Prévenir le cancer grâce à de meilleures habitudes... dentaires
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Prévenir le cancer grâce à de meilleures habitudes... dentaires
PHOTO : ALEXIS GAGNON. Hebdomadaire d’information MÉDECINE umontreal.ca Volume 47 / Numéro 5 / 24 septembre 2012 Les atouts de la médecine familiale PAGE 5 PHARMACIE Tout médicament a aussi son effet placébo PAGES 6 ET 7 CENTRE D’EXPOSITION Marc-Aurèle Fortin à l’UdeM PAGE 8 Le Nobel de physique ira-t-il à Gilles Brassard ? L’agence Thomson Reuters le place parmi les favoris Dans sa liste annuelle de prétendants aux prix Nobel, l’agence de presse Thomson Reuters place Gilles Brassard parmi les finalistes de la prestigieuse récompense en physique avec deux collègues américains (Charles Bennett, d’IBM, et William Wootters, du Williams College). Les chercheurs ont signé dans Physical Review Letters un article capital sur la téléportation quantique en 1993 : « Teleporting an unknown quantum state via dual classical and Einstein-Podolsky-Rosen channels ». L’astrophysicien britannique Leigh Canham et les physiciens américains Stephen Harris (Université Stanford) et Lene Hau (Université Harvard) seraient également au fil d’arrivée. Les noms des lauréats seront dévoilés au début du mois d’octobre. SUITE EN PAGE 2 Gilles Brassard Prévenir le cancer grâce à de meilleures habitudes... dentaires Première étude mondiale sur la santé buccale et le cancer colorectal L’absence de dents – et au Québec 40 % des personnes âgées de 65 ans et plus n’ont plus de dents dans la bouche – prédisposerait à ce type de cancer. La bouche comme porte d’entrée pour des maladies mortelles ? Cela semble invraisemblable pour le grand public mais pas pour les spécialistes de la santé buccale. « On trouve de plus en plus de recherches épidémiologiques sur l’état de la dentition et des gencives relativement à la manifestation de maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2 et de certains types de cancers », mentionne Elham Emami, professeure à la Faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal. Une saine dentition permettrait de mieux mastiquer, un geste qui facilite la digestion. De plus, les gens qui ont de bonnes dents font en général de meilleurs choix nutritionnels : plus de fruits et de légumes, moins de sucre et d’alcool. Les dents et les gencives seraient ainsi des barrières naturelles contre différents contaminants. Avec son collègue de la Faculté de médecine le Dr Igor Karp, la professeure Emami vient d’obtenir 120 000 $ sur deux ans pour étudier l’incidence du cancer colorectal chez les personnes édentées. « Le Québec est l’un des endroits dans le monde où l’on compte le plus de personnes qui n’ont plus de dents dans la bouche : 40 % des gens de 65 ans et plus, selon une enquête récente », résume la Dre Emami. Quant au cancer colorectal, il serait parmi les plus meurtriers au Canada. La chercheuse rapporte que, chaque semaine, environ 430 Canadiens apprennent qu’ils en sont atteints et 175 en meurent. « Le Québec a l’un des plus hauts taux de mortalité et de morbidité liés au cancer colorectal au pays », ajoute-t-elle. Si quelques études ont cherché à clarifier les liens entre la dentition et l’apparition des tumeurs, aucune n’avait spécifiquement porté sur les personnes édentées. L’équipe de la Dre Emami tiendra compte également des maladies parodontales, con- sidérées comme des facteurs de risque favorisant le développement du cancer. « La revue de la littérature scientifique nous conduit à trois études récentes sur un sujet similaire. Deux d’entre elles n’étaient pas concluantes, alors que la troisième révélait un lien de cause à effet entre l’état de la dentition et l’incidence du cancer colorectal. Mais ces études présentaient certaines lacunes que nous voulons combler. Notre objectif est de dépister 500 cas et autant de sujets témoins, et de concentrer nos efforts sur le lien de causalité », expliquet-elle. L’Ordre des dentistes du Québec et l’Université de Montréal sont les principaux partenaires de cette recherche. Plusieurs experts de l’Université McGill et de l’UdeM y collaborent, ainsi que des chercheurs du CHUM. SUITE EN PAGE 2 2 FORUM S e m a i n e d u 2 4 s e p t e m b r e 2 0 1 2 Le Nobel de physique ira-t-il à Gilles Brassard ? SUITE DE LA PAGE 1 « C’est très flatteur, mais il m’est difficile d’aspirer au prix Nobel de physique, car je ne suis pas physicien et, malheureusement, il n’y a pas de prix Nobel en informatique ou en mathématiques », commente, amusé, le principal intéressé, qui concède que la découverte, faite dans les murs de l’Université de Montréal en novembre 1992, pourrait valoir le Nobel à ses auteurs. « C’est une des découvertes les plus fondamentales du 20e siècle en physique, dit-il sans fausse modestie. Elle s’est immédiatement imposée comme telle, contrairement à mes travaux antérieurs en cryptographie quantique, qui ont mis plusieurs années à être reconnus à leur juste valeur. » Le comité scientifique de l’agence internationale ne prétend pas se substituer au comité de sélection des prix scientifiques les plus convoités du monde, mais procède à un calcul qui, selon lui, se rapproche le plus de celui de Stockholm. Au cours des 10 dernières années, les prédictions de Thomson Reuters, portant également sur la médecine, la chimie et l’économie, se sont avérées 26 fois. Le comité se concentre sur le 0,1 % de chercheurs les plus cités dans leur discipline. L’article de Gilles Brassard et de ses collaborateurs, qui a forcé nombre de physiciens à revoir leur conception de la mécanique quantique, a été cité 5380 fois depuis sa parution, d’après l’agence de presse – Google Scholar, non mentionné, relève plus de 7749 citations, soit plus d’une par jour en moyenne depuis la sortie de l’article il y a 19 ans... M. Brassard tient à souligner le travail de trois collaborateurs de la première heure, étrangement oubliés par Thomson Reuters dans leur prédiction du Nobel : son collaborateur de longue date Claude Crépeau, aujourd’hui professeur à l’Université McGill, le mathématicien Richard Josza (Université de Bristol) et le regretté physicien Asher Peres (Technion Israel Institute of Technology). « J’ai cru à un spam » L’informaticien est l’un des deux Canadiens figurant sur la liste de Thomson Reuters avec Anthony Pawson, de l’Université de Toronto (médecine) ; 13 sont américains, 3 sont japonais et 2 sont britanniques. Joint par courriel le 13 septembre directement par l’agence de presse, M. Brassard a d’abord cru à un pourriel et n’y a pas prêté attention. Plusieurs journalistes, le 19 septembre, ont tenté de lui parler pour commenter la nouvelle qui, aussitôt rendue publique, a circulé sur les réseaux sociaux ; plus de 10 000 personnes l’avaient reçue 24 heures après un premier micromessage de l’UdeM sur Twitter. nouvelles.umontreal.ca/forum Hebdomadaire d’information de l’Université de Montréal depuis 1966 Publié par le Bureau des communications et des relations publiques 3744, rue Jean-Brillant, bureau 490 Montréal bcrp.umontreal.ca C’est à Forum qu’il a accordé sa première entrevue en profondeur. En homme pragmatique, l’universitaire a mesuré rapidement ses chances de remporter le Nobel de physique et il considère qu’elles sont minces. Oui, le prix est accordé pour une découverte majeure plutôt que pour l’ensemble de la carrière, contrairement à ce qu’on croit en général. Et il est vrai que des démonstrations expérimentales récentes de téléportation quantique sont venues étayer cette théorie. Par contre, le prix Nobel de physique n’est jamais partagé par plus de trois personnes ni remis à titre posthume ; or, six auteurs ont signé l’article de Physical Review Letters, dont cinq sont encore en vie. Ce qui procure à Gilles Brassard la plus grande fierté professionnelle, c’est d’apprendre qu’un ancien étudiant a obtenu un poste de professeur dans une université. Pour le directeur du Département d’informatique et de recherche opérationnelle, Patrice Marcotte, il ne fait pas de doute que Gilles Brassard a l’étoffe d’un Prix Nobel. Ce ne serait qu’une question de temps avant que le comité suédois le reconnaisse. Couronnement d’un parcours précoce Âgé de 57 ans, Gilles Brassard a gagné une multitude de prix, mais le Nobel serait un couronnement d’envergure mondiale. Jeune prodige des mathématiques, découvertes grâce à son frère Robert, de six ans son ainé, il maitrise le calcul différentiel et intégral dès l’école primaire. L’Université de Montréal lui ouvre ses portes quand il a tout juste 13 ans et il entre alors au baccalauréat. « L’élégance mathématique » de la cryptographie le séduit durant son doctorat à l’Université Cornell. Il réoriente aussitôt ses études vers cette science du codage jusqu’alors l’apanage des militaires. Sa rencontre avec Charles Bennett, en novembre 1979, sera déterminante et tient du scénario de film. Quelques jours avant de prononcer une conférence sur la cryptographie à Porto Rico, Gilles Brassard se baigne dans la mer lorsqu’il voit un inconnu s’approcher de lui à la nage. L’homme l’aborde en lui annonçant qu’il connait un moyen de produire des billets de banque impossibles à dupliquer grâce à la mécanique quantique. « Cette ren- Prévenir le cancer grâce à de meilleures habitudes... dentaires contre en plein océan a changé ma vie », relate le Montréalais. De 12 ans son ainé, Charles Bennett avait lu le titre de sa présentation dans le programme et voulait établir un contact sans tarder. Les deux hommes se lient d’amitié et collaborent activement jusqu’à un fameux brassage d’idées en novembre 1992. Inspiré par un article sur la physique quantique qu’il vient de lire, Gilles Brassard invite l’un des auteurs, William Wootters, à présenter ses résultats à Montréal. Il profite de l’occasion pour inviter également Charles Bennett et Claude Crépeau. Durant la conférence, une question est soulevée par M. Bennett, à laquelle M. Wootters ne sait quoi répondre. Les chercheurs s’isolent dans le bureau de M. Brassard pour en discuter. « Vingt-quatre heures ont suffi pour que la théorie de la téléportation quantique soit élaborée », se souvient l’homme de science. Les chercheurs, aussitôt replongés dans leur quotidien, échangeront des documents de travail entre l’Amérique, l’Europe et Israël ; les six auteurs sont alors dans un continuum de déplacement sur lequel le Soleil ne se couche jamais, précise Gilles Brassard. Il n’ont besoin que de 11 jours pour rédiger et soumettre leur article. « Je crois que le principe de la téléportation quantique aurait été découvert tôt ou tard, car il était inévitable. Notre collaboration aura permis de gagner quelques années », dit-il. Jamais lassé par son travail d’enseignant après 33 ans de carrière (en poste à l’Université à 24 ans et titulaire neuf ans plus tard, il est le plus jeune professeur de l’histoire moderne de l’UdeM à avoir obtenu cette promotion), Gilles Brassard mord dans la liberté que lui confère son poste. À la tête d’une chaire de recherche du Canada en informatique quantique, il poursuit ses travaux sur l’informatique théorique et quantique. Il dirige actuellement une dizaine d’étudiants aux cycles supérieurs, principalement des doctorants, dont la moitié viennent de l’étranger. Ce qui lui procure la plus grande fierté professionnelle, c’est d’apprendre qu’un ancien étudiant vient d’obtenir un poste de professeur dans une université quelque part dans le monde, plaisir qu’il a ressenti plus d’une vingtaine de fois déjà. Il a décliné sans hésitation les offres venues de l’étranger, appréciant plus que tout la qualité de la vie à Montréal, sa ville natale. Amateur de vélo et de randonnées en forêt, le nobélisable aime cuisiner et écouter de la musique. Surtout, il a un sens de l’humour à toute épreuve, émaillant ses propos sur la physique quantique de rires spontanés. Les gens sans humour ne sont pas sérieux, dit un adage français. Directrice des publications : Paule des Rivières Rédacteurs : Daniel Baril, Mathieu-Robert Sauvé Rédacteur-vidéaste : Bruno Girard Photographe : Claude Lacasse Réviseuse-correctrice : Sophie Cazanave Graphiste : Benoît Gougeon Impression : Transcontinental Les articles, photos et illustrations de Forum peuvent être reproduits avec mention obligatoire de la source (Journal Forum – Université de Montréal) et des auteurs. SUITE DE LA PAGE 1 Une étude pilote, menée auprès de 30 patients, a permis de mesurer la faisabilité du projet de recherche et de préciser la méthodologie. Quinze hôpitaux montréalais participeront au recrutement des sujets ; les entrevues dureront environ 90 minutes. L’hypothèse principale est que l’absence de dents prédispose au cancer colorectal. On veillera par ailleurs à spécifier à quel point les maladies parodontales et les facteurs génétiques accroissent les risques. Elham Emami ne s’étonne plus des réactions qu’elle suscite en présentant ses projets de recherche. « Il y a rarement des dentistes dans les comités de pairs qui évaluent les demandes de subvention. Ceuxci sont donc peu sensibilisés à l’influence de la santé buccale sur la santé en général. Mais les choses changent avec le temps. De plus en plus, on prend en considération des facteurs environnementaux et comportementaux en médecine, et les chercheurs en dentisterie peuvent apporter leur expertise. » Francophone en Iran Elham Emami est arrivée au Québec en 2002 avec son mari et leur fille, Sara, aujourd’hui âgée de 23 ans. Diplômée en médecine dentaire de l’Université de Téhéran, elle a pratiqué la dentisterie pendant 17 ans avant d’immigrer. Elle a mis le cap sur Montréal « pour sa culture francophone et son ouverture sur le monde ». La Dre Emami connaissait le français car, enfant, elle avait fréquenté une école dirigée par des religieuses françaises. Elle n’a eu aucun mal à s’intégrer à la société québécoise, tout en décrochant des diplômes de 2e et 3e cycle : maitrise en 2005, doctorat en 2009 et postdoctorat en 2010. Son mari, chirurgien de formation, a dû, lui, apprendre la langue de son pays d’accueil dont il ne connaissait rien et travailler dur pour obtenir le droit Mathieu-Robert Sauvé Elham Emami d’exercer au Québec. Il est à présent chef du service de chirurgie et président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens du Centre hospitalier du Pontiac, à Shawville. Après les cinq années de pratique en région, il a fait le choix de rester dans l’ouest du Québec. La famille se retrouve la fin de semaine. Elham Emami enseigne la pratique dentaire et poursuit sa clinique une demi-journée par semaine, question de ne pas perdre la main. Professeure à la Faculté de médecine dentaire depuis 2007, elle a un penchant marqué pour la recherche. Elle s’intéresse, outre à l’épidémiologie, à l’efficacité des traitements prothétiques et à l’accès aux soins de santé dentaire. Elle en a long à dire sur les disparités d’accès aux soins dentaires. « On trouve trois fois moins de dentistes dans certaines régions qu’à Montréal », dénonce-t-elle. Pas de quoi sourire. Mathieu-Robert Sauvé sur le Web www.medent.umontreal.ca À chacun sa médaille Sept athlètes étudiants ont reçu la Médaille de l’Université de Montréal pour visionner les clips : umontreal.ca (rubrique « Forum en clips ») itunesu.umontreal.ca (rubrique « Grand public ») pour nous joindre Téléphone : 514 343-6550 Télécopieur : 514 343-5976 Courriel : [email protected] Calendrier : [email protected] Courrier : C.P. 6128, Succursale Centre-ville Montréal (Québec) H3C 3J7 Publicité Représentant publicitaire : Accès-Média Téléphone : 514 524-1182 Annonceurs de l’UdeM : Nancy Freeman, poste 8875 PEFC/01-31-106 Certifié PEFC Ce produit est issu de forêts gérées durablement et de sources contrôlées Dépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada ISSN 1191-1026 www.pefc.org Semaine du 24 septembre 2012 FORUM 3 Parlons des personnes... Éducation et société Une première rentrée à l’UdeM L’Université renforce sa présence dans Parc-Extension Gestionnaire de talents Un virage est amorcé dans le mode de recrutement des employés, cadres et professionnels Bien du monde lui envierait son titre, qui pourrait être celui d’un imprésario : Sandra Gagnon, en poste depuis le printemps dernier à la Direction des ressources humaines (DRH) de l’UdeM, est directrice de la gestion des talents et de la diversité. Mais détrompez-vous : elle n’a pas pour fonction de faire éclore les talents artistiques de la communauté universitaire mais plutôt de recruter du personnel talentueux qui sache répondre aux exigences et attentes d’un poste précis. Un directeur ou une directrice de la gestion des talents, c’est ce qu’on appelle encore parfois un directeur de dotation ou un directeur du recrutement, termes de moins en moins utilisés dans le milieu. « Mon poste inclut trois fonctions, explique Sandra Gagnon. Il y a d’abord le volet acquisition, qui correspond au recrutement du personnel, puis le développement organisationnel et la planification de la relève qui en découle et enfin le perfectionnement offert aux employés. » Ce poste est le résultat de la fusion de deux fonctions qui étaient auparavant remplies par deux cadres, soit le recrutement et le développement. Le volet diversité recoupe quant à lui les tâches liées à l’accès à l’égalité, tant pour les femmes que pour les groupes ethniques. Sandra Gagnon de talents mise par exemple sur des ententes de partenariat avec les collèges afin qu’ils lui envoient des finissants qui, après avoir suivi un stage, pourront être embauchés. Les médias sociaux sont un autre outil dont il faut savoir tirer profit, notamment LinkedIn pour les cadres et professionnels. « Et ce n’est pas tout de savoir les attirer ; il faut aussi savoir les retenir », déclare la directrice. Même si le milieu universitaire comporte sa part de complexité avec ses associations professionnelles, ses syndicats et sa culture institutionnelle, Mme Gagnon espère pouvoir contribuer à l’amélioration du service qui l’emploie et lui faire prendre le virage qui s’impose. « Il y a tellement à faire et tellement de beaux projets à livrer », déclare-t-elle. Une vingtaine d’employés sont sous sa direction, soit des conseillers, des analystes, des techniciens, des concepteurs pédagogiques et des employés de bureau. Être socialement utile Pénurie et virage « Il y a actuellement une pénurie de main-d’œuvre et le recrutement ne peut plus passer par une simple annonce dans les journaux, suivie de la réception des CV, comme cela se faisait il n’y a pas si longtemps, affirme Sandra Gagnon. Dans certains secteurs comme l’informatique, le recrutement pose tout un défi. On ne peut plus faire les choses comme avant ; il faut maintenant aller au-devant des employés et chaque type de poste demande une stratégie particulière. » C’est en fait un véritable virage qui est en train de s’effectuer dans le processus de recrutement du personnel. Pour les postes de techniciens et d’employés de bureau, la gestionnaire Diplômée en administration de l’UQAC et de l’UQAM, Sandra Gagnon a travaillé pendant 11 ans en recrutement et perfectionnement de personnel pour le compte du Casino de Montréal, qui emploie pas moins de 3500 personnes. « J’y ai passé de belles années, mais j’avais le gout de travailler pour une organisation dont la mission sociale est vouée à la formation de la relève », mentionnet-elle pour expliquer ce qui l’a amenée à l’Université de Montréal. Après six mois à la DRH, elle a sans doute montré qu’elle avait le talent nécessaire pour diriger la gestion des talents. Daniel Baril Il n’a pas encore vu le jour, mais il suscite déjà un grand engouement. De quoi s’agit-il ? Du centre de soutien en orthopédagogie que la Faculté des sciences de l’éducation (FSE) ouvrira l’an prochain dans l’arrondissement de Villeray–SaintMichel–Parc-Extension. « Cet arrondissement est le plus défavorisé du Québec et possiblement du Canada. Il constitue le point d’arrivée des immigrants et 50 % de ses résidants déménagent tous les cinq ans. De nombreux enfants ont besoin d’aide et nous sommes impatients de nous mettre au travail », souligne la marraine du projet, Louise Poirier, doyenne de la FSE. Mme Poirier, qui ne fait jamais les choses à moitié, est aussi membre du conseil d’administration du CSSS de la Montagne, qui englobe le quartier Parc-Extension ; elle représente en outre le secteur de l’éducation au sein de la Corporation de développement économique communautaire CentreNord. Chacun des enfants accueillis au centre bénéficiera de 10 séances avec une intervenante, « toujours la même ». « Ce quartier sera notre nouveau voisin quand le campus de l’UdeM à Outremont ouvrira ses portes. Je trouve naturel de vouloir connaitre ses voisins », dit-elle. D’ailleurs, l’établissement de ce centre, dont l’emplacement n’est pas encore été arrêté, viendra renforcer une présence déjà sentie dans ce secteur, notamment avec la clinique d’audiologie et d’orthophonie située au 7077, avenue du Parc, dans un bâtiment qui abrite également l’École d’orthophonie et d’audiologie. Du côté de la FSE, les astres semblent alignés pour un engagement citoyen. Les professeurs de cette unité ont acquis une expertise en enseignement en milieu défavorisé et pluriethnique. Or, comme on le sait, la proportion d’élèves aux prises avec des difficultés d’apprentissage ou un handicap est en hausse. Elle est passée de 13 à 16 % au Québec au cours des six dernières années. Le personnel des écoles est incapable de PHOTO : INTERNET. Un centre de soutien en orthopédagogie ouvrira ses portes l’an prochain Au Québec, 16 % des enfants ont des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation ou sont aux prises avec un handicap. répondre à la demande. Et dans les familles qui ne peuvent consulter un orthopédagogue en cabinet privé, l’absence de soutien peut provoquer chez l’enfant un retard scolaire et une grande démotivation. Le nouveau centre pourra accueillir chaque année quelque 50 enfants (mais aussi des étudiants adultes) et chacun pourra bénéficier de 10 séances avec une intervenante, « toujours la même ». Il constituera un lieu de recherche mais aussi de formation à la fois pour les étudiants à la maitrise en orthopédagogie et pour ceux au baccalauréat en adaptation scolaire. Qu’ils observent ou, éventuellement, interviennent, les futurs enseignants auront ainsi la chance de se confronter à la réalité dans un envi- ronnement supervisé et, ainsi, de minimiser le choc ultérieur de l’atterrissage subit dans la classe. Le nouveau centre pourrait recevoir ses premiers enfants cet hiver et ouvrir officiellement à l’automne 2013. « Il y a un véritable besoin en matière de difficultés d’apprentissage », indique Mme Poirier, ellemême spécialiste de la didactique des mathématiques. Son expertise l’a déjà conduite dans le GrandNord auprès des Inuits, mais aussi au Sénégal. Elle ne délaisse toutefois pas le Québec pour autant : en juin dernier, elle a répondu présente à la demande d’un groupe d’enseignants de maternelle du quartier Parc-Extension désireux de mieux soutenir leurs élèves. Pour les mathématiques, Mme Poirier a conçu des stratégies d’apprentissage novatrices et prometteuses. Mme Poirier est donc parfaitement familiarisée avec le langage de l’orthopédagogie. Mais elle ne néglige pas les aspects pratiques du futur centre, comme… l’argent. Normalement, une consultation auprès d’un orthopédagogue peut couter de 60 à 70 $ l’heure. Mme Poirier espère demander 35 $ l’heure. Pour réussir ce tour de force, elle compte sur la philanthropie, qui pourrait lui permettre d’accueillir tous les enfants sans distinction. Paule des Rivières sur le Web Louise Poirier www.scedu.umontreal.ca 4 FORUM S e m a i n e d u 2 4 s e p t e m b r e 2 0 1 2 Prix et distinctions d’une traite L’IRIC s’unit à Bristol-Myers Squibb dans la lutte contre le cancer En vertu d’une entente avec son bras commercial IRICoR, l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’UdeM s’unit au leadeur biopharmaceutique Bristol-Myers Squibb. Ce dernier financera deux projets de recherche en oncologie, qui sont très prometteurs, et en assurera la commercialisation. Selon les termes de l’entente, Bristol-Myers Squibb financera certains aspects des activités prédéfinies de recherche pour les deux projets et mettra à contribution ses ressources internes pour compléter celles de l’IRIC. Une fois les candidats-médicaments désignés, Bristol-Myers Squibb sera responsable de tous les développements futurs et de la commercialisation. L’IRIC recevra des paiements d’étapes selon les progrès réalisés en termes de recherche et de développement de chaque projet, ainsi que des royautés sur la vente de tout produit résultant. « À l’IRIC, nous sommes convaincus que c’est en travaillant de concert avec des leadeurs dans des champs d’ex- pertise complémentaires, comme Bristol-Myers Squibb, que nous gagnerons le combat contre le cancer », explique Guy Sauvageau, chef de la direction et directeur scientifique de l’IRIC. Pour stimuler l’élaboration de nouveaux médicaments, l’IRIC a créé en 2008 IRICoR, un organisme sans but lucratif qui a pour mandat d’accélérer le processus de commercialisation des découvertes par la création de valeur. Avec l’appui de donateurs de l’IRIC venant du secteur privé, IRICoR a financé les projets et leur a permis de progresser à un stade suffisamment avancé pour conduire à cette entente avec BristolMyers Squibb. « Nous sommes heureux qu’IRICoR ait pu contribuer à valoriser ces deux projets novateurs afin d’intéresser un leadeur de l’industrie comme BristolMyers Squibb à conclure une telle entente d’envergure, a pour sa part souligné Michel Bouvier, chef de la direction d’IRICoR. Cette association optimisera davantage la valeur de nos projets et fera en sorte qu’ils progressent rapidement vers le patient. » capsule linguistique Orthographe française, orthographe anglaise Dans chacun de ces couples de substantifs, trouvez le mot qui est orthographié en français. Certains cas vous paraitront très évidents, d’autres moins… • • • • • • • • address, adresse appartement, apartment bagage, baggage espionnage, espionage confort, comfort connection, connexion envelope, enveloppe exercice, exercise • • • • • • • danse, dance escort, escorte profil, profile girafe, giraffe language, langage marriage, mariage traffic, trafic À retenir Le français est une langue romane dont le vocabulaire trahit les nombreux emprunts faits à d’autres langues : italien, néerlandais, anglais, arabe, espagnol, etc. L’anglais est d’origine germanique, mais l’Angleterre, outre l’occupation romaine des premiers siècles de notre ère, a aussi connu une période française, entre les 11e et 13e siècles. À la cour anglaise, on a parlé français – un français différent de celui d’aujourd’hui, bien sûr ! – pendant plus de 100 ans. Il n’est donc pas étonnant que les deux langues aient une part de vocabulaire en commun ! Dans certains cas, l’orthographe conservée est plus près de l’orthographe « originale », celle qui prévalait au moment de l’emprunt, mais dans d’autres cas les orthographes ont évolué différemment. adresse appartement bagage espionnage confort connexion enveloppe Français exercice danse escorte profil girafe langage mariage trafic address apartment baggage espionage comfort connection envelope Anglais exercise dance escort profile giraffe language marriage traffic Réponses Source : Centre de communication écrite, www.cce.umontreal.ca. Chercheuse étoile et future médecin Cynthia Carbonneau couronne son doctorat par un prix du FRQS Durant le mois de septembre, Cynthia Carbonneau a soutenu sa thèse de doctorat au Département de pharmacologie de l’Université de Montréal et s’est vu décerner le titre d’étudiante-chercheuse étoile du mois par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). « Ça finit en beauté plus de six années de travail au sein d’une équipe du CHU Sainte-Justine, qui était devenue ma deuxième famille », commente la jeune femme qui fait actuellement ses valises pour la ville de Québec, où elle entamera le 1er octobre des études en médecine à l’Université Laval. Son objectif : devenir médecin. Une spécialité ? Peut-être l’hématologie ou l’immunologie. Elle se donne quelques années pour décider, mais une chose est certaine : elle sera active en recherche. « J’aime apprendre. Quand on fait de la recherche, on apprend tous les jours. » L’article qui a retenu l’attention du jury du FRQS a été publié dans Blood en janvier 2012 et porte sur les effets secondaires à long terme de l’irradiation, qui est utilisée chez les patients atteints de leucémie au moment de subir une greffe de moelle osseuse. « Nous avons démontré que l’environnement joue un rôle majeur dans le maintien des fonctions des nouvelles cellules après la greffe. L’irradiation diminue le potentiel du système immunitaire », explique Cynthia Carbonneau, qui avoue sa surprise d’être « l’étoile du mois » de l’organisme subventionnaire après des chercheurs qui ont publié dans Nature et Immunity. Menée sur des modèles animaux, l’expérience de la doctorante a révélé que les différents types cellulaires de l’environnement ne répondent pas de la même manière à l’irradiation et que les dommages résiduels à long terme altèreraient la production des cellules sanguines. L’irradiation par des rayons gammas est employée depuis plusieurs décennies dans le traitement de cancers du sang. Plutôt que de cibler un organe, comme dans plusieurs interventions de radiothérapie, on irradie tout le corps du patient. « Notre étude vient établir des choses que nous soupçonnions depuis longtemps sans en comprendre les mécanismes. En s’attaquant à l’environnement des cellules cancéreuses, on nuit en quelque sorte aux chances de succès de la greffe. » Même si l’application d’une telle recherche n’est pas pour demain, elle pourrait amener les oncologues à modifier l’approche thérapeutique. Les travaux de Cynthia Carbonneau portent sur les effets secondaires à long terme de l’irradiation, utilisée chez les patients atteints de leucémie au moment de subir une greffe de moelle osseuse. Plus d’échecs que de réussites Depuis toujours, Cynthia Carbonneau aime expliquer les notions qu’elle maitrise aux gens qui l’entourent. Elle se voyait devenir enseignante plutôt que clinicienne chercheuse. Un baccalauréat en pharmacologie à l’Université de Sherbrooke, puis une maitrise et un doctorat, coup sur coup, à l’Université de Montréal l’ont convaincue de se consacrer à la recherche. « J’aime beaucoup explorer et interroger le monde qui nous entoure », mentionne-t-elle. Pourtant, la vie d’une chercheuse de troisième cycle n’est pas de tout repos. Elle comporte des hauts et des bas... mais surtout des bas. « La recherche, c’est au moins 70 % d’échecs », évalue-t-elle. Les travaux de Cynthia Carbonneau pourraient amener les oncologues à modifier l’approche thérapeutique pour les leucémies. Originaire de Bromont, en Estrie, Cynthia Carbonneau a longtemps concilié les études avec son loisir, les sports équestres. À l’école secondaire qu’elle fréquentait, à Cowansville, elle a pu s’inscrire à un programme sport-études, un parcours qu’elle était la deuxième cavalière seulement à suivre. Cela lui a permis de prendre part à des compétitions nationales et internationales. Avant d’entrer au laboratoire de Christian Beauséjour, professeur au Département de pharmacologie, Cynthia Carbonneau avait obtenu une bourse du millénaire et une bourse de l’Université de Sherbrooke. Au cours de ses études aux cycles supérieurs, elle a gagné plusieurs prix pour ses présentations par affiches, notamment aux journées des étudiants du CHU SainteJustine en 2007, 2008 et 2011. Ses études doctorales lui ont aussi valu des bourses de recherche des Instituts de recherche en santé du Canada et du FRQS. Elle a plusieurs articles en processus de révision par des comités de pairs. Des étoiles montantes Le prix Étudiant-chercheur étoile, d’une valeur de 1000 $, est remis chaque mois par les Fonds de recherche du Québec à de jeunes auteurs d’articles scientifiques dans trois catégories : Nature et technologies, Santé et Société et culture. On précise que le concours s’adresse à «l’étudiant-chercheur ayant une production rendue publique depuis moins de sept mois à la date de clôture du concours. Elle doit nécessairement consister dans un article (dans une revue avec comité de lecture), un chapitre de livre, un livre, un brevet, une œuvre ou une performance et résulter des travaux que le candidat a réalisés dans le cadre d’une recherche effectuée au Québec et dont il est l’auteur. » La prochaine date de clôture est le 1er mars. Mis en place au début de l’année par le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, ce concours a comme premier objectif de « reconnaitre l’excellence de la recherche réalisée par les étudiants de niveau collégial et universitaire (baccalauréat, maitrise et doctorat), les stagiaires postdoctoraux, ainsi que les membres d’un ordre professionnel en formation de recherche avancée, et ce, dans toutes les disciplines couvertes par les trois Fonds de recherche du Québec ». Deux chercheurs de l’École Polytechnique (Dominique ClaveauMallet et Anna Mazhorova) et deux autres de l’Université de Montréal (Aurore Dodelet-Devillers, doctorante en médecine vétérinaire, et Jorge Ivan Alvarez, stagiaire postdoctoral en microbiologie et immunologie, cosignataires d’un article retenu) ont obtenu cette récompense au cours des derniers mois. Mathieu-Robert Sauvé sur le Web pharmacologie.umontreal.ca Semaine du 24 septembre 2012 FORUM 5 PHOTO : ALEXIS GAGNON. Santé et société Plus de 400 étudiants s’étaient déplacés le 15 septembre pour entendre vanter les vertus de la médecine familiale. La médecine familiale sait se vendre L’UdeM a accueilli le 4e Symposium étudiant de médecine de famille Si l’on se fie à la place qui lui a été donnée lors de la dernière campagne électorale ou aux 450 étudiants qui se sont déplacés de Sherbrooke, Québec et Montréal au pavillon Roger-Gaudry le samedi 15 septembre, la médecine de famille a de beaux jours devant elle. Élément incontournable dans la chaine de soins, elle a enfin acquis une image plus attrayante auprès des futurs praticiens. Une image qu’il a fallu façonner au cours des années pour faire comprendre aux patients qu’ils n’ont pas forcément besoin de consulter un otorhinolaryngologiste pour une simple toux, mais également pour convaincre les étudiants de l’intérêt qu’ils pouvaient y trouver. C’est d’ailleurs sur ce point que le symposium 2012 sur la médecine familiale a été axé : la médecine de famille est suffisamment diversifiée pour correspondre à la personnalité et aux attentes des médecins de demain. Les étudiants avaient donc un très large choix de conférences et d’ateliers auxquels ils pouvaient librement prendre part, sans aucune pression, ce qui est rare dans leur cursus. Plutôt médecine de rue, d’urgence ou humanitaire ? Plutôt en ville, en région ou à l’étranger ? Difficile de ne pas trouver son compte dans la trentaine d’activités proposées. tion d’une clinique, travail auprès de personnes atteintes d’une maladie nouvellement apparue, recherche, aide humanitaire, politique… Pour lui, l’engagement est indissociable de sa pratique. « Les patients nous remercient d’être leurs médecins de famille, ils pensent avoir gagné à la loterie ! Quand on a la chance d’avoir une place aussi valorisée dans la société, il ne faut pas hésiter à s’engager pour y donner un sens », a-t-il affirmé dans son allocution. Ce discours a touché les étudiants. « C’est très inspirant, le Dr Thomas est un modèle pour moi », a confié Andrée-Anne Duchesneau, étudiante de première année à l’UdeM mais déjà titulaire d’un baccalauréat en psychologie. « J’ai été travailleuse de rue auprès de jeunes en difficulté et j’aime écouter, comprendre les histoires de ces gens. Je souhaite maintenant devenir médecin pour pouvoir soigner ces personnes », a-t-elle ajouté. L’écoute était aussi au centre du discours du Dr John Sader. Se servant de sa propre vie, de ses forces, de ses faiblesses, il a montré en quoi la médecine de famille avait comblé ses attentes. « Choisir sa spécialité n’est pas facile, mais il ne faut pas croire que se tourner vers une surspécialisation vous ren- dra plus heureux. Pour ma part, une grande partie de ma richesse vient des expériences que je vis au contact des patients. » La médecine de famille est assez diversifiée pour correspondre à la personnalité et aux attentes des médecins de demain. De même, il n’a pas manqué de rappeler que l’apprentissage de la médecine de famille est un défi, puisqu’il faut posséder de très nombreuses connaissances sur l’ensemble des disciplines médicales. Ce défi peut toutefois être relevé à l’aide des nouvelles technolo- gies, comme l’a illustré l’atelier de la Dre Évelyne Bourdua-Roy. Ordinateurs portables, iPad, iPhone, accompagnés de toutes sortes d’applications bien choisies, peuvent permettre aux étudiants de s’y retrouver sans se noyer dans les formules, termes et dosages. Au final, de nombreux étudiants croisés au fil de la journée nous ont dit avoir été agréablement surpris. « Ce qui est intéressant, c’est de voir les possibilités d’évolution de carrière. Rien n’est figé et l’on peut toujours, si on le souhaite, se spécialiser par la suite », ont mentionné Anne-Julie Bussières et Alexandra Lévesque, étudiantes de deuxième année à l’Université Laval. Le succès de ce type de journée n’est d’ailleurs pas qu’une impression, si l’on en croit le Dr Antoine Groulx, président du Collège québécois des médecins de famille et auteur d’un mémoire s’intéressant aux mécanismes permettant d’attirer les étudiants vers la médecine de famille : « Le symposium est un élément majeur de motivation, plus encore que les groupes d’intérêt en médecine familiale [GIMF], parce qu’il agit fortement sur les leadeurs étudiants qui participent à l’organisation de telles rencontres. » La médecine de famille représente actuellement 40 % des choix des étudiants en médecine, comme le rappelle Marie-Pierre Codsi, étudiante de quatrième année, présidente du GIMF de l’Université de Montréal et coprésidente du symposium avec Pierre-Luc Corbeil. Gageons qu’en 2013 certaines universités devront refuser des étudiants s’orientant dans cette voie. Une situation impensable il y a peu. Matthieu Payen Collaboration spéciale sur le Web www.medfam.umontreal.ca PHOTO : INTERNET. Les conférences ont fait la part belle à des parcours aussi atypiques que passionnants. Parmi eux, celui du Dr Réjean Thomas, bien connu pour son engagement auprès des sidéens. Avec l’éloquence et la simplicité qu’on lui connait, il a égrainé toute la richesse de sa carrière : créa- PHOTO : ALEXIS GAGNON. Médecin touche-à-tout Réjean Thomas Les étudiants ont pu constater la grande variété de tâches et de responsabilités dévolues au médecin de famille. 6 FORUM S e m a i n e d u 2 4 s e p t e m b r e 2 0 1 2 Recherche en démographie Saisons et environnement peuvent influer sur la longé L’apport énergétique stable semble préférable à un écart trop grand entre la vie intra-utérine et la vie à l’âge adulte Ce n’est pas de l’astrologie : naitre en hiver peut s’avérer, dans certaines conditions environnementales, plus bénéfique pour la longévité que naitre au printemps ou en été. De plus, le fait d’être adapté à un apport alimentaire riche peut se révéler un handicap dans un environnement pauvre. Ces réalités étaient plus fréquentes dans le Québec du 17e et du 18e siècle, mais le phénomène biologique à leur source est toujours à l’œuvre. Ce double effet saisonnier et géographique vient d’être illustré par Alain Gagnon, professeur au Département de démographie de l’Université de Montréal. Le chercheur a voulu analyser l’effet, sur la longévité, d’un apport alimentaire riche ou pauvre durant la vie intra-utérine ainsi que l’effet de l’environnement alimentaire à l’âge adulte. Hypothèse de Barker Alain Gagnon est parti de qui est connu sous le nom d’hypothèse de Barker, qu’on doit à l’épidémiologiste David Barker, de l’Université de Southampton, en Angleterre. Le modèle en question prédit que la malnutrition de la mère durant la grossesse entrainera un risque accru de maladies coronariennes et de diabète pour l’enfant à l’âge adulte même si, entretemps, il a bénéficié d’une meilleure alimentation. « Une carence alimentaire chez la mère va amener le fœtus à développer un métabolisme adapté à des conditions de disette, fait valoir le professeur pour expliquer ce paradoxe. Lorsque les conditions changent, même pour le mieux, le métabolisme de cet individu est alors mésadapté et il est plus à risque de souffrir de maladies coronariennes. » C’est ce que le chercheur appelle le « phénotype frugal » (thrifty phenotype). La conséquence, c’est qu’une personne dotée de ce profil biolo- gique frêle a plus de chances de survivre en contexte de disette qu’une personne plus en chair et bienportante. Alain Gagnon a voulu savoir si l’inverse de la théorie de Barker pouvait aussi être vrai : qu’advientil d’une personne ayant bénéficié d’un riche apport nutritif in utéro – et qui possède donc un « phénotype biologique optimiste » misant sur des ressources abondantes – et qui se retrouve dans des conditions alimentaires plus pauvres ? Selon son hypothèse, cette personne devrait avoir d’une longévité amoindrie par rapport à celle qui a connu des conditions de carence avant et après la naissance. Ses travaux ont confirmé que c’est effectivement le cas. saisons, affirme-t-il. Les enfants nés en hiver sont ceux dont l’apport nutritionnel était optimal durant le dernier trimestre de la gestation parce que les ressources agroalimentaires étaient à leur maximum à l’automne après les récoltes. Par contre, naitre au printemps ou en été présentait un risque de carence Le fait d’être adapté à un apport alimentaire riche peut se révéler un handicap dans un environnement pauvre. Des deux côtés du Saint-Laurent Pour y arriver, le chercheur a analysé les données démographiques relatives à 8634 femmes nées au Québec entre 1650 et 1850 ainsi que les relevés agricoles pour la même période. « Les disettes étaient fréquentes à cette époque et l’apport alimentaire était très contrasté entre les au cours des derniers mois de la gestation si la récolte avait été mauvaise ou l’hiver trop long. » Pour les personnes nées sur la rive sud du Saint-Laurent, les données montrent en effet que le risque de mortalité après 60 ans est 37 % plus élevé si la naissance est survenue au printemps plutôt qu’en hiver et 23 % plus élevé si elle est survenue en été. Alain Gagnon Mais pour aller au bout de son hypothèse, il lui fallait comparer les conditions in utéro optimales avec des conditions plus dures à l’âge adulte. La rive sud du SaintLaurent jouissant d’un environnement géologique beaucoup plus propice à l’agriculture et d’un climat plus doux que la rive nord, le dé- Pharmacie Tout médicament a aussi Les attentes du patient sont déterminantes dans l’effet placébo et même dans l’effet du médicament, explique Jean-Louis Brazier La première définition du placébo qu’un dictionnaire médical a proposée, en 1803, était « épithète donné à tout remède prescrit plus pour faire plaisir au patient que pour lui être utile ». Mais les nombreuses études réalisées ces dernières années sur l’étrange effet placébo ont démontré que le fait de plaire au patient peut lui être fort utile ! L’effet placébo serait même au cœur de l’effet pharmacologique lui-même. C’est du moins ce qui ressort d’une revue des travaux dans le domaine présentée par Jean-Louis Brazier au cours d’une conférence tenue le 13 septembre devant l’auditoire très critique des Sceptiques du Québec. Pharmacologiquement inerte, mais… « S’il n’y a pas de ligand moléculaire qui se fixe sur un récepteur membranaire, il n’y a pas de mécanisme pharmacologique et donc pas d’effet pharmacologique », at-il d’emblée expliqué. Mais une absence de mécanisme pharmacologique direct ne signifie pas nécessairement une absence d’effet. Devant le caractère indéniable d’une mécanique autre que pharmacologique, les chercheurs dé- finissent désormais un placébo comme toute substance, simulation de traitement ou suggestion verbale ou visuelle modifiant les symptômes d’une maladie, alors que l’efficacité pharmacologique attendue de ces interventions devrait être nulle. « L’effet placébo représente tout ce qui n’est pas l’effet pharmacologique intrinsèque du principe actif », précise le professeur émérite de la Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal. Il ne s’agit donc pas d’un effet nul ou imaginaire. Jean-Louis Brazier donne comme exemple une étude qui a conclu que la glucosamine a un effet comparable à un placébo pour soigner l’arthrose du genou. Dans cette étude, 42 % des patients ont rapporté que leurs douleurs avaient diminué de moitié après l’administration d’un placébo, compa- rativement à 50 % des patients traités au Celebrex. Même si la différence est significative, les 42 % de patients soulagés par le placébo ou la glucosamine ne peuvent être ignorés, estime le professeur. Médicaments et placébo L’effet placébo n’est pas le propre de substances totalement inertes telles les granules homéopathiques. Les molécules pharmacologiquement actives déclenchent elles aussi ce mystérieux effet. C’est notamment le cas des analgésiques : quand on prend un tel comprimé pour soigner un mal de tête, le soulagement ressenti au bout de 10 minutes est dû à un effet placébo, puisqu’il faut de une à deux heures pour que le médicament soit en circulation dans le sang. Les antidépresseurs, dont l’effet biochimique sur les neurotransmetteurs est bien réel, seraient eux Semaine du 24 septembre 2012 évité S ve u Fle FORUM 7 t en r u -La t ain Île d’Orléans mographe a pu établir la comparaison recherchée à l’aide d’enfants de mêmes familles dont l’un est allé vivre sur l’autre rive du fleuve. C’est ainsi que son hypothèse se confirme : un individu né sur la rive sud en hiver (phénotype optimiste) et qui est allé vivre sur la rive nord (conditions plus difficiles) faisait face à un risque de mortalité accru de 45 % (soit environ deux ans de vie) par rapport à un autre membre de la même famille demeuré sur la rive sud. Cette longévité diminuée n’est par contre pas observable chez les personnes nées sur la rive sud à une autre saison que l’hiver (phénotype frugal) et qui sont passées sur la rive nord (conditions difficiles). « Les effets de l’environnement utérin sur la longévité ne sont donc pas fixés une fois pour toutes à la naissance, mais dépendent aussi de l’environnement dans lequel se passe le reste de la vie », conclut le chercheur. Un phénomène toujours à l’œuvre Aujourd’hui, la constance de notre apport alimentaire quelle que soit la saison a conduit à la dispa- rition de cet effet saisonnier et géographique. Mais selon Alain Gagnon, le phénomène peut encore s’observer au sein de populations qui ont connu deux environnements différents. comme c’est le cas pour plusieurs immigrants. On sait que la bonne santé est un critère de sélection des immigrants et qu’ils sont, à leur arrivée au pays, bien souvent en meilleure santé que les Canadiens d’origine. Toutefois, leur état de santé se détériore par la suite et ceux venus de pays plus pauvres sont plus à risque de souffrir de maladies cardiovasculaires. Pour le démographe, ce phénomène pourrait être en partie le résultat d’un phénotype frugal mal adapté à un environnement alimentaire trop riche. Le chercheur nous met également en garde contre le danger de croire que notre phénotype optimiste est une garantie de longévité. « Advenant une rapide détérioration de notre environnement conduisant à des problèmes d’approvi- sionnement, ce phénotype ne nous assure de rien ; dans de telles conditions, ce sont les individus au phénotype frugal qui seraient les mieux adaptés. » Son étude a été publiée dans le numéro de septembre de l’American Journal of Human Biology. Daniel Baril un effet placébo aussi redevables en grande partie à l’effet placébo. Selon une métaanalyse citée par le conférencier, l’antidépresseur est de mise dans le cas de dépressions graves, mais le médicament aurait le même effet qu’un placébo pour les dépressions légères à modérées. Plusieurs travaux ont par ailleurs montré que les médicaments antidouleurs agissent plus rapidement lorsque le patient est conscient qu’on les lui administre. Cette bonification de l’effet pharmacologique est attribuée à l’effet placébo du médicament. Dans certains cas, il se pourrait que l’effet analgésique soit totalement dû à l’effet placébo. C’est ce qui semble être le cas de la proglumide, une molécule utilisée dans le traitement d’ulcères d’estomac et qui a également la réputation de soulager la douleur. Des recherches ont montré que le soulage- ment était nul si le médicament était administré à l’insu du patient. « Contrairement à la morphine, la proglumide n’agit donc pas sur le La rive sud du Saint-Laurent, ici à la hauteur de l’île d’Orléans, offre un potentiel agricole beaucoup plus important que la rive nord, comme le montre l’étendue des zones cultivées (parcelles rectangulaires). Aux 17e et 18e siècles, la rive sud offrait ainsi des conditions alimentaires favorisant la longévité. Les cercles jaunes représentent les villages fondés avant 1860. circuit de la douleur, qui va de l’endroit affecté jusqu’au cerveau, mais directement sur le système des opioïdes endogènes stimulés par le placébo et qui, eux, réduisent la douleur », avance le professeur. L’effet placébo peut en outre se produire par simple apprentissage ou conditionnement visuel ou verbal. Si, par exemple, un acteur feint une douleur lorsqu’une électrode placée sur son doigt s’allume, un sujet qui observe la scène ressentira une douleur réelle lorsqu’il prendra la place de l’acteur même si aucune décharge électrique n’est envoyée. Les attentes du patient Jean-Louis Brazier Mais comment un tel phénomène est-il possible ? Selon le conférencier, tout repose sur les attentes suscitées chez le patient : plus les attentes sont grandes, plus grand sera l’effet du traitement, qu’il soit pharmacologiquement actif ou non. Tous les éléments associés au traitement peuvent jouer un rôle : son cout, la personne qui l’applique, la qualité de la relation thérapeutique, la couleur et le gout du comprimé, etc. C’est d’ailleurs ce qui expliquerait pourquoi l’effet placébo est plus fort dans les protocoles de recherche qu’en milieu cli- nique : les chercheurs suscitent de fortes attentes chez les participants, ce que négligent les médecins dans leurs relations avec les patients. L’état d’attente quant à l’efficacité d’un traitement est en fait un état émotif relevant donc de la neurobiologie des émotions. Le système limbique et le thalamus, qui engendrent les émotions, sont liés au circuit dopaminergique (circuit du plaisir), au circuit de la douleur ou encore au système immunitaire, a fait valoir le conférencier. L’effet placébo est ainsi une réaction biochimique à un conditionnement psychologique, que ce conditionnement soit comportemental, visuel ou auditif. Il n’y a donc pas de fausse honte à y avoir si l’on est sensible à cet effet, puisque le phénomène semble être dans l’ordre des choses. Daniel Baril sur le Web www.pharm.umontreal.ca 8 FORUM S e m a i n e d u 2 4 s e p t e m b r e 2 0 1 2 Centre d’exposition Marc-Aurèle Fortin Paysage à Ste-Rose 1932 Huile sur toile Collection d’œuvres d’art de l’Université de Montréal PHOTO : DANIEL ROUSSEL. Marc-Aurèle Fortin à l’UdeM L’exposition fait une place aux œuvres du peintre issues de la collection de l’UdeM Au cours de l’été 1940, Marc-Aurèle Fortin se présente à la galerie L’art français, avenue Laurier, à Montréal. Habillé comme un clochard, il prétend être artiste peintre. Sous le regard éberlué des propriétaires, il promet de revenir avec quelques tableaux. L’anecdote, qui fait partie de la légende, marquera le début d’une fructueuse collaboration entre le couple Lange (au nom prédestiné) et celui que certains surnommaient déjà notre peintre des nuages. Né en 1888, Marc-Aurèle Fortin est mort en 1970. Cinq ans plus tard, Lucille Lange faisait don à l’Université de Montréal d’une huile grand format intitulée Paysage à Ste-Rose, dont les couleurs vibrantes, le rendu novateur, l’orme gigantesque et la charrette caractéristique constituent un exemple classique du Fortin dont les collectionneurs raffolent. Les visiteurs pourront découvrir ou redécouvrir cette œuvre au cours de la rétrospective Marc-Aurèle Fortin : paysages modernes du Québec traditionnel, à l’affiche jusqu’au 9 décembre prochain au Centre d’exposition de l’Université de Montréal. « Il s’agit du seul arrêt montréalais de cette exposition itinérante organisée par le Musée na- tional des beaux-arts du Québec, explique la directrice Louise Grenier, et pour l’occasion nous avons décidé de présenter nos plus beaux Fortin. » En parallèle à l’exposition, le Centre a donc aménagé une petite section consacrée aux œuvres de Marc-Aurèle Fortin issues de la collection patrimoniale de l’UdeM. Outre le paysage de Sainte-Rose (village natal de l’artiste) et une petite huile intitulée Ferme, on pourra y admirer une aquarelle de la période dite des arbres, Éponges, toute en transparence, très représentative du travail du peintre. Parmi les œuvres sur papier, le visiteur pourra voir également deux scènes urbaines : une Vue du mont Royal acquise en 1990 ainsi qu’une Vue d’Hochelaga datant des années 20, avec au premier plan un rappel du monde rural et derrière l’église et des bâtiments industriels hérissés de quelques signes de modernisation tels poteaux et fils électriques. Comme la plupart du temps chez Marc-Aurèle Fortin, la présence humaine y est réduite au minimum. « Si Fortin a souvent pris la ville comme sujet, explique Sarah Mainguy, commissaire invitée de l’exposition, il est surtout reconnu pour son attachement au Québec rural. À l’instar de plusieurs artistes québécois du début du 20e siècle, il avait résolu de contribuer à l’établissement d’une peinture canadienne-française vigoureuse et forte, reconnaissable entre toutes. » Farouche et indépendant, ce fils de juge était taillé pour les défis et les âpres combats. Désapprouvant Louise Grenier, directrice du Centre d’exposition de l’UdeM, et Sarah Mainguy, commissaire invitée de l’exposition son choix d’une carrière artistique, son père l’avait déshérité. Aussi, le poète des grands arbres avait 32 ans lorsqu’il a pu se consacrer entièrement à la peinture – jusque-là il avait gagné sa vie comme employé des postes. Solitaire, pauvrement vêtu, il passait ses étés à parcourir la campagne à vélo avec son chevalet et ses tubes de peinture. Bien souvent le Van Gogh québécois séjournait chez l’habitant et en profitait pour croquer les vieilles fermes ou les fameuses maisons au toit pentu héritées du Régime français. Il adhérait à un nationalisme qui tournait le dos au progrès et faisait à travers sa peinture l’apologie des valeurs traditionnelles et du mode de vie ancestral. Mais Marc-Aurèle Fortin possédait aussi un style qui n’appartenait qu’à lui. Très vite, il s’éloigne d’une représentation fidèle du pay- sage pour atteindre dans certaines scènes une épuration qui frôle l’abstraction. Avec ses tableaux à fonds noirs ou gris, associés à sa grande période, il réinvente le paysage pour devenir selon son contemporain René Richard « le plus grand technicien et coloriste » de son temps. Ses arbres, surtout, confirment son côté novateur. « C’est ce rendu audacieux qui le rattache aux tendances picturales progressistes », souligne Mme Mainguy. Il y a en outre chez celui que la critique de son temps qualifiait de magicien un enchantement qui suggère la transcendance. Certaines œuvres de la collection de l’UdeM contiennent « une aura dramatique, voire mystique », note Mme Grenier, comme ce grand paysage de Charlevoix où des rayons lumineux tombent comme des lances sur la verte campagne ou ce ciel menacé par l’orage qui trône au milieu de la trentaine de toiles de l’exposition. Bien que Marc-Aurèle Fortin soit considéré aujourd’hui comme l’un des maillons essentiels de notre modernité, le Québec de l’aprèsguerre ne fut pas tendre envers lui. Avec l’émergence de la peinture abstraite et la montée des avantgardes dans les années 50, ce chantre de la vie champêtre – figuratif de surcroit – a été mis aux oubliettes. Accablé par les problèmes personnels, diabétique et handicapé, exploité par un fondé de pouvoir sans scrupules, le peintre termina sa vie à la une de journaux mais au rayon des faits divers – l’état lamentable dans lequel il avait été maintenu ayant occasionné scandales et procès. Heureusement, à l’aube du 21e siècle, sa fortune critique brille de nouveau de sorte que ses grands tableaux s’arrachent présentement à plus de un demi-million de dollars dans les salles des ventes. « Son cas n’est pas unique, précise Mme Grenier. Il s’agit d’un mouvement généralisé. On peut le constater par le nombre important d’expositions consacrées aux artistes qui ont précédé l’avènement de l’art contemporain. » Comme les impressionnistes, Marc-Aurèle Fortin aura bénéficié de cet engouement-là. Hélène de Billy Collaboration spéciale sur le Web www.expo.umontreal.ca Semaine du 24 septembre 2012 FORUM 9 Arts et multimédia Les arts numériques s’exposent au Carrefour des arts L’UdeM revendique sa place dans le réseau montréalais « L’UdeM a sa place dans le réseau des arts numériques à Montréal », dit avec conviction Caroline Vachon, coordonnatrice du Carrefour des arts, qui accueille depuis le 18 septembre des artistes émergents ayant pour pinceaux des souris d’ordinateur et pour toiles des écrans électroniques. Mme Vachon a suggéré l’idée de mettre en vedette des créateurs de l’avant-garde numérique et Élène Tremblay, professeure au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, a pris le relai pour coordonner ArtnUM, qui a ouvert ses portes la semaine dernière et qui se poursuit jusqu’au 20 octobre. « Nous avons rassemblé des œuvres significatives d’artistes étudiants qui ont une réflexion sur l’art en plus de leur pratique ; cette exposition met en valeur l’originalité mais aussi la variété de leurs démarches », commente Élène Tremblay. La manifestation multidisciplinaire offre une visibilité au travail artistique de jeunes dont le parcours à l’Université de Montréal passe par différentes unités : histoire de l’art et études cinématographiques, informatique et recherche opérationnelle, musique. On veut également profiter de l’occasion pour célébrer le premier anniversaire du certificat en arts, création et technologies, lancé en septembre 2011 par la Faculté des arts et des sciences (FAS) et la Faculté de musique. L’amateur d’art ne saura résister à l’installation programmée Air, de Patrick Saint-Denis, présentée dans la grande salle de l’étage supérieur. Évoquant un écran à très basse résolution, elle est constituée de feuilles blanches qui se soulèvent une à une grâce à l’action de 192 petits ventilateurs cachés derrière. Un dé- Allégorie musicale et visuelle sur le thème des écrans, Air, de Patrick SaintDenis, est un clin d’œil à un monde de pixels. tecteur de mouvement capte les gestes faits devant l’installation. Un musicien ou un danseur voit ainsi se reproduire ses mouvements, comme une ombre, dans son dos. Ces feuilles de papier de format 8 1/2 × 11 qui s’agitent symbolisent la base du travail universitaire et le souffle du mécanisme donne à l’œuvre une rare sensualité. Il y a pourtant derrière ce dispositif une expertise électronique de haut niveau. « Un mélange de robotique, d’informatique et de chorégraphie », explique le créateur, qui termine actuellement un doctorat en composition à la Faculté de musique après avoir étudié la musique au conservatoire de La Haye, aux Pays-Bas. Dans son esprit, les jeunes créateurs ne doivent pas être technophobes ; au contraire, ils ont intérêt à s’approprier la technologie, comme les informaticiens doivent se rapprocher des arts. Le mariage, dans son cas, est fertile. Pièce d’une tout autre nature, Scènarêve #2, de Marie Popeck, allie aussi la technologie et la musique. Suspendus à un faux plafond, quelque 600 écouteurs et casques d’écoute font entendre différentes parties d’un récit mis en musique par le compositeur Olivier Gosselin. L’œuvre présente un récit narratif basé sur un rêve particulièrement riche où l’histoire de l’artiste se mêle à des scènes cinématographiques et à différents genres artistiques. Les habitués de la Bibliothèque des lettres et sciences humaines, au pavillon Samuel-Bronfman, ont été « confrontés » à cette œuvre du 20 Vincent Chapdelaine-Couture présente son « cinéma omnistéréo », dans lequel le spectateur est invité à plonger. Scènarêve #2, de Marie Popeck, présente 600 écouteurs et casques d’écoute suspendus. Œuvre écoloresponsable, elle est faite de pièces recyclées, notamment de la compagnie aérienne Air Transat. au 27 avril dernier, lorsqu’elle a été installée dans un des ascenseurs. La porte s’ouvrait sur cette forêt inversée de fils qui surprenait les usagers, non prévenus. S’ils entraient, ils acceptaient en général de jouer le jeu et découvraient, en mettant un des casques d’écoute, un récit ou une séquence musicale. « L’installation de mon travail dans un lieu public pour s’offrir aux gens qui ne fréquentent pas les galeries d’art, c’est justement ce qui m’intéresse », indique l’étudiante française de l’Université d’Amiens venue en stage sur le campus. Parmi les installations les plus sophistiquées, celle de Vincent Chapdelaine-Couture offre une expérience de cinéma immersif. Entouré d’écrans et avec un son en stéréo, le spectateur muni de lunettes 3D est littéralement plongé dans le film Un jour d’automne. Cette réalisation est le fruit des travaux de doctorat de l’artiste au Département d’informatique et de recherche opérationnelle. Pour Jean Piché, professeur à la Faculté de musique et compositeur, l’exposition ArtnUM est l’occasion de donner une visibilité nouvelle aux œuvres des créateurs de sa faculté engagés dans le numérique. « De plus en plus, les artistes visuels font de la musique et les mu- siciens font des arts visuels. Mais cette interpénétration existe depuis longtemps chez les compositeurs de musique électronique. » Directeur de thèse de Patrick Saint-Denis, Jean Piché croit qu’il faut multiplier les occasions de célébrer l’interdisciplinarité en arts. Pour la doyenne, Isabelle Panneton, « ArtnUM est une vitrine visuelle et sonore exceptionnelle pour les étudiants de la Faculté de musique qui poussent toujours plus loin leurs explorations musicales ; plusieurs d’entre eux s’illustrent déjà sur les scènes nationale et internationale et ArtnUM permettra à un public encore plus vaste de découvrir leur talent », selon le communiqué diffusé par la FAS. Professeur au Département d’informatique et de recherche opérationnelle, Sébastien Roy a aussi participé à la réalisation d’ArtnUM, auquel l’Institut Arts, Cultures et Technologies, la Faculté de musique (salle Claude-Champagne) et le Lab Vision3D sont associés. Mathieu-Robert Sauvé sur le Web www.fas.umontreal.ca/ carrefour 10 FORUM S e m a i n e d u 2 4 s e p t e m b r e 2 0 1 2 PHOTO : JAMES HAJJAR. Sport d’excellence PHOTO : MATHIEU DAUPHINAIS. Le recteur (à gauche) et la chancelière (troisième en commençant par la droite) ont salué le courage et la persévérance des athlètes olympiques. Sept étudiants-athlètes reçoivent la Médaille de l’Université Hermès Zepeda, Martin Zepeda et Maïko Zepeda L’Université de Montréal a honoré, le 17 septembre, sept étudiantsathlètes qui ont participé cet été aux Jeux olympiques de Londres. Le recteur, Guy Breton, a souligné, au cours d’une cérémonie à laquelle a également pris part la chancelière, Louise Roy, que la Médaille de l’Université, qui reconnaissait la contribution exceptionnelle des récipiendaires au rayonnement de l’établissement ainsi que leur statut de citoyen, revenait tout naturellement à « nos athlètes olympiques. » Ces derniers, qui se sont montrés très émus de l’hommage qui leur a été rendu, se sont illustrés dans diverses disciplines. Ce sont Martine Dugrenier, étudiante à la maitrise en éducation, qui a terminé cinquième à la lutte de style libre chez les 63 kilos ; Roseline Filion, étudiante en communication, médaillée de bronze au plongeon synchronisé à la tour de 10 mètres et classée 10e à la finale individuelle ; Audrey Lacroix, diplômée en communication et politique, qui a fini 12e à la demi-finale du 200 m pa- pillon ; Étienne Lalonde-Turbide, qui a fait les seizièmes de finale au fleuret individuel en escrime et qui entreprend ses études en communication appliquée ; Stéphanie Leclair, étudiante en enseignement primaire et préscolaire, membre de l’équipe canadienne de nage synchronisée qui a pris le quatrième rang de la compétition ; Andréanne Morin, étudiante à la maitrise en droit, médaillée d’argent au huit de pointe avec barreur ; et Valérie Welsh, étudiante en médecine vétérinaire et membre, elle aussi, de l’équipe de nage synchronisée. Dans son allocution, M. Breton a relevé que ce n’était pas tant le talent des athlètes qui était remarquable que le courage dont ils ont fait preuve pour atteindre cet échelon. « Pas de grasses matinées, pas de soupers bien arrosés, pas de poutine, pas de vacances… mais jour après jour, le recommencement pour une fraction de seconde de moins, pour un mouvement de plus, pour faire un autre petit pas sur l’infini chemin de la perfection. » petites annonces Le football et l’UdeM de père en fils Pour la première fois de leur carrière, les frères Hermès et Maïko Zepeda ont enfilé le même uniforme pour jouer un match de football, celui des Carabins. Le 24 aout, ils ont sauté sur le terrain du CEPSUM devant quelques milliers de spectateurs. Parmi eux, il y en avait un particulièrement fier. Leur père, Martin, a enfin pu voir ses fils porter les couleurs de son université. Martin Zepeda, employé du secteur des installations du CEPSUM depuis 21 ans, n’a toutefois pas été surpris lorsque ce moment est arrivé. Dès les débuts du football à l’UdeM en 2002, il s’est dit que ses enfants avaient ce qu’il fallait pour faire partie de cette équipe, qui figure parmi les meilleures du pays. Au fil des ans, il a vu leur amour pour ce sport grandir et leur désir incessant de jouer. a toujours le physique imposant d’un secondeur étoile. Lui-même amateur de football depuis très longtemps, il a joué deux saisons dans sa jeunesse dans un collège de Monterrey, au Mexique. Au Québec, il a été entraineur adjoint au sein d’équipes de football à différents niveaux durant 13 ans. M. Zepeda a toujours suivi de près la carrière de ses protégés. D’ailleurs, Hermès était dans son équipe de joueurs peewees AAA les Wildcats de Laurentian. Il a également eu la chance d’avoir Maïko dans sa formation des Centurions de la polyvalente de Deux-Montagnes, la ville où la famille habite toujours. Martin a cessé d’être entraineur lorsque ses garçons ont entamé leurs études collégiales. Les frères se retrouvent chez les Carabins tre. Mais dans l’équipe, on va toujours s’aider et s’appuyer. » Leur père n’est jamais loin non plus. Martin Zepeda est bien connu dans l’entourage de l’équipe des Bleus, puisqu’il travaille au CEPSUM et qu’il a côtoyé quelques athlètes pendant qu’il était entraineur. Près du vestiaire de l’équipe, les joueurs ne manquent pas de le saluer et d’échanger quelques blagues avec lui. Les deux étudiants de la Faculté des arts et des sciences n’ont pas choisi les Carabins sans hésitation, même s’ils étaient venus voir quelques matchs avec leur père. « Pour ma part, je ne savais pas à quelle université j’allais m’inscrire avant ma dernière saison collégiale, raconte Maïko, un ancien du collège Vanier. Je crois que ce qui m’a décidé, c’est que l’équipe des Carabins est une puissance du football. » Pendant la saison morte, il arrive de voir Hermès au CEPSUM non pas sur le terrain mais dans les installations. Il y travaille avec son père et son frère Xaman, et il n’est pas impossible que Maïko se joigne bientôt à eux. Ainsi, la famille au complet travaillerait à l’Université, puisque leur mère, Nathalie Girardin, est employée au Registrariat. L’avenir dira si les deux frères Zepeda resteront ensemble au sein de l’équipe quelques saisons ou encore s’ils seront rejoints par Xaman. Une chose est certaine cependant. Rien ne pourra chasser du souvenir de Martin Zepeda l’image de ses deux fils jouant pour les Carabins et rien ne pourra éteindre l’étincelle dans ses yeux lorsqu’il en parle. Hermès, 23 ans, et Maïko Zepeda, 20 ans, ont suivi des chemins quelque peu différents depuis leur enfance jusqu’aux portes du vesà choisir les Carabins, À vendre. Condo (Le Séville), au 2885, Voyages. Les vacances gratuites, c’est tiaire des Carabins. Même s’ils av. Barclay, angle de l’av. de Darlington. possible ! Réunissez un groupe d’amis et étaient dans des équipes différentes, c’est que l’équipe est une Nouveau, lumineux, dernier étage en de collègues pour assister à une activité ils ont toujours joué ensemble avec coin, 2 chambres, 1 salle de bain, clima- culturelle ou sportive, prendre part à leur frère Xaman, 22 ans, et les jeupuissance du football. » tisation murale, garage à l’intérieur. une réunion de famille, fêter la relâche nes du quartier dans le parc près Disponible immédiatement. Informascolaire ou simplement partir en excurde chez eux. tion : Jody, 514 817-1323 ou jdiner@ sion, et gagnez de l’argent ! Détails : hotmail.com. 514 284-3793, [email protected]. « Quand ils étaient petits, on les « On joue là depuis des années, a initiés au soccer, au baseball, au dit Hermès. On se donne à fond tennis, à la natation, se rappelle le ensemble. On ne se ménage pas. Je père de trois garçons. Même s’ils dirais que je suis le plus rapide. étaient bons dans ces disciplines, il Maïko, c’est la force. Et Xaman, n’y avait rien à faire. C’est au foot- c’est celui qui lance le ballon. » ball qu’ils voulaient jouer. Après les Chez les Bleus, les deux frères avoir vus ensemble dans ce match n’occupent pas la même position, des Carabins, j’ai repensé au che- mais ils essaient de regarder le tramin qu’ils ont parcouru et ça m’a vail de l’autre sur le terrain. Her.POUSÏBMBJT%FQVJT vraiment impressionné et ému. » mès est receveur, tandis que Maïko, Les deux frères ont fait du foot- une recrue, joue en défensive à la Mathieu Dauphinais ^ŶŽǁĚŽŶ ball de bonne heure dans leur vie. position de secondeur. Il arrive à Collaboration spéciale ϱϬϬϮŚĞŵŝŶYƵĞĞŶDĂƌLJ À six et cinq ans respectivement, l’occasion qu’ils soient confrontés Hermès et Maïko Zepeda jouaient l’un à l’autre à l’entrainement. WƌĠƐĞŶƚĞnjǀŽƚƌĞĐĂƌƚĞĚΖĠƚƵĚŝĂŶƚĞƚďĠŶĠĮĐŝĞƌĞnjĚΖƵŶĞƌĠĚƵĐƟŽŶĚĞϭϬйƐƵƌƚŽƵƐůĞƐĂĐŚĂƚƐĚĞϮϬΨĞƚƉů ;ĂǀĂŶƚdĂdžĞƐͿ déjà dans des équipes établies. Ils « Quand ça arrive, il y a un peu ont certainement été influencés par plus de défi, assure Maïko. C’est ŽŵŵĂŶĚĞnjŶ>ŝŐŶĞ Ğ leur père. À 46 ans, Martin Zepeda sûr qu’on veut impressionner l’auƚ ŝ Ƶ ƚ Ă 'ƌ Ž Ŷ Ɛ ŝ Ă ǀ ƌ ŝ > carabins.umontreal.ca ăůΖĂĐŚĂƚĚĞϭϱΨĞƚн « Ce qui m’a décidé ǁǁǁ͘ĚŽƵďůĞƉŝnjnjĂ͘ĐĂ sur le Web Semaine du 24 septembre 2012 Une plateforme de covoiturage en ligne voit le jour FORUM 11 à surveiller Lancée le 17 septembre à la Maison du développement durable, la plateforme de covoiturage en ligne Netlift est le fruit du travail acharné de Marc-Antoine Ducas, un diplômé de l’Université de Montréal et de l’École Polytechnique ! Netlift est une application de transport dynamique (en temps réel) et multimodal qui aide travailleurs et étudiants à simplifier leurs déplacements quotidiens. Accessible sur le Web et sur téléphone mobile intelligent, Netlift met en contact des passagers et des conducteurs disposés à partager les places disponibles dans leur véhicule pour aller travailler. Moyennant quelques dollars par trajet, au moyen du paiement électronique sécurisé, le passager aurait accès à une qualité de transport qui offre une réelle solution à l’auto en solo. Ce nouvel outil vient s’ajouter au service de covoiturage offert sur le campus et est disponible par le site du développement durable de l’UdeM. Le miroir étrusque Conférence de Beaudoin Caron, professeur de civilisation et d’archéologie romaines depuis 20 ans. Présentée dans le cadre de la série « Les Étrusques : civilisation de l’Italie ancienne ». Organisée par Les Belles Soirées. Prix d’entrée : 25 $ (grand public), 21 $ (60 ans et plus) ou 15 $ (étudiants). durable.umontreal.ca La publicité : mal nécessaire ou outil de croissance ? Conférence de Sylvain Desrochers, responsable du certificat de publicité à la Faculté de l’éducation permanente de l’UdeM et auteur de nombreux articles et de deux livres sur la discipline. Organisée par Les Belles Soirées. Prix d’entrée : 48 $ (grand public), 41 $ (60 ans et plus) ou 29 $ (étudiants). Lundis 24 septembre et 1er octobre, de 19 h 30 à 21 h 30 Pavillon du 3200–Jean-Brillant, salle B-4325 Téléphone : 514 343-2020 bellessoirees.umontreal.ca Mardi 25 septembre, de 16 h 30 à 18 h 30 Pavillon du 3200–Jean-Brillant, salle B-4325 Téléphone : 514 343-2020 bellessoirees.umontreal.ca La croisade après les croisades Conférence de Raphaël Weyland, assistant de recherche et candidat au doctorat au Département d’histoire de l’UdeM et accompagnateur de voyages culturels. Présentée dans le cadre de la série « Les croisades ». Organisée par Les Belles Soirées. Prix d’entrée : 25 $ (grand public), 21 $ (60 ans et plus) ou 15 $ (étudiants). Mercredi 26 septembre, de 13 h 30 à 15 h 30 Campus de l’UdeM à Longueuil, salle 10 Téléphone : 514 343-2020 bellessoirees.umontreal.ca Les grands écrivains : Victor Lévy-Beaulieu Premier concert de la série « Électro Buzzzzzzz » Le plus grand terrain de jeu vous attend : > Salle d’entraînement > Piscine olympique > Gymnases > Terrains de tennis, squash, racquetball > Mur d’escalade > Patinoire intérieure > Terrain de football et de soccer CEPSUM.UMONTREAL.CA facebook.com /cepsum 8QSURMHWGH 0RQWUpDO 9LOOHDSSUHQDQWH GHVDYRLU HWG¶LQQRYDWLRQ Cette série d’avant-garde propose des concerts d’étudiants en composition électroacoustique et de créateurs professionnels de renom. Au menu : musiques électroacoustiques, vidéomusiques, performances interactives, électronique temps-réel. Une expérience « immersive » devant un écran panoramique et sous un dôme de hautparleurs. Organisée par la Faculté de musique de l’UdeM. Entrée libre. Lundi, mardi et mercredi 24, 25 et 26 septembre à 19 h 30 220, av. Vincent-D’Indy, salle Claude-Champagne musique.umontreal.ca Les rythmes biologiques Conférence de Jean-Louis Brazier, pharmacologue, professeur émérite de l’UdeM, coauteur de Vivre autrement (Bayard, 2008), auteur de Boîte à pilules, boîte à surprises ? (Bayard 2010) et chroniqueur aux émissions Une pilule, une petite granule à Télé-Québec et Les docteurs à Radio-Canada. Présentée dans le cadre de la série « Le corps humain, cet inconnu ». Organisée par Les Belles Soirées. Prix d’entrée : 25 $ (grand public), 21 $ (60 ans et plus) ou 15 $ (étudiants). Mardi 25 septembre, de 13 h 30 à 16 h Campus de l’UdeM à Longueuil, salle 10 Téléphone : 514 343-2020 bellessoirees.umontreal.ca Conférence de Jacques Pelletier, professeur associé au Département d’études littéraires de l’UQAM, auteur de Croisements littéraires et politiques : écriture et émancipation (Nota Bene, 2011) et président de la Société d’études beaulieusiennes, fondée en 2009. Présentée dans le cadre de la série « Les grands écrivains, d’ici et d’ailleurs ». Organisée par Les Belles Soirées. Prix d’entrée : 25 $ (grand public), 21 $ (60 ans et plus) ou 15 $ (étudiants). Jeudi 27 septembre, de 13 h 30 à 15 h 30 Campus de l’UdeM à Longueuil, salle 10 Téléphone : 514 343-2020 bellessoirees.umontreal.ca Concert de la rentrée avec le Nouvel Ensemble moderne Sous la direction de Lorraine Vaillancourt. Au programme, deux créations de concertos : Guitare et ensemble, avec le guitariste argentin Pablo Marquez, et Concerto pour alto, du compositeur québécois Simon Bertrand. Organisé par la Faculté de musique de l’UdeM. Prix d’entrée : 25 $ (grand public), 20 $ (60 ans et plus) ou 5 $ (étudiants de la faculté). Vendredi 28 septembre à 19 h 30 220, av. Vincent-D’Indy, salle Claude-Champagne musique.umontreal.ca pour toutes les activités : calendrier.umontreal.ca 12 FORUM S e m a i n e d u 2 4 s e p t e m b r e 2 0 1 2 vient de paraitre Reconstruire la vie : défi et espoir pour les pères et les mères d’un enfant ayant un problème de santé La façon dont les pères et les mères vivent leur expérience de l’annonce d’un problème de santé chez leur enfant est davantage différente que semblable. Par contre, les critères habituellement utilisés pour comprendre les pères et les mères sont surtout ancrés dans un modèle « féminin ». Ainsi, les conceptions répandues de ce que « devrait être » le cheminement des parents correspondent principalement à celles des mères. Ces préconceptions face aux pères sont susceptibles de nuire à leur investissement dans un moment crucial et ainsi de contribuer à approfondir le fossé qui sépare les professionnels et les pères. Une conceptualisation des différences pères-mères offre une vision renouvelée de leur expérience et fournit des pistes d’intervention novatrices. Cet ouvrage met en question notre rapport à la différence et notre compréhension des différences entre les pères et les mères. En ce sens, l’intervenant a un travail à faire semblable à celui des parents concernant ses propres préjugés s’il ne des recettes d’intervention, mais d’être en relation. Cet ouvrage est le fruit de recherches et d’une longue expérience clinique. Il vise à faire mieux comprendre les différences et les similitudes entre les pères et les mères dans leur expérience de vivre avec un enfant ayant des besoins particuliers, se fondant sur leur point de vue et celui des professionnels de la santé œuvrant avec eux. Il s’adresse à l’ensemble des professionnels de la santé et de l’éducation, des parents ainsi que des étudiants de premier, de deuxième ou de troisième cycle qui s’intéressent à l’intervention auprès des familles d’enfants ayant des besoins particuliers. veut pas transmettre aux familles des messages qui les placent de l’autre côté, celui de l’anormalité. En somme, ce qui importe dans les soins donnés aux familles d’un enfant ayant un problème de santé n’est pas d’avoir Diane Pelchat, Reconstruire la vie : défi et espoir pour les pères et les mères d’un enfant ayant un problème de santé, Montréal, Guérin universitaire éditeur, 2012, 228 p. Profession : bibliothécaire Dans les mutations en cours, tant sociétales que technologiques, des enjeux majeurs apparaissent quant à l’accès à l’information et à la culture, à la numérisation de nos patrimoines, à leur préservation et à la perpétuation du développement du bien commun. Les bibliothécaires ont un rôle clé à jouer pour répondre à ces enjeux. Dans tous leurs gestes au quotidien, ils incarnent les valeurs universelles de la profession dont la plus importante est de garantir le droit fondamental à la liberté intellectuelle. Mais que fait le bibliothécaire ? Quelle est sa raison d’être ? Sa contribution à la société ? Maintenant qu’Internet est bien entré dans nos vies, avonsnous encore besoin d’eux, et des bibliothèques ? Guylaine Beaudry décrit cette profession essentielle à nos sociétés modernes en s’appuyant sur deux axes : les rôles et les responsabilités des bibliothécaires et les enjeux auxquels ils font face. Bibliothécaire et spécialiste des sciences de l’information, Guylaine Beaudry est actuellement directrice de la bibliothèque Webster de l’Université Concordia (Montréal). Guylaine Beaudry, Profession : bibliothécaire, Les Presses de l’Université de Montréal, 2012, 68 p. Sophie Sté Stévance vance Sylvain Sylvain Schryburt Schryburt Musique ac actuelle* tuelle* ’acteur vedette vedette De ll’acteur re de festival. festiv festival. au théât théâtre Histoir pratiques Histoiree des pratiques scéniques mont réalaises montréalaises (19401980) (1940-1980) <eki\cXdlj`hl\ < eki\cXdlj`hl\ ZZfek\dgfiX`e\#c\aXqq\kcX fek\dgfiX`e\#c\aXqq\kcX gfg#hlËpX$k$`c6 g fg#hlËpX$k$`c6 rançois V allée, Jean-F Jean-François Vallée, Jean Klucinsk as et Klucinskas Gil les Dupuis (d ir.) Gilles (dir.) Transmédiations. T ransmédiations. Traversées T raversées culturelles culturelles de la modernité tardive moder nité tar dive Le\ i\Y`^Xii\#\e Le\ i\Y`^Xii\#\e _fddX^\~NXck\iDfj\i _fddX^\~NXck\iDfj\i Ger main Lacasse Germain Lacasse,, Johanne Massé et Bethsabée P oirier Poirier Le d iable en ville. ville. Alexandre Alexandre diable Sylvio et l’émergence l’émergence de la moder nité populair modernité populairee au Québec :fdd\ek[\jXlk\lij# : fdd\ek[\jXlk\lij# ZZfd[`\ej\kYfe`d\ek\lij fd[`\ej\kYfe`d\ek\lij ZZfejkil`j\ekle\Zlckli\ fejkil`j\ekle\Zlckli\ ZXeX[`\ee\$]iXeX`j\ ZXeX[`\ee\$]iXeX`j\ Xl[XZ`\lj\ Xl[XZ`\lj\ SCÈNES DE MONTRÉAL MONTRÉAL * Jour Journées nées de la culture culture Sophie Stévance parlera de musique actuelle au Conservatoire de Montréal, le vendredi 28 septembre. Inffo: 514-526-4096 poste 4 Les Presses de l’Université de Montréal w www.pum.umontreal.ca ww.pum.umontreal.ca ½HlXki\kf`c\j¾ ½HlXki\kf`c\j¾ Æ;Xe`\cC\dXp#CXGi\jj\ Æ;Xe`\cC\dXp#CXGi\jj\ Karine Cellard K arine Cel lard et Martine-Emmanuelle Mar tine-Emmanuelle Lapointe (d ir.) (dir.) Transmission T ransmission et héritages héri tages de la littérature littérature québécoise C\jÔ^li\j#c\jc`\lo[\ C \jÔ^li\j#c\jc`\lo[\ d df`i\\kc\jiZ`kj[\ ddf`i\\kc\jiZ`kj[\ efki\Zlckli\ efki\Zlckli\ Marion F Froger roger Le cinéma à ll’épreuve ’épreuve communauté.. Le de la communauté cinéma ffrancophone rancophone de ll’ONF ’ONF 1960-1985 1960-1985 Le\Yi`ccXek\XeXcpj\ Le\Yi`ccXek\XeXcpj\ Gi`o[l:XeX[X\ejZ`\eZ\j Gi`o[l:XeX[X\ejZ`\eZ\j jfZ`Xc\)'(( jfZ`Xc\)'((