l`hydatidose peritoneale secondaire. mise au

Transcription

l`hydatidose peritoneale secondaire. mise au
L’HYDATIDOSE PERITONEALE SECONDAIRE
MISE AU POINT A PROPOS D’UNE SERIE DE 50 CAS
S. BENAMR, E. MOHAMMADINE, A. ESSADEL, K. LAHLOU, A. TAGHY, B. CHAD, A. ZIZI, A. BELMAHI
RESUME
Nous rapportons les résultats d’une étude rétrospective
de 50 cas d’hydatidose péritonéale secondaire. La fréquence de cette affection est de 6,37 % parmi les interventions pour kyste hydatique, réalisées dans le service
d u rant une période de 18 ans (1976 - 1994). L’ â ge
moyen de nos patients est de 38 ans. La douleur abdominale et le syndrome tumoral dominent la symptomat o l ogie cl i n i q u e. L’ é ch ographie abdominale nous a
permis de faire le diagnostic dans 97 % des cas. La forme généralisée multiple était la plus fréquente avec parfois plus de 100 kystes. Tous les patients étaient abordés
par laparotomie médiane. Le geste opératoire a été le
plus conservateur possible. Le procédé variait, selon le
caractère des lésions, de la simple ponction-aspiration
des kystes aux résections étendues. La mortalité opératoire (61 %) et la morbidité (18 %) de cette chirurgie
sont surtout le fait des interventions itératives pour
récidives (18 %). Nos espérances vont vers un traitement médicamenteux, complémentaire à la chirurgie,
efficace pour éviter les récidives.
INTRODUCTION
L’hydatidose péritonéale secondaire (HPS) est l’ensemble
des phénomènes provoqués par l’ensemencement de cette
séreuse par le ténia echinococcus à la suite de la rupture
d’un kyste hydatique (KH) le plus souvent hépatique. Bien
que connue depuis longtemps, elle continue de poser de
réels problèmes thérapeutiques et évolutifs. Il nous a paru
utile, vu le caractère endémique de la maladie hydatique
dans notre pays, de rapporter l’étude de cette complication
à propos de 50 cas observés et traités dans notre service,
MATERIEL ET METHODE
Il s’agit d’une étude rétrospective concernant 50 cas d’HPS
relevés parmi 785 observations de KH opérés en 18 ans
(1976-1994). La moyenne d’âge des patients était de 38 ans
(16 à 70 ans) avec autant de femmes que d’hommes.
Pour chaque patient, nous avons recueilli les données de
l’anamnèse, de l’examen physique (antécédents et signes
cliniques), les résultats des ex p l o rations ra d i o l ogi q u e s
(radiographies standards, échographie, tomodensitométrie)
et biologiques (éosinophilie, sérologie hydatique).
Tous nos patients ont été opérés par une lap a ro t o m i e
médiane large. Le nombre, les localisations ainsi que les
d i ff é rentes fo rmes anat o m o - p at h o l ogiques des ky s t e s
étaient précisés grâces aux constatations per opératoires.
Un traitement médical à base d’albendazol (Zentel®), à la
dose de 800 mg/j pendant 4 semaines, a été prescrit en
postopératoire chez 7 patients.
Le suivi au long terme était basé sur des contrôles cliniques
et échographiques, réalisés tous les 6 mois pendant 2 ans et
puis tous les ans.
RESULTATS
L’HPS représente 6,37 % de toutes les interventions pour
KH pratiquées dans notre service. Chez nos patients, la
symptomatologie clinique était non spécifique, mais largement dominée par les douleurs et la palpation de masses
abdominales (Tableau 1). Sept malades étaient opérés
auparavant pour KH du foie (KHF).
Tableau n°1 : Symptomatologie clinique
dans notre série
Douleur abdominale
56%
Fièvre
24%
Ictère
4%
Circulation veineuse collatérale
4%
Masses abdominales multiples
66%
Hépatomégalie
48%
Splénomégalie
24%
Ascite
10%
Clinique Chirurgicale «B»
Pr BELM-AHI Abdelmajid - CHU Ibn Sina - Rabat - Maroc
Médecine du Maghreb 2000 n°82
S. BENAMR, E. MOHAMMADINE, A. ESSADEL, K. LAHLOU,
A. TAGHY, B. CHAD, A. ZIZI, A. BELMAHI
16
L’échographie abdominale, réalisée chez 43 patients, avait
montré des images anéchogènes grossièrement arrondies et
multiples, évoquant une hydatidose abdominale dans 97 %
des cas (Photo n°1).
Photo n°1
Elle a permis en outre la découverte fortuite de la maladie
chez 4 patients asymptomatiques. La radiographie standard
et la scintigraphie hépatique étaient les seuls ex a m e n s
avant 1980, à partir de cette date elles ont été remplacées
par l’échographie. La radio sans préparation a pu montrer
des images calcifiées dans 3 cas et des localisations pulmonaires chez 2 patients. Le scanner n’a été pratiqué que
7 fois où il a confirmé le diagnostique en préopératoire.
Sur le plan biologique, le taux des éosinophiles était supérieur à 300 éléments/mm3 chez 36 % des cas. L’immunofl u o rescence indire c t e, réalisée chez 25 patients, était
positive dans 88 % des cas. L’immuno-diffusion faite chez
12 patients s’était révélée positive dans 10 cas. Enfi n ,
l’électro-synerèse et l’hémmaglutination étaient positives
chez 4 malades sur les cinq où elles ont été demandées.
Sur le plan anatomo-pathologique : l’atteinte hépatique
était présente chez tous nos patients. Les KHF étaient
multiples dans 54 % des cas, associé a un KH splénique
dans 30 % des cas et à une atteinte pancréatique dans 6 %
des cas. Quant aux localisations péritonéales, la forme sous
s é reuse était de loin la plus fréquente (76 %). Elle se
présentait sous la forme généralisée multiple (2/3 des cas)
avec présence de plus de 100 Kystes chez 3 patients ; ou
sous la forme localisée (1/3 des cas) au niveau du cul-desac de Douglas, du grand épiploon ou des go u t t i è re s
Médecine du Maghreb 2000 n°82
p a riétocoliques. Les collections enkystées (Photo n°2)
étaient retrouvées chez 18 % des malades, sous forme d’un
hydatido-péritoine (7 cas) ou un hydatido-cholépéritoine (2
cas). Enfin, la forme pseudo-tuberculeuse a été retrouvée
dans 6 % des cas.
Photo n°2
Le traitement a été le plus conservateur possible. En raison
de l’importance de la dissémination hydatique et des localisations parfois indescriptibles nous avons été amenés à
faire la combinaison de plusieurs gestes.
L’exérèse des éléments individualisables (kystectomies ou
omentectomie quand les kystes étaient groupés) était le
procédé le plus utilisé.
La résection du dôme saillant (RDS) et la ponction-aspiration des kystes étaient parfois les seuls gestes préconisés
quant les kystes étaient profonds ou d’accès difficile.
Dans d’autres cas, le traitement est resté incomplet, du fait
de la multiplicité des kystes, de leurs petites tailles, de leurs
rapports dangereux avec les organes en particulier les gros
vaisseaux ou de la présence d’adhérences.
Certains gestes ont été parfois nécessaires : trois cas d’annexectomies, un cas de résection en monobloc des ligaments gastro et spléno-coliques, 10 cas de splénectomies,
2 cas d’hépatectomies gauches, un cas de spléno-pancréatectomie caudale et un cas de duodéno-pancréatectomie
céphalique.
Nous déplorons 3 décès (6 %) au cours de la période post-
L’HYDATIDOSE…
17
opératoire, l’un était survenu à la suite d’un hémopéritoine
après spléno-pancréatectomie, le deuxième était secondaire
à un choc septique survenu au 3ème jour chez un patient
porteur d’une hydatidose suppurée et le 3ème était secondaire à une péritonite stercorale par perforation colique
iatrogène.
Pour les autres patients (47 cas) les suites opérat o i re s
étaient simples dans 82 % des cas. Les complicat i o n s
étaient surtout le fait des suppurations pariétales (4 %), des
fuites biliaires par les orifices de drainage (4 %) ou de
décompensations de tares (100 %).
L’évolution au long terme était marquée par 18 % de cas de
récidives apparues dans un délai de mois de 3 ans. Cinq
malades avaient subi 2 interventions, 2 malades en avaient
subi 3 et un malade a été opéré 4 fois. Parmi les patients
ayant bénéficié d’un traitement médical aucun n’avait présenté de récidives après un recul moyen de 21 mois.
COMMENTAIRE
L’hydatidose péritonéale est l’une des complications les
plus graves de la maladie hydatique. Sa fréquence parmi
les interventions pour KH était de 6,37 % dans notre étude
; elle varie entre 4,5 et 6,9 % selon les séries (1, 2, 3).
Depuis les travaux de DEVE (4) en 1907, il est attesté que
l’échinococcose péritonéale est le plus souvent secondaire
à la rupture ou à la fissuration d’un KH d’origine hépatique
dans 66 à 85 % des cas ou d’origine splénique dans 10 à 20
% des cas (1, 5). Ceci a été confirmé dans notre série où
tous les malades étaient port e u rs d’au moins un KHF.
Aucun cas d’hy d atidose péritonéale pri m a i re n’a été
observé.
La rupture du kyste primitif est spontanée dans 78 % des
cas (6). Elle est favorisée par le siège superficiel du kyste,
sa grande taille, sa paroi mince et une pression intrakystique élevée. La rupture traumatique est le plus souvent
iatrogène lors d’une intervention chirurgicale (14 % de nos
malades étaient opérés pour KHF) ou d’un geste diagnostic
(PBF, cholangiographie trans-hépatique...).Elle pourrait
également être secondaire à une contusion abdominale ou à
un accident de la voie publique.
Les étapes qui suivent la rupture traduisent la réaction de la
séreuse péritonéale à l’agression hydatique. Elles se présentent sous forme d’une simple ascite hydatique quand le
kyste est monoloculaire, d’hydatides libres dans la grande
cavité péritonéale quand le kyste est multi-vésiculaire ou
de péritonite hydatique si le contenu kystique est infecté.
En l’absence de traitement, ces formes de début peuvent
évoluer selon deux modes :
* La greffe sous séreuse avec développement de kystes
péritonéaux est de loin la plus fréquente (76 % de ne
nos patients). Il peut s’agir soit d’une forme généralisée
multiple avec par fois plus de 100 kystes ou d’une forme localisée à une région de l’abdomen. Elle peut réaliser une forme pseudo-tuberculeuse avec un semis de
multiples kystes punctiformes rappelant les granulations
miliaires de la péritonite tuberculeuse. La nature du
m at é riel infectant reste controve rsé. FERRAND et
BARSOTTI (7) attribuent cet ensemencement à la projection de scolex et de vésicules filles, alors que
BENEX (8) affirme que seule la membrane germinative
est à l’origine de l’infestation péritonéale.
* Les collections enkystées se caractérisent par l’existence
d’une membrane d’enkystement néoformée isolant le
contenu kystique rompu du reste de la cavité péritonéale
(18 % de nos malades). Elles se présentent sous forme
d’un hydatido-péritoine, ou d’un hydatido-cholépéritoine quand la collection contient de la bile.
Le diagnostic positif de L’HPS repose sur des arguments
anamnestiques, cliniques et paracliniques.
La rupture intra-péritonéale aiguë est souvent une découverte per opératoire lors d’une laparotomie en urgence (6).
Toutefois, l’association d’un tableau d’abdomen aigu à des
signes d’allergie (urticaire, choc,...) devrait attirer l’attention surtout devant la notion d’un traumatisme.
Les fo rmes classiques, tard ives et insidieuses, ont une
symptomatologie polymorphe. Ce qui peut être facilement
expliqué par la diversité des localisations des kystes (1).
Les signes fonctionnels sont dominés par la douleur et les
signes de compression (ictère, HTP, signes urinaires et rectaux...) qui représentaient chez nos malades la traduction
clinique des formes très évoluées. L’état général reste longtemps conservé ; un seul cas de cachexie a été observé dans
notre étude. Le syndrome tumoral résume généralement
Médecine du Maghreb 2000 n°82
18
l’examen physique, il est présent dans 40 à 94 % des cas
(9). Les masses abdominales sont habituellement multiples,
fermes, de tailles va ri ables et bien limitées réalisant au
maximum un gros ventre hydatique; dans d’autres cas c’est
un énorme abdomen d’allure ascitique (10 % des cas de
notre série) volontiers évocateur de l’HPS si l’état général
est conservé avec peu ou pas de circulation collatérale et un
ombilic non déplissé (10). La similitude avec une ascite
libre peut conduire, à tort, à la pratique d’une ponction à
visée diagnostique. Quant aux touchers pelviens, ils peuvent découvrir des KH localisés dans le bassin.
Dans certains cas, l’affection reste asymptomatique et donc
de découverte fortuite, ce qui était le cas chez 4 de nos
malades.
L’échographie abdominale est le meilleur examen radiologique à visée diagnostique ; sa fiabilité dépasse 96 % (5).
Elle permet le diagnostic de l’hydatidose et renseigne sur le
nombre, les localisations et les rapports des kystes avec les
organes, facilitant ainsi la tactique opératoire. La TDM permet un diagnostic plus facile (11), mais elle n’est généralement utile que dans les cas litigieux. En raison du caractère
endémique de l’hydatidose dans notre pays, le diagnostic
de l’HPS était habituellement posé sur les données cliniques et échographiques ; nous n’avons eu recours à la TDM
que dans 7 cas (14 %), soit lorsqu’un doute diagnostic
persiste ou pour distinguer une récidive d’une cavité résiduelle lors des contrôles postopératoires. La radiographie
standard et les opacifications digestives n’ont plus de place,
cependant elles peuvent montrer des images de calcifications ou des signes de compression par les masses parasitaires.
Le diagnostic différentiel peut se faire avec les autres masses kystiques ou pseudo-kystiques du péritoine : tuberculose, maladie gélatineuse, kyste séreux et lymphangiome
kystique. La sérologique hydatique prend alors tout son
intérêt. Elle repose sur 2 techniques différentes (12, 13),
l’une qualitative, l’autre quantitative. Leur association permet le diagnostic dans 80 à 94 % des cas (14, 15). Pour
certains, la sérologie ne doit intervenir que lorsque l’échographie n’est pas concluante (16), toutefois, elle constitue
un bon moyen de surveillance après le traitement.
Le traitement de l’HPS demeure de nos jours chirurgical.
L’abord premier devrait toujours se faire par voie médiane,
Médecine du Maghreb 2000 n°82
S. BENAMR, E. MOHAMMADINE, A. ESSADEL, K. LAHLOU,
A. TAGHY, B. CHAD, A. ZIZI, A. BELMAHI
Cette voie nous a toujours offert l’aisance nécessaire pour
faire en un seul temps, l’étape viscérale et péritonéale. La
protection du champ opératoire par des mèches et des petits
champs imbibés d’une solution scolécide (H202) est un
geste systématique pour nous. Par ailleurs nous avons abandonné depuis quelque temps l’injection intrakystique aveugle de ces produits pour éviter la survenue de cholangite
sclérosante.
Dans les formes aiguës, le traitement consiste à évacuer
l’épanchement péritonéal (sable hydatique, vésicules filles,
bile, sang) et faire la cure du viscère infestant. Une toilette
péritonéale minutieuse termine l’intervention.
Dans les formes tardives, le temps péritonéal peut nécessiter l’association de plusieurs procédés en fonction de la
topographie des lésions et de l’importance de la dissémination. Mais certaines règles doivent être présentes à l’esprit (4) : toujours libérer le bassin de prime abord sous
peine de compression pelvienne dont le pronostic peut être
vital; adapter la durée de chaque temps opératoire à la
résistance de l’opéré en commençant par la destruction des
kystes les plus volumineux ou ceux qui compri m e n t
l’intestin et évacuer les KH primitifs dés le premier temps
opératoire. La cure complète en 1 seul temps est souhaitable (17, 18). Il est recommandé de faire l’exérèse (kystectomie, péri-kystectomie) des kystes facilement accessibles
sans danger et la kystectomie partielle (résection du dôme
saillant) avec évacuation du parasite pour les kystes profonds en contact étroit avec les vaisseaux, les mésos et les
viscères (12), Quand les conditions locales et générales ne
le permettent pas: patient multi-opéré présentant des adhérences denses rendant la dissection laborieuse et hémorragique nous préconisons la « ponction - aspiration - stérilisation « des kystes. Les gestes lourds, telles les pan-créatectomies ou les hépatectomies majeures ne sont pas justifiés
devant cette pathologie bénigne, vu leur grand risque de
mortalité et de morbidité. Dans les formes à forte dissémination, telle que la pseudo-tuberculose hydatique du péritoine, avec des milliers de petits kystes en tête d’épingle on
comprend que le chirurgien se trouve dans l’incapacité de
fournir une aide quelconque au malade (18) ; deux de nos
patients rentraient dans ce cadre.
La morbidité et la mortalité de cette chirurgie est élevée.
Parmi nos opérés 18 % avaient présenté des complications
à type d’infections, de fistules biliaires ou d’hémorragies.
L’HYDATIDOSE…
19
La mortalité opératoire est différemment évaluée dans la
littérature ; elle oscille entre 6,25 et 20 % (9, 19). Les causes retrouvées dans notre série étaient l’hémorragie, la
péritonite stercorale et le choc septique.
Le pronostic de la maladie dépend de l’importance de la
dissémination péritonéale, de l’existence de localisations
viscérales et leur gravité, de l’état général du patient et du
n o m b re d’interventions qu’il a déjà subi, du cara c t è re
complet ou non de la cure et de l’expérience du chirurgien.
La surveillance à long terme vise essentiellement à déceler
les récidives nécessitant des ré-interventions itératives. Les
récidives ont été observées chez 18 % des malades que
nous avons eu à traiter contre un taux moyen de 10 % rapporté dans certaines publications (15, 20). La morbidité et
la mortalité de la chirurgie augmentent avec le nombre de
laparotomies en raison de la fragilisation du terrain et la
formation d’adhérences qui rendent la dissection délicate
avec major ation du risque de lésions viscérales iatrogènes.
De ce fait plusieurs auteurs se sont tournés vers un traitement médicamenteux complémentaire à la chirurgie.
Les essais thérapeutiques de la maladie hydatique par les
imidazolés avaient commencé depuis les années 80 ; il
s’agit essentiellement du mébendazole, du fluoro-mébendazole et dernièrement l’albendazole (21) dont l’action
scolécide est bien établie (22). Le produit pénètre à l’intérieur du kyste à de grandes concentrations, diminue la
taille de certains KH, fait disparaître d’autres et réduit le
risque de dissémination de protoscolex déversés dans le
p é ritoine (15). Sur une série 253 patients, traités par
l’albendazole à la dose de 800 mg/j pendant 2 semaines par
mois avec une moyenne de 2,5 cycles par patient, Horton
(23) avait obtenu un taux de réponses positives de 80 %.
Chez les patients ayant bénéficiés d’une chirurgie secondaire, 90 % des kystes étaient stériles (6, 22, 23). ELIO
SCIARINO et coll. (24) avaient suivi l’évolution échographique de 71 KH abdominaux dénombrés chez 56 patients
traités par l’albendazole, 10 à 12 mg / Kg J, ce traitement à
été donné par cures de 4 semaines suivies de 2 semaines
d’abstention avec un maximum de 8 cures. L’auteur rapporte que 10 % des KH avaient disparu, 76 % avaient régressé
et 14 % étaient restés inchangés. Des résultats similaires
ont été rapportés par d’autres auteurs (25, 26). Le traitement médical peut être indiqué dans les cas d’hydatidoses
disséminées. Cependant, son efficacité dépend de l’âge, du
nombre et des localisations des différents KH ce qui doit le
faire réserver aux malades inopérables (27). La prescription
d’un traitement médicamenteux complémentaire en postopératoire est préconisée par plusieurs auteurs (6, 15, 20,
26). Il est basé sur l’albendazole à la dose de 10-15 mg/
Kg/j pendant 3 à 4 semaines. Mais là aussi des cas de
récidives ont été signalés (22, 23, 26). Nous avons prescrit
ce traitement chez 7 de nos patients, aucun d’eux n’avait
présenté de récidive après 21 mois d’évolution en moyenne.
Par ailleurs, de nombreux travaux tentent de développer un
traitement moins agressif pour le KH abdominal grâce à la
vidéo-chirurgie et à la radiologie conventionnelle. Des cas
traités avec succès par ces méthodes sont rapportés par différents auteurs (28, 29) ; toutefois les observations rapportées ne concernaient que des cas de KH hépatiques, uniques
et isolés (30).
CONCLUSION
L’H.P.S. est une complication qui marque un tourn a n t
péjoratif dans l’évolution de la maladie hydatique. Si son
diagnostic ne pose plus de problème de nos jours, sa prise
en charge est l’une des plus difficiles. La chirurgie est grevée d’une lourde mortalité, surtout dans les formes disséminées récidivantes, et ses résultats ne sont qu’aléat o i re s .
C’est pourquoi les efforts doivent être déployés dans la
recherche d’un traitement médicamenteux efficace qui peut
améliorer le pronostic de cette affection astreignante pour
le patient et pour le chirurgien.
BIBLIOGRAPHIE
1 - J. PICARD, R. PARIENTY, R. DUCELLIE
Tomodensitométrie dans les kystes hydatiques.
Chirurgie 1980, 106, N°9, 683, 686.
2 - A. BOUDAY, A. SAMAI, A. FIAJJI, M. JANA, N. JARDI
Echinococcose péritonéale à propos d’une observation.
Méd. Armée, 1979, 7, 37, 40.
3 - M. DOFFOEL et coll.
La pseudo-tuberculose hydatique du péritoine à propos d’une observation
autochtone.
Sem. Hôp. Paris 1982, 58, 246, 249.
4 - F. DEVE
L’échinococcose secondaire.
Edit. Masson, Paris 1946.
5 - M. KSIYER, B. LAI-IRARA, S.M. BENNANI.
Diagnostic échographique des kystes hydatiques du foie de l’enfant à
propos de 76 cas.
Rev. Maroc. Méd. Santé 1986, 8, 1.
Médecine du Maghreb 2000 n°82
20
6 - D.L. MORRIS
Préoperative albendazole of hydatid cyst.
Br. J. Surg, 1987, Vol 74, Septembre 805-806.
7 - J. FERRA-ND, BARSOTTI
Hydatido-péritoine - choléperitoine hydatique.
Ann. Chir. 1961, Vol. 15 N°34, 157-170.
8 - J. BENEX
Hydatidose secondaire expérimentale.
Séance du 13 novembre 1968, 784, 789.
9 - B. KOURIAS
Echinococcose péritonéale secondaire.
Marseille chirurgical, 1966, 18, 3, 389-399.
10 - N. RADDAD, S. TABBANE, N. ELLOUZE
Aspects cliniques et problèmes de diagnostic des échinococcoses du
péritoine.
Tunisie Méd. 1976 - 54, 753 - 764.
11 - A. ANJOU, L. CHOLLAT
Apport de la tomodensitométrie dans la pathologie splénique focalisée.
Ann. Radio 1983, 36, p 275, 283.
12 - F. ABI., F. ELFARES, D. KAIZ, A. BOUZIDI
Les localisations inhabituelles du kyste hydatique à propos de 40 cas.
MAROC - Méd - Tome X, N°3, Sept./1988.
13 - J.Y. GEBRON
Diagnostic immunologique de l’hydatidose humaine.
Gastro-entérologie Clin. Biol. 1986, p 415- 418.
14 - M.F. BIAVA, L. KURES
Diagnostic biologique des échinococcoses.
Rev. Prat. (Paris), 1990, 40, 3, p 201- 204.
15 - W. BROUGH and coll.
Preoperative albendazol therapy for récurrent hydatid disease.
Austr. N.Z. J. Surg. 1989, 59, 665, 667.
16 - MANDOR
Rupture intra-péritonéale des kystes hydatiques du foie.
Diagnostic urgent. Edit Masson Paris. 1960, 331 - 339.
17 - CH. DESCOURS, R. SERAZIN, J. MALLARD, M. RACHAIL
Echinococcose péritonéale, à propos de 4 cas.
Sem. Hop. Paris. 1973, 49, N° 3079 - 3083.
18 - B. KOURIAS
Complications principales du kyste hydatique du foie. Leur thérapeutique
actuelle.
J. Chir, 1967, 94, 32, 35.
19 - B. SASTR, 1. SIELEZENEFF, S. AGOSTINI, H. DUMON-D, A.
ARNAUD
Médecine du Maghreb 2000 n°82
S. BENAMR, E. MOHAMMADINE, A. ESSADEL, K. LAHLOU,
A. TAGHY, B. CHAD, A. ZIZI, A. BELMAHI
Diagnostic et traitement d’un kyste hydatique du foie.
Rev. Prat. (Paris) 1990, 3.
20 - M. MOUME-N et coll.
L’échinococcose péritonéale. Problèmes diagnostiques et thérapeutiques.
Chirurgie. 1991 T117, N°1023.
21 - D.L. MORRIS, PW. PYKES, B. DICSON, B. MARRINERJ. A .
BOGAN
Albendazole in hydatid disease.
Br.Med.J. 1983, 286, 103-104.
22 - D.L. MORRIS.
Albendazole treatment of hydatid disease follow up at 5 years.
Tropical Doctor, 1989, 19, 179-180.
23 - R. J. HORTON
Chemotherapy of echinococcus infection in man with albendazole.
Trans. R. Soc. Trop. Med. Hyg. 1989, 83, 97-102.
24 - E. SCIARINO , R. VIRDONE ET Coll.
U l t rasound ch a n ges in abdominal echinococcosis tre ated with
albendazole.
J. Clin. Ultrasound, 1991 (3), 19, 143-148.
25 - F. DE ROSA and TEGCI
Treatment of echinococcus granulosis hydatid disease with albendazole.
Ann. Trop. Med. Parasitol ; 1990, 84, 5, 467-472.
26 - M.YASSAWAY, A. EL SNIEKH M., EL ARAWI
Albendazol in hydatid disease, Results in 22 patients.
Annals of Saudi Medecine, Vol. 12, number 2, 1992.
27 - P. AGGRWA, J.P. WALI
Albendazole in treatment of pulmonary echinococcosis.
Thorax, 1991, 46/8, 599-600.
28 - ABSTRACTS FROM 2nd INTERNAT I O NAL CONGRESS OF
EUROPEAN ASSOCIATION OF ENDOSCOPY SURGERY. Madrid,
Spain, 14-17 september 1994.
Ultrasound and unterventional techniques ; volume 8 number 8, August
1994.
29 - ABSTRACTS FROM 4th WORLD CONGRESS OF EUROPEAN
ASSOCIATION OF ENDOSCOPY SURGERY. Kyoto, Japan, 16-19 June
1994.
Ultrasound and unterventional techniques ; volume 8, number 5, May
1994.
30 - F. ABI, F. EL FARES, M. MOUYRADDAB, M. MEHANE, M.
MOUMEN
Traitement chirurgical cœlio-assisté du kyste hydatique du foie.
Annales de chirurgie, 1997, volume 51, n°7, p 784.

Documents pareils