Cadre de référence pour les relations USA

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Cadre de référence pour les relations USA
CADRE DE REFERENCE
POUR UNE POSITION AFRICAINE COMMUNE
RESULTATS DE L’ATELIER DE VALIDATION DES NOTES D’ORIENTATION REGIONALES
SUR LES RELATIONS ENTRE LES USA ET L’AFRIQUE TENU A ADDIS
21 juillet 2014
1. Contexte et justification
Reconnue comme la région qui connait la croissance la plus rapide au monde avec un potentiel
énorme en ressources naturelles, l’Afrique offre d’énormes opportunités dans les domaines des
nouvelles technologies, des investissements, de l’accès aux marchés potentiels et de nouveaux
consommateurs. Cette situation explique l’intérêt croissant de pays comme la Chine, l’Inde, la
Malaisie, la Turquie, et le Brésil, qui ont récemment accru leur présence et leurs investissements
sur le continent. Les USA ont été moins rapides à réagir aux nouvelles opportunités et aux
nouveaux développements en Afrique. La dynamique a toutefois changé récemment : l’Afrique
joue désormais un rôle de plus en plus important dans l’approvisionnement en énergie, la
prévention et la lutte contre la propagation du terrorisme, etc… et est reconnue comme
partenaire stratégique. La Loi sur la croissance et les perspectives économiques en Afrique
(AGOA « Africa Growth Opportunity Act ») et les divers traités bilatéraux d’investissement
témoignent de cet intérêt croissant des USA et de cette volonté de s’associer à l’Afrique.
Plus récemment, la Directive présidentielle de 2012 de l’administration d’Obama sur l’Afrique
subsaharienne, ainsi que les visites du Président Barack Obama en Afrique en 2009 et 2013
montrent bien l’importance et l’intérêt que les USA accordent à l’Afrique et sa volonté de
coopérer avec le continent. Afin de matérialiser cette vision, d’améliorer les relations entre les
USA et l’Afrique et de renforcer davantage les liens avec l’une des régions du monde les plus
dynamiques et à plus forte croissance, la Maison blanche a invité la Présidente de la Commission
de l’Union africaine et 50 chefs d’Etat et de gouvernement africains au premier sommet
historique entre les USA et l’Afrique les 4-6 août 2014.
Le Sommet des dirigeants des Etats-Unis et de l’Afrique donnera aux dirigeants africains
l’opportunité de dialoguer avec le Président Obama, ses ministres et d’autres leaders clés dont
des chefs d’entreprise venant du pays entier, des membres du Congrès et des membres de la
société civile. Pour un engagement bénéfique, efficace et bien pensé, les dirigeants africains
doivent avoir des informations à jour et une bonne connaissance de l’état des relations, des
domaines de priorité qui nécessitent une attention particulière et la voix à suivre pour des
relations mutuellement avantageuses entre les Etats-Unis et l’Afrique.
C’est en reconnaissance de l’importance stratégique du Sommet et des potentialités offertes par
des relations mutuellement avantageuses entre les Etats-Unis et l’Afrique que la Fondation pour
le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) a collaboré avec six des groupes de réflexion
qu’elle soutient pour rédiger des notes d’orientation sur les relations entre les USA et l’Afrique.
La raison principale de ces notes était de s’interroger sur les relations entre les USA et l’Afrique
d’un point de vue régional afin de proposer une analyse nuancée de l’état, l’évolution, les défis,
les opportunités et possibilités des relations USA-Afrique en Afrique de l’Ouest francophone ; en
Afrique de l’Ouest anglophone ; en Afrique de l’Est et dans la corne de l’Afrique ; en Afrique
australe ; en Afrique du Nord ; et en Afrique centrale.
L’élaboration des notes d’orientation a été suivie par un atelier de validation qui avait pour but
non seulement de donner aux parties concernées l’opportunité de critiquer ces notes mais aussi
de servir de plateforme de dialogue sur les relations USA-Afrique. Qui plus est, l’atelier a
rassemblé des groupes de réflexion, des représentants gouvernementaux, des partenaires de
développement, des chercheurs, des responsables et décideurs politiques, des représentants de
la Commission de l’Union africaine, des communautés économiques régionales ainsi que des
experts qui ont fait des recommandations sur les directions politiques et les domaines
stratégiques de coopération afin de coopérer avec les Etats-Unis de façon efficace et
avantageuse. Les participants à l’atelier ont fortement et unanimement conseillé aux dirigeants
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africains de parler et de débattre d’une seule voix et ont terminé la réunion en proposant un
cadre de référence pour une position africaine commune en préparation du Sommet.
Ce document est le résultat des consultations organisées par l’ACBF les 18-19 juillet 2014 en amont
du Sommet des dirigeants des Etats-Unis et d’Afrique. Il présente les principes directeurs
proposés, l’ordre du jour continental dans le cadre duquel la position commune doit être
confinée et le cadre de référence proposé pour la position commune.
2. Principes et cadre de référence panafricain qui orientent les relations USA-Afrique
2.1. Principes directeurs
Pour des relations mutuellement avantageuses entre les Etats-Unis et l’Afrique, les participants
ont indiqué que le partenariat entre les deux régions doit reposer sur des principes directeurs
précis. Les quatre (4) principes clés ci-dessous ont été soulignés :




La justice ;
Un partenariat gagnant-gagnant ;
La réciprocité ; et
La responsabilité.
2.2. Agenda 2063 : cadre de référence panafricain
Le cadre de référence pour une position africaine commune pour des relations mutuellement
avantageuses entre les Etats-Unis et l’Afrique, bien qu’élaboré séparément, est en phase avec
l’agenda de développement de l’Afrique, à savoir l’Agenda 2063 qui entend définir une trajectoire
de croissance et de développement pour l’Afrique sur les 50 prochaines années tout en intégrant
les enseignements tirés des années passées. Les recommandations tirées des notes d’orientation
régionales sont conformes aux axes stratégiques du programme continental qui est lui-même lié
aux aspirations des populations africaines.
Pour garantir le succès de l’Agenda 2063, l’Afrique doit prendre en main son image de marque
pour s’assurer qu’elle reflète les réalités, aspirations, priorités continentales ainsi que la position
de l’Afrique dans le monde. Définis comme facteurs qui contribuent ou favorisent directement ou
indirectement les changements profonds, les axes stratégiques de l’Agenda 2063 sont les
suivants :
(1)
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(3)
(4)
(5)
(6)
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leadership et engagement politique ;
engagement et implication des jeunes et des femmes ;
ressources africaines ;
infrastructure and interconnexions ;
science, technologie et innovation ;
développement efficace des secteurs privé et public ;
participation des citoyens ; et
engagement actif de la Diaspora africaine.
Ces axes stratégiques sont à l’origine de changements et visent à réaliser les aspirations des
Africains. Les aspirations communes exprimées par les populations concernant l’avenir qu’elles
veulent sont les suivantes : (1) une Afrique prospère basée sur une croissance inclusive et un
développement durable ; (2) un continent intégré, politiquement uni et fondé sur les idéaux du
Panafricanisme ; (3) une Afrique de la bonne gouvernance, du respect des droits humains, de la
justice et de la primauté du droit ; (4) une Afrique en paix et sûre ; (5) une Afrique avec une
identité, des valeurs et une éthique culturelles fortes ; (6) une Afrique dont le développement est
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axé sur les personnes, s’appuyant notamment sur le potentiel des jeunes et des femmes ; et (7)
une Afrique en tant qu’acteur et partenaire fort, résistant et influent sur la scène internationale.
Les aspirations des populations africaines sont bien résumées dans l’Agenda 2063 et peuvent
être réalisées à travers les axes stratégiques qui sont eux conformes aux principaux piliers des
recommandations pour le cadre de référence de la position commune pour des relations
mutuellement avantageuses entre les Etats-Unis et l’Afrique (détaillé ci-dessous). Le schéma 1
décrit et souligne l’harmonie qui existe entre les aspirations africaines, les axes stratégiques de
l’Agenda 2063 et les domaines clés du cadre de référence consolidé pour une position africaine
commune.
3. Position commune pour le prochain Sommet des leaders USA-Afrique
Les priorités de l’Afrique pour le partenariat avec les Etats-Unis se regroupent en six piliers qui
sont : (1) la paix et la sécurité ; (2) la gouvernance démocratique et participative ; (3) le
renforcement des capacités des institutions ; (4) le développement du capital humain ; (5)
l’expansion du commerce ; et (6) le partenariat d’investissement stratégique.
Pilier 1. Paix et sécurité
Enjeu : La paix et la sécurité restent des conditions préalables pour toute croissance ou tout
développement économique durable mais qui demeurent toujours un problème pour beaucoup
de pays africains. Les conflits armés, la piraterie maritime, le terrorisme, les réseaux criminels
transnationaux, les disputes territoriales, le vol de bétail et le crime organisé font partie des défis
de sécurité que doivent relever nombre de pays africains. Le terrorisme transfrontalier est
récemment devenu une vraie menace sur le continent ; avec beaucoup de pays qui restent
vulnérables aux attaques terroristes.
Exemple d’initiative : Parmi les initiatives entreprises par les pays africains pour répondre aux
problèmes sécuritaires, l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) a une grande
importance. L’APSA a été créée par l’Union africaine en collaboration avec les Communautés
économiques régionales. Son rôle est de traiter de la prévention, de la gestion et de la résolution
de conflits en Afrique. Son organe central est le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.
Il est recommandé d’établir un partenariat avec les USA à travers les initiatives déjà en place
comme l’APSA pour éviter de chercher à réinventer la roue et de gâcher des efforts et des
ressources à créer de nouvelles structures, pour développer ou renforcer les capacités
institutionnelles ou individuelles liées à la paix et à la sécurité, assurant ainsi l’appropriation et la
responsabilisation les Africains. Travailler avec les gouvernements et les organismes régionaux
pour éliminer les causes structurelles profondes peut également aider à garantir la paix et la
sécurité en Afrique.
Pilier 2. Gouvernance démocratique et participative
Enjeu : La démocratie, les droits humains et la bonne gouvernance sont des points critiques pour
un développement économique durable. Même si les pays africains ont fait des progrès dans les
domaines de la gouvernance politique et économique et de droits humains, il est à noter qu’il
reste encore des problèmes – surtout le manque de capacités (humaines, matérielles et
institutionnelles) dans les institutions de gouvernance. Ce manque de capacités crée des écarts
entre les dispositions légales formelles, leur mise en œuvre et leur exécution.
Exemple d’initiative : Les pays africains ont créé l’Architecture de Gouvernance Africaine (AGA)
pour développer des réponses adaptées et améliorer la capacité à répondre aux défis de
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gouvernance en Afrique. L’AGA est le cadre global, politique et institutionnel de promotion de la
démocratie, de la bonne gouvernance et des droits humains en Afrique en améliorant la
coordination et les synergies entre les organes/institutions de l’Union africaine.
Un partenariat USA-Afrique dans le domaine de la gouvernance et notamment via des initiatives
bien établies comme l’Architecture de Gouvernance Africaine devrait être plus réactif,
démocratique et inclusif en renforçant la voix et la participation de tous les Africains. Il est
recommandé de donner plus de soutien à la démocratie et à la bonne gouvernance, notamment
en répartissant le pouvoir des cadres supérieurs et en soutenant davantage le renforcement des
institutions de gouvernance régionales et continentales.
Pilier 3. Renforcer les capacités des institutions
Enjeu : Une faiblesse des capacités institutionnelles est reconnu comme étant un obstacle majeur
à la croissance économique à long terme et donc au développement économique durable. En
Afrique, le renforcement des capacités institutionnelles reste une question urgente et touche les
institutions régionales et les pays, quel que soit leur statut (fédéral, gouvernements locaux ; pays
sortant d’un conflit, pays fragiles, etc..), y compris le secteur public, le secteur privé et les
organisations de la société civile.
Exemple d’initiative : Les initiatives comme celle pour le renforcement des capacités du NEPAD
peuvent servir à renforcer les capacités des institutions à l’échelle continentale et régionale. Son
objectif est d’aider le développement de l’Afrique à travers des citoyens engagés et responsables
à l’échelle individuelle, institutionnelle et sociétale. Le programme du NEPAD sur le renforcement
des capacités cherche à développer/renforcer les capacités des institutions continentales en
travaillant avec la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF), la CENUA, la
Banque africaine de développement et d’autres partenaires de développement.
Le partenariat avec les USA, et le soutien financier et technique qu’ils apportent, devraient se
focaliser sur les institutions de tous genres et à tous les niveaux qui améliorent les capacités des
pays africains à mettre en œuvre de bonnes politiques macroéconomiques et sociales ; qui
mettent en œuvre et contrôlent des stratégies de réduction de la pauvreté ; qui utilisent mieux
les aides et investissements étrangers ; qui renforcent le secteur privé et la société civile ; qui
gèrent la main-d’œuvre, l’emploi, les ressources naturelles et les problèmes d’insécurité ; et qui
répondent aux efforts internationaux de meilleure gestion des fonds publics. La Fondation pour
le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF), la CENUA et la Banque africaine de
développement devraient servir d’institutions principales guidant le partenariat au niveau
continental.
Pilier 4. Développement du capital humain
Enjeu : Le développement du capital humain est un moteur de croissance économique durable et
de transformation économique. La plus grande priorité actuelle de l’Afrique est de réduire la
pauvreté à travers une croissance économique forte et soutenue qui profite aux pauvres et fait
progresser les services sociaux. Il faut cependant noter que le continent, tout en étant reconnu
comme la région avec la plus forte croissance ces deux dernières décennies, n’a toujours pas
atteint son objectif prioritaire, surtout à cause du faible niveau de son capital humain. Il est
devenu urgent et capital de développer le capital humain pour le programme de développement
de l’Afrique.
Exemple d’initiative : Les pays africains ont bien compris les impacts importants, positifs et à long
terme du capital humain sur le développement politique et socioéconomique du continent. Ils
ont donc pris des initiatives, comme l’Initiative de développement du capital humain du NEPAD et
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la signature des Protocoles sur les ressources humaines, les affaires sociales, la santé et la
population (chapitre XIII du Traité instituant la Communauté économique africaine) pour assurer
la disponibilité et le développement d’un capital humain de qualité. Les objectifs principaux des
initiatives de développement humain du NEPAD sont d’améliorer l’accès et pallier au manque de
ressources humaines dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des sciences et de la
technologie ; de promouvoir des cadres de référence et des rapports pertinents et des résultats
de sondage pour guider les stratégies de développement nationales et régionales ; et encourager
les partenariats à mettre en place et à renforcer des réseaux régionaux de connaissance.
Les partenariats avec les USA, tout en étant menés à travers des initiatives déjà en place et
pertinentes comme l’Initiative de développement du capital humain du NEPAD, devraient porter
sur le renforcement des capacités des leaders, les valeurs, l’éducation et la formation techniques,
le maintien des ressources humaines indigènes avec une priorité pour les jeunes et les femmes, le
transfert des technologies et l’utilisation des TIC, le secteur de la santé et la protection sociale. Il
est également recommandé à la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique de
jouer un rôle important dans la conception et la mise en œuvre des partenariats, notamment
dans la création de centres d’innovation et d’incubation et le développement de
projets/programmes de renforcement de capacités dédiés aux parlementaires et aux
organisations de la société civile.
Pilier 5. Expansion du commerce
Enjeu : L’expansion du commerce et l’élargissement de la base des exportations africaines offrent
d’énormes possibilités de croissance économique aux pays et à leurs partenaires. Cependant, la
majorité des pays africains n’ont pas pleinement profité du commerce avec les USA parce qu’en
dépit du fait que les exportations sont moins diversifiées et fortement dépendantes des matières
premières et de simples produits transformés, les USA font davantage de commerce avec les
pays riches en minéraux.
Exemple d’initiative : A travers la Banque africaine de développement, les pays africains ont établi
le Fonds africain pour le commerce qui est reconnu comme étant le plus grand instrument
financier d’assistance technique lié au commerce sur le continent avec pour objectif d’améliorer
la performance commerciale en Afrique. Le Fonds africain pour le commerce a été créé pour
accélérer l’intégration de l’Afrique dans les marchés régionaux et mondiaux. Il existe d’autres
initiatives importantes impliquant de nombreux pays africains comme l’AGOA et Trade Africa.
Les partenariats entre l’Afrique et les USA dans le domaine du commerce devraient chercher à
accroitre les échanges commerciaux avec des investissements dans des secteurs à potentiels
d’exportation comme la production industrielle, les services, le tourisme, le textile et l’agriculture
afin d’élargir la base de l’exportation et du secteur industriel. Il est possible d’élargir la base des
exportations dans les pays africains, ce qui peut aussi stimuler les performances régionales à
l’exportation entre les communautés économiques régionales avec les USA comme marché
potentiel. Le partenariat devrait chercher à faciliter les échanges commerciaux et à renforcer les
capacités, à développer l’AGOA et à promouvoir l’intégration régionale. De plus, le partenariat
devrait chercher à aider l’Afrique à améliorer ses capacités de production, à avoir une plus grande
valeur ajoutée et à devenir moins dépendant de la production et de l’exportation de matières
premières et de simples produits transformés.
Pilier 6. Partenariat d’investissement stratégique
Enjeu : Les investissements des USA en Afrique restent limités comparé à d’autres régions comme
la Chine et l’Union européenne. Les partenariats d’investissement stratégique sont nécessaires et
très importants pour l’Afrique pour exploiter les potentialités offertes par les USA dans de
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nombreux domaines stratégiques comme l’infrastructure qui est essentielle pour une véritable
émergence économique durable du continent. De plus ce genre de partenariat peut aussi
contribuer à la réduction des coûts de transactions commerciales qui sont plutôt élevés en
Afrique.
Exemple d’initiative : Les pays africains ont mis en place une initiative continentale, le Programme
pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA − Program for Infrastructure
Development in Africa) visant à combler les lacunes en infrastructure sur le continent. Le PIDA
est un cadre de référence stratégique pour le développement d’infrastructures aux niveaux
régional et continental qui couvre tous les quatre secteurs importants du transport, de l’énergie,
des eaux transfrontalières et des TIC.
Il est recommandé aux partenariats d’investissement particulièrement dans les secteurs
importants de stimuler davantage le développement industriel. Ceci est important pour les
secteurs qui freinent le processus de développement en Afrique là où il faudrait d’importants
investissements. Les partenariats stratégiques entre les USA et l’Afrique devraient donc mettre
l’accent sur le développement de l’infrastructure, l’eau, la production d’une énergie durable et
les sources d’énergie. Certains partenariats spécifiques devraient mettre l’accent sur le
développement, la disponibilité et l’accès aux TIC. Le PIDA est donc un cadre de référence
pertinent pour un partenariat d’investissement stratégique.
4. Conclusion
Le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale, y compris aux Etats-Unis, a des
implications sur la façon dont les USA voient l’Afrique et les perspectives d’une coopération entre
l’Afrique et les USA qui bénéficierait au monde en général mais aux USA en particulier dans le
moyen au long terme. Les pays africains pensent que les USA devraient voir le développement
économique de l’Afrique comme un outil important dans sa quête pour relancer la croissance
économique et créer des emplois. Les pays africains pensent donc que l’Afrique et les USA
devraient voir l’Afrique comme faisant partie de la solution à la crise économique mondiale et
investir dans le continent pour un bénéfice mutuel. En effet, le consensus émergeant est que le
monde a besoin d’un nouvel élan économique dans le monde de la consommation, un nouveau
marché et une nouvelle dynamo, qui pourrait être l’Afrique.
C’est pour donc matérialiser la vision et les opportunités susmentionnées que la Fondation pour
le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) a organisé un forum de discussion les 18-19 juin
2014 en préparation du prochain sommet des leaders USA-Afrique. Le forum a recommandé que
les leaders africains parlent d’une seule voix afin de bien faire entendre la position de l’Afrique
afin d’être entièrement/sérieusement pris en compte par les autorités américaines. La résolution
du forum reconnait la paix et la sécurité ; la gouvernance ; la capacité institutionnelle ; le capital
humain ; l’investissement stratégique ; et le commerce comme étant les domaines les plus
stratégiques et les plus pertinents pour un partenariat.
L’ACBF va s’assurer que les recommandations susmentionnées serviront de fil directeur pour les
leaders africains dans leur engagement avec les USA. L’initiative d’avoir une consultation et les
recommandations qui en émanent montrent bien l’importance que l’ACBF accorde à l’échange
d’idées et d’expérience et plus important encore, à la nécessité de prendre des décisions
politiques basées sur des consultations et des études empiriques préalables.
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Schéma 1 : Position africaine commune et l’Agenda 2063
Aspirations des africains pour 2063
Agenda 2063
Axes stratégiques de l’Agenda 2063
Axes de partenariat
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