le dixieme plan de developpement
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le dixieme plan de developpement
République Tunisienne LE DIXIEME PLAN DE DEVELOPPEMENT 2002-2006 Volume I Contenu global Les défis et les enjeux auxquels nous sommes confrontés ne font que renforcer notre détermination et notre persévérance. Nous nous tournons vers l’avenir avec une confiance profonde, parce que nous croyons en les potentialités de notre peuple et en la volonté de ses filles et de ses fils à surmonter les difficultés et à faire preuve de labeur et de générosité dans l’effort, au service de la Tunisie. Notre choix n’est autre que celui du labeur et de l’effort, labeur et effort dans un climat de coopération et de cohésion … nous nous employons sans cesse à consolider notre position, grâce à chaque réalisation nouvelle, et à accumuler les acquis afin que la Tunisie reste à jamais invulnérable et triomphante, levant haut sa bannière parmi les nations du monde. Le Président Zine El Abidine Ben Ali 7 Novembre 2000 SOMMAIRE PREMIERE PARTIE LA TUNISIE A L’OREE DU XXI EME CHAPITRE I CHAPITRE II CHAPITRE III SIECLE L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ET NATIONAL .......................................... L A TRANSITION DEMOGRAPHIQUE ..................................................................... LES ASPIRATIONS ET LES ENJEUX ....................................................................... DEUXIEME PARTIE LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT 2002 - 2006 CHAPITRE I CHAPITRE II CHAPITRE III LES REALISATION DU IXEME PLAN .................................................................... LES OBJECTIF HLOBAUX ET LES EQUILIBRES GENERAUX DU XEME PLAN ..... LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT ............................................................ TROISIEME PARTIE LES ORIENTATIONS ET LES POLITIQUES ECONOM IQUES ET SOCIALES CHAPITRE I CHAPITRE II CHAPITRE III CHAPITRE IV CHAPITRE V CHAPITRE VI CHAPITRE VII CHAPITRE VIII CHAPITRE IX L A POLITIQUE DE L’EMPLOI ................................................................................ L A COMPETITIVITE ............................................................................................... LES POLITIQUES ECONOMIQUES ET FINANCIERES ........................................... LES REFORMES INSTITUT IONNELLES ET LEGISLATIVES ................................. LE DEVELOPPEMENT DURABLE ......................................................................... L A POLITIQUE SOCIALE ET L’ACTION ASSOCIATIVE ....................................... L A FEMME ET LA FAMILLE ................................................................................ L A JEUNESSE, L’ENFANCE ET LA CULTUR E ..................................................... LE DEVELOPPEMENT REGIONAL ....................................................................... ANNEXES STATISTIQUES Préface Grâce aux nombreux acquis réalisés sur la voie du progrès et du développement depuis le Changement, la Tunisie est parvenue en ce début du 21ème siècle à se hisser au rang de pays émergent. Elle aspire, en cette première décennie du troisième millénaire à renforcer les fondements d’une société émergente et à relever les défis afin de réaliser l’objectif tracé par le Chef de l’Etat consistant à accéder à l’orée de ce siècle au rang de pays développé. Afin de répondre à cette exigence, le programme présidentiel qui comporte une vision globale et renouvelée du Changement et des choix fondamentaux, inaugure une ère nouvelle de développement qui prend en ligne de compte les transformations que connaît la société et les opportunités qu’offre un environnement international en perpétuelle mutation. L’accès au rang de pays développé et l’édification d’une société au développement intégral sont devenus réalisables au terme de la deuxième décennie de ce nouveau millénaire et ce au regard des acquis enregistrés grâce à un élan réformateur continu depuis le Changement et à l’approche prospective adoptée et qui trouve sa structuration dans les choix présidentiels pour l’avenir. A cet effet, la première décennie se profile comme étape importante pour relever les défis et préparer le terrain pour la concrétisation des aspirations au cours de la décennie suivante. C’est dans cette perspective à long terme que s’inscrit le dixième plan qui représente une stratégie d’étape où l’édification de la société du Savoir occupe une place centrale dans la mesure où elle représente un choix stratégique essentiel pour la réalisation des objectifs escomptés. Le document du plan fixe les principales orientations pour les cinq prochaines années, précise les priorités et fixe les politiques et programme qui seront réalisés lors de cette période afin de répondre aux aspirations et de relever les défis et, particulièrement, ceux qui se rapportent à l’emploi. 1 PREMIERE PARTIE LA TUNISIE A L’OREE DU XXIème SIECLE 3 CHAPITRE I L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ET NATIONAL Le Xème Plan démarre dans un environnement qui a été marqué durant la dernière décennie du 20ème siècle par de profonds changements survenus au niveau mondial et national. Ces changements ont concouru à l’émergence de nouveaux modes d’emploi, de production et d’enseignement caractérisés par l’approfondissement du processus de la mondialisation et de la libéralisation économique accompagné par une plus large ouverture des marchés, une intensification de la concurrence, une internationalisation de la production et une plus grande interdépendance entre les économies des différents pays. Sur le plan international, ces dernières années ont été marquées par une accélération des mutations, un renforcement de l’économie immatérielle et une ouverture grandissante des frontières dans le cadre du processus de la mondialisation. Au cours de cette nouvelle étape, les modèles de développement économique et social ne sont plus uniquement liés à l’intensité du capital mais aussi à la maîtrise des connaissances et des technologies, à une plus grande qualification des ressources humaines, à la capacité d’adaptation aux changements, et à l’adoption de comportements basés sur l’innovation et l’initiative, d’une part, et l’intégration dans le système mondial avec un meilleur positionnement afin de tirer profit des opportunités offertes par le nouvel environnement, d’autre part. Si ces évolutions ont permis d’offrir des nouvelles opportunités aux pays qui ont réussi à maîtriser la restructuration de leurs économies, elles comportent en même temps des défis. Ces derniers résultent de l’interaction de plus en plus étroite entre les économies des pays et la rapidité de leurs interactions, cela apparaît de façon claire à travers les évènements survenus sur la scène internationale durant les années 90 et plus particulièrement depuis le début de l’année 2000. Au plan national, le pays a engagé des réformes profondes qui ont touché les différents domaines économique, financier et social, renforçant les fondements du développement et participant à l’accroissement de la diversification et à l’efficacité de l’économie grâce à la mise en place des mécanismes de marché, à l’encouragement de l’initiative privée, au renforcement de la compétitivité et l’intégration de l’économie dans le 4 circuit mondial. Ces réformes ont été accompagnées par d’importantes réalisations dans le domaine du développement humain consolidant l’indissociabilité des dimensions économique et sociale du développement. Toutes ces réformes ont permis d’introduire des changements fondamentaux dans l’économie et la société qui se sont traduits par l’amélioration du niveau de vie, le renforcement du bien être, l’élargissement de la classe moyenne et l’accès de la Tunisie au rang de pays émergent. Ce chapitre développera les évolutions enregistrées durant les dernières années et mettra en exergue les principaux enseignements qui méritent d’être prises en considération pour définir les orientations et objectifs du prochain plan de développement. L’environnement international Les mutations structurelles La révolution informatique que la dernière décennie a connue ainsi que l’évolution scientifique et technologique qui l’a suivie et les nouveaux modes de travail, d’enseignement, de production, d’échange de biens et de services qui l’ont accompagnés, sont considérés parmi les plus importants instruments de la croissance globale ou en général. Grâce à l’importante baisse des coûts des communications et l’extension de ses capacités et de sa rapidité, la structure de production est passée de l’intégration verticale des entreprises à une intégration horizontale basée sur les réseaux où la production y est partagée entre plusieurs opérateurs à savoir les sous-traitants, les fournisseurs, les distributeurs et les bureaux d’études et d’expertise conduisant ainsi à une nouvelle redistribution des opérations de production à l’échelle mondiale. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont également offert des possibilités plus larges et plus diversifiées pour les études, l’enseignement et la formation continue dans les différentes spécialités réduisant ainsi les difficultés d’accès aux connaissances et aux informations et contribuant au relèvement du niveau de qualification des ressources humaines. A la faveur de ces changements, l’économie immatérielle représente désormais une part de plus en plus importante de l’économie mondiale puisque la valeur ajoutée des services informatiques a atteint, à elle seule, 5 en 1997 environ 368 milliards de dollars et la demande mondiale connaît une croissance importante approchant les 18 % annuellement durant les cinq dernières années. Le chiffre d’affaire du commerce électronique est passé de 16 milliards de dollars en 1997 à 50 milliards de dollars en 1998 et dépasserait 500 milliards de dollars en 2002. Le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication assure actuellement dans les économies avancées environ 25 % des emplois créés. La révolution technologique s’est accompagnée par l’extension de la mondialisation et la libéralisation et l’intégration des marchés grâce aux nouveaux outils de communication et d’information. L’expansion de la mondialisation a contribué à son tour au développement de la science et de la technologie. Cette expansion s’est caractérisée principalement par l’ouverture des marchés, l’internationalisation de la production et l’intégration des économies de la plupart des pays. Ceci apparaît à travers la croissance des échanges commerciaux internationaux à un taux moyen de 7 % par an durant la dernière décennie, taux supérieur au rythme de croissance de la production. Ceci apparaît également à travers l’évolution croissante du mouvement des capitaux et des investissements extérieurs qui ont augmenté de 29 % par an au cours de la même période et les exportations des filiales des sociétés multinationales qui ont progressé à un taux moyen de 14,4 % par an. Le rythme de regroupement et d’intégration des grandes multinationales a connu une évolution exceptionnelle en témoigne le volume de ces opérations qui s’est accru de 41 % par an au cours de cette même période. Ces évolutions ont stimulé d’une manière décisive le rythme de la croissance et ont contribué à l’amélioration des revenus dans les pays qui ont procédé aux réformes nécessaires au renforcement des bases de l’économie et à la promotion des ressources humaines. Elles ont été également, pour des pays comme la Tunisie qui dispose de ressources naturelles limitées, de ressources humaines instruites et qualifiées et d’une infrastructure de base moderne, une grande opportunité pour développer la production, les exportations et l’emploi aussi bien dans les activités traditionnelles par un accroissement de la production et une amélioration de la productivité que dans les nouvelles activités qui représentent de nos jours une source principale et à la portée pour la création de la richesse et 6 l’amélioration du revenu et un moyen pour rejoindre le peloton des pays avancés. Toutefois, les effets de ces évolutions varient d’un pays à l’autre puisque le groupe des pays industrialisés dont la population ne dépasse pas 14 % de la population mondiale demeure propriétaire de 86 % des inventions et regroupe 82 % des utilisateurs de l’Internet dont la moitié se situe aux Etats-Unis d’Amérique. Quant aux flux de l’investissement extérieur, ils sont concentrés dans 30 pays seulement. Concernant le revenu par habitant, il a augmenté à un rythme supérieur à 2 % dans les pays industrialisés alors que ce taux n’a pas dépassé 1 % par an dans les pays en développement ce qui n’a pas permis de réduire la pauvreté puisque le pourcentage de la population mondiale vivant avec moins d’un dollar par jour a dépassé le seuil de 20 %. Et, malgré le ralentissement de l’économie mondiale depuis l’année 2000 et l’impact des évènements du 11 septembre 2001, une accélération est prévue au cours de la prochaine période au niveau des échanges mondiaux et des mouvements des capitaux. Cela sera possible grâce à l’adhésion de nouveaux pays et particulièrement la Chine à l’Organisation Mondiale du Commerce, l’élargissement des zones de libre échange, au développement rapide de la nouvelle économie et au démarrage au début de 2002 des négociations commerciales multilatérales. Ces dernières toucheront l’agriculture en vue de réduire les subventions à l’exportation et de limiter les obstacles non tarifaires, les services par la libéralisation progressive du secteur et la facilitation des mouvements des personnes, la protection de la propriété intellectuelle et la préservation de l’environnement. Dans ce contexte, la Tunisie a pris très tôt l’initiative de se préparer aux exigences de la nouvelle économie du savoir et de l’expansion de la mondialisation dans le cadre fixé dans le Programme d’Avenir, tout en optant pour une orientation stratégique axée sur le renforcement des bases de l’économie par la mise à niveau et le développement des ressources humaines, le renforcement de l’infrastructure de base, le renouvellement des moyens et des équipements, l’amélioration de l’environnement des affaires dans le but de s’intégrer dans le processus mondial d’une manière consciente et progressive. C’est dans ce contexte aussi, que l’achèvement de l’édification de l’Union du Maghreb Arabe et l’élargissement de la coopération entre ses pays dans tous les domaines constituent un choix stratégique et une nécessité 7 économique, sociale et politique qui permet à notre pays de consolider sa position dans l’économie mondialisée. Ce choix outre qu’il répond aux aspirations des peuples de la région se base sur les possibilités qu’il offre à la complémentarité entre les pays de l’UMA et la puissance économique qui résulte du regroupement permettant ainsi aux pays membres de mieux saisir les opportunités offertes et de renforcer leur capacité de négociation. La création de l’espace méditerranéen dans le cadre de l’accord de partenariat avec l’Union Européenne est considérée aussi comme un choix stratégique compte tenu du fait que la zone méditerranéenne se présente comme le prolongement de l’espace géographique, politique et culturel de la Tunisie et le meilleur cadre pour la concrétisation du partenariat et la coopération entre les pays de la région. Des étapes importantes et étudiées ont été franchies dans l’édification de ce partenariat avec la mise à niveau des entreprises industrielles et le démarrage de la mise à niveau de l’agriculture et des services. La phase finale et cruciale de cet accord entrera en vigueur à la fin du Xème Plan et ce avec l’achèvement du démantèlement tarifaire et l’établissement de la zone de libre échange avec ce que cela nécessite comme accélération du rythme de la mise à niveau, de renforcement de la compétitivité de nos produits et l’élargissement du partenariat à d’autres secteurs. Le monde arabo-musulman et le continent africain représentent un espace important pour le développement des relations spécifiques qui y seront poursuivies en vue de l’établissement de la grande zone arabe de libre échange et l’intensification et la diversification de la coopération avec les pays africains. Les évènements Après une forte croissance durant les années 90, l’économie mondiale a connu dès la fin de l’année 2000 un ralentissement de la croissance dû à la baisse de l’activité économique aux Etats-Unis d’Amérique et dans la plupart des pays industrialisés ainsi que dans les pays émergents liés avec l’économie américaine. Ce ralentissement s’est transformé en une stagnation après le 11 septembre 2001 entraînant une baisse de la production, et une réduction des mouvements des capitaux et des personnes qui ont touché la plupart des économies. 8 La croissance économique mondiale a régressé de 4,7 % en 2000 à 2,5 % en 2001 et s’est limitée à 1,1 % aux Etats-Unis d’Amérique soit le taux le plus faible enregistré depuis 1990 et a baissé à 1,7 % pour les pays de l’Union Européenne et a été réduite à 0,4 % au Japon. Le rythme des échanges des biens et services a également chuté à 0,3 % en 2001 après une croissance de 12,4 % en 2000. De même, les investissements extérieurs ont connu une baisse remarquable passant de 1300 milliards $ en 2000 à 760 milliards $ en 2001. Parallèlement, l’activité touristique avec toutes ses composantes hôtellerie, agences de voyages et location de voitures, a régressé occasionnant une baisse dans le trafic aérien d’environ 25 % en octobre 2001 par rapport la même période de l’année 2000. Malgré les difficultés de prévoir les évolutions futures de la situation économique mondiale compte tenu du manque de visibilité concernant les perspectives d’évolution des principales économies industrialisées comme les Etats-Unis d’Amérique, les pays européens et le Japon qui représentent 50 % du Produit Mondial Brut, les prévisions retenues pour l’année 2002 par les différentes institutions internationales se basent sur une reprise aux Etats-Unis, une stagnation dans l’Union Européenne par rapport au niveau de 2001. Dans ce cadre, il est attendu que le taux de croissance de l’économie mondiale atteigne 2,8 % et 2,5 % aux Etats-Unis et 1,5 % pour l’Union Européenne et que le rythme des échanges commerciaux internationaux connaisse une certaine reprise en 2002 de 2,1 %. Ces prévisions restent sujettes à des modifications compte tenu du manque de visibilité qui caractérise la situation mondiale et de la fragilité de la reprise et ce en raison du surendettement des ménages et des entreprises aux Etats-Unis, la baisse du volume des investissements et du rythme des exportations dans les pays de l’Union Européenne en plus de la baisse du rythme de la consommation des ménages et de la demande extérieure et des difficultés rencontrées par le système bancaire au Japon. Il est certain que ces fragilités réduisent la marge de manœuvre des gouvernements concernés pour confirmer la reprise souhaitée. Exception faite du rythme de la revitalisation de l’activité économique mondiale, les effets des évènements du 11 septembre 2001 et les crises financières qui les ont précédé au cours des années 1990 montrent que certaines réactions au niveau des marchés financiers, du marché des changes et des marchés de certains produits essentiels et, surtout, le pétrole auront des effets qui dépassent le court terme et auront certainement un 9 impact sur les perspectives futures de croissance dans la plupart des pays notamment dans les pays industrialisés. Vu l’ouverture de notre pays sur son environnement, d’une part, l’étroitesse du marché intérieur et la modestie des richesses naturelles, d’autre part, ces différents évènements ont eu un effet direct sur l’économie nationale puisque l’activité touristique, le transport aérien et le rythme des exportations ont régressé engendrant des pressions croissantes sur la balance des paiements entraînant ainsi un ralentissement du rythme de croissance. Aussitôt, la Tunisie a pris les mesures permettant de cerner les effets des différents évènements dans le cadre d’un plan national visant à aider les secteurs touchés à palier aux difficultés, notamment ceux du tourisme et de l’agriculture. En même temps des mécanismes de suivi ont été mis en place et développés pour opérer un suivi systématique des évènements et introduire à temps les ajustements nécessaires. L’environnement national Depuis le changement, la Tunisie a réalisé plusieurs acquis grâce à un esprit réformateur caractérisé par la globalité et la continuité et qui a touché tous les domaines politiques, économiques, sociaux et culturels. Ces acquis sont le résultat d’une vision prospective claire qui tient compte des changements de plus en plus rapides sur la scène internationale et se base sur la foi en la nécessité de l’intégration dans cet environnement dans le respect des traditions d’ouverture de notre pays et de son rayonnement sur son environnement dans le but de tirer profit de toutes les opportunités potentielles. Dans le domaine politique, l’effort s’est orienté vers le renforcement de l’Etat de droit et des institutions, la consécration des principes de démocratie et des droits de l’homme, la concrétisation de la participation des tunisiens aux choix fondamentaux du pays, le renforcement du tissu associatif (partis, associations, organisations et structures nationales) tout en accordant une attention particulière à la jeunesse, à la femme et la famille compte tenu de leur rôle central dans la consolidation de la société et le renforcement de ses liens. Les juridictions introduites dans divers domaines ont contribué au renforcement des droits civiques et politiques et à la consolidation des principes de la citoyenneté responsable. Ceci se reflète principalement à 10 travers la consécration du pluralisme au sein du parlement, des conseils régionaux et locaux et la consécration de la multiplicité des candidatures aux élections présidentielles. Les réformes ont également concerné d’autres domaines touchant le développement des mécanismes de l’action démocratique comme le financement public des partis, de la presse d’opinion et la révision du code de la presse et ce dans le but de permettre aux journalistes de s’acquitter au mieux de leur rôle. La politique du dialogue et de concertation établie depuis le changement a contribué au renforcement des bases du consensus national autour des principaux choix et la consolidation de la paix sociale et du sentiment de fierté d’appartenir à la Tunisie. Sur le plan économique, la Tunisie a mis en œuvre depuis 1987 un programme de réformes structurelles qui ont touché plusieurs domaines tels que l’adaptation du cadre réglementaire et juridique, la libéralisation de l’investissement, des prix et du commerce extérieur, la réforme fiscale, la modernisation du système bancaire, la réforme du marché financier, la restructuration des entreprises publiques, la réforme de l’administration publique et la modernisation de son fonctionnement et la signature d’un accord de partenariat avec l’U.E., l’adhésion de la Tunisie à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et la conclusion d’autres accords bilatéraux de partenariat. L’ensemble de ces réformes a permis de consolider l’économie de marché et de l’initiative privée et de renforcer la compétitivité de l’économie et son intégration dans le circuit mondial. Dans le cadre de ces orientations, il a été possible de consolider le rythme de croissance de façon continue d’un plan à l’autre puisque le taux de croissance moyen est passé de 2,2 % durant le sixième plan à 5,3 % au cours du neuvième plan et ce grâce à la diversification continue de la base de production et à l’émergence de nouveaux secteurs compétitifs dans les industries manufacturières et les services et à une contribution plus importante du secteur privé dont la part dans l’investissement global s’est hissée à 55,5 % en 2001. La productivité globale s’est améliorée grâce à une meilleure utilisation des facteurs de production, à un effet entraînant des différentes réformes et à la transformation qualitative du comportement des opérateurs économiques et à leur réaction aux réformes. Sa contribution à la 11 croissance a augmenté de 33 % au cours du huitième plan à 36 % au cours du neuvième plan. Grâce à l’accélération du rythme de croissance et aux effets des différents mécanismes mis en place pour la promotion de l’emploi, il a été possible d’augmenter les créations d’emplois et d’atteindre les objectifs retenus en la matière puisque 322 000 emplois ont été créés durant le neuvième plan couvrant 92 % de la demande additionnelle contre 89,5 % durant le VIIème plan et 68 % durant le VIIème plan.. Ainsi, le taux de chômage a connu un début de régression passant à 15% en 2001 après une quasi-stabilisation entre 1994 (15,6 %) et 1999 (15,8 %). Ces résultats ont été réalisés concomitamment avec le maintien de la stabilité des équilibres financiers puisque les indicateurs d’endettement, en dépit des pressions sur les paiements extérieurs et les recettes fiscales, sont restés durant les dernières années dans des limites acceptables avec la limitation de l’endettement à 52,3 % du revenu national et le service de la dette à 13,6 % des recettes courantes en 2001. Ces résultats ont permis de consolider la crédibilité de notre pays sur la scène internationale et auprès de ses partenaires comme le prouve l’amélioration de son rating par les institutions spécialisées en matière d’évaluation des risques et l’augmentation du volume des participations et des investissements étrangers et des prêts extérieurs aux conditions du marché dont la part a atteint 65,6 % de l’ensemble des ressources de financement extérieur au cours du IXème Plan contre 61 % pour le VIIème Plan. Par ailleurs, la maîtrise du déficit budgétaire a été également possible, ce qui s’est traduit par son passage de 3,7 % durant le VIIème Plan à 3,0 % pour le IXème Plan. De même, le taux d’inflation a été réduit à 3,2 % au cours du IXème Plan contre 4,9 % durant le VIIIème Plan. Les réformes économiques et financières ont été accompagnées par d’importantes réalisations sociales conformément aux choix nationaux basés sur l’indissociabilité des dimensions économique et sociale du développement et l’ancrage des valeurs de solidarité et d’entraide entre les catégories sociales et les régions. Parallèlement à la relance de l’emploi, une accélération du rythme des réformes a été enregistrée au niveau de l’éducation, de l’enseignement 12 supérieur et de la formation professionnelle en vue de l’amélioration du rendement de ces secteurs et de l’augmentation de leur capacité suite à l’évolution du taux de scolarisation de la population âgée de 6 à 24 ans de 61,7 % en 1994 à 70,1 % en 2001 et du pourcentage des étudiants de la tranche d’âge 20 à 24 ans de 12,5 % en 1994 à 23,6 % en 2001. Les efforts consentis dans ce domaine ont été centrés sur la diversification des spécialités et la création des conditions nécessaires à l’adaptation aux avancées technologiques pour faire face aux exigences des défis futurs. Les revenus ont fait l’objet d’une attention particulière. Cela apparaît à travers la poursuite des négociations sociales sans discontinuité, la révision des conventions collectives, la réforme du système des salaires, l’intérêt accordé aux "smigards" et, également, la réforme du code du travail et l’introduction de plus de souplesse dans les relations professionnelles. En conséquence, il a été permis de préserver le pouvoir d’achat de cette catégorie grâce à une réévaluation du SMIG (Salaire Minimum interprofessionnel Garanti) à vingt reprises au moins depuis le Changement, d’améliorer le pouvoir d’achat de deux points par an du salaire moyen au cours de la même période grâce à l’augmentation continue des salaires pendant 14 années successives (1988-2001). Parallèlement, l’intervention de l’Etat, dans son rôle régulateur, s’est intensifiée pour circonscrire les effets éventuels de la libération de l’économie au moyen d’une panoplie intégrée de mécanismes de prévention sociale par divers moyens. Aussi, le volume global des dépenses et transferts à caractère social s’est multiplié par 4 entre 1986 et 2001 passant de 1 330 MD à 5 581 MD soit environ 20 % du Produit Intérieur Brut. Sur cette base, le transfert social par personne a atteint près de 577 Dinars en 2001 ce qui signifie que chaque ménage a bénéficié mensuellement, en plus de son revenu direct, d’un revenu supplémentaire moyen de 233 Dinars soit un montant supérieur au salaire minimum garanti. Le secteur de la santé a fait l’objet de profondes réformes qui se traduisent par la mise en œuvre d’un plan global en vue de moderniser les centres hospitalo-universitaires (CHU), d’améliorer le rendement des unités de la santé de base (médecine de première ligne) et démarrer la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes concernant en particulier les hôpitaux régionaux, la médecine d’urgence et le système d’information sanitaire. 13 Le système de soins gratuits a été révisé pour toucher ceux qui en ont le plus besoin et ce conjointement à la réforme du système de financement de la santé par l’introduction de plus de transparence dans les relations entre les prestataires de services sanitaires et les caisses de sécurité sociale à travers l’introduction progressive du système de facturation. L’ensemble des réformes a permis l’amélioration des indicateurs de la santé, puisque l’espérance de vie à la naissance est passée de 71,6 ans en 1996 à 72,9 ans en 2001, le taux de mortalité infantile a régressé à 26 pour mille et le nombre d’habitants par médecin a atteint 1 248 en 2000. D’autre part, le rendement du secteur de la sécurité sociale a enregistré une amélioration grâce aux multiples décisions et programmes ce qui a permis de renforcer sa contribution à la réalisation des objectifs nationaux notamment ceux ayant trait à l’emploi et à l’investissement puisque l’effort a été centré sur la réforme des pensions, de l’indemnisation des victimes des accidents du travail et l’assurance maladie et ce dans le but d’affronter les pressions qui s’exercent sur ces systèmes et de rationaliser leur gestion. La couverture sociale a été accordée aux groupes à besoin spécifique à travers la mise en œuvre de programmes destinés aux familles nécessiteuses, aux personnes âgées, aux handicapés et aux enfants sans soutien et un meilleur ciblage des bénéficiaires de ces programmes. Le résultat des réformes et des politiques économiques et sociales engagées se mesure par l’accroissement du revenu par habitant qui a atteint 2 840 D en 2001 contre 2 000 D en 1996 et 960 D en 1986 permettant ainsi d’élargir la classe moyenne qui a atteint 80 % de la population totale du pays. Dans l’ensemble, les résultats enregistrés montrent que d’importants acquis ont été réalisés dans plusieurs domaines et ce malgré les difficultés rencontrées tant sur les plans interne qu’externe durant les dernières années, la sécheresse durant quatre années successives, les suites des évènements du 11 septembre 2001 et leurs conséquences sur le tourisme, le transport, les exportations, la croissance structurelle des prix du pétrole, les perturbations financières à l’échelle mondiale avec toutes les conséquences qui en ont découlées telles que la pression exercée sur les paiements extérieurs. Si les résultats enregistrés confirment la bonne santé de l’économie, la diversité de la base de la production et l’existence d’un environnement favorable à la réalisation de plus d’acquis qui répondent aux aspirations nationales, il n’en 14 demeure pas moins que la persévérance dans l’effort doit être continue d’une part pour diversifier la base de production afin de réduire les effets de la sécheresse sur le développement et l’emploi et d’autre part pour améliorer la structure des exportations qui reste limitée à des produits traditionnels écoulés sur un nombre restreint de marchés ; ce qui nécessite la consolidation de nouveaux domaines prometteurs dans l’agriculture et les autres secteurs comme les services compte tenu des avantages comparatifs dont dispose la Tunisie dans ces domaines. Cela nécessite observation et un suivi continus des changements sur la scène internationale notamment au niveau des marchés financiers, des marchés des changes et des marchés des matières premières comme le pétrole et ce afin de prendre à temps les décisions qui s’imposent et de préserver les équilibres financiers. Au regard de ces mutations, et suite à une décennie de réformes, le Xème Plan se présente comme une étape décisive pour lever les défis de la mondialisation et de la révolution scientifique et technologique et pour accomplir des percées dans des domaines nouveaux. 15 CHAPITRE II LA TRANSITION DEMOGRAPHIQUE La Tunisie a réussi dès le début des années 60, à anticiper le lien organique qui existe entre la croissance démographique et la croissance économique. C’est en se basant sur ce principe qu’elle a élaboré une politique démographique intégrée. Appliquée par étapes, cette politique a donné des résultats très probants sur le plan du développement humain de façon générale. Ainsi, l’entrée de notre pays dans la phase finale de sa transition démographique constitue, au seuil du nouveau siècle, l’un des changements majeurs de la Tunisie humaine. Cette phase de la transition sera accompagnée nécessairement par des changements au niveau de la structure de la population et son corollaire de conséquences aux niveaux de l’emploi, du système éducatif, de la sécurité sociale, de la santé, ainsi qu’au niveau de la naissance de nouveaux comportements sociaux. C’est ainsi qu’un intérêt particulier sera accordé aux questions relatives à la population durant la période du Xème Plan et ce pour mieux répondre aux exigences du schéma de développement adopté, tant au niveau de la rationalisation du comportement reproductif, de la santé reproductive et de la famille qu’à celui du développement des ressources humaines et de la promotion de l’individu sur le plan économique, social et culturel. La situation démographique La situation démographique a connu au cours des dernières années des évolutions importantes qui se sont traduites par la baisse de l’indice synthétique de fécondité à un niveau inférieur au seuil de renouvellement des générations, puisqu’il a atteint 2,05 enfants par femme en 2001, et aussi par le recul du taux de mortalité à 5,5 ‰. La croissance démographique a régressé passant de 3 % en 1966 à 1,14 % en 2001. 16 Evolution des indicateurs démographiques Indice synthétique Année de fécondité 1966 7,15 1976 5,71 1986 4,40 1996 2,51 1999 2,09 2001 2,05 Nombre de naissances 206,7 208,0 234,7 178,8 160,2 163,9 Indice global de fécondité pour 1000 femmes 214,1 158,7 131,4 76,5 62,4 - Population en milliers 4 534 5 775 7 465 9 089 9 456 9 674 Taux d’accroissement (%) 3,0 2,7 2,5 1,4 1,12 1,14 Les données disponibles, montrent que tous les indicateurs de fécondité ont enregistré une baisse continue tant en ce qui concerne le taux de natalité qui a atteint son niveau le plus élevé en 1986 ou l’indice global de fécondité, ou encore l’indice synthétique de fécondité. Ces résultats ont pu être réalisés grâce à la rationalisation des comportements au niveau de la procréation pour toutes les couches de la population, à l’élévation du niveau d’instruction de la femme et à son intégration de plus en plus importante dans le circuit économique, avec tout ce qui en a résulté sur le plan de l’amélioration des conditions de vie des familles, l’élévation de la moyenne d’âge nuptial, qui sont des facteurs déterminants dans le comportement procréatif. Parallèlement, le taux de mortalité a régressé de façon continue depuis le milieu des années 60 jusqu’à la fin des années 80, passant de 15 ‰ en 1966 à 5,6 ‰ en 1989, suite notamment à la baisse remarquable du taux de mortalité infantile qui est passé de 138,6 ‰ à moins de 50 ‰ au cours de la même période. Le taux de mortalité est sur le point de se stabiliser entre 5,5 ‰ et 5,8 ‰ du fait de la modification de la pyramide des âges caractérisée par l’accroissement de la proportion des personnes âgées. La baisse des taux de mortalité s’est traduite par l’élévation de l’espérance de vie à la naissance au cours des 35 dernières années, passant de 51 ans en 1966 à 72,9 ans en 2001, soit un accroissement moyen de l’espérance de vie de 3 ans par quinquennat. Ces résultats ont pu être atteint grâce à l’extension du réseau hospitalier qui couvre désormais toutes les régions du pays et à l’augmentation du personnel médical et paramédical et aussi à l’élévation du taux de 17 couverture sanitaire et à l’amélioration des conditions de vie de la population. Evolution des indicateurs de mortalité Année Nombre de décès (en Milliers) 1966 1975 1984 1996 1999 2001 68,7 56,1 45,7 49,8 54,4 53,2 Taux de mortalité (‰) 15,0 10,0 6,5 5,5 5,7 5,5 Taux de mortalité infantile (‰) 138,6 96,7 51,4 29,7 26,2 - Espérance de vie à la naissance 51,1 58,6 67,4 71,6 72,1 72,9 S’agissant des migrations intérieures, elles se distinguent par la diminution de l’exode rural en comparaison avec son niveau au cours des décennies écoulées et par l’accroissement du taux de migrations interurbaines. Les migrations intérieures se distinguent également par la persistance des courants de migration des régions de l’Ouest vers les zones côtières et surtout vers le district de Tunis et les régions du Centre-Est du pays. Le nombre de migrants inter gouvernorats a atteint 330 mille personnes entre 1994 et 1999 contre 381 mille entre 1987 et 1994, et 275 mille entre 1979 et 1984, ce qui représente respectivement 3,5 %, 3,3 % et 3,9 % de l’ensemble de la population. Cette évolution des indicateurs démographiques s’est reflétée sur la structure par âges de la population. Ainsi le pourcentage des jeunes de moins de 15 ans est tombé à 28,9 % tandis que la proportion de la tranche d’âge 15-59 ans est passé à 62 % et celle de la tranche d’âge au-dessus de 60 ans a atteint 9,1 %. Evolution de la structure par âges de la population (en %) Tranche d’âges 1966 1975 1984 1994 1999 2001 0± 4 5 ± 14 15 ± 59 60 et plus 18,6 27,9 48,0 5,5 16,0 27,8 50,4 5,8 14,6 25,1 53,6 6,7 11,0 23,8 56,9 8,3 9,0 21,9 60,1 9,0 8,3 20,6 62,0 9,1 18 Les perspectives d’évolution démographique Les projections démographiques pour la période 1999-2029 ont été élaborées par référence à des hypothèses sur la fécondité, la mortalité et l’émigration tout en s’inspirant des évolutions enregistrées dans des pays comparables, bien que la Tunisie puisse être considérée parmi les premiers pays arabo-musulmans à atteindre l’étape finale de sa transition démographique. S’agissant de la fécondité, l’hypothèse adoptée table sur une diminution moyenne de l’indice synthétique de fécondité de 0,6 point durant la période 1999-2014, passant de 2,09 enfants par femme en 1999 à 1,5 enfant en 2014 pour se stabiliser à ce niveau jusqu’en 2029. Cette hypothèse a été retenue parce qu’elle semble la plus probable parmi les autres hypothèses tablant sur une baisse trop lente ou trop rapide de l’indice synthétique de fécondité. En tout état de cause l’impact des différentes hypothèses reste encore très faible durant la période du Xème Plan. S’agissant de la mortalité, on s’est basé sur l’hypothèse d’une décroissance continue du taux de mortalité infantile qui devrait passer de 26,2 ‰ en 1999 à 8,9 ‰ en 2029 et d’une augmentation continue de l’espérance de vie à la naissance qui passerait de 72,1 ans en 1999 à 77,0 ans en 2029. Sur la base de ces hypothèses, les projections démographiques pour la période 1999-2029 conduisent aux principales conclusions suivantes : - le taux d’accroissement démographique poursuivra sa baisse passant de 1,12 % en 1999 à 0,89 % en 2006 et à 0,81 % en 2011 pour atteindre environ 0,28 % en 2029. Ainsi le nombre d’habitants passera de 9,674 millions d’habitants en 2001, à 10,127 millions en 2006, à 10,561 en 2011 et à 11,763 en 2029. Pour la période du Xème Plan, la population augmentera de 453 mille habitants, soit un taux de croissance démographique de 0,92 % par an ; - la structure par âge connaîtra, à moyen terme, des transformations importantes qui vont devenir encore plus profondes à long terme. En effet, la régression de la proportion de la population dans la tranche d’âge inférieure à 15 ans va se poursuivre passant de 30,9 % en 1999 à 24,3 % en 2006 puis à 17,4 % en 2029. Par contre, la proportion de la tranche d’âge supérieure à 60 ans va continuer à augmenter pour atteindre respectivement 9 %, 9,3 % et 17,7 %. 19 Quant à la proportion de la population dans la tranche d’âge 15-59 ans, elle va dans une première phase continuer à croître jusqu’au milieu de la seconde décennie pour atteindre 69 % en 2014 et amorcer ensuite une baisse qui la situera à 65 % en 2029 ; - quant au nombre de naissances, il va continuer à décroître pour passer de 160,2 mille en 1999 à 146,7 mille en 2006 puis à 121 mille en 2029. Par contre, le nombre de décès gardera le même niveau au cours du Xème Plan en se situant entre 55 mille et 57 mille par an pour marquer ensuite une augmentation passant de 60 mille en 2011 à 88 mille en 2029. Evolution des principaux indicateurs démographiques Indicateur - Population (en milliers) - Taux d’accroiss.t. (%) - Naissances (en milliers) - Taux de natalité (‰) - ISF - Décès (en milliers) - Taux de mortalité (‰) 2002 9 758 1,00 152,1 15,6 1,82 54,8 5,6 2003 9 853 0,97 150,3 15,3 1,76 55,1 5,6 2004 2005 2006 2011 2029 9 947 10 038 10 127 10 561 11 763 0,94 0,91 0,89 0,81 0,28 148,7 147,5 146,7 145,7 121,2 15,0 14,7 14,5 13,8 10,3 1,70 1,66 1,62 1,52 1,50 55,5 56,0 56,6 60,7 88,3 5,6 5,6 5,6 5,7 7,5 On peut déduire de cette évolution démographique les principales conclusions suivantes : - malgré la diminution de la proportion de la population dans la tranche d’âge 5-14 ans, la demande sociale exercée sur le système éducatif aux niveaux de l’enseignement secondaire et supérieur restera importante du fait de l’augmentation de la population dans la tranche d’âge 15-24 ans. Il est à remarquer, toutefois, que la demande sociale au niveau du secondaire accusera une baisse à partir de 2005 en raison de la diminution de la population dans la tranche d’âge 15-20 ans à partir de 2005 ; - la demande additionnelle d’emploi connaîtra une croissance continue et atteindra son niveau le plus élevé en 2003, année à laquelle elle plafonnera à 82 mille en raison de l’augmentation de la proportion de la population en âge actif (15-59 ans), ce qui nécessite la poursuite et le renforcement des efforts déployés pour la création du plus grand nombre possible de postes d’emploi, afin de diminuer la pression sur le marché de l’emploi qui connaîtra à partir de 2004 20 l’amorce d’une détente progressive, la demande additionnelle d’emploi chutera à 73 mille en 2009 et à 53 mille à l’horizon 2014 ; - le phénomène de vieillissement de la population va commencer à apparaître, ce qui nécessite de se préparer, à moyen et à long terme, au renforcement du système de prévention sociale tel la préservation des équilibres des caisses de la sécurité sociale, l’élargissement du régime de protection sanitaire, la formation des cadres médicaux et paramédicaux, la mise en place des structures sanitaires spécialisées dans les services de santé au profit des personnes âgées dont le nombre avoisinera le million en 2009 et dépassera les 2 millions en 2029. 21 CHAPITRE III LES ASPIRATIONS ET LES ENJEUX La Tunisie aspire à la faveur des acquis réalisés et des choix contenus dans le « Programme d’Avenir » du Président de la République, à réunir au cours de la prochaine étape, les attributs d’une société émergente et à relever les défis afin d’accélérer la concrétisation de l’objectif assigné à notre pays par le Chef de l’Etat consistant à atteindre à l’orée de ce siècle le niveau des pays développés. Rejoindre le peloton des pays avancés ne consiste pas seulement atteindre leur niveau économique et encore moins à transposer leur modèle de société. Cet objectif trouve son articulation dans « une vision renouvelée du changement » qui vise à répondre aux aspirations de la communauté nationale pour le progrès et le développement, dans le cadre du modèle de développement tracé par le Chef de l’Etat fondé sur la modernité sans pour autant renoncer à notre identité, ni à nos valeurs nationales. Ce modèle de société auquel aspire la communauté nationale est fondé sur : - le renforcement du processus démocratique et la consolidation de l’Etat de droit, garants d’une société libre, évoluée et solidaire qui garantit la participation à tous les tunisiens, quelles que soient leurs opinions, à la définition des grands choix dans le cadre du respect de l’intérêt général ; - l’édification de la société du Savoir dans toutes ses composantes qui constitue à la fois une aspiration et un choix stratégique pour réaliser les objectifs de développement au cours de la prochaine étape ; - l’amélioration continue du pouvoir d’achat afin de se rapprocher des niveaux atteints par les pays avancés tout en oeuvrant à élargir la base de la classe moyenne et à éliminer toute forme d’exclusion ou de marginalisation. 22 Edification d’une société évoluée et solidaire L’édification du processus démocratique s’est articulée depuis le changement du 7 novembre sur une approche politique de dimensions globale et complémentaire. Cette approche jette les bases d’un nouveau projet de société qui aspire au progrès et ce conformément à une vision qui donne la priorité aux réformes et qui réfute la précipitation et l’improvisation ce qui est de nature à lui garantir les conditions nécessaires de progrès et à lui éviter les remises en cause et l’échec. Cette vision s’est traduite par une démarche cohérente garantissant au citoyen un apprentissage sur des bases saines de l’action démocratique et la participation à l’élaboration des choix fondamentaux. Ceci a été concrétisé par les grandes réformes initiées par le pays depuis le Changement afin de renforcer l’Etat de droit et des institutions, d’ancrer la pratique démocratique et le pluralisme tant au niveau des partis que du parlement et des collectivités locales, de garantir les libertés individuelles et publiques, et de renforcer leur protection par la loi, de protéger les droits de l’Homme et les droits de l’Enfant, de consacrer l’égalité entre l’homme et la femme, d’enraciner les valeurs de solidarité et d’entraide entre les individus et les groupes, et d’offrir les attributs de la dignité aux catégories à besoins spécifiques. Grâce à ces réformes et aux succès accomplis tant sur le plan social qu’économique, le paysage politique tunisien a observé une mutation caractérisée par un renforcement des valeurs républicaines et du processus démocratique, et une participation active de la société civile avec ses diverses composantes : partis politiques, organisations professionnelles et associations à tous les aspects de la vie politique. Ceci a fait naître chez les tunisiennes et les tunisiens une aspiration profonde pour accéder à une nouvelle étape de la vie politique qui soit en symbiose avec le progrès connu par toutes les composantes de la société et qui vient garantir les acquis et réalisations accomplis et crée les conditions propices pour plus de prospérité économique et de progrès social. Au premier rang de ces priorités on trouve l’aspiration pour une participation plus large du citoyen, directement ou à travers les partis et les institutions élues, à l’élaboration des choix, la définition des politiques et des programmes ainsi que le suivi de leur application et la contribution à l’édification de la Tunisie de demain dans un environnement garantissant les libertés et les droits fondamentaux. 23 C’est dans ce cadre que s’inscrit l’initiative présidentielle annoncée à l’occasion du 14ème anniversaire du Changement qui se propose de jeter les bases de la République de demain, répondre aux aspirations des tunisiens et consacrer une conviction profonde considérant la prospérité économique et le progrès social comme intimement liés. Cette initiative ouvre, en effet, des horizons plus larges pour une mutation qualitative du système politique et ce par le renforcement des libertés et des droits fondamentaux du citoyen, la modernisation de l’action législative et gouvernementale, la création d’une meilleure interaction entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif et l’extension des attributions du Conseil Constitutionnel. C’est en matière de renforcement des libertés et des droits fondamentaux du citoyen, que la réforme a consacré, pour la première fois dans la constitution et plus précisément dans son chapitre premier, les principes fondamentaux sur lesquels a été basé le projet de société du Changement. Il s’agit d’une perception globale, complémentaire et universelle des droits de l’Homme, avec les principes de l’Etat de droit et du pluralisme, et les valeurs de solidarité, d’entraide et de tolérance. L’intégration dans le texte de la constitution des principes de l’Etat de droit et du pluralisme constitue un apport important puisqu’il consacre de façon claire, pour la première fois, que la République Tunisienne est fondée sur des principes qui sont en relation avec les notions de droit de l’Homme et de la démocratie, et ce en partant du principe que le pluralisme est une condition sine qua non pour la démocratie. Il en va de même pour la référence aux principes de solidarité, d’entraide et de tolérance entre les individus, les catégories et les générations qui consacre le choix civilisationnel ainsi que les choix sociaux et économiques de l’ère nouvelle basée essentiellement sur ces valeurs. En matière de modernisation de l’action législative et gouvernementale, la réforme initiée s’inscrit dans le cadre de l’orientation visant la modernisation au cours de la prochaine étape du système politique sans pour autant abandonner le régime présidentiel qui est garant de la stabilité gouvernementale et de la séparation entre les pouvoirs. La principale innovation introduite concerne la création de la Chambre des Conseillers à côté de la Chambre des Députés, élargissant ainsi les modes de représentativité du peuple au sein du pouvoir législatif, consacrant les progrès enregistrés par les régions dans différents domaines, et permettant 24 la participation effective des forces vives et des compétences nationales dans l’édification de la Tunisie de demain. La réforme a également pour objectif de faire évoluer la relation entre le Gouvernement et la Chambre des Députés, dont le contrôle sur l’action gouvernementale sera renforcé, par l’instauration mentionnée dans la constitution de séances périodiques consacrées aux questions orales, qui traiteront des questions ayant trait à des sujets d’actualité et de consacrer des séances de dialogue entre la Chambre des Députés et le Gouvernement pour débattre des politiques sectorielles. L’élargissement des attributions du Conseil Constitutionnel s’inscrit dans le cadre de la consolidation de l’Etat de droit, et ce, à travers le renforcement de l’impartialité et de l’indépendance de ses membres ainsi que de la prise en charge par le Conseil des opérations de toutes les étapes relatives aux élections présidentielles. Ces mesures consacrent la place à laquelle a été élevé le Conseil Constitutionnel suite aux amendements successifs de ses prérogatives introduites depuis le Changement. L’édification de la société du Savoir L’enseignement pour tous, et à tous les niveaux, représente une aspiration commune à tous les tunisiens afin de garantir l’avenir de leurs enfants et constitue la pierre angulaire dans l’édification de la société du savoir, un choix stratégique adopté par la Tunisie pour pouvoir réaliser des taux de croissance élevés et relever le défi de l’emploi. Le savoir et l’intelligence constitueront au cours de ce siècle la clé du succès pour les pays, dont la Tunisie, aux ressources naturelles limitées, l’instrument indiqué pour gagner la bataille de la compétitivité et la principale source pour créer plus de richesse et impulser le développement. La consécration du principe de l’apprentissage à vie et la promotion des ressources humaines, pour les doter des compétences requises afin d’assimiler les progrès scientifiques et technologiques avec tout ce que ceci nécessite en matière d’investissements dans les systèmes d’éducation, de formation, d’enseignement supérieur, de recherche scientifique et d’alphabétisation des adultes, constituent les principales exigences qu’il convient de satisfaire pour réaliser cet objectif et une orientation fondamentale pour l’étape à venir, conformément au Programme d’Avenir. Pour ce qui concerne la mise à niveau des ressources humaines, le défi essentiel consiste à les doter des qualifications requises pour accroître leur 25 aptitude à assimiler le progrès scientifique et technologique et à maîtriser son usage selon les besoins, tout en faisant preuve d’adaptation continue avec les nouveautés, ce qui consacre le principe de l’apprentissage à vie. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) permettent de consacrer ce principe grâce aux possibilités multiples, à la fois souples et efficaces, qu’elles offrent pour les études, l’enseignement et la formation continue. Le second défi consiste à doter le pays d’une infrastructure de communication moderne et intégrée, à capacité suffisante, de haute qualité, à services et usages multiples, couvrant tout le pays et à la portée de tous. Il consiste également à optimiser l’utilisation d’une telle infrastructure, à en sécuriser l’usage et à développer les applications nécessaires dans tous les domaines afin de garantir une utilisation optimale possible de ce réseau de communications. Le troisième défi a trait à la mise à niveau des modes de travail, de production, d’échanges et de prestation de services, en incitant tous les agents économiques à adopter les équipements, les outils ainsi que les systèmes d’organisation et de gestion adéquats afin de profiter pleinement des opportunités offertes par les nouvelles technologies et les réseaux de communications pour accroître la productivité, améliorer la compétitivité et assurer une meilleure qualité des produits et des services. Dans ce cadre, l’information, avec sa double portée stratégique et opérationnelle, occupe une place centrale dans la société du savoir, du fait qu’elle constitue l’outil de transfert des connaissances et de l’intelligence et, d’autre part, le moyen le plus adéquat pour s’informer et suivre les évolutions et un instrument pour prospecter et apprécier les mutations. Outre l’investissement dans l’infrastructure de base et dans les équipements, le défi dans ce domaine consiste : - à perfectionner les moyens de traitement de l’information qui doit être considérée comme une source pour accroître la richesse, voire un produit à part entière, ayant une valeur marchande et des perspectives prometteuses ; - développer la capacité nationale, de façon générale, et celle des agents économiques, en particulier, pour produire l’information, l’obtenir, l’analyser et l’échanger dans les meilleures conditions et 26 de la manière la plus efficace possible, en faisant le meilleur usage des systèmes et des réseaux qu’offrent les nouvelles technologies de la communication ; - accéder constamment et avec toute la célérité requise à l’information ce qui nécessite une connexion étroite et efficace aux bases de données internationales et un renforcement des centres de veille à tous les niveaux. Relever les défis que pose l’édification de la société du savoir reste toutefois tributaire du degré d’adaptation des individus et des groupes aux nouvelles technologies et leur capacité à dépasser les obstacles culturels et à changer de comportement afin de généraliser leur utilisation dans leurs activités. Amélioration du revenu et généralisation du bien-être Accéder au rang de pays développés nécessite l’amélioration du revenu individuel, son rapprochement des niveaux atteints dans ces pays, ainsi que la généralisation d’un tel niveau à toutes les catégories sociales et dans toutes les régions du pays ; et ce afin d’améliorer le bien-être et les conditions de vie des tunisiens. Les succès et les acquis enregistrés par la Tunisie depuis le changement ont ouvert des perspectives plus larges et des grandes aspirations dans tous les domaines. A cet effet, le Programme d’Avenir a mis en place la plateforme nécessaire à la concrétisation de ces aspirations conformément à une approche basée sur la poursuite de la croissance dans le cadre d’un développement durable et d’une stabilité et de paix sociale. Ceci nécessite, en premier lieu, de répondre au plus grand nombre possible de demandes d’emploi. A cet effet, les initiatives présidentielles avantgardistes ont d’ores et déjà préparé le terrain à la réalisation de cet objectif à travers les nouveaux mécanismes créés pour stimuler l’emploi, dont les plus importants sont le Fonds National de l’Emploi, la Banque Tunisienne de Solidarité et le système de micro crédits. Cet effort a été relayé par le renforcement de l’appareil de la formation professionnelle, la diversification de ses filières, la coordination des programmes spécifiques dans le domaine de l’encouragement de l’emploi des jeunes et celui de la formation et de l’insertion professionnelle. Toutefois, malgré le repli qu’a enregistré le taux de chômage, du fait de l’augmentation du taux de croissance et de l’impact de ces nouveaux mécanismes, les exigences de la 27 prochaine étape nécessitent un redoublement d’effort afin de relever le défi de l’emploi. Cela est d’autant plus vrai que la demande additionnelle d’emploi culminera au cours du Xème Plan et observera une mutation structurelle du fait de l’accroissement du nombre de diplômés de l’enseignement supérieur qui arrivent sur le marché de l’emploi et de l’augmentation du flux féminin ainsi que de l’évolution qui est en train de s’opérer sur les professions et les spécialités demandées par le marché de l’emploi, et l’émergence de nouveaux modes de travail et de production. Relever ce défi exige, non seulement, de réussir l’édification d’une économie du savoir et d’aller de l’avant sur la voie de la promotion des compétences des ressources humaines, mais également de déployer un surcroît d’effort pour diversifier la base économique et exploiter toutes les opportunités qu’offrent les secteurs présentant des avantages compétitifs et des possibilités d’exportation dont notamment les industries manufacturières et les services, tout en oeuvrant, à ce que notre pays devienne un centre régional pour l’implantation d’activités à haute valeur ajoutée. Ceci requiert l’intensification des investissements et l’amélioration du rendement des différents facteurs de production ainsi que le renforcement de la part du secteur privé dans l’effort d’investissement en poursuivant les opérations de mise à niveau qui devraient concerner les secteurs traditionnels et les petites et moyennes entreprises. Parallèlement les efforts devraient s’orienter vers la modernisation des modes de gestion et d’organisation du travail et de la production, d’une part, et l’intégration de nouveaux secteurs porteurs à haute valeur ajoutée, d’autre part. L’accroissement du rythme de la croissance reste tributaire d’une évolution du rythme des exportations qui devrait être supérieur à celui de la croissance du PIB, et ce en dépit des pressions dues à la recrudescence de la concurrence sur les marchés extérieurs, à l’émergence de nouveaux concurrents surtout sur le marché européen, ainsi qu’au rétrécissement de la compétitivité par les prix, et à l’extension des mesures protectionnistes de la part des pays industrialisés. Par ailleurs, la préservation de la pérennité du rythme de croissance sur le long terme exige la modernisation de l’appareil financier et du système bancaire ainsi que la mise à niveau de l’administration et la préservation des grands équilibres macro-économiques. Il est également nécessaire 28 d’assurer un développement durable en accordant une attention particulière à la préservation de l’environnement, à la conservation des ressources naturelles et leur protection contre toute utilisation abusive ainsi que la mise en œuvre de stratégies adéquates pour lutter contre les catastrophes et les calamités naturelles, notamment dans le secteur agricole et la mise en place de programmes pour développer et rationaliser l’exploitation des ressources naturelles dont notamment l’eau et l’énergie. Il devient également impérieux de se préparer aux conséquences de la transition démographique en matière de modification de la pyramide des âges et ses répercussions quant aux besoins et implications prévisibles au niveau des comportements sociaux. En effet, la diminution du taux de croissance démographique va se poursuivre et le poids du groupe d’âge de la population active va s’accroître, d’où les pressions qui seront exercées sur le marché de l’emploi. L’augmentation de la population ayant dépassé 60 ans, quant à elle, nécessite de nouveaux modes de protection sociale et de couverture sanitaire. La participation de toutes les catégories sociales et de toutes les régions pour réaliser la croissance escomptée, le partage équitable de ses fruits et l’amélioration du bien-être constituent une aspiration qui consacre le slogan du Chef de l’Etat « la Tunisie pour tous les tunisiens » et, en même temps, un socle pour préserver la stabilité et la concorde sociales. Ce qui exige la poursuite des efforts pour améliorer le pouvoir d’achat, élargir la base de la classe moyenne, éradiquer les causes de la pauvreté, offrir les conditions d’une vie digne, développer les services de santé et les rapprocher du citoyen, généraliser la couverture sociale, reformer les régimes d’assurance maladie et accorder une attention aux catégories à besoins spécifiques. L’ensemble de ces axes constituent les orientations de base de la stratégie du développement social au cours de la prochaine étape. Sa concrétisation implique la définition des politiques et programmes correspondants et une participation de toutes les composantes actives de la société civile. 29 DEUXIEME PARTIE LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT - 31 CHAPITRE I LES REALISATIONS DU IXEME PLAN L’approfondissement des réformes et l’intensification du rythme de leur mise en oeuvre, sont les principaux traits marquants de la période du IXème Plan. Les efforts ont concerné particulièrement la réforme du système fiscal et du système financier, la modernisation du système bancaire, l’harmonisation du cadre législatif, la consolidation des instruments de promotion de l’emploi, la restructuration des entreprises publiques opérant dans les secteurs concurrentiels, en plus des efforts déployés en vue de promouvoir les exportations et l’impulsion de l’investissement privé. Cette période a connu également, le démarrage du programme de démantèlement des tarifs douaniers dans le cadre de l’instauration de la zone de libre échange avec l’Union européenne. Ces engagements ont rendu impérative la mise à niveau globale de l’économie et particulièrement des unités de production dans le secteur industriel. Cette démarche réformatrice a permis la réalisation d’acquis appréciables dans plusieurs domaines, nonobstant les retournements de conjoncture au niveau interne et externe dont notamment la recrudescence des crises financières dans plusieurs pays, la hausse du prix du pétrole, l’appréciation du dollar, des conditions climatiques peu favorables en plus des retombées négatives des évènements du 11 septembre 2001. La croissance économique Le principal acquis a été l’accélération du rythme de la croissance économique dont la moyenne a dépassé les 5 % atteignant 5,3 % par an poursuivant sa tendance ascendante d’un plan à l’autre. Croissance (%) VIème Plan VIIème Plan VIIIème Plan IXème Plan 2,2 4,2 4,6 5,3 Ce niveau de croissance a été atteint grâce à l’évolution que connurent d’une part le secteur des services qui enregistra un taux de croissance moyen de l’ordre de 6,9 % par an, résultant d’une croissance soutenue du secteur des communications, soit 16,6 % en moyenne par an et du secteur financier soit 7,2 % en moyenne par an et, d’autre part, le secteur des 32 industries manufacturières dont la valeur ajoutée évolua annuellement selon un taux moyen de l’ordre de 6,1 % par an. Toutefois, le taux de croissance dans le secteur agricole s’est situé à la limite de 2,6 % en moyenne par an, et ce suite à la persistance de la sécheresse durant trois années consécutives au cours de la période du IXème Plan. Il en est résulté un renforcement du processus de diversification de la structure productive comme l’atteste la consolidation de la part du secteur des services et, dans une moindre mesure, celle des industries manufacturières ; la part des secteurs traditionnels, tels que l’agriculture et les industries non manufacturières ont, par contre, régressé. Structure du PIB par secteur (en %) Secteur Agriculture et pêche Industries manufacturières Industries non manufacturières Services 1996 2001 16,5 20 13,4 50,1 14,1 21 12,9 52 La productivité globale des facteurs a contribué de son côté, à hauteur de 36 % dans la croissance économique enregistrée au cours de la période du IXème Plan et ce, grâce à l’apport de nouveaux facteurs qualitatifs, notamment la maîtrise technologique, l’utilisation des modes d’organisation et de gestion modernes et la mise à niveau globale de l’économie. Tous ces facteurs ont permis d’améliorer sensiblement, la compétitivité de l’économie, ce qui se reflète d’ailleurs, à travers l’affermissement de la contribution des exportations dans la croissance ; les exportations de biens et services à prix constants ont connu un rythme de croissance relativement élevé, soit 7,4 % en moyenne par an, ce qui porta le taux d’effort à l’exportation de 42,5 % en 1996 à 48,5 % en 2001. L’investissement et l’épargne Le rythme d’évolution de l’investissement s’est intensifié au cours de la période du IXème Plan, ce qui a permis au taux d’investissement de passer de 23,2 % à 1996 à 26,1 % en 2001 portant ainsi le taux de réalisation des prévisions à 94 % contre 88 % au cours de la période du VIIIème Plan. Ces performances ont été réalisées grâce aux nombreuses mesures prises en faveur de l’amélioration de l’environnement des affaires et de l’impulsion de l’investissement privé. Ce dernier, a connu un rythme de 33 croissance relativement accéléré, soit 13 % en moyenne par an, contre 11,1 % pour l’investissement public, ce qui a permis de porter la contribution du secteur privé dans l’investissement total à une moyenne de 53,9 %. Toutefois, ce niveau demeure en deçà de l’objectif tracé dans le IXème Plan, soit 56 %. Au cours du quinquennat écoulé, l’investissement a été caractérisé par une évolution significative des investissements dans le secteur des industries manufacturières, soit un taux de croissance moyen de l’ordre de 10,8 % par an contre 5 % seulement durant le VIIIème Plan. Cette tendance résulte du rythme élevé observé dans la réalisation du programme de mise à niveau, qui a intéressé jusqu'à la fin de l’année 2001 près de 1100 entreprises correspondant à un investissement global de l’ordre de deux milliards de Dinars. Les investissements dans le secteur des transports ont progressé à un taux moyen de l’ordre de 19,4 % par an, portant particulièrement sur la mise à niveau de l’infrastructure (routes, ports, échangeurs, ponts). Il en est de même pour les investissements dans le secteur des communications qui ont progressé de 14,1 % en moyenne par an, ce qui est de nature à permettre de faciliter l’intégration de l’économie nationale et de la mise des produits tunisiens sur les marchés extérieurs. Le taux d’épargne rapporté au revenu national disponible est passé de 22,7 % en 1996, à 23,3 % en 2001, enregistrant ainsi une amélioration de l’ordre d’un demi point sur toute la période du plan. Toutefois, ce taux demeure en deçà de l’augmentation enregistrée par le taux d’investissement, soit 2,9 points au cours de la même période. Cette différence s’explique par une accélération du rythme de la consommation notamment au cours des deux dernières années du plan. L’emploi L’intensification du rythme de création d’emplois au cours de la période du IXème Plan a permis d’atteindre les objectifs fixés dans ce domaine. Les créations ont en effet atteint 322 mille emplois contre 320 mille prévus initialement, permettant de couvrir 92 % de la demande additionnelle. Ces résultats ont pu être accomplis grâce à l’accélération du rythme de la croissance économique et à l’apport positif des nouveaux instruments de promotion de l’emploi mis en place suite auxs initiatives présidentielles ; 34 dont notamment la création de la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS), du système des micro crédits et du Fonds National de l’Emploi (21-21). En effet, au terme de l’année 2001, 49 mille projets promus par des personnes à moyens limités et ne disposant pas de garanties, ont été financés par des crédits de la BTS. De même, 21 mille personnes ont pu bénéficier du système des micro-crédits et 112 mille jeunes parmi le noyau dur des chômeurs et des personnes rencontrant des difficultés d’insertion ont bénéficié des interventions du Fonds National de l’Emploi. En même temps, le système de formation professionnelle a été renforcé, les filières ont été diversifiées et les des programmes spécifiques en matière d’encouragement à l’emploi des jeunes et à l’insertion professionnelle ont été renforcés. Ces interventions ont permis, de développer l’esprit de la création de l’auto-emploi. La proportion des patrons et des indépendants est ainsi passée de 22,8 % en 1994 à 24,5 % en 2001 de la population occupée. En conséquence, les indicateurs de l’emploi se sont améliorés comme l’atteste le recul du taux de chômage de 15,6 % en 1994 à 15 % enregistré en 2001. Répartition sectorielle des créations d’emplois au cours du IXème Plan Pêche Mines et Energie Industries manufacturières Bâtiment et Travaux publics Transport et Communications Tourisme Autres services Administration TOTAL 3 350 1 050 95 000 16 400 26 700 16 000 125 800 37 700 322 000 Les équilibres financiers Les équilibres financiers internes et externes ont été préservés et ce malgré les pressions ressenties au niveau des paiements extérieurs. Ces pressions résultent de la conjonction d’une multitude de facteurs à la fois d’ordre conjoncturel et structurel. En effet, certaines difficultés sont dues à des facteurs conjoncturels exogènes ayant trait principalement au 35 ralentissement de l’activité économique mondiale, aux fluctuations observées sur le marché de change et celui des matières premières et à des facteurs conjoncturels internes se rapportant aux aléas climatiques. Les facteurs structurels s’expliquent fondamentalement par la nécessité de répondre aux exigences de la mise à niveau de l’économie, de l’accélération du rythme de l’investissement, de la croissance économique et de la consommation. Les exportations de biens et services à prix constants ont connu un rythme de croissance relativement élevé, soit en moyenne 7,4 % par an. Ce rythme est induit principalement par une croissance vigoureuse des exportations dans les secteurs des industries mécaniques et électriques (15,8 % par an), du textile et cuirs (6 % par an) et du tourisme (7 % par an). De leur côté, les importations ont évolué à un rythme assez rapide et à un taux moyen de l’ordre de 7,3 % par an à prix constants. La détérioration des termes de l’échange, estimée en moyenne à 1,1 point, s’est répercutée par un accroissement des exportations à prix courants à un taux moyen de 10,6 % par an contre 11,7 % par an pour les importations. En conséquence, le déficit courant a augmenté, atteignant 4,2 % du PIB en 2001, contre seulement 2,6 % enregistré en 1996. Le financement de ce déficit a pu être assuré grâce au dynamisme qui a caractérisé les opérations en capital au titre de mobilisation d’emprunts d’origine publique ou contractées sur le marché financier international, et dans une moindre mesure au titre d’investissements directs étrangers et de participations. La période écoulée a connu une consolidation notable de ressources mobilisées dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale dont le montant s’est élevé à 835 MD en moyenne par an, contre 661 MD au cours du VIIIème Plan. Cette enveloppe a été affectée au financement de certains projets sectoriels (agriculture, enseignement supérieur et infrastructures) et au programme d’appui à la compétitivité économique dont les décaissements afférents ont atteint un montant de l’ordre de 735 MD sur toute la période du plan soit le double du montant prévu initialement. Les participations et les investissements directs étrangers ont enregistré au cours de la période du IXème Plan, un accroissement sensible, atteignant 36 3 636,9 MD contre des prévisions initiales de l’ordre de 2 300 MD. Cette différence est due d’une part, à la nouvelle dynamique observée dans les secteurs du textile et habillement, des industries mécaniques et électriques suite à l’établissement de grandes entreprises à hautes capacités d’investissements et, d’autre part, aux revenus générés par les opérations de privatisations et de concessions d’un montant global de 921 MD. Les ressources d’emprunt mobilisées sur le marché financier international ont atteint 2 094 MD contre des prévisions de 3 640 MD établies par le IXème Plan. Ce résultat dénote d’un choix délibéré consistant à éviter le recours au marché financier international lors de certaines périodes peu favorables comme ce fut le cas en 1998, année caractérisée par un renchérissement des conditions d’emprunt résultant du déclenchement de la crise financière qui a sévi dans les pays du Sud-est asiatique. Les indicateurs d’endettement demeurent acceptables tant au niveau du volume qu’au niveau de la structure. Le taux d’endettement s’est stabilisé aux alentours de 52,3 % du revenu national disponible en 2001, alors le service de la dette a été limité à 13,6 % des recettes courantes et la part de la dette à long terme représente 67,2 % de l’endettement extérieur. En matière des finances publiques, la période du IXème Plan a été marquée par la poursuite de la maîtrise du déficit du budget de l’Etat. Ce déficit a régressé de 3,7 % du PIB au cours du VIIIème Plan à 2,9 % au cours du IXème Plan. Cette performance provient des différentes mesures prises dans l’objectif de compenser la moins-value au niveau des recettes publiques occasionnée par le démantèlement des tarifs douaniers. Ces actions ont porté principalement sur, l’augmentation d’un point du taux normal de la TVA, la révision des conditions du régime forfaitaire et l’amélioration du niveau du recouvrement. A cet effet, les recettes fiscales ont connu une croissance moyenne de l’ordre de 11 % par an grâce, d’une part, à une amélioration sensible des impôts directs qui ont enregistré une progression moyenne de 16,5 % par an, permettant de porter leur part dans le total des recettes fiscales de 22,4 % au cours du VIIIème Plan à près de 27,6 % durant le IXème Plan et, d’autre part, à la croissance annuelle des impôts indirects suivant un taux moyen de 9,2 %, en relation avec la baisse des droits de douanes. Ces résultats ont permis de contenir le taux de pression fiscale au niveau de 21 % du PIB. 37 Quant aux recettes non fiscales leur évolution a été influencée par la baisse nette des revenus pétroliers, observée notamment durant les dernières années mais dont les effets ont été amortis par une hausse des revenus au titre de la redevance gaz et des recettes de la privatisation. Par ailleurs, les dépenses publiques ont été maîtrisées en maintenant leur rythme d’évolution, à 8 % en moyenne par an en dessous de celui du PIB, ce qui a permis de maîtriser le déficit budgétaire. En effet, les dépenses de gestion ont suivi un rythme de croissance correspondant à un taux moyen de l’ordre de 8,2 % par an contre 7,6 % par an prévu initialement en relation avec l’accroissement enregistré au titre des dépenses de rémunérations publiques. De leur côté, les dépenses de développement ont connu un rythme de croissance relativement modéré, soit 7,6 % en moyenne par contre 9 % prévus, pour la période du IXème Plan, a cause de la faible évolution des dépenses au titre de paiements extérieurs directs. Le service de la dette publique s’est stabilisé dans les limites de 7,7 % annuellement contre 10,3% prévu dans le du IXème Plan et ce suite aux baisses successives du taux d’intérêt sur la place financière interne. Le financement du déficit budgétaire a été axé sur l’emprunt intérieur dont la part a atteint 58 % de la totalité des ressources d’emprunt, contre 50 % prévu initialement. Cela a eu pour résultat une augmentation du taux d’endettement public qui est passé de 55,5 % du PIB en 1996 à 61,3 % en 2001. En matière de conduite de la politique monétaire, les efforts se sont concentrés sur la maîtrise de la masse monétaire en maintenant le taux de croissance monétaire en dessous de celui du PIB. A ce titre, la masse monétaire au sens le plus large (M4) s’est accrue à un taux moyen de l’ordre de 8,2 % par an contre 8,8 % par an pour le PIB. En même temps, les concours à l’économie ont connu un certain fléchissement avec un taux de croissance de 8,5 % en moyenne par an contre 11,6 % enregistré au cours du VIIIème Plan. Cette évolution renferme une consolidation de la part de l’encours des crédits à moyen et long termes orientés au financement des investissements qui a atteint 44,7 % de l’encours total, contre 42,2 % au cours du VIIIème Plan. 38 La politique monétaire adoptée a permis de canaliser un financement adéquat aux agents économiques. Conduite le cadre de l’approfondissement des réformes économiques et financières et des efforts déployés en vue de consolider la compétitivité de l’économie nationale, la politique monétaire a contribué largement à la maîtrise de l’évolution des prix. En attestent des taux d’inflation jamais enregistrés depuis l’indépendance : 2,7 % en 1999, 2,9 % en 2000 et 1,9 % en 2001. En conséquence, le taux d’inflation moyen a reculé de 4,9 % au cours de la période du VIIIème plan à 3,2 % au cours du IXème Plan, et ce en dépit de conditions climatiques difficiles et des répercussions négatives de la hausse des prix de certains produits importés. Conclusions L’analyse des résultats enregistrés au cours de la période du IXème Plan confirme les succès réalisés en matière d’accès à de nouveaux paliers de croissance économique provoquée principalement par certains secteurs tels les industries manufacturières, les services et particulièrement ceux orientés vers les marchés extérieurs, et ce en dépit d’une conjoncture défavorable tant au niveau interne qu’externe. Les résultats enregistrés montrent également la rigueur qui a imprimé l’action de développement au cours de la période écoulée. Cela a été d’un apport considérable dans la maîtrise du déficit budgétaire et du niveau de l’inflation, malgré l’apparition de certaines pressions au niveau des paiements extérieurs. Malgré l’accélération du rythme de la croissance et l’amélioration du revenu par tête d’habitant qui a évolué à un taux moyen de l’ordre de 3,9 % par an au cours du IXème Plan, les taux de croissance demeurent différenciés d’une année à l’autre. Ceci confirme que la croissance du PIB est toujours tributaire des performances du secteur agricole, malgré les efforts fournis en matière de diversification de la structure productive dans le sens du raffermissement de la part des industries manufacturières et notamment les secteurs à haute valeur ajoutée et les services. Les résultats positifs enregistrés en matière de croissance se sont accompagnés d’une augmentation soutenue de la demande interne accentuant ainsi les pressions sur les paiements extérieurs, émanant principalement du démantèlement des tarifs douaniers dans le cadre de l’accord d’association avec l’Union Européenne. 39 A cet effet, l’action de développement au cours de la période à venir exige plus de vigilance, eu égard aux défis futurs ayant trait principalement à certains retournements de la conjoncture dont certains sont désormais considérés comme étant structurels ; à l’instar de l’appréciation du dollar et la flambée des prix du pétrole, à la persistance de l’instabilité sur les marchés financiers mondiaux, à une concurrence de plus en plus vive et l’arrivée de l’échéance du démantèlement des accords multifibres. 41 CHAPITRE II LES OBJECTIFS GLOBAUX ET LES EQUILIBRES GENERAUX DU Xème PLAN Les objectifs de développement retenus pour la prochaine période s’insèrent dans le cadre d’une vision globale visant la concrétisation des aspirations nationales et s’inspirant des choix contenus dans le Programme d’Avenir qui entre dans sa troisième année d’exécution. Ces objectifs traduisent les principales orientations retenues compte tenu des performances et des acquis enregistrés durant la dernière décennie et des déterminants de la politique de développement ainsi que des aspirations à des choix adoptés. Sur cette base, le Xème Plan de développement démarre dans des conditions qui se caractérisent par la solidité de l’économie et sa diversification ainsi que par la préservation des équilibres globaux et ce, malgré les pressions dues, essentiellement, au ralentissement de l’économie mondiale. Le Xème Plan de développement démarre, également, dans un environnement de stabilité et de consensus social considérés parmi les importants acquis nationaux et reflétant l’indissociabilité des dimensions économique et sociale du développement. La disponibilité de ressources humaines qualifiées, d’une infrastructure de base moderne et le bon positionnement du pays peuvent être considérés comme des atouts supplémentaires au moment du démarrage du plan. Toutefois, les changements survenus à l’échelle internationale depuis la fin de l’année 2000 et les évènements du 11 septembre 2001 et leurs conséquences sur l’économie tunisienne exigent une attention particulière et un suivi continu pour se prémunir des risques éventuels et d’assurer la préservation des équilibres globaux. Partant des acquis enregistrés durant la période du IXème Plan et compte tenu des contraintes et défis futurs et de l’avènement de nombreuses échéances décisives dans un environnement international instable et imprévisible, le principal défi du Xème Plan réside dans la réalisation du plus haut niveau de croissance permettant de réaliser l’objectif accordé à la 42 priorité pour l’emploi, favorisant, la préservation des équilibres financiers et garantissant les bases d’un développement durable. La concrétisation de cet objectif nécessite de porter la part de l’investissement privé à des niveaux plus élevés, tout en adaptant les politiques sectorielles aux défis de la prochaine période ce qui est de nature à permettre une exploitation adéquate des opportunités qu’offrent la mondialisation et l’économie du savoir. La concrétisation de cet objectif nécessite, également, de déployer un surcroît d’efforts pour la promotion des exportations eu égard à leur rôle primordial au niveau de la consolidation de la croissance et la préservation de l’équilibre des paiements extérieurs ainsi que la promotion de l’épargne nationale, la rationalisation de la consommation et la diminution des pressions exercées sur les équilibres globaux. La consolidation du rythme de croissance Le schéma de développement du Xème Plan repose sur la réalisation d’un taux de croissance annuel moyen de 5,5% aux prix constants contre 5,3% enregistrés durant la période du IXème Plan permettant une augmentation du revenu par tête d’habitant de 4,5% par an contre 3,9% durant le précédent plan. La réalisation de cet objectif peut être considérée comme élevée en égard au fléchissement de croissance prévu pour l’année 2002 suite à la contraction de l’activité touristique ainsi qu’aux effets de la sécheresse et de la baisse de la demande extérieure. Cet objectif suppose aussi une augmentation de la valeur ajoutée du secteur agricole de 3,5 % par an aux prix constants contre 2,6 % enregistré durant la période du IXème Plan ainsi qu’une contribution significative du secteur des services atteignant 7,5 % contre 6,9 % et une croissance du secteur des industries manufacturières de l’ordre de 4,9 % contre 6,1 %. En ce qui concerne le secteur agricole, l’hypothèse retenue est jugée prudente puisqu’elle table sur des conditions climatiques comparables à celles qui ont prévalu durant la période du IXème Plan se caractérisant principalement par une pluviométrie faible et irrégulière. La réalisation de l’objectif de croissance de 3,5 % pour le secteur agricole se base sur l’amélioration de la capacité productive du secteur, à travers 43 l’extension des périmètres irrigués d’environ 30 mille hectares, tout en optimisant leur exploitation ainsi que l’entrée en production de nouvelles plantations arboricoles et ce, outre l’amélioration de la productivité du secteur de l’élevage et le développement de la capacité d’exploitation des ressources en poisson bleu et de pêche aussi bien au Nord qu’en haute mer. La concrétisation de cet objectif de croissance se base également sur, la réalisation de l’autosuffisance en matière de fourrages ainsi que sur, une production céréalière moyenne de 15 millions de quintaux par an, et une production oléicole annuelle d’environ 176 mille tonnes, permettant de satisfaire les besoins du marché intérieur et d’exporter 115 mille tonnes d’huile par an. La valeur ajoutée du secteur des industries manufacturières est appelée à croître de 4,9 % par an contre 6,1 % durant le IXème Plan. A cet égard, il convient de souligner que ce secteur contribuera à hauteur de 14,8 % à la croissance du PIB, de 29,5 % pour la création d’emploi et de 80 % au niveau de l’ensemble des exportations de biens. A ce niveau, il importe de préciser que le ralentissement du rythme de croissance de ce secteur est dû essentiellement à l’importante contraction de la production de l’huile d’olive prévue pour 2002 ainsi qu’au ralentissement du rythme des exportations des industries manufacturières durant cette même année. Toutefois, il est attendu une reprise notable de l’ensemble des activités du secteur à partir de 2003. L’objectif de croissance s’appuiera sur une amélioration de la compétitivité des entreprises exerçant dans le secteur à travers l’encouragement à l’insertion dans le programme de mise à niveau industrielle en favorisant les investissements immatériels, l’amélioration du taux d’encadrement et la modernisation des méthodes et des instruments de formation, la promotion de la qualité et des fonctions de distribution et de prospection. Cet effort sera complété par l’amélioration de l’environnement industriel à travers notamment l’encouragement à la création de groupements sectoriels pour le développement des échanges commerciaux et la promotion de la sous-traitance. L’évolution de l’ensemble du secteur résulte essentiellement de l’accroissement de la valeur ajoutée du secteur des industries mécaniques et électriques dont la contribution au PIB atteindra 3,7 % contre 3,1 % durant la période du IXème plan et ce compte tenu de l’évolution importante 44 des investissements du secteur pour le prochain quinquennat qui atteindra 12,2 % par an. Pour ce qui est du secteur des industries agroalimentaires, l’effort se poursuivra en matière de diversification de la base productive afin de répondre aux exigences du marché et maîtriser la production à travers la bonne gestion des excédents de production et l’amélioration des mécanismes de régulation de l’offre et de la demande en constituant des stocks nécessaires. L’effort portera également sur la promotion de la qualité, le développement de la production biologique ainsi que la mise en place de normes spécifiques de qualité et d’origine pour certains produits. L’augmentation de la valeur ajoutée du secteur des matériaux de construction, céramiques et verres proviendra du développement du secteur des matériaux de construction grâce à la modernisation et au développement de la capacité de production des cimenteries. L’effort sera orienté vers l’adoption de programmes spécifiques de formation professionnelle dans le but d’améliorer la qualité du produit, de maîtriser l’exploitation des matières premières et de s’orienter vers de nouveaux produits et de nouveaux marchés. La valeur ajoutée du secteur des industries chimiques augmentera de l’ordre de 3 % par an durant le Xème Plan ce qui est de nature à consolider les acquis enregistrés au niveau de ce secteur grâce notamment au développement attendu des industries pharmaceutiques et des activités chimiques diverses. La valeur ajoutée du secteur textile, habillement et cuir augmentera de 4,5 % par an aux prix constants en relation avec les orientations futures du secteur qui consistent en l’amélioration de sa compétitivité et de son rendement. Cela est d’autant plus vrai que la période du Xème Plan coïncide avec les échéances du démantèlement des accords multifibres qui se traduiront inéluctablement par l’apparition de nouveaux concurrents et d’une forte concurrence par les prix. La concrétisation de cet objectif exige également une meilleure maîtrise des circuits de distribution et l’encouragement des entreprises à s’orienter davantage vers les produits de moyenne et haute gamme tout en poursuivant les efforts de diversification des marchés extérieurs aussi bien au sein de l’Union Européenne que vers d’autres pays. 45 La croissance du secteur des industries non manufacturières se situera aux environs de 4,2 % par an grâce, principalement, à l’augmentation du rythme de production de l’électricité, qui atteindra 6,9 % aux prix constants avec l’entrée en production de la centrale électrique de Radès et la création d’une nouvelle station utilisant le cycle combiné outre le renforcement de l’utilisation du gaz naturel pour la préservation des équilibres de la balance énergétique. Soulignons que la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures se limitera à 1.1% par an du fait de la baisse naturelle de la production des grands gisements traditionnels à l’instar d’El Borma et Achtart. Cependant l’entrée en activité de nouveaux puits sera de nature à compenser cette baisse de production. La valeur ajoutée du secteur des services observera une croissance soutenue de 7,5 % par an, soit un rythme plus élevé que celui du PIB. Cette croissance se base essentiellement sur une hausse de la valeur ajoutée du secteur des technologies des communications de l’ordre de 21,6 % par an, ce qui permettra de porter la contribution de ce secteur à la croissance à environ 16,6 % et favorisera la création de 30 mille emplois durant le prochain quinquennat contre respectivement 8 % et 17 mille postes enregistrés durant la période du IXème Plan. La concrétisation de cet objectif suppose l’extension des centrales téléphoniques et du réseau des abonnés au téléphone fixe et au réseau de transmission des données. Cela suppose également l’utilisation des technologies modernes, le développement de l’unité de sécurité des données et d’Internet, l’extension de la couverture du réseau téléphonique fixe et mobile et la réalisation du deuxième réseau de téléphone mobile numérique. Concernant le secteur des hôtels, cafés et restaurants, les prévisions s’appuient sur une croissance de l’ordre de 4,9 % par an sur la base d’une augmentation des nuitées d’une moyenne de 4 % grâce à la reprise attendue de l’activité touristique dans son ensemble à partir de 2003 ainsi qu’au maintien du taux d’occupation aux environs de 55 % malgré l’augmentation de la capacité d’accueil estimée à 38 mille lits durant la période du Xème Plan. En effet, durant le prochain quinquennat les efforts se poursuivront en matière d’amélioration de la compétitivité du secteur à travers la création 46 de nouvelles zones touristiques et la diversification du produit touristique ainsi que l’adoption d’une stratégie de marketing efficace s’articulant autour de l’innovation, la créativité et la qualité totale notamment celle des services. L’effort portera également sur l’amélioration de la rentabilité du secteur à travers la mise à niveau des unités touristiques et la prolongation de la durée de séjour du touriste ce qui permettra d’augmenter aussi bien les dépenses des touristes que les recettes touristiques. La valeur ajoutée du secteur des transports atteindra 5,5 % par an durant la période du Xème plan grâce à l’encouragement et à l’appui aux services du transport en commun public et la diversification et l’amélioration des services par l’introduction de plus de concurrence entre les différents intervenants et en veillant à une meilleure coordination entre eux ce qui permettrait de garantir une maîtrise des coûts de production et une utilisation optimale de l’infrastructure de base. Accroissement du PIB aux prix constants par secteur (%) IXème Plan Xème Plan Agriculture et Pêche 2,6 3,5 Industries manufacturières 6,1 4,9 5,6 4,8 Industries non manufacturières 4,6 4,2 Services 6,9 7,5 16,6 21,6 5,8 4,9 5,3 5,5 Industries manufacturières non alimentaires Dont : - Communications - Hôtels, cafés et restaurants TOTAL La promotion de l’emploi Malgré l’entrée du pays dans une phase avancée de sa transition démographique, les pressions sur le marché de l’emploi continueront à s’exercer à moyen terme. En effet, la demande additionnelle d’emploi connaîtra une augmentation continue suite à l’accroissement de la population active, avant de s’infléchir progressivement à partir de 2008. 47 Evolution des demandes additionnelles d’emploi Le nombre de la population active (18-59 ans) atteindra 3,39 millions en 2006 contre 2,99 millions en 2001 enregistrant ainsi une augmentation totale de près de 400 mille demandes additionnelles d’emploi durant la période du Xème Plan, soit une moyenne de 80 mille demandes additionnelles annuellement. Il s’agit du plus haut niveau que connaîtra la Tunisie avant de régresser à une moyenne de 75 mille au cours du XIème Plan. Par ailleurs, la structure des demandeurs d’emploi connaîtra des transformations importantes dues essentiellement, à la poursuite de l’arrivée de l’élément féminin avec un rythme accéléré sur le marché de l’emploi, à l’augmentation du nombre des diplômés de l’enseignement supérieur et la poursuite des pressions exercées par la tranche de la population active à faible niveau d’instruction. En effet, la part de la femme dans la population active (18-59 ans) passera de 25,6 % en 2001 à 26,5 % en 2006 et plus de 27 % en 2011 suite à la nette amélioration du niveau d’instruction de la femme et sa volonté accrue d’intégrer le marché de l’emploi. Pour ce qui concerne l’enseignement supérieur les prévisions indiquent que la moyenne annuelle des diplômés universitaires s’élèvera à 46 mille durant le Xème Plan contre 20 mille par an au cours du précédent plan. Cette évolution est due principalement à l’accroissement du nombre des étudiants qui a quadruplé tout au long de la dernière décennie grâce à l’amélioration du rendement interne de l’enseignement supérieur et l’augmentation du nombre des admis au baccalauréat. Parallèlement, la pression exercée sur le marché de l’emploi par la population active à faible niveau d’instruction s’accroîtra du fait de l’augmentation de leur nombre malgré la baisse continue au niveau du taux. L’enquête population-emploi de 2001 montre que 9,5 % des chômeurs sont analphabètes et que 45,2 % ont des niveaux qui ne dépassent pas l’enseignement primaire. Ces taux rapportés à l’ensemble de la population active durant la même année s’élèvent respectivement à 17,9 % et 41,1 %. La répartition régionale des demandes additionnelles d’emploi fait ressortir que 47 % de l’ensemble de ces demandes proviennent du Grand Tunis et 48 de la région du Centre-Est, quant aux demandes additionnelles émanant des régions de l’Ouest elles représentent 31,5 %. Evolution annuelle des demandes additionnelles d’emploi Demandes (en mille) 2002 2003 2004 2005 2006 80,7 81,7 80,1 79,5 80,4 Répartition régionale des demandes additionnelles d’emploi Région Nombre (mille) 79,7 50,7 45,9 52,7 109,8 28,2 35,4 402,4 Grand Tunis Nord-Est Nord-Ouest Centre-Ouest Centre-Est Sud-Ouest Sud-Est TOTAL Taux (%) 19,8 12,6 11,4 13,1 27,3 7,0 8,8 100,0 Les offres d’emploi Le schéma de développement du Xème Plan se base sur la création de pas moins de 380 mille postes d’emploi couvrant 95 % des demandes additionnelles prévues consolidant ainsi le rythme croissant enregistré d’un plan à l’autre. La réalisation de cet important volume de création de poste d’emploi sera assurée grâce à l’accélération du rythme de croissance et de l’investissement notamment au niveau des secteurs à forte intensité d’emploi ainsi qu’au rendement des politiques et des mesures qui seront mises en œuvre. Evolution des créations d’emploi Demandes additionnelles (mille) VIème Plan VIIème Plan VIIIème Plan IXème Plan Xème Plan 324 300 313 350 400 Créations d’emploi (mille) 200 204 280 322 380 Taux de couverture (%) 61,7 68,0 89,4 92,0 95,0 49 La répartition annuelle des créations d’emploi durant le Xème Plan se présente comme suit : Créations d’emploi (en mille) 2002 2003 2004 2005 2006 67 74 78 80 81 Par ailleurs, la répartition sectorielle indique que les créations proviendront du secteur de l’industrie manufacturière et plus particulièrement du secteur des services et ce compte tenu des importantes opportunités que procurent ces secteurs et qui seront exploitées de façon optimale durant le Xème Plan notamment au niveau des activités nouvelles à forte valeur ajoutée. En outre, cette répartition sectorielle des créations d’emploi traduit la structure de la croissance prévue ainsi que ses principales sources. Les créations dans le secteur des industries manufacturières seront de l’ordre de 105 500 créations soit 10 500 de plus que le volume de créations durant le IXème Plan. Le secteur textile, habillement et cuir contribuera à raison de 36 000 créations d’emploi, le secteur des industries mécaniques d’environ 25 900, le secteur des industries diverses de près de 18 500 et celui des industries agroalimentaires de presque 11 300 nouvelles créations d’emploi. A ce titre, il importe de préciser que le taux occupés dans le secteur des industries manufacturières a dépassé de 20,5 % l’ensemble des travailleurs en 2001. En ce qui concerne le secteur des services, les créations d’emploi attendues seront de l’ordre de 240 mille nouveaux postes d’emploi contre près de 206 mille durant la période du IXème Plan soit une augmentation de 34 mille postes d’emploi. Ces nouvelles créations proviendront essentiellement des secteurs du transport et des télécommunications (43 mille), du secteur touristique (15 mille) et de l’administration (42 mille). Quant au secteur du commerce et autres services, ils contribueront à la création de 140 mille nouveaux postes d’emploi soit une moyenne annuelle de l’ordre de 28 mille. Il convient de noter à ce stade l’importance du secteur des services dans l’attraction de la main d’œuvre. Ce rôle trouve une confirmation dans les différentes enquêtes qui montrent que le taux des personnes occupées dans ce secteur a dépassé 44 % l’ensemble des occupés en 2001. 50 Par ailleurs, les projets d’infrastructure de base ainsi que les investissements programmés dans les différents domaines comme l’éducation, l’enseignement supérieur et le tourisme contribueront à la réalisation des créations dans le secteur des bâtiments et travaux publics qui dépasseront 30 mille nouveaux postes d’emploi durant la période du Xème Plan. Cet effort sera complété, au cours de la prochaine étape, par le renforcement des placements à l’étranger ce qui est de nature à permettre de se rapprocher de la couverture totale de la demande additionnelle estimée à 400 mille. Cela sera rendu possible par le moyen de l’amélioration de l’efficacité des instruments de la coopération technique et l’exploitation de toutes les opportunités offertes dans le cadre de l’accord d’association conclu avec l’Union Européenne. C’est par ce moyen qu’on pourra réduire d’ici la fin du Xème Plan le taux de chômage de deux points. La répartition sectorielle des créations d’emploi (en mille) Pêche Energie et Mines Industries manufacturières Bâtiments et Travaux publics Transport et Télécommunications Tourisme Autres services Administration TOTAL IXème Plan Xème Plan 1 050 95 000 16 400 26 700 16 000 125 800 37 700 4 000 800 105 500 30 000 42 700 15 000 140 000 42 000 322 000 380 000 Réalisation d’une plus grande efficacité des investissements Le schéma de développement pour le Xème Plan préconise un accroissement annuel moyen de l’investissement de 7,7 % soit un volume d’investissement de 47 200 MD, soit 25,7 % du PIB. La période du Xème Plan connaîtra un renforcement considérable des investissements privés dans les secteurs porteurs ainsi que dans des domaines qui étaient monopolisés par le secteur public. Pour cela, un intérêt particulier sera donné à la promotion des initiatives et des 51 opportunités seront offertes à travers l’ouverture de certains domaines au secteur privé à l’instar du transport, des télécommunications, de l’enseignement supérieur, etc. C’est par ce moyen, qu’on parviendra à consolider la part du secteur privé pour atteindre 58,5 % de l’investissement total en 2006. La panoplie des mesures mises en œuvre, contribueront à rendre les conditions propices pour le renforcement de l’effort d’investissement durant la période du Xème Plan. Ces mesures, faut-il le souligner, ont concerné l’amélioration de l’environnement des affaires, la promotion des investissements dans le cadre du développement régional, l’encouragement des nouveaux promoteurs, le soutien aux petites et moyennes entreprises, le renforcement des activités porteuses et la consolidation des programmes de mise à niveau. Les différentes mesures sont de nature à faciliter la réalisation des objectifs fixés et notamment ceux qui se rapportent à la capacité d’insertion dans l’économie immatérielle et l’amélioration de l’efficacité des agents économiques ainsi qu’à l’allocation optimale des ressources. La répartition sectorielle des investissements fait ressortir un volume total des investissements agricoles de l’ordre de 4 850 MD soit 10,3 % du total des investissements pour le Xème Plan contre 13,4 % durant le plan précédent. Cet objectif prend en considération les efforts déployés et les mesures prises durant les plans précédents qui ont favorisé la mise en place d’une infrastructure adéquate en matière de mobilisation des ressources naturelles comme les barrages, les périmètres irrigués et les ports de pêche et prévoit la poursuite des opérations de mobilisation dans le cadre des stratégies nationales décidées. Au cours du Xème Plan, les efforts seront orientés principalement vers le domaine agricole, dans la valorisation des investissements réalisés et l’amélioration de leur efficacité et de leur rendement ainsi que dans la poursuite des programmes et des stratégies nationales afférentes. En effet, les investissements au titre des stratégies nationales relatives à la mobilisation et l’exploitation des ressources en eaux s’élèveront à 1 200 MD, soit 55 % du total des investissements publics dans le secteur. Ces investissements concerneront surtout la finalisation de la dernière tranche de la stratégie décennale de la mobilisation des ressources en eaux 52 et le démarrage du programme additionnel qui porte sur la réalisation de 5 nouveaux grands barrages et 25 barrages collinaires. Ils concerneront également la poursuite de l’aménagement de périmètres irrigués et l’amélioration de leur exploitation, l’amélioration du taux de desserte en eau potable dans les zones rurales pour atteindre 90 % en 2006 avec un seuil minimum de 80 % dans l’ensemble des gouvernorats et l’amélioration de la qualité de l’eau par la réalisation de nouveaux projets de dessalement de l’eau potable. Les investissements du secteur privé atteindront 54,6 % du total des investissements agricoles, dont environ 1 960 MD, soit 74 %, seront réalisés par les moyens et les grands agriculteurs et, 690 MD, soit 26 %, par les petits agriculteurs. Ces taux sont voisins de ceux enregistrés durant la période du IXème Plan. La part des investissements dans le secteur des industries manufacturières s’élèvera à 14,6 % du total des investissements du Xème Plan contre 14 % durant le IXème Plan. Cet objectif tient compte de l’avancement dans la mise en oeuvre de l’accord d’association avec l’U.E et de l’arrivée de l’échéance du démantèlement des accords multifibres qui engendrera un ravivement de la concurrence et nécessitera une observation stricte des normes de qualités appliquées à l’échelle mondiale. A ce titre, les investissements concerneront la poursuite du programme de mise à niveau du secteur en favorisant la modernisation des équipements pour les adapter aux mutations technologiques, la mise en place de mécanismes d’encouragement spécifiques pour favoriser le regroupement des petites et moyennes entreprises, ce qui est de nature à éviter le phénomène du morcellement du tissu industriel, l’échange d’information, le développement des échanges et le renforcement de la veille technologique. Ces investissements seront de nature à favoriser l’amélioration du taux d’intégration et de la promotion du développement régional. Le taux d’investissement dans le secteur des industries non manufacturières s’élèvera à 12,3 % du total des investissements du Xème Plan. L’accroissement annuel moyen se limitera à 3,7 % après la progression accélérée enregistrée durant le IXème Plan (20,3%). Pour ce qui est des hydrocarbures, la période du Xème Plan connaîtra le renforcement de la capacité de stockage des produits pétroliers à travers l’encouragement de l’investissement du secteur privé et la poursuite des 53 opérations de prospection pétrolière qui se traduira par la réalisation de 60 puits exploratoires contre 45 durant le IXème Plan. Au niveau du secteur de l’électricité, l’effort d’investissement concernera plus particulièrement l’utilisation des nouvelles techniques dans le but de renforcer la capacité de production. En effet le prochain quinquennat enregistrera l’achèvement de la réalisation du projet de la centrale électrique de Radès II et le démarrage de l’exécution d’un nouveau projet à Ghannouch pour un investissement total de 270 MD ainsi que la mise en place dans le cadre du développement des énergies renouvelables d’une unité de production d’énergie éolienne d’une puissance de 100 MW. Par ailleurs, ces investissements, permettront la connexion d’environ 336 mille nouveaux abonnés durant le Xème Plan dont 78 mille dans les zones rurales. Cela portera le taux d’électrification en milieu rural à 95 % et le taux d’électrification générale à environ 98 % en 2006. Le secteur des services accaparera 52 ,3 % du total des investissements du plan ce qui consacre les orientations sectorielles du schéma de développement du Xème Plan qui accorde une importance accrue à ce secteur eu égard son rôle pour asseoir l’économie du Savoir. Les investissements dans le secteur du transport représenteront environ 16 % du total des investissements soit le même niveau enregistré durant la période du IXème Plan et seront consacrés, particulièrement, au renforcement de l’infrastructure de base comme les routes, les ports… etc., ainsi qu’à la restructuration des Sociétés nationales de transport, la libéralisation du transport interurbain des voyageurs et la mise en place de plans directeurs de transport interurbain. Les principaux projets programmés concerneront l’électrification de la ligne ferroviaire Tunis-Borj Cédria (180 MD) et l’acquisition de deux avions au profit de Tunis-Air (106 MD) et d’un avion par la société Nouvel-Air (49 MD). Il faut signaler que la période du Xème Plan connaîtra la réalisation de nombreux projets par le secteur privé dans le cadre de la concession tels que le port en eau profonde pour 500 MD et le nouvel aéroport dans la région d’Enfidha d’un montant de 585 MD. 54 La part des investissements du secteur des télécommunications augmentera de 6 % contre 4,6% enregistrés durant la période du IXème Plan pour atteindre 2 840 MD dont 1 100 MD seront réalisés par le secteur privé. L’objectif du Xème Plan sera d’atteindre une densité téléphonique de 52 lignes pour 100 habitants (22 fixes et 30 GSM) à la fin du Xème Plan contre 15 lignes (11 fixes et 4 mobiles) à la fin du IXème Plan. Ainsi le nombre total des téléphones fixes augmentera pour atteindre environ 2 millions et 200 mille lignes et près de 3 millions lignes GSM contre respectivement 1,1 million de lignes fixes et 400 mille lignes GSM à la fin de la période du IXème Plan. Les investissements touristiques atteindront 1 800 MD aux prix courants permettant la réalisation d’une capacité d’accueil additionnelle de 38 mille lits, ce qui portera la capacité totale à 247 mille lits en 2006. Ces investissements intéresseront plus particulièrement la création de nouvelles zones touristiques à l’instar de Salloum à Bouficha, Lella Hadhria à Jerba et Lella Meriem à Zarzis. Répartition sectorielle des investissements Agriculture et pêche Ind. Manufacturières dont : Textile et cuir Ind. Non manufacturières Services dont : - Transport - Télécommunications Equipements collectifs TOTAL IXème Plan MD (%) 4 241 13,4 4 414 14,0 1 090 3,4 4 220 13,4 15 466 49,0 4 788 15,2 1 437 4,6 3 230 10,2 Xème Plan MD (%) 4 850 10,3 6 895 14,6 1 660 3,5 5 805 12,3 24 680 52,3 7 565 16,0 2 840 6,0 4 970 10,5 31 571 47 200 100,0 100,0 La promotion des exportations Les échanges extérieurs constituent un facteur important pour la préservation des équilibres du schéma de développement pour le prochain quinquennat ainsi que dans la réalisation des objectifs tracés en matière de croissance et d’investissement. En effet, il sera procédé au cours du Xème Plan à la poursuite de l’exécution du programme de libéralisation du commerce extérieur qui atteindra une étape décisive à la fin de la période du plan ce qui nécessite de déployer un surcroît d’efforts afin de préserver 55 les acquis enregistrés durant la période écoulée et de les consolider en matière de promotion des exportations, de l’investissement, de promotion du partenariat et d’appui à la complémentarité économique. Cela est d’autant plus nécessaire que l’économie mondiale connaîtra au cours de la prochaine période des mutations profondes qui concernent les économies de nombreux pays suite au démantèlement des accords multifibres, à l’élargissement de l’Union Européenne et à l’entrée de nouveaux concurrents sur les marchés extérieurs. Sur cette base, le schéma de développement préconise un accroissement des exportations de biens et services d’une moyenne de 6 % aux prix constants et de 8,1 % aux prix courants. La concrétisation de cet objectif nécessite l’intensification des efforts de l’ensemble des agents économiques afin de promouvoir les exportations et impulser leur rythme en saisissant les opportunités offertes dans les secteurs traditionnels tout en oeuvrant à leur diversification en s’orientant progressivement vers des activités nouvelles et porteuses notamment dans le secteur des services dont les avantages comparatifs lui permettent de faire face à la concurrence extérieure. Ces efforts seront accompagnés par une consolidation du partenariat et la mise en place de nouveaux mécanismes pour appuyer les entreprises à conquérir les marchés extérieurs dans un environnement caractérisé par une concurrence de plus en plus accrue. Par ailleurs, l’ensemble des activités exportatrices contribuera à la réalisation de cet objectif et plus particulièrement le secteur des industries électriques et mécaniques dont les exportations augmenteront d’une moyenne de 14,3 % grâce à la dynamique qui le caractérise aussi bien au niveau de la production que l’exportation. Les exportations du secteur textile et cuir croîtront d’une moyenne de 7,6 %. Ce secteur faut-il le signaler sera confronté à une concurrence accrue sur le marché mondial et plus particulièrement sur le marché européen avec l’annulation du système des quotas dans le cadre des accords multifibres d’où la nécessité de continuer à lui accorder une attention particulière afin de garantir la réalisation d’une croissance continue de ses exportations. A cet égard, l’action portera sur l’introduction d’une plus grande diversification au niveau des produits exportés tout en misant sur les secteurs promoteurs à forte valeur ajoutée et en encourageant l’utilisation 56 des matières premières produites en Tunisie. L’effort devrait également se poursuivre en matière d’appui à la formation et à l’encadrement pour que le secteur parvienne à suivre l’évolution, d’une part, et maîtriser les nouvelles techniques de gestion et de marketing d’autre part. L’action devrait enfin favoriser une mutation graduelle du secteur le faisant évoluer de la simple sous-traitance vers le produit fini, en améliorant la qualité au niveau des différents stades de production, la commercialisation et la distribution. Le secteur des services contribuera également à la concrétisation de l’objectif d’accroissement des exportations notamment à travers le secteur touristique, dont les recettes augmenteront d’une moyenne de 7,2 % aux prix courants sur la base d’une évolution annuelle moyenne des nuitées des non-résidents de l’ordre de 4 % et ce malgré le ralentissement attendu pour 2002, ce qui suppose une reprise de l’activité du secteur à partir de 2003. Cette évolution suppose la poursuite des efforts pour l’amélioration de la compétitivité et la rentabilité du secteur à travers la création de nouvelles zones touristiques et la diversification des produits et, d’une manière générale, l’augmentation des dépenses du touriste. En ce qui concerne les importations, les prévisions s’appuieront sur un rythme de croissance qui prendra en considération les exigences de l’activité économique et la promotion de l’investissement efficace et traduisent en même temps l’amélioration progressive de l’intégration industrielle qui constituera un facteur important pour les préservations des équilibres des paiements extérieurs durant le prochain quinquennat. Sur cette base, les importations de biens et services évolueront d’une moyenne de 5,5 % aux prix constants et 7,7 % aux prix courants. Il s’agit d’un accroissement inférieur à celui des exportations ce qui permettra la réalisation d’un niveau élevé du taux de couverture de 93,2 % aux prix courants. Il convient de souligner que l’évolution des importations prendra en considération l’entrée en production de nouveaux gisements pétroliers comme Bakel, Torfa et Sabrya qui contribueront au renouvellement et au développement des réserves nationales. Pour le reste des importations, les prévisions s’appuient sur une augmentation des importations des biens d’équipement d’une moyenne de 7,4 % aux prix courants, qui tiendra compte du rythme d’évolution des 57 investissements, et des matières premières et des produits semi-finis de près de 8% aux prix courants en rapport avec le développement de la production dans les secteurs des industries manufacturières. Les importations des produits de consommation croîtront de 8 % aux prix courants. La promotion de l’épargne La réalisation des objectifs globaux du schéma de développement durant le prochain quinquennat requiert d’accorder une attention particulière à la préservation des équilibres globaux et ce afin de renforcer les bases de l’économie nationale et de lui conférer une plus grande résistance face aux chocs exogènes. Cette attention est reflétée à travers les efforts déployés pour promouvoir l’épargne nationale et élever son niveau à environ 25,2 % de Revenu National Disponible Brut en 2006 contre 23,3 % enregistré en 2001. Cet accroissement favorisera la consolidation de la part du financement intérieur de l’investissement qui augmentera de plus de 6 points à la fin de la période du plan en comparaison avec les résultats enregistrés durant la dernière année du IXème Plan. Cette progression sera réalisée grâce à l’adoption de mesures adéquates visant le renforcement de l’épargne institutionnelle à long terme et la poursuite de la maîtrise du déficit budgétaire qui trouve sa justification dans le souci de rationaliser les dépenses publiques et de mobiliser les ressources propres tout en améliorant les équilibres financiers des entreprises publiques. Il est prévu également, une amélioration de la mobilisation de l’épargne qui est attendue au niveau du système financier, eu égard à l’important progrès enregistré au niveau de la modernisation du système bancaire et l’amélioration des services afférents, et plus particulièrement, le développement des produits financiers et les modes de mobilisation de l’épargne. A cet effet, la période du Xème Plan connaîtra une amélioration des épargnes techniques des compagnies d’assurance aussi bien celles dans la branche assurance-vie que les autres, et ce, suite à la mise en application du programme de modernisation du secteur de l’assurance-vie suite à 58 l’amélioration des avantages qui lui ont été accordés et l’élargissement de son circuit de commercialisation au réseau des filiales bancaires. Parallèlement, la promotion de l’épargne nationale et la préservation des équilibres financiers doivent accorder à la consommation l’attention qu’elle mérite eu égard au rôle qui lui est dévolu dans la consolidation de la croissance et puisqu’elle constitue un indicateur d’amélioration du niveau de vie, d’un côté, et une source de pression sur les équilibres lorsqu’elle s’oriente vers les produits importés, de l’autre. Il importe de noter à ce niveau que la consommation a connu une évolution rapide durant ces dernières années du fait, essentiellement, de l’augmentation du revenu et de l’amélioration des conditions de vie auxquelles il faut ajouter l’élargissement de l’endettement des ménages à des nouveaux secteurs liés au bien être social comme l’acquisition de voitures ou des équipements électroménagers… Cela s’est traduit par une augmentation du taux d’endettement des ménages qui a atteint une moyenne de 16 % durant la période 1997-2000 contre un accroissement du revenu de 8 % uniquement. Même si ces résultats ont favorisé une nette amélioration des indicateurs du niveau de vie, comme l’atteste le taux des ménages qui ont une voiture qui est passé de 15,7 % en 1994 à 17,8 % en 2000, le taux de possession d’un réfrigérateur qui est passé de 55,4 % à 71,3 % et le taux de possession d’une cuisinière avec four de 37,1 % à 47,3 % durant la même période, il n’en demeure pas moins vrai que les exigences de la prochaine étape nécessitent une meilleure adéquation entre le rôle de la consommation en tant que moteur de la production et la préservation des équilibres des paiements extérieurs. Cela implique d’accentuer les efforts pour l’amélioration des mécanismes de suivi et d’information sur l’endettement des ménages tout en sensibilisant l’ensemble des entreprises et des ménages à l’importance de consommer des produits locaux, d’une part, et de rationaliser la consommation pour impulser l’épargne, d’autre part. La préservation des équilibres financiers Le Xème Plan accorde une attention particulière à la situation de la balance des paiements et à la préservation des équilibres extérieurs, eu égard à l’exacerbation de la concurrence extérieure et aux mutations profondes que connaîtra la scène financière internationale, avec ce qui en découlera au 59 niveau des mouvements des capitaux et à l’avancement du processus de libéralisation de l’économie qui implique un renforcement de la capacité de l’économie à faire face aux chocs exogènes qui sont souvent imprévisibles. Outre le souci de promouvoir les exportations afin de contribuer à la baisse du déficit courant des paiements extérieurs afin de le contenir à 2,4 % du PIB en 2006 contre 4,2 % en 2001, le schéma de développement prévoit l’intensification des efforts pour la mobilisation des ressources nécessaires à la couverture des besoins de financement et l’amélioration des indicateurs d’endettement. En effet, les besoins pour le prochain quinquennat s’élèveront à 17,510 MD contre 13,217 MD durant le IXème Plan. La couverture de l’ensemble de ces besoins requiert le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale et l’exploitation adéquate des opportunités offertes sur le marché financier international en terme d’investissements directs étrangers et d’emprunt. Compte tenu des ressources disponibles d’emprunt d’origine publique et de la crédibilité dont jouit le pays auprès des instances financières internationales, la mobilisation des ressources de financement pour la période future se présente comme suit : ü la mobilisation de ressources sous forme de dons d’environ 750 MD fournis par l’Union européenne dans le cadre des troisième et quatrième programmes d’appui à la compétitivité de l’économie et les programmes sectoriels relatifs au transport maritime, à l’éducation et à la santé ; ü l’intensification des investissements directs étrangers et des participations qui atteindront 5 050 MD. Cet objectif sera atteint grâce à la poursuite des investissements dans le secteur énergétique mais également à l’ouverture de plusieurs activités aux privés dans le cadre de la concession. Cela trouvera sa concrétisation à travers la réalisation de nombreux projets à l’instar de l’aéroport d’Enfidha, de la centrale électrique de Ghannouch et de l’octroi d’une deuxième licence GSM ; ü la mobilisation de 5200 MD au titre d’emprunts d’origine publique dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale qui seront consacrés à l’appui aux réformes structurelles et au financement des projets d’infrastructure de base et des programmes sectoriels 60 notamment dans les domaines de l’enseignement, de la formation, de la santé et du développement municipal ; ü la mobilisation de près de 6 510 MD sous forme de crédits commerciaux et financiers dont une grande partie sera mobilisée au niveau du marché financier international. Il faut signaler que la période du Xème Plan connaîtra le remboursement des SAMURAI I et IV et de l’emprunt obligataire japonais (Global Yen) de 80 milliards de Yens, soit l’équivalent de 880 MD. Cette structure du financement extérieur permettra d’améliorer les indicateurs d’endettement extérieur. Le taux d’endettement diminuera à 42,3 % en 2006 contre 52,3 % en 2001 et le coefficient de service de la dette se situera aux environs de 13,8 % des recettes courantes en 2006 contre 13,6 % en 2001. Les prévisions du budget de l’Etat pour la période du Xème Plan ont été arrêtées sur la base de la réalisation d’une meilleure adéquation entre l’accroissement des besoins de financement exigés par l’impératif de la réalisation des objectifs de développement et l’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale, d’une part, et l’affectation efficiente des ressources disponibles, d’autre part. L’équilibre des finances publiques retenu pour le prochain quinquennat repose sur la mobilisation des recettes propres afin de compenser la moinsvalue résultant de l’exécution du programme de démantèlement des tarifs douaniers dans le cadre de l’accord d’association avec l’Union Européenne et, sur la limitation de l’évolution des dépenses à un niveau modéré tout en consolidant le rôle de l’Etat dans l’action du développement. Les prévisions supposent, en particulier, l’accroissement des recettes propres d’une moyenne de 7 % par an durant la période du Xème Plan après l’augmentation appréciable de l’ordre de 9,1 % enregistrée au IXème Plan et ce sur la base d’un niveau de pression fiscale estimé à 20,7 %. La réalisation de ce niveau de recettes prend en considération le rendement de l’ensemble des mesures relatives à la modernisation du système fiscal notamment à travers l’élargissement de l’assiette de l’impôt, la limitation des régimes spécifiques, la poursuite de la rationalisation des avantages fiscaux et leur ciblage en fonction des priorités, et ce afin d’impulser l’investissement productif, renforcer la TVA et maîtriser le recouvrement 61 en plus de l’impact induit par le développement du cadre institutionnel après la promulgation du code des droits et procédures fiscaux. La période à venir connaîtra la poursuite de la régression de la participation des recettes non fiscales au budget suite à la baisse continue des revenus pétroliers et l’évolution modérée des recettes de la privatisation et des bénéfices des entreprises publiques ainsi qu’aux autres recettes non fiscales. Les prévisions se basent également, sur le recours à l’emprunt dans des limites acceptables, avec le renforcement de la part de l’emprunt intérieur afin d’assurer la mobilisation des financements nécessaires au budget de l’Etat et la préservation de la pérennité des équilibres financiers. Le recours aux ressources d’emprunt est dicté par le souci de limiter le déficit budgétaire, compte tenu des recettes de privatisation, à un niveau ne dépassant pas la moyenne de 2 % du PIB pour toute la période du Xème Plan contre une moyenne de 3 % durant le IXème Plan. De son côté, la politique des dépenses publiques s’articule sur l’utilisation efficiente des ressources disponibles conformément aux priorités retenues par le schéma de développement et qui ont trait notamment à la valorisation des ressources humaines, la poursuite de la modernisation des infrastructures afin de soutenir l’investissement, la diffusion du développement sur toutes les régions en particulier les régions intérieures et la poursuite de la rationalisation des dépenses de gestion. En parallèle, la préservation des équilibres financiers repose sur la limitation de l’évolution de la moyenne des prix au niveau de 3 % contre 3,2 % au IXème Plan. La réalisation de cet objectif requiert la poursuite de l’approfondissement des diverses réformes économiques et financières concernant notamment la rationalisation des opérations de financement de l’économie et l’introduction de la flexibilité nécessaire au niveau de la politique de change et la maîtrise des circuits de distribution, outre la réduction de la protection afin de mieux maîtriser les coûts de production et de consolider, par conséquent, la compétitivité par les prix des produits nationaux. 62 LE SCHEMA DE DEVELOPPEMENT DU XEME PLAN Réalisations du IXème Plan Prévisions du Xème Plan Taux de croissance du PIB (%) (1) Agriculture et Pêche Industries manufacturières Ind. Manufact. Non alimentaires Dont : Textile, Habillements et cuir Industries non manufacturières Services Dont : Hôtels, cafés et restaurants PIB hors agriculture 5,3 2,6 6,1 5,6 5,4 4,6 6,9 5,8 5,7 5,5 3,5 4,9 4,8 4,5 4,2 7,5 4,9 5,7 Taux d’inflation (%) Indice du PIB Indice des prix à la consommation Consommation 3,3 3,2 5,2 2,6 3,0 5,1 31 571 25,5 23,5 47 200 25,7 24,1 7,4 7,3 4 332 3,5 52,3 2 087 13,6 6,0 5,5 5 508 3,0 42,3 3 240 13,8 31 408 9,1 47 419 8,0 3 632 3,0 43 705 7,0 61 340 4,7 3 695 2,0 Investissement et épargne (%) Volume d’investissement (MD) Taux d’investissement Taux d’épargne / RNDB Paiements extérieurs (%) Acct .des exportations de biens et serv. (1) Acct .des importations de biens et serv. (1) Déficit courant (MD) En % du PIB Taux d’endettement (fin de période) Service de la dette (fin de période) En % des recettes courantes (fin de période) Budget de l’Etat Recettes propres et dons (MD) Accroissement Dépenses (MD) Accroissement Déficit budgétaire (MD) En % du PIB (1) Aux prix constants de 1990 63 CHAPITRE III LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT Le financement du développement figure parmi les principales préoccupations de la prochaine période eu égard au rôle qui lui est dévolu dans la concrétisation des objectifs retenus en matière de croissance et d’investissement et à sa contribution à la préservation des équilibres intérieurs et extérieurs. A cet effet, les prévisions s’appuient sur un accroissement considérable des besoins de financement estimé à environ 47,2 % pour atteindre 62 013 MD pour toute la période du Xème Plan contre 42 129 MD au cours du IXème Plan. La couverture de ces besoins requiert des efforts importants pour promouvoir l’épargne nationale qui croîtra de 53,9 % d’un plan à un autre contre une évolution au taux de 47,2 % pour les besoins de financement ; permettant ainsi de renforcer la part de l’épargne dans le financement global qui s’établira à 71,8 % au cours de la période du Xème Plan contre 68,6 % pour le IXème Plan. Les besoins de financement IXème Plan MD Xème Plan % MD % Investissement global Variation des stocks Remboursement du principal de la dette et sortie de capitaux Augmentation des réserves de changes 31 571 1 673 7 867 74,9 4,0 18,7 47 200 2 811 10 063 76,1 4,6 16,2 1 018 2,4 1 939 3,1 Total des besoins 42 129 100,0 62 013 100,0 Epargne nationale Financement extérieur 28 912 13 217 68,6 31,4 44 503 17 510 71,8 28,2 Total des ressources 42 129 100,0 62 013 100,0 Ceci sera assuré grâce au relèvement du taux de l’épargne de deux points pour passer de 23,3% du Revenu National Disponible en 2001 à 25,2% en 2006. 64 Cependant, en dépit des efforts qui seront déployés pour stimuler l’épargne, les besoins de financement extérieur demeurent élevés et ce, en raison de l’évolution et de l’intensification de l’activité économique. L’impulsion de l’épargne nationale se basera sur le progrès enregistré sur la voie de la modernisation du secteur bancaire et l’amélioration de ses prestations et particulièrement la diversification des produits financiers et la modernisation des modalités de mobilisation de l’épargne. Il se base également sur l’amélioration attendue des réserves techniques des compagnies d’assurance compte tenu de l’avancement prévisible de l’exécution du programme de modernisation du secteur des assurances et notamment la branche de l’assurance vie. Le développement de l’épargne nationale implique également la poursuite de la maîtrise du déficit du budget de l’Etat à travers une plus grande rigueur en matière de dépenses publiques. Sur le plan extérieur, le pays a réussi à consolider sa crédibilité auprès des instances internationales, en témoigne l’amélioration de la notation obtenue auprès des institutions spécialisées, ce qui a permis l’assouplissement des conditions d’endettement ainsi que l’élargissement de l’éventail des investisseurs. En effet, d’importants emprunts ont pu être mobilisés sur les marchés financiers européen, japonais et américain. Ce recours intensif au Marché financier international constitue certes, un acquis considérable. Cependant, il constitue un défi important eu égard aux perturbations qui l’affectent ainsi qu’à leur impact immédiat sur les économies émergentes. Cette situation suppose la diversification des sources de financement et plus particulièrement le renforcement au recours aux investissements directs étrangers, dans les secteurs porteurs et à haute valeur ajoutée. La période du IXème a connu également le renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale reflété à travers la signature d’une multitude de nouveaux accords. Les engagements ont ainsi dépassé les prévisions tracées pour atteindre 7 454 MD pour toute la période du IXème Plan contre des prévisions initiales estimées à environ 5 000 MD. Le financement extérieur La période du IXème Plan s’est caractérisée par la poursuite des efforts en vue de concrétiser les orientations visant à impulser la coopération et le 65 partenariat avec les pays frères et amis tout en assurant la diversification et le développement des mécanismes y afférents. Les efforts ont été également orientés vers l’adaptation de ces mécanismes aux impératifs de développement, d’une part, ainsi que l’intégration au sein des mutations que connaît la scène financière internationale, d’autre part, et ce, grâce à la crédibilité dont bénéficie le pays ce qui lui a permis de créer un environnement adéquat pour attirer davantage d’investissements étrangers et d’accéder au Marché financier international à des conditions acceptables. En dépit de la dynamique qui a caractérisé les opérations en capital et qui a contribué à l’amélioration des indicateurs d’endettement, certaines questions restent posées, dont notamment le niveau relativement faible des investissements directs étrangers, compte non tenu des opérations de privatisation. Cette situation nécessite la poursuite des efforts visant la suppression des entraves qui subsistent et qui concernent notamment la création d’espaces adéquats pour les investisseurs étrangers, la formation de cadres spécialisés en matière de technologies modernes, outre l’ouverture de nouveaux domaines pour l’investissement direct étranger. Les opérations en capital se sont également caractérisées par le modeste recours des entreprises et, particulièrement, des banques à l’emprunt extérieur eu égard au rôle imparti à l’Etat et aux entreprises publiques dans la mobilisation des ressources extérieures. Cette situation exige dorénavant de pousser les entreprises et les banques à participer d’une façon beaucoup plus active à la mobilisation des ressources de financement extérieur, et la poursuite de la réforme et de la modernisation du secteur bancaire ainsi que l’introduction de plus de souplesse au système de couverture des risques de change à travers notamment, le recours aux mécanismes de marché. Le Xème Plan accorde une attention particulière à la situation de la balance des paiements et la préservation des équilibres extérieurs, ce qui implique le déploiement d’efforts considérables en vue de mobiliser les ressources extérieures adéquates afin d’assurer la couverture des besoins prévisibles tout en poursuivant l’amélioration des indicateurs d’endettement. Sur cette base, les besoins de financement du Xème Plan ont été fixés à 17 510 MD contre 13 217 MD pour le IXème Plan. La couverture de la totalité de ces besoins sera assurée essentiellement par le recours de l’Etat, 66 ou des organismes bancaires habilités aux marchés financiers internationaux. En même temps, cet effort sera complété par la mobilisation des ressources disponibles dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale destinées au financement des programmes sectoriels et des programmes de mise à niveau du secteur privé ainsi que les programmes d’appui à la compétitivité de l’économie. La politique du financement extérieur sera également axée sur la poursuite des efforts déployés pour promouvoir l’investissement étranger et renforcer le rôle assigné au secteur privé dans la concrétisation des objectifs escomptés. Elle sera également axée sur l’amélioration de la notation souveraine afin de garantir les meilleures conditions de succès pour les futures émissions obligataires de nature à permettre le refinancement des emprunts obligataires d’autant plus que les délais de remboursement de ces emprunts débuteront à partir de l’année 2004 à une fréquence quasi-annuelle. Ceci nécessite un suivi continu et minutieux des évolutions qui interviennent sur les marchés financiers internationaux en vue d’une exploitation adéquate des opportunités de financement disponibles. Sur cette base, le schéma de financement extérieur suppose la mobilisation de ressources dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale à hauteur de 750 MD sous forme de dons et 5 200 MD au titre d’emprunts publics, outre le recours aux crédits commerciaux et financiers pour un montant de 6 510 MD et la mobilisation des investissements directs étrangers et des participations pour un montant de l’ordre de 5 050 MD. Les dons seront fournis notamment par l’Union Européenne dans le cadre du renforcement de la coopération et du partenariat avec cet ensemble. Ils seront destinés particulièrement au financement des programmes d’amélioration de la compétitivité de l’économie, au financement des programmes visant la modernisation des ports, au développement de l’enseignement supérieur, à la promotion de l’industrie, à la modernisation du système judiciaire, au soutien de la mise en œuvre de l’accord d’association et autres secteurs prioritaires. La part des investissements directs étrangers et des participations dans le total des capitaux extérieurs sera renforcée pour passer de 27,5 % à 28,9 % d’un Plan à un autre et les investissements directs étrangers accapareront 10.4% du total des investissements du Xème Plan. 67 Les besoins de financement extérieur (MD) Financement du déficit courant Remboursement du principal de la dette et autres dépenses Augmentation des réserves de change Total des besoins Dons Investissements directs étrangers et participations Emprunts publics Crédits commerciaux et financiers Total des ressources IXème Plan 4 332 Xème Plan 5 508 7 867 1 018 10 062 1 940 13 217 17 510 377 750 3 637 4 175 5 028 5 050 5 200 6 510 13 217 17 510 La répartition sectorielle des investissements étrangers et des participations fait apparaître un renforcement de la part du secteur des industries manufacturières qui atteindra 1 375 MD soit 27,2 % du total des investissements extérieurs. Le secteur énergétique accaparera environ 30,2 % du total (1 525 MD). Les IDE et les participations au titre des opérations de privatisation atteindront 535 MD et les investissements étrangers réalisés dans le cadre de la concession dépasseront 910 MD, compte tenu de la concession de la licence GSM pour un montant de 705 MD. Le montant restant sera réparti sur les différents autres secteurs y compris les placements en portefeuille. Afin d’atteindre les objectifs escomptés et outre les mesures visant la poursuite de l’amélioration de l’environnement de l’investissement, l’action s’articulera au cours de la prochaine période autour des principaux axes suivants : Premièrement : La poursuite des efforts déployés en vue de diversifier les sources d’investissement extérieur et ce, en concentrant les efforts sur les marchés internationaux les plus importants disposant d’une forte capacité d’investissement à l’étranger tels que les Etats Unis d’Amérique, la Grande Bretagne et le Japon, à côté de la poursuite de l’attraction des investissements étrangers en provenance des marchés traditionnels notamment, les marchés européens. Deuxièmement : L’intensification des investissements directs étrangers dans le secteur des industries manufacturières à haute valeur ajoutée. Cette 68 orientation permet un transfert des technologies nouvelles d’autant plus que la Tunisie dispose de divers avantages compétitifs dans des secteurs tels que les composants automobiles, les industries électroniques et électriques, les industries agro-alimentaires et les biotechnologies tout en poursuivant la promotion du secteur des textiles eu égard à sa contribution à la création d’emplois et à l’exportation. Troisièmement : La promotion des secteurs des services liés à l’industrie notamment dans les domaines des technologies nouvelles à l’instar de l’informatique et de la programmation, des services de la communication et de l’ingénierie industrielle et autres ainsi que l’exploitation de toutes les opportunités qu’offrent ces différents domaines aux compétences dont recèle notre pays. Ceci nécessite la création d’espaces technologiques adéquats et l’intensification de la formation dans ces domaines. Quatrièmement : l’attraction des grandes entreprises mondiales vers la Tunisie afin de permettre la consolidation de la base de production et l’insertion plus poussée de l’économie nationale dans la sphère mondiale et ce, compte tenu de l’aptitude de ces entreprises à l’intégration dans les réseaux mondiaux et leur rôle dans le renforcement du tissu économique national à travers la réalisation d’opérations de sous-traitance. Cinquièmement : l’ouverture de nouveaux domaines pour l’intervention de l’investissement étranger afin de procéder à la réalisation de projets dans le cadre de la concession dans les secteurs de l’infrastructure. Le volume des décaissements au titre des emprunts publics s’établira à 5 200 MD pour toute la période du Xème Plan dont 1 000 MD sous forme de prêts-programmes qui seront mobilisés pour renforcer la compétitivité de l’économie. Le reliquat sera destiné aux projets sectoriels notamment dans les secteurs de l’infrastructure, de l’enseignement, de la santé et de la formation professionnelle. La mobilisation de ce montant se fera sur les crédits déjà contractés et non utilisés à fin 2001 dont le montant s’élève à 4 560 MD environ, ce qui suppose une utilisation rigoureuse de ces crédits à travers la finalisation des procédures y afférentes et notamment les emprunts destinés au renforcement des réformes structurelles et des crédits sectoriels. La concrétisation de ces décaissements suppose également la conclusion de nouveaux accords de prêts pour un montant d’environ 5 500 MD pour 69 toute la période du Xème Plan, compte tenu de la corrélation existant entre les engagements et les décaissements. En ce qui concerne le volume des crédits commerciaux et financiers, il s’élèvera à 6 510 MD pour toute la période du Xème Plan. En effet, ceux-ci seront consolidés par les crédits qui seront contractés auprès des marchés financiers internationaux eu égard aux objectifs définis visant à améliorer davantage la notation souveraine obtenue par la Tunisie auprès des agences internationales spécialisées. Par ailleurs, et compte tenu du rôle assigné à l’Etat et aux entreprises publiques dans la mobilisation des ressources extérieures, l’orientation qui sera adoptée s’appuiera sur le renforcement du rôle des opérateurs économiques et, particulièrement sur le secteur bancaire et les entreprises cotées en bourse ou celles bénéficiant d’un « rating » dans la mobilisation des ressources de financement extérieur conformément aux expériences réussies réalisées par certaines banques dans le domaine. Sur la base de ce schéma de financement extérieur, l’encours de la dette extérieure atteindra 18 320 MD en fin de période du Plan, et l’amélioration des indicateurs d’endettement extérieur se poursuivra. En effet, le taux d’endettement régressera à environ 42,3 % du revenu national disponible en 2006 et le coefficient du service de la dette sera ramené dans des limites n’excédant pas 13,8 % des recettes courantes pour la même année. Même si les conditions d’endettement demeurent globalement satisfaisantes, l’orientation pour la période à venir sera axée sur une diversification plus poussée des sources de l’endettement extérieur tout en poursuivrant la réduction du déséquilibre qui existe entre les monnaies de remboursement et celles utilisées dans les opérations courantes, avec une exploitation plus adéquate des opportunités offertes sur le Marché financier international et une gestion plus rigoureuse de l’endettement extérieur ainsi qu’une réduction des coûts y afférents et ce, à travers l’utilisation des nouveaux mécanismes qu’offre le marché financier. Les finances publiques Les finances publiques ont évolué, durant la période du IXème Plan conformément aux objectifs globaux du schéma de développement, et notamment celles qui concernent la préservation des équilibres financiers, l’accélération du rythme de croissance économique et l’impulsion de l’investissement, et ce malgré les pressions enregistrées au niveau du 70 budget de l’Etat en relation avec l’avancement du programme de démantèlement des tarifs douaniers, l’accroissement des dépenses de consommation suite à une évolution défavorable de la conjoncture économique internationale et la persistance de la sécheresse trois années durant. La période du IXème Plan a connu, l’intensification des efforts tendant à assurer un raffermissement du niveau des ressources budgétaires. Pour ce faire, les actions ont porté sur la poursuite de la réforme du système fiscal et l’amélioration de son rendement moyennant le rehaussement du niveau de recouvrement, la révision des régimes fiscaux spécifiques, en plus du développement du cadre institutionnel à travers la promulgation du code des droits et des procédures fiscales. Dans ce même cadre, un intérêt majeur a été porté à la maîtrise de la gestion des ressources publiques disponibles par l’adoption d’une politique de rationalisation des dépenses publiques sans pour autant entraver le fonctionnement normal des services publics, l’amélioration de la qualité des prestations et l’exécution des projets d’investissement. Sur cette base, l’exécution du budget de l’Etat au cours de la période du IXème Plan s’est caractérisée par l’enregistrement de résultats positifs. En témoignent la poursuite de la maîtrise du déficit budgétaire grâce à l’amélioration du niveau des recettes propres et principalement les recettes fiscales et l’évolution des dépenses publiques conformément aux prévisions initialement établies. La politique des finances publiques tracée pour la période du Xème Plan, s’inscrit pleinement dans le cadre de la concrétisation du Programme d’Avenir, et dans la consécration du rôle régulateur du Budget de l’Etat dans la préservation des équilibres globaux de l’économie nationale et le renforcement de sa compétitivité afin de relever les défis futurs relevant de son intégration agissante au sein de l’économie mondiale, tout en permettant à l’Etat de jouer le rôle qui lui est dévolu dans l’instauration d’un développement intégral dont les fruits profitent à toutes les régions et à toutes les catégories sociales. L’équilibre du Budget de l’Etat pour le prochain quinquennat a été fixé dans un cadre se caractérisant par la multiplicité des contraintes pesant sur les finances publiques. Elles concernent en premier lieu, le caractère limité des moyens disponibles en matière de mobilisation de ressources et l’impératif de maintenir un niveau acceptable de pression fiscale, 71 permettant le renforcement de l’activité économique et la relance de l’initiative privée. En deuxième lieu, l’impératif pour l’Etat de remplir ses engagements dans différents domaines et de soutenir l’effort de développement à travers la poursuite de la mise à niveau globale de l’économie, l’impulsion de l’investissement privé, la promotion des exportations et l’amélioration de l’environnement des affaires à travers la modernisation de l’infrastructure et des services publics ainsi que l’amélioration des prestations administratives. Il s’agit également de soutenir le développement régional, d’assurer la promotion des secteurs porteurs, de consolider les acquis sociaux et d’une façon générale d’améliorer les conditions de vie. L’équilibre du Budget de l’Etat pour la période du Xème Plan se basera principalement, d’une part, sur la consolidation de la part des recettes propres grâce à un accroissement des recettes fiscales, en ramenant le taux de pression fiscale à 20,7 % du PIB et, d’autre part, sur une évolution modérée des dépenses publiques ce qui permettra de réduire le déficit budgétaire net, compte tenu des recettes de la privatisation aux environs de 2 % du PIB à la fin de la période du Plan. Les objectifs assignés aux finances publiques seront concrétisés moyennant l’intensification des efforts de renforcement des recettes propres de l’Etat et de maîtriser les ressources d’emprunts. D’ailleurs, l’accent sera mis sur l’amélioration des recettes fiscales à la lumière des différentes réformes qui visent l’accroissement du rendement du système fiscal, en rapport avec la baisse prévue des recettes non fiscales et principalement des revenus pétroliers. Les objectifs tracés au niveau des dépenses publiques prennent en considération les orientations du Xème Plan, concernant la maîtrise des interventions de l’Etat dans tous les secteurs et la poursuite d’une politique active de gestion de la dette publique permettant le renforcement de la maîtrise du service de la dette. A cet égard, le volume global des ressources budgétaires pouvant être mobilisé pour la période du Xème Plan, s’élèvera à 61 340 MD, soit environ 33,4 % du PIB, contre 46 134,3 MD et 37,3 % du PIB enregistré au cours du IXème Plan. Ces prévisions supposent un accroissement annuel moyen du volume des recettes propres de l’ordre de 7 % pour atteindre 43 705 MD. Cette 72 évolution s’appuiera sur la mobilisation d’un montant de recettes fiscales de 38 000 MD, soit un taux de pression fiscale de 20,7 %. Cependant, les recettes non fiscales évolueront à un taux annuel moyen d’environ 9,3 % pour atteindre 5 705 MD pour la période du Xème Plan. Evolution des recettes propres IXème Plan Accroiss. annuel 7 208 16,5 MD Impôts directs Xème Plan 22,0 Accroiss. annuel 12 385 10,3 Part MD Part 28,3 Impôts indirects 18 912 9,1 60,2 25 615 5,0 58,6 Recettes fiscales 26 120 11,0 83,2 38 000 6,7 86,9 Pression fiscale 21,1 20,7 Recettes non fisc. 5 288 1,3 16,8 5 705 9,3 13,1 Recettes propres 31 408 9,1 100,0 43 705 7,0 100,0 % PIB 25,4 23,8 La réalisation du volume estimé des recettes fiscales pour la période du Xème Plan reposera sur une évolution des impôts directs à un rythme relativement élevé, soit 10,3 % par an, en relation avec le renforcement des procédures de recouvrement et l’amélioration du rendement fiscal. Ceci suppose notamment, l’accroissement de la part des impôts directs dans les recettes propres de 22,9 % pour la période du IXème Plan à 28,3 % prévus pour le prochain quinquennat. De leur côté, les impôts indirects augmenteront à un taux moyen de 5 % par an, en relation avec la décélération du rythme d’évolution des droits de douanes au cours des prochaines années dans le cadre de l’instauration de la zone de libre échange avec l’Union Européenne et l’allègement du niveau de la protection effective d’une façon générale. La mobilisation des impôts indirects sera axée désormais sur la fiscalité intérieure et non plus sur la fiscalité appliquée aux importations. En parallèle, les recettes non fiscales augmenteront de 9,3 % par an pour atteindre 5 705 MD sur toute la période du Plan. Cette tendance reflète l’augmentation attendue du produit de la privatisation résultant principalement de la concession d’une licence GSM qui permettra l’allègement des pressions pesant sur certaines catégories des recettes non 73 fiscales, notamment les revenus pétroliers et les recettes provenant du recouvrement du principal de la dette des entreprises publiques. Les prévisions du budget de l’Etat supposent aussi la mobilisation d’un montant de l’ordre de 17 635 MD provenant des ressources d’emprunt, permettant de financer le déficit budgétaire, qui passera de 3,3 % du PIB pour l’année 2001 à 2 % pour l’année 2006. En conséquence, le volume global des interventions de l’Etat pouvant être mobilisé pour toute la période du Xème Plan, s’élèvera à 61 340 MD, soit un taux annuel moyen de 4,7 %. En résultera une baisse de la part des dépenses publiques aux environs de 31,2 % du PIB en 2006 contre 37,1 % en 2001. Cette orientation reflète la nécessité de maîtriser la demande intérieure dans le cadre de la préservation des équilibres globaux de l’économie et le changement prévisible de la structure de l’investissement et sa répartition entre le secteur public et le secteur privé. Répartition des interventions de l’Etat IXè me Plan MD Part (%) Service de la dette Taux d’accroissement % Dépenses de gestion Taux d’accroissement % Dépenses de développement Taux d’accroissement % Total Dépenses de l’Etat Taux d’accroissement % 16 549,5 7,7 20 702,0 (1) 8,2 10 167,9 (3) 7,9 47 419.4 8,0 34,9 43,7 21,4 100,0 Xème Plan MD Part (%) 19 166,0 3,1 28 717,0 (2) 6,7 13 457,0 3,3 61 340,0 4,7 31,3 46,8 21,9 100,0 (1) Hors compensation des hydrocarbures (2) Y compris la compensation des hydrocarbures pour la période 2003-2006 (3) Y compris les prêts rétrocédés Le service de la dette publique a été évalué compte tenu de la poursuite de la maîtrise du déficit budgétaire et eu égard aux engagements résultant des emprunts contractés et aux évolutions prévisibles des cours de change et des taux d’intérêt. 74 Evolution du service de la dette publique Principal de la dette Intérêts de la dette TOTAL IXè me Plan MD Part (%) 12 378,7 74,8 4 170,8 25,2 Xè me Plan MD Part (%) 13 940,0 72,7 5 226,0 27,3 16 549,5 19 166,0 100,0 100,0 Les dépenses de gestion ont été estimées aux alentours de 28 717 MD dont 525 MD au titre de la compensation des hydrocarbures, soit un taux de 15,6 % du PIB pour la période du Xème Plan, contre 16,8 % enregistrés au IXème Plan. Ces prévisions ont été arrêtées sur la base des objectifs suivants : • la maîtrise des dépenses allouées aux rémunérations et l’orientation des recrutements au sein de la fonction publique vers l’amélioration du niveau d’encadrement et la satisfaction des besoins de certains secteurs prioritaires notamment l’éducation, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur ; • la limitation de la progression des dépenses relatives aux moyens de fonctionnement des services publics sur la base de l’évolution prévisible de l’indice des prix et de l’augmentation quantitative et qualitative attendue au niveau de certains secteurs ayant trait notamment à la promotion des ressources humaines ; • la poursuite de la maîtrise des dépenses de compensation en affinant leur ciblage. Les dépenses de développement s’accroîtront compte tenu des prêts rétrocédés à un taux annuel moyen de 3,3 % soit 13 457 MD, et à un taux de 4,6 % correspondant à un montant de 13 100 MD, prêts non inclus. Ainsi, la part des dépenses de développement dans le PIB atteindra 7,3 % en considérant les prêts rétrocédés et 7,1 % dans le cas contraire contre respectivement 8,2 % et 7,5 % au cours du IXème Plan. Cette enveloppe a été arrêtée au regard des priorités nationales adoptées au niveau des différents secteurs tout en veillant à apporter davantage d’efficience aux investissements réalisés. A ce propos, il est prévu l’affectation des crédits nécessaires pour l’achèvement des programmes en continuation et la mise en œuvre de projets et des programmes 75 d’investissement nouveaux reflétant le changement qualitatif période à venir. de la La répartition des dépenses de développement entre les différents secteurs reflète les orientations tracées pour la période du Xème Plan et la poursuite de l’exécution du Programme d’Avenir concernant l’amélioration de l’infrastructure, l’incitation de l’investissement privé, la promotion des exportations et le soutien au développement régional. Dans ce cadre, les efforts de l’Etat se poursuivront pour le renforcement du secteur agricole à travers la poursuite des programmes et des stratégies nationales relatives à la mobilisation et l’exploitation des ressources hydrauliques. Ces programmes portent sur l’achèvement des projets en cours, le démarrage de la construction de cinq nouveaux grands barrages, l’amélioration de l’exploitation des périmètres irrigués, le renforcement de la desserte en eau potable dans les zones rurales, outre l’augmentation du rendement et de l’efficience des investissements réalisés durant les plans précédents. Concernant le secteur industriel, les interventions de l’Etat seront orientées vers la poursuite de la mise à niveau des unités de production et le renforcement du rôle des structures d’appui conformément aux exigences de l’évolution enregistrée aux niveaux des différents domaines. Par ailleurs, les crédits budgétaires inscrits au profit du secteur des services seront affectés principalement, pour consolider l’infrastructure et fournir l’appui nécessaire à la restructuration des sociétés nationales de transport. Les crédits nécessaires seront alloués à la valorisation des ressources humaines dans le cadre de l’édification de l’Ecole de Demain, le renforcement des systèmes de la formation professionnelle et de la recherche scientifique, conformément aux exigences de l’évolution de l’activité économique. En outre, une attention particulière sera accordée à l’amélioration des services sanitaires, à la promotion des activités culturelles et des programmes de loisirs, au renforcement des établissements de la jeunesse et aux autres interventions à caractère social. L’équilibre du système financier La politique monétaire et financière suivie au cours de la période du IXème Plan a contribué efficacement à la concrétisation des objectifs macro- 76 économiques notamment, la maîtrise de l’inflation et la réduction du différentiel des prix vis à vis des pays concurrents tout en assurant un financement approprié aux différents agents économiques. Ces résultats positifs ont été réalisés grâce à la conduite d’une politique monétaire rigoureuse et la poursuite de l’approfondissement des réformes au niveau du secteur bancaire en vue d’optimiser le financement de l’économie et d’être au diapason des importantes mutations survenues à l’échelle nationale et internationale. En matière de politique monétaire, les efforts se sont focalisés sur la maîtrise de la liquidité en maintenant le taux de croissance de la masse monétaire en dessous de celui du PIB et sur la modernisation des mécanismes des politiques monétaires en place dans le sens du renforcement de l’intervention indirecte de la Banque Centrale. A cet effet la multiplication des émissions de BTA et de BTCT vise à mobiliser des ressources d’emprunt intérieur au budget de l’Etat et constitue un moyen pour favoriser la complémentarité escomptée entre le marché monétaire et le marché financier. Les réformes engagées ont concerné également la modernisation du secteur bancaire à travers la mise en œuvre d’un programme cohérent intégrant à la fois l’instauration d’un nouveau système des paiements basé sur la télécompensation, la sécurisation du transfert des fonds et des différentes opérations bancaires, et l’engagement de la restructuration du système bancaire par la réalisation d’une opération de fusion entre la Société Tunisienne de Banque et de deux banques de développement. Ce programme a comporté également, le renforcement des normes prudentielles afin de garantir la stabilité du système financier, la promulgation d’une nouvelle loi relative aux établissements de crédits qui a introduit la notion de banque universelle, la consolidation de l’assise financière des banques en les incitant à constituer les provisions requises, à résorber les créances classées et à améliorer les procédures de recouvrement. Les résultats de l’équilibre du système financier enregistrés durant la période du IXème Plan, font ressortir une évolution conforme aux objectifs retenus en matière de croissance de la masse monétaire et de ses contreparties. En témoigne, l’accroissement de la masse monétaire M4 à un taux annuel moyen équivalent à 8,2 % contre 10,3 % enregistrés durant la période du 77 VIIIème Plan. Compte tenu de la croissance du PIB aux prix courants, le taux moyen de liquidité a régressé d’environ un point d’un plan à l’autre. La structure de la masse monétaire au sens le plus large (M4) a connu certaines modifications induites par l’accélération du rythme de croissance de la masse monétaire (M2), soit 13,1 % en moyenne par an contre 8 % seulement enregistrés au cours de la période du VIIIème Plan qui s’explique par l’augmentation importante des ressources quasi-monétaires. De ce fait, la part de la masse monétaire M2 s’est élevée à 80,2 % contre 71,8 % enregistrés au cours du VIIIème Plan. Par contre, la part de M4-M3 a reculé aux environs de 13,4 %, contre 21 % au cours de la période du VIIIème Plan, suite à la forte baisse de l’encours des bons de trésor cessibles détenus par le public. En outre, la part de M3-M2 a baissé d’environ un point pour se stabiliser au niveau de 6,4 %. Parallèlement, les emplois du système financier ont été marqués par l’évolution des concours à l’économie au taux annuel moyen de 8,5 % contre 11,6 % enregistrés pendant le VIIIème Plan et le fléchissement du rythme de croissance des créances nettes sur l’extérieur, soit un taux annuel de 10,5 % contre 14 % durant le VIIIème Plan. Les créances nettes de l’Etat ont connu une décélération atteignant un taux de croissance moyen de l’ordre de 3,5 % par an, contre 14,5 % enregistrés au cours du VIIIème Plan, et ce en raison de l’orientation vers le marché financier du financement intérieur du déficit budgétaire. L’évolution des concours à l’économie reflète notamment la consolidation de la part des crédits moyen et long termes destinés au financement de l’investissement dont la part s’est élevée à 44,7 % du total de l’encours des crédits octroyés au cours du IXème Plan contre 42,2 % pendant le VIIIème Plan. Ce résultat reflète l’accroissement des besoins de financement de l’investissement et l’intensification des efforts pendant le quinquennat précédent en matière d’assainissement du portefeuille crédits des banques surtout à travers la prise en charge des créances classées des entreprises publiques et parapubliques, le rééchelonnement des crédits au profit des activités agricoles affectées par la sécheresse et le recours à de nouveaux mécanismes tels la rétrocession des créances aux sociétés de recouvrement. La répartition sectorielle de l’encours des crédits bancaires démontre, en première analyse, l’accélération du rythme de croissance des crédits 78 alloués aux secteurs des services et en particulier le tourisme et la promotion immobilière. Toutefois, la consolidation de la part de ces secteurs s’est accompagnée d’une décélération du rythme de croissance des crédits destinés aux secteurs de l’agriculture et des industries manufacturières, et ce en dépit du rythme relativement soutenu enregistré par l’investissement privé au cours du IXème Plan. Les prévisions de l’équilibre financier, pour la période du Xème Plan, ont été établies sur la base des objectifs du schéma du développement qui vise, essentiellement : l’augmentation du rythme de la croissance, l’impulsion de l’investissement, l’intensification du rythme de création d’emplois tout en préservant les acquis enregistrés en matière de maîtrise de l’inflation et l’amélioration des résultats de la balance des paiements. Ces prévisions prennent également en considération également les défis à relever au cours de la prochaine période dont ceux, notamment, se rapportant à la poursuite de la libéralisation progressive de la place financière dans le cadre des accords de libre échange avec l’Union Européenne et de l’Organisation Mondiale du Commerce. A cet effet, les prévisions se baseront sur la poursuite de la modernisation du système bancaire, sa restructuration conformément aux exigences de la prochaine étape et l’amélioration du rendement de l’intermédiation financière. L’action portera notamment sur l’intensification de la concurrence au sein de la place financière tant au niveau de la mobilisation des ressources d’épargne qu’en matière de financement des agents économiques, la prestation d’un paquet complet de services financiers, l’adoption de techniques financières modernes en vue d’optimiser les opérations de financement et de contribuer efficacement aux efforts consentis pour améliorer la compétitivité économique, réussir le programme de mise à niveau et relancer l’investissement privé d’une façon générale. 79 Les prévisions retenues reflètent les principaux objectifs suivants : - la poursuite de la maîtrise de l’inflation à travers une régulation fine de la liquidité en gardant le rythme de création monétaire en adéquation avec celui de la croissance économique ; - la consécration du taux d’intérêt en tant qu’instrument principal de la politique monétaire tout en veillant à ce que son niveau réel réponde aux exigences de la mobilisation de l’épargne et de la canalisation du financement approprié pour l’investissement ; - la dynamisation de l’activité du secteur bancaire et le renforcement de son rôle dans l’impulsion de l’activité économique ainsi que l’amélioration de son rendement et de la qualité des prestations offertes afin de mieux le préparer à affronter la concurrence dans le cadre d’une intégration plus poussée au sein de la sphère économique mondiale ; - la préservation des équilibres du système financier à travers une meilleure adéquation entre les ressources et les emplois et la poursuite de la consolidation de l’assise financière des établissements de crédits, grâce à l’amélioration des leurs capacités de mobilisation des ressources aux plans national et international et à l’optimisation des opérations de financement. Sur cette base, l’équilibre du système financier retenu pour le Xème Plan se portera sur la poursuite d’une politique monétaire prudente visant principalement la maîtrise de l’inflation, en vue d’assurer la préservation des équilibres globaux. Cette politique visera le maintien du taux de croissance monétaire en dessous de celui du PIB. Les contreparties emprunteront un rythme qui répondra à l’évolution quantitative et qualitative des besoins de financement des agents économiques. Les prévisions des ressources du système financier reposeront sur l’évolution de la masse monétaire au sens le plus large (M4) selon un taux annuel moyen de l’ordre de 7,4 % en déca du taux de croissance du PIB tracé pour la période du Xème Plan. Cette évolution devra permettre la poursuite de la baisse du taux moyen de liquidité de l’économie ce qui est de nature à appuyer la tendance baissière du niveau de l’inflation qui se profile comme un facteur essentiel pour 80 renforcer la compétitivité du produit national et alléger les pressions pesant sur la balance des paiements. L’évolution des indicateurs monétaires (Accroissement annuel en %) IXème Plan Xème Plan Masse monétaire (M4) 8,2 7,4 Masse monétaire (M2) 13,1 7,8 Ces prévisions tablent, notamment, sur l’accroissement de la masse monétaire au sens strict (M2) à un taux moyen modéré de l’ordre de 7,8 %, contre 13,1 % enregistré lors du IXème Plan. Ce rythme tient compte de la nécessité de maîtriser de la liquidité monétaire et d’intensifier les efforts en matière de mobilisation de l’épargne et de diversifier ses produits conformément aux attentes des clients dans le but de hisser le niveau de l’épargne nationale à des paliers plus importants. Ce rythme prend également en considération l’amélioration attendue des services bancaires à l’instar de la modernisation des produits financiers et l’exploitation des opportunités offertes en matière monétique et de la commercialisation des contrats d’assurance vie par l’intermédiaire du réseau bancaire. Les prévisions supposent, également, l’accélération du rythme de croissance des emprunts obligataires et de l’épargne affectée (M3-M2) qui évolueront au taux annuel moyen de l’ordre de 11,7 % et ce grâce à la poursuite de l’amélioration des comptes d’épargne logement et à l’intensification du rythme de mobilisation des emprunts obligataires par le secteur financier. Cette démarche est en conformité avec les orientations retenues en vue de promouvoir le marché obligataire et de préserver l’adéquation entre emplois et ressources des établissements des crédits. Parallèlement, l’encours des bons de trésors cessibles poursuivra sa tendance à la baisse compte tenu de la politique retenue, pour le prochain quinquennat, visant l’orientation des nouvelles émissions des bons de trésor vers le marché financier. Ainsi, la période du Xème Plan sera marquée par la consolidation des parts relatives, de la masse monétaire au sens strict, des emprunts obligataires et de l’épargne affectée qui s’élèveront respectivement à des taux moyens de 81 l’ordre de 89,9 % et 8,5%, contre une baisse sensible de l’encours des titres de l’Etat détenus par le public aux alentours de 1,8 %. Evolution de la structure de la masse monétaire ( M4 ) Parts relatives / M4 IXème Plan Xème Plan Masse monétaire M2 M3-M2 80,2 6,4 89,9 8,5 M4-M3 13,4 1,8 Les ressources du système financier seront consolidées, au cours de la période du Xème Plan, à travers l’intensification des efforts visant l’accélération du rythme de mobilisation des ressources spéciales. Les banques seront appelées, de leur part, à appuyer l’effort de l’Etat en matière de mobilisation des ressources d’emprunts extérieurs et à diversifier leurs sources de financement, tout en s’adaptant aux exigences de l’ouverture de l’économie sur la sphère financière internationale, dans le cadre de la libéralisation progressive des services financiers. Cette orientation sera concrétisée grâce à la poursuite des réformes financières visant la consolidation de la compétitivité et le renforcement de l’assise financière des banques, ce qui permettra d’améliorer leur rating. Cela implique de réunir les conditions requises pour l’optimisation des opérations de financement extérieur notamment la bonne couverture des risques émanant de la volatilité des taux de change et des taux d’intérêts, en plus de la consolidation des relations de coopération avec les bailleurs de fonds internationaux et régionaux. L’évolution des ressources propres du système financier se poursuivra durant le prochain quinquennat selon un rythme relativement accéléré compte tenu des objectifs retenus en matière du renforcement de l’assise financière des banques, notamment à travers la reconduction du système d’incitation relatif à la constitution des provisions nécessaires et l’assainissement du portefeuille des créances classées conformément aux normes de gestion prudentielle. Les prévisions des emplois du système financier ont été arrêtées sur la base de l’évolution des besoins de financement des divers agents économiques conformément aux orientations et aux priorités de l’action de développement pour le Xème Plan. Cette action vise le raffermissement de la part du secteur privé dans l’activité économique qui s’élèvera aux 82 environs de 58,5 % de l’investissement global prévu au terme de la période du Xème Plan. De ce fait, les emplois du système financier seront marqués au cours de la période du Xème plan par la poursuite de la consolidation de la part des concours à l’économie qui atteindra 79,8 % contre une baisse de celle des créances nettes sur l’Etat qui se stabilisera dans les limites de 11,4 %. La part des créances nettes sur l’extérieur connaîtra de son coté une légère augmentation, en atteignant 8,8 % du total des emplois du système financier. Evolution des contreparties du système financier IXème Plan Acc. Créances nettes sur l’extérieur 10,5 Part (%) Xème Plan Acc. Part (%) 6,9 19,4 8,8 Créances nettes sur l’Etat 3,5 17,4 0,8 11,4 Concours à l’économie 8,5 75,7 7,7 79,8 Les créances nettes sur l’extérieur connaîtront au cours de la période du Xème Plan une intensification de leur rythme de croissance, soit 19,4 % en moyenne par an, en relation avec les mesures qui seront introduites afin de réguler la situation des paiements extérieurs et d’accroître le niveau des réserves permettant d’atteindre un niveau équivalent à trois mois de couverture des importations. En raison de la baisse de l’encours des bons de trésor cessibles et de l’orientation des nouvelles émissions du trésor vers le marché financier, les créances nettes sur l’état s’accroîtront à un taux légèrement positif, soit 0,8 % par an, contre 3,5 % durant la période IXème Plan. Les prévisions relatives aux concours à l’économie se baseront sur un rythme de croissance modérée, soit 7,7 % par an contre 8,5 % enregistrés au cours du IXème Plan. Ces concours seront affectés principalement au financement des investissements productifs dans les divers secteurs, à la poursuite du soutien du programme de mise a niveau des unités productives et ce à 83 travers la mobilisation du financement adéquat pour la modernisation des systèmes de production, la maîtrise des réseaux de commercialisation et la consolidation des assises financières des entreprises. Ces actions contribueront ainsi, à la diversification de la structure productive et au relèvement de la compétitivité des produits nationaux et ce à la faveur de l’exacerbation de la concurrence sur un double plan : interne et externe. La période à venir connaîtra aussi, la poursuite du financement des opérations d’exploitation et de mobilisation des ressources nécessaires pour satisfaire les besoins saisonniers de certains secteurs, en particulier l’agriculture et les industries agroalimentaires, outre le développement des autres services financiers en matière de consultation, d’ingénierie financière, de réalisation des études et de suivi des projets et le soutien des entreprises dans leurs opérations avec l’extérieur. Cependant, il est nécessaire d’œuvrer à la rationalisation de l’endettement des acteurs économiques notamment les ménages, de manière à maîtriser efficacement les dépenses de consommation et par conséquent à desserrer les contraintes pesant sur les paiements extérieurs. En plus, les réformes tracées concernant le marché financier, contribueront à la maîtrise du financement de l’économie moyennant la régulation du système de financement des entreprises, et plus particulièrement la maîtrise de l’endettement à moyen et long termes, la mutualisation des risques entre les différents opérateurs sur la place financière et l’exploitation des potentialités offertes par le marché obligataire. Ces réformes se concentreront, également, sur le renforcement du financement direct des entreprises par la voie du marché financier, l’intensification des émissions des actions et des emprunts obligataires tout en poursuivant l’activation de la demande et la dynamisation du marché secondaire afin d’assurer la liquidité requise aux valeurs mobilières. Le développement du secteur des assurances ainsi que l’amélioration de ses résultats techniques participeront d’une façon significative au renforcement de la solidité de la place financière et en particulier à la consolidation de la mobilisation de l’épargne institutionnelle de long terme et son allocation efficiente dans le refinancement des activités économiques en plus de la poursuite de l’amélioration des prestations offertes en l’adaptant aux changements économiques et sociaux attendus au cours de la période du Xème Plan. 85 TROISIEME PARTIE LES ORIENTATIONS ET LES POLITIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES 87 CHAPITRE I LA POLITIQUE DE L’EMPLOI Les résultats importants réalisés au niveau de l’emploi durant la période du IXème Plan de développement ont eu un impact positif sur l’amélioration de l’équilibre entre l’offre et la demande d’emploi. Cela a été rendu possible grâce à l’adoption d’une politique d’emploi conciliant entre l’approche économique, qui consiste à répondre aux besoins des secteurs productifs en main-d’œuvre spécialisée et, l’approche sociale visant la plus grande couverture possible des demandes d’emplois. Cette politique correspond à une approche cohérente concrétisée par la contribution des différents partenaires sociaux à travers la déclaration Nationale concernant l’emploi issue de la Conférence Nationale sur l’Emploi organisée en Juillet 1998. Cette politique a été articulée plus précisément sur l’accélération du rythme de croissance et la consolidation de la capacité de l’économie à créer des postes d’emplois en stimulant l’investissement privé et en étendant le réseau de financement des entreprises et des projets de toutes tailles. Cette orientation a été consolidée par l’institution d’une stratégie, visant la mise en place d’un nouveau système de formation professionnelle faisant de l’emploi le point de départ et l’objectif, et le développement de programmes spécifiques de consolidation, d’insertion et d’amélioration des sources de revenu et l’institution d’instruments d’emplois et de requalifications complémentaires nouvelles. Ces instruments sont censés améliorer l’employabilité et instituer des mécanismes de développement des relations de partenariat entre les partenaires sociaux, les composantes de la société civile, les fédérations professionnelles, les organismes économiques et les associations de développement dans le domaine de la formation professionnelle et de l’emploi. Ces instruments ont été renforcés, d’une part, par la création en 1997 de la Banque Tunisienne de Solidarité en vue de consolider le financement des petits et moyens projets et, d’autre part, par la mise en place du Fonds National de l’Emploi institué en 2000 en vue de réaliser l’intégration économique et sociale à travers 34 instruments couvrant l’ensemble des catégories de demandeurs d’emplois. 88 La politique de l’emploi adoptée jusque là a permis l’élévation du niveau des créations d’emplois qui a atteint 322 mille postes d’emplois au cours du IXème Plan contre 280 mille postes d’emplois au cours du VIIIème Plan, permettant ainsi de se rapprocher davantage de l’équilibre entre l’offre et la demande. En conséquence, le taux de couverture a atteint 92% lors du IXème Plan contre seulement 89,4 % lors du VIIIème Plan ce qui a permis de réduire le taux du chômage à 15 % en 2001 après une période de stagnation aux alentours de 15,6 % et de maîtriser ses retombés sociales plus particulièrement dans les régions de l’intérieur. La période du IXème Plan s’est caractérisée par une amélioration du niveau d’instruction des travailleurs occupés et des demandeurs d’emplois dans la mesure où la proportion des chômeurs illettrés est passée de 24,4 % en 1994 à 9,5 % en 2001. Cette période a connu aussi l’amorce d’un changement structurel au niveau des modes d’emploi du travail salarié au profit du travail indépendant. En effet, la part des patrons et indépendants a atteint 24,5 % de l’ensemble des occupés en 2001contre 22,8 % en 1994. Malgré l’importance des réalisations enregistrées, l’emploi reste un défi fondamental qu’il importe de relever au cours des années avenir. En effet au cours du prochain quinquennat la réalité de l’emploi doit connaître des défis tant quantitatifs que qualitatifs en relation avec des pressions connues et de nouvelles mutations dont on cite plus particulièrement : - la continuation de la pression sur le marché de l’emploi et l’extension de la frange des jeunes parmi les demandeurs d’emplois. Ceci résulte de l’impact des facteurs démographiques qui a caractérisé les années soixante-dix et quatre vingt, sans toutefois négliger les effets de l’augmentation du stock des chômeurs à bas niveau d’instruction résultant des taux élevés d’abandon du système d’enseignement au cours des années précédentes. A cela il y a lieu d’ajouter les difficultés inhérentes à l’insertion des diplômés du supérieur qui représentent 7,1 % de l’ensemble des chômeurs en 2000 contre seulement 4,7 % en 1999 ; - l’augmentation du rythme du flux des demandeurs d’emplois qui devrait atteindre son paroxysme au cours de la période du Xème Plan et le changement structurel de la demande globale d’emploi, qui 89 découle de l’augmentation des diplômés de l’enseignement supérieur dont l’effectif moyen par année est estimé à 46 mille ; - l’apparition de nouveaux défis au niveau de la compétitivité, de la productivité et de la valeur ajoutée ce qui va engendrer une nouvelle répartition sectorielle des besoins en qualifications et plus particulièrement en cadres moyens. Aussi l’évolution de la pyramide des qualifications demandées aura un impact direct sur la nature de l’offre d’emploi à l’avenir ; - la pression supplémentaire représentée par un plus grand accès de la femme au marché de l’emploi découlant de l’augmentation enregistrée du taux d’activité de la femme qui a atteint 23,8 % en 2000 contre 22,9 % en 1994 ; Afin de pouvoir relever l’ensemble de ces défis, les efforts seront orientés au cours du Xème Plan vers l’adoption d’une politique d’emploi cohérente et globale inspirée des orientations du Programme d’Avenir qui définit de façon claire les choix nationaux et les orientations stratégiques en matière d’emploi qui figure parmi les priorités nationales absolues. Cette politique sera axée principalement sur une stratégie de développement à forte intensité d’emploi et ce à travers l’impulsion de l’investissement privé étant donné son impact direct sur l’emploi, et sur l’amélioration des compétences des ressources humaines en conformité avec le développement qualitatif des postes d’emplois, des nouveaux métiers et des nouveaux modes de travail et activités offertes par l’économie du savoir. La politique et les programmes d’emploi, tout en s’appuyant sur ce schéma de développement, se réfère au Programme d’Avenir et aux conclusions des conférences et des consultations concernant l’emploi, l’investissement et l’école de demain. A cet effet les actions seront focalisées sur les principaux axes suivants : - atteindre de nouveaux paliers en matière de taux de croissance et ce en renforçant le rôle du secteur privé afin de relancer l’investissement dans les secteurs à forte intensité d’emploi et en faisant de l’emploi un objectif commun aux différentes politiques sectorielles ; 90 - améliorer les qualifications des ressources humaines afin d’améliorer son employabilité et de consolider les postes d’emplois existants ; - encourager l’auto emploi en accordant à la région un rôle prépondérant dans la création des micro entreprises en vue de promouvoir l’emploi local ; - adopter de nouvelles méthodes dans le traitement dynamique du marché de l’emploi et l’amélioration des programmes d’appui à l’emploi ; - continuer l’institution d’un système d’informations et d’analyse cohérent en vue de suivre l’évolution de l’emploi et le niveau du chômage ; - la consolidation des placements à l’étranger. La consolidation de la croissance et la dynamisation du secteur privé De grands efforts seront consentis durant la période du Xème Plan en vue d’intensifier les créations d’emplois et ce à travers : - la consolidation du rythme de croissance dans tous les secteurs afin d’atteindre un taux de croissance annuel moyen de 5,5 % contre 5,3 % au cours du IXème Plan ; - l’augmentation de la part de l’investissement afin d’atteindre 26,4 % du produit intérieur à la fin du Xème Plan et ce en accélérant le rythme de l’investissement privé dont la part devrait atteindre 58,5 % du volume global de l’investissement à la fin du prochain quinquennat ; - intensification du rôle du secteur privé et son encouragement à relever le défi de la concurrence internationale, la diversification de la base productive, l’adhésion à l’économie immatérielle et l’intégration efficace dans les réseaux de production et de distribution aussi bien dans l’espace Euro Méditerranéen qu’à l’échelle internationale ; - l’incitation du secteur privé à investir dans l’appropriation et la maîtrise des nouvelles technologies et particulièrement dans les 91 technologies de l’information et de la communication eu égard à sa contribution dans la croissance, à son attraction pour les cadres qualifiés et les compétences, et aux opportunités qu’elle offre en matière d’emploi, de manière générale, et de l’emploi des diplômés du supérieur, plus particulièrement ; - la consolidation de l’investissement privé dans les activités en relation avec l’encadrement des individus en vue de satisfaire de nouveaux besoins qualitatifs au niveau de la famille et des associations tel que les services d’accueil, l’animation, la sauvegarde de l’environnement, l’assistance des personnes âgées et les prestations destinées aux groupements d’habitants. Ces activités représentent dans leur ensemble des potentialités importantes d’emplois à exploiter de manière intensive et ce par le moyen de : - l’amélioration du taux d’encadrement particulièrement au sein des entreprises économiques et dans les structures d’appui au développement en vue d’améliorer la productivité de ces entreprises, de pallier aux insuffisances en matière d’encadrement et de favoriser la création de nouvelles opportunités d’emplois aux diplômés de l’enseignement supérieur. L’objectif est d’atteindre un taux d’encadrement minimal dans le secteur privé de 12 % à la fin de la période du Xème Plan et ce à travers l’introduction des incitations nécessaires à la réalisation de cet objectif ; - inciter les entreprises à développer de nouveaux modes de travail et de nouvelles activités tels que la gestion de la qualité, la commercialisation, la prospection. Les domaines suivants comportent des opportunités importantes pour la dynamisation de cette politique et de sa concrétisation : - faire de la Tunisie un centre financier régional à travers le développement des services financiers et d’assurances, ce qui permettrait l’ouverture d’importantes perspectives d’emploi et d’exportation tout en mettant un programme opérationnel pour la concrétisation de cette orientation ; - accélérer la relance du secteur des technologies de communication, surtout que l’expérience du pôle EL GHAZALA a démontré que la Tunisie dispose de potentialités indéniables dans ce domaine ; 92 - développer les services d’études et de consultations et étendre le champs de son rayonnement, à l’instar de l’expérience dans le marché africain et la consolidation de la coopération triangulaire ; - permettre à la Tunisie de devenir un pôle de soins et de santé à l’échelle de la zone méditerranéenne étant donnée la qualité des ressources humaines et de l’infrastructure disponibles dans ce domaine ; - étudier les possibilités permettant à la Tunisie de devenir un pôle régional d’enseignement supérieur privé à l’échelle Arabe et Africaine ; - faire de la Tunisie un centre de commerce international et de transport maritime en Méditerranée et ce afin de tirer profit des programmes structurants inscrits au plan. Le développement des qualifications des ressources humaines et l’amélioration de leur employabilité Etant donné l’importance décisive de la promotion des ressources humaines pour l’accès au marché de l’emploi et vue les réformes qui seront apportées aux différentes composantes du système éducatif afin de renforcer son interaction positive avec les mutations économiques, sociales et technologiques les principales actions consisteront à : - renforcer la capacité de l’institution universitaire à s’adapter aux nouveaux métiers en orientant les efforts vers les filières à forte intensité d’emploi et les spécialités porteuses et porter la part des filières courtes à 30 % à l’horizon 2006 ; - instaurer un partenariat entre les institutions éducatives et les entreprises économiques à travers l’ouverture de perspective de formation et de recyclage au sein des établissements d’éducation en vue de renforcer la capacité des entreprises économiques à améliorer les qualifications de ses employés et à sauvegarder les emplois existants ; - consacrer la dernière année d’études à l’initiation à la vie professionnelle dans les espaces destinés au travail et à la production et ce, à travers les stages et, intégrer le travail 93 indépendant et la création des entreprises dans les cursus de l’enseignement supérieur ; - poursuivre la mise à niveau du système de formation professionnelle. Cet objectif sera atteint par la multiplication et la diversification des spécialités et l’adaptation des programmes aux normes des pays concurrents tant au niveau du contenu des programmes qu’au niveau des diplômes afin de bénéficier des possibilités d’emplois que peut offrir l’économie mondiale. La promotion de l’auto emploi et la dynamisation du rôle des régions L’encouragement de l’auto emploi représente l’un des axes principaux de la politique de promotion de l’emploi étant donnée la capacité de la micro entreprise à créer des emplois additionnels à des coûts compétitifs en comparaison avec les autres entreprises. Aussi, le renforcement de la capacité des régions à créer des micro entreprises constitue une orientation principale au cours de la prochaine période pour promouvoir l’emploi local et particulièrement dans les délégations prioritaires. Pour cela, les efforts de concrétisation de ces orientations seront axés sur les points suivants : - assurer la réussite des microprojets bénéficiant du financement de la Banque Tunisienne de Solidarité, des programmes du Fonds National de l’Emploi et du Système des Micro Crédits. La réalisation de cet objectif se fera à travers l’amélioration de leur rentabilité moyennant un suivi régulier et en facilitant leur intégration dans le secteur structuré ; - dynamiser le rôle des sociétés d’investissement et de développement et mettre en oeuvre les instruments adéquats garantissant leur contribution effective à la création des projets, plus particulièrement dans les régions intérieures ; - poursuivre le programme de qualification et de formation d’une nouvelle génération de prometteurs et ce en adoptant des procédures méthodologiques modernes et en exploitant l’expérience pilote de 94 création des « pépinières dans les établissements d’enseignement supérieur » ; - l’institution d’un diplôme d’enseignement supérieur approfondi dans le domaine du travail indépendant en vue de satisfaire les besoins en formateurs compétents dans ce domaine ; - créer un espace central et six espaces régionaux pour la promotion de l’initiative privée et l’intensification de l’information orienté vers les petites entreprises concernant les incitations accordées, et l’appui des prometteurs dans les différentes étapes de réalisation de leurs projets ; - consolider les attributions des structures régionales concernant la formation professionnelle, l’emploi et la création des petits projets en conformité avec les spécificités régionales ; - consolider le partenariat entre l’Etat, les organisations non gouvernementale, les collectivités locales et les conseils régionaux de développement en vue d’identifier les nouvelles opportunités d’emplois et d’en tirer le meilleur profit ; - consolider la coopération décentralisée entre les régions tout en s’appuyant sur le tissu associatif. La consolidation des programmes d’emploi Afin d’assurer une meilleure rentabilité des structure chargées de l’emploi, les efforts seront axés principalement sur la qualité des services rendus et l’efficacité des programmes en matière de dynamisation du marché de l’emploi. Ainsi, la période du Xème Plan connaîtra la consolidation du réseau des bureaux de l’emploi, leur restructuration, l’amélioration de leurs services conformément aux normes internationales et leur renforcement par les ressources humaines et les cadres opérationnels dans les différents domaines de l’emploi tels que le placement, l’insertion, le travail indépendant, l’information et l’orientation professionnelle. De même, les fonctions d’information et d’orientation professionnelle seront développées et intégrées dans le cadre d’une stratégie cohérente visant la consolidation de l’information sur l’offre et la demande d’emploi enregistrées aux bureaux d’emplois, sur l’identification des possibilités de 95 formation existantes et les différentes incitations accordées par les programmes d’emplois et la promotion des projets individuels. Elle vise également les informations spécifiques en relation avec les métiers et les services rendus par le réseau des bureaux d’emplois et les différentes structures concernées. Parallèlement, il sera procédé au cours du Xème Plan au renforcement du Centre National d’Information et d’Orientation Professionnelle afin d’aider les demandeurs de formation et d’emploi et tous ceux qui rencontrent des difficultés d’insertion à définir leur choix professionnel, et à consolider le rôle de ce Centre en matière de conseil aux entreprises économiques en quête de qualifications et de compétences spédifiques. Concernant l’aide à l’insertion à travers les programmes d’emploi, les efforts seront orientés au cours du Xème Plan vers la consolidation des instruments du Fonds d’Insertion et d’Adaptation Professionnelle, et les programmes d’encouragement à l’emploi des jeunes et l’encadrement des licenciés. Les interventions du Fonds d’Initiation et d’Adaptation Professionnelle, dont la mission consiste à répondre aux besoins des entreprises en qualification et améliorer l’aptitude des bénéficiaires au travail salarié ou au travail indépendant et garantir leur insertion dans la formation, bénéficieront à 45 000 personnes contre 30 500 personnes au cours du IXème Plan. Quant aux programmes d’encouragement à l’emploi des jeunes ils toucheront 80 000 stagiaires au cours du Xème Plan contre 47 000 au cours du IXème Plan. Les interventions concernent principalement : - 57 000 stagiaires dans le cadre du programme des stages d’initiation à la vie professionnelle pour les titulaires de diplômes de l’enseignement supérieur contre 30 200 stagiaires au cours du IXème Plan ; - 12 500 stagiaires pour les jeunes de niveau d’enseignement secondaire et du premier cycle de l’enseignement supérieur contre 10 000 stagiaires au cours du IXème Plan ; - 9 000 diplômés du système de formation professionnelle au titre du programme Contrat Emploi-Formation contre 6 800 au cours du IXème Plan. 96 Parallèlement, une attention particulière sera accordée aux licenciées pour assurer leur réintégration par : - la fusion de l’instrument « F » du Fonds d’Insertion et d’Adaptation Professionnelle avec le programme « Contrats Formation pour la Réinsertion » et l’assurance d’une meilleure Coordination entre cet instrument et les autres programmes de requalification et de réinsertion afin d’assurer un meilleur encadrement des personnes licenciées ; - la création d’une structure spécialisée au sein du Ministère de la Formation Professionnelle et de l’Emploi qui s’occupera en coordination avec les Ministères et les autres organismes concernés du suivi, de l’encadrement et de la réinsertion des travailleurs licenciés pour des raisons économiques ou techniques ou pour des raisons de fermeture imprévue des usines ; - la consolidation de l’Observatoire des entreprises en difficultés en vue de prendre les mesures préventives en prévisions des fermetures sans préavis des entreprises exportatrices. Suivi de l’évolution du marché de l’emploi et du chômage La période du Xème Plan connaîtra la poursuite de la finalisation de la mise en place de l’Observatoire National de l’Emploi et des qualifications. Cet observatoire, dont la mise en place a commencé pendant le IXème Plan, permet de disposer d’un système d’information complet et cohérent concernant le marché de l’emploi. C’est dans ce cadre que certains instruments de suivi du marché de l’emploi et de la formation professionnelle ont été mis en place tels que le répertoire national des métiers, le dictionnaire national des métiers et des emplois et la réalisation d’études d’évaluation de la formation professionnelle de base, de la formation continue et des programmes d’emplois. Il sera procédé au cours du Xème Plan à la consolidation de ces réalisations à travers : - la finalisation de la mise en place des instruments engagés au cours du IXème Plan tels que la Carte Nationale de la Formation Professionnelle et le Système d’Information et des données sur les entreprises et ce à travers l’élaboration d’enquêtes concernant la formation et l’emploi au sein de l’entreprise. 97 Ces instruments visent à anticiper les répercussions des différentes politiques sur le marché de l’emploi et à assurer un suivi minutieux du système national de formation professionnelle et notamment des potentialités qu’il offre en matière de formation de compétences et qualifications ; - la finalisation des travaux d’évaluation déjà entamés, des programmes de formation, d’emploi et d’insertion professionnelle ; - la consolidation de l’enquête nationale sur l’emploi instituée en 2000 en tant qu’outil statistique annuel permettant le suivi de l’emploi et l’évolution du niveau de chômage par l’introduction des modifications nécessaires en vue de cerner tous les aspects relatifs à l’emploi et au chômage ; - procéder à une évaluation complète de la contribution du système des incitations dans la concrétisation des objectifs de l’emploi ; - réaliser une étude approfondie sur le coût du facteur travail et voir dans quelle mesure on peut procéder à son allègement en vue d’encourager les recrutements ; - la consolidation du système d’information sur le marché de l’emploi afin de mettre en place les instruments permettant le traitement personnalisé des demandeurs d’emplois. La consolidation des placements à l’étranger La mondialisation aboutirait vraisemblablement à l’ouverture du marché de l’emploi et offrira des possibilités de placements supplémentaires dans plusieurs domaines. De ce fait, les questions de l’emploi doivent être appréhendées sur la base de la formation de cadres hautement qualifiés et multidisciplinaires, maîtrisant les outils modernes de travail tels que l’informatique, les moyens de communications, les langues étrangères et capables de profiter des possibilités d’emploi qui commencent à apparaître actuellement dans plusieurs pays industrialisés tels que l’Union Européenne, le Canada et l’Australie. Des efforts vont être déployés pour résorber les demandes additionnelles d’emploi non satisfaites dans le cadre des placements à l’étranger. Les études réalisées au début de l’année 2001 démontrent que les pays de l’Union Européenne auront besoin, au cours de la prochaine décennie d’un nombre croissant de cadres et d’ouvriers spécialisés dans le domaine de la 98 santé, de l’hôtellerie, de l’informatique, de la comptabilité, de l’enseignement et de la production industrielle de façon générale. Dans ce cadre, vue les potentialités disponibles en ressources humaines qu’on pourraient initier et orienter en vue d’exploiter les possibilités de travail à l’étranger, l’action portera au cours de la période du Xème Plan : - l’exploitation des possibilités prometteuses existantes dans le marché européen pour le placement de la main-d’œuvre tunisienne et des compétences additionnelles non absorbées localement. Cet effort prendra en considération la nécessité de préserver les droits des tunisiens qui seront placés, en faisant prévaloir le capital de confiance et du respect dont jouit la Tunisie dans ces pays ; - préparer une banque de donnée relative aux ressources humaines éligibles au travail à l’étranger ; - orienter les programmes de formation et d’enseignement vers les spécialités demandées sur le Marché Mondial de l’Emploi et conformément aux normes Internationales ; - introduire les questions de placement à l’étranger dans les conventions de coopération internationale et dans les travaux des commissions de partenariat. 99 CHAPITRE II LA COMPETITIVITE L’évaluation des réalisations du IXème Plan a démontré une avancée de taille dans l’exécution des politiques sectorielles et l’importance des efforts consentis dans le cadre des différents programmes de mise à niveau. En témoignent l’amélioration de la compétitivité et la réalisation de résultats encourageants aux niveaux de la production, l’exportation, l’investissement et l’emploi. Ces performances ont été enregistrées grâce à la poursuite du processus d’ouverture de l’économie, la consolidation de l’intégration au sein de l’économie mondiale, le renforcement du positionnement sur les marchés extérieurs et la préservation des équilibres financiers et sociaux. Cela s’est traduit par l’amélioration de la compétitivité globale de l’économie et des capacités à l’exportation qui apparaissent à travers l’évolution de l’indicateur de rattrapage qui montre une baisse de l’écart des taux de croissance du revenu par habitant entre la Tunisie et les pays industrialisés de l’ordre de 0,27 % par an au cours des quinze dernières années. ce taux dépasse celui enregistré dans la région du Moyen-Orient et du Maghreb arabe. Cela s’est traduit également par l’évolution des parts des produits tunisiens sur les marchés extérieurs au taux moyen de l’ordre de 0,5 % par an, au cours de la période du IXème Plan, grâce à une contribution positive de la compétitivité prix et l’amélioration sensible de la qualité des produits destinés à l’exportation. La contribution de l’investissement privé à l’œuvre du développement a enregistré un accroissement significatif atteignant 55,5 % de l’investissement global en 2001 contre 52,5 % en 1996. De même, la part des produits tunisiens sur le marché intérieur s’est stabilisée autour d’une moyenne de 55% sur toute la période du plan nonobstant le démantèlement des tarifs douaniers, et une plus grande ouverture sur l’économie mondiale. Le taux d’ouverture s’est établi autour de 96,4 % en 2001 contre 85,8 % en 1996. 100 Ces performances ont été réalisées tout en préservant les équilibres financiers, comme le montre l’amélioration de la notation du pays par les agences internationales spécialisées et le positionnement de la Tunisie à la tête des pays africains en matière de compétitivité. Ce qui a facilité en grande partie, l’attraction de l’investissement direct étranger et assoupli les conditions d’emprunt sur les marchés financiers internationaux. Cette dynamique vertueuse a permis, d’une part, de développer les capacités de création d’emplois, de favoriser, d’autre part, un début de recul du taux de chômage à la fin du Neuvième Plan et d’assurer un meilleur partage des fruits de la croissance entre toutes les catégories sociales et les régions. D’où les résultats encourageants réalisés et qui se reflétant à travers les différents indicateurs de développement humain. Malgré ces indicateurs positifs, la compétitivité de l’économie comporte toujours quelques sources de faiblesses dont notamment : - l’amorce d’un processus régressif de la contribution de la compétitivité prix en raison de l’exacerbation de la concurrence sur les marchés à l’exportation, qui, n’a pas été accompagnée d’une compression suffisante des coûts relatifs aux facteurs de production ; - une diminution des parts de marché qui s’explique par l’orientation de nos exportations vers des marchés traditionnels limités et par le poids prépondérant de certains produits, comme le textile et l’habillement, dont la demande mondiale est en train de fléchir ; - l’orientation de l’investissement privé vers les secteurs les moins exposés à la concurrence étrangère. La répartition sectorielle des investissements privés révèle une nette diminution de la part des industries manufacturières au profit d’autres secteurs ; - l’apparition de pressions sur les paiements extérieurs, ayant pour origine l’aggravation du déficit commercial et la capacité de financement du secteur bancaire en raison de la stabilisation de la part des créances classées à un niveau relativement élevé. Partant de la, les orientations du Xème Plan s’articulent autour de : - la consolidation de la compétitivité afin de conquérir davantage de marchés extérieurs et d’affronter la concurrence livrée par les produits étrangers sur le marché intérieur. Cela sera rendu possible 101 moyennant une meilleure valorisation des avantages comparatifs dont dispose le pays en matière de ressources humaines et technologiques, une modernisation des infrastructures structurantes et une amélioration de l’environnement des affaires ; - le relèvement des défis sectoriels dans la perspective d’une plus grande ouverture sur les marchés extérieurs, ce qui nécessite de faire face à de nouvelles problématiques ayant trait à l’intégration au sein de l’économie immatérielle, à l’allocation rationnelle des ressources, à l’amélioration du rendement des agents économiques et à l’encouragement de l’initiative privée en faisant élargir ses domaines d’intervention ; - la consolidation du rôle du secteur privé afin de concrétiser les politiques sectorielles, de relever le défi de la concurrence, d’élargir et de diversifier la structure productive et de contribuer activement à la réalisation des objectifs macroéconomiques, en l’occurrence la croissance, l’exportation et l’emploi. Le renforcement de la compétitivité La prochaine étape exige l’accentuation des efforts en vue de préserver la compétitivité prix tout en essayant de la hisser à des niveaux plus élevés. Ceci requiert, une amélioration de la productivité des facteurs de production (consommations intermédiaires, travail, capital). Ceci exige également d’accorder un intérêt accru aux déterminants de la compétitivité hors prix dont la contribution dans la nouvelle économie n’a cessé de croître. Ceci exige enfin, d’orienter l’effort vers l’innovation, la qualité, la flexibilité et la maîtrise des circuits d’approvisionnement et de distribution. En se référant aux prévisions relatives au commerce international, l’objectif du Xème Plan consiste à réaliser une augmentation de la part des exportations tunisienne dépassant le taux de 1% annuellement, contre 0,5 % au cours du IXème Plan, et une croissance de la part du marché intérieur à un taux annuel moyen de 0,4 % et ce, en dépit de la diminution progressive de la protection effective résultant du démantèlement des tarifs douaniers. La concrétisation de ces objectifs nécessite d’accorder un intérêt considérable aux ressources humaines aux niveaux de l’éducation, la formation et l’apprentissage tout au long de la vie professionnelle en instaurant un système de formation continue, favorisant l’amélioration des 102 qualifications, une meilleure adaptation aux nouveaux modes de travail et de production ce qui nécessite la mise en œuvre des instruments propres à motiver le personnel des entreprises à participer activement à la réalisation des objectifs fixés. Dans ce cadre, il s’avère nécessaire de : - conférer plus de flexibilité au système éducatif, ce qui permettra de diversifier les sections et les spécialités, tout en maîtrisant la complémentarité entre ce système et les secteurs de la formation, de la recherche scientifique et de la production. La réforme envisagée du système éducatif exigera en premier lieu de rénover les composantes de l’école et la consécration du principe de l’apprentissage à vie. Cela permettra au système éducatif de mieux suivre les mutations qui s’opèrent et lui confèrera une plus grande adaptation aux changements économiques et sociaux. A cet effet, l’effort sera dirigé en priorité vers de la modernisation des contenus scientifiques et pédagogiques des programmes, la révision des méthodes d’enseignement et de transmission des connaissances à travers une exploitation efficiente des opportunités qu’offrent les réseaux modernes de communication que ce soit en matière de circulation de l’information ou d’appui à l’effort d’enseignement. Cela contribuera à améliorer les connaissances des apprenants en leur dispensant une formation de qualité ce qui facilitera leur insertion active à la vie professionnelle. - Consolider le système de formation en adaptant la capacité globale d’accueil aux besoins attendus et la création de nouvelles spécialités en réponse aux exigences qualitatives du marché de l’emploi. Pour ce faire, l’attention sera focalisée sur le fonctionnement du système de formation en lui conférant davantage d’efficience. Cet objectif sera atteint moyennant la mise en œuvre d’un ensemble d’instruments complémentaires de suivi et d’observation continue de l’évolution du marché de l’emploi et, particulièrement, des besoins de l’entreprise en compétences. La formation par alternance sera généralisée, en vue de faciliter l’insertion professionnelle et de garantir une meilleure adaptation aux exigences du travail tout en oeuvrant à la lier avec l’approche selon les connaissances et à donner une plus grande efficacité au 103 rôle du fonds de promotion de la formation et de l’apprentissage professionnel. L’objectif étant de généraliser la formation par alternance et l’apprentissage professionnel sanctionné par un diplôme, la promotion de la formation continue, et l’incitation des entreprises à opter davantage pour ce mode de formation. - Multiplier les sections de l’enseignement supérieur spécialisé et professionnalisé, consolider la formation au sein de filières courtes, intensifier les programmes d’enseignement à vie, et ce en vue de s’adapter comme il se doit aux mutations technologiques qui se distinguent par leur rapidité et de limiter leur impact sur le marché de l’emploi. Ceci nécessite la mise en place d’instruments garantissant ce genre de formation que ce soit dans les centres d’enseignement, dans les universités ou sur les lieux de travail. Le relèvement de la compétitivité requiert aussi l’impulsion de la recherche scientifique et technologique moyennant la création de structures spécialisées en haute technologie, pouvant servir de locomotive pour la dynamique de création et de recherche développement, appuyant par la même, l’entreprise à développer ses capacités productives et à améliorer sa rentabilité. L’objectif de hisser les dépenses en recherche de développement à 1 % du PIB au terme de l’année 2004, contenu dans le Programme Présidentiel, permettra de consolider la poursuite des efforts pour la mise en œuvre du système national de recherche scientifique et technologique, d’appuyer les structures de recherche scientifique et de l’information scientifique et technologique, de promouvoir les programmes de recherche, d’impulser le secteur privé afin d’investir davantage dans les domaines se rattachant à la recherche et l’innovation technologique, de valoriser les résultats de la recherche et de renforcer la coopération internationale. Les efforts s’articuleront au cours du Xème Plan autour des axes suivants : - l’approfondissement des réformes organisationnelles et réglementaires concernant les structures spécialisées dans la recherche ; - la généralisation des laboratoires et des unités de recherche aux entreprises et établissements concernés par la recherche outre la création de structures sectorielles se spécialisant dans la coordination des activités de recherche scientifique ; 104 - l’orientation de la recherche vers les priorités économiques et sociales et l’implication de tous les intervenants dans la définition des priorités tout en oeuvrant à concilier entre les besoins des différents secteurs en matière de recherche et la spécialisation des structures de recherche. La stratégie nationale qui sera élaborée intéressera essentiellement le développement des programmes de recherche fédérés, concernera dans une première étape les secteurs de l’eau, l’énergie, les zones de libre échange, les technologies de l’information et de la communication et les biotechnologies, parallèlement à la promotion de la recherche sectorielle ; - l’adaptation des instruments d’encouragement à l’innovation technologique, à l’exploitation des résultats des recherches et l’incitation des entreprises économiques à l’investissement dans les technologies et la promotion de synergies avec l’environnement de la recherche et l’université ce qui est propre à favoriser une exploitation judicieuse des résultats des recherche pour le développement économique. C’est dans ce cadre que s’inscrit la stratégie décennale de réalisation de pôles technologiques qui sera entamée au cours de la période du Dixième plan à travers la mise en place de six pôles respectivement à Borj Cédria, Sousse, Sfax, Sidi Thabet, Bizerte et Monastir. Cet effort sera accompagné par la généralisation de l’implantation de pépinières d’entreprises autour des instituts supérieurs d’études technologiques. Pour soutenir ces initiatives, des dispositions seront prises au profit des chercheurs qui auront la possibilité de se consacrer totalement ou partiellement à la création de projets novateurs auprès des entreprises. L’Etat consentira au cours de la période du Xème Plan des efforts importants en matière de mise en place d’une infrastructure de base moderne et ce, compte tenu de l’impact de ce facteur pour l’amélioration de la compétitivité de l’économie, la promotion des exportations et la mobilisation des investissements directs étrangers. Les actions qui seront engagées dans ce domaine concerneront : - la modernisation du réseau autoroutier national qui se concrétisera à travers la réalisation des tronçons Tunis-Medjez El Bab et TunisBizerte et l’extension de l’autoroute Tunis-Msaken à Sfax. Cet effort permettra de développer le réseau de 140 km à 360 km, d’intensifier la réalisation de ponts, des échangeurs et des routes nationales ; 105 - la consolidation du secteur du transport par la mise à niveau des aéroports, des ports et l’amélioration des services et prestations ce qui est de nature à conférer plus de concurrence dans le secteur, renforcer l’investissement, développer le transport multimodal et développer les services de transport en commun public. Cette orientation permettra également de conférer une plus grande coordination dans les actions des différents intervenants, d’inciter les investisseurs et les professionnels à la réalisation de projets d’infrastructure de base dans le secteur du transport dans le cadre de la concession à l’instar de l’aéroport du Centre, du nouveau port en eau profonde et la construction et l’exploitation de quais dans les ports ; - l’aménagement de zones industrielles et d’espaces pour l’implantation des entreprises. Cet effort devrait être accompagné par la poursuite de l’assainissement des situations foncières et de l’actualisation des titres gelés afin de constituer une réserve foncière au profit des projet de développement. - La mise en place d’une infrastructure développée et intégrée de communication. Il s’agit de mettre sur pied une infrastructure d’une capacité et d’une qualité élevées, et qui soit multiservices et usages, couvrant tout le pays et à la portée de tous. Cela nécessite une meilleure exploitation et utilisation des possibilités offertes et le développement des applications dans les différents domaines afin d’assurer une exploitation optimale des moyens mis en place. - La poursuite de l’amélioration des services de communication et le déploiement d’efforts pour comprimer les coûts de manière à soutenir la concurrence extérieure. Cela exige la généralisation de ces services à toutes les régions rurales et urbaines et l’ouverture du secteur à la participation du secteur privé. Dans cette perspective, l’action portera aussi au cours de la prochaine période sur l’amélioration de l’efficacité de l’administration qui constitue un facteur essentiel pour l’amélioration de la compétitivité générale de l’économie. Le rôle de l’administration s’orientera davantage vers la garantie d’un plus grand respect des règles de la concurrence loyale, la mise à la disposition des différents utilisateurs de l’information économique et l’appui à l’identification des opportunités d’investissement 106 et d’exportation. La réforme administrative concernera au cours de la prochaine période notamment : - la modernisation de la qualité des prestations servies au citoyen et à l’entreprise et ce, à travers la fixation de critères objectifs en matière de prestation de services , la généralisation de l’utilisation de l’informatique, la promotion de services à distance par l’instauration d’un système de qualité conforme aux normes ISO, la création de guichets uniques pour les services à usages intensifs et la poursuite de l’effort en matière d’assouplissement des procédures administratives et d’écourtement des délais ; - la maîtrise de l’organisation administrative par le renforcement des structures publiques chargées des fonctions de la prospective, de la planification, du suivi et de l’évaluation ainsi que du processus de décentralisation et de déconcentration. A cet effet, il va falloir fixer la liste des activités à transférer au secteur privé dans le cadre de contrats de partenariat ; - l’amélioration des moyens d’action administrative par l’adoption du système de comptabilité analytique, l’institution de l’administration électronique dans le cadre des plans directeurs d’informatique, que ce soit en matière d’échange de correspondances ou de données ; - la promotion des ressources humaines par la formation continue et la poursuite de la réforme du système de rémunération et d’encouragement et par l’institution du système de gestion prévisionnel des agents. Les efforts seront intensifiés pour améliorer le rendement et l’efficacité des structures administratives publiques en matière de prestation de services d’appui au secteur privé. Cela concernera les mesures administratives, les procédures judiciaires, les actions d’arbitrage en matière commerciale et d’application des brevets, des normes internationales et d’étalonnage des instruments de mesure. L’action concernera également la maîtrise des coûts, la révision des tarifs des services actuellement en vigueur afin de les rapprocher graduellement des coûts réels. Le renforcement de la compétitivité requiert en outre le renforcement du positionnement de la Tunisie sur l’échelle de notation adoptée par les différentes agences internationales spécialisées et ce, par la maîtrise des équilibres financiers globaux, d’une part, la modernisation du système 107 bancaire, en favorisant une plus grande concurrence entre les banques, d’autre part. Hormis l’action engagée en matière d’assainissement du portefeuille des banques, l’action concernera la diversification des actifs, la promotion des ressources humaines, l’élargissement du domaine des nouveaux services et le développement des services liés aux transactions interbancaires, de manière à maîtriser les coûts et réduire les coûts d’intermédiation et de renforcer ainsi la compétitivité de ces institutions. L’effort portera également sur la modernisation du marché financier dans le cadre d’un programme visant à inciter les entreprises à recourir aux sources de financement direct, à diversifier et développer les instruments de mobilisation de l’épargne à long terme et à poursuivre les opérations d’ouverture des capitaux des entreprises publiques et d’amélioration du système d’information sur les sociétés cotées en bourse. Il ressort de ces orientations l’importance que revêt le suivi de la compétitivité de l’économie, d’où l’élaboration prévue d’indicateurs de la compétitivité et la réalisation d’enquêtes périodiques afin de suivre ces indicateurs et de les comparer avec les indicateurs internationaux similaires. L’amélioration de la compétitivité au rythme souhaité demeure tributaire du développement de l’initiative privée notamment, en matière d’investissement et d’exportation et de l’adoption de choix sectoriels s’appuyant sur des créneaux novateurs ce qui est propre à promouvoir notre pays en tant que site régional pour l’implantation des activités à haute valeur ajoutée. L’amélioration de l’efficacité du secteur privé La promotion de l’investissement privé a bénéficié tout le long du Neuvième Plan d’un intérêt accrue qui s’est matérialisé, à travers les mesures arrêtées pour améliorer l’environnement des affaires, le renforcement des investissements en matière de développement régional, l’encouragement des nouveaux promoteurs, l’appui accordé aux petites et moyennes entreprises, la promotion des activités porteuses et la consolidation du programme de mise à niveau. Parallèlement, la transformation du Conseil Supérieur de l’Exportation en Conseil Supérieur de l’Exportation et de l’Investissement se veut un moyen pour assurer un suivi permanent au plus haut niveau de l’évolution des investissements et prendre les mesures adéquates en temps opportun. 108 Pour cela, un objectif ambitieux a été assigné au secteur privé dont la part dans l’investissement global devrait se situer aux alentours de 58,5 % à la fin du Dixième Plan. Cet objectif répond à la nécessité de diversifier la base productive nationale, relever le défi de la concurrence internationale, de l’emploi et de l’exportation. Pour concrétiser ces objectifs dans le cadre des politiques sectorielles, l’action se dirigera au cours du Dixième plan vers : - la facilitation de l’intervention du secteur privé dans les activités qui étaient du ressort du monopole public, consacrant de la sorte la complémentarité recherchée entre les deux secteurs. cela passe par le renforcement de l’initiative privée dans la réalisation et l’exploitation des ports et aéroports, dans les activités d’acconage et de manutention, de transport public interurbain, dans les télécommunications, dans la promotion immobilière et industrielle, dans l’enseignement supérieur ainsi que dans la réalisation de projets environnementaux ; - le renforcement du programme de mise à niveau qui devrait concerner davantage les petites et moyennes entreprises, qui constitue l’élément de base du tissu économique, qui devraient bénéficier d’un meilleur encadrement technique et de conditions de financement appropriées, ce qui exige le développement de l’instrument du capital risque et la création de conditions propices pour une plus grande participation des PME dans les marchés publics. Il est prévu au cours de la période du Xème Plan l’adhésion de 1 600 nouvelles entreprises au programme de mise à niveau et la réalisation de 300 approbations par an représentant un investissement de l’ordre de 1 675 MD, cela compte non tenu des entreprises totalement exportatrices ; - le consolidation de l’intervention des structures d’appui et ce, conformément au nouvel environnement de l’entreprise qui exige un appui technique systématique des unités de production et leur accompagnement dans leurs efforts en matière de maîtrise des technologies, de promotion des procédés de production et de gestion, d’accroissement de la productivité et d’accès à l’information économique fiable ; - la mise en œuvre d’un deuxième programme national de promotion de la qualité au cours de la période du plan. Cela répond à l’objectif 109 d’introduire les système de qualité chez 450 entreprises. Cela permettra un meilleur enracinement des systèmes de qualité chez les entreprises, un renforcement de leurs capacités en matière de système d’accréditation ce qui limiterait le recours aux laboratoires étrangers, diminuerait les obstacles qui se dressent devant l’introduction de produits tunisiens sur les marchés extérieurs et renforcerait les laboratoires et structures techniques nationales notamment celles en relation avec les secteurs porteurs comme les biotechnologies, les produits agroalimentaires. Cette action permettra, en outre, de mieux suivre l’évolution des standards européens en matière de qualité, de diversifier les opportunités de partenariat avec les pays et les institutions internationales pour concerner la reconnaissance mutuelle des normes et des règles d’origine ; - l’amélioration du taux d’encadrement par l’introduction d’instrument incitant les entreprises à investir dans le savoir et ce compte tenu des exigences de la prochaine période qui se caractérisent par l’amenuisement des opportunités de renforcement de la compétitivité prix sur les marchés extérieurs et l’émergence de nouvelles opportunités en matière de compétitivité hors prix en relation avec les méthodes de gestion, de commercialisation, les systèmes d’information et la capacité d’adaptation aux nouvelles technologies ; - la limitation du phénomène de dispersion des entreprises par la définition des instruments et des encouragements au regroupement des entreprises et la constitution de relations en réseau, ce qui est de nature à permettre une meilleure allocation des moyens de production et technologiques, des réseaux de distribution, des qualifications et de réaliser une plus forte rentabilité au niveau des différentes unités grâce à la maîtrise des coûts de production et la rationalisation de la gestion des stocks ; - l’encouragement à l’implantation directe sur les marchés extérieurs. Il s’agit là d’une orientation fondamentale pour la prochaine période et d’une démarche nécessaire qui répond à l’ouverture du marché tunisien à la concurrence extérieure. L’orientation de l’organisation en réseau de l’entreprise lui ouvre la voie pour conquérir de nouveaux marchés et exige de la part des entreprises nationales une plus grande maîtrise des instruments du commerce international ; 110 - l’incitation des sociétés de service, pour le rôle important qu’elles doivent assumer à l’avenir, à travers la révision des procédures en matière de financement de leurs activités, le traitement de la question des garanties bancaires généralement exigibles et l’octroi d’avantages spécifiques notamment pour les activités porteuses et lors de la première phase d’implantation ; - le renforcement de la capacité d’identification des nouveaux projets et ce par le soutien aux bureaux d’études, et la mise en place des instruments nécessaires pour impulser la fonction d’identification, ce qui nécessite la mise en place d’un système qui permettrait de couvrir une partie des coûts des études et l’intensification de l’implantation des pépinières d’entreprises afin de réunir les conditions adéquates pour l’émergence d’une nouvelle génération de promoteurs. L’ensemble de ces politiques et mesures devrait donner une impulsion à l’investissement privé, ce qui favoriserait la concrétisation des objectifs sectoriels et renforcerait la compétitivité de l’économie. Tout cela requiert de l’entreprise, une plus grande capacité en matière de gestion, d’organisation du travail et de la production et des hommes d’affaires une plus grande disposition à l’intégration active dans les réseaux de production et de distribution que ce soit dans l’espace euro-méditérranéen ou international. La mise à niveau des entreprises et des établissements publics et le renforcement du programme de privatisation Les profondes mutations actuelles de l’environnement économique international exigent la rationalisation du rôle des entreprises et des établissements publics et ce que ce soit au moyen de la modernisation de leurs méthodes de gestion ou de renforcement de leur compétitivité. Dans cette perspective, l’action sera orientée au cours de la période du Xème Plan vers la mise en place de nouveaux instruments pour la promotion des entreprises publiques. La réalisation de cet objectif se fera par le moyen du renforcement du rôle des conseils d’administration, la généralisation des comités de soutien et de réflexion et l’orientation vers la création d’un comité stratégique de l’entreprise. Cette structure vient en renfort du comité d’audir dont la mission est d’assurer le suivi des propositions des 111 contrôleurs et des commissaires aux comptes de l’entreprise et de fixer les programmes d’intervention des cellules d’audit interne. Parallèlement un intérêt sera accordé au développement de l’information sur les activités des entreprises publiques ce qui permettrait de moderniser leurs méthodes de gestion et d’accroître leur compétitivité. Par ailleurs, on prévoit le renforcement de la décentralisation de la gestion des branches régionales des entreprises publiques en accordant notamment aux responsables régionaux plus de prérogatives ce qui est de nature à conférer plus de souplesse à leur action. En matière de tutelle des entreprises publiques et établissements publics l’action sera focalisée au cours du dixième plan notamment sur : - la définition de la tutelle sectorielle des entreprises et des établissements publics, d’une part, et la structure en charge de la coordination de la tutelle, d’autre part ; - l’unification des services chargés de la coordination de l’action de tutelle au sein d’une structure unique. A cet effet, le renforcement de la compétitivité des entreprises publiques demande la diffusion de la culture de l’initiative et du travail bien fini chez toutes les parties employées par l’entreprise. Dans cette perspective, les efforts concerneront notamment : - l’adoption d’une comptabilité coût fiable ; - la définition d’une politique de prix claire prenant en considération les études de coût et l’impact des facteurs se rapportant à l’environnement intérieur et extérieur ; - la généralisation de la sous-traitance de manière à permettre à l’entreprise de se consacrer à ses activités de base, de privatiser, le cas échéant, certaines activités tout en veillant au renforcement du partenariat industriel et commercial avec les autres entreprises qu’elles soient locales ou étrangères. Si l’évaluation de l’expérience des contrats programmes des entreprises publiques pour la période du Neuvième Plan a permis de fixer des objectifs réalistes, de clarifier la relation contractuelle liant l’entreprise à l’Etat et de constituer, par la même occasion, un instrument efficace pour 112 l’amélioration de la gestion des entreprises publiques, l’action qui sera engagée au cours du Dixième plan sera focalisée notamment sur : - la poursuite de l’élaboration au cours du Dixième Plan, de contrats programmes pour les vingt grandes entreprises publiques qui fournissent des services qui soient en conformité avec les objectifs et les équilibres du plan ; - la réalisation, pour le reste des entreprises, d’un programme d’activité qui peut servir comme instrument d’évaluation de la gestion ; - l’adoption de plans sociaux visant la promotion des ressources humaines, leur réaffectation et l’amélioration de leur qualifications en fonction des besoins effectifs des entreprises et des établissements ; - l’institution d’une politique de rémunération encourageant l’effort fourni et la différenciation dans les traitements en fonction de la différence des compétences ; - l’adoption de la gestion prévisionnelle pour les agents et les compétences durant toute la vie professionnelle des agents. Le programme de privatisation, faut-il le relever, a observé durant la période du Neuvième Plan une évolution remarquable que ce soit au niveau du nombre des entreprises concernées qu’au niveau des ressources dégagées. Le programme s’est étendu notamment à des activités nouvelles comme l’industrie du ciment, l’énergie, le secteur financier et les télécommunications. Il a connu également une diversification au niveau des méthodes utilisées, puisqu’en plus des méthodes traditionnelles comme la cession des actifs et des actions, l’on a fait recours à la technique de la concession. Afin de soutenir les réformes économiques et financières et de renforcer la compétitivité de l’économie, le programme de privatisation sera renforcé au cours de la période du Dixième Plan conformément aux orientations de base suivantes : - la poursuite de la privatisation des entreprises publiques et des entreprises à participation publique dans les secteurs concurrentiels 113 à travers la cession des actifs et des actions. Ce programme concernera particulièrement la suite des entreprises figurant dans le programme de l’an 2001 ; - l’ouverture de nouvelles perspectives à l’initiative privée à travers l’abandon par l’Etat de la réalisation ou la gestion directe de certains services publics et ce par le moyen de la concession, de la sous-traitance ou de la limitation du domaine d’intervention du secteur public. Cela concerne notamment la réalisation et l’exploitation de l’aéroport du Centre, la production d’électricité, la réalisation et l’exploitation des ports, des quais et des activités qui leurs sont liées, la réalisation et l’exploitation d’autoroutes et de stations d’épuration ; - le changement du statut juridique de certaines entreprises publiques importantes qui disposent de situation de monopole sur le marché et leur transformation, dans une première étape, en sociétés commerciales et l’ouverture de leurs capitaux par le lancement d’offres publiques de vente ou la recherche de partenaires, dans une seconde étape. La réalisation de ce programme se poursuivra conformément aux constantes et principes jusque là adoptés, à savoir la transparence des opérations qui se profile à travers les appels d’offres lancés et l’évaluation à priori des actifs des entreprises, confirmant la priorité absolue accordée à la pérennité de l’entreprise, à la préservation des emplois que ce soit au moment du choix des investisseurs ou lors des opérations de suivi des entreprises privatisées. 115 CHAPITRE III LES POLITIQUES ECONOMIQUES ET FINANCIERES La période du IXème Plan s’est caractérisée par l’approfondissement des réformes économiques et financières et la consolidation de leur aspect exhaustif, en vue de raffermir davantage la compétitivité de l’économie et le processus de mise à niveau, en réponse aux exigences d’une ouverture progressive sur l’économie mondiale. Ces réformes ont contribué amplement à imprimer un réel élan à la concrétisation des objectifs du schéma de développement. En persévérant sur la voie des réformes, des progrès tangibles ont été réalisés sur la voie de l’ouverture de l’économie nationale sur l’extérieur dans le cadre de l’accord de partenariat avec l’Union Européenne et les accords de l’OMC en plus, de la consolidation des relations commerciales avec plusieurs pays partenaires, et de la multiplication des mesures visant la promotion des exportations et la conquête des marchés extérieurs. En parallèle, les réformes relatives à la politique des prix, de concurrence et de la compensation ont été poursuivies dans l’objectif moderniser les mécanismes et les circuits du commerce intérieur, maîtriser davantage l’inflation et de rationaliser les dépenses compensation. la de de de De plus, le quinquennat précédent avait enregistré, outre la poursuite de la réforme du système fiscal, l’introduction de réformes importantes au niveau du secteur financier comportant notamment le développement des mécanismes de conduite de la politique monétaire, la mise en œuvre du programme national de modernisation du secteur bancaire et le renforcement de son assise financière, l’adoption des mesures appropriées pour la dynamisation du marché financier, la promotion du secteur des assurances et la poursuite de la consolidation de la libéralisation financière externe afin de faciliter davantage les transactions des acteurs économiques avec les marchés internationaux. Les politiques économiques et financières retenues pour la période du Xème Plan s’insèrent dans le cadre des orientations futures ayant trait à l’optimisation de la gestion des rouages de l’économie, en l’adaptant aux mutations attendues sur les plans interne et externe, renforçant ainsi sa 116 capacité à faire face aux retournements de la conjoncture et des chocs exogènes éventuels. La concrétisation de ces orientations suppose l’approfondissement des réformes économiques et financières et l’harmonisation requise de ses diverses composantes tout en poursuivant le processus de libéralisation par la mise en œuvre des engagements afférents à la mise en place de la zone de libre échange avec l’Union Européenne et la préparation des échéances futures dans le cadre de l’OMC, particulièrement en ce qui concerne la libéralisation des activités de services et des produits textile, en plus de l’exacerbation prévisible de la concurrence sur les marchés extérieurs. Partant, les réformes préconisées seront axées sur l’orientation de la politique du commerce extérieur vers la promotion des exportations afin de valoriser les avantages comparatifs et le renforcement de la compétitivité structurelle grâce à une plus grande maîtrise des réseaux de production et de commercialisation, l’amélioration de l’efficience des sociétés de commerce international en plus de la poursuite du démantèlement des tarifs douaniers prévu pour la période prochaine. Les réformes s’intensifieront également en vue d’optimiser les circuits du commerce intérieur et les moderniser tout en assurant l’ancrage d’une culture de consommation et de qualité, permettant la dynamisation de l’activité économique et l’incitation des ménages à l’épargne, dans le cadre de la maîtrise des équilibres financiers internes et externes. Simultanément, les réformes seront axées sur l’amélioration du rendement du système fiscal et son adéquation avec l’évolution prévisible de l’activité économique et sur le renforcement de la régulation de la liquidité moyennant la politique d’open market. En outre, une attention toute particulière sera accordée au secteur financier eu égard à son rôle moteur dans la relance de l’activité économique, à travers la modernisation du secteur bancaire, la dynamisation du marché financier et l’amélioration de son rendement afin de se positionner convenablement au sein du peloton des marchés financiers émergents, la poursuite du développement du secteur des assurances et la consolidation de la libéralisation financière externe conformément aux exigences de la période future. La politique du commerce extérieur Dans le cadre de la stratégie visant à ouvrir davantage l’économie tunisienne sur la concurrence étrangère et la consolidation de son 117 intégration effective dans le circuit économique mondial, la politique du commerce extérieur a connu durant la période du IXème Plan une panoplie de mesures et de réformes visant la consolidation des échanges extérieurs et l’amélioration de son rythme, et ce outre la contribution efficace et judicieuse à la mise en œuvre des objectifs du schéma de développement et, plus particulièrement, la préservation des équilibres financiers extérieurs. En effet, le quinquennat précédent a été caractérisé par la mise en œuvre de l’accord d’association conclu entre la Tunisie et l’Union Européenne qui prévoit l’établissement d’une zone de libre échange et la création du conseil supérieur de l’exportation et l’extension de sa compétence pour couvrir l’investissement dans une relation de complémentarité dans le but d’impulser l’investissement privé afin de gagner le pari de l’exportation et, par conséquent, consolider la part de la Tunisie dans les échanges mondiaux et ce en plus de la mise en place de nouveaux mécanismes d’appui aux entreprises dans la conquête des marchés extérieurs. Par ailleurs, il y a lieu de signaler que le programme de démantèlement de droits de douane dans le cadre de l’accord d’association a engendré l’exonération totale des droits de douane d’environ 40 % des importations provenant de l’Union Européenne inscrits sur la première et la deuxième liste alors que la réduction se poursuivra durant la période du Xème Plan concernant les droits de douane appliqués à 30 %, des importations provenant de l’Union Européenne figurant sur la troisième liste pour atteindre 16 % du tarif de base en 2006 contre 44 % en 2002, alors que ces droits atteindront 22 % du tarif de base en 2006 en ce qui concerne les produits de la liste 4 qui représentent 29,5 % des importations, contre 66 % en 2002. De même, des efforts seront poursuivis durant le Xème Plan afin de réaliser les objectifs tracés pour relancer les exportations et mettre en place des mécanismes adéquats pour consolider le partenariat et conquérir de nouveaux marchés. Par conséquent, la période du Xème Plan connaîtra le démarrage de l’exécution du nouvel accord conclu avec l’Union Européenne concernant le domaine agricole entré en vigueur depuis le 1er Janvier 2001. Cet accord est caractérisé par de nouveaux avantages accordés à la Tunisie dont la consolidation définitive du contingent d’exportation d’huile d’olive et son augmentation de 46 mille tonnes à 50 mille tonnes auxquels s’ajouteront 1 500 tonnes chaque année pour atteindre 56 mille tonnes en 2005. Cet accord prévoit également, la 118 prolongation des périodes d’exportation ainsi que le relèvement des contingents de certains produits exportés et ce outre les facilités d’accès accordées pour certains nouveaux produits dans l’Union Européenne, étant signalé, que l’année 2005 sera une nouvelle échéance pour le démarrage de négociations bilatérales afin de libéraliser davantage les échanges de produits agricoles et ceux de la pêche. Par ailleurs, la période du Xème Plan verra, également, le démarrage des négociations avec l’Union Européenne dans le cadre de l’élargissement de l’application de l’accord dans le domaine des services ainsi que la libéralisation progressive des monopoles d’Etat à caractère commercial ce qui constitue un défi dont la concrétisation exige de sensibiliser davantage les parties concernées et, la détermination des priorités tout en oeuvrant à attirer le maximum d’investissements directs européens d’une part et à libéraliser davantage la circulation des personnes physiques d’autre part, et ce outre l’amélioration des taux d’encadrement et d’assistance technique et financière requise pour assurer la mise à niveau des services notamment ceux liés au commerce. D’autre part, et à la lumière des résultats de la quatrième conférence ministérielle de l’organisation mondiale du commerce tenue à Doha, une nouvelle série de négociations commerciales multilatérales démarrera concernant l’agriculture, les services, la propriété intellectuelle et l’environnement. La Tunisie prendra part à ces négociations en oeuvrant davantage à améliorer le déroulement des travaux relatifs à ces négociations notamment, par leurs adaptations aux exigences de la prochaine étape permettant, de la sorte, à la Tunisie d’assurer une participation efficace et positive tout au long du déroulement de ces négociations vu leur importance et leurs répercussions sur l’avenir de l’économie tunisienne d’autant plus que des négociations ultérieurement engagées à la suite à la 5ème conférence ministérielle de l’OMC en 2003 et porteront sur des sujets qui ont été annexés au programme de travail de l’Organisation Mondiale du Commerce depuis la réunion de Singapour dont, notamment, l’investissement, la concurrence, la transparence des marchés publics et la facilitation du commerce. Par ailleurs, et afin d’assurer la transparence des opérations de commerce extérieur et préserver le tissu industriel de tout dépassement qui pourrait lui porter préjudice, et compte tenu des défis auxquels seront confronté le 119 secteur du textile et habillement suite au démantèlement de l’accord multifibres en 2005 et l’adhésion de la Chine à l’Organisation Mondiale du Commerce, un programme de travail sera mis en place en collaboration avec l’OMC en vue de contribuer à la formation de cadres et d’experts concernés par l’application de nouveaux mécanismes en matière de pratiques déloyales à l’importation et de mesures de sauvegarde. De même, la période du Xème Plan connaîtra, également, la consolidation de l’initiative de Partenariat Economique Maghrébine et Américaine « EIZENSTAT » annoncée en 1988 et qui constitue, en effet, le cadre convenable pour développer les relations économiques et commerciales avec les Etats-Unis d’Amérique et ce à travers des programmes qui pourraient être retenus afin de faire réussir ce partenariat. En effet, des consultations sur le plan maghrébin seront intensifiées afin de coordonner les positions et par conséquent adopter une stratégie afin de tirer profit de ce partenariat. En plus, et dans le cadre de la diversification des partenaires et des marchés, les négociations se poursuivront avec l’AELE afin d’établir progressivement une zone de libre échange avec cet ensemble. De même, l’effort sera axé durant le quinquennat prochain sur davantage d’intégration dans l’espace arabe, africain et musulman afin de profiter du progrès dans la mise en place de la zone de libre échange arabe et de la dynamisation des accords bilatéraux et multilatéraux avec les pays arabes et africains en encourageant les institutions tunisiennes, notamment, dans le domaine des services à conquérir les marchés arabes et africains prometteurs. En outre et dans ce même contexte, le Xème Plan connaîtra le démarrage des négociations visant à conclure un accord de partenariat dont l’objectif est l’instauration d’une zone de libre échange entre la Tunisie, le Maroc, la Jordanie et l’Egypte et ce dans le cadre de la mise en œuvre de la déclaration d’Agadir de 2000. L’action sera focalisée, par ailleurs, sur la réduction du taux de protection effective de l’économie permettant de dynamiser davantage la compétition sur le marché intérieur, outre l’amélioration des termes de l’échange et l’attraction de l’investissement extérieur et ce à travers la réduction des droits de douane sur tous les produits à l’exception des produits agricoles permettant ainsi d’éviter la concentration des échanges d’une part et d’assurer la diversification des sources d’approvisionnement du marché intérieur d’autre part. 120 En outre, se poursuivra l’exécution des mesures issus du conseil supérieur de l’exportation qui ont concernés différents aspects liés à l’activité d’exportation, notamment, les avantages et les incitations accordés aux exportateurs, la facilitation et la simplification des procédures et la consolidation et l’appui des moyens d’encadrement. Compte tenu du rôle considérable que revêt le secteur d’exportation en tant que moteur principal de l’opération de production et de l’emploi, l’action sera focalisée sur : - la poursuite des efforts visant à faciliter les procédures du commerce extérieur et la consolidation du projet de la liasse unique qui permettra la dématérialisation des documents nécessaires aux opérations du commerce extérieur et de profiter des possibilités qu’offre le guichet unique virtuel, et ce outre la promotion de cette expérience dans le but de renforcer les relations avec nos principaux partenaires, et améliorer, de la sorte, l’environnement extérieur relatif à ce projet, notamment, l’infrastructure portuaire ; - développer le cadre juridique relatif aux sociétés du commerce international, en exploitant les résultats de l’étude réalisée dans ce domaine en vue d’identifier les moyens permettant d’améliorer le rendement de ces sociétés afin qu’elles participent plus efficacement à l’effort d’exportation et consolident davantage leur professionnalisme pour se positionner dans les circuits de distribution à l’extérieur ; - exploiter l’étude concernant le développement du réseau de représentation commerciale sous ses différentes formes afin d’améliorer son efficacité et ce dans le but d’étendre son champ d’intervention pour couvrir les principaux marchés prometteurs et y accroître notre part de marché, à travers notamment, la participation des professionnels d’une part et la coordination avec les différentes structures concernées à l’étranger d’autre part ; - l’appui des efforts des entreprises oeuvrant dans le cadre de la soustraitance afin de se convertir en partenaire dans leurs relations avec les clients étrangers, au lieu de se limiter à la simple sous-traitance et ce à travers l’amélioration de la qualité aux niveaux de la production, de la distribution et de la commercialisation ; - développer le commerce électronique à travers la promotion de projets stimulant le secteur en question et l’exploitation des moyens disponibles et des avantages procurés ainsi que la valorisation des 121 ressources humaines requises et ce outre l’intégration de la majorité des secteurs exportateurs dans le nouveau système des échanges de biens et services parallèlement au développement des centres de commerce électronique ainsi que l’encouragement de la majorité des entreprises à l’utiliser en réduisant les coûts des transactions permettant ainsi de maîtriser les mécanismes modernes du commerce électronique d’une part, et d’améliorer la compétitivité du produit tunisien d’autre part ; - améliorer les mécanismes de développement des exportations afin de répondre aux exigences de la prochaine étape permettant, de la sorte, de consolider les nouveaux créneaux d’exportation, notamment, ceux relatifs aux exportations des services qui se caractérisent par des avantages comparatifs lui permettant de faire face à la concurrence étrangère et de s’adapter aux mutations que connaissent les marchés cibles ; ce qui exige la consolidation des compétences et le soutien des entreprises à profiter des moyens du fonds d’accès aux marchés extérieurs ; - diversifier la base de production des différents secteurs et en axant sur les activités prometteuses à l’instar de l’agriculture biologique et les pièces électroniques tout en oeuvrant à renforcer le partenariat orienté vers l’exportation compte tenu des possibilités de commercialisation sur les marchés traditionnels ; - exécuter durant la période du Xème Plan le troisième programme de promotion de la qualité par l’introduction des systèmes modernes de gestion de la qualité et le renforcement de la compétitivité des produits tunisiens sur les marchés extérieurs à travers la maîtrise du processus d’accréditation et de certification ce qui nécessite la modernisation des équipements conformément aux normes technologiques en vigueur dans les pays européens et le renforcement des laboratoires et des structures techniques nationales, notamment celles liées aux secteurs porteurs dans le domaine de la biotechnologie et l’agroalimentaire, tout en oeuvrant à aligner la qualité de produits tunisiens aux normes européennes moyennant l’élargissement des domaines de partenariat avec les pays et les entreprises étrangères en vue d’une reconnaissance mutuelle en matière de normalisation et de règles d’origine ; 122 - développer l’information économique en vue de mieux connaître la législation relative à la conquête des marchés extérieurs et l’application des exigences de qualité et par conséquent l’orientation des exportateurs en matière de normes, de circuits de distribution ainsi qu’en matière de comportement des consommateurs sur les marchés cibles. Il s’agit également d’exploiter davantage les moyens qu’offrent les techniques modernes de communication et d’information tout en assurant une meilleure coordination entre les différents intervenants dans la production de l’information économique et commerciale. Il s’agit en outre d’opérer un ciblage des informations par le moyen d’une meilleure connexion au réseau Internet de ces différents intervenants ce qui contribuera à mettre en place un système national cohérent offrant l’opportunité aux institutions tunisiennes et aux investisseurs étrangers à réaliser les études de marchés et les investissements adéquats et facilitera à l’administration le suivi et la prise des décisions appropriées à la prochaine étape ; - faire connaître davantage la Tunisie et ses spécificités de développement, ses capacités d’exportation et ce par la présence active à toutes les manifestations économiques ainsi que par le ciblage des manifestations à caractère sectoriel conformes aux orientations des programmes de développement annuel dans les principaux secteurs d’exportation, notamment, par la participation de la profession afin de prospecter les opportunités de partenariat et développer les exportations tout en veillant à la mise à niveau des entreprises en les encourageant à adopter les techniques modernes d’exposition, de publicité et de commercialisation. Dans le même ordre d’idée, l’action sera poursuivie pour renforcer la compétitivité des produits et ce par le développement des services d’appui à l’effort d’exportation, comme le transport, l’assurance, les études de marchés et la publicité et ce outre l’encouragement à l’implantation directe sur les marchés cibles et les circuits de distribution à l’étranger pour faire face à la concurrence étrangère compte tenu du processus de libéralisation dans lequel le pays s’est résolument engagé en plus de la connexion des entreprises avec des réseaux permettant la conquête des marchés ce qui nécessite outre l’unification des efforts et la coordination entre les différents intervenants afin de garantir une présence efficace sur ces marchés, d’accorder aux entreprises nationales les moyens et les avantages 123 adéquats pour maîtriser davantage les mécanismes du commerce international et de la commercialisation à l’étranger. La politique de la concurrence, des prix et du commerce intérieur et la culture de la consommation et de la qualité La période du IXème Plan a vu, dans le domaine de la concurrence, des prix, du commerce intérieur, de la consommation et de la qualité, l’approfondissement des réformes visant à introduire davantage de transparence et de concurrence dans les relations commerciales et ce, grâce aux mécanismes du marché, ce qui devrait permettre la rationalisation du comportement des agents économiques, l’utilisation optimale des ressources et le gain du pari de la qualité et rendre, possible la compression du niveau des prix qui constitue une condition nécessaire pour l’amélioration de la compétitivité du pays. De ce fait, l’étape prochaine nécessitera la poursuite de cette démarche afin de renforcer la concurrence sur le marché intérieur et de permettre au secteur privé d’accéder progressivement aux secteurs des services et du commerce restés, jusqu’à présent, comme monopole de l’Etat, tout en tenant compte de l’intérêt général et du pouvoir d’achat des catégories sociales à revenu limité. Par ailleurs, l’action de modernisation et de développement du commerce intérieur sera poursuivie afin d’améliorer sa performance et son rendement, eu égard à l’importance de son rôle dans le développement des secteurs économiques et sociaux. Les efforts seront centrés sur la consolidation du rôle d’arbitrage du consommateur et la diffusion de la culture de la consommation et de la qualité. Concurrence et Prix Les objectifs du Xème Plan se basent, dans le domaine de la concurrence et des prix, sur la poursuite des réformes ayant pour but d’intensifier le processus de libéralisation de l’économie tunisienne, par le développement des mécanismes du marché qui permettront de se rapprocher des prix d’équilibre ; compte tenu des exigences de la concurrence extérieure afin de renforcer la concurrence sur le marché intérieur. 124 C’est pourquoi la prochaine étape verra la consolidation de la mentalité et la culture de la concurrence chez les producteurs tunisiens et leur incitation à comprimer davantage leurs coûts de production et partant à maîtriser les prix qui doivent refléter réellement l’équilibre entre l’offre et la demande et être un instrument d’arbitrage entre les différents agents économiques. Ainsi, il sera possible de rationaliser les comportements, d’établir plus de transparence dans le marché et d’éviter les comportements spéculatifs, outre l’amélioration de la qualité des produits et des services. En vue de soutenir cette démarche, des actions seront entreprises pour élargir le champs de l’initiative privée et la soutenir par le démantèlement des monopoles opérant dans les secteurs des ports, aéroports, transport maritime, chargement, accostage, stockage … D’autres actions seront également menées pour approfondir les réformes des filières des céréales et des huiles afin de leur conférer plus d’efficience et de compétitivité. Concomitamment à ces réformes, le programme de libéralisation des prix de certains produits sera poursuivi de sorte que, ne demeureront soumis au contrôle administratif que les produits subventionnés et ceux des secteurs non concurrentiels. Des actions seront, également, intensifiées pour améliorer la performance des secteurs de production et de distribution afin qu’ils soient à même d’accroître l’offre et d’assurer sa régularité notamment pour les produits alimentaires et agricoles soumis aux fluctuations climatiques, afin de garantir la stabilité des prix et l’approvisionnement du marché en vue d’éviter les spéculations. S’agissant des produits subventionnés, les efforts seront déployés dans le but de comprimer les dépenses de la Caisse Générale de Compensation et de les situer à un niveau compatible avec l’équilibre des finances publiques, tout en tenant compte des conditions économiques internationales et du pouvoir d’achat des catégories sociales à revenu limité. La méthodologie suivie au cours de la période écoulée a montré l’efficacité de la politique mise en œuvre concernant la compensation dont le montant s’est limité à 0,83 % du PIB, à la fin du IXème Plan. Les plus importantes réformes ont couvert, outre la bonne gestion des achats, l’ajustement périodique des prix des produits subventionnés, la limitation de la compensation aux produits de consommation prioritaires et 125 l’assainissement de la situation financière de la Caisse Générale de Compensation et l’amélioration des procédures de paiement de la subvention. L’objectif du Xème Plan consiste à limiter les dépenses de la Caisse Générale de Compensation à 0,6 % du PIB et des mesures d’accompagnement nécessaires seront mises en œuvre en faveur des couches sociales à revenu limité. Commerce intérieur Le commerce intérieur a bénéficié, au cours du IXème Plan, de nombreuses réformes pour libéraliser l’exercice du commerce et donner la priorité à l’investissement privé, ce qui a engendré un saut qualitatif et quantitatif, notamment en ce qui concerne l’évolution du nombre de commerçants particulièrement dans les secteurs qui étaient soumis aux autorisations préalables de l’administration et le renforcement de la concurrence dans le marché intérieur suite à la diversification des modes d’exposition des marchandises et l’adoption et diffusion de nouveaux dispositifs et de techniques modernes. De même, cette période a vu une amélioration considérable de l’infrastructure commerciale. Ces orientations seront consolidées, au cours de la prochaine étape par la poursuite de l’organisation et la restructuration des circuits de distribution et ce, en tenant compte des évolutions internationales et nationales et par le suivi du programme de mise à niveau du secteur du commerce, eu égard à l’importance de son rôle dans le développement des autres secteurs économiques et sa capacité de fournir des opportunités d’emplois notamment dans les activités prometteuses telles que le commerce électronique. A cet effet, la politique d’organisation et de restructuration des circuits de distribution vise à garantir la transparence des transactions commerciales entre les différents intervenants, à gagner le pari de la qualité et à valoriser le produit national. Aussi, le recours au partenariat avec les groupements étrangers va-t-elle permettre la modernisation du commerce et la valorisation du produit tunisien, ainsi que la réduction des coûts de distribution, vu la technicité et l’expérience dont dispose ces groupements. Outre la nécessité de moderniser le secteur du commerce par l’introduction de nouveaux modes de distribution tels que les hypermarchés qui vont couvrir une part de plus en plus importante de la demande, les conditions 126 économiques et sociales actuelles du pays exigent la prise en considération du tissu commercial existant pour qu’il ne se détériore pas. Il y a lieu d’établir un équilibre entre les divers modes de commerce et d’entreprendre sa modernisation. Parallèlement, le volet esthétique et environnemental des locaux commerciaux doit être pris en considération selon les résultats de l’étude portant sur l’urbanisme commercial dont l’objectif est de limiter la propagation spontanée des locaux commerciaux et de créer un équilibre géographique entre les différents types de commerce (petit, moyen et grandes surfaces). Cela nécessite, entre autres, la recherche de solutions radicales et adéquates pour faire face au commerce parallèle. En vue de réaliser les objectifs retenus, les efforts se concentreront, au niveau réglementaire et législatif sur la révision des textes juridiques pour les adapter à l’évolution économique et éviter les insuffisances liées à leurs applications. Cette révision intéressera notamment les lois N° 64 et 44 de l’année 1991, portant respectivement sur la concurrence et les prix et sur le commerce de distribution. En même temps, les lois relatives à la franchise et à l’urbanisme commercial seront promulguées, parallèlement à la publication des cahiers des charges organisant les activités commerciales. S’agissant des circuits de distribution des produits agricoles et de pêche, toutes les parties concernées continueront à œuvrer pour l’application des textes organisant ces circuits dans le but de promouvoir la qualité de ces produits et de consolider les mécanismes du marché dans ce domaine, à travers l’introduction de plus de transparence dans les circuits et de concurrence loyale dans les transactions. Par ailleurs, la prochaine étape nécessite la consolidation du rôle des organismes spécialisés dans le domaine du commerce tels que le Conseil National du Commerce Intérieur et le Conseil de la Concurrence dans la mesure où ils constituent un cadre adéquat pour la consultation et la concertation entre les différentes parties concernées par la promotion et l’organisation du secteur du commerce et ce, en veillant à l’application des règles de la concurrence et à la recherche des solutions adéquates pour lever les obstacles en cas de dysfonctionnement du marché. Culture de la consommation et de la qualité La politique de la consommation vise à renforcer le rôle d’arbitrage du consommateur, considéré comme un élément essentiel dans une économie 127 de marché et de conférer à la consommation un rôle moteur dans la croissance économique. En effet, dans le cadre de l’ouverture du marché intérieur aux produits et services extérieurs, il devient indispensable de promouvoir la qualité afin d’orienter les préférences du consommateur vers les produits et services tunisiens et d’améliorer leur compétitivité. Sur cette base, l’action sera durant la période du Xème Plan axée sur le renforcement de l’information du consommateur et la diffusion de la culture de la qualité et de la consommation en se basant sur l’intensification de l’activité associative ; en vue d’instituer un comportement positif chez le consommateur et d’améliorer l’image du produit tunisien. Des efforts seront, en outre déployés pour valoriser le concept de la qualité chez le consommateur, à travers les marques et les certifications et la conformité aux normes, à l’instar de ce qui est pratiqué dans les pays développés, ce qui présentera une garantie de qualité et de sécurité du produit pour le consommateur et une incitation à l’amélioration de la qualité pour le producteur. De même, tous les intervenants concernés à savoir l’Organisation de Défense du Consommateur, les organisations professionnelles et l’administration prendront les dispositions nécessaires pour engager des contrats collectifs visant l’amélioration de la qualité, dans lesquels seront définies les conditions de production et de distribution du produit, à côté de l’amélioration des instruments et des modalités d’autocontrôle dans les entreprises industrielles et de service. Pour l’amélioration des moyens et systèmes nécessaires au contrôle de la qualité et de la protection du consommateur, les efforts seront axés notamment sur : • la création d’un institut national de la consommation chargé des questions relatives à la consommation, au consommateur et des analyses comparatives ; • le renforcement Consommateur ; des attributions du Conseil National du • l’organisation et l’amélioration des services de métrologie légale ainsi que le développement du réseau de laboratoires ; 128 • l’amélioration de la législation dans le domaine de la qualité, de la protection du consommateur, de la publicité et des marques déposées. Politique fiscale Les réformes mises en œuvre durant la période du IXème Plan étaient centrées sur l’amélioration du rendement de l’impôt, la rationalisation des avantages fiscaux et la modernisation du cadre institutionnel du système fiscal. Ces réformes ont concerné en particulier l’élargissement de l’assiette de l’impôt à travers la consolidation de la retenue à la source, la révision des conditions du régime forfaitaire, le renforcement de la TVA et la révision des taux pour certains droits et taxes. Les avantages fiscaux, ont été orientés vers la promotion de l’investissement privé, l’appui des réformes du secteur financier ainsi que la promotion du développement régional et des exportations. Par ailleurs, le système fiscal a enregistré un saut qualitatif important grâce à la promulgation du code des droits et procédures fiscaux, la création du conseil national de la fiscalité outre le renforcement de la fonction d’encadrement et de vulgarisation fiscale et la dématérialisation des procédures fiscales. Le prochain quinquennat verra la poursuite des efforts dans le but de renforcer davantage la contribution de la politique fiscale à la concrétisation des objectifs de développement en assurant par la même une répartition équitable de la charge fiscale, tout en adaptant la politique fiscale aux grands changements que connaîtra la période à venir. Cette approche revêt une importance spéciale compte tenu des contraintes prévisibles qui pèseront sur les finances publiques en relation avec la régression relative des droits de douanes et des recettes non fiscales conjuguée d’une part, à la poursuite des interventions de l’Etat dans les domaines économique et social et d’autre part, à la nécessité de maintenir un niveau modéré de pression fiscale permettant de soutenir l’activité économique. Ainsi, les réformes préconisées pour poursuivre la modernisation du système fiscal seront axée sur : 129 - la consolidation du rendement de l’impôt ; - l’amélioration du recouvrement fiscal ; - la poursuite de la rationalisation des avantages fiscaux ; - l’adaptation de la législation fiscale. En ce qui concerne la consolidation du rendement de l’impôt, les efforts à déployer viseront le relèvement du volume des recettes fiscales grâce à la consolidation de la part des impôts directs, au recours plus important à la fiscalité intérieure au lieu de la fiscalité liée aux importations compte tenu de l’avancement du programme de démantèlement des tarifs douaniers grevant les importations de l’Union Européenne outre l’entrée en vigueur d’autres accords de libre échange conclu notamment avec certains pays arabes. L’action se poursuivra également dans le sens de l’élargissement de l’assiette de l’impôt à travers l’assujettissement progressif des activités actuellement exemptées de la TVA et la maîtrise du régime forfaitaire par l’encouragement à l’intégration dans le régime réel. L’amélioration du recouvrement fiscal en le rapprochant progressivement de son niveau réel suppose l’intensification du contrôle fiscal, la facilitation de l’exécution de l’obligation fiscale moyennant la modernisation des systèmes informatiques utilisés, l’établissement d’une relation de coopération entre l’administration fiscale et le contribuable, le renforcement des opérations de sensibilisation et de vulgarisation ayant trait aux droits et aux obligations fiscales, l’activation du rôle des structures compétentes, la poursuite de l’amélioration des taux d’encadrement tout en valorisant les ressources humaines à la fois au niveau des recettes des finances et des bureaux de contrôle fiscal. L’approche qui sera adoptée en matière de rationalisation des avantages fiscaux repose fondamentalement sur le resserrement des conditions d’octroi des incitations qui ne seront accordées qu’en répondant à certaines conditions telles que la contribution à la concrétisation des objectifs de développement, la promotion de l’investissement et des exportations, l’impulsion des secteurs prometteurs, le rayonnement du développement régional, en plus de l’appui au programme de mise à niveau, la poursuite du renforcement de l’assise financière des établissements bancaires et la mobilisation de l’épargne. 130 Le système fiscal sera renforcé par l’introduction davantage d’harmonisation entre les divers régimes fiscaux et leur adaptations aux conventions internationales conclues tout en veillant à les mettre au diapason de l’évolution des législations fiscales étrangères compte tenu de la nécessité de renforcer la compétitivité de l’économie nationale. La politique monétaire La politique monétaire conduite durant le quinquennat écoulé a contribué à la réalisation des résultats positifs enregistrés au niveau de la maîtrise de l’inflation et la préservation des équilibres financiers et a alloué aux agents économiques un financement adéquat et sain tout en parant le système financier contre des risques éventuels, sur la base de taux d’intérêt reflétant à la fois les conditions du marché et l’adéquation entre les niveaux de la rentabilité et du risque. Dans ce cadre, les réformes se sont axées sur la consolidation de l’aspect qualitatif et indirect des interventions de la banque centrale au niveau du marché monétaire tout en apportant davantage de complémentarité avec le marché financier à travers l’émission des bons de trésor assimilables et des bons de trésor de court terme en permettant à la banque centrale de disposer de ces outils pour procéder au réglage de la liquidité interbancaire. La politique monétaire retenue pour la période du Xème Plan s’insère dans le cadre de la poursuite du processus d’approfondissement des réformes économiques et financières en vue de consolider la compétitivité de l’économie, renforcer son ouverture sur l’extérieur et préserver les équilibres macroéconomiques. Ainsi, la conduite de la politique monétaire au cours de la période à venir sera centrée sur la poursuite d’une politique prudente axée sur la maîtrise de l’inflation en tant qu’objectif principal de la politique monétaire et la consolidation de sa contribution dans la concrétisation des objectifs macroéconomiques, l’optimisation des opérations de financement, l’émergence d’une tendance des taux d’intérêt et la consolidation de la complémentarité entre les différents compartiments du marché des capitaux. La politique monétaire sera axée sur la maîtrise de l’inflation considérée comme objectif et ce par le biais des moyens indirects de régulation de la liquidité et le refinancement des agents économiques, conformément aux 131 exigences de la politique d’open market en plus de l’introduction davantage de transparence dans la conduite de la politique monétaire. Le taux d’intérêt continuera à être consacré en tant qu’instrument privilégié dans la mobilisation des ressources et leur affectation conformément aux conditions du marché ce qui nécessite l’existence d’une échelle de taux d’intérêt qui reflète la réalité du degré de rentabilité et de risque, tout en étant une référence à la fois pour les investisseurs et pour les épargnants. Cette démarche suppose l’intensification de l’utilisation des bons du trésor dans l’orientation des opérations de régulation de la liquidité. Concernant la consolidation de la complémentarité entre les divers compartiments du marché des capitaux, l’action sera orientée vers l’adéquation entre ressources et emplois des établissements du crédit et la mutualisation des risques de financements entre les différents opérateurs de la place, et ce à travers la dynamisation du marché interbancaire et l’incitation des agents économiques à mobiliser les fonds nécessaires, notamment ceux de long terme, sur le marché financier. La modernisation du secteur bancaire Les efforts se sont intensifiés au cours du IXème Plan dans l’objectif de consolider l’assise financière des banques et de hisser leur rentabilité à des niveaux plus élevés, parallèlement à l’amélioration de la qualité des services offerts aux clients et la mobilisation des ressources adéquates et l’optimisation de leur allocation. Les réformes ont porté notamment sur le démarrage de la mise en œuvre du programme national de modernisation du secteur bancaire par l’obligation du respect des ratios de gestion prudentielle et le renforcement des fonds propres des banques simultanément au démarrage des opérations d’assainissement des créances bancaires classées à travers la prise en charge par l’Etat des créances des entreprises publiques et parapubliques, en plus des mesures prises pour l’amélioration des taux de recouvrement et la rationalisation de l’endettement bancaire. En outre, le système bancaire tunisien s’est renforcé par la création de la banque tunisienne de solidarité, spécialisée dans le micro financement, en plus du démarrage d’exécution du programme de restructuration du système bancaire par la privatisation de la Banque du Sud et l’absorption d’une banque de dépôt (STB) de deux banques de développement (BDET et BNDT) outre la promulgation de la loi relative aux établissements de 132 crédits qui outre l’introduction du concept de banque universelle, a introduit de nouvelles dispositions intéressant la consolidation de l’assise financière des établissements de crédit, la modernisation des méthodes de gestion et le renforcement des opérations de contrôle. De même, les services bancaires ont connu une amélioration notoire en relation avec les progrès dans la mise en place d’un système de compensation électronique, le démarrage de la modernisation de la centrale des données, le renforcement des services de monétique, la sécurité des opérations de transfert de fonds et la sécurisation des systèmes informatiques en exploitation. Les réformes à introduire au niveau du système bancaire au cours du Xème Plan visent l’optimisation du financement de l’économie tout en mobilisant davantage d’épargne, le relèvement du niveau de la qualité des services offerts et l’amélioration du rendement de l’intermédiation financière dans le cadre de la complémentarité avec le marché financier en plus de l’incitation des établissements de crédit à poursuivre les efforts de consolidation de leurs assises financières afin de se préparer activement à la libéralisation progressive des services financiers au cours de la prochaine période. Ainsi, l’action sera axée au cours de la prochaine étape notamment sur : - la poursuite de la consolidation de l’assise financière du secteur bancaire ; - l’achèvement du programme de modernisation et de restructuration du secteur bancaire ; - l’amélioration du rendement du secteur bancaire. La consolidation de l’assise financière du secteur bancaire est considérée non seulement comme l’un des objectifs fondamentaux tracés pour le Xème Plan mais aussi une condition essentielle pour la protection du secteur contre les répercussions néfastes des fluctuations imprévisibles des secteurs économiques et des chocs exogènes et pour lui permettre d’être en mesure de répondre à l’évolution attendue des besoins de financement. Partant, les efforts s’intensifieront afin d’assainir le portefeuille des créances classées des banques et d’en limiter l’augmentation, moyennant l’amélioration des taux de recouvrement et la maîtrise de l’endettement bancaire en général, cette démarche est axée notamment sur la 133 modernisation des modalités de financement, l’optimisation des opérations d’ingénierie financière, la consolidation des structures de suivi des projets financés, l’exploitation des instruments disponibles en matière de traitement des créances classées à l’instar de leur cession aux sociétés de recouvrement des créances, les opérations de titrisation des créances bancaires et la radiation du bilan. Outre la révision de la loi relative aux sociétés rencontrant des difficultés économiques et la mise en place d’instruments adéquats permettant d’appuyer le recouvrement juridique des créances bancaires irrécouvrables en vue d’assurer le respect des clients de leurs engagements vis-à-vis du système bancaire. En outre, les banques seront appelées à constituer les provisions nécessaires afin de se conformer aux exigences de la gestion prudentielle, à mobiliser les ressources d’épargne stable et intensifier les recours aux emprunts obligataires en vue d’assurer l’adéquation entre les ressources et les emplois en plus des efforts à déployer pour la mobilisation davantage de ressources extérieures, afin de renforcer la capacité du secteur bancaire à répondre aux besoins de financement de l’économie. Quant à l’achèvement du programme de modernisation et de restructuration du secteur bancaire, la prochaine période verra l’accélération du rythme des réformes afin d’améliorer le rendement du secteur financier et se préparer aux mutations que la scène financière connaîtra au niveau interne et externe. Par ailleurs, le secteur bancaire verra en particulier la généralisation du système de télé compensation qui intéressera tous les moyens de paiement et l’intégralité du réseau bancaire. Les services de la monétique seront élargis aux divers services bancaires et aux transactions commerciales. Les technologies de l’information et de la communication, de même que les nouveaux systèmes informatiques seront utilisés dans le processus de modernisation des méthodes de gestion et de lancement de nouveaux produits bancaires, touchant aussi bien la collecte de l’épargne que les opérations de financement, et ce dans le but d’engendrer et de permettre de nouvelles opportunités d’amélioration du produit net bancaire. Sur un autre plan, le contrôle des établissements de crédit se renforcera moyennant l’impulsion du rôle des comités permanents d’audit et l’adoption de nouveaux modes de gestion (conseil de surveillance et directoire). 134 Le programme de restructuration du secteur bancaire se poursuivra en vue de la mise en place de banques universelles à grandes capacités techniques et financières ouvertes sur le secteur privé. Pour ce faire, une opération de privatisation de l’Union Internationale des Banques (UIB) est prévue, en plus de l’intensification des efforts afin d’améliorer les performances de banques de développement mixtes conformément aux exigences de l’action de développement au cours de la prochaine étape. Un plan d’action d’envergure stratégique permettra la transformation progressive des banques de développement en banques universelles. Cela suppose un assainissement de la situation financière de ces banques et le renforcement de leurs capacités à acquérir les compétences humaines et techniques adéquates. En vue d’améliorer les performances du secteur bancaire l’action sera centrée sur l’adoption d’une politique de crédit active et raisonnée en vue d’assurer un financement sain de l’économie en veillant à l’adéquation entre les emplois et les ressources des banques, afin de consolider la synergie avec le marché financier et permettra une meilleure répartition des risques. Cette politique sera également centrée sur l’orientation des institutions de crédit vers l’optimisation de l’exploitation des différents modes et sources de financement disponibles et surtout l’intensification de la mobilisation des ressources adéquates et la promotion des modalités d’épargne en plus de l’incitation à l’introduction des techniques modernes d’activité bancaire. En ce qui concerne l’amélioration des prestations bancaires, les efforts se poursuivront en vue de s’adapter aux mutations et diversifications des besoins des clients du secteur par la mise à niveau des ressources humaines, le développement des modes et des instruments de financement, la création de nouveaux produits d’épargne plus appropriés en veillant à l’instauration d’un partenariat en matière de prestation des services financiers et l’incitation de banques non résidentes, à contribuer davantage au financement de l’économie, et les compagnies de leasing à développer leur activité, en s’orientant vers le financement des investissements des PME. La dynamisation du marché financier Les réformes ayant porté sur le marché financier au cours de la période du IXème Plan ont consisté principalement en la poursuite des efforts visant la création d’un marché financier moderne et de réunir les conditions 135 propices afin d’inciter les entreprises à s’orienter vers la bourse et de dynamiser les transactions sur les valeurs mobilières. Ainsi le cadre législatif et réglementaire du marché financier a été achevé, et le contrôle sur les transactions renforcées en plus de l’instauration d’un système de cotation électronique, l’inscription des valeurs mobilières et des titres auprès de la STICODEVAM et la création du fonds de garantie des transactions. En outre des incitations fiscales substantielles ont été décidées en vue d’orienter l’épargne vers le marché financier en encourageant les entreprises à ouvrir leurs capitaux au public et à faire coter leurs actions en bourse, le renforcement de l’ouverture de la bourse aux investisseurs étrangers, la création de comptes d’épargne en actions, les émissions et les transactions sur les bons de trésor assimilables et des modalités de placements collectifs en valeurs mobilières. Le marché financier jouera un rôle de premier plan dans le processus d’optimisation du financement de l’économie au cours du Xème Plan au regard d’une part, des potentialités de mobilisation de l’épargne, et d’autre part de l’importance du financement direct dans la rationalisation de l’endettement des entreprises et la maîtrise de la répartition des risques entre les différentes composantes du secteur financier. Ainsi, les principales orientations du Xème Plan en la matière sont les suivantes : • l’accélération du rythme des introductions en bourse et la dynamisation des transactions ; • la dynamisation du marché obligataire ; • l’impulsion de l’activité des placements collectifs. Les efforts seront centrés sur l’accélération du rythme des introductions et la dynamisation des transactions sur le marché financier, en incitant les entreprises notamment celles à fortes capacités financières à opter pour l’ouverture de leurs capitaux au public et à exploiter les avantages fiscaux accordés, dans l’objectif d’aaugmenter le rendement du marché et d’améliorer la qualité des valeurs mobilières échangées. La promotion du secteur financier s’appuiera également sur la création d’instruments et de modalités techniques adéquates susceptibles 136 d’améliorer les conditions d’émission en vue de permettre aux agents économiques, d’affecter convenablement leur épargne ou de mobiliser les fonds appropriés à la mise en œuvre de leurs projets, tout en garantissant la liquidité nécessaire des valeurs mobilières échangées ce qui entraînera une amélioration notable des résultats du marché financier en général, et garantira un meilleur positionnement de la place financière au sein des marchés financiers émergents en particulier. Simultanément, l’intérêt serait porté aussi sur la dynamisation du marché obligataire, eu égard aux importantes potentialités qu’il recèle en matière de mobilisation de l’épargne à moyen et long terme ce qui permettra d’une part, d’offrir au trésor un financement adéquat et stable et d’autre part, de mobiliser les fonds nécessaires en vue de subvenir aux besoins des établissements de crédit et des unités de production, favorisant par conséquent l’adéquation entre les emplois et les ressources. Une telle démarche suppose notamment l’optimisation des émissions des bons de trésor en assurant la meilleure répartition au cours de l’année avec diversification des caractéristiques propres à chaque émission en vue de renforcer la complémentarité entre le marché monétaire et le marché financier et d’aboutir à une structure par terme des taux d’intérêt. L’activité des placements collectifs dans les valeurs mobilières connaîtra une forte impulsion au cours de la prochaine période notamment après l’entrée en vigueur du code des établissements de placements collectifs qui a révisé les conditions de placement des SICAV et des fonds de placement collectifs en plus de la création des fonds communs de créances. En plus de l’activation de ces instruments, les efforts porteront aussi sur la création de nouveaux produits financiers afin de répondre convenablement à la demande tout en consolidant en conséquence, le rôle du marché financier au sein de l’économie nationale. Poursuite de la réforme du secteur des assurances Les réformes du secteur des assurances durant la période du IXème Plan ont été axées sur la poursuite du développement du cadre législatif et réglementaire du secteur et l’amélioration de son environnement par l’incorporation de nouvelles dispositions au sein du code des assurances ayant trait notamment à l’assurance de la responsabilité décennale dans le domaine du bâtiment, l’amélioration du régime d’assurance des exportations, l’adoption d’un nouveau régime fiscal caractérisé par la 137 réduction des taux d’imposition et leur simplification outre la mise en place d’un nouveau système comptable spécifique au secteur et le renforcement des équilibres financiers des compagnies d’assurance par la consolidation de leurs fonds propres et l’amélioration de leurs résultats techniques ainsi que la promotion des régimes importants à l’instar de l’assurance automobile, l’assurance vie et l’assurance agricole. Durant la période à venir, le secteur des assurances connaîtra la mise en œuvre d’un programme global pour la modernisation du secteur et la consolidation de ses équilibres, l’adaptation des compagnies d’assurance aux mutations enregistrées sur la scène économique et financière et la nécessité d’améliorer les prestations offertes, et de promouvoir les divers régimes d’assurance en préparant convenablement le secteur à affronter la concurrence. Le programme de modernisation du secteur des assurances comporte : - le développement du cadre législatif et institutionnel du secteur ; - la mise à niveau des compagnies d’assurance ; - la réforme des principaux régimes d’assurances ; - l’ouverture progressive du secteur à la concurrence étrangère. Concernant le développement du cadre législatif et institutionnel du secteur, l’action préconisée repose sur l’application du code des assurances en vue de consolider l’assise financière des compagnies d’assurance, le renforcement du contrôle de l’autorité de tutelle afin d’assurer son efficacité et de conforter le rôle de la fédération professionnelle des compagnies d’assurance et de réassurance en rendant ses décisions exécutoires. Le cadre institutionnel du secteur connaîtra un saut qualitatif important à travers l’instauration d’un organisme observateur indépendant qui contribuera au suivi de l’évolution des risques et à la détermination des tarifs d’équilibre pour les branches d’assurance, l’instauration du principe du règlement à l’amiable des différends entre l’assuré et l’assureur avant le recours au règlement juridictionnel en plus de l’organisation des relations entre les intervenants et la définition de leurs rôles respectifs en veillant à l’amélioration des mécanismes et des modalités d’intervention des experts ainsi que le développement du contenu des conventions d’expertise et l’encouragement à la création de groupements d’intérêts économiques 138 entre les compagnies d’assurance en les exhortant à amorcer des stratégies d’intégration afin d’accroître la capacité de rétention du marché notamment pour les grands risques. Le programme de réforme sera axé également sur la mise à niveau des compagnies d’assurance à travers le renforcement de leurs assises financières et la consécration du respect des règles de la gestion prudentielle ainsi que le recours à la notation auprès des instances financières spécialisées et l’introduction de leurs actions en bourse, la modernisation des méthodes de gestion notamment en ce qui concerne le développement des structures d’audit et de contrôle et la promotion de la fonction d’orientation des assurés, l’exploitation de l’informatique, la simplification des contrats, le raccourcissement des délais d’indemnisation et l’instauration des systèmes de qualité conformément aux normes internationales. La réussite de la mise à niveau des compagnies d’assurance nécessite le relèvement des taux d’encadrement et la valorisation des ressources humaines et ce à travers le développement des programmes de formation et de recyclage. Une attention particulière sera accordée aux programmes de formation des experts et des agents de constatation des dégâts et des autres intervenants dans le secteur. L’intérêt accordé aux régimes les plus importants d’assurance serait intensifié durant la période à venir et ce compte tenu de leur impact direct sur les équilibres financiers du secteur et leur capacité à améliorer sa crédibilité, à l’instar de l’assurance automobile et l’assurance maladie ainsi qu’aux branches renfermant des potentialités prometteuses capables de soutenir et développer le secteur. En ce qui concerne l’assurance automobile, l’objectif principal de la réforme consiste en l’amélioration de ses résultats techniques et des prestations offertes aux assurés et ce par la définition de critères objectifs d’indemnisation, la révision de l’étendue de la responsabilité civile, la poursuite de la libéralisation progressive du tarif de la responsabilité civile et la délimitation de la mission de l’examen médical aux seuls médecins légistes. Les campagnes de sensibilisation contre les accidents de la route seront intensifiées et une banque de données sera créée afin de permettre l’élaboration des études nécessaires afférentes à l’assurance automobile à côté de la mise à niveau des autres intervenants à l’instar des experts des 139 agents de constatation des dégâts et des ateliers de réparation afin d’améliorer les services rendus et de réduire les délais d’indemnisation. L’assurance maladie connaîtra durant la période à venir la mise en œuvre d’un programme exhaustif et de taille portant sur la création d’un régime de base et d’un régime complémentaire facultatif et ce dans l’objectif de mettre en place un système équilibré permettant de maîtriser les coûts, de garantir des équilibres financiers sains tout en améliorant les services offerts aux assurés. En raison de l’importance de l’assurance vie dans le soutien des équilibres financiers du secteur et son rôle dans la mobilisation de l’épargne longue, l’attention accordée à cette branche se poursuivra par l’autorisation de la commercialisation de contrat d’assurance vie par le réseau bancaire et la consolidation des garanties aux assurés ainsi que la promotion des contrats d’assurance groupe. Le marché des assurances devrait être enrichi afin de mieux répondre aux besoins des agents économiques, grâce au développement des autres régimes d’assurance et en particulier les régimes non obligatoire à l’instar de l’assurance des systèmes informatiques et des équipements de production, l’assurance des crédits commerciaux ainsi que l’assurance agricole et l’assurance maritime. Dans le cadre de la libéralisation prévisible des services financiers durant la période future, une démarche graduelle de préparation du secteur à la concurrence étrangère sera adoptée. Cette démarche reflètera l’évolution du rendement des compagnies d’assurance et des résultats techniques enregistrés au niveau de toutes les branches et reposera sur le développement du partenariat et de la coopération avec des compagnies d’assurances étrangères et ce en vue d’améliorer les prestations offertes et de préserver les équilibres financiers du secteur tout entier. La libéralisation financière externe La période du IXème Plan a connu une avancée de taille sur la voie de la libéralisation financière externe, dans le sens du renforcement de l’intégration de l’économie nationale tout en la sauvegardant des chocs financiers par la conduite d’une politique de change souple ayant comme objectifs principaux, la préservation de la stabilité réelle du Dinar et l’appui des efforts visant une mobilisation adéquate des ressources externes de nature à permettre la consolidation des équilibres financiers 140 externes, l’introduction de plusieurs mesures en vue de consolider la libéralisation courante du Dinar permettant par conséquent de conférer aux opérateurs économiques davantage de moyens dans la conquête des marchés extérieurs, et ce en plus de la création de nouveaux instruments de couverture des risques de change. De plus, la libéralisation du compte capital s’est renforcée au niveau de l’investissement de portefeuille suite à l’amélioration des conditions d’accès de l’investissement étranger outre de l’adoption d’importantes mesures facilitant l’investissement des tunisiens à l’étranger notamment en ce qui concerne la promotion des exportations. Les efforts seront intensifiés durant la période du Xème Plan en vue de poursuivre le processus de libéralisation financière externe et l’acheminement progressif vers la convertibilité totale du Dinar dans le cadre de l’approfondissement des réformes visant l’accroissement de l’ouverture sur l’économie mondiale et l’exploitation des potentialités existantes afin d’impulser les échanges commerciaux, d’intensifier la mobilisation des ressources extérieures adéquates et d’améliorer la situation des paiements extérieurs en général. Ainsi, la stratégie à mettre en œuvre dans ce domaine sera axée sur le renforcement de la libéralisation courante du Dinar et la consolidation de la libéralisation des opérations en capital. Sur cette base, la libéralisation des échanges courants s’intensifiera dans l’objectif de promouvoir davantage les exportations, de conforter le positionnement des entreprises tunisiennes sur les marchés étrangers et de faciliter les transactions de tous les opérateurs économiques avec l’extérieur. C’est dans ce sens que la politique de change, axée actuellement sur le pilotage d’un taux de change flexible mais ajusté se poursuivra, tout en dynamisant le marché de change afin d’affermir la capacité de l’économie à faire face à la volatilité des principales devises. Les efforts seront multipliés par ailleurs, pour consolider l’orientation progressive vers la libéralisation totale du Dinar et ce à travers la poursuite de l’assouplissement des conditions des opérations en capital tant pour les étrangers ayant l’intention d’investir dans notre pays que pour les entreprises tunisiennes opérant avec l’extérieur, compte tenu des besoins de financement grandissants en ressources extérieures et l’impératif de la diversification des sources de financement ainsi que l’amélioration des 141 conditions d’endettement extérieur afin de desserrer les contraintes sur les paiements extérieurs. En la matière, l’action se concentrera sur l’exploitation des opportunités offertes pour attirer davantage l’investissement direct étranger et les participations en capital risque dans les projets productifs et l’accroissement du niveau des portefeuilles de placement dans le marché financier tunisien compte tenu des potentialités prometteuses et des possibilités d’investissement à rentabilité élevée dont dispose le pays. L’action se poursuivra aussi en vue de conforter la capacité des entreprises et en particulier les établissements bancaires à s’orienter directement vers le marché financier international pour mobiliser les ressources extérieures à moyen et long termes assorties de conditions favorables. Ces entreprises seront également exhortées à faire appel à la notation des agences spécialisées et à œuvrer à l’exploitation des nouvelles techniques offertes pour la gestion prudentielle de l’endettement extérieur et la maîtrise de la couverture des risques de change. 143 CHAPITRE IV LES REFORMES INSTITUTIONNELLES ET LEGISLATIVES Les réformes institutionnelles et législatives constituent un axe essentiel de la politique de réformes qui sera suivie durant la période du Xème Plan, eu égard à leur impact pour la mise en place des mécanismes et instruments propres à assurer la protection des intérêts du pays, d’un côté, à renforcer la compétitivité de l’économie au regard de l’extension de la mondialisation et de l’interdépendance des intérêts entre les pays, de l’autre. Cette partie traitera les aspects relatifs : • à la réforme administrative ; • aux affaires foncières ; • au système judiciaire ; • au système national des statistiques. La réforme administrative Le rythme de la réforme administrative a connu, durant la période du IXème Plan une évolution significative en vue de renforcer les bases d’une administration moderne alliant compétence et efficacité dans l’accomplissement de son rôle et une relation de confiance réciproque avec les citoyens. Cette évolution s’est amorcée avec le IXème Plan dont l’exécution a coïncidé avec la mise en œuvre des programmes de mise à niveau de l’administration qui ont été adoptés par les différents départements et ont englobé les différentes activités et domaines de l’action administrative à commencer par la réorganisation des structures et la délimitation précise de leurs prérogatives, en passant par l’utilisation des techniques modernes d’informatique et de communication et, enfin, par la fixation des domaines d’intervention de l’administration centrale et la répartition des rôles entre celle-ci et l’administration régionale d’un côté, et le secteur privé, de l’autre. 144 Le rythme des réformes s’est accéléré au cours de la dernière période d’exécution du IXème Plan, et en particulier, durant les années 2000 et 2001 à la faveur du démarrage du Programme d’Avenir du Président de la République, qui accorde une importance particulière à l’administration eu égard à son rôle déterminant dans la concrétisation des orientations et des choix économiques, sociaux et politiques du pays. Ce programme a permis de réaliser une mutation qualitative dans l’approche nationale de la réforme administrative qui devient plus réaliste dans le traitement des questions posées et perspicace quant au rôle futur dévolu à l’administration. Dans ce cadre, un ensemble de dispositions et de mesures ont été prises en vue de faire évoluer l’administration au niveau souhaité, tant au niveau des services rendus qu’au niveau de ses relations avec les citoyens et de son interaction avec son environnement. Ces mesures ont concerné tous les aspects de l’action administrative et ont visé notamment : • la consolidation de la confiance entre l’administration et le citoyen à travers l’amélioration de l’accueil et de l’orientation eu égard à l’importance que revêt cette fonction dans la détermination de l’image réelle de l’administration, tout en assurant le renseignement des citoyens même en dehors des heures de travail notamment pour les services ayant des relations directes avec les citoyens, en plus du développement des sources d’information et, en particulier, l’application « SICAD », la diffusion d’informations sur le contenu des réformes ainsi que la simplification de certaines notions et procédures administratives. Des mesures ont été également prises afin de mieux répondre aux préoccupations des citoyens, et de faciliter les services qui leurs sont rendus à l’instar de l’obligation faite à l’administration de répondre aux correspondances adressées par les citoyens, la détermination d’une liste des services rendus par chaque ministère et les cas nécessitant la légalisation de la signature et la certification de conformité des copies aux originaux. • Le développement de la qualité des services rendus en concrétisation du principe du libre exercice des activités économiques et sociales par la suppression de plus de 60 % des autorisations et l’institution d’un acte unique lors de la création des entreprises individuelles à travers la désignation du receveur des finances comme interlocuteur unique et le remplacement des 145 procédures anciennes par la déclaration unique la réduction des délais de prestation des services, la mise en œuvre du système de la qualité dans les services publics conformément aux normes internationales « ISO » et son expérimentation dans les services administratifs à caractère économique ainsi que sa généralisation progressive dans les administrations publiques en fonction des priorités ; • le rapprochement des services administratifs des citoyens à travers le renforcement de la décentralisation et de la déconcentration par la création de structures nouvelles à l’instar du gouvernorat de la Manouba et d’un certain nombre de municipalités ou le transfert de prérogatives supplémentaires aux régions ainsi que le renforcement des structures régionales et locales par les moyens humains et matériels nécessaires. Ces efforts se sont intensifiés dans la seconde phase d’exécution du IXème Plan par l’utilisation des techniques modernes dans la prestation à distance des services administratifs grâce à l’exécution de plusieurs programmes d’échange électronique d’informations à l’instar du projet de la liasse unique, de l’informatisation du registre de l’état civil, du projet du commerce électronique et le projet du Dinar électronique et du guichet virtuel qui permet le règlement des factures des services de téléphone, d’eau, d’électricité et de gaz ainsi que l’accomplissement des opérations de vente et d’achat et d’inscription dans certaines institutions universitaires ; • la réorganisation des services publics et l’amélioration des moyens d’action de l’administration à travers l’adoption de l’organigrammetype pour les ministères, la mise en place d’un plan de réforme des archives, l’institution d’un système moderne de gestion des documents administratifs, en plus de la création d’un nombre important d’observatoires nationaux spécialisés dans le suivi de certains secteurs sensibles, l’analyse et l’évaluation de leur évolution ainsi que des conseils consultatifs et, ce en concrétisation de la dimension consultative de l’action administrative. Ces structures se caractérisent par leur souplesse et leur capacité d’adaptation aux mutations et changements dans le cadre de la mondialisation. En ce qui concerne les moyens d’action, les efforts se sont intensifiés afin de permettre à l’administration de maîtriser les techniques évoluées du travail par l’utilisation de l’informatique, des moyens de communication ou le recours aux méthodes 146 modernes de gestion comme la gestion par objectifs ou la gestion prévisionnelle des agents ainsi que la généralisation des guides des procédures administratives ; • la promotion des ressources humaines eu égard à leur rôle dans le succès du programme de mise à niveau de l’administration, de l’amélioration de la qualité des services rendus et l’élimination des causes de la lenteur administrative. D’où la panoplie de mesures tendant à améliorer les conditions de travail et l’élévation du niveau de compétence des ressources humaines à travers la poursuite des augmentations de salaires au profit des agents de la fonction publique, l’institution d’une nouvelle grille des salaires qui vient remplacer l’ancien système basé sur les échelles indiciaires, ainsi que l’intensification de la formation de base et de la formation permanente et le recours à des techniques nouvelles de recyclage des agents publics pour consolider leurs compétences scientifiques et professionnelles et leur ouvrir les perspectives de promotion. La mise en exécution du programme de recrutement des agents a également été entamée dans le cadre de l’adéquation des ressources humaines avec les besoins réels de l’administration. Les avancées accomplies sur la voie de la modernisation de l’administration et de ses instruments d’intervention durant la période du IXème Plan nécessitent la poursuite et l’appui de l’action réformatrice en vue de renforcer le rôle de l’administration en tant que garant du respect des règles de la concurrence loyale dans un environnement caractérisé par l’accroissement des incertitudes et pour qu’elle puisse contribuer efficacement à relever les défis de la mondialisation et à l’intégration de l’économie nationale dans l’espace mondial. Pour concrétiser cette démarche, les orientations de la réforme administrative, pour la période du Xème Plan, ont été élaborées dans le but de renforcer l’efficacité du système administratif avec ses différentes structures et instruments, de rapprocher l’administration des citoyens et d’en faire une administration juste, efficace et capable de suivre le rythme du changement. A cet effet, la stratégie de réforme de l’administration sera axée, durant le prochain quinquennat, sur l’amélioration de la qualité des services rendus aux citoyens et ce afin de mieux répondre à leurs préoccupations et de 147 prodiguer des services de qualité avec la célérité requise. L’action sera intensifiée durant la prochaine étape pour : • le renforcement des fonctions d’accueil et leur rattachement aux bureaux de relation avec les citoyens, la consolidation de l’orientation administrative, la généralisation de l’utilisation des guides de services et l’intensification de l’information et de l’orientation pour améliorer l’accueil des citoyens et répondre au mieux à leurs besoins dans les meilleures conditions possibles ; • accorder l’importance nécessaire à l’information et garantir sa disponibilité à l’intérieur et à l’extérieur de l’administration à travers l’institution de comités d’information interne, la diffusion des guides et des textes législatifs et réglementaires et leur insertion dans des applications informatiques ainsi que la diffusion de bulletins officiels pour informer les citoyens sur le contenu des réformes et des procédures administratives et leur insertion dans des sites Web ; • apporter l’attention nécessaire aux préoccupations des citoyens à travers la généralisation des bureaux de relation avec les citoyens et le renforcement de leur rôle afin qu’ils puissent rendre les meilleurs services avec la célérité requise, ainsi que la mise en place de box de propositions pour s’informer des demandes des citoyens et de leurs aspirations ; • l’amélioration de la qualité des services administratifs, la mise au point de barèmes clairs en matière de prestation de service public, en plus de la généralisation du système de qualité conformément aux normes internationales « ISO » ainsi que la création de guichets uniques pour les services à usage intensif, tout en poursuivant les efforts tendant à simplifier les procédures administratives et à réduire des délais. L’action sera axée également sur la réorganisation des structures administratives et la délimitation de leurs prérogatives compte tenu de leurs interventions réelles et, ce, à travers : • la détermination des responsabilités de manière précise pour garantir la transparence, éviter la confusion des attributions et le double emploi, tout en optant pour la souplesse dans l’organisation comme le prévoit l’organigramme-type de l’administration ; 148 • le renforcement des structures administratives qui sont en charge des fonctions de planification, d’évaluation, de suivi, d’informatique et d’organisation et procédures, ainsi que les organes de gestion par objectifs et les structures chargées de la formation et du recyclage, tout en dotant les observatoires nationaux de plus d’efficacité ; • le renforcement de la décentralisation et de la déconcentration par le transfert de nouvelles prérogatives aux régions et l’assurance d’une meilleure répartition des rôles entre l’administration centrale et l’administration régionale et locale, ainsi que le renforcement des ressources humaines et des outils de gestion à l’échelle régionale et locale ; • l’intérêt qui devrait être accordé au secteur des archives en dotant les structures opérant dans le domaine des techniques modernes de communication et d’informatique, ainsi que l’engagement de ressources humaines spécialisées dans ce domaine ; • la délimitation des activités et prérogatives qui peuvent être transférées au secteur privé dans le cadre des opérations de soustraitance ou de toute autre forme de partenariat. Les efforts seront orientés également vers l’amélioration des instruments de travail et de prestation de services à distance par l’utilisation de techniques et outils modernes et l’adoption de procédures et moyens d’action nouveaux à travers : • la généralisation de l’informatique à travers la mise en place d’un réseau interne sécurisé dans tous les organismes publics et l’achèvement de la préparation des composantes d’un système informatique national, la consécration des échanges électroniques et la dématérialisation des documents administratifs ; • l’utilisation des techniques nouvelles de communication et d’informatique pour rapprocher les services de conseil et d’orientation des citoyens et l’exploration des possibilités offertes par la technologie et leur utilisation pour le développement des services administratifs avec la mise en place d’un programme de prestation de services administratifs à distance à réaliser par étapes ; 149 • le renforcement des administrations par des compétences spécialisées dans le domaine de l’informatique, tout en oeuvrant pour la diffusion de la culture informatique et la formation des agents dans le domaine informatique afin de se préparer à la mise en place d’une administration de communication et d’information évoluée ; • l’intensification de l’utilisation des serveurs vocaux et des écrans digitaux tactiles multimédias dans les espaces publics et l’association des centres publics d’Internet à la prestation des services administratifs ; • la révision des procédures d’acquisition des équipements bureautiques et de leur appropriation eu égard à l’évolution rapide des technologies, ainsi que la révision de la notion de « marché public » et de ses procédures d’exécution, tout en renforçant le recours à la sous-traitance. En parallèle, l’attention sera portée sur les ressources humaines pour renforcer leur capacité à s’adapter aux réformes à travers : • l’institution de systèmes de gestion prévisionnelle des agents par la création d’un réseau d’informations comprenant une base centrale reliée aux systèmes de gestion prévisionnelle dans les différents ministères d’un côté, et avec les systèmes « ADAB » et « INSAF », de l’autre ; • la rationalisation des recrutements dans la fonction publique et leur adéquation avec les besoins réels de l’administration, tout en orientant les nouveaux recrutements vers les secteurs prioritaires et les secteurs de la nouvelle technologie, ainsi que la mise en place des mécanismes susceptibles d’attirer les hautes compétences dans les domaines précités ; • la création d’une structure chargée de la formation dans chaque ministère et sa dotation de moyens nécessaires pour assurer la formation permanente et le recyclage tout en impliquant les institutions d’enseignement supérieur dans ce domaine et en oeuvrant pour la généralisation de la formation à distance et le renforcement de la formation déconcentrée afin de créer les opportunités de formation pour tous les agents et de consacrer le principe de l’enseignement à tout âge ; 150 • l’ouverture des perspectives de promotion pour tous les agents de la fonction publique à travers la formation permanente, les concours internes et l’adoption du critère de la compétence au lieu • de l’ancienneté dans la promotion des hauts cadres ; • la poursuite de la réforme du régime de rémunération en simplifiant davantage la nouvelle grille des salaires et en y intégrant le plus grand nombre possible d’indemnités, tout en oeuvrant pour la mise en place de nouveaux outils d’évaluation du rendement des agents, et le renforcement des aspects sociaux, culturels et de loisirs à travers le renforcement des amicales existantes et la généralisation de leur création ; • l’introduction de plus de souplesse dans l’horaire administratif pour mieux servir l’intérêt de l’administration et de la famille à travers l’adoption d’un horaire variable en fonction des besoins du fonctionnaire, tout en maintenant un régime unique d’horaires de travail applicable à tous les agents. Les questions foncières L’action foncière constitue un facteur essentiel de dynamisation de l’activité de développement dans les différents secteurs économiques tels que l’agriculture, l’industrie, le tourisme et le logement. Afin d’assurer une meilleure utilisation des réserves foncières relevant du domaine de l’Etat, les efforts seront concentrés, durant la période du Xème Plan, sur les actions suivantes : • la poursuite des opérations de délimitation du domaine public, de son actualisation régulière et de sa protection du démembrement du fait qu’il représente une richesse au service de la collectivité nationale et une réserve à conserver pour les générations futures ; • la poursuite des opérations de recensement et de délimitation du domaine privé de l’Etat non immatriculé par les commissions régionales de recensement et de délimitation dans tous les gouvernorats ; • la constitution de réserves foncières pour les projets d’infrastructure de base, d’habitat, d’industrie et de tourisme qui seront exploitées à 151 moyen et long terme dans le cadre d’une planification adéquate qui tient compte de l’évolution des centres urbains et pour garantir un meilleur équilibre entre les différents secteurs et, ce, dans le but de limiter les extensions anarchiques et d’assurer une exploitation adéquate des équipements de base ; • la poursuite de l’exécution de la stratégie nationale de restructuration des terres domaniales agricoles ainsi que le suivi systématique des promoteurs agricoles qui exploitent ces terres conformément au cahier des charges y afférent ; • la poursuite de l’assainissement des situations foncières anciennes relatives aux terres domaniales, aux terres collectives et aux terres d’ « inzal » afin d’achever leur intégration dans le circuit économique ; • la poursuite de l’exécution du programme d’enquêtes foncières globales dans le Grand Tunis du fait qu’elles constituent la meilleure solution pour la régularisation des situations foncières héritées de l’Office de Mise en Valeur de la Vallée de la Medjerda ; • une meilleure adaptation des situations foncières agricoles aux efforts de développement du secteur et la protection des réserves foncières agricoles contre le démembrement, le morcellement et l’abandon à travers l’achèvement de la réforme agraire dans les périmètres irrigués publics et la réalisation de programmes de développement agricole dans les zones non irriguées disposant de potentialités importantes; • l’accélération du rythme des immatriculations foncières par l’immatriculation de près de 830.000 hectares dont 800.000 dans le cadre du cadastre, ainsi que la poursuite de la réforme du registre foncier dans ses aspects législatifs et son assouplissement pour qu’il s’adapte au mieux au rythme des mutations que connaît le pays dans les différents secteurs économiques ; • le renforcement du projet de délimitation et d’immatriculation des écoles et l’exécution d’un plan de délimitation et d’immatriculation des immeubles appartenant à l’Etat et comprenant des logements administratifs ; 152 • le renforcement des structures concernées par les opérations d’immatriculation tels que l’Office de Topographie et de Cartographie, la Conservation de la Propriété Foncière et le Tribunal Immobilier par les ressources humaines compétentes et les moyens financiers nécessaires pour leur bonne gestion, la coordination entre leurs programmes et objectifs, ainsi que la création de sections nouvelles dépendant de ces organismes dans le cadre des efforts visant à offrir des garanties aux opérateurs dans le secteur immobilier et de rapprocher l’administration des citoyens ; • le renforcement des commissions régionales de recensement et de délimitation du domaine immobilier de l’Etat par les moyens de travail nécessaires afin d’accélérer leur rythme de travail ; • assurer un meilleur encadrement des promoteurs agricoles bénéficiaires de terres domaniales tels que les sociétés de mise en valeur agricole, les techniciens agricoles et les jeunes agriculteurs par la facilitation de leur intégration dans leur environnement, la poursuite de leur encadrement par les institutions de financement et le renforcement des actions de contrôle périodique des autorités de tutelle pour veiller à la bonne exploitation de ces terres et sanctionner toute négligence ; • l’accélération du processus de mise à jour des titres fonciers gelés par le biais du Tribunal Immobilier et l’achèvement de la régularisation des situations immobilières des anciens lotissements relevant des agences et sociétés immobilières publiques ; • l’application des dispositions de l’article 24 du Code de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme relatives aux demandes d’immatriculation des terrains inclus dans les zones qui nécessitent l’élaboration de plans d’aménagement urbain après mobilisation des financements nécessaires. Le système judiciaire L’activité du système judiciaire s’est caractérisée par une dynamique continue durant la période du IXème Plan contribuant ainsi à la concrétisation du système des réformes profondes introduites dans l’organisation du système judiciaire dans le but d’améliorer les services rendus et de rapprocher la justice des justiciables. Ces réformes ont 153 concerné tant le domaine législatif que les aspects relatifs à la modernisation de l’administration judiciaire. Dans le domaine législatif, la priorité a été accordée à la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales par la réduction de la période de détention préventive et le renforcement des garanties qui l’entourent, la révision de certaines dispositions du Code Pénal pour interdire la torture, en plus du rattachement de l’administration pénitentiaire et des structures de rééducation au Ministère de la Justice, la promulgation de la loi régissant les conditions de détention dans les prisons, l’insertion dans le code des procédures pénales de l’institution du juge chargé de l’exécution des peines, ainsi que l’introduction de nouvelles dispositions au régime de la justice pénale afin de consacrer la peine de travail au profit de l’intérêt général et d’instituer le double degré de juridiction en matière pénale avec les garanties procédurales nécessaires. Les réformes ont été axées, d’un autre côté, sur la nécessaire adaptation de la législation à l’évolution économique et technologique à travers la promulgation du Code de Droit International Privé, de la loi régissant la profession d’avocat sous forme de sociétés professionnelles, de la loi relative à la mise à jour des titres fonciers, de la loi relative à la création de sociétés de recouvrement des dettes ainsi que la loi relative aux garanties de crédit afin de permettre aux institutions économiques et financières de se consacrer entièrement à leurs activités principales et d’éviter les difficultés de recouvrement et d’assainissement du portefeuille de leurs titres. Certaines législations ont été également révisées tel que le Code de Commerce par la promulgation du Code des Sociétés qui a introduit d’importantes améliorations au droit des sociétés et qui a été renforcé par la promulgation de la loi sur les groupements de sociétés. En ce qui concerne l’adaptation à l’évolution technologique, d’importantes lois ont été promulguées telles que la loi relative aux échanges et commerce électronique, la révision du Code des Obligations et des Contrats et du Code de Commerce par l’institution d’un régime légal des documents et signatures électroniques et l’utilisation des autres outils modernes d’archivage électronique. Des dispositions ont été également introduites au Code de Commerce pour instituer le cadre légal des opérations de compensation électronique, en plus de la promulgation de la loi relative à la révision de certaines dispositions du Code Pénal dans le but d’incriminer toute personne qui exécute ou modifie de manière illégale tout 154 en partie des programmes et renseignements informatiques ou introduit des changements dans le contenu des documents informatiques. Dans le cadre de la modernisation de l’administration judiciaire, les actions et mesures entreprises ont visé essentiellement la modernisation des procédures de formation et les instruments de travail, en plus du rapprochement de la justice des justiciables. S’agissant de la formation, de la recherche et des études, l’organisation de l’Institut Supérieur de la Magistrature a été révisée dans le but de renforcer son rôle et d’enrichir le contenu de ses programmes notamment en matière de formation et de recyclage. Le Centre des Etudes Juridiques et Judiciaires a été également renforcé ainsi que ses capacités de suivi des législations modernes, de l’exploitation des informations judiciaires disponibles sur le réseau Internet, en plus du renforcement du corps des juges et de leurs domaines de spécialisation comme les juges du registre de commerce et de l’entreprise, les juges de la fiscalité et les juges cantonaux. En ce qui concerne la modernisation des moyens de travail, tous les tribunaux ont été dotés de systèmes informatiques évolués à travers des outils de communication informatique qui leur permettent d’établir les statistiques et de les exploiter. Ces tribunaux utilisent à l’heure actuelle l’informatique au niveau de la gestion et du suivi des procès grâce à l’application pénale, l’application civile et l’application du registre de commerce, ce qui ouvre de larges perspectives pour développer les moyens de travail et de réduire les délais de règlement des poursuites. Douze guides de procédures ont été également élaborés en vue d’unifier les procédures de travail entre les agents et de leur permettre de disposer d’un outil de travail efficace ; il y a lieu de citer également l’institution d’une méthodologie de suivi de l’activité des tribunaux, le recensement de certains phénomènes économiques et sociaux tels que le divorce et le chèque, le traitement des données de façon moderne, en plus de l’action pour le rapprochement de la justice des justiciables par la création de nouveaux tribunaux au niveau des cours d’appel et de la justice cantonale, la création d’une nouvelle section du Tribunal Immobilier et l’augmentation du nombre des sections spécialisées dans les différents tribunaux comme les sections commerciales. Afin de consolider les efforts consentis durant la période du IXème Plan, l’action sera portée, dans le cadre du Xème Plan, sur le développement du système judiciaire par la modernisation des législations, des procédures et 155 des outils et instruments de travail ainsi que le renforcement de la formation. Pour répondre aux exigences de la prochaine étape, l’action sera axée sur la poursuite des efforts d’adaptation des législations aux exigences de la nouvelle étape notamment dans le domaine du renforcement des droits de l’homme à travers l’élaboration du cadre législatif et réglementaire qui organise les modalités de recours contre l’Etat pour indemnisation adéquate par toute personne ayant fait l’objet d’une détention préventive sans qu’elle soit incriminée, le dédommagement de toute personne emprisonnée puis innocentée par le tribunal après révision de son procès, le développement du régime des aides judiciaires, l’institution de l’instance de conciliation avec intermédiation pénale et l’élargissement des prérogatives du juge d’exécution des peines, en plus de l’élaboration d’un projet de loi relatif au renforcement des efforts internationaux pour lutter contre le terrorisme dans le cadre de l’évolution des sociétés actuelles et des exigences de la préservation de la stabilité et la lutte contre la violence et l’extrémisme. Dans le domaine économique, l’effort sera orienté vers l’adaptation des législations afin d’assurer plus de transparence dans les transactions, encourager l’initiative et renforcer la compétitivité de l’économie à travers le développement de la justice commerciale, notamment par la révision des procédures de recours contre les décisions de la chambre commerciale et la révision des législations relatives à la faillite conformément à des procédures transparentes, efficaces et rapides permettant de réaliser les objectifs escomptés et de servir le tissu économique. Les textes régissant la technique des crédits documentaires seront également revus ainsi que certaines dispositions du code de l’arbitrage et la législation relative aux expertises judiciaires et ce après la réalisation d’une étude globale et approfondie en vue d’identifier les difficultés et insuffisances dont souffre le secteur. Il sera procédé, également à l’élaboration d’un projet de loi relatif à la réduction des délais d’exécution des jugements civils ainsi que l’adaptation des dispositions ayant trait à la saisie des titres financiers et de leur vente. Les textes relatifs au marché financier et au marché monétaire, à l’octroi de plus de garanties pour les créanciers et les débiteurs à l’occasion de la vente judiciaire des immeubles et la réduction des éventuels échecs des procédures. L’action sera également poursuivie dans le cadre du Conseil Supérieur de la Magistrature afin de codifier les dispositions législatives et 156 réglementaires en vigueur pour assurer le suivi des groupes de travail chargés de l’actualisation des codes et textes législatifs, et en particulier, les travaux de traduction, l’achèvement des travaux de révision et l’élaboration des textes à promulguer. Ce programme relatif à la diffusion de l’information légale et de son actualisation sera achevé au début du Plan et sera poursuivi grâce aux importants moyens mis à la disposition du Centre des Etudes légales et Judiciaires pour assurer la diffusion et l’utilisation judicieuse des textes codifiés et actualisés. Parallèlement à cet élan réformateur, l’action sera concentrée, durant la prochain quinquennat, sur la formation des ressources humaines et le modernisation de l’administration afin de permettre au système judiciaire de répondre aux exigences d’intégration de l’économie dans l’espace mondial et de s’adapter au développement de la société en général. La prochaine étape connaîtra également le renforcement de la spécialisation des juges eu égard aux avantages qu’elle permet en matière de célérité de règlement des procès et l’interprétation uniforme des textes. A cet effet, le renforcement de la formation spécialisée des juges sera poursuivie pour les juges chargés de certaines catégories d’affaires comme les juges des tribunaux de commerce notamment dans le domaine relatifs au redressement des entreprises et à la faillite, les juges de la fiscalité et les juges de la sécurité sociale. L’action sera également poursuivie pour diversifier et développer le contenu de la formation pour qu’elle concerne de nouvelles catégories de juges à l’instar des juges dont les fonctions leur confèrent des prérogatives à la fois judiciaires et administratives, en plus de l’utilisation de la formation à distance pour les greffiers et auxiliaires de justice eu égard à l’importance du rôle de ces agents dans la bonne gestion de la justice. Des programmes spécifiques seront institués pour chaque spécialité. Le système national de la statistique L’information statistique revêt une grande importance dans le cadre de l’appui au développement dans les différents domaines et de l’élaboration des stratégies et politiques des intervenants tant publics que privés. De même, les mutations économiques et sociales qui découlent de la libéralisation de l’économie et de son ouverture sur l’extérieur, nécessitent la disponibilité d’une information statistique fiable qui répond aux besoins statistiques croissants et qui permet aux décideurs de suivre les évolutions rapides de l’environnement de leur activité et de prendre les mesures 157 susceptibles d’orienter ces activités sur des bases solides et des informations précises. De même, l’information statistique occupe une place centrale dans la société du savoir du fait qu’elle constitue, d’une part, un outil de transmission de l’intelligence et, d’autre part, un moyen de connaissance de l’environnement et des évènements ainsi qu’une base pour la prospection et la prospection des mutations. Les progrès des nouvelles technologies de l’information et de la communication constituent un facteur essentiel pour le renforcement de la production de l’information statistique, de sa diffusion et de son utilisation. Par ailleurs, il y a lieu de noter que le système des statistiques en Tunisie est relativement évolué et les services statistiques publics, et en premier lieu l’Institut National de la Statistique, réalisent de grandes opérations statistiques (recensements, enquêtes, études…), et élaborent différentes statistiques sectorielles dans le but de fournir des données fiables et conformes aux normes internationales. Mais malgré les acquis enregistrés dans le domaine des statistiques, les mutations rapides que connaît l’environnement international et national nécessitent la modernisation du système statistique national pour mieux l’adapter aux exigences des évolutions économiques et sociales modernes. Eu égard à toutes ces considérations, Le Chef de l’Etat a accordé une grande importance à l’information statistique en ordonnant, à l’occasion du dixième anniversaire du changement, d’engager une profonde réforme du système national de la statistique et une modernisation des organismes publics opérant dans ce domaine en vue d’accélérer le rythme de production des données statistiques, d’assurer leur traitement instantané et de garantir la célérité de leur exploitation afin de répondre aux besoins des utilisateurs en données statistiques et d’assurer le suivi des différentes mutations économiques et sociales sur les plans national et international. La réforme a été axée, dans une première étape, sur la rénovation de la base juridique et organisationnelle de l’activité statistique par la promulgation de la loi relative au système statistique et des textes d’application afférents. Ces textes ont pour objectif de préciser les composantes du système et les missions de ses différentes structures, et en particulier, celles relatives à la production de l’information statistique, à sa diffusion et à son analyse. 158 Le nouveau cadre juridique a également mis en exergue plusieurs principes statistiques qui doivent être respectés dans l’exécution des activités statistiques tels le respect des principes de l’indépendance, du secret statistique, de la transparence, de la célérité et la périodicité de la diffusion d’une donnée statistique fiable. L’une des premières mesures qui a accompagné cette réforme fut la création du Conseil National de la Statistique, qui est un organe consultatif chargé de la coordination, de la consultation, du suivi et de l’évaluation, ainsi que le renforcement de l’Institut National de la Statistique qui est l’organe exécutif central de ce système statistique et la modernisation des structures statistiques spécialisées opérant dans les ministères et établissements publics. L’élaboration d’un programme national de statistiques qui contient les propositions relatives aux orientations générales et aux priorités et opérations statistiques et qui sera intégré dans les plans de développement constitue aussi l’un des éléments les plus importants de la réforme du système statistique. Depuis sa mise en place au début de l’année 2000, le Conseil National de la Statistique a entamé son activité en adaptant une méthodologie basée sur la coordination, la concertation et le dialogue. Les consultations qui ont été menées ont permis de présenter et de discuter les questions et les programmes statistiques dans les différents domaines sociaux, économiques et environnementaux et leur rapprochement avec les préoccupations des utilisateurs ainsi que leur adéquation avec leurs besoins. Cette concertation a permis de déterminer les orientations de base pour la promotion de l’information statistique et le développement du système statistique. Ces travaux consultatifs ont été couronnés par l’élaboration d’un premier programme national de la statistique qui couvre la période du Xème Plan et qui constituera le cadre de travail pour tous les intervenants dans le système statistique et qui déterminera les priorités de l’action statistique ainsi que les ressources financières et humaines nécessaires à la réalisation des objectifs tracés dans ce domaine. Il y a lieu de noter que les domaines statistiques qui ont été identifiés dans le programme national statistique répondent aux besoins de la politique économique et sociale du pays durant la prochaine période et sont conformes aux orientations, objectifs et programmes du Xème Plan. Les composantes du programme sont axées sur les orientations et priorités visant la réalisation d’une couverture statistique plus exhaustive des 159 différents domaines, le développement de la production de l’information statistique, ainsi que l’analyse et l’exploitation optimales de cette information. L’amélioration de la coordination statistique, le renforcement des ressources humaines opérant dans les structures statistiques ainsi que la mise à niveau de ces structures constituent un facteur essentiel pour la réalisation des objectifs de ce programme. La réalisation d’une meilleure couverture au niveau de la production des statistiques démographiques et sociales Les statistiques démographiques constituent un domaine essentiel du système des statistiques sociales eu égard à l’importance du suivi de la situation démographique, en particulier, dans cette phase avancée de la transition démographique que connaît le pays et en raison du lien qui existe entre ce domaine et toutes les composantes de la politique de population et les différents domaines sociaux et économiques. Les efforts dans ce domaine seront partiellement concentrés durant la période du Xème Plan sur la réalisation des opérations relatives au recensement général de la population et de l’habitat de 2004 et l’élaboration des projections de population à l’horizon 2035 au cours de l’année 2005. En ce qui concerne les statistiques de l’emploi, et du fait que l’emploi constitue l’une des priorités du Xème Plan et le principal défi que la Tunisie aura à relever, le programme national de la statistique (2002-2006) a mis l’accent sur la nécessité de développer les statistiques dans le domaine de l’emploi et d’élaborer des indicateurs de suivi des créations d’emploi et du chômage dans le pays. Dans cette perspective, l’enquête annuelle auprès des ménages sur l’emploi constitue un élément essentiel dans ce domaine. L ‘attention sera portée sur l’améliorer de la méthodologie afin de garantir une meilleure représentativité de l’échantillon permettant le suivi des indicateurs de l’emploi et du chômage au niveau régional. L’action sera concentrée également sur le développement des différentes sources statistiques et administratives, la coordination entre elles et la détermination d’une méthodologie qui permet le suivi des indicateurs de l’emploi trimestriellement. Par ailleurs, et au vu de l’importance des statistiques relatives aux revenus et salaires dans le suivi du niveau et des conditions de vie des citoyens, le programme a mis l’accent sur la nécessité de développer cette catégorie de statistiques par la réalisation d’enquêtes auprès des entreprises dans ce 160 domaine et l’exploitation des données disponibles dans les services administratifs concernés par le sujet. En plus des domaines cités, me programme national de la statistique a proposé également des orientations et des actions ayant trait au développement des statistiques relatives aux différents domaines sociaux tels que l’éducation et l’enseignement, la formation, la recherche scientifique, la santé et la protection sociale, la jeunesse, l’enfance et le sport, la culture ainsi que les statistiques judiciaires et toutes autres statistiques sociales. La réalisation d’une meilleure couverture au niveau de la production des statistiques globales et sectorielles Le développement des statistiques économiques occupe une place importante dans le système statistique, notamment, après les mutations opérées par la libéralisation de l’économie et son ouverture sur l’extérieur. Ces statistiques sont axées sur les données structurelles et conjoncturelles relatives aux différents secteurs économiques. S’agissant des statistiques conjoncturelles, les efforts seront concentrés durant le Xème Plan sur le développement des indicateurs de suivi de la production industrielle et celle des autres secteurs à travers l’actualisation des indicateurs existants, l’adoption de l’année 2000 comme nouvelle année de base et l’élaboration de nouveaux indicateurs couvrant notamment un indice de l’évolution des prix à la production des produits agricoles et un indice de suivi du coût de la construction. Au niveau de l’indice des prix à la consommation et en tenant compte de l’évolution du niveau de vie des citoyens, l’effort sera axé sur l’actualisation de la méthodologie d’élaboration de cet indice et l’adoption de l’année 2000 comme nouvelle année de base et l’extension de la couverture géographique pour la collecte des données relatives aux prix. En raison de l’importance du facteur de l’investissement et de la place qu’il occupe dans la croissance économique et la création d’emploi, il a été décidé en 1999 de réaliser une enquête annuelle sur l’investissement dans les secteurs non agricoles et une enquête semestrielle dans le secteur de l’industrie. Quant aux enquêtes conjoncturelles, les sondages d’opinions des chefs d’entreprises constituent un outil privilégié de prévision et d’évaluation 161 conjoncturelles du fait qu’ils permettent de disposer avec périodicité et célérité de données relatives à l’évolution à court terme de la production et de ses facteurs permettant d’établir une première évaluation qualitative dans l’attente de l’élaboration des indicateurs quantitatifs. En parallèle, il est prévu, une extension des enquêtes conjoncturelles à d’autres domaines tels que ceux en relation avec la demande (consommation, commerce...). L’amélioration de la compétitivité de l’économie tunisienne constitue l’un des axes essentiels du Xème Plan en vue de gagner le pari de l’exportation et d’affronter la concurrence aussi bien extérieure que sur le marché intérieur. Dans cette perspective apparaît l’importance du suivi de la compétitivité de l’économie dans le cadre des travaux de l’Observatoire National de la Compétitivité qui élabore annuellement un rapport sur cette question suivant une méthodologie qui permet de déterminer la position compétitive de l’économie tunisienne en se basant sur un ensemble d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs. Afin d’intégrer les résultats des études sur la compétitivité dans le Budget Economique, les travaux de l’observatoire s’appuient sur des données précises qui revêtent un caractère structurel ou conjoncturel dont notamment : • l’enquête annuelle auprès d’un échantillon d’entreprises pour sonder l’opinion de leurs dirigeants sur l’environnement des affaires, leurs préoccupations et leur environnement institutionnel ; • les données sur les comptes nationaux, le commerce extérieur et les autres domaines ; • les données internationales relatives aux pays concurrents et partenaires. Dans ce cadre, et en vu de l’intensification des actions relatives au suivi de la compétitivité de l’économie, le développement des statistiques des secteurs productifs constitue un facteur essentiel de la politique de mise à niveau des différents secteurs tels que l’agriculture, la pêche, le bâtiment et les travaux publics, l’environnement, l’industrie, le commerce, le tourisme, le transport, les technologies de la communication et les autres services. Partant du choix du Xème Plan qui a fait de l’amélioration du rendement du secteur privé une orientation de base pour la prochaine période, et compte 162 tenu du rôle important de l’entreprise en tant que source première de l’information statistique et utilisateur essentiel de cette information, un système statistique intégré sur les entreprises sera institué autour d’un noyau central constitué par le répertoire national des entreprises et l’identifiant unique de l’entreprise, en tant qu’instrument essentiel de coordination des travaux et des enquêtes statistiques spécifiques aux entreprises du secteur organisé et aux petites entreprises relevant du secteur informel. Parallèlement au programme de développement des statistiques des entreprises, le développement des statistiques monétaires et financières, des statistiques des finances publiques et de la Balance des Paiements constitue un facteur essentiel qui contribue à la réalisation d’une couverture statistique exhaustive des domaines économiques et la fourniture de sources statistiques nécessaires à l’élaboration des comptes nationaux qui permettant l’évaluation des différents aspects de l’économie nationale dans un cadre global et harmonieux. Le système actuel des comptes nationaux sera révisé en vue de son adaptation au nouveau système international de comptes nationaux, et sera prolongé par le développement de comptes nationaux trimestriels qui permettent le suivi des agrégats économiques avec une meilleure périodicité. La réalisation d’une meilleure couverture statistique aux niveaux régional et international et selon le genre La disponibilité de l’information statistique régionale constitue un élément important dans la préparation de l’orientation du Xème Plan qui vise l’ouverture de perspectives plus larges pour les régions. Dans ce cadre, le développement des statistiques régionales permet de disposer de données statistiques précises susceptibles d’être utilisées que ce soit lors de l’élaboration du Plan à l’échelle régionale ou afin d’établir des monographies sur les possibilités et les données de chaque gouvernorat à mettre à la disposition des promoteurs et des investisseurs désireux de réaliser des projets dans ces régions. Pour cela, il sera procédé à la mise à niveau des statistiques régionales à travers la mise en place d’un programme intégré et harmonieux pour développer l’information à l’échelle régionale. Quant au niveau international, et afin d’assurer la disponibilité de données conformes aux normes internationales, la Tunisie a adhéré à la Norme Spéciale pour la Diffusion des Données (N.S.D.D.), adoptée par le Fonds 163 Monétaire International. Une page Web intitulée « Tunisie, données économiques et financières » est ainsi publiée sur le site Internet du FMI. Parallèlement, les efforts seront intensifiés en vue de coordonner les actions visant à rendre l’information statistique sur la Tunisie facilement disponible pour les institutions internationales et étrangères et les différents utilisateurs à l’extérieur du pays. Les efforts seront également déployés en matière de mobilisation des données statistiques internationales afin de répondre aux besoins des utilisateurs tunisiens notamment à travers le réseau Internet. L’information selon le genre constitue un élément important pour l’évaluation de la condition de la femme et de l’homme et le suivi de son évolution dans le but d’élaborer des politiques qui tiennent compte des aspects spécifiques de chacun des deux sexes. Des données détaillées selon le genre seront établies afin d’apprécier la situation de chacun des deux sexes. La réalisation d’une meilleure coordination entre les différentes structures statistiques En vue d’assurer une meilleure coordination entre les activités statistiques publiques, l’effort sera concentré sur les axes suivants : • la coordination institutionnelle à travers le Conseil National de la Statistique et de ses activités, et en particulier, dans le cadre de la préparation et du suivi du programme national des statistiques ; • la coordination technique à travers l’Institut National de la Statistique et l’élaboration des instruments techniques de coordination statistique comme l’harmonisation des concepts, des définitions des différentes nomenclatures (activités, produits) et des méthodologies statistiques avec les normes internationales; • le développement des actions et de la coopération au niveau international dans le domaine des statistiques (la Norme Spéciale pour la Diffusion des Données, le programme euro- méditerranéen dans le domaine statistiques et l’Organisation des Nations Unies). 164 La garantie d’une meilleure diffusion par l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication Eu égard à l’importance primordiale que revêt la disponibilité de l’information statistique avec la qualité, la périodicité et la célérité requises et dans les meilleures conditions, il sera procédé à l’adoption d’une politique efficace pour l’édition et la diffusion de l’information statistique auprès de ses différents utilisateurs qui tiendra compte des éléments suivants : • la définition des catégories d’utilisateurs de données statistiques ; • la maîtrise de la politique de diffusion des statistiques et la définition de la liste des données statistiques qui sont susceptibles d’être publiées de façon régulière ainsi que l’élaboration d’un catalogue des produits et services disponibles auprès de la structure statistique concernée ; • l’élaboration et la généralisation du calendrier de diffusion des données statistiques ; • la définition d’une politique des prix des produits et services disponibles ; • tirer profit du progrès réalisé par les technologies modernes dans les domaines de l’information et de la communication pour réaliser une meilleure diffusion électronique ; • mettre à la disposition des utilisateurs des informations sur le contenu des données, les procédés de leur élaboration, leur interprétation et la possibilité de vérification de ces données ; • inciter les bureaux d’études et de statistiques privés à exploiter les statistiques produites par les structures publiques de la statistique en vue de l’adapter aux besoins spécifiques des utilisateurs désireux d’acquérir des données. La mise à niveau des structures statistiques publiques Le renforcement des ressources humaines opérant dans le domaine de la statistique constitue un élément essentiel pour la modernisation des organismes statistiques, de leur mise à niveau et de l’amélioration de leurs capacités techniques dans la production de l’information, de sa diffusion et 165 de son traitement. Pour cela, il sera procédé à un renforcement quantitatif et qualitatif de ces ressources afin que les structures statistiques atteignent la taille adéquate et ce à l’instar des systèmes statistiques développés et à l’élaboration de programmes de formation initiale et de formation continue dans les différentes spécialités statistiques. Dans ce cadre, l’action sera centrée sur une coordination plus poussée entre les différentes structures de formation dans le domaine statistique en vue de préciser le contenu des programmes de formation et de les adapter aux spécialisatés demandées. Enfin, a mise à niveau des structures statistiques publiques revêt une importance particulière à travers trois dimensions qui englobent l’amélioration des capacités des ressources humaines, l’utilisation accrue de l’informatique et des technologies modernes dans tous les domaines et la mobilisation des moyens nécessaires pour la concrétisation des projets du programme national de la statistique durant le Xème Plan. 167 CHAPITRE V LE DEVELOPPEMENT DURABLE La réalisation du développement durable constitue l’un des défis les plus importants de la prochaine étape pour concrétiser les aspirations de la collectivité nationale à l’édification d’une société à développement intégral et à la réalisation des objectifs visés dans les différents domaines et secteurs. Dans ce sens, le développement durable constitue un objectif stratégique à long terme et un choix permettant la création de conditions objectives pour une croissance durable et soutenue. Ainsi, la prochaine étape nécessite l’accomplissement de nouveaux pas dans ce domaine dans le cadre d’une approche qui lie les dimensions économiques, sociales et environnementales et qui vise à réaliser un développement harmonieux et équilibré qui protège l’environnement naturel et humain garantissant les conditions d’une vie décente et le bien général. Sur cette base, la stratégie adoptée durant le Xème Plan, sera basée sur les principaux axes suivants : • l’intégration de la dimension environnementale dans le processus de développement ; • la protection des ressources naturelles et la lutte contre la désertification ; • la lutte contre la pollution et l’amélioration de la qualité de la vie ; • la contribution de l’environnement au développement. La conciliation entre les exigences du développement et celles de l’aménagement du territoire L’aménagement du territoire constitue la base du développement durable et le cadre idéal pour maîtriser la planification, fixer des orientations et fixer les priorités dans le cadre d’une vision à long terme qui prend en considération les spécificités nationales et qui assure une meilleure répartition de la population et des activités économiques sur le territoire national. Cette approche vise également la consolidation des bases d’une 168 croissance équitable et intégrale qui concourt à la création des conditions d’intégration dans les espaces économiques maghrébin, euro méditerranéen, arabe et international. A cet effet, les efforts poursuivis durant le Xème Plan viseront à concilier entre l’efficacité économique en vue de l’intégration dans l’espace économique mondial et la mobilisation rationnelle des potentialités et des énergies dans les différents secteurs pour relever le défi de l’emploi qui constitue la priorité absolue de la prochaine étape. Afin de garantir la mobilisation et l’utilisation rationnelles des potentialités disponibles pour dynamiser le développement durable, l’accent sera mis sur les orientations suivantes : • la dynamisation de l’investissement dans les zones à niveau d’activité moyen et faible en prenant en considération leurs capacités et spécificités (agriculture, petits et moyens métiers, tourisme culturel, tourisme rural et services divers) en développant leur infrastructure de base et en renforçant leurs équipements et services publics, tout en donnant la priorité aux activités nouvelles ; • le développement accru des services et activités économiques à haute valeur ajoutée dans les zones à niveau d’activité élevé et l’amélioration de l’efficience de la formation professionnelle et universitaire pour répondre aux exigences de l’entreprise industrielle moderne et gagner le pari de la compétitivité ; • la promotion d’activités économiques dans les différentes régions du pays en fonction de leur potentiel humain et de leurs ressources naturelles disponibles, tout en veillant à la protection des milieux et ressources naturels fragiles et à leur capacité de résistance et de renouvellement ; • la garantie d’une cohérence entre la répartition de la population et celle des activités économiques ainsi qu’une meilleure maîtrise de l’organisation territoriale des groupements urbains et les grandes villes eu égard au rôle prépondérant que celles-ci doivent assumer dans le développement durable. La stratégie adoptée dans le Xème Plan mettra l’accent sur les schémas directeurs d’aménagement du territoire et les études sectorielles relatives à la maîtrise de l’affectation de l’espace qui constituent des outils nécessaires 169 pour renforcer la vision prospective en matière de planification et qui permettent : • une meilleure affectation de l’espace dans le cadre d’une vision globale qui se base sur une plus grande complémentarité entre les régions ; • la réalisation de l’adéquation entre l’évolution des secteurs d’un côté, et les pressions engendrées par une surexploitation des ressources naturelles, et en particulier, celles non renouvelables, de l’autre côté ; • la fixation et la délimitation des zones d’activité agricole, industrielle, touristique, de services et urbaines de manière à garantir l’harmonie souhaitée sans porter atteinte à la sécurité de l’homme et de l’environnement ; • l’identification des sites des équipements collectifs, des grands projets d’avenir et d’infrastructure de base tels que les routes, les ponts, les réseaux de transport et de communication et les divers équipements y compris les équipements environnementaux (stations d’épuration et unités de traitement des déchets) et tout ce qui touche à la structuration du territoire national et à son équipement pour réaliser le développement durable et intégral. Au cours de la prochaine étape, l’action portera en matière de développement urbain à permettre aux villes tunisiennes de relever les défis du développement durable en mettant l’accent sur les orientations suivantes : • la structuration de l’espace urbain dans le cadre d’une politique qui concilie entre le développement économique et social, et les exigences de la pérennisation des ressources naturelles, d’une part, et en conformité avec les plans d’aménagement du territoire, d’autre part ; • l’amélioration de la compétitivité des villes pour favoriser leur intégration efficace et positive dans l’économie mondiale à travers l’amélioration de l’infrastructure de base et le perfectionnement des qualifications des ressources humaines, et notamment dans les grandes villes compétitives et capables de mobiliser les investissements étrangers ; 170 • l’intégration de l’action municipale dans le cadre d’une vision stratégique prospective à long terme, qui prend en considération l’évolution future des villes dans tous les domaines dans le cadre de la consécration d’un environnement durable conformément à l’agenda 21 régional. Il s’agit également de renforcer les missions classiques des municipalités dans les domaines de la protection de la santé, de la propreté et de l’environnement, de la conservation du patrimoine, de la création des infrastructures de base et des services urbains et de l’aménagement du territoire ; • la garantie d’une exploitation judicieuse de l’espace urbain et des ressources naturelles en évitant l’expansion urbaine au détriment des terres agricoles fertiles et en luttant contre les sources de pollution engendrées par les ménages et les activités économiques ; • la consolidation de la solidarité nationale et de la cohésion sociale dans les villes à travers l’intégration des catégories sociales à besoins spécifiques dans le circuit économique et des quartiers populaires dans le tissu urbain ; • l’amélioration des conditions de vie par la promotion d’un environnement urbain où il fait bon vivre par la lutte contre toutes les formes de pollution et de nuisance dans les villes (pollution de l’air et de l’eau, bruits, …) ainsi que par l’aménagement d’espaces récréatifs et de créativité tels les parcs urbains, les théâtres, les stades et les piscines ; • la promotion du logement social et la lutte contre l’habitat anarchique ce qui est de nature à permettre aux catégories sociales à faible revenu d’accéder à des logements décents qui répondent aux exigences de la politique d’urbanisme ; • la mise en œuvre d’une politique de transport urbain qui garantit un développement durable à travers l’adoption des technologies propres et de mesures visant à réduire la pollution dans les villes et à améliorer la fluidité du transport ; • la valorisation du patrimoine naturel, historique et architectural des villes ainsi que les sites de nombreuses villes à cachet architectural spécifique et exploiter toutes les possibilités offertes pour améliorer leur environnement urbain et leur compétitivité ; 171 • la constitution de réserves foncières et la préservation des terres agricoles fertiles afin que l’expansion urbaine soit conforme aux schémas directeurs d’aménagement du territoire. Afin de garantir un environnement d’habitat adapté aux besoins des futures générations, il sera procédé au cours du Xème Plan à l’élaboration d’études techniques et scientifiques qui permettront d’évaluer le développement urbain du territoire tunisien, et de prospecter ses horizons à la fin de la troisième décennie de ce siècle. La protection des ressources naturelles et la lutte contre la désertification La protection des ressources naturelles telles que les ressources en eau, en sol, les ressources forestières, pastorales et maritimes constitue la seconde principale composante de la stratégie adoptée pour garantir le développement durable. Une attention particulière sera accordée au cours du Xème Plan à la protection des ressources naturelles et à la lutte contre la désertification eu égard au caractère limité de ces ressources, à la nécessité de les mobiliser et d’en faire le meilleur usage, d’un côté, et à la rationalisation de leur utilisation et de leur sauvegarde pour les générations futures, de l’autre côté. En ce qui concerne les ressources en eau, les prochaines années connaîtront une augmentation de la demande en raison de l’accroissement de la population, du développement urbain, de l’amélioration du niveau de vie et de l’accroissement des besoins des différents secteurs. Les principaux défis auxquels ce secteur doit faire face consistent à maîtriser la gestion de ces ressources, assurer leur sauvegarde contre l’épuisement et la pollution, ainsi que la recherche des ressources alternatives. Les efforts doivent également s’orienter vers la protection des installations hydrauliques et la poursuite des actions en vue de consolider les réserves nationales d’eau de manière à garantir la sécurité durable en eau pour les prochaines générations. La stratégie adoptée dans ce domaine est axée sur les principaux éléments suivants : 172 • la poursuite des efforts de mobilisation des ressources en eau disponibles à travers l’achèvement de la stratégie actuelle dans le domaine des barrages et la mise en exécution d’une stratégie complémentaire (2002-2011). Les réalisations dans ce domaine permettront l’augmentation du taux de mobilisation des ressources en eau à 90 % à la fin du Xème Plan et à 95 % en 2011 ; • l’utilisation d’une méthodologie rationnelle et globale de gestion de la demande et le développement d’instruments d’évaluation et de suivi des ressources en eau ; • la garantie d’une gestion rationnelle et d’une meilleure allocation des ressources en eau durant les périodes de sécheresse et de pluviométrie abondante à travers le parachèvement de l’opération d’interconnexion des barrages, le développement des ressources en eau souterraines par la technique de recharge artificielle, ainsi que le renforcement des programmes de contrôle de la qualité des eaux dans les zones sensibles abritant les principales sources d’eau du pays ; • la mise en œuvre d’une stratégie intégrée d’économie d’eau couvrant tous les secteurs pour atteindre un taux d’économie égal à 30 % à l’horizon 2030 à travers la modernisation des réseaux, la mise en place de normes pour les équipements, la réalisation de diagnostics périodiques et obligatoires auprès des grands consommateurs ainsi que le renforcement des programmes de sensibilisation et de formation ; • l’encouragement à la prospection des ressources non traditionnelles, à leur production et exploitation, tout en accordant une attention particulière au dessalement des eaux de mer par l’utilisation des techniques les plus évoluées ainsi que l’incitation du secteur privé à investir dans ce domaine ; • l’extension des périmètres irrigués à 400 000 hectares en 2006 contre 365 000 hectares en 2001 et l’achèvement de l’équipement de près de 90 % de ces périmètres en matériel permettent de réaliser des économies d’eau. Il s’agit également d’adopter une politique tarifaire des eaux d’irrigation qui permet la couverture des coûts de maintenance et d’exploitation, de mettre en application le tarif 173 mixte de ces eaux, et d’assurer la maintenance et l’entretien des périmètres irrigués réalisés. En ce qui concerne la protection du sol contre l’érosion et la salinisation, le programme inscrit dans le Xème Plan s’intègre dans le cadre du nouveau plan décennal (2002-2011) de sauvegarde de la fertilité des terres, de la lutte contre l’érosion ainsi que la rationalisation de l’exploitation, des périmètres irrigués, tout en oeuvrant à lutter contre le phénomène de l’abandon des terres et de leur morcellement. L’action dans ce domaine visera spécialement : • l’orientation des différents travaux de conservation des eaux et du sol vers les objectifs de développement et d’amélioration de la productivité des terres et du revenu des agriculteurs ; • l’adaptation des différents travaux aux spécificités des périmètres et aux besoins des bénéficiaires ; • la participation effective des bénéficiaires à l’exécution des projets et aux travaux de maintenance ; • l’évaluation des résultats de conservation des eaux et des sols en vue de garantir la rentabilité économique des projets, en plus du renforcement des programmes de recherche scientifique pour choisir les techniques les plus efficientes. En ce qui concerne les forêts et pâturages, l’action visera notamment la rationalisation de la gestion des systèmes forestiers et pastoraux et de leur protection dans le cadre d’une approche intégrée et participative qui prend en considération les spécificités de ces zones et les besoins des populations, tout en améliorant leur situation sociale et économique. L’action sera centrée également sur les opérations de reboisement des régions prioritaires conformément à des cartes établies à cet effet, ainsi que l’introduction du reboisement productif auprès des exploitants privés. Dans le cadre du plan actualisé de reboisement forestier et pastoral (20022011), il sera procédé à l’extension des surfaces reboisées en vue d’atteindre un taux de couverture forestière estimé à 12,8 % à la fin du Xème Plan et à 16 % en l’an 2011 contre 11,6 % en l’an 2001. Compte tenu de la persistance de la sécheresse au cours de la période du IXème Plan, l’action qui sera entreprise consistera à développer les 174 pâturages naturels et à renforcer le rôle des bénéficiaires dans la gestion et l’exploitation de ces pâturages. Des efforts seront également engagés dans le cadre de projets spécifiques pour l’amélioration des conditions de vie des habitants des forêts. Dans le cadre de la préservation des ressources biologiques, de la protection de la biodiversité et de la valorisation des espèces végétales et animales locales, l’effort sera poursuivi dans le domaine de l’aménagement et de la création de réserves naturelles et de parcs nationaux en vue de protéger les écosystèmes notamment ceux relatifs à certaines espèces animales et végétales rares et menacées de disparition, la réintroduction de certaines espèces disparues et l’intégration de ces écosystèmes dans le circuit économique, dans le cadre, de la stratégie nationale du tourisme culturel et environnemental. Cet effort sera complété par l’organisation de la lutte contre la chasse interdite, la création d’une banque de gènes locaux et la lutte contre l’érosion. Par ailleurs, l’action sera poursuivie durant le Xème Plan pour atténuer les effets de la désertification et de la sécheresse en se basant sur les choix et orientations décidés par le programme national de lutte contre la désertification et qui consistent dans l’adoption de l’approche participative pour établir des programmes locaux et régionaux de lutte contre la désertification, caractérisés par l’intégration et la complémentarité entre les activités aux niveaux horizontal et sectoriel. Des mesures d’ordre institutionnel et organisationnel nécessaires seront également prises pour garantir l’efficience de ces programmes et projets et encourager la recherche scientifique, le transfert des techniques adéquates et le développement des capacités dans le domaine de la lutte contre la désertification et de la gestion durable des ressources naturelles. Afin de concrétiser l’orientation qui vise à développer les énergies renouvelables et rationaliser l’utilisation de l’énergie, le Xème Plan verra la mise en place d’un plan de promotion des énergies nouvelles, notamment les énergies solaire et éolienne, en plus du biogaz et de l’énergie géothermique afin de renforcer les capacités énergétiques à moindre coût et de réduire les sources de pollution. Pour consacrer cette orientation, un ensemble de grandes études sectorielles se rapportant à des domaines stratégiques sera élaboré, durant le Xème Plan. Les études concerneront toutes les formes d’énergies renouvelables, les problèmes d’érosion, de désertification, de dessalement 175 des eaux de mer et la prospection de leur évolution à l’horizon 2030 ainsi que l’identification des solutions adéquates pour réaliser les objectifs nationaux dans ces domaines. En ce qui concerne les ressources maritimes, la situation actuelle se caractérise par l’accentuation de la pression sur certaines régions et sur certaines espèces à haute valeur commerciale alors que l’exploitation des ressources en haute mer ainsi que celle des réserves en poisson bleu reste faible. Les principaux défis dans le secteur de la pêche consistent dans la rationalisation de l’exploitation des ressources disponibles sous toutes leurs formes et la réduction des effets négatifs qui touchent certains systèmes en raison de la pêche anarchique et de la pollution chimique et biologique de certaines zones. Le développement du secteur nécessite également l’orientation des efforts vers l’aquaculture qui est susceptible de contribuer à l’augmentation de la production permettant ainsi le renouvellement des réserves halieutiques. Les différentes activités et projets liés aux ressources naturelles contribueront à l’amélioration des conditions de vie des habitants dans les différentes régions à travers l’association de ces habitants à la sauvegarde et à l’exploitation durable des ressources naturelles et à la sauvegarde de la diversité biologique, tout en en tirant profit à travers la mise en place de cadres, procédés et infrastructures de base adéquats et à travers l’exploitation efficiente des connaissances traditionnelles de protection de l’environnement et la promotion du tourisme écologique qui garantit des sources de revenus et des postes d’emploi additionnels, tout en assurant la sauvegarde des équilibres naturels des différents systèmes. La lutte contre la pollution et l’amélioration de la qualité de la vie La stratégie adoptée dans ce domaine consistera à réduire la pollution sous toutes ses formes et origines notamment d’ordre industriel, agricole et urbain. Les efforts seront orientés vers la solution des problèmes que posent les pôles industriels et l’assurance d’une meilleure gestion de toutes formes de déchets à travers des solutions pratiques au niveau du recyclage des déchets et de l’application des principes « pollueur-payeur » et « producteur-récupérateur ». L’effort sera également orienté vers la maîtrise du traitement des déchets dangereux et de leur recyclage, la modification des procédés de fabrication, de distribution et de consommation à l’instar des produits biologiques pour limiter les produits générant des déchets pendant et après leur utilisation. 176 Au niveau de l’assainissement et du traitement des eaux usées, l’action visera l’amélioration du taux de raccordement au réseau public d’assainissement pour qu’il atteigne 87 % en 2006 contre 82 % en 2001, ainsi que le développement des techniques relatives au traitement des eaux usées afin d’accroître les quantités d’eau de qualité. Cela permettra d’élargir les domaines d’utilisation de ces eaux dans l’irrigation et d’éviter ainsi la surexploitation des ressources en eau stockées ou souterraines. En ce qui concerne les espaces verts et après la réalisation d’un taux de 10 m²/habitant à la fin de l’année 2001, l’action sera poursuivie en coordination avec les différentes structures intervenantes telles que les municipalités, les associations, les institutions privées et publiques et les comités de quartiers, en vue de réaliser des programmes qui permettent d’atteindre 13 m² d’espaces verts par habitant à la fin de ce plan et 15 m² au terme de la décennie en cours, en plus de la sauvegarde des réalisations accomplies par la maintenance et l’entretien continus. Dans le cadre de l’amélioration de la qualité de la vie dans le milieu urbain, les collectivités locales seront dotées d’instruments pratiques pour le suivi et le traitement des risques causés par les insectes par l’élaboration de cartes phytoécologiques qui limitent l’usage excessif des pesticides tout en garantissant les résultats escomptés. L’intégration de la dimension environnementale dans le processus de développement Au cours du prochain quinquennat, la dimension environnementale occupera une place de choix dans les différentes politiques sectorielles eu égard au fait que le facteur environnement est devenu une composante essentielle dans le coût de production. En même temps, un plus grand respect des normes internationales sera observé afin de permettre au pays de conquérir les marchés extérieurs et de relever les défis de la mondialisation. Les efforts durant le prochain plan seront intensifiés, pour inciter le secteur privé à investir dans les activités et services environnementaux dans le cadre d’actions de sous-traitance et de concession dans le domaine de l’assainissement, de gestion des unités de traitement des déchets et d’aménagement des espaces verts ainsi que l’investissement dans les énergies renouvelables, en plus du développement des industries et 177 professions en relation avec l’environnement qui participent, à travers des mécanismes adéquats à la création d’opportunités additionnelles d’emploi. La stratégie adoptée vise également à inciter à l’utilisation des technologies propres et économes en ressources naturelles dans les activités industrielles et ce par le développement d’instruments financiers et fiscaux incitatifs. Les efforts seront concentrés, en parallèle, sur le renforcement des programmes de recherche scientifique dans le domaine de la sauvegarde de l’environnement par la diversification des spécialités dans les domaines environnementaux et le renforcement de la formation continue de tous les opérateurs dans le secteur afin qu’ils puissent suivre les évolutions que connaît le secteur au niveau de la recherche et de l’identification des opportunités qu’il procure dans le domaine de l’emploi. La période du Xème Plan verra aussi une participation plus intense de la société civile et le renforcement des interventions du tissu associatif spécialisé dans le domaine de l’environnement tant au niveau de l’action sur le terrain qu’au niveau de la diffusion de la culture environnementale parmi les citoyens. 179 CHAPITRE VI LA POLITIQUE SOCIALE ET L’ACTION ASSOCIATIVE La Tunisie de l’ère nouvelle a toujours adopté une approche de développement qui concilie entre les deux dimensions économique et sociale. Elle se base sur la poursuite des efforts pour une distribution équitable des richesses entre les catégories sociales, les régions et les générations et vise le renforcement du consensus social. Ces orientations s’inscrivent dans le cadre de l’attention qui ne cesse d’être accordée au développement social et qui trouve sa concrétisation dans les différents choix sectoriels adoptés et la culture d’entraide et de solidarité. Cette démarche a permis de réaliser d’importants acquis dans ce domaine dont notamment : • le recul du taux de pauvreté à 4,2 % en 2000 contre 6,2 % en 1995 et 7,6 % en 1990 ; • l’accroissement continu du revenu moyen par habitant qui est passé de 2 000 D en 1996 à 2 840 D en 2001 ; • l’évolution du volume des transferts sociaux à 5 581 MD en 2001 contre 3 777 MD en 1996, ce qui représente un revenu mensuel additionnel de 233 D en 2001 pour chaque famille tunisienne ; • l’amélioration du taux de couverture sociale des affiliés aux régimes de sécurité sociale qui a atteint près de 84 % en 2001 contre 77 % en 1996 ; • la réalisation de progrès importants en matière de bien être social et d’amélioration de la qualité de la vie pour toutes les catégories ; en témoigne l’accroissement du niveau annuel moyen des dépenses par ménage qui est passé de 966 D en 1995 à 1 329 D en 2000. Les différents indicateurs relatifs à l’appropriation par les ménages d’équipements et de moyens de transport, de communication, de loisirs et de culture se sont également renforcés ; 180 • la scolarisation quasi-totale des enfants de six ans et l’amélioration continue du taux de scolarisation dans les différents cycles de l’enseignement, et en particulier, au niveau de l’enseignement supérieur ; • le recul du taux général d’analphabétisation à 24,7 % en 2001 contre 37,2 % en 1989 ; • l’accroissement de l’espérance de vie à la naissance à 72,9 en 2001 et la régression du taux de mortalité infantile à 25,8 pour mille en 2000 ; • l’amélioration des indicateurs en matière de couverture médicinale, comme le montre l’évolution du nombre de médecins par habitants qui est actuellement de 1 248 habitants par médecin contre 1 858 habitants par médecin en 1991 ; • le renforcement de la classe moyenne qui groupe actuellement près de 80 % de la population. Conformément à cette démarche spécifique en matière de développement, l’attention sera portée, durant le prochain quinquennat, sur la sauvegarde des acquis dans le domaine du développement humain et de leur consolidation à travers le renforcement des programmes et mécanismes qui visent la promotion de l’Homme, en général, et des catégories sociales vulnérables ayant des besoins spécifiques en particulier. La stratégie future de développement social sera basée sur deux axes essentiels, le premier à caractère horizontal orienté vers les différentes catégories sociales et le second concernera des catégories spécifiques, et ce dans le cadre d’une vision globale qui touche toutes les couches sociales sans exclusive. Le développement des ressources humaines La promotion des ressources humaines représente un facteur important pour renforcer les capacités individuelles de l’Homme à travers les systèmes d’enseignement et de formation pour améliorer ses qualifications et ce en tenant compte des mutations et nouveautés et afin de lui permettre de s’intégrer dans la vie active. La réforme des systèmes d’éducation et d’enseignement supérieur et de la formation professionnelle ainsi que l’actualisation du contenu des programmes et la révision des lois 181 d’orientation s’inscrivent dans ce cadre particulier. Il s’agit, en effet, de veiller à ce qu’ils répondent aux nouvelles exigences du développement et s’adaptent aux mutations que connaît le marché de l’emploi. L’action sera portée de manière plus précise sur l’amélioration du rendement des systèmes d’éducation et de formation professionnelle afin de réduire les taux d’abandon scolaire, de préparer les élèves à la vie active et d’assurer une éducation de qualité pour une meilleure interaction avec l’environnement. L’action sera portée également sur la diversification des filières de formation, des spécialisations et le développement de la plupart des modes de formation professionnelle. L’enseignement supérieur sera également développé conformément à un ensemble d’orientations qui consistent à améliorer l’employabilité des diplômés, le renforcement des pôles universitaires et la multiplication des filières de formation et d’enseignement. Dans ce cadre, l’effort sera centré sur la création des spécialités porteuses, le renforcement des filières courtes créatrices d’emplois et le développement de l’enseignement à distance, et ce en concrétisation du principe de l’enseignement à vie et en réponse aux exigences du marché de l’emploi national et international. Les ressources nécessaires seront mobilisées dans le cadre du Budget de l’Etat pour réaliser ces objectifs tout en incitant le secteur privé à l’investissement dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation afin de créer une capacité d’accueil en rapport avec le nombre sans cesse croissant d’élèves, d’étudiants et de demandeurs de formation. A cet égard, il y a lieu de signaler, que le nombre des élèves du deuxième cycle de l’enseignement de base et de l’enseignement secondaire augmentera de près de 269 000 élèves. Il en est de même pour le nombre d’étudiants qui s’accroîtra de près de 150 000 pour atteindre 375 000 contre 226 000 actuellement. Le renforcement de la couverture sanitaire et sociale L’action sera centrée sur l’accroissement du rendement des régimes de santé et de sécurité sociale et l’amélioration de la couverture sanitaire et sociale ainsi que sa généralisation. Dans le domaine de la santé, une plus grande attention sera accordée à la santé préventive, au renforcement de la médecine scolaire et des 182 programmes d’éducation sanitaire, au développement des spécialités médicales de base et vitales. Un intérêt particulier sera donné à la promotion de la culture de la qualité et d’évaluation à tous les niveaux du système de la santé et à la facilitation de l’accès aux services médicaux à toutes les catégories d’âges et les couches sociales. Ces interventions visent également à réduire le taux de mortalité des mères à l’accouchement à moins de 40 pour 100 000 naissances vivantes dans toutes les régions à l’horizon 2006, la réduction du taux de mortalité infantile à 20 pour 1 000 durant la même année, le relèvement du taux de couverture médicale et le rapprochement des services médicaux et d’hospitalisation des citoyens. L’Etat continuera, dans ce cadre, à prendre en charge les dépenses de soins et d’hospitalisation des couches sociales défavorisées à travers le double système de soins gratuits et de soins à tarifs réduits. Pour garantir la couverture sanitaire pour tous les citoyens et améliorer la qualité des services sanitaires et hospitaliers, le régime d’assurancemaladie sera développé par la création d’un régime de base et d’un autre complémentaire. En matière de couverture sociale, les campagnes de sensibilisation seront intensifiées afin d’inciter les différentes catégories professionnelles à l’adhésion massive aux régimes de sécurité sociale qui leurs sont spécifiques, à l’instar des petits agriculteurs, des marins pêcheurs, des artisans travaillant à la pièce, des aides ménagères et des ouvriers des chantiers qui ont bénéficié dernièrement de la couverture sociale mais dont le taux d’adhésion demeure faible. L’action qui sera engagée, durant la prochaine étape, devrait aider à parachever les cadres juridiques afin qu’ils couvrent la plupart des catégories d’employés qui ne bénéficient actuellement d’aucun régime de couverture sociale. Ces mesures permettront d’atteindre un taux de couverture réel de 90 % à la fin de l’année 2006 contre 84 % actuellement. Le deuxième axe de la stratégie future de développement social comporte les différentes mesures qui concernent les catégories sociales vulnérables ou ayant des besoins spécifiques qui d’un plan à l’autre font l’objet d’une sollicitude constante. La politique démographique En Tunisie la politique démographique constitue l’une des sources de l’action de développement eu égard à ses effets sur le développement humain et économique et sur les conditions de vie des citoyens. A cet effet, 183 elle a occupé une place de choix, durant les trois dernières décennies, dans les plans de développement tant aux niveaux législatif, institutionnel, organisationnel qu’en matière de sensibilisation. Cette politique se caractérise par sa globalité puisqu’elle inclut à la fois la maîtrise de la croissance démographique à travers la réduction du niveau de fécondité et les domaines de la santé procréative, de la santé de la mère et de l’enfant et la prévention des maladies transmissibles. Elle concerne également les domaines de diffusion de l’enseignement, de la formation, de la promotion de la femme et l’amélioration des conditions de vie des ménages dans les différentes régions. La Tunisie est parvenue grâce à une politique démographique globale à réaliser d’importants progrès sur la voie de la transition démographique à l’instar de ce qui s’est passé dans les pays industrialisés. Pour renforcer ce processus, les questions de population, en général, et de croissance démographique, en particulier, bénéficieront d’une attention spéciale durant le Xème Plan en vue d’accroître le taux d’utilisation de moyens contraceptifs qui devrait être porté à 72 % à la fin du Plan contre 65,5 % en 2000 et 49,8 % en 1988, tout en oeuvrant à réduire davantage l’écart entre les deux milieux urbain et rural dans ce domaine. La politique démographique sera axée principalement durant la période du Xème Plan sur les points suivants : • réduire les écarts entre les régions en matière de natalité ; • renforcer les services de planning familial et de prévention contre le danger de propagation des maladies transmissibles et des maladies chroniques ; • développer les activités de recherches et d’études relatives aux questions de population en général et aux aspects démographiques en particulier. La réduction des écarts entre les régions dans le domaine de la natalité Les résultats positifs accomplis par notre pays en matière de maîtrise de la fécondité dissimulent un écart important entre les régions puisque les résultats enregistrés durant l’année 1999 montrent que l’indice synthétique de fécondité varie selon les régions de 1,64 à 2,95 enfants/femme. Cet écart est dû aux accumulations enregistrées durant les décennies écoulées 184 au niveau de la maîtrise de la fécondité pour de multiples raisons dont la dispersion excessive des populations dans certaines régions, les taux élevés d’analphabétisme parmi les femmes dans les zones rurales et les interventions limitées du programme de planning familial dans les zones d’ombre au cours des périodes écoulées. Par conséquent les répercussions ont touché l’émigration, la répartition géographique de la population ainsi que sur le développement régional, l’aménagement du territoire et l’extension des villes. Pour pallier à cette situation, la période du Xème Plan connaîtra la réalisation des actions suivantes : • la poursuite du renforcement de la santé reproductive afin de répondre aux besoins croissants des ménages en moyens contraceptifs eu égard au fait que le planning familial est devenu l’une des constantes du comportement procréatif ; • le renforcement de l’action de l’Office National de la Famille et de la Population dans le domaine de la maîtrise de la fécondité en général, tout en orientant l’action vers les régions où l’indice synthétique de fécondité dépasse le seuil de renouvellement des générations (1,2 enfant/femme) ; • le raffermissement du rôle des associations opérant dans le domaine du planning familial à travers l’intensification de leur action d’information et d’éducation auprès des jeunes pour les encourager à choisir un comportement procréatif responsable, en particulier, dans les régions où l’indice de fécondité dépasse le seuil de renouvellement des générations ; • le renforcement du programme d’alphabétisation des personnes âgées et son extension à toutes les catégories ciblées, et en particulier la tranche d’âge 15 à 29 ans, tout en accordant la priorité aux régions où le taux d’analphabétisme parmi les femmes reste élevé. L’objectif serait de réduire le taux général d’analphabétisme de 24,7 % en 2001 à 20 % en 2004 et à 17 % à la fin de l’année 2006. 185 Le renforcement des services de planning familial et de la prévention des risques de propagation des maladies transmissibles et des maladies chroniques Le planning familial constitue une composante essentielle de la politique de population de la Tunisie eu égard à la place de la famille en tant que cellule de base et un espace de cohabitation et de solidarité entre toutes les catégories d’âges tels que les enfants, les jeunes, les adultes et les personnes âgées, et à son rôle dans l’éducation des jeunes, de leur enseignement, de leur protection sanitaire et psychologique. A cet égard, la période du Xème Plan verra le renforcement des programmes de planning familial et de protection de la famille par : • le renforcement de l’action de sensibilisation auprès de la famille tunisienne afin de l’emmener à jouer pleinement son rôle dans l’éducation des enfants, l’encadrement de tous ses membres, et en particulier, les personnes âgées ; • la poursuite de l’encadrement des familles vulnérables par l’amélioration de leurs conditions de vie tout en accordant la priorité à leurs membres dans les domaines de l’enseignement, de la formation et de l’emploi ; • la poursuite des prestations des services de planning familial tout en oeuvrant pour l’amélioration de leur qualité et l’extension de leurs domaines pour englober la prévention contre les maladies sexuellement transmissibles et la lutte contre le cancer du sein et de l’utérus chez la femme ; • l’intensification de l’action pour réduire les taux de maladie et de mortalité chez la mère et l’enfant à travers l’amélioration de la qualité des services préventifs durant la période prénatale ; • la réduction des taux de maladie et de mortalité par le renforcement des programmes relatifs aux maladies chroniques telles que les maladies cardio-vasculaires et les maladies du cancer ; • le renforcement des actions préventives et curatives des personnes âgées afin d’augmenter l’espérance de vie à la naissance sans maladies ni handicaps. 186 Le développement des activités de recherches et d’études dans le domaine de la population Notre pays dispose d’une base importante de données statistiques sur la population provenant essentiellement des recensements de la population et des enquêtes sur terrain sur la population, l’habitat, l’emploi, la consommation et les conditions de vie ainsi que des études sur le planning familial, les caractéristiques démographiques et la santé de la femme et de l’enfant. Cette base de données a permis de suivre les évolutions de la population en général et les caractéristiques démographiques en particulier. Toutefois, les mutations démographiques rapides qu’a connues notre pays durant les années 90 posent un certain nombre de questions et de problématiques qui méritent d’être approfondies afin de mieux cibler la politique démographique et de l’adapter aux exigences nouvelles du développement. A cet effet, les efforts seront orientés au cours de la période du Xème Plan, vers le suivi de l’évolution de l’enfance, des jeunes, des personnes âgées et sur les effets des mutations démographiques sur l’emploi et l’émigration. Le programme inscrit dans le Xème Plan consistera à procéder à un suivi de la situation de chacune de ces catégories et de chacun des domaines ciblés ; à la mise en exergue des problématiques posées et des pressions engendrées par les mutations démographiques rapides que connaît notre pays, et à élaborer des recherches et études en fonction des priorités qui seront établies et la mise en place des mesures nécessaires à la lumière des résultats de ces études. Le soutien des catégories à besoins spécifiques Les efforts seront intensifiés, durant la période du Xème Plan, pour renforcer les programmes de promotion sociale en assurant plus d’efficience aux interventions et programmes sociaux et leur meilleur ciblage. L’effort portera sur la poursuite de l’exécution de la stratégie nationale de défense et d’insertion sociale et l’intensification des opérations de protection, de prévention et d’assistance aux catégories qui en ont le plus besoin à l’instar des familles nécessiteuses, les handicapés, les personnes âgées, les enfants sans soutien et les analphabètes. Parallèlement, il sera procédé à la consolidation des programmes et instruments visant l’insertion des personnes aptes à la vie active en leur procurant les moyens nécessaires dans le cadre du traitement économique de la pauvreté et de la consécration du principe du compter-sur-soi. 187 En matière de défense et d’intégration sociale, il sera procédé au cours du Xème Plan à la consolidation du programme d’action sociale scolaire à travers son extension et son intensification dans les zones éloignées et les écoles rurales ainsi que le développement des méthodes et instruments du programme de prévention et d’insertion sociale visant à limiter la délinquance, la désintégration de la famille et l’exclusion sociale. Dans cette optique, l’effort sera renforcé pour apporter plus de soutien et d’assistance aux enfants et adolescents dans les milieux ouverts et aux personnes sans soutien matériel et familial ainsi que l’intensification des recherches et études sur les phénomènes sociaux en vue de les identifier et d’établir les programmes susceptibles de les traiter. En ce qui concerne les handicapés, l’action sera focalisée, dans les prochaines années, sur le renforcement des programmes d’éducation spécifique et d’aptitude professionnelle pour les handicapés et l’amélioration du taux de couverture par les services spécialisés en vue de les rapprocher davantage des bénéficiaires où qu’ils se trouvent, tout en accordant la priorité aux programmes préventifs et aux actions de dépistage précoce des maladies entraînant l’incapacité et en privilégiant les interventions visant une meilleure insertion des handicapés dans les différents secteurs et leur garantissant des sources de revenus. En ce qui concerne les personnes âgées, les actions seront intensifiées en matière de sensibilisation des familles quant au rôle qui leur est dévolu en matière de protection de ces personnes contre toutes les formes d’exclusion et de marginalisation et ce conformément aux valeurs religieuses, morales et civilisationnelles. Ces actions seront menées de façon concomitante avec les efforts visant à permettre aux personnes âgées, sans soutien familial, de bénéficier des services sanitaires et sociaux au sein des institutions qui les prennent en charge. Après l’achèvement du cadre institutionnel et organisationnel, le rythme d’intervention du programme national d’alphabétisation des personnes adultes sera accéléré afin qu’il contribue à la réduction du taux d’analphabétisme à 16 % en 2006, tout en ciblant les interventions sur les analphabètes appartenant à la tranche d’âge 15 à 29 ans ainsi que sur la tranche de la population active. Les efforts devraient être tournés vers les zones où le taux d’analphabétisme est élevé afin de permettre aux personnes bénéficiaires d’exploiter les connaissances qu’ils ont acquises comme moyen d’insertion sociale. 188 Le soutien aux familles vulnérables et à faible revenu sera poursuivi à travers le renforcement et le ciblage des aides sociales directes octroyées aux familles démunies, d’un côté, et l’amélioration du rendement des instruments relatifs aux personnes capables de travailler afin de leur permettre de s’intégrer dans le circuit économique. L’action sera également centrée sur une meilleure exploitation du répertoire des familles démunies et de son utilisation dans l’exécution des différents programmes de traitement de la précarité tant sociale qu’économique. Le développement de l’action associative Le tissu associatif constitue l’une des composantes essentielles du nouveau projet de société que notre pays aspire à concrétiser. L’action associative s’est renforcée, en particulier depuis le changement grâce aux outils mis en place encourageant la création d’associations, notamment les associations de développement. Le tissu associatif comprenait avant le changement environ 1976 associations opérant, pour la plupart, dans le domaine sportif ou culturel avec des moyens propres limités et ne possédant souvent aucune expérience. La Tunisie a œuvré depuis le changement à l’édification d’un Etat de droit et des institutions et à la consolidation du rôle de la société civile tout en accordant à l’action associative une attention particulière eu égard au rôle qui lui est dévolu en matière d’appui aux efforts de l’Etat dans le processus de développement. A cet égard, l’action associative constitue un facteur important d’appui au développement, un espace de valorisation des valeurs de citoyenneté et d’initiative et de diffusion des valeurs de solidarité et d’entraide entre les différentes catégories sociales constituant ainsi un support essentiel pour la protection de la société civile. Les associations participent à l’ancrage des comportements de tolérance, de fraternité, d’acceptation de la diversité des opinions et à l’encouragement du volontariat au service d’objectifs nobles. Cette orientation a été accompagnée par une série de mesures en faveur des associations visant à permettre à tous les tunisiens d’adhérer à l’action associative eu égard à sa contribution à la consécration des libertés, de l’ancrage des droits de l’homme et des fondements de la société civile. 189 Partant de cette conviction profonde, les associations ont bénéficié d’un appui tant au niveau législatif et financier que logistique. Afin d’encourager l’installation d’associations internationales et d’organisations non gouvernementales scientifiques ou servant les causes humanitaires dans le monde, la Tunisie s’est également déployée à leur permettre d’ouvrir des sièges en Tunisie, en mettant en place un cadre réglementaire adapté, en facilitant l’organisation de leurs activités et en renforçant leur coopération avec les structures de l’Etat. Les réformes et les acquis du secteur associatif Les réformes et acquis multiples réalisés depuis le changement au profit des associations consistent dans : • l’assouplissement des procédures administratives relatives à la création des associations par la suppression de l’autorisation préalable et son remplacement par une simple déclaration classant les associations en fonction de la nature de leurs activités et de leurs objectifs afin de faciliter l’identification des domaines pouvant bénéficier de l’appui des différents intervenants ; • le recours aux autorités judiciaires pour statuer dans les affaires de dissolution des associations au lieu du Ministre de l’Intérieur ; • la légalisation de l’établissement des ONG en Tunisie et l’institution à leur profit d’incitations et privilèges fiscaux ; • l’institution d’une journée nationale des associations, la consécration du principe de la participation active des citoyens à travers les éléments de la société civile et le raffermissement du rôle essentiel des associations dans le développement ; • la création du fonds de participation dans le financement des projets des ONG réalisés par les associations dans les zones prioritaires d’intervention, en vue de renforcer les projets collectifs de développement; • la création de cellules spécifiques aux associations au sein des bureaux des relations avec les citoyens dans les Ministères qui ont des relations de partenariat et de coopération avec les associations en vue de consolider leurs liens mutuels, d’assurer un meilleur 190 encadrement de leurs programmes et de les associer dans l’évolution du secteur ; • la création d’un système de micro-crédits et l’implication des associations de développement habilitées à accorder des crédits pour aider à l’insertion économique et sociale des catégories à revenu faible, ainsi que la création de sources de revenus et l’amélioration des conditions de vie, avec exonération des droits d’enregistrement, du timbre fiscal et des commissions et intérêts relatifs aux micro-crédits octroyés par les associations agréées. Cela s’ajoute à la révision des textes législatifs relatifs au Fonds National de Garantie afin que ses interventions englobent les micro-crédits accordés par les associations et les crédits consentis par la Banque Tunisienne de Solidarité ; • le renforcement des associations qui octroient des micro-crédits en leur allouant des subventions de soutien sous deux formes : - subvention d’établissement 15 000 DT ; d’un montant maximum de - subvention d’activité d’un montant maximum de 10 000 DT ; • l’affectation d’une dotation annuelle permanente accordée sous forme de subventions aux associations pour couvrir les frais de gestion des centres d’éducation et d’adaptation des handicapés (équipements, aménagements, bâtiments) et l’extension du prix du progrès social aux associations ; • l’exonération des associations agissant au profit des handicapés de la taxe unique compensatoire frappant les bus de transport urbain et régional sous réserve de consacrer ces moyens aux handicapés uniquement ; • la promotion de l’activité des associations et leur encouragement à recruter des cadres d’éducation spécialisée diplômés de l’Institut de Promotion des Handicapés à travers l’augmentation des subventions qui sont allouées à ces associations de 3 000 D par éducateur spécialisé recruté en fonction des besoins ; 191 • l’augmentation du parc des bus distribués annuellement aux associations qui s’occupent des catégories vulnérables et l’octroi de subventions aux associations de soutien des handicapés ; • l’octroi d’appui aux associations en vue d’accroître leur participation dans le domaine de l’enseignement des personnes adultes et la mise à leur disposition d’agents contractuels ; • l’incitation des municipalités et des différentes institutions et structures administratives régionales pour la création de maisons d’associations afin de leur garantir les conditions optimales de travail permanent ; • la création de centres de recherche, d’études, de documentation et d’information sur les associations, chargées d’aider celles-ci à accomplir leurs missions et à moderniser leurs méthodes d’intervention à travers l’organisation de stages de formation et de recyclage au profit de leurs adhérents et agents, ce qui est de nature à leur permettre de tirer le meilleur profit des réseaux de communication ; • l’institution d’incitations financières au profit des associations qui réalisent des projets dans le domaine de la recherche scientifique et de développement des technologies ; • la prise en charge par le Fonds National de l’Emploi 21-21 de 50 % de la subvention allouée aux diplômés de l’enseignement supérieur recrutés pour travailler dans les associations ; • la création d’un prix annuel pour la meilleure action associative dans le domaine de la sauvegarde des ressources animales terrestres. L’action associative a connu, grâce à ces réformes et acquis, une forte impulsion, ce qui a permis l’accroissement du nombre d’associations qui atteint actuellement près de 8 000 associations et la promotion du partenariat entre les associations et les institutions publiques ainsi que les collectivités locales en matière de réalisation des services et projets d’utilité publique dans plusieurs domaines, dont notamment : • l’octroi de micro-crédits pour la création de sources de revenus. Le nombre d’associations autorisées à consentir ces crédits a atteint 54 au mois de mars 2000. Ces dernières ont accordé 22 000 micro- 192 crédits s’élevant à 16,5 MD, permettant de créer 89 000 emplois permanents. Il est à signaler que le taux de remboursement de ces crédits s’est élevé à 81 % ; • la réalisation de projets de sauvegarde et de protection de l’environnement ; • l’assistance aux catégories ayant des besoins spécifiques tels que les personnes âgées et les handicapés et la promotion de l’emploi en général et celui des handicapés en particulier ; • l’organisation d’actions de sensibilisation et de prévention à propos de certaines maladies, l’assistance aux handicapés moteurs, aux non-voyants, aux sourds-muets et aux handicapés mentaux par la réalisation, d’actions de formation spécifique leur permettant de s’insérer dans la vie économique et sociale. Les perspectives de l’action associative L’action associative connaîtra une évolution qualitative importante compte tenu de la place privilégiée qu’elle occupe dans le Programme d’Avenir. L’effort sera articulé, durant le prochain quinquennat, essentiellement sur : • un renforcement des fondements de la société civile par la mise à niveau des associations conformément aux exigences de la prochaine étape au niveau de l’organisation, la gestion, la formation, l’information, la conception et la réalisation des projets ; • une meilleure répartition des rôles entre les structures publiques et les collectivités locales et les associations ; • la participation des associations, selon des formules à définir, à la solution des grandes préoccupations du pays tels que le développement durable et l’emploi ; • la promotion du partenariat entre les associations et les structures publiques, les collectivités locales, les institutions d’enseignement et de recherche et les institutions de production dans les différents domaines d’activité ; • l’encouragement des associations à intégrer les domaines de conception, et en particulier les domaines de la recherche 193 scientifique et des technologies de l’information et de la communication ; • l’institution de mesures susceptibles d’encourager les jeunes et les compétences à adhérer à l’action associative et d’élargir la participation des associations tunisiennes dans les manifestations internationales afin de mieux faire connaître les réalisations et les acquis enregistrés par notre pays dans tous les domaines ; • l’encouragement du partenariat entre les associations tunisiennes et leurs homologues à l’étranger pour réaliser des projets utiles pour les associations et pour le pays ; • l’exploitation des résultats de la consultation nationale sur les associations pour développer de nouveaux programmes d’aide et de soutien aux associations à tous les niveaux ; • l’établissement d’un répertoire national actualisé des associations et son insertion dans le réseau Internet pour servir de cadre de connaissance, d’échange d’informations et d’expériences et de coordination des initiatives ; • la poursuite de l’encouragement des associations à recruter des diplômés de l’enseignement supérieur et à renforcer leurs capacités d’emploi ; • l’extension des domaines de formation destinée aux associations pour englober de nouveaux modules répondant à leurs besoins. 195 CHAPITRE VII LA FEMME ET LA FAMILLE La femme tunisienne n’a pas cessé de faire l’objet d’une attention accrue et renouvelée qui apparaît nettement à travers les politiques, instruments et programmes initiés en sa faveur et qui visent à renforcer son rôle dans le développement et dans la vie publique ainsi que la promotion de ses capacités de participation à la consolidation de la stabilité sociale et à l’édification d’une société équilibrée et saine. Partant de ce choix civilisationnel, la période du IXème Plan a connu un certain nombre de réalisations au profit de la femme qui ont enrichi ses acquis dans plusieurs domaines, permettant ainsi de renforcer son intégration dans le circuit économique, de renforcer sa présence en tant que partenaire actif dans le processus de développement intégral, d’assurer son accès au poste de décision et de consolider sa participation dans la vie publique et politique. L’effort sera poursuivi, durant le prochain quinquennat, en vue de consolider la mutation qualitative qu’a enregistrée la situation de la femme, et ce par la mise en place d’une stratégie de développement qui se base sur l’approche par genre social afin de mesurer l’impact des politiques mises en œuvre au profit de la femme et d’identifier les écarts qui subsistent entre l’homme et la femme et de concevoir les solutions et mesures susceptibles de les réduire. Les efforts seront également intensifiés pour renforcer les fonctions de la famille et de sa cohésion afin qu’elle puisse contribuer à l’ancrage des valeurs de solidarité, d’entraide et de tolérance entre les générations et de mieux la préparer à s’adapter de façon saine et responsable aux mutations culturelles, économiques et sociales. Les réalisations du IXème Plan Les réalisations accomplies au cours du IXème Plan en matière de promotion de la femme et de la famille se sont caractérisées par les apports qualitatifs qui trouvent leur source dans les acquis législatifs, institutionnels, sociaux et politiques. 196 C’est dans le domaine législatif que des avancées significatives ont pu être accomplies au cours du IXème Plan sur la voie de la consécration du principe de l’égalité entre les deux sexes et de l’adaptation des législations en vigueur et ce par l’élimination de toutes les mesures discriminatoires envers la femme. Cela apparaît à travers le renforcement des réformes décidées en août 1992 par l’adoption de deux nouvelles lois et l’introduction d’une révision constitutionnelle en vertu de laquelle le principe de la non discrimination est devenu constitutionnel. Egalement, il a été procédé également à la révision du code du travail en vue d’accorder à la femme une protection légale contre toute forme de discrimination au niveau professionnel et à l’abrogation de certaines dispositions du code des obligations et des contrats minorant la position de la femme. Sur le plan institutionnel, le Conseil National de la Femme et de la Famille a été renforcé par trois commissions nationales spécialisées et par la création de commissions régionales chargées de l’exécution de la stratégie nationale de promotion de la femme rurale. De même, le Centre de Recherches, d’Etudes, de Documentation et d’Information sur la Femme (CREDIF) a été renforcé par la création de l’Observatoire National de suivi de l’évolution de la situation de la femme. La période du IXème Plan a également connu une évolution dans les outils de traitement de la situation de la femme par l’adoption progressive de la classification des statistiques en fonction du genre social comme base dans le système national statistique en vue d’identifier les écarts qui subsistent entre la femme et l’homme. En ce qui concerne la participation de la femme dans la vie économique, les indicateurs de l’emploi ont évolué positivement puisque la proportion des femmes actives est passée de 22,9 % en 1994 à 24 % en 2001 et le taux de chômage des femmes a régressé, durant la même période, de 17,2 % à 15,3 %. Ces résultats ont pu être obtenus grâce aux interventions des différentes institutions d’appui à la création de revenus et de promotion des microprojets à l’instar de la Banque Tunisienne de Solidarité, le Fonds National de l’Emploi et le régime des micro-crédits. En ce qui concerne la promotion des ressources humaines féminines, le taux de scolarisation des filles a été amélioré, celui de l’abandon précoce a 197 été réduit, et ce, grâce à l’amélioration des programmes et des méthodes d’enseignement et à un grand effort de réalisation d’infrastructures scolaires. Ceci a permis de consacrer l’égalité des chances entre garçons et filles à tous les niveaux de l’enseignement puisque le taux de scolarisation des filles à l’âge de 6 ans a égalé celui des garçons en atteignant 99 % alors que l’écart était de 8 points en 1987. L’écart entre les deux sexes pour la tranche d’âge 6-24 ans s’est également réduit puisque le taux de scolarisation de cette catégorie a atteint près de 67 % en 2000 alors qu’il était de 11 points en 1987. Les statistiques montrent aussi que le nombre de filles a non seulement égalé celui des garçons mais qu’il l’a dépassé dans les deux cycles de l’enseignement secondaire et supérieur. En témoigne la proportion des filles dans l’ensemble des élèves de l’enseignement secondaire qui a évolué de 45,5 % en 1990-1991 à 54,7 % en 2001-2002. De même, la proportion des étudiantes dans l’ensemble des étudiants a atteint 53,9 % en 2001-2002 contre 39 % en 1990-1991. La présence des filles dans les centres de formation professionnelle relevant de l’Agence Nationale de la Formation Professionnelle s’est également renforcée puisque leur part a atteint 33,5 % en 1999 contre 27 % en 1996. Dans le domaine de la santé, le IXème Plan s’est caractérisé par l’entrée en vigueur des mesures et programmes nationaux visant à réduire la mortalité des mères et des nouveaux-nés et le renforcement de la sensibilisation et de l’éducation préventive et sanitaire orientée vers les jeunes, et en particulier, les élèves. Le taux de couverture des femmes par les services de planning familial s’est également accru à plus de 70 % actuellement contre 60 % en 1966 et le taux de natalité médicalement contrôlé a atteint 86 % environ. Dans le domaine culturel, la période du IXème Plan a vu l’organisation de plusieurs manifestations pour faire connaître la créativité culturelle féminine qui a pu éclore quantitativement et qualitativement grâce aux subventions d’encouragement qui ont été accordées aux femmes créatrices dans les domaines des lettres, du cinéma et des arts plastiques. En matière de la sollicitude apportée à la femme émigrée, 11 espaces pour la femme et de la deuxième génération ont été créés permettant de mobiliser et d’encadrer un grand nombre de femmes et de filles émigrées et de consolider leurs relations avec le pays. En matière de promotion de la famille, un train de mesures complémentaires a été décidé afin de favoriser une adaptation rapide de 198 cette importante institution sociale avec les exigences de l’étape actuelle et les mutations rapides et successives qu’elle connaît à tous les niveaux, ainsi qu’avec tout ce que connaît la famille comme changements dans ses rôles et missions. Dans le domaine législatif, le quinquennat écoulé s’est caractérisé par la promulgation de la loi portant institution du régime de la propriété commune des biens entre les conjoints ainsi que de la loi au profit de l’enfant naturel et la promulgation du code régissant les droits de l’enfant. Les différentes politiques et programmes sectoriels et spécifiques mis en œuvre ont permis de développer les capacités matérielles de la famille et d’améliorer ses conditions de vie. Les perspectives du Xème Plan Afin de consolider les réalisations tant quantitatives que qualitatives qui ont permis à la femme de jouer un rôle actif dans le processus de développement et de la hisser au rang de partenaire à part entière, les efforts seront intensifiés, durant le Xème Plan, sur la voie de la consécration de l’égalité entre l’homme et la femme dans les institutions politiques et économiques et dans tous les aspects de la vie publique, tout en accordant une plus grande attention à la femme ayant des besoins spécifiques. Dans ce cadre, l’action qui sera entreprise concernera : • le développement des capacités de la femme, sa mise à niveau facilitant son insertion dans la vie économique, l’amélioration de son employabilité et de son adaptation aux exigences de l’économie nouvelle et des métiers de demain ; • la maîtrise du phénomène d’analphabétisme dans les milieux féminins, et en particulier, dans les zones rurales ; • le renforcement de la sollicitude accordée à la femme rurale à travers la poursuite de l’exécution de la stratégie nationale et l’assurance d’une meilleure coordination entre les différents intervenants ; • la poursuite de l’amélioration de la couverture sanitaire et sociale de la femme ; 199 • le renforcement de la présence de la femme dans les structures d’encadrement de la vie civile et associative ; • le renforcement des fonctions de la famille et le développement de ses capacités d’assimilation des concepts de la culture familiale équilibrée basée sur les principes de partenariat et de solidarité entre ses membres, tout en oeuvrant pour plus de complémentarité entre la famille et la société. Afin de concrétiser ces orientations, les politiques de développement au profit de la femme et de la famille seront axées, durant le Xème Plan, sur les axes suivants : • la femme et la Société du Savoir ; • la femme et l’insertion dans le marché de l’emploi ; • la femme rurale ; • la femme à besoins spécifiques ; • la femme dans la vie publique et civile ; • la famille. La femme et la Société du Savoir En dépit des acquis réalisés au profit de la femme dans le domaine de l’enseignement et de la connaissance, le rythme rapide de l’évolution du savoir et des technologies nécessite la poursuite des efforts pour développer davantage les capacités de la femme, promouvoir son rôle et assurer sa mise à niveau pour l’adapter aux exigences de la société de l’information et du savoir à travers le renforcement de la présence de la femme dans les branches scientifiques et techniques des institutions d’enseignement et de formation afin de lui permettre d’accéder aux nouvelles technologies et de les maîtriser. L’insertion économique de la femme L’évolution qualitative qui caractérise la présence de la femme dans le marché de l’emploi, dans les spécialités professionnelles pointues et dans les secteurs économiques évolués et ses multiples initiatives dans la promotion de projets productifs exige un renforcement de ses capacités pour qu’elle puisse occuper la position qu’elle mérite dans un 200 environnement économique en perpétuelle mutation et s’adapter aux métiers d’avenir et aux exigences de l’économie nouvelle. Afin de renforcer les programmes et instruments aidant à l’insertion dans le marché de l’emploi, le suivi de la situation de la femme dans le marché sera poursuivi en vue d’améliorer son employabilité à travers la collecte, le traitement et la diffusion des données relatives au marché de l’emploi. Des études seront réalisées afin d’apprécier la présence de la femme en tant qu’employée et employeur, l’impact des programmes d’emploi mis en oeuvre des encouragements à l’investissement et l’identification des nouveaux métiers et des nouveaux modes de travail et de production. La femme rurale La femme rurale joue un rôle important dans la génération du revenu familial, la préservation de la stabilité de la famille et de l’équilibre du milieu rural à tous les niveaux. Afin de consacrer ce rôle, les projets et programmes visant l’amélioration des conditions de vie dans le milieu rural et le désenclavement des zones éloignées ont été diversifiés. Malgré les progrès perceptibles enregistrés dans ces domaines, l’insertion de la femme rurale dans le processus de développement continue à rencontrer des difficultés diverses et disparates suivant les régions. Pour faire face à ces insuffisances, les efforts seront concentrés, durant le Xème Plan, sur la poursuite de l’exécution de la stratégie nationale établie au profit de la femme rurale et le développement de ses instruments. A cet effet, l’action visera le développement des ressources humaines féminines dans le milieu rural à travers : • la mise en oeuvre de mesures spécifiques pour protéger la fille rurale contre l’abandon scolaire et le retour à l’analphabétisme par l’application efficiente de la loi sur l’enseignement obligatoire ; • la mobilisation du plus grand nombre possible de femmes analphabètes dans le cadre du programme national d’enseignement des adultes tout en veillant à une plus grande adaptation des formules d’enseignement à la réalité de la femme rurale. Cela passe par l’orientation des programmes de formation vers sa mise à niveau dans les différents domaines et en particulier, les domaines de l’économie, de la consommation familiale et de la santé ; 201 • permettre à la femme rurale d’acquérir un profil adapté aux besoins économiques locaux à travers, notamment, le renforcement des centres de formation de la fille rurale et la promotion et la mise à niveau et l’amélioration du rendement des centres de formation professionnelle relevant de l’Union Nationale de la Femme Tunisienne. L’action visera également la consolidation du rôle économique de la femme rurale et sa participation dans la dynamique du développement collectif à travers : • la coordination des activités et programmes initiés au profit de la femme rurale, le rapprochement des services et notamment ceux relatifs à l’agriculture et à l’artisanat aussi bien au niveau de la vulgarisation, de la production qu’au niveau de la distribution ; • la promotion à travers les média d’une image reflétant la situation objective de la femme rurale ; • le renforcement de la participation de la femme rurale dans le travail associatif en tant qu’actrice et bénéficiaire compte tenu des spécificités du travail associatif et de la nature de ses interventions. La femme à besoins spécifiques Dans le cadre du soutien permanent apporté à la femme à besoins spécifiques, l’action durant le Xème Plan portera sur: • la protection des adolescentes contre la délinquance à travers la généralisation des programmes de soutien et de prévention et le renforcement des actions de sensibilisation et d’éducation dans les différents espaces ; • la lutte contre le phénomène des mères célibataires par l’intensification des actions de soutien, d’écoute et d’orientation des jeunes filles afin de les protéger contre les effets pervers de ce phénomène ; • le soutien de la femme et de la famille émigrées dans le but d’affermir leurs liens avec la patrie à travers le développement du programme spécifique d’assistance sociale et culturelle au profit des deuxième et troisième générations d’émigrés, la création d’espaces 202 dans les villes à forte densité d’émigrés et l’encouragement de la femme émigrée à promouvoir de projets dans le pays ; • la création de passerelles entre le programme d’enseignement des adultes et la formation professionnelle grâce notamment au renforcement du contenu de l’enseignement afin de l’adapter à l’activité professionnelle, ce qui permet à la femme d’acquérir des qualifications dans la gestion et la direction des petits projets de développement ; • Intensification des actions de sensibilisation, d’éducation et de prévention contre la violence envers les femmes, tout en renforçant le rôle des associations opérant dans ce domaine ; • la poursuite de l’assistance à la femme démunie, à la femme âgée et à la femme handicapée dans le cadre d’une politique de solidarité, d’entraide et de bannissement de l’exclusion ainsi que le soutien à la femme à revenu modeste ou sans revenu. La femme et la vie publique Les progrès réalisés par la femme dans le domaine politique et son accession aux postes de décision dans les structures gouvernementales et au niveau des institutions de la société civile reflètent la place prépondérante dont elle bénéficie en tant qu’élément actif dans la vie civile et publique. Conformément à ces constantes qui visent la promotion de la position de la femme et la poursuite du développement de sa présence dans les différentes structures de la vie publique et politique, les efforts seront orientés durant le prochain quinquennat sur : • l’affectation aux femmes du tiers des sièges au minimum dans les conseils municipaux et au moins 20 % des sièges à la Chambre des Députés ; • la poursuite des actions visant le changement des mentalités par plus de sensibilisation et d’éducation à travers la mise en place d’une stratégie d’éducation qui consacre le principe de l’égalité des chances ; 203 • la poursuite du renforcement du programme spécial d’amélioration de l’image de la femme dans les média. La famille La famille a bénéficié durant les années passées d’une attention particulière en tant qu’institution sociale active et garante de la cohésion sociale et oeuvrant pour la concorde sociale. A cet effet, le Xème Plan constitue une nouvelle étape sur la voie du développement des capacités de la famille et du renforcement de ses missions pour qu’elle soit en mesure de s’acquitter de la mission civilisatrice qui lui est dévolue et qui est affirmée dans le Programme d’Avenir et, en particulier dans les domaines de l’éducation des enfants, de l’assistance aux jeunes et de leur préparation à l’insertion active dans la société. Dans cette perspective, l’action qui sera entreprise, dans le cadre de la deuxième stratégie nationale au profit de la famille tunisienne dont l’exécution sera entamée en 2003, vise à : • consacrer le rôle de la famille comme une cellule de base dans la société, un facteur de préservation de l’identité nationale et civilisationnelle, et garant de l’éducation des générations futures dans un monde menacé par l’uniformisation des civilisations et des comportements ; • permettre à la famille de promouvoir et consolider ses compétences afin de relever les défis futurs, de s’insérer dans la Société du Savoir et d’affermir son rôle dans la protection de la morale et de la consécration du comportement civilisationnel à l’intérieur de la société ; • sauvegarder l’équilibre et la stabilité de la famille par l’adoption d’une stratégie nationale d’information en vue de diffuser la culture du dialogue, du comportement civilisationnel de concertation entre les membres de la famille ; • développer les instruments de protection contre la désintégration de la famille et en créer de nouveaux tels que le développement de l’institution du juge de la famille, la valorisation de l’expérience du médiateur familial et la création du délégué chargé de la famille au 204 niveau de chaque gouvernorat, tout en dispensant la formation nécessaire aux agents de l’action sociale relative aux questions familiales ; • sauvegarder les liens familiaux à travers la consécration du principe de solidarité par l’assistance aux personnes âgées et leur protection dans leur milieu naturel ; • accorder une attention aux actions de loisir de la famille, et ce, suite à la création du Conseil Supérieur des loisirs et l’institution d’un programme national dans ce domaine ; • instituer un système d’observation et de suivi de la situation familiale permettant d’établir un diagnostic et élaborer une politique adéquate de promotion de la famille. 205 CHAPITRE VIII LA JEUNESSE, L’ENFANCE ET LA CULTURE La Tunisie de l’ère nouvelle a accordé une place privilégiée aux secteurs de la jeunesse, de l’enfance, du sport et de la culture en tant que secteurs prioritaires déterminant les choix politiques, sociaux et éducationnels. Cette place est inhérente à l’approche tunisienne qui considère les ressources humaines, leur développement et leur promotion comme un facteur déterminant dans la réussite de ses stratégies de développement et dans la réalisation de ses objectifs. Ceux-ci se réfèrent notamment à l’accès de la Tunisie au rang de pays développé et à l’édification d’une société à développement intégrée à l’espace mondial, tout en sauvegardant l’identité nationale à une époque où les différents pays vivent au rythme de la mondialisation et sous la pression des mutations technologiques et des autoroutes de la communication qui ont réduit les distances et les frontières. La sollicitude qui entoure les secteurs de la jeunesse, de l’enfance, du sport et de la culture s’est nettement manifestée à l’occasion de la deuxième consultation de la jeunesse organisée en 2000 et la consultation nationale sur la culture réalisée entre novembre 2001 et mars 2002 et qui avaient pour but d’identifier les préoccupations dans ces domaines et de recueillir les propositions des spécialistes dans le cadre de la politique de concertation, de dialogue et de participation établie par la nouvelle ère. L’attention accordée à ces secteurs s’est également concrétisée à travers les réformes qui sont régulièrement introduites dans les systèmes d’éducation, d’enseignement supérieur et de formation professionnelle, la révision du contenu des programmes afin de limiter les taux d’abandon, de permettre à un plus grand nombre d’étudiants d’atteindre un niveau élevé de connaissances et de faciliter l’insertion des demandeurs d’emplois dans la vie professionnelle, en plus des mesures parallèles visant l’encadrement de l’enfance, et à améliorer la performance du sport à l’échelle internationale ou encore celles visant à mieux intégrer la culture dans l’activité de développement. Il y a lieu de rappeler à cet égard que la deuxième consultation de la jeunesse qui a été organisée conformément à une politique globale basée 206 sur la concertation comme moyen efficace de dialogue avec la jeunesse, en vue d’identifier ses préoccupations, déceler ses aspirations et élargir les possibilités de sa participation à l’action de développement et de modernisation. Cette consultation a concerné 100 000 jeunes dont l’âge varie entre 15 et 28 ans et a été réalisée par sondage d’opinions dans une première phase puis à travers l’organisation d’une série de débats régionaux dans une deuxième phase. Cette consultation a porté sur douze axes à savoir la famille, l’enseignement, l’école de demain, la santé, la formation professionnelle, l’emploi, l’environnement, l’information et la technologie de l’information, le temps libre, la vie associative, la société civile, l’identité et la mondialisation. Elle a fait apparaître les résultats suivants : • au niveau de la famille, les différentes données ont montré l’attachement étroit des jeunes à leur famille et aux valeurs familiales et l’importance de son rôle dans l’éducation, l’enseignement et la protection psychologique ; la majorité des jeunes sondés privilégie l’entente mutuelle dans leur relation avec leurs parents et la liberté dans le choix du conjoint ; • s’agissant de l’enseignement et de l’école de demain, la majorité des jeunes considère que l’usage de l’informatique est encore insuffisant, que la scolarité accapare la plus grande part de leur temps et que la disponibilité des équipements et les activités proposées sont d’un niveau moyen ; la plupart des sondés estiment également qu’ils ne bénéficient pas d’encadrement suffisant à l’intérieur et à l’extérieur des classes mais sont satisfaits de l’école et de l’université (80 %), que la densité des matières influe négativement sur leur rendement (66 %) et que les spécificités de l’école de demain consistent dans l’utilisation de voies et de moyens modernes et évolués (57 %) ; • dans le domaine de la santé, le sondage a montré que la culture sanitaire des jeunes demeure limitée et que les principales sources de leur information sur la santé sont constituées par l’école (27,5 %), la télévision (24,1 %) et la famille (14,7 %) ; • s’agissant de la formation professionnelle, les jeunes sondés s’attendent à ce qu’elle leur permette de s’insérer dans la vie active 207 et d’assurer leur promotion sociale. L’enquête a également montré que seulement 5 % des étudiants ont bénéficié d’un stage ; • dans le domaine de l’emploi, la principale constatation est que l’emploi dans le secteur public n’est plus une priorité pour les personnes sondées et que le secteur privé et la création de projets personnels viennent en tête de leurs aspirations et ambitions ; il a été également constaté à travers les réponses relatives au degré de connaissance des programmes et institutions ayant trait à l’emploi que près des deux tiers connaissent la Banque Tunisienne de Solidarité et plus de la moitié connaissent le Fonds 21-21 malgré sa récente création ; • en ce qui concerne l’information et la technologie des communications, une partie importante des sondés estiment que l’information en Tunisie n’est pas en mesure de concurrencer l’information étrangère ; près de 28 % possèdent des informations sur l’Internet et 88 % espèrent l’utiliser dans les domaines des études, du travail, de la culture et de la recherche scientifique ; • dans les domaines de la vie associative et de la société civile, la part des jeunes adhérents à des associations reste très réduite et le taux de ceux qui ne comptent pas y adhérer est plus élevé que celui de ceux qui comptent le faire ; • s’agissant de l’identité, la majorité des jeunes sondés sont attachés à leur identité culturelle et ont exprimé leur désir de maintenir les liens avec la patrie en cas d’émigration; • pour ce qui est du dernier axe relatif à la mondialisation, plus de la moitié des jeunes sondés reconnaissent la nécessité d’y adhérer tout en ayant conscience de ses aspects tant positifs que négatifs (59,2 %) ; de même, la majorité d’entre eux estiment que le tunisien doit maîtriser en priorité les langues anglaise et française. Sur un autre plan et en plus de la consultation sur la jeunesse, une consultation nationale sur la culture a été organisée en vue de recueillir les opinions et propositions de l’élite intellectuelle pour tout ce qui touche à l’avenir de la Tunisie et aux perspectives de l’action culturelle. Les axes discutés dans cette consultation ont touché sept domaines tels que la production et la diffusion culturelles, l’industrie des contenus, la culture 208 numérique, la formation, la recherche, la présence culturelle à l’extérieur, la culture populaire, la décentralisation culturelle et les associations culturelles. Les principales recommandations et propositions de cette consultation se résument dans les points suivants : • développer davantage la politique de diffusion théâtrale et poursuivre le soutien à l’industrie cinématographique ; • mettre en place une stratégie nationale de la traduction et soutenir la stratégie nationale d’incitation à la lecture et à la presse culturelle ; • développer et renforcer la présence culturelle dans les institutions d’information audio-visuelles ; • faire participer davantage les associations dans l’animation de la vie culturelle ; • faire connaître davantage la Tunisie et sa culture à l’extérieur et diffuser des films documentaires à travers les chaînes de télévision satellitaires. Sur la base du Programme Présidentiel, des résultats de la deuxième consultation de la jeunesse, de la consultation nationale sur la culture et de l’adhésion de la Tunisie aux différentes conventions internationales relatives aux droits de l’enfant, les orientations du Xème Plan en ces matières sont centrés sur les principaux axes suivants : • étendre la démarche visant la consécration de l’esprit de dialogue à l’enfance à travers la création du parlement de l’enfant pour offrir l’occasion aux enfants de s’organiser dans le cadre d’un espace de dialogue leur permettant d’exprimer leurs opinions sur les sujets ayant trait à leurs droits, les habituer à l’esprit de responsabilité et enraciner en eux le sentiment civique ; • développer les capacités de la jeunesse et de l’enfance et faciliter leur insertion dans la Société du Savoir à travers le renforcement et l’intensification des espaces y afférents ; • intensifier l’attention accordée aux préoccupations de la jeunesse et en tenir compte à l’occasion de l’élaboration des politiques sectorielles, outre le renforcement de l’encadrement de l’enfance et la promotion du sport et de la culture ; 209 • poursuivre les programmes sportifs visant à réaliser des performances aux niveaux régional et international ; • enrichir le contenu de l’action culturelle, ancrer l’identité, développer la culture nationale et conquérir les marchés culturels extérieurs dans le cadre d’une approche considérant la culture comme une base et un soutien au développement ; • sensibiliser davantage la jeunesse à l’adhésion à l’action associative et à la participation à la conception et à l’exécution des programmes de volontariat, d’autant que les associations sont devenues un partenaire agissant dans l’action de développement et sont présentes dans plusieurs domaines et secteurs. En partant de ces orientations, les politiques sectorielles ou celles liées directement aux secteurs de la jeunesse, de l’enfance, du sport et de la culture comportent un ensemble de mesures, projets et programmes visant à hisser ces secteurs à un niveau leur permettant de participer pleinement aux efforts visant à réussir les paris et relever les défis futurs. Au niveau de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle, l’action visera essentiellement à : • la généralisation progressive des classes préparatoires de l’enseignement de base afin qu’elles couvrent à la fin du Plan tous les enfants à l’âge de 5 ans ; • le développement des programmes et procédés d’enseignement et de formation et la création de filières nouvelles dans l’enseignement secondaire et supérieur et dans la formation professionnelle grâce à une structuration renouvelée des spécialités pour les adapter aux exigences de la prochaine étape, et en particulier, celles liées à l’économie nouvelle, à la mondialisation et à l’ouverture sur l’extérieur ; • le renforcement de la formation en informatique et l’intensification de son utilisation ; • l’amélioration de l’employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle et de leur aptitude à initier des projets intégrer ces objectifs dans les programmes d’enseignement et de formation ; 210 • l’établissement progressif de l’enseignement et de la formation à distance afin de permettre à un plus grand nombre de jeunes de profiter des espaces d’enseignement, de formation et de stages afin de concrétiser le principe de l’instruction à vie. En parallèle, les efforts seront poursuivis en vue de renforcer les mécanismes d’insertion et de mise à niveau professionnelles, tout en oeuvrant pour accroître le rythme des interventions des programmes et structures aidant à l’établissement de projets individuels afin qu’un plus grand nombre de jeunes demandeurs d’emplois puissent initier leur propre projet. Dans le secteur de la santé, les interventions, orientées essentiellement vers la jeunesse et l’enfance, seront concentrées sur la prestation des services de planning familial au profit de toutes les femmes en âge de procréation et leur rapprochement des jeunes en particulier, ainsi que la réduction des écarts entre et à l’intérieur des régions, dans le domaine de la couverture vaccinale et la réduction du taux de mortalité infantile à moins de 20 ‰ à la fin de 2006 ; aussi, les efforts au niveau du renforcement de la médecine scolaire et universitaire et des programmes nationaux prioritaires seront poursuivis ainsi que la maîtrise des instruments de détection des dangers et d’alerte avancée eu égard à l’ouverture de l’économie nationale. S’agissant des activités de jeunesse et des sports, les programmes et projets seront centrés principalement sur : • l’exécution de la stratégie nationale de mise à niveau des institutions de jeunesse qui consiste dans la restructuration de ces institutions par la création d’espaces pouvant intéresser les jeunes à l’instar des espaces de l’informatique, de l’Internet et d’enseignement des langues vivantes, ce qui permettra l’amélioration du rendement de ces institutions et de leur fréquentation par les jeunes ; • l’extension de la culture informatique et de l’information à la jeunesse rurale par la création de centres informatiques itinérants ; • l’intensification du réseau des clubs de jeunes par la création de près de 24 clubs nouveaux dans le cadre d’une stratégie qui vise la couverture progressive de toutes les délégations par des clubs de jeunes ; 211 • la promotion du tourisme des jeunes en tant qu’instrument essentiel dans le système éducatif et un moyen privilégié pour la découverte de l’héritage civilisationnel de la Tunisie, la connaissance et la rencontre entre les jeunes des différents gouvernorats ; • le développement de la plupart des catégories de sports tout en visant certaines spécialités ainsi que la promotion de l’éducation physique et sportive dans les écoles et la création de noyaux de lycées sportifs dans les régions en vue de renforcer l’encadrement des élèves sportifs brillants et de garantir leur maintien dans leurs régions. Dans le domaine de l’enfance, les efforts seront centrés principalement sur la poursuite de la consolidation des acquis réalisés pour cette catégorie, tout en accordant la priorité à l’amélioration du rendement et de la qualité des différents programmes et instruments y afférents, en se basant dans ces orientations sur l’adhésion de la Tunisie à la stratégie mondiale de la deuxième décennie pour le développement, la protection et la survie de l’enfant. Sur cette base, le réseau des clubs d’enfants sera renforcé, leur rentabilité sera améliorée ainsi que leurs services dans le cadre d’une stratégie nationale de développement des clubs d’enfants qui sera accompagné par les mesures déjà décidées au niveau des systèmes d’éducation et de formation afin de permettre aux enfants de poursuivre leurs études dans les meilleures conditions et sans interruption. La sollicitude apportée aux enfants démunis sera poursuivie ainsi que le renforcement des interventions décidées dans le domaine de la protection des droits de l’enfant à la lumière des informations et données fournies par l’observatoire de l’information, de la formation, de la documentation et des études sur la protection de l’enfant créé à cet effet. Les orientations et objectifs inscrits pour le secteur de la culture durant la période du Xème Plan se basent sur le programme prospectif, la consultation nationale sur la culture et sa contribution dans l’action de développement, la stratégie nationale de mise à niveau des maisons de culture ainsi que l’annonce de l’année 2003 comme année nationale du livre. Sur cette base, l’action visera à affermir la présence de la culture nationale et son rayonnement dans l’espace mondialisé de la communication, l’établissement d’industries de la culture évoluées et la dynamisation de 212 l’investissement privé dans ce secteur, en plus de l’exécution de la stratégie nationale de mise à niveau des maisons de la culture et la création progressive d’une maison de culture par délégation. L’effort sera également renforcé pour intégrer pleinement la culture dans l’action de développement à travers la sauvegarde du patrimoine archéologique et historique et des arts traditionnels, la promotion des sources de la mémoire et de l’identité nationales et le soutien à la créativité, au tourisme culturel et aux institutions culturelles de référence, en plus de la protection de la propriété culturelle et artistique, des droits d’auteur et la promotion de l’artisanat afin qu’il acquière les capacités d’exportation et de résistance face à la concurrence. Dans le cadre de l’affermissement des initiatives relatives à l’intensification du dialogue entre les cultures, le centre de Carthage pour le dialogue des civilisations sera créé pour concrétiser la vision de la Tunisie dans le domaine de l’ouverture sur les autres civilisations et l’interaction positive avec elles. La décision présidentielle d’accroître progressivement le budget de la culture pour atteindre 1 % du Budget Global de l’Etat à l’horizon de l’année 2004 permettra de réaliser ces objectifs et constituera une incitation aux intellectuels à adhérer à la stratégie de promotion de l’action culturelle de manière plus efficiente et plus large. Les crédits alloués au secteur de la culture durant la période du Xème Plan permettront la réalisation d’importants projets nationaux qui concernent notamment la Cité de la Culture, la Bibliothèque Nationale et le Monument Hannibal, ainsi que le renforcement de l’infrastructure de base et des services culturels à travers la création de 65 bibliothèques publiques, l’acquisition de 14 bibliothèques itinérantes, la création de 28 maisons de culture et de deux centres d’art dramatique. 213 CHAPITRE IX LE DEVELOPPEMENT REGIONAL Le développement régional a bénéficié d’une priorité absolue du fait qu’il constitue un choix stratégique de la politique de développement du pays. Cette démarche a permis de réaliser plusieurs acquis au profit des régions consistant dans la consolidation de la décentralisation et de la déconcentration, la réduction des écarts entre les régions et l’amélioration des conditions de vie des citoyens, en plus du renforcement de l’infrastructure de base et des équipements collectifs et la diversification de la base économique dans les différentes régions. Le développement régional constituera encore l’un des paris essentiels de la prochaine étape du fait que la croissance n’est durable qu’avec la consécration du principe de l’équité entre les régions et entre les générations, de même que la concrétisation des grands objectifs nationaux, et en particulier au niveau de l’emploi et de l’intégration dans l’économie mondiale, nécessite une contribution active des différentes régions. Le programme prospectif de la prochaine étape a fait du slogan « des perspectives plus larges pour les régions » une orientation saillante qui doit être concrétisée. En se basant sur cette démarche, la stratégie prospective de développement régional (2002-2006) s’est inscrite dans cette orientation et s’est, en même temps, intégrée dans le cadre de l’ouverture croissante de l’économie nationale et du rôle central attendu du secteur privé pour dynamiser le développement et faciliter l’entrée de la Tunisie dans le système de l’économie du savoir. La levée des défis de la prochaine étape au niveau régional nécessite la consolidation de la démocratie locale qui permet aux régions de participer de manière active et efficiente dans la gestion de leurs affaires et de promouvoir l’action de développement dans les différentes régions conformément aux orientations inscrites. Le programme prospectif vise à accorder une responsabilité plus grande aux régions par la consécration progressive de la démocratie locale et de la décentralisation territoriale au niveau des conseils régionaux à travers la révision de la composition de ces conseils qui assurera une représentation des partis d’opposition à 214 concurrence de 20 % de l’ensemble de leurs membres après la consécration du multipartisme dans les conseils municipaux. Les réformes à entreprendre concerneront également les municipalités qui constituent l’une des assises de la décentralisation et ce, à travers l’introduction des révisions nécessaires de la loi organique qui les régit en vue de les doter d’une souplesse plus grande dans la gestion ce qui renforce leur rôle dans le développement local et consolide leur capacité d’adaptation à l’évolution et au développement du pays. En parallèle, le renforcement des prérogatives des structures régionales et locales à caractère consultatif ou décisionnel sera poursuivi à travers l’extension de leurs compétences, en particulier, en matière de promotion de l’investissement et de l’emploi, en plus de l’amélioration du rendement des administrations régionales par leur renforcement par des cadres et le développement de leurs outils de travail. Sur le plan du développement, les régions seront appelées à une participation plus grande dans la concrétisation des orientations de la stratégie de développement établie par le Xème Plan et consistant, notamment, dans la réalisation de taux de croissance plus élevé, le gain du pari de l’emploi et l’accès au rang des pays avancés. Pour concrétiser ces orientations, les efforts seront intensifiés pour mieux répartir les rôles entre les secteurs public et privé. L’intervention du secteur public, dans ce cadre, consiste à : • établir des schémas directeurs des régions économiques en vue d’affermir leur rôle et de renforcer leurs capacités propres à réaliser une croissance intégrée et globale en plus du développement des moyennes et petites villes en y intégrant le milieu rural, ce qui permet de les sortir de leur position secondaire ; • intensifier le soutien aux zones prioritaires et à problématiques spécifiques telles que les zones frontalières, minières, désertiques et montagneuses à travers la mise en place d’une nouvelle génération du programme de développement intégré qui fait de la délégation une unité de base pour le développement et vise à réaliser des projets de développement intégré aussi bien en milieux urbain que rural. Ces projets seront identifiés en fonction des besoins du marché du travail et des spécificités des demandeurs d’emploi et de leurs ambitions, en plus de l’élaboration de programmes spécifiques 215 d’intervention pour l’emploi dans les milieux urbain et rural au profit des délégations qui connaissent un taux élevé de chômage ; • développer davantage l’infrastructure de base et les équipements collectifs tels que les communications et les routes, l’amélioration et la mise à niveau de l’environnement de production et assurer une intégration plus poussée des réseaux nationaux de communication dans les réseaux internationaux afin de faciliter l’attraction des investisseurs et d’intensifier la création de projets ; • capitaliser les ressources humaines et fournir les compétence dans les spécialités demandées dans les différentes régions du fait qu’elles constituent un facteur important pour l’amélioration des capacités concurrentielles et pour faire face aux paris futurs dont notamment ceux relatifs à l’accord d’association avec l’Union Européenne. En ce qui concerne le secteur privé, son rôle sera décisif en tant que moteur de l’action de développement, eu égard aux potentialités et aux incitations établies en faveur des régions et qui doivent être capitalisées de la meilleure façon. A cet effet, le secteur privé aura un rôle important à jouer au niveau de l’exécution des stratégies sectorielles dans les régions et de la réalisation de la mutation recherchée au niveau de la production et de l’exportation en s’insérant dans le programme de mise à niveau et en adhérant à l’économie immatérielle, en plus de l’intensification de l’investissement dans les régions intérieures notamment, pour réaliser le développement global et concrétiser le principe de la justice entre les régions. Considérant les opportunités de coopération internationale offertes par la mondialisation, les régions seront appelées à établir un partenariat direct avec leurs semblables dans les différents pays, ce qui leur permettra de se connecter directement aux réseaux internationaux, de drainer des investissements étrangers et de conquérir le marché des services à valeur ajoutée élevée. Partant de cette démarche, la stratégie de développement régional se base sur cinq axes essentiels consistant dans l’amélioration de la compétitivité des régions, le renforcement de la complémentarité entre elles, le développement des zones prioritaires, la consolidation du rôle du secteur privé et le développement de la coopération internationale décentralisée. 216 L’amélioration de la compétitivité des régions constitue un objectif primordial de la prochaine étape conformément aux orientations du programme prospectif qui vise à doter les régions d’une infrastructure de base adaptée aux exigences de la mondialisation et permettant de promouvoir l’investissement et d’élargir la base économique des différentes régions notamment intérieures. Afin de concrétiser cet objectif, l’action sera centrée sur la mise à niveau des gouvernorats côtiers en vue de consolider leur position dans les marchés internationaux en améliorant leur compétitivité et sur le développement des gouvernorats de l’intérieur en vue de favoriser leur insertion progressive dans le processus de la mondialisation. A cet effet, les efforts seront intensifiés pour améliorer le rendement de l’infrastructure de base à travers le développement du secteur des transports, l’aménagement d’espaces multifonctionnels répondant aux normes internationales et offrant des services évolués en vue d’attirer l’investissement ainsi que l’installation d’entreprises exportatrices conformément aux orientations nationales dans ce domaine. Les gouvernorats de l’intérieur seront également appelés à participer à l’insertion de l’économie nationale dans le processus de la mondialisation partant des réalisations durant la période du IXème Plan en vue de construire une économie régionale diversifiée. La démarche, pour la prochaine étape, vise à renforcer les capacités de ces gouvernorats à diversifier leurs activités économiques et à tirer profit des avantages préférentiels pour drainer l’investissement, tant national qu’étranger, et rendre le secteur privé plus efficient. Afin de réaliser cet objectif, les efforts seront concentrés sur l’adaptation de l’infrastructure de ces gouvernorats aux exigences de la mondialisation à travers la modernisation et l’intensification du réseau routier, l’extension du réseau des communications et leur intégration dans les réseaux internationaux, en plus de la création des équipements de base et de la mobilisation des ressources humaines compétentes nécessaires au développement durant la prochaine étape. Les espaces industriels et les pépinières d’entreprises qui seront établis dans les instituts supérieurs d’études technologiques permettront de valoriser les capacités techniques et scientifiques et d’améliorer la compétitivité des entreprises économiques dans ces régions. 217 La solidarité et la complémentarité entre les gouvernorat et régions constitue le deuxième axe de la stratégie de développement régional en tant qu’instrument d’utilisation efficiente de l’espace territorial garantissant un développement équitable et intégré de toutes les régions, compte tenu de leurs spécificités, capacités et potentialités. Cette démarche nécessite une coordination entre les différents gouvernorats de la même région et les régions voisines pour exploiter les ressources naturelles et humaines disponibles et concrétiser les grands objectifs nationaux à travers la conception de programmes et projets qui renforcent, en particulier, la complémentarité et l’interaction entre les gouvernorats de la côte et les gouvernorats de l’intérieur. La poursuite de l’octroi des incitations et des encouragements au profit des zones d’encouragement au développement régional constitue l’un des aspects de la solidarité entre les gouvernorats de la côte et les gouvernorats de l’intérieur permettant de mobiliser les potentialités de ces derniers, de mettre en valeur leurs avantages préférentiels et de renforcer leurs capacités de développement. L’attention accordée aux zones prioritaires constituera le troisième axe de la stratégie de développement régional pour la prochaine étape étant l’une des composantes du développement équitable, intégral et complémentaire au niveau régional ainsi qu’un facteur essentiel pour la sauvegarde de la stabilité de la société et la limitation de l’émigration intérieure. Partant de l’expérience acquise dans le domaine de l’assistance aux zones prioritaires, la prochaine étape verra la mise en place d’un programme unique de développement intégré consacrant la délégation comme unité de base dans le cadre d’une vision globale qui regroupe les différents programmes de développement. L’accent sera mis dans ce programme sur les zones prioritaires pour dynamiser leur développement et créer des postes d’emplois et des sources de revenu. Les efforts seront également intensifiés dans les régions prioritaires pour mettre en place des programmes d’interventions spécifiques pour l’emploi dans les milieux urbain et rural au profit des délégations qui connaissent un taux élevé de chômage et ce à travers l’aménagement de cités de métiers et d’espaces industriels, la réalisation de travaux d’utilité publique, la création de micro-projets et la participation des associations de développement et de solidarité dans l’exécution de ces programmes. 218 Le quatrième axe relatif à la consolidation du rôle du secteur privé consacre la démarche visant à accroître la contribution de ce secteur en tant que moteur de l’activité de développement, eu égard aux potentialités et aux incitations établies au profit des régions qui doivent être valorisées de la meilleure façon. Cette action sera concrétisée grâce aux différentes mesures visant à tirer le meilleur profit des opportunités offertes par les mutations technologiques rapides et à l’accélération du rythme d’exécution du programme de mise à niveau industrielle ainsi que l’ouverture de nouveaux domaines d’activités au secteur privé. Afin de soutenir l’action du secteur privé, les efforts seront intensifiés en vue d’aménager des espaces et des locaux industriels et commerciaux et d’établir des pépinières d’entreprises dans les instituts supérieurs d’études technologiques, en plus de la création de cyberespaces dans les gouvernorats en vue d’élargir les perspectives d’investissement dans l’intelligence et le savoir et de soutenir les efforts de création d’emplois dans les gouvernorats prioritaires. Les mesures relatives au renforcement des capacités des structures de soutien et des bureaux d’études aideront également à l’identification de projets nouveaux et à l’accélération du rythme de réalisation des projets dans les gouvernorats, notamment, intérieurs. La coopération internationale décentralisée constitue le cinquième axe de la stratégie de développement pour le prochain quinquennat afin de concrétiser les orientations du programme prospectif visant à saisir les opportunités offertes par la mondialisation dans ce domaine et ce par l’établissement de partenariat entre les régions et les institutions tunisiennes et leurs homologues dans les différents pays. Cette démarche permettra la connexion de la région avec le marché international des services à haute valeur ajoutée en vue de drainer les investissements. 219 ANNEXES STATISTIQUES RESSOURCES ET EMPLOIS (PRIX CONSTANTS 1990) TABLEAU I-1 en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 P I B PRIX DU MARCHE 14008.6 14770.7 15477.4 16414.5 17181.3 18027.5 18601.7 19942.8 21202.0 22466.6 23869.6 Accroissement en % 7.1 5.4 4.8 6.1 4.7 4.9 3.2 7.2 6.3 6.0 6.2 IMPORT.B.&SERVICES 6139.5 6676.7 7055.9 7269.9 7992.3 9051.2 9204.4 9926.1 10647.9 11364.0 12101.3 Accroissement en % -3.3 8.8 5.7 3.0 9.9 13.2 1.7 7.8 7.3 6.7 6.5 20148.1 21447.4 22533.3 23684.4 25173.6 27078.7 27806.1 29869.0 31849.9 33830.6 35971.0 3.7 6.4 5.1 5.1 6.3 7.6 2.7 7.4 6.6 6.2 6.3 2207.1 2343.7 2433.8 2526.3 2654.2 2786.9 2923.5 3066.7 3213.9 3358.5 3509.7 3.2 6.2 3.8 4.3 5.1 5.0 4.9 4.9 4.8 4.5 4.5 8524.9 8908.7 9409.5 9955.3 10487.8 11033.2 11496.6 12128.9 12808.1 13512.5 14282.7 4.4 4.5 5.6 5.8 5.2 5.2 4.2 5.5 5.6 5.5 5.7 10732.0 11252.4 11843.3 12481.6 13142.0 13820.1 14420.0 15195.6 16022.0 16871.1 17792.4 4.1 4.8 5.3 5.4 5.3 5.2 4.3 5.4 5.4 5.3 5.5 3180.6 3453.8 3653.8 3964.8 4242.9 4406.7 4565.5 4803.1 5069.0 5340.2 5631.1 2.2 8.6 5.8 8.5 7.0 3.9 3.6 5.2 5.5 5.4 5.4 282.6 186.9 191.8 70.6 71.8 116.1 87.0 196.7 252.5 378.9 508.8 DEMANDE INTERIEURE 14195.2 14893.1 15688.9 16517.0 17456.7 18342.8 19072.5 20195.4 21343.5 22590.2 23932.3 Accroissement en % 5.7 4.9 5.3 5.3 5.7 5.3 4.0 5.9 5.7 5.8 5.9 5952.9 6554.3 6844.4 7167.4 7716.9 8735.8 8733.5 9673.6 10506.3 11240.5 12038.7 -0.8 10.1 4.4 4.7 7.7 13.2 0.0 10.8 8.6 7.0 7.1 TOTAL RESSOURCES -EMPLOIS Accroissement Annuel en % CONSOMMATION PUBLIQUE Accroissement en % CONSOMMATION PRIVEE Accroissement en % CONSOMMATION GLOBALE Accroissement en % F.B.C.F Accroissement en % VARIATION DE STOCKS EXPORT. BIENS ET SERVICES Accroissement en % RESSOURCES ET EMPLOIS (PRIX COURANTS) TABLEAU I-2 P I B PRIX DU MARCHE en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 19066.2 20898.3 22560.8 24671.5 26685.3 28757.2 30482.0 33582.8 36588.4 39704.7 43185.2 Accroissement en % 11.8 IMPORT.B.&SERVICES 8325.8 Accroissement en % 0.0 TOTAL RESSOURCES -EMPLOIS Accroissement Annuel en % CONSOMMATION PUBLIQUE Accroissement en % CONSOMMATION PRIVEE Accroissement en % CONSOMMATION GLOBALE Accroissement en % F.B.C.F Accroissement en % VARIATION DE STOCKS DEMANDE INTERIEURE Accroissement en % EXPORT. BIENS ET SERVICES Accroissement en % 9.6 8.5 8.8 9660.0 10469.5 11052.0 12724.9 14843.0 15260.3 16884.8 18565.3 20309.3 22167.7 16.5 8.0 8.4 9.4 5.6 8.2 15.1 7.8 16.6 6.0 2.8 10.2 10.6 8.9 10.0 9.4 9.2 27392.0 30558.3 33030.3 35723.5 39410.2 43600.2 45742.3 50467.6 55153.7 60014.0 65352.9 7.9 11.6 8.1 8.2 10.3 10.6 4.9 10.3 9.3 8.8 8.9 2965.0 3295.5 3530.4 3835.9 4165.0 4527.4 4916.7 5324.8 5734.8 6147.7 6584.2 6.7 11.1 7.8 8.5 8.6 8.7 8.6 8.3 7.7 7.2 7.1 11618.4 12590.8 13716.5 14900.0 16181.4 17475.9 18804.1 20421.2 22136.6 23907.5 25844.1 8.3 8.4 8.9 8.7 8.3 8.0 7.6 8.6 8.4 8.0 8.1 14583.4 15886.3 17246.9 18735.9 20346.4 22003.3 23720.8 25746.0 27871.4 30055.3 32428.3 8.0 8.9 8.6 8.6 8.6 8.1 7.8 8.5 4422.3 5152.9 5610.2 6277.6 7020.3 7510.0 8014.0 8684.0 7.3 16.5 8.9 11.9 11.8 7.0 6.7 8.4 8.2 8.0 8.1 356.4 372.4 461.3 209.5 260.0 400.8 229.1 394.6 473.9 717.7 996.2 19362.1 21411.6 23318.4 25223.0 27626.7 29914.0 31963.9 34824.6 37739.3 40917.0 44388.5 9.3 10.6 8029.9 9146.7 4.9 13.9 8.9 0.7 8.9 10964.0 20964.4 16.1 6.9 9394.0 10144.0 9711.9 10500.5 11783.5 13686.2 13778.4 15643.0 17414.4 19097.0 12.2 8.3 7.9 8.5 8.1 9.5 7.8 8.4 6.2 8.2 8.3 13.5 8.4 11.3 9.7 9.8 EPARGNE ET FINANCEMENT EXTEREUR (PRIX COURANTS) TABLEAU I-3 en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 P I B PRIX DU MARCHE 19066.2 20898.3 22560.8 24671.5 26685.3 28757.2 30482.0 33582.8 36588.4 39704.7 -1508.0 -1686.0 TRANSFERTS COURANTS EXTERIEURS NETS 18061.9 19900.2 21573.3 23599.0 25385.3 27446.5 29199.0 32248.8 35182.4 38196.7 800.6 834.0 941.8 1079.5 1121.5 1247.7 1359.9 1455.8 1604.9 1728.3 41499.2 1850.3 REVENU NATIONAL DISP. BRUT 18862.5 20734.2 22515.1 24678.5 26506.8 28694.2 30558.9 33704.6 36787.3 39925.0 43349.5 CONSOMMATION GLOBALE 14583.4 15886.3 17246.9 18735.9 20346.4 22003.3 23720.8 25746.0 27871.4 30055.3 32428.3 REVENUS FACTEURS EXT.NETS PRODUIT NATIONAL BRUT EPARGNE NATIONALE -1004.3 4279.1 -998.1 4847.9 -987.5 5268.2 -1072.5 5942.6 -1300.0 6160.4 -1310.7 6691.0 -1283.0 6838.1 -1334.0 7958.6 -1406.0 43185.2 8915.9 9869.7 10921.2 24.2 24.7 25.2 9394.0 10144.0 25.7 25.5 10964.0 25.4 22.7 23.4 23.4 24.1 23.2 23.3 22.4 23.6 4422.3 23.2 5152.9 24.7 5610.2 24.9 6277.6 25.4 7020.3 26.3 7510.0 26.1 8014.0 26.3 8684.0 25.9 356.4 372.4 461.3 209.5 260.0 400.8 229.1 394.6 473.9 717.7 996.2 -499.6 -680.4 -774.0 -538.2 -1119.9 -1219.8 -1405.0 -1120.0 -952.0 -992.0 -1039.0 2.6 3.3 3.4 2.2 4.2 4.2 4.6 3.3 2.6 2.5 2.4 44.5 104.6 93.8 86.4 12.1 79.9 150.0 150.0 150.0 150.0 150.0 -455.1 -575.8 -680.2 -451.8 -1107.8 -1139.9 -1255.0 -970.0 -802.0 -842.0 -889.0 Besoin Financement/RNDB (%) 2.4 2.8 3.0 1.8 4.2 4.0 4.1 2.9 2.2 2.1 2.1 Besoin Financement/FBCF (%) 10.3 11.2 12.1 7.2 15.8 15.2 15.7 11.2 8.5 8.3 8.1 5.0 5.6 6.3 3.8 8.3 7.4 8.0 5.5 4.1 3.9 3.8 9620.0 10820.0 10857.0 12795.0 13691.0 15010.0 16070.0 17050.0 17190.0 17735.0 51.0 52.2 48.2 51.8 51.7 52.3 52.6 50.6 46.7 44.4 18320.0 42.3 Taux d'épargne en % RNDB F.B.C.F Taux d'invest.en % PIB VARIATION DE STOCKS SOLDE COURANT En % du PIB TRANSFERTS EN CAP.EXT.NETS BESOIN FINAN. DE LA NATION Besoin Financt/Rec.Cour.Totales (%) DETTE EXTERIEURE Taux d'endett.en % RNDB 1599.1 1689.3 1791.2 1856.6 2590.0 2086.6 2381.0 2500.0 2840.0 2850.0 3240.0 Serv.dette/Recet. courantes (%) 17.6 16.4 16.5 15.7 19.5 13.6 15.3 14.2 14.5 13.3 13.8 Serv.dette/Exp.B & S ( %) 19.9 18.4 18.6 17.8 22.0 15.2 17.3 16.0 16.3 14.9 15.5 RECETTES COUR.TOTALES 9062.4 10310.6 10876.0 11805.9 13305.9 15384.9 15609.0 17633.0 19599.0 21468.0 23522.0 EXPORT. BIENS ET SERVICES 8029.9 20964.4 SERVICE DE LA DETTE 9183.1 9638.0 10414.4 11783.5 13686.2 13778.4 15643.0 17414.4 19097.0 REVENU NATIONAL BRUT ET CONSOMMATION PAR TETE (PRIX COURANTS) TABLEAU I-4 en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 18061.9 19900.2 21573.3 23599.0 25385.3 27446.5 29199.0 32248.8 35182.4 38196.7 41499.2 800.6 834.0 941.8 1079.5 1121.5 1359.9 1455.8 1604.9 1728.3 1850.3 18862.5 20734.2 22515.1 24678.5 26506.8 28694.2 30558.9 33704.6 36787.3 39925.0 43349.5 9024.8 9153.8 9275.8 9392.3 9508.8 9674.0 9758.0 9853.0 9947.0 10038.0 10127.0 P N B par habitant 2001.4 2174.0 2325.8 2512.6 2669.7 2837.1 2992.3 3273.0 3537.0 3805.2 4097.9 R N D B par habitant 2090.1 2265.1 2427.3 2627.5 2787.6 2966.1 3131.7 3420.7 3698.3 3977.4 4280.6 GLOBALE 1615.9 1735.5 1859.3 1994.8 2139.7 2274.5 2430.9 2613.0 2802.0 2994.1 3202.2 PRIVEE 1287.4 1375.5 1478.7 1586.4 1701.7 1806.5 1927.0 2072.6 2225.5 2381.7 2552.0 P N B AUX PRIX DU MARCHE TRANSFERTS COUR.EXTER.NETS REVENU NATIONAL DISP. BRUT POULATION (en milliers) 1247.7 (en Dinars) CONSOMMATION PAR HABITANT VALEURS AJOUTEES PAR SECTEUR D'ACTIVITE ET P.I.B (PRIX CONSTANTS 1990) TABLEAU II-1 en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 AGRICULTURE ET PECHE INDUSTRIES MANUFACTURIERES Industries Agricoles et Alimentaires Industries des Matériaux de Construction, Céramique et Verre Industries Mécaniques et Electriques Industries Chimiques Industries du Textile, Habillement et Cuirs Industries Diverses INDUSTRIES MANUFACTURIERES autres que l'IAA IND.NON MANUFACTURIERES Mines Hydrocarbures Electricité Eau Bâtiments et Génie civil SERVICES Commerce Transport Communications Hôtels, Cafés, Restaurants Organismes Financiers Divers Services Marchands dont :Loyer CI NON VENT.EN SERV.FIN.(en-) S/Total activi tés marchandes Act.de services non marchands dont Administration Publique P I B AUX COUTS DES FACTEURS Impots ind.nets de subventions P I B AUX PRIX DU MARCHE ACCROISSEMENTS ANNUELS (EN %) Croissance (en %) du P.I.B Autre qu'AGRICULTURE Croissance (en %) du P.I.B Autre qu'AGRICULTURE et IAA Croissance (en %) des Mines et Hydrocarbures 2037.5 2098.0 2077.0 2306.3 2283.0 2248.8 2068.9 2420.6 2565.8 2655.6 2468.6 2653.5 2767.7 2923.7 3116.6 3332.1 3427.9 3638.4 3841.4 4051.0 434.4 517.0 501.3 565.5 608.4 593.2 590.2 642.9 694.7 736.4 262.8 265.3 276.7 290.3 312.9 327.0 343.3 360.5 378.5 399.3 338.3 362.0 393.3 418.1 446.6 509.1 529.5 566.6 603.4 642.6 267.3 287.0 298.1 308.3 323.7 331.8 340.1 350.3 362.6 375.2 831.8 870.2 924.7 948.6 1008.0 1129.0 1162.8 1226.8 1288.1 1352.5 334.0 352.0 373.6 392.9 417.0 442.0 461.9 485.0 514.1 545.0 2034.2 2136.5 2266.4 2358.2 2508.2 2738.9 2837.6 2989.1 3146.7 3314.7 1655.7 1717.9 1831.2 1906.3 1978.4 2051.4 2172.6 2240.2 2344.6 2411.1 118.3 112.4 134.5 142.1 149.2 150.7 152.2 155.2 158.3 161.5 635.1 639.1 669.2 674.3 651.4 644.9 690.0 672.8 687.6 660.0 214.5 232.8 244.0 262.8 274.7 292.0 311.0 333.4 357.0 381.3 71.7 75.9 78.6 83.4 83.8 87.2 90.2 93.8 97.6 101.5 616.1 657.7 704.9 743.7 819.3 876.7 929.3 985.0 1044.1 1106.8 4850.7 5179.3 5521.5 5945.3 6338.1 6752.6 7139.1 7714.2 8364.8 9085.1 1228.4 1281.8 1383.6 1483.8 1550.9 1636.2 1714.7 1800.5 1908.5 2023.0 776.0 838.0 886.6 944.6 992.8 1032.5 1068.6 1138.1 1212.1 1289.7 319.1 377.5 423.4 486.4 588.1 711.6 861.0 1046.2 1276.3 1557.1 705.9 758.3 795.3 850.1 880.1 902.1 894.9 981.7 1055.3 1113.4 658.4 698.2 725.9 815.7 885.6 943.2 990.3 1049.7 1112.7 1185.1 1162.9 1225.5 1306.7 1364.7 1440.6 1527.0 1609.5 1698.0 1799.9 1916.9 493.1 512.3 532.8 554.1 576.3 599.4 623.3 648.3 674.2 701.2 515.5 548.7 589.3 684.0 751.5 788.1 811.4 877.4 937.8 997.3 10497.0 11100.0 11608.1 12397.6 12964.6 13596.7 13997.1 15136.0 16178.8 17205.5 1868.3 1966.4 2053.8 2124.6 2223.0 2327.5 2427.6 2531.9 2645.9 2765.0 1809.7 1907.6 1993.7 2063.6 2161.0 2247.4 2337.3 2430.8 2528.1 2629.2 12365.3 13066.4 13661.9 14522.2 15187.6 15924.1 16424.7 17667.9 18824.7 19970.4 1643.3 1704.3 1815.5 1892.3 1993.7 2103.4 2177.0 2274.9 2377.3 2496.2 14008.6 14770.7 15477.4 16414.5 17181.3 18027.5 18601.7 19942.8 21202.0 22466.6 7.1 5.4 4.8 6.1 4.7 4.9 3.2 7.2 6.3 6.0 4.1 5.9 5.7 5.3 5.6 5.9 4.8 6.0 6.4 6.3 4.2 5.4 6.1 5.0 5.5 6.3 5.0 5.8 6.3 6.3 4.1 5.8 6.1 5.2 6.0 6.7 4.9 6.3 6.5 6.8 2775.1 4282.9 784.2 421.3 684.4 388.4 1426.9 577.7 3498.6 2469.5 164.7 623.7 408.4 105.5 1167.1 9897.5 2144.4 1370.9 1899.7 1174.6 1267.4 2040.5 729.2 1064.3 18360.7 2888.0 2734.4 21248.7 2621.0 23869.6 6.2 6.5 6.5 7.0 VALEURS AJOUTEES PAR SECTEUR D'ACTIVITE ET P.I.B (PRIX COURANTS) TABLEAU II-2 en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 AGRICULTURE ET PECHE INDUSTRIES MANUFACTURIERES Industries Agricoles et Alimentaires Industries des Matériaux de Construction, Céramique et Verre Industries Mécaniques et Electriques Industries Chimiques Industries du Textile, Habillement et Cuirs Industries Diverses INDUSTR. MANUFACT.autres que l'IAA IND.NON MANUFACTURIERES Mines Hydrocarbures Electricité Eau Bâtiments et Génie civil SERVICES Commerce Transport Communications Hotels,Cafes,Restaurants Organismes Financiers Divers Services Marchands dont Loyer CI NON VENT.EN SERV.FIN.(en-) S/Total activités marchandes Act.de services non marchands dont Administration Publique P I B AUX COUTS DES FACTEURS Impôts ind. nets de subventions P I B AUX PRIX DU MARCHE ACCROISSEMENTS ANNUELS (EN %) 2614.6 2759.7 2865.6 3210.9 3297.5 3347.0 3206.4 3494.5 3859.0 4167.5 4469.5 4847.9 5312.4 5639.6 586.2 700.5 708.3 816.5 896.9 892.4 932.6 349.9 359.0 385.7 409.6 447.6 481.6 519.2 453.8 497.8 556.4 613.9 674.8 788.8 836.2 404.5 466.0 485.0 505.9 528.4 554.8 589.8 1252.0 1354.4 1494.8 1551.0 1683.4 1922.4 2037.8 448.1 481.3 537.3 572.6 616.8 672.3 724.1 2908.3 3158.5 3459.2 3653.0 3951.0 4420.0 4707.0 1937.2 2109.1 2233.5 2492.8 2774.3 2983.8 3169.5 136.8 166.4 205.9 209.7 234.4 241.7 248.9 595.3 603.0 537.2 703.0 804.9 828.2 842.3 269.6 311.7 357.6 344.3 366.1 399.0 427.8 91.3 101.0 103.4 114.6 116.5 124.7 132.4 844.2 927.0 1029.4 1121.2 1252.4 1390.2 1518.1 6596.7 7156.3 7826.8 8586.0 9380.6 10219.4 11049.0 1636.1 1762.6 1990.7 2185.6 2347.0 2546.5 2737.5 1080.2 1211.0 1327.1 1440.0 1558.0 1670.2 1780.4 338.4 402.8 421.1 466.0 580.2 717.7 891.4 1152.0 1276.1 1390.4 1540.1 1632.4 1722.2 1773.8 793.2 767.2 807.2 918.9 1027.5 1126.1 1219.6 1596.8 1736.6 1890.3 2035.4 2235.5 2436.7 2646.3 660.0 712.8 766.9 825.2 883.8 951.0 1018.5 618.6 579.3 622.2 722.2 793.9 855.0 902.0 14024.4 15304.8 16471.2 18037.0 19506.4 21007.6 22162.4 2636.2 2966.6 3118.6 3335.0 3593.4 3895.2 4214.7 2556.8 2883.1 3030.5 3243.0 3499.6 3748.1 4014.9 16660.6 18271.4 19589.8 21372.0 23099.8 24902.8 26377.1 2405.6 2626.9 2971.0 3299.5 3585.5 3854.4 4104.9 19066.2 20898.3 22560.8 24671.5 26685.3 28757.2 30482.0 11.8 9.6 8.0 9.4 8.2 7.8 6.0 3864.0 6162.8 1056.6 561.5 921.5 625.7 2214.4 783.1 5106.2 3372.0 261.5 839.0 472.3 141.8 1657.4 12240.5 2960.6 1953.0 1115.5 2004.3 1331.6 2875.5 1091.0 1002.7 24636.7 4527.8 4300.8 29164.5 4418.4 33582.8 10.2 4210.5 6687.7 1162.2 606.1 1008.9 667.0 2390.2 853.3 5525.5 3615.0 274.2 870.8 520.0 151.6 1798.3 13562.7 3226.1 2138.2 1399.1 2214.9 1451.0 3133.4 1166.4 1098.0 26978.0 4864.0 4598.1 31842.0 4746.5 36588.4 8.9 4475.6 7242.8 1265.2 656.7 1103.5 711.0 2577.5 928.9 5977.6 3827.5 287.2 858.6 570.4 161.9 1949.4 15015.5 3512.0 2336.5 1752.9 2399.9 1587.0 3427.2 1245.9 1195.2 29366.2 5220.1 4911.1 34586.3 5118.4 39704.7 8.5 4803.3 7862.0 1383.8 711.5 1207.0 755.8 2792.6 1011.3 6478.1 4045.6 300.9 833.3 627.4 173.0 2111.1 16660.4 3823.2 2550.7 2196.3 2600.2 1743.1 3746.8 1330.7 1305.1 32066.2 5599.6 5245.5 37665.8 5519.4 43185.2 8.8 LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE TABLEAU III en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 AGRICULTURE ET PECHE 717.8 736.0 824.3 860.8 890.0 970.0 990.0 1000.0 INDUSTRIES MANUFACTURIERES 642.2 719.0 832.0 876.3 953.2 1033.0 1155.0 1260.0 1365.0 1495.0 1620.0 Industries Agricoles et Alimentaires 140.0 173.0 221.8 231.0 241.6 220.0 220.0 230.0 250.0 270.0 280.0 Industries des Matériaux de Construction Céramique et Verre 112.0 98.0 100.0 120.1 129.7 160.0 200.0 240.0 260.0 280.0 300.0 84.6 100.0 120.0 135.0 150.0 170.0 190.0 210.0 235.0 270.0 310.0 Industries Mécaniques et Electriques 930.0 940.0 950.0 70.0 83.0 85.0 75.0 84.9 90.0 105.0 110.0 120.0 135.0 150.0 155.1 170.0 208.2 215.2 233.1 263.0 290.0 310.0 330.0 350.0 380.0 80.5 95.0 97.0 100.0 113.9 130.0 150.0 160.0 170.0 190.0 200.0 469.2 716.9 775.5 895.0 1100.0 1217.0 1299.0 1294.0 20.6 39.8 41.5 43.3 42.3 40.0 50.0 35.0 47.0 47.0 51.0 Hydrocarbures 182.3 247.0 272.0 222.0 354.7 370.0 255.0 270.0 330.0 367.0 370.0 Electricité 154.2 308.1 303.0 238.0 416.8 400.0 330.0 520.0 550.0 580.0 543.0 Eau 42.1 40.0 60.0 70.0 80.0 90.0 100.0 105.0 110.0 115.0 120.0 Bâtiments et Génie civil 70.0 82.0 99.0 105.0 115.0 140.0 160.0 170.0 180.0 190.0 210.0 2105.0 2417.7 2595.2 3238.4 3499.8 3716.0 4194.0 4484.0 4862.0 5280.0 5860.0 1690.0 1895.0 Industries Chimiques Industries du Textile, Habillement et Cuirs Industries Diverses IND.NON MANUFACTURIERES Mines SERVICES 678.3 1008.8 1040.0 Transport 544.8 719.8 703.8 1184.0 Communications 190.0 198.0 240.0 213.6 370.0 415.0 629.0 589.0 532.0 505.0 585.0 Hôtels, Cafés, Restaurants 336.0 324.9 329.0 331.0 324.0 360.0 360.0 360.0 360.0 360.0 360.0 Logements 698.6 783.3 843.1 946.1 1055.1 1175.0 1270.0 1380.0 1500.0 1630.0 1770.0 Commerces et Divers Services 335.6 391.7 479.3 563.7 630.7 706.0 765.0 845.0 970.0 1095.0 1250.0 488.1 563.3 583.2 623.8 668.5 791.0 830.0 890.0 980.0 1080.0 1190.0 EQUIPEMENTS COLLECTIFS TOTAL DE LA F.B.C.F Accroissements annuels (en %) 1120.0 1060.0 1170.0 1310.0 1500.0 4422.3 5152.9 5610.2 6277.6 7020.3 7510.0 8014.0 8684.0 9394.0 10144.0 10964.0 7.3 16.5 8.9 11.9 11.8 7.0 6.7 8.4 8.2 8.0 8.1 COMPTE DE L'EXTERIEUR TABLEAU IV-1 en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 IMPORTATIONS BIENS ET SERVICES 8325.8 9699.4 10366.3 10959.6 12724.9 14843.0 15260.3 16884.8 18565.3 20309.3 22167.7 EXPORTATIONS BIENS ET SERVICES 8029.9 9183.1 9638.0 10414.4 11783.5 13686.2 13778.4 15643.0 17414.4 19097.0 20964.4 SOLDE BIENS ET SERVICES -295.9 -516.3 -728.3 -545.2 -941.4 -1156.8 -1481.9 -1241.8 -1150.9 -1212.3 -1203.3 RESSOURCES 1146.0 1166.2 1182.7 1279.9 1544.7 1584.7 1586.0 1673.0 1796.0 1938.0 2146.0 141.7 168.1 195.2 207.4 244.7 274.0 303.0 339.0 390.0 430.0 460.0 -1004.3 -998.1 -987.5 -1072.5 -1300.0 -1310.7 -1283.0 -1334.0 -1406.0 -1508.0 -1686.0 90.2 890.8 125.4 959.4 101.0 1042.8 104.6 1184.1 156.2 1277.7 177.0 1424.7 167.7 1527.6 195.2 1651.0 189.7 1794.6 212.7 1941.0 247.3 2097.6 TRANSFERTS COURANTS 800.6 834.0 941.8 1079.5 1121.5 1247.7 1359.9 1455.8 1604.9 1728.3 1850.3 RESSOURCES COURANTES 9562.0 10991.0 11650.0 12344.1 14425.8 16604.7 17014.0 18753.0 20551.0 22460.0 24561.0 EMPLOIS COURANTS 9062.4 10310.6 10876.0 11805.9 13305.9 15384.9 15609.0 17633.0 19599.0 21468.0 23522.0 SOLDE COURANT -499.6 -680.4 -774.0 -952.0 -992.0 -1039.0 44.5 104.6 93.8 86.4 12.1 79.9 150.0 150.0 150.0 150.0 150.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 86.4 12.1 79.9 EMPLOIS TRANSFERTS DE REVENUS RESSOURCES EMPLOIS TRANSFERTS EN CAPITAL RESSOURCES -538.2 -1119.9 -1219.8 -1405.0 -1120.0 44.5 104.6 93.8 150.0 150.0 150.0 150.0 150.0 -455.1 -575.8 -680.2 -451.8 -1107.8 -1139.9 -1255.0 -970.0 -802.0 -842.0 -889.0 932.1 1129.4 1359.4 1028.9 2551.2 1797.8 1761.0 1888.0 2113.0 2034.0 2267.0 955.6 1102.5 1173.2 1227.0 1883.5 1379.6 1651.0 1700.0 1960.0 1880.0 2160.0 52.4 47.3 58.5 88.5 136.6 81.6 120.0 120.0 120.0 122.0 125.0 -75.9 -20.4 127.7 -286.6 531.1 336.6 -10.0 68.0 33.0 32.0 -18.0 1773.2 2077.2 1826.9 2298.7 3326.2 3311.5 3486.0 3237.0 3305.0 3206.0 3526.0 PARTICIPATIONS et I D E (1) 306.8 439.9 852.3 488.5 1137.9 718.3 1000.0 800.0 1315.0 960.0 975.0 PRETS PUBLICS 617.3 610.0 500.0 866.0 921.0 1278.0 1100.0 1100.0 1000.0 1000.0 1000.0 PRETS PRIVES 849.1 1027.3 474.6 944.2 1267.3 1315.2 1386.0 1337.0 990.0 1246.0 1551.0 SOLDE OPERATIONS FINANCIERES 841.1 947.8 467.5 1269.8 775.0 1513.7 1725.0 1349.0 1192.0 1172.0 1259.0 SOLDE GENERAL (1) Sans les instruments du marché monétaire 386.0 372.0 -212.7 818.0 -332.8 373.8 470.0 379.0 390.0 330.0 370.0 EMPLOIS CAPACITE OU BESOIN DE FINANCT COMPTE FINANCIER RESSOURCES AMORTISSEMENTS PARTICIPATIONS CT ET AJUSTEMENT EMPLOIS COMPTE DE L'EXTERIEUR EMPLOIS COURANTS TABLEAU IV-2 en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 EXPORTATIONS DE BIENS (selon statistiques douanières) 5372.1 6147.9 6518.6 6966.9 8004.8 9503.7 9786.0 10918.0 12060.0 13204.0 14513.0 Agriculture et IAA 404.6 681.7 627.0 790.9 707.1 778.5 700.0 830.0 950.0 1065.0 1191.0 Phosphate et chimie 761.8 840.6 881.2 864.0 904.4 1015.5 985.0 1050.0 1130.0 1210.0 1290.0 Energie 563.1 555.9 417.7 498.0 967.5 877.8 857.0 970.0 1004.0 953.0 917.0 Textiles et cuirs 2747.8 2996.4 3289.5 3396.5 3726.8 4615.2 4800.0 5280.0 5760.0 6250.0 6815.0 Industries mécaniques et électriques 669.6 830.3 1043.4 1120.1 1323.1 1769.5 1946.0 2248.0 2616.0 3061.0 3570.0 Autres exportations 225.2 243.0 259.8 297.4 375.9 447.2 498.0 540.0 600.0 665.0 730.0 Ajustements (1) 115.1 132.5 134.0 122.0 135.5 148.0 161.0 174.0 187.0 200.0 214.0 EXPORTATIONS DE BIENS (selon comptabilité nationale) 5487.2 6280.4 6652.6 7088.9 8140.3 9651.7 9947.0 11092.0 12247.0 13404.0 14727.0 EXPORTATIONS DE SERVICES 2542.7 2902.7 2985.4 3325.5 3643.2 4034.5 3831.4 4551.0 5167.4 5693.0 6237.4 Transport 714.5 860.1 726.8 758.9 881.7 968.2 926.0 1076.0 1202.0 1333.0 1469.0 Tourisme et voyages 1580.8 1765.5 1935.5 2199.6 2379.4 2654.8 2486.0 2994.0 3395.0 3670.0 3965.0 1413.2 1565.3 1712.8 1949.9 2095.1 2343.0 2156.0 2619.0 2990.0 3235.0 3500.0 247.4 277.1 323.1 367.0 382.1 411.5 419.4 481.0 570.4 690.0 803.4 dont recettes touristiques Autres services TOTAL EXPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES 8029.9 9183.1 TRANSFERTS DE REVENUS 141.7 168.1 195.2 207.4 244.7 274.0 303.0 339.0 390.0 430.0 460.0 Revenus du capital 85.4 101.8 122.2 124.2 149.7 169.0 188.0 214.0 255.0 285.0 305.0 Revenus du travail 56.3 66.3 73.0 83.2 95.0 105.0 115.0 125.0 135.0 145.0 155.0 TRANSFERTS COURANTS 890.8 959.4 1042.8 1184.1 1277.7 1424.7 1527.6 1651.0 1794.6 1941.0 2097.6 798.3 845.9 901.8 1019.7 1091.1 1225.0 1310.0 1410.0 1530.0 1660.0 1790.0 1238.0 1391.5 1522.4 1698.7 1830.6 1990.0 2184.6 2371.0 2557.6 dont Economies sur salaires 9638.0 10414.4 11783.5 13686.2 13778.4 15643.0 17414.4 19097.0 20964.4 TOTAL TRANSFERTS 1032.5 1127.5 TOTAL EMPLOIS COURANTS (1) Ajustements des comptes nationaux 9062.4 10310.6 10876.0 11805.9 13305.9 15384.9 15609.0 17633.0 19599.0 21468.0 23522.0 COMPTE DE L'EXTERIEUR RESSOUCES COURANTES TABLEAU IV-3 en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 IMPORTATION DE BIENS (selon stat. Douanes) Biens d'équipement 1520.4 1906.4 2183.8 2648.5 2998.1 3213.0 3325.0 3685.0 3995.0 4335.0 4700.0 Matières premières et demi-produits 2170.0 2448.1 2707.8 2615.9 3053.9 3649.6 3710.0 4105.0 4565.0 5033.0 5541.0 Produits énergétiques 591.2 659.8 450.6 641.8 1198.1 1273.4 1195.0 1300.0 1435.0 1550.0 1674.0 Produits alimentaires 605.6 764.2 802.5 660.9 772.4 937.8 1095.0 1210.0 1306.0 1410.0 1522.0 Produits de consommation non alimentaire 2611.4 3014.8 3344.8 3493.4 3705.5 4584.0 4675.0 5220.0 5765.0 6330.0 6930.0 7498.6 8793.3 9489.5 Importations C.A.F Ajustements (1) 205.7 171.4 164.2 9653.7 10060.5 11728.0 13657.8 14000.0 15520.0 17066.0 18658.0 20367.0 162.6 152.0 162.3 170.0 180.0 190.0 201.0 210.0 IMPORTATION DE BIENS selon comptabilité nationale 7704.3 8964.7 10223.1 11880.0 13820.1 14170.0 15700.0 17256.0 18859.0 20577.0 Importation de services 621.5 734.7 712.6 736.5 844.9 1022.9 1090.3 1184.8 1309.3 1450.3 1590.7 Transport et assurance 212.2 248.1 167.6 180.4 193.9 228.0 241.0 274.0 307.0 345.0 383.0 Tourisme et voyages 228.6 230.7 234.3 243.8 321.7 388.9 412.3 441.8 477.3 528.3 584.7 Autres services 180.7 255.9 310.7 312.3 329.3 406.0 437.0 469.0 525.0 577.0 623.0 TOTAL IMPORTATION DE BIENS ET SERVICES 8325.8 9699.4 10366.3 10959.6 12724.9 14843.0 15260.3 16884.8 18565.3 20309.3 22167.7 TRANSFERTS DE REVENUS 1137.2 1166.2 1182.7 1279.9 1544.7 1584.7 1586.0 1673.0 1796.0 1938.0 2146.0 Revenus du capital 1737.0 1157.8 1173.8 1268.9 1532.2 1569.6 1567.0 1268.9 1532.2 1630.0 1737.0 Intérêts de la dette 643.5 648.8 618.0 629.6 706.5 707.0 730.0 800.0 880.0 970.0 1080.0 Autres revenus du capital 493.7 509.0 555.8 693.3 825.7 862.6 837.0 855.0 890.0 945.0 1040.0 Revenu du travail 8.8 8.4 8.9 11.0 12.5 15.1 19.0 18.0 26.0 23.0 26.0 TRANSFERTS COURANTS 90.2 125.4 101.0 104.6 156.2 177.0 167.7 195.2 189.7 212.7 247.3 TOTAL DES TRANSFERTS 1236.2 1291.6 1283.7 1384.5 1700.9 1761.7 1753.7 1868.2 1985.7 2150.7 2393.3 TOTAL RESSOURCES COURANTES (1) Ajustements des comptes nationaux 9562.0 10991.0 11650.0 12344.1 14425.8 16604.7 17014.0 18753.0 20551.0 22460.0 24561.0 LES FINANCES PUBLIQUES RECETTES ET DEPENSES DE L'ETAT TABLEAU V en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 RECETTES PROPRES Accroissement (%) % du PIB Recettes fiscales % du PIB Recettes non fiscales RESSOURCES D'EMPRUNT TOTA RESSOURCES DE L'ETAT Accroissement (%) Dépenses de gestion et de développement Accroissement (%) Dépenses de gestion Accroissement (%) Dépenses ordinaires Dépenses des fonds du Trésor Dépenses de développement Accroissement (%) Investissements directs Financement public Fonds du trésor paiements directs Service de la dette Accroissement (%) Principal Intérêts Prêts et avances nets du Trésor TOTAL DEPENSES DE L'ETAT Accroissement (%) Déficit budgétaire net % du PIB 4796.9 7.1 25.2 3780.3 19.8 1016.6 2750.3 7547.2 17.8 4805.7 5.1 3247.6 4.4 3182.0 65.6 1558.1 6.7 630.6 376.4 118.6 432.5 2635.5 29.8 1879.7 755.8 52.6 7493.8 13.3 817.2 4.3 5208.6 8.6 24.9 4231.0 20.2 977.6 2733.0 7941.6 5.2 5278.5 9.8 3630.8 11.8 3543.4 87.4 1647.7 5.8 650.7 353.9 133.4 509.7 2850.4 8.2 2061.7 788.7 14.2 8143.1 8.7 872.8 4.2 6089.7 16.9 27.0 4762.7 21.1 1327.0 2431.0 8520.7 7.3 5581.0 5.7 3899.4 7.4 3798.9 100.5 1681.6 2.1 677.2 386.3 179.2 438.9 3077.7 8.0 2307.7 770.0 26.9 8685.6 6.7 288.2 1.3 6132.2 6872.5 7105.4 7816.0 8060.0 8940.0 9155.0 0.7 12.1 3.4 10.0 3.1 10.9 2.4 24.9 25.8 24.7 25.6 24.0 24.4 23.1 5208.0 5678.4 6239.8 6446.0 7065.0 7570.0 8170.0 21.1 21.3 21.7 21.1 21.0 20.7 20.6 924.2 1194.1 865.6 1370.0 995.0 1370.0 985.0 2750.7 3063.5 3747.7 3135.0 3320.0 3822.0 3616.0 8882.9 9936.0 10853.1 10951.0 11380.0 12762.0 12771.0 4.3 11.9 9.2 0.9 3.9 12.1 0.1 6202.9 6605.9 7146.0 7377.0 7984.0 8420.0 8952.0 11.1 6.5 8.2 3.2 8.2 5.5 6.3 4102.4 4365.2 4704.2 4955.0 5449.0 5740.0 6122.0 5.2 6.4 7.8 5.3 10.0 5.3 6.7 4008.0 4276.0 4522.7 4902.0 5394.0 5683.0 6063.0 94.4 89.2 181.5 53.0 55.0 57.0 59.0 2100.5 2240.7 2441.8 2422.0 2535.0 2680.0 2830.0 24.9 6.7 9.0 -0.8 4.7 5.7 5.6 731.4 785.8 831.4 889.0 1010.0 1060.0 1130.0 456.0 486.4 510.6 596.0 550.0 590.0 620.0 317.2 372.1 413.6 385.0 415.0 447.0 464.0 595.9 596.4 686.2 552.0 560.0 583.0 616.0 3157.1 3966.9 3497.4 3574.0 3396.0 4342.0 3819.0 2.6 25.7 -11.8 2.2 -5.0 27.9 -12.0 2317.5 3079.4 2612.4 2631.0 2425.0 3312.0 2712.0 839.6 887.5 885.0 943.0 971.0 1030.0 1107.0 -37.6 32.1 20.0 9322.4 10604.9 10663.4 10951.0 11380.0 12762.0 12771.0 7.3 13.8 0.6 2.7 3.9 12.1 0.1 872.7 653.0 945.6 504.0 895.0 510.0 904.0 3.5 2.4 3.3 1.7 2.7 1.4 2.3 9734.0 6.3 22.5 8749.0 20.3 985.0 3742.0 13476.0 5.5 9441.0 5.5 6451.0 5.4 6390.0 61.0 2990.0 5.7 1180.0 660.0 490.0 660.0 4035.0 5.7 2860.0 1175.0 13476.0 5.5 882.0 2.0 EMPLOIS ET RESSOURCES DU SYSTEME FINANCIER TABLEAU VI en MD 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 MASSE MONETAIRE (M4) Masse monétaire au sens large (M3) Masse monétaire au sens strict (M2) Monnaie (M1) Quasi Monnaie Emprunts obligataires et épargne affectée (M3-M2) (M4-M3) AUTRES RESSOURCES TOTAL RESSOURCES=TOTAL EMPLOIS 12504 13576 14836 16234 16960 18058 19141 20581 22321 24117 26141 9617 10 981 11 638 13 806 15 377 17 412 18 725 20 240 21 980 23 776 25 800 8764 10162 10726 12816 14551 16051 17185 18519 20076 21670 23480 3981 4474 4790 5553 6128 6744 7424 8000 9361 1014 4782 853 2886 5687 819 2595 5936 912 3197 7262 990 2427 8423 1083 1326 9307 1361 646 9761 10519 11403 12309 1540 1721 1904 2106 416 341 341 341 13337 2320 341 5512 6184 6524 6887 6854 7042 7516 9848 10686 18016 19760 21360 23121 23814 25100 26657 28842 31371 33965 36827 8261 8673 9050 CREANCES NETTES SUR L'EXTERIEUR 1137 1537 1372 1841 1408 1597 2067 2446 2836 3166 3536 CREANCES NETTES SUR L'ETAT 3526 3701 4112 4169 4091 3471 3237 3306 3554 3708 3974 13352 14521 15875 17111 18315 20032 21353 23090 24981 27091 29317 CONCOURS A L'ECONOMIE