires
et la justice se préoccupent plutôt de poursuivre les petits.
C’est moins dangereux.
Nous en avons assez de ces femmes et de ces hommes frappés d’hernie cérébrale. Il faut les faire disparaître
sans plus attendre. Ce mal qui frappe la nation française
frappe aussi d’une manière parfois différente la totalité des
nations européennes. Ne parlons pas de l’Amérique dont
fonctionnaires, politiques, militaires sont (presque) tous
vérolés. Quant à la Commision de Bruxelles et à ses fonctionnaires, ils le sont à un tel point que les mafias russes passeraient pour de gentils enfants de chœur.
Les élus de tous niveaux, ces technocrates, ces
managers-voyous, ces syndicaliste véreux, tous ces « démocrates » de pacotille » ne sont que la « racaille » selon le mot
de Sarközy qui est ici le plus approprié. Nous ne dénoncerons jamais assez la génération de 68 et celle qui l’a suivie
immédiatement. Le totalitarisme est leur titre de gloire, un
trophée de chasse, et cela a entraîné chez eux depuis des
années la pire des choses, la lâcheté, car ils sont sans aucun
courage, ni physique ni moral. Le mépris des autres en fait
des tyrans. À la lanterne !
La campagne présidentielle est ouverte de facto.
Si l’on met à part les candidats de l’extrême-gauche et de
l’extrême-droite, à la fois racaille, totalitaire et tyrannique
par essence, nous sommes confrontés aux deux principales
mafias qui ont confisqué le pouvoir en France, avec d’un
côté un Sarközy, qui se rend en voyage secret ou du moins
discret aux États-Unis pour y prendre ses ordres et qui les
répartit ensuite entre ses sbires en France, afin de promouvoir une politique communautaire qui détruira la Nation. Il
s’allie pour ce faire aux sectes les plus abjectes, avec l’islam le
plus intolérant et le plus fondamentalisme
Cet homme issu de l’émigration n’appartient pas à
l’humanisme français. La preuve en est donnée par ses lois
à propos de l’immigration, notamment en ce qui concerne
l’exclusion des écoles et lycées des enfants de familles clandestines ou non. Il y a d’autant moins d’humanité en lui
que, si on lit l’article écrit en commun avec son collègue de
l’Intérieur britannique, il approuve les délits de faciès ! On
comprend qu’il ait choisi pour s’occuper de ces enfants et
de leurs familles un officier israélien, un ex-Français donc.
Même si ce dernier a vou-lu conserver notre nationalité, il
a choisi d’être israélien. Ce qui est tout à fait son droit mais
ce qui sert d’abord l’électoralisme de son nouveau maître.
Arno Klarsfeld régente en autocrate la charge que Sarközy
lui a délégué pour être le médiateur entre les demandeurs de
régularisation et les préfets. Il accuse les associations d’être
démagogues. Et lui ? Un autocrate totalitaire ! Résultat : sur
30.000 demandes de régularisation déposées à peine 6.000
seront acceptées. Question de sécurité ! Il faut que les gens
aient peur. Aussi on recommence comme en 2002 et, pour
ce faire, Sarközy s’appuie sur les policiers les plus extrémistes (entre 15 et 20 % des effectifs) Les bavures (!) vont
s’amplifiant comme à Cachan. La violence est une seconde
nature chez cet homme. Si, par malheur pour la France,
il devenait président de la République, ce serait à tout
le moins le retour à Isabeau de Bavière et au traité de
Troyes (1420). Une nouvelle guerre de Cent ans pourrait
alors commencer.
Quant au parti socialiste, il a des candidats de toute
nature, qui sont aussi pro-Américains que Sarközy et qui
ont comme lui une vision à court, très court terme de l’avenir de notre Nation, c’est-à-dire électoraliste. Le long terme,
celui qui concerne vraiment l’avenir, ils s’en moquent !
Bien entendu, je n’oublie pas parmi celle dont on parle
Ségolène Royal la pipolitisée qui, comme Guigou ou
Martine Aubry ne mûrit qu’à force d’être pincée (Cervantès).
Les Français ne doivent pas oublier leur erreurs
de jugement en 1936 face au nazisme, leur soutien au
franquisme en refusant de porter aide et assistance
aux républicains espagnols, les accords de Munich et
non plus le vote de leurs élus, socialistes en-tête, en
faveur de Pétain le 10 juillet 1940, y compris Léon Blum.
Ceux-là donnèrent à la France un gouvernement illégitime et illégal, nul et non avenu comme l’a proclamé le
Général de Gaulle. Ils ont tellement servi Pétain
et la collaboration que plus de 60 % d’entre eux, élus
et responsables, ont été chassés du parti en 1944 et 1945
pour faits de collaboration. Il est vrai que beaucoup
d’entre eux ont retrouvé leur place dans le parti au début
des années 50. Chirac le sait bien, lui qui a eu comme
mentor un ministre de Pétain socialiste et député
de la Corrèze, Charles Spinasse; dont il reprendra la
circonscription après sa mort.
UMP et socialiste se rejoignent pour détruire
la Constitution française, pour américaniser la nation.
Ils sont aidés en cela par la Commission soi
disant européenne de Bruxelles. La lâcheté de nos élus
n’a d’égale que celle de nos généraux, amiraux et autres
officiers supérieurs qui obéissent sans broncher à des ordres
illégaux et illégitimes, comme de faire la guerre à nos
amis et alliés de Serbie, comme d’obéir aujourd’hui aux
ordres d’un général américain qui vient de quitter
le commandement du camp de la mort de Guentanamo.
Sans commentaire !
En 1953/1954, lors d’une audience pour lui présenter les jeunes qui militaient au sein du RPF, le Général nous
a dit : « Nous sommes collectivement un grand homme ». Un
peu plus tard, il dira : « Nous assumons aujourd’hui la majesté
du peuple français ».
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