La planteuse mécaniqueExperimentation
Transcription
La planteuse mécaniqueExperimentation
Un outil d’innovation en Guadeloupe : la planteuse mécanique orsqu’un planteur décide de replanter sa parcelle en canne à sucre, c’est en général un investissement pour un cycle de canne de 5 années. Ainsi dans l’itinéraire technique cultural, l’opération de plantation revêt une importance capitale. Mais tout planteur vous dira que c’est également une opération très coûteuse. En effet, en Guadeloupe la plantation de canne à sucre demeure une opération manuelle très gourmande en maind’œuvre. Alors pourquoi ne pas mécaniser la plantation comme cela a été fait pour la récolte ? L Des planteuses mécaniques fonctionnent par exemple aux Etats-Unis où la canne est cultivée de manière extensive. Le faible taux de levée est compensé par un fort tonnage de bouture à l’hectare. Ceci est peu envisageable en Guadeloupe quand la disponibilité en bouture est réduite comme c’est le cas actuellement en raison de la sécheresse que nous avons subie. En Martinique des essais de planteuse mécanique avec des cannes tronçonnées sont concluants mais là encore, les tonnages de bouture à l’hectare sont importants. En Guadeloupe un certain nombre d’essais ont été effectuées de manière sporadique depuis une vingtaine d’années sans être véritablement concluants ; si bien que la plantation est restée manuelle. Il est vrai que, tant que le coût de la main d’œuvre n’était pas trop élevé, la plantation mécanique n’allait pas pouvoir se développer. Les anciennes pratiques avec de la main d’œuvre non déclarée étant communes et générales, les tarifs de plantation manuelle demeuraient « raisonnables ». A partir du moment où l’ensemble des professionnels agricoles respecte les obligations légales en matière d’emploi, les coûts de plantation manuelle deviennent beaucoup plus importants. Ainsi, la mécanisation de la plantation risque de devenir incontournable, d’autant plus que le prix de la tonne de canne étant bloqué encore pour 9 ans, chaque planteur doit forcément diminuer ses coûts de production. Une ETA de Basse-Terre à d’ores et déjà commencé cette année ses propres essais avec une planteuse multifonction. Cette machine peut en effet en un seul passage : Sillonner 2 rangs Disposer l’engrais de fond Tronçonner les boutures Disposer les boutures dans les sillons Recouvrir les boutures Tasser convenablement la terre au dessus des boutures Faire le traitement herbicide de pré-émergence moyennant quelques adaptations Le tout en beaucoup moins de temps qu’une prestation manuelle ! En effet, elle peut planter de 1 à 3 hectares par jour, alors qu’il faut 2 jours pour planter un hectare manuellement. Il s’agit pour l’instant d’un essai qui a montré les avantages et les limites du système, en particulier l’approvisionnement en cane longue qui conditionne l’avancée de la machine. L’organisation de cet approvisionnement conditionne donc en grande partie la réussite de la plantation. Par ailleurs, la coupe en canne longue reste manuellement pour l’instant. La rentabilité économique demeure donc fortement liée à la main d’œuvre nécessaire à la coupe des canes longues et à la conduite du chantier de plantation. Reste à observer maintenant la levée des cannes plantées avec la machine : ce sera le verdict agronomique qui décidera pour partie de l’avenir de la planteuse. Les calculs de rentabilité décideront du reste…. HATIL Esther PLANTEUSE MECANIQUE (photo CTCS) : Photo 4: Enfouissement des boutures Photo 1 : Planteuse mécanique Photo 5: plantation mécanique de canne à sucre Photo 2 : Attelage de la planteuse au tracteur et à la remorque Photo 3 : Sillonnage des rangs et tronçonnage des boutures