Royaume-Uni
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Royaume-Uni 2ème trimestre 2015 Royaume-Uni Toujours d’aplomb L’issue incertaine des élections générales pourrait peser sur le climat des affaires jusqu’à la fin du printemps, mais l’année 2015 s’annonce sous de bons auspices. L’amélioration des perspectives de croissance au sein de la zone euro, le principal partenaire commercial du Royaume-Uni, devrait soutenir ses exportations au cours des prochains trimestres. La consommation des ménages, soutenue par des gains de pouvoir d’achat, devrait également participer à la dynamique de croissance. Celle-ci ne devrait cependant s’accompagner d’un durcissement de la politique monétaire que début 2016 en raison de la faiblesse de l’inflation. ■ Une situation économique au beau fixe 1- Des perspectives de croissance favorables Le ralentissement de la croissance du PIB à la fin 2014 est vraisemblablement passager. L’année 2015 s’annonce sous de bons auspices. L’amélioration des perspectives de croissance au sein de la zone euro, le principal partenaire commercial du Royaume-Uni, devrait soutenir les exportations au cours des prochains trimestres. La consommation des ménages, soutenue par des gains de pouvoir d’achat, devrait également participer à la dynamique de croissance. Les enquêtes annoncent d’ailleurs une évolution favorable de l’activité. L’indice PMI d’activité pour l’ensemble des secteurs, qui affichait, en janvier et février, une moyenne de 56,7 (après 56,3 au T4 2014), se situe au-dessus de sa moyenne de long terme (de 54,2). La croissance, de 2,6% en 2015 selon nos prévisions, devrait donc s’accompagner d’une nouvelle réduction de l’output gap, sans pour autant s’accompagner d’un durcissement de la politique monétaire, qui ne devrait intervenir que début 2016 en raison de la faiblesse de l’inflation. ▐PIB, t/t, annualisé — PIB t/t-4 █ Prévision 4% 2% 0% -2% -4% -6% -8% -10% 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Source : ONS ■ Une demande extérieure plus vigoureuse ■ Les entreprises toujours enclines à investir Les entreprises exportatrices, qui ne pourront pas rogner durablement leurs marges, devraient être affectées par l’appréciation de la livre Sterling. En effet, celle-ci, dont le taux de change effectif a progressé de 3,5% depuis novembre dernier et de près de 15% depuis mars 2013, pourrait de nouveau s’apprécier par rapport à l’euro au cours des prochains mois sous l’effet de la politique monétaire particulièrement accommodante de la Banque centrale européenne. Toutefois, la bonne santé des Etats-Unis (près de 12% des exportations de marchandises en 2014) et le regain escompté de l’activité au sein de la zone euro (45% des exportations de marchandises en 2014) au cours des prochains mois devraient palier, en partie, la détérioration de la compétitivité des entreprises britanniques et soutenir les exportations. Selon l’enquête Markit, l’indice des commandes étrangères adressées aux entreprises du secteur manufacturier est d’ailleurs repassé, en début d’année, audessus du seuil de 50, lequel signale une expansion de l’activité (à 50,1 en moyenne en janvier et février, après 49,3 au T4 2014). Parallèlement, la baisse du prix du pétrole freinera la hausse des importations. La contribution du commerce extérieur à la croissance devrait cependant être négligeable en raison de la bonne tenue escomptée de la demande intérieure. La hausse moins marquée des prix immobiliers pourrait freiner l’investissement dans le logement au cours des prochains mois. Il est en effet probable que la progression des prix immobiliers, déjà réduite de près de moitié depuis juin 2014 (à 5,7% en g.a. en février selon Nationwide), se stabilise en deçà des niveaux observés en 2013 et 2014. En outre, la baisse du prix du pétrole devrait affecter les dépenses d’investissement dans le secteur de l’énergie (16% de l’investissement des entreprises en 2011), et particulièrement celles des industries extractives. Toutefois, les conditions de financement avantageuses et la résorption des capacités excédentaires inciteront vraisemblablement les entreprises des autres secteurs d’activité à investir. Il est difficile d’évaluer avec exactitude les capacités de production encore disponibles, mais selon les enquêtes (Confederation of British Industry, Bank of England), leur taux d’utilisation dans le secteur manufacturier et les services est supérieur à sa moyenne de long terme. ■ Un marché du travail robuste La consommation privée demeurera vraisemblablement le moteur principal de la croissance cette année, grâce à la progression du revenu disponible. Les ménages devraient en effet bénéficier de nouvelles créations d’emplois, d’une 8 economic-research.bnpparibas.com Royaume-Uni hausse plus soutenue des salaires et du repli de l’inflation. La poursuite de la croissance du PIB à un rythme relativement soutenu devrait en effet s’accompagner d’une nouvelle hausse de l’emploi et du recul du taux de chômage (à 5,7% sur la période de trois mois achevée fin janvier). Selon l’enquête Markit, le rythme de progression de l’emploi a même légèrement accéléré en début d’année (à 56,5 en moyenne en janvier et février, après 54,9 au T4 2014). 2ème trimestre 2015 amener la Banque d’Angleterre à ne relever son taux directeur (actuellement de 0,5%) que début 2016. ■ Des élections générales à l’issue incertaine Le prochain gouvernement aura pour tâche principale de réduire le déficit budgétaire. Celui-ci a déjà été divisé par deux depuis 2010 (de 10,2% du PIB en 2009-2010, à environ 5% à l’issue de l’exercice budgétaire 2014-2015). Il demeure néanmoins élevé, et la dette publique a nettement progressé au cours de ces dernières années (à 87,9% du PIB en 20132014). Le Royaume-Uni devra donc fournir un effort important pour assainir ses finances publiques. S’il est réélu, le gouvernement Conservateur prévoit d’ailleurs de ramener le solde budgétaire à l’équilibre d’ici 2018-2019 en réduisant considérablement le poids des dépenses dans le PIB (à 36%, contre 41,7% en 2013-14). L’issue incertaine des élections générales du 7 mai prochain pourrait donc peser sur le climat des affaires. Les deux principaux partis, Travailliste et Conservateur, restent au coude à coude dans les sondages. Il est par ailleurs difficile de prévoir la configuration d’une éventuelle coalition. Aucun parti ne semble vouloir s’allier aux indépendantistes écossais du SNP (Scottish National Party), qui pourrait obtenir entre 40 et 50 sièges (sur un total de 650). En outre, ni les libéraux-démocrates, ni l’UKIP (United Kingdom Independance Party) ne devraient être en mesure de disposer d’un poids suffisant pour offrir une coalition stable aux deux principaux partis. En effet, l’UKIP, même s’il recueille une part importante des voix, ne devrait obtenir que quelques sièges au Parlement. Des ressources encore inexploitées continueront à contenir les hausses de salaires au cours des prochains mois. Sur la période de trois mois achevée fin janvier, 16,2% des salariés à temps partiel (26,8% de l’emploi total) souhaitaient en effet travailler à temps plein. Le taux d’activité (à 63,3%) bénéficie par ailleurs d’une légère marge de progression. En outre, selon les enquêtes, les emplois continueront à être davantage créés dans les services (commerce, santé et action sociale…) où nombre d’entre eux sont peu ou moyennement qualifiés et moins bien rémunérés. Toutefois, certaines tensions pourraient apparaître à mesure que l’output gap se réduit. Le rapport entre le nombre de postes vacants et celui de chômeurs, indicateur de tensions sur le marché du travail, se situait sur la période de trois mois achevée en février à son niveau le plus élevé depuis juin 2008. La solidité de la reprise devrait par ailleurs conforter et inciter les salariés à réclamer des hausses de salaires supérieures à celle des prix, malgré le recul des anticipations d’inflation. Les prémisses d’une hausse plus marquée des salaires (hors bonus) sont d’ailleurs visibles depuis l’été dernier (+1,6% sur un an en moyenne mobile sur trois mois en janvier, contre +0,7% en juin). Catherine Stephan [email protected] ■ L’inflation au plus bas Les effets de la baisse du prix du pétrole de plus de 50% entre l’été dernier et janvier, des prix alimentaires et de l’appréciation de la livre Sterling ne devraient s’estomper que progressivement à partir du second semestre. De même, la hausse escomptée des salaires ne devrait agir que graduellement sur l’inflation. La faiblesse du taux d’inflation (à 0% g.a. en février), lequel devrait rester proche de zéro au cours des prochains mois, continuera donc à soutenir le pouvoir d’achat des ménages et la consommation. Les perspectives d’évolution de l’inflation devraient par ailleurs Synthèse des prévisions Activité Variations annuelles, % 2- Des gains de pouvoir d’achat ▬ Salaires (hors bonus) (g.a. mm3m, %) — IPC (g.a., %) 2014 2015 e 2016 e PIB 2,8 2,6 2,2 Consommation priv ée 2,5 2,9 2,5 Dépenses publiques 1,7 1,8 1,3 FBCF 7,8 3,1 2,3 Ex portations nettes (contribution) -0,5 -0,2 -0,2 Inflation, chômage 6 Variations annuelles, % 2014 2015 e 2016 e 5 Indice des prix à la consommation (IPC) 1,5 0,4 1,9 4 IPC hors alimentaire & énergie 1,6 1,3 1,8 Taux de chômage - niv eau, % - 6,2 5,2 4,9 3 Comptes extérieurs et publics 2 1 0 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 % PIB 2014 2015 e 2016 e Balance courante -5,5 -4,9 -4,0 Solde des Adm. Publiques, % PIB -5,0 -4,1 -3,5 88 90 92 Dette publique, % PIB 2015 e : Estimations, prévisions : BNP Paribas Source : ONS 9 economic-research.bnpparibas.com