Sept ans au skatepark : Genève

Sept ans au skatepark : Genève
GENCOD : 9782832105184
PASSAGE CHOISI
Sept ans au Skate Park
Sept ans au Sk8. Ce titre pourrait évoquer beaucoup pour certains et bien peu pour d'autres.
On y verra une référence qui se rapproche du spirituel, un clin d'oeil cinématographique à
Sept ans au Tibet, un espace de contemplation aérienne, mais aussi un espace d'humour
aigre-doux. Le choix de ce titre vient d'une blague échangée entre Julien Berney et les
photographes qui nous invitent à découvrir leurs clichés, au fil des pages qui suivent. Voilà
maintenant sept ans, en effet, qu'une rencontre improbable a eu lieu au coeur de Genève.
Sept ans de Sk8. On y verra également une référence à la célèbre planche à roulettes, skate
board ou sk8, pour les intimes. Mais les plus qu'intimes y verront encore davantage. Ils y
reconnaîtront un lieu qui sort de l'ordinaire et qu'ils ne retrouveront plus, tel qu'ils l'ont connu.
Un lieu qui a rassemblé Rollers (patineurs), BMXeurs et Skateurs, tous transportés par une
passion commune : le ride.
Dérivé du verbe «aller», le mot ride exprime le mouvement produit par l'action conjointe de
deux corps : celle du rider et de l'objet qu'il utilise. Un mouvement difficile à prendre en
photo, mais célébré chaque jour dans le Skate Park. Un mouvement qui a marqué les
muscles, les chairs et les os de ses habitants.
Sept ans. L'engagement de l'association ATB sur le Sk8 Park de Plainpalais est plus ancien,
il a débuté il y a 12 ans. Et le Skate Park lui-même est plus ancien encore, puisqu'il a été
fondé il y a 14 ans. Il a cohabité avec les riverains, les puciers, les grandes manifestations
politiques ou sportives, les forains et intérimaires du spectacle, les cirques. Et aussi parfois,
de façon plus dissimulée, les marginaux, noctambules, vagabonds, dealers et
consomma-teurs, âmes errant pour des raisons volontaires ou involontaires, rassemblées en
silence ou dans la clameur, invitées ou indésirables. Un écosystème particulier qui va devoir
changer de forme et s'ajuster aux travaux de réaménagement de la plaine de Plainpalais.
Où vont-ils aller ? Vont-ils rejoindre d'autres écosystèmes et s'y installer ou vont-ils, à la
manière d'un banc de poissons attaque par un prédateur, s'éparpiller pour mieux se
retrouver et gagner en force. Il est vrai que, contrairement aux poissons, les différentes âmes
qui ont peuplé la Plaine ne vont pas dans la même direction et ne viennent pas y chercher les
mêmes choses. Mais je me plais à penser que, comme moi, ils ont aimé justement cette zone
franche pour sa capacité à absorber une diversité qui n'a rien d'orthodoxe.
(...)
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