I. Pourquoi étudier Thérèse Raquin en classe de Seconde ?

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I. Pourquoi étudier Thérèse Raquin en classe de Seconde ?
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XIXe SIÈCLE
Un roman – Le naturalisme
ZOLA
Thérèse Raquin
(ISBN : 9782081209619 – 3,70 €)
I. Pourquoi étudier Thérèse Raquin
en classe de Seconde ?
S’il y a encore trente ans l’analyse d’un roman de Zola pouvait être jugée inconvenante, aujourd’hui cette étude va presque
de soi, car l’auteur, pleinement réhabilité par la critique universitaire, est recommandé par les Instructions officielles (voir
« accompagnement des programmes », 2001). Toutefois, assez
naturellement, le choix de l’œuvre se portera vers l’un des
volumes de la grande fresque des Rougon-Macquart, et non vers
le roman pilote que constitue Thérèse Raquin, œuvre pourtant
magistrale, qui présente de nombreux intérêts.
D’une part, il s’agit d’un roman bref, avec peu de descriptions
et de références historiques, composé de chapitres courts et
reposant sur une intrigue linéaire. Il est donc d’accès relativement aisé et convient tout à fait à des lecteurs tout juste issus du
collège, qui ne sont pas encore totalement aguerris à la littérature « classique ». D’autre part, il permet d’aborder les notions
fondamentales du genre romanesque. Un travail très porteur
peut être ainsi mené sur la construction de l’espace, à la fois
dans sa représentation concrète et dans sa signification symbolique ; l’intrigue se prête à une analyse structuraliste avec la
mobilisation du schéma narratif ou du schéma actantiel ; l’étude
de la construction du récit permettra de repérer l’analepse du
Thérèse Raquin
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chapitre II et les différentes ellipses qui parsèment le roman ;
celle de la narration conduira à s’interroger sur l’objectivité du
narrateur. En outre, dans Thérèse Raquin, Zola, tout en s’inscrivant dans la lignée de Balzac, prend ses distances avec les pratiques d’écriture de l’époque en posant les fondements du
naturalisme, qu’il explique de manière théorique dans la préface
de la seconde édition (texte reproduit dans l’édition) et applique
dans son texte, essentiellement à travers les deux personnages
Thérèse et Laurent :
Dans Thérèse Raquin, j’ai voulu étudier des tempéraments et
non des caractères. Là est le livre entier. J’ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang,
dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie
par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes
humaines, rien de plus.
Enfin, parce que Thérèse Raquin a inspiré dessinateurs, graveurs
– comme Castelli (1825-1889), artiste de renom du XIXe siècle, qui
fournit la plupart des illustrations de cette édition (la boutique de la
mercerie, la guinguette au bord de l’eau, la visite à la Morgue...) – et
cinéastes, il est tout à fait envisageable, dans le cadre de l’étude, de
mettre régulièrement en relation texte et images. Dans cette perspective, signalons qu’il sera possible de visionner avec les élèves, outre
la célèbre adaptation filmique du roman réalisée par Marcel
Carné (1953) dont nous proposons une étude en annexe 4 (voir
infra), une version américaine, de Charlie Stratton, avec
Glenn Close et Ludivine Sagnier notamment, qui sortira courant 2008 sur les écrans de cinéma.
Ainsi, Thérèse Raquin se révèle une œuvre particulièrement
riche pour l’étude en classe. Pédagogiquement, elle se trouve au
croisement de plusieurs objets d’étude de Seconde (« Le récit :
le roman ou la nouvelle », « Un mouvement littéraire et culturel
du XIXe ou du XXe siècle ») et de plusieurs types de lecture (celle
du texte, celle de l’image), et, culturellement, elle constitue une
sorte de charnière dans l’histoire du roman. À ce titre, il ne
paraîtrait pas aberrant d’envisager l’œuvre en classe de Première, dans la mesure où, dans Thérèse Raquin, l’auteur remet
en cause la notion même de personnage, tout en offrant une
vision très pessimiste de la société de son époque.
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Un roman du
XIXe
siècle – Le naturalisme
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II. Présentation de l’auteur
et de l’œuvre
Pour étudier cette œuvre de « jeunesse » (en 1867, au moment
de la parution de Thérèse Raquin, Zola n’a que vingt-sept ans et
n’a pas encore composé le cycle des Rougon Macquart), il n’est
pas utile d’entrer dans les détails de la biographie de l’auteur. Toutefois, il peut être judicieux de demander aux élèves ce que Zola
évoque pour eux, soit à partir de souvenirs de Troisième, soit plus
simplement à partir de la chronologie de l’édition. Logiquement,
devraient être évoqués pêle-mêle : le naturalisme, les Rougon-Macquart et l’affaire Dreyfus. Selon le temps dont on dispose, on peut
demander que chacun de ces éléments soit présenté – dans de
rapides exposés ou de manière plus informelle –, mais il convient
surtout de souligner, que, à la parution de Thérèse Raquin, Zola
n’est qu’un inconnu pour la plupart de ses contemporains et qu’il
faut faire momentanément table rase de toutes ces « perspectives ».
En revanche, il est utile d’avoir à l’esprit les conditions dans
lesquelles l’œuvre a été rédigée. C’est pourquoi il est nécessaire
de caractériser le roman du XIXe siècle. Cette mise au point peut,
là encore, être l’occasion de brefs exposés, mais aussi de
recherches au CDI ou plus modestement dans le manuel de la
classe. Les élèves seront sensibilisés au fait que l’œuvre étudiée
se trouve à un moment charnière de l’histoire du roman et que,
à ce titre, elle mêle tradition et modernité.
Pour qu’ils repèrent la structure classique du roman, les élèves
peuvent se lancer dans la lecture et amorcer l’analyse de l’œuvre
en complétant le tableau de l’annexe 1 (voir infra), donné vierge
ou semi-vierge – la colonne du temps, plus complexe, pouvant
être « préremplie ».
De cette approche, se dégagent un certain nombre de particularités de l’œuvre, qui sont envisagées dans la présentation de
l’édition et qui seront simplement rappelées ici :
— une intrigue quasi linéaire (à l’exception des chapitres II et
III), de type policier, organisée autour de trois grandes scènes (le
meurtre de Camille, la nuit de noces et le double suicide) où se
mêlent constamment amour et mort ;
Thérèse Raquin
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— une grande économie de moyens, rappelant les techniques
théâtrales, avec un nombre réduit de personnages (qui parcourent toute l’œuvre, y compris Camille qui prend plus de consistance mort que vivant), un espace ancré dans la réalité
parisienne, extrêmement restreint, concentré autour de la boutique et de l’appartement des Raquin ;
— une durée relativement diluée (environ quatre ans), sans
qu’il soit pour autant possible de fixer une chronologie précise ;
— une alternance entre scènes et sommaires, qui permet une
narration variée, mais aussi le passage de l’observation à l’analyse.
Par ce dernier point, il est possible d’amorcer une des originalités de l’œuvre : le choix d’une démarche expérimentale, qui
sera rendue d’autant plus perceptible qu’elle sera mise en relation avec la préface de la seconde édition.
Reste à faire découvrir aux élèves, grâce à des analyses guidées, les autres particularités de l’œuvre :
— l’intrusion du surnaturel dans le cadre réaliste ;
— l’influence de la peinture dans l’économie du roman.
III. Proposition de séquence pédagogique
La séquence suivante est envisagée dans le cadre de l’objet
d’étude de Seconde : « Le récit : un roman du XIXe siècle ». Toutefois, elle croise incidemment d’autres objets :
— « Démontrer, convaincre, persuader », par l’analyse de la
préface de la seconde édition ;
— « Un mouvement culturel et littéraire du XIXe siècle : le
naturalisme », grâce à l’analyse de la démarche expérimentale et
à la mise en relation du texte avec les tableaux de Manet (Le
Déjeuner sur l’herbe, Olympia) ;
— « Le théâtre : genre et registre », par la mise en parallèle du
roman avec la tragédie.
Pour entreprendre cette étude, aucune contrainte de calendrier n’existe vraiment. Elle peut donc être envisagée assez tôt
dans l’année, puisque les élèves ont déjà été confrontés à des
romans en Troisième. Toutefois, elle peut avoir été préparée par
l’analyse d’une tragédie classique et par celle d’un groupement
de textes sur les enjeux du récit réaliste – roman ou nouvelle.
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Un roman du
XIXe
siècle – Le naturalisme
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5
4
Axe 1 :
une
intrigue
traditionnelle
particulièrement
bien
construite
L’action
Lecture
d’ensemble
2
3
Le
contexte
littéraire
Approche
générale
Séance d’introduction
1
Séances
Extrait de l’adaptation de
Philippe Faure (p. 284-287)
Extrait du chapitre XI,
(p. 117-118, l. 268-319)
Analyser l’intensité
dramatique du passage
(directement et par
comparaison)
— Mettre en évidence la
dimension policière de
l’œuvre
— Faire ressortir la
dynamique de l’œuvre
Avoir une vision d’ensemble
de l’œuvre
— L’œuvre dans son
ensemble
— Tableau synoptique
— L’œuvre dans son
ensemble
— Tableau synoptique
— Cerner les principaux
enjeux du roman au
XIXe siècle
— Rappeler les
composantes d’un roman
traditionnel
— Manuel
— Chronologie
Objectifs
— Situer l’œuvre par
rapport à l’ensemble
de la production de Zola
— Susciter des attentes
de lecture
— Mettre en place les
principaux objectifs de
l’analyse
Supports
— Première de
couverture/illustrations
— Chronologie de Zola
(p. 27-39)
Activités
Travail préparatoire
Analyse d’un texte écho
Dossier de l’édition,
questions p. 287
Question sur le chapitre
Lecture analytique no 1
XI
— Résumer le roman sous
la forme d’un schéma
narratif
— Lecture de Thérèse
Raquin
— Élaboration d’un tableau
synoptique de l’œuvre (voir
annexe 1)
— Révision des
composantes d’un roman
traditionnel
— Recherches sur le roman
au XIXe siècle (statut, genres,
caractéristiques)
Avoir constitué une fiche
biographique de Zola à
partir de la chronologie
— Élaboration d’un
schéma-résumé commun
— Mise en évidence des
scènes pivot
Mise en commun des
informations
— Mise au point sur le
roman (techniques, histoire)
— Exploitation de
documents informatifs
— Analyse de l’image
— Exploitation d’un
document informatif
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Thérèse Raquin
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Un roman du
XIXe
siècle – Le naturalisme
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Inscrire le roman de Zola
dans la tradition
balzacienne
— Caractériser les
principaux personnages
— Mettre en évidence
l’absence de dimension
psychologique
Extrait d’Eugénie Grandet
de Balzac (annexe 2)
L’œuvre dans son ensemble
Bilan
Exploitation de la première
partie du cours (séances 5
à 11)
Élaborer une synthèse sur
les caractéristiques de
l’intrigue
Faire ressortir les rapports
de force entre les
personnages
Caractériser le
réalisme/l’effet de réel dans
la représentation de
l’espace
Extrait du chapitre I (p. 5153, l. 1-64)
Objectifs
— Mettre en évidence
l’unité de lieu/l’approche
théâtrale de l’espace
Supports
— L’œuvre dans son
ensemble
— Tableau synoptique
Les
personnages L’œuvre dans son ensemble
L’espace
Séances
Axe 1
(suite)
Constitution collective du
bilan
— Reprise du travail
préparatoire
— Mise en commun des
informations
Exposés
Lecture comparée
Question préparatoire : en
quoi Thérèse Raquin
présente-t-il une intrigue
traditionnelle
particulièrement bien
construite ?
Établir plusieurs schémas
actantiels avant et après le
meurtre avec pour sujets
actants les amants, puis
Mme Raquin
Établir par groupe une fiche
personnage sur chacun des
protagonistes (Thérèse,
Mme Raquin, Camille,
Laurent)
Comparer l’incipit de
Thérèse Raquin à celui
d’Eugénie Grandet
I
Question sur le chapitre
Lecture analytique no 2
Travail préparatoire
À partir du tableau
synoptique, faire ressortir
les principales
caractéristiques de l’espace
dans le roman
Activités
— Mise en commun des
informations
— Exploitation d’un
document informatif
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Thérèse Raquin
21 Devoir-bilan
20
19
18
17
16
15
14
Bilan
Un roman
influencé
par la
peinture
Un roman
fantastique
Un roman
expérimental
Séances
Axe 2 :
13 une œuvre
profondément
originale
Bilan sur les acquis
(culturels, notionnels,
méthodologiques)
Sujet de type II
(dissertation) ou de type I
(commentaire)
Faire ressortir le lien étroit
entre peinture et action :
prétexte pour l’adultère,
manifestation de l’obsession
du mort chez Laurent
Élaborer une synthèse sur
les composantes originales
de l’œuvre
XXV
— Dossier de l’édition,
« Un mariage d’amour »
(p. 270-275)
— Ensemble du cours
et
Repérer l’influence de la
peinture dans l’écriture de
Zola : organisation de la
description, importance des
couleurs et des contrastes
VI
— Extrait du chapitre I
(p. 51-53, l. 1-64)
— Extrait du chapitre XI
(p. 109, l. 60-80)
— Extrait du chapitre XIII
(p. 123-124, l. 113-146)
— Tableaux de Manet (p. 40)
Chapitres
— Extrait du chapitre XVII
de Thérèse Raquin (p. 146149, l. 5-74)
— Extrait du Horla de
Maupassant (annexe 3)
Chapitre XII dans son
ensemble
Repérer les caractéristiques
du fantastique dans Thérèse
Raquin : lieu clos, cadre
nocturne, hésitation entre
explication rationnelle et
explication surnaturelle,
manifestations de peur
intense
Approcher la notion de
« tempérament »
Extrait du chapitre
(p. 84-85, l. 15-79)
VII
Expliciter les intentions de
Zola dans Thérèse Raquin : but
scientifique, expérimentation
littéraire, rupture avec la
tradition romanesque
Préface de la seconde
édition
Objectifs
Repérer les critiques faites à
l’encontre de : la crudité,
l’immoralité, l’obscénité
Supports
Critique du roman par
Ulbach (p. 275-280)
Activités
Travail préparatoire
Devoir en temps limité
— Lecture comparée
— Élaboration d’une
synthèse collective
— Lecture cursive
— Lecture de l’image
Lecture cursive
Lecture comparée
— Mise au point sur le
fantastique
— Lecture cursive
Révision de l’ensemble de la
séquence
Dossier de l’édition,
questions 1 et 2, p. 275
Question : comment se
manifeste l’influence des
techniques picturales dans
les trois extraits ?
Question : quels rôles joue
la peinture dans le roman ?
Question préparatoire :
quelles manifestations
communes retrouvez-vous
dans les deux textes ? Le mal
est-il cependant comparable ?
Recherche sur le registre
fantastique
Question sur le chapitre
Lecture analytique no 3
VII
Question préparatoire :
d’après cette préface, quels
sont, pour Zola, les enjeux
de Thérèse Raquin ?
Dossier de l’édition,
questions p. 280
Lecture cursive du texte
Lecture cursive de l’extrait
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IV. Pistes pour l’analyse des extraits
Pistes pour la lecture analytique no 1
Objectif → Analyser l’intensité dramatique du passage
(directement et par comparaison).
Supports → Extrait du chapitre XI (p. 117-118, l. 268-319).
→ Extrait de l’adaptation de Philippe Faure (dossier,
p. 284-287).
Question préparatoire : par quels moyens Zola parvient-il à
rendre cette scène particulièrement intense ?
■ Éléments de correction
L’intensité de ce texte est liée à :
— L’action en elle-même qui se caractérise par la violence
(mise à mort de Camille, gestuelle de Laurent, réaction de
Camille) ; des réactions très marquées chez les personnages
(crise de nerfs chez Thérèse, terreur chez Camille).
— La mise en valeur de cette action par des jeux constants
d’opposition (force/faiblesse, mouvement/immobilité, silence/
parole) ; l’ironie tragique, en particulier dans les interventions
de Camille.
— Le choix du cadre spatio-temporel : le moment – la tombée de la nuit ; le lieu, caractérisé par son immensité, son isolement, sa dimension mythique (fleuve assimilable au Styx), sa
déréalisation (lignes évanescentes, couleurs expressionnistes).
Une analyse plus détaillée de ce passage se trouve dans la
présentation (p. 16-17).
Le rapprochement de ce texte avec le prologue de Philippe
Faure permet de souligner la dimension très théâtrale du passage, son statut essentiel pour le déroulement de l’intrigue.
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XIXe
siècle – Le naturalisme
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Pistes pour la lecture analytique no 2
Objectif → Caractériser le réalisme/l’effet de réel dans la
représentation de l’espace.
Supports → Extrait du chapitre I (p. 51-53, l. 1-64).
→ Extrait d’Eugénie Grandet de Balzac (annexe 2).
Question préparatoire : comment, à travers cet incipit, Zola parvient-il à donner l’illusion du réel ?
■ Éléments de correction
L’illusion du réel est rendue par une description :
— ancrée dans la géographie parisienne (nom de rues
existantes) ;
— précise, en particulier dans les nuances de couleurs ;
— très organisée (importance des connecteurs spatiaux,
vision large suivie d’un grossissement) ;
— exhaustive (évocation des saisons, des différents moments
de la journée).
Le rapprochement du passage avec l’incipit d’Eugénie Grandet
souligne ce que Zola doit à Balzac, tout en mettant en évidence
quelques particularités, comme une forme de prédilection pour le
morbide.
Pistes pour la lecture analytique no 3
Objectif → Approcher la notion de « tempérament ».
Support → Extrait du chapitre VII (p. 84-85, l. 15-79).
Question préparatoire : comment, à partir de cet extrait, pouvezvous définir le « tempérament nerveux » et le « tempérament
sanguin » ?
■ Éléments de correction
Le « tempérament nerveux » est illustré par Thérèse qui se
caractérise par :
— la sensualité impudique (« elle se révéla courtisane ») ;
Thérèse Raquin
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— l’exaltation physique (« les sanglots, les crises ») ;
— des attitudes extrêmes, rendues par des adverbes d’intensité (« éperdument », « furieusement ») et des compléments de
manière (« avec une violence inouïe », « avec une telle fougue »).
Le « tempérament sanguin » est, lui, représenté par Laurent et
se distingue par :
— un appétit sexuel souligné (« des voluptés cuisantes ») ;
— un manque de force mentale (« il céda »).
Il est à noter que :
— dès le début de la relation, c’est le tempérament nerveux
qui marque son ascendance sur le tempérament sanguin ;
— chez Thérèse, se trouve en embryon l’importance de
l’hérédité (elle a, par sa mère, du sang chaud dans les veines)
et du milieu (son attitude est générée par l’impuissance de son
mari) ;
— Laurent est, lui aussi, marqué par ses origines (ici, paysannes), dont il tient le caractère méfiant (« calme sournois et
prudent »).
Évaluations
Dans le prolongement de la démarche envisagée, plusieurs
possibilités s’offrent dans le cadre d’un commentaire :
— l’analyse d’un moment fort de l’action : la mort des
amants (chapitre XXXII, p. 265-266, l. 92-124) ou la tentative
de dénonciation publique par Mme Raquin (chapitre XXVII,
p. 223-225, l. 63-138) ;
— une analyse « physiologique » : le portrait de Thérèse (chapitre II, p. 59-60, l. 63-112) ou celui de Laurent (chapitre IX,
p. 96-97, l. 24-44).
Il est également possible de proposer :
— une dissertation, reposant par exemple sur la citation tirée
de Mes Haines (présentation, p. 26), afin de mettre en valeur
les tensions entre réalisme scientifique et recherche esthétique ;
— un travail d’invention, qui proposerait la réalisation d’une
description ou d’un portrait à la manière de Zola.
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Prolongements
Pour finir l’étude, il peut être pertinent de projeter l’adaptation cinématographique de Marcel Carné, qui permet d’aborder
les problèmes de la transposition d’un roman à l’écran. Ainsi,
après la projection, il pourra être demandé aux élèves de faire
ressortir les éléments du roman conservés, modifiés ou supprimés par le réalisateur, mais aussi ceux qu’il a ajoutés. Le bilan
pourra être synthétisé dans un tableau tel que celui présenté en
annexe 4.
De cette synthèse, ressortent les aspects suivants :
— en apparence, Carné reste fidèle à l’œuvre de Zola car il
conserve les principaux personnages et les principaux éléments
de l’intrigue ;
— toutefois, pour les besoins de l’écran, il simplifie, édulcore
et modernise l’action ;
— il humanise Thérèse et Laurent, qui sont mus par la passion et qui suscitent la pitié ;
— il ôte toute la dimension expérimentale, scientifique de
l’œuvre, en la réduisant à un adultère qui finit mal ;
— il introduit une notion étrangère à Zola, celle de destin,
qui renvoie plutôt à l’imaginaire romantique.
Ainsi, même si cette adaptation est la plus célèbre du roman
de Zola, elle est éloignée de son modèle, puisque tous les
aspects novateurs, voire provocateurs, de l’œuvre ont été
gommés.
V. Annexes
■ Annexe 1 : analyse tabulaire
Voir page suivante.
Thérèse Raquin
17
18
Un roman du
XIXe
siècle – Le naturalisme
(5 p.)
IV
(5 p.)
III
(6 p.)
II
(6 p.)
I
Chap.
Exposition/
situation
initiale
— Camille
— Mme Raquin
— Thérèse
— Camille
— Mme Raquin
— Thérèse
— Les invités du
jeudi (Grivet,
Michaud, Olivier
et Suzanne
Michaud)
— Le chat
François
Histoire de la
famille Raquin
(2) : l’installation
à Paris
Histoire de la
famille Raquin
(3) : les réunions
du jeudi
— Thérèse
— Mme Raquin
— Camille
Histoire de la
famille Raquin
(1) : la vie à
Vernon
Personnages
— Thérèse
— Mme Raquin
— Camille
— Le chat
François
Présentation du
cadre général du
passage du PontNeuf, de la
boutique des
Raquin et des
protagonistes
Résumé
Paris
Paris
Vernon
Boutique et
appartement des
Raquin
— Passage du PontNeuf
— Boutique et
logement des Raquin
Maison de
Mme Raquin
— Boutique, maison,
jardin de
Mme Raquin
— Bords de Seine
— Passage du PontNeuf
— Boutique et
logement des Raquin
Lieux principaux
Vernon
Paris
Temps
« le jeudi soir »
Trois ans après
l’installation à Paris
— Environ trente ans
auparavant
— « Camille avait
alors vingt ans »
— « Thérèse allait
avoir dix-huit ans »
« Il y a quelques
années »
Techniques narratives
— Sommaire : déroulement
des soirées du jeudi
— Description des
personnages secondaires
— Analepse : récit de
l’acquisition de la boutique
— Sommaire : organisation
de la vie des Raquin
— Analepse : histoire des
protagonistes (Mme Raquin,
Camille, Thérèse)
— Description physique de
Thérèse
— Analepse : récit du
mariage de Thérèse et de
Camille
— Description du passage
du Pont-Neuf, de la boutique
de Thérèse Raquin, de
l’appartement des Raquin
— Description physique des
protagonistes (Thérèse,
Mme Raquin, Camille)
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(3 p.)
X
(7 p.)
IX
(5 p.)
VIII
(8 p.)
VII
(4 p.)
VI
(6 p.)
V
Chap.
Vers le
crime
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi
—
—
—
—
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi
Organisation du
quotidien de
l’adultère
Interdiction pour
Laurent de sortir
l’après-midi ;
premières
intentions de
meurtre
Incapacité pour les
amants de se
rencontrer ;
nouvelles
intentions de
meurtre
Thérèse
Laurent
Camille
Mme Raquin
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Le chat
François
Plongée de
Thérèse et de
Laurent dans
l’adultère
Thérèse
Laurent
Camille
Mme Raquin
—
—
—
—
— Élaboration du
tableau de
Camille
— Formation du
couple
Laurent/Thérèse
Personnages
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi
Intrusion de
Laurent dans la
vie des Raquin
Résumé
Élément
perturbateur
Paris
Paris
Paris
Paris
Paris
Paris
Boutique et
appartement des
Raquin
— Passage du PontNeuf
— Boutique et
appartement des
Raquin
— Grenier de Laurent
Boutique et
appartement des
Raquin (chambre des
époux et salle à
manger)
— Passage du PontNeuf
— Boutique et
appartement des
Raquin (chambre des
époux)
Boutique et
appartement des
Raquin (chambre des
époux)
Boutique et
appartement des
Raquin
Lieux principaux
Temps
« Près de trois
semaines se
passèrent »
« quinze jours »
« pendant huit mois »
Moins d’une semaine
— « un jeudi »
— « il y avait bien
vingt ans qu’elle ne
l’avait vu »
— « le jeune homme
qui avait déjà
trente ans »
Techniques narratives
— Sommaire : état de
manque des deux amants
— Scène : discussion autour
des meurtriers impunis
— Sommaire : état de
Laurent en l’absence de
Thérèse
— Scène : discussion des
deux amants autour de la
mort de Camille
— Sommaires : relations de
la famille Raquin avec
Laurent/attitude des amants
— Sommaires : les soirées de
la semaine/les soirées du jeudi
— Scène : confession de
Thérèse
— Sommaire : rendez-vous
amoureux des amants
— Scène : l’imitation du
chat par Thérèse
— Prolepse : annonce du
sort de Camille
— Pause : description du
portrait de Camille
— Scène : monologue
intérieur de Laurent
— Description physique et
« psychologique » de Laurent
— Analepse : histoire de
Laurent
— Scène : dialogue
Camille/Laurent
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Thérèse Raquin
19
20
Un roman du
XIXe
siècle – Le naturalisme
(2 p.)
XV
(3 p.)
XIV
(8 p.)
XIII
(6 p.)
XII
XI
Vers le
mariage
Vers le
crime
(14 p.) (suite)
Chap.
—
—
—
—
—
—
—
—
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Michaud
— Olivier et
Suzanne
Identification du
cadavre de
Camille
Deuil des deux
femmes ; retour
aux activités
commerciales
Reprise des
soirées du jeudi
Camille
Mme Raquin
Thérèse
Suzanne
Laurent
Camille
Michaud
Grivet
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Michaud
— Olivier et
Suzanne
Thérèse
Laurent
Camille
Mme Raquin
Personnages
—
—
—
—
Retombées
immédiates du
meurtre
Passage à l’acte :
meurtre de
Camille
Résumé
Paris
Paris
Boutique et
appartement des
Raquin (salle à
manger)
Boutique et
appartement des
Raquin (chambre de
Mme Raquin/de
Thérèse)
Morgue
Restaurant
SaintOuen
Paris
— Rue de Seine
— Grenier de
Laurent
— Passage du PontNeuf
— Boutique des
Raquin
— La Seine et ses
rives
— Restaurant
SaintOuen
Paris
Champs-Élysées
Lieux principaux
Paris
Temps
« un jeudi soir »
« pendant trois jours »
— « le lendemain »
— « au bout d’une
semaine »
– De « neuf heures du
soir » à « plus de
minuit »
— « Un dimanche »
— « L’automne
venait »
— « près de
3 heures »
— « depuis un mois »
— « le crépuscule
venait »
Techniques narratives
Scène : soirée du 1er jeudi
Sommaire : état de Thérèse
et de Mme Raquin
Description de la morsure de
Camille/des cadavres de la
morgue/du cadavre de
Camille
— Sommaire : déroulement
des promenades du
dimanche à Paris/en
banlieue
— Scène : assassinat de
Camille
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(5 p.)
XX
(10 p.)
XIX
(5 p.)
XVIII
(8 p.)
XVII
(7 p.)
XVI
Chap.
Vers le
mariage
(suite)
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi
Réussite de la
comédie du
mariage ;
fiançailles
Mariage
—
—
—
—
Dégradation de
l’état des
personnages ;
mise en place de
la comédie du
mariage
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi
Thérèse
Laurent
Camille
Mme Raquin
Thérèse
Laurent
Camille
Mme Raquin
—
—
—
—
Angoisses et
hallucinations de
Laurent
Thérèse
Laurent
Camille
Mme Raquin
Personnages
—
—
—
—
Évolution du
couple
Thérèse/Laurent ;
décision de se
marier
Résumé
Paris
Paris
Paris
Paris
Paris
— Grenier de Laurent
— Mairie et église
— Restaurant de
Belleville
— Boulevards
— Boutique et
appartement des
Raquin (chambre de
Thérèse)
— Boutique et
appartement des
Raquin (salle à
manger)
— Passage du PontNeuf
— Les quais
— Appartement des
Raquin (chambre de
Thérèse)
— Boutique et
appartement des
Raquin (chambre de
Thérèse)
— Passage du PontNeuf
— Grenier de
Laurent
— Boutique et
appartement des
Raquin (chambre de
Thérèse)
— Grenier de
Laurent
Lieux principaux
Temps
« On était en
décembre »
Trois ans depuis
l’arrivée de Laurent
chez les Raquin
« après plus d’une
année »
La nuit
« Quinze mois se
passèrent »
Techniques narratives
Sommaire : stratagèmes de
Thérèse et de Laurent
— Pause : explication du
comportement des deux
amants
— Sommaire : justifications
du mariage aux yeux de
Thérèse/de Laurent
Scène : hallucination et
cauchemar de Laurent
Sommaire : évolution de
Thérèse/de Laurent
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Thérèse Raquin
21
22
Un roman du
XIXe
siècle – Le naturalisme
(8 p.)
XXV
(8 p.)
XXIV
(3 p.)
XXIII
(7 p.)
XXII
XXI
Vers
l’autodestruction
Vers le
mariage
(12 p.) (suite)
Chap.
Personnages
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi (Grivet,
Michaud,
Suzanne)
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi (Grivet,
Michaud)
— Un ami de
Laurent
Autres
manifestations de
la crise dans le
couple : mise en
place d’une
double vie
Réaction de
Laurent face à la
crise : retour à la
peinture ; échec
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Laurent
— Thérèse
— Le chat
François
Camille
Autres
manifestations de
la crise dans le
couple : échec de
la rébellion contre
le spectre
Premières
manifestations de
la crise dans le
couple : la vie
avec le spectre
Nuit de noces :
début de la crise
au sein du couple
Résumé
Paris
Paris
Paris
Paris
Paris
— Boutique des
Raquin
— Atelier de Laurent
— Quais de la Seine
— Boutique et
appartement des
Raquin (salle à
manger, chambre)
Appartement des
Raquin (chambre de
Thérèse)
Boutique et
appartement des
Raquin (chambre)
Boutique et
appartement des
Raquin (chambre)
Lieux principaux
Temps
— « Au bout de
quatre mois »
— « Quatre années »
depuis l’arrivée de
Laurent aux chemins
de fer
— « près de dix-huit
mois » depuis la mort
de Camille
— « Le printemps
venait »
« pendant trois
semaines »
— « les nuits
suivantes »
— « pendant plus de
quinze jours »
— « Il y avait près de
deux ans [...] depuis le
jour où Thérèse était
venue rue SaintVictor »
— « le soir des noces
venait enfin d’arriver »
— Sommaire : motivations
de Laurent/évolution des
qualités artistiques de
Laurent
— Description de l’atelier de
Laurent
Sommaire : les angoisses des
habitués du jeudi – emplois
du temps de Laurent/de
Thérèse
Sommaires : évolution
physiologique de Laurent/de
Thérèse – soirées du couple
Techniques narratives
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(8 p.)
XXX
(8 p.)
XXIX
(8 p.)
XXVIII
(5 p.)
XXVII
(9 p.)
XXVI
Chap.
Vers l’autodestruction
(suite)
—
—
—
—
—
—
—
—
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Suzanne
— Le chat
François
Réaction du
couple face à la
crise : montée de
la haine
Réaction de
Thérèse face à la
crise : les faux
remords
Aggravation de la
vie du couple
(accablement) ;
meurtre du chat
François par
Laurent
Thérèse
Laurent
Camille
Mme Raquin
Thérèse
Laurent
Camille
Mme Raquin
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi (Grivet,
Michaud)
Échec de la
tentative de
Mme Raquin pour
dénoncer les
criminels
Personnages
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi (Grivet,
Michaud)
Paralysie de
Mme Raquin ;
révélation du
crime
Résumé
Paris
Paris
Paris
Paris
Paris
— Boutique et
appartement des
Raquin (salle à
manger, chambre de
Mme Raquin)
— Passage du PontNeuf
— Atelier de Laurent
Boutique et
appartement des
Raquin (salle à
manger, chambre de
Mme Raquin)
Boutique et
appartement des
Raquin (salle à
manger, chambre)
Boutique et
appartement des
Raquin (salle à
manger, chambre de
Mme Raquin)
Boutique et
appartement des
Raquin (salle à
manger, chambre,
chambre de
Mme Raquin)
Lieux principaux
Temps
« Cinq mois environ
après son mariage »
— « pendant des
heures entières »
— « dix fois par
jour »
« trois ans » depuis le
début de l’adultère
« le jeudi suivant »
« pendant plusieurs
semaines »
Techniques narratives
Sommaires : évolution des
protagonistes (Mme Raquin,
Laurent, Thérèse)
— Sommaire :
manifestations du remords
chez Thérèse
— Scène : comédie du
remords jouée à Laurent
— Pause : explication du
mécanisme de la haine
— Sommaire : querelles des
époux
— Scène : dispute au sujet
d’une carafe d’eau
Scène : tentative de
dénonciation de
Mme Raquin
Sommaire : journées et état
d’esprit de Mme Raquin
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Thérèse Raquin
23
24
Un roman du
XIXe
(5 p.)
XXXII
(9 p.)
XXXI
Chap.
Situation
finale
Vers l’autodestruction
(suite)
Exécution du
projet par un
double suicide
Échec de la
plongée dans la
débauche ;
dégradation
ultime des
relations du
couple ; nouveau
projet de crime
Résumé
Personnages
— Thérèse
— Laurent
— Camille
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi (Grivet,
Michaud,
Suzanne)
— Thérèse
— Laurent
— Mme Raquin
— Les invités du
jeudi
Paris
Paris
Appartement des
Raquin
— Atelier de Laurent
— Passage du PontNeuf
— quartier Latin
(rue Saint-André-desArts, rue Monsieurle-Prince, ancienne
place St-Michel)
— Boutique des
Raquin
Lieux principaux
Temps
— « le jeudi qui
suivit »
— « quatre ans »
après l’instauration
des « jeudis »
— « pendant près de
douze heures,
jusqu’au lendemain
vers midi »
« Il y a quatre ans »
Techniques narratives
Scène : discussion de la
dernière soirée du jeudi
— Scène : discussion sur le
thème de l’argent
— Sommaire : évolution du
couple
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siècle – Le naturalisme
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■ Annexe 2
Ce passage constitue l’incipit du roman Eugénie Grandet
d’Honoré de Balzac (chapitre I, 1833)
Il se trouve dans certaines villes de province des maisons dont
la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les
cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les
ruines les plus tristes. Peut-être y a-t-il à la fois dans ces maisons et le silence du cloître et l’aridité des landes et les ossements des ruines : la vie et le mouvement y sont si tranquilles
qu’un étranger les croirait inhabitées, s’il ne rencontrait tout à
coup le regard pâle et froid d’une personne immobile dont la
figure à demi monastique dépasse l’appui de la croisée, au bruit
d’un pas inconnu. Ces principes de mélancolie existent dans
la physionomie d’un logis situé à Saumur, au bout de la rue
montueuse qui mène au château, par le haut de la ville. Cette
rue, maintenant peu fréquentée, chaude en été, froide en hiver,
obscure en quelques endroits, est remarquable par la sonorité
de son petit pavé caillouteux, toujours propre et sec, par l’étroitesse de sa voie tortueuse, par la paix de ses maisons qui appartiennent à la vieille ville, et que dominent les remparts. Des
habitations trois fois séculaires y sont encore solides quoique
construites en bois, et leurs divers aspects contribuent à l’originalité qui recommande cette partie de Saumur à l’attention des
antiquaires et des artistes. Il est difficile de passer devant ces
maisons, sans admirer les énormes madriers dont les bouts
sont taillés en figures bizarres et qui couronnent d’un bas-relief
noir le rez-de-chaussée de la plupart d’entre elles. Ici, des pièces
de bois transversales sont couvertes en ardoise et dessinent
des lignes bleues sur les frêles murailles d’un logis terminé par
un toit en colombage que les ans ont fait plier, dont les
bardeaux pourris ont été tordus par l’action alternative de la
pluie et du soleil. Là se présentent des appuis de fenêtre usés,
noircis, dont les délicates sculptures se voient à peine, et qui
semblent trop légers pour le pot d’argile brune d’où s’élancent
les œillets ou les rosiers d’une pauvre ouvrière. Plus loin, c’est
des portes garnies de clous énormes où le génie de nos ancêtres
a laissé des hiéroglyphes domestiques dont le sens ne se retrouvera jamais. Tantôt un protestant y a signé sa foi, tantôt un
ligueur y a maudit Henri IV. Quelque bourgeois y a gravé les
Thérèse Raquin
25
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insignes de sa noblesse de cloches, la gloire de son échevinage
oublié. L’Histoire de France est là tout entière.
■ Annexe 3
Le récit de Maupassant, Le Horla (deuxième version, 1887),
relate les hallucinations d’un homme obsédé par la présence
mystérieuse d’un être surnaturel.
18 mai
Je viens d’aller consulter mon médecin, car je ne pouvais plus
dormir. Il m’a trouvé le pouls rapide, l’œil dilaté, les nerfs
vibrants, mais sans aucun symptôme alarmant. Je dois me soumettre aux douches et boire du bromure de potassium.
25 mai
Aucun changement ! Mon état, vraiment, est bizarre. À mesure
qu’approche le soir, une inquiétude incompréhensible m’envahit, comme si la nuit cachait pour moi une menace terrible. Je
dîne vite, puis j’essaye de lire ; mais je ne comprends pas les
mots ; je distingue à peine les lettres. Je marche alors dans mon
salon de long en large, sous l’oppression d’une crainte confuse
et irrésistible, la crainte du sommeil et la crainte du lit.
Vers dix heures, je monte donc dans ma chambre. À peine
entré, je donne deux tours de clef, et je pousse les verrous ; j’ai
peur... de quoi ?... Je ne redoutais rien jusqu’ici... j’ouvre mes
armoires, je regarde sous mon lit ; j’écoute... j’écoute... quoi ?
Est-ce étrange qu’un simple malaise, un trouble de la circulation peut-être, l’irritation d’un filet nerveux, un peu de congestion, une toute petite perturbation dans le fonctionnement si
imparfait et si délicat de notre machine vivante, puisse faire un
mélancolique du plus joyeux des hommes, et un poltron du
plus brave ? Puis je me couche, et j’attends le sommeil comme
on attendrait le bourreau. Je l’attends avec l’épouvante de sa
venue ; et mon cœur bat, et mes jambes frémissent ; et tout
mon corps tressaille dans la chaleur des draps, jusqu’au
moment où je tombe tout à coup dans le repos, comme on
tomberait pour s’y noyer, dans un gouffre d’eau stagnante. Je
ne le sens pas venir, comme autrefois, ce sommeil perfide,
26
Un roman du
XIXe
siècle – Le naturalisme
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caché près de moi, qui me guette, qui va me saisir par la tête,
me fermer les yeux, m’anéantir.
Je dors – longtemps – deux ou trois heures – puis un rêve –
non – un cauchemar m’étreint. Je sens bien que je suis couché
et que je dors... Je le sens et je le sais... et je sens aussi que
quelqu’un s’approche de moi, me regarde, me palpe, monte
sur mon lit, s’agenouille sur ma poitrine, me prend le cou entre
ses mains et serre... serre... de toute sa force pour m’étrangler.
Moi ? je me débats, lié par cette impuissance atroce, qui nous
paralyse dans les songes ; je veux crier, – je ne peux pas ; – je
veux remuer, – je ne peux pas ; – j’essaie, avec des efforts
affreux, en haletant, de me tourner, de rejeter cet être qui
m’écrase et qui m’étouffe, – je ne peux pas !
Et soudain, je m’éveille, affolé, couvert de sueur. J’allume une
bougie. Je suis seul.
Après cette crise, qui se renouvelle toutes les nuits, je dors
enfin, avec calme, jusqu’à l’aurore.
Thérèse Raquin
27
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■ Annexe 4 : analyse de Thérèse Raquin,
film de Marcel Carné tiré du roman de Zola
Domaines
Éléments conservés
de
comparaison
Éléments modifiés
Les
personnages
Les traits physiques et
mentaux des quatre
protagonistes (Thérèse,
Laurent, Camille,
Mme Raquin)
— Réduction du
nombre des invités du
jeudi à deux
— Origines de Laurent
(chauffeur italien et
non employé de
souche paysanne)
— Psychologisation
des personnages
(Thérèse apparaît
comme une victime ;
Laurent comme amant
dévoué ; Mme Raquin
comme belle-mère
tyrannique)
— Présence
anecdotique du chat
Le cadre
spatiotemporel
Importance accordée à
la boutique et à
l’appartement
— L’époque (les
années 1950 et non le
siècle)
— Durée ramenée à
quelques semaines (et
non plusieurs années)
— Le lieu de l’action
(Lyon au lieu de Paris)
L’action
Les épisodes
fondamentaux :
— Le mariage arrangé
de Camille et de
Thérèse
— Les soirées du jeudi
— Le désir réciproque
de Thérèse et de
Camille
— Le meurtre de
Camille par Laurent
— L’enquête qui
s’achève par un nonlieu
— La paralysie de
Mme Raquin
Les thèmes
— La médiocrité de la
petite-bourgeoisie
— Le rapport
Éros/Thanatos
28
Un roman du
XIXe
Éléments disparus
Éléments ajoutés
La généalogie de
Thérèse
— Le personnage de
Riton
— Nombreux
personnages
secondaires
(domestique, patron
de café...)
— Les liens entre
Camille et Laurent
(amis de rencontre et
non amis d’enfance)
— Les circonstances
du meurtre (dans un
train et non dans un
canot ; accident dû à
la colère et non
assassinat par noyade)
— Reconnaissance du
corps par Thérèse
— Le maintien de la
passion entre Thérèse
et Laurent après le
meurtre
— La visite à la
morgue
— Le mariage de
Laurent et de Thérèse
— Les différentes
tentatives pour
échapper à l’image du
mort
— La tentative de
dénonciation par
Mme Raquin
— Le double suicide
final
— Entrevue de
Laurent avec Camille
au sujet de Thérèse
— Mise en place d’un
stratagème par
Camille pour
reconquérir Thérèse
— Le chantage de
Riton
— Révélation finale
du meurtre par lettre
au juge d’instruction
La conception de
l’amour (passion et
non instinct bestial)
— La référence à la
théorie des
tempéraments
— La peinture
— Les hallucinations
La notion de la
fatalité
XIXe
siècle – Le naturalisme
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V. Orientations bibliographiques
et filmographiques
Sur les problématiques du roman
ERMAN, Michel, Poétique du personnage de roman, Ellipses, 2006.
MITTERAND, Henri, Le Discours du roman, PUF, 1980.
RAIMOND, Michel, Le Roman, Armand Colin, 2000.
Sur Zola
Les biographies consacrées à Zola, particulièrement nombreuses, se
réduiront volontairement à deux ouvrages de Colette Becker :
BECKER, Colette, Zola en toutes lettres, Bordas, 1990.
BECKER, Colette, Les Apprentissages de Zola : du poète romantique
au romancier naturaliste, PUF, 1993.
Pour une étude plus thématique, il peut être utile de consulter :
BECKER, Colette, GOURDIN-SERVINIÈRE, Gina, LAVIELLE, Véronique, Le
Dictionnaire d’Émile Zola (sa vie, son œuvre, son époque) suivi
du Dictionnaire des « Rougon-Macquart », Robert Laffont, 1993.
MORGAN, Owen, PAGÈS, Alain, Le Guide Émile Zola, Ellipses, 2002.
Sur le naturalisme
La sélection suivante est subjective et tient compte essentiellement
de l’accessibilité des ouvrages :
BAFARO, Georges, Le Roman réaliste et naturaliste, Ellipses, 1995.
BECKER, Colette, Lire le réalisme et le naturalisme, Dunod, 1992.
BECKER, Colette, Le Roman naturaliste, Bréal, 1999.
GENGEMBRE, Gérard, Émile Zola, Écrits sur le roman naturaliste,
Pocket, 1999.
MITTERAND, Henri, Zola et le naturalisme, PUF, 1986.
PAGÈS, Alain, Le Naturalisme, PUF, 1989.
Sur Thérèse Raquin
Même si le roman est célèbre, les analyses de fond restent moins
nombreuses que pour la plupart des romans des Rougon-Macquart et surtout sont assez peu accessibles. Citons toutefois :
BAFARO, Georges, « Le corps dans Thérèse Raquin », in Le Corps,
Ellipses, 1992 (p. 99-105).
Thérèse Raquin
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127482KNI - Flammarion - Fiche pédagogique - Thérèse Raquin - Page 30 — Z27482THER — Rev 18.02
MOURAD, François-Marie, « Les composantes du drame dans le
roman zolien : l’exemple de Thérèse Raquin et de La Bête humaine » (I), L’École des Lettres – second cycle, no 3, 15 septembre
1999 (p. 75-98).
MOURAD, François-Marie, « Les composantes du drame dans le roman
zolien : l’exemple de Thérèse Raquin et de La Bête humaine » (II),
L’École des Lettres – second cycle, no 4, 1er octobre 1999 (p. 81-99).
Filmographie
Très tôt dans le XXe siècle, le roman a inspiré les cinéastes. Parmi
les films les moins anciens, mentionnons :
CARNÉ, Marcel, Thérèse Raquin, film franco-italien, 1953, avec
Simone Signoret (Thérèse), Raf Vallone (Laurent), Georges Duby
(Camille) et Sylvie (Mme Raquin). Le film obtint le Lion de SaintMarc au festival de Venise, en 1953.
FEYDER, Jacques, Thérèse Raquin, film franco-allemand, 1928.
L’adaptation cinématographique américaine de Charlie Stratton
avec Glenn Close, Ludivine Sagnier, Gerard Butler et Giovanni
Ribisi doit paraître courant 2008.
Thierry CORBEAU.