André Larquié président Brigitte Marger directeur général

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André Larquié président Brigitte Marger directeur général
André Larquié
président
Brigitte Marger
directeur général
rétrospective Rolling Stones
La cité de la musique est heureuse de vous accueillir à l’occasion de cette rétrospective consacrée aux Rolling Stones. Au programme : deux films interprétés
par Mick Jagger à la fin des années soixante (Ned Kelly, Performance), un longmétrage de Jean-Luc Godard (One Plus One) où le groupe enregistre et élabore
la chanson Sympathy For The Devil, ainsi que les Rolling Stones en concert à
Hyde Park en 1969 (The Stones In The Park), aux États-Unis en 1972 (Ladies &
Gentlemen), en 1981 (Let’s Spend The Night Together) et en 1989 (Terrifying).
Pour compléter ces projections, la cité de la musique salue la présence exceptionnelle de Bill Wyman, bassiste originel du groupe de 1962 à 1993, historien et
archiviste de cette épopée : une personnalité légendaire que vous pourrez découvrir lors de la soirée du samedi 24 février.
vendredi
23 février - 19h
salle des concerts
Ned Kelly
1970 ; Grande-Bretagne ; 105 mn ; coul. ; vostf ; réal. :
Tony Richardson ; avec Mick Jagger.
Après avoir fait ses débuts cinématographiques en
1968 dans le sulfureux Performance, Mick Jagger
interprète le rôle de Ned Kelly, légendaire Robin des
bois australien au XIXe siècle qui, avec son gang de
hors-la-loi irlandais, a farouchement combattu les
lois répressives anglaises, avant d’être pendu en
1880. Considéré en Australie comme le plus grand
héros folklorique et l’un des pionniers du nationalisme, Ned Kelly fut surnommé l’Homme de fer, à
cause du heaume qu’il arborait lors de ses combats.
Tourné en Australie en juillet 1969, ce film de Tony
Richardson (réalisateur, entre autres, de Look Back
In Anger avec Richard Burton, Mademoiselle avec
Jeanne Moreau, Blue Sky avec Jessica Lange, ou
encore Le Fantôme de l’opéra avec Burt Lancaster)
ne fut pas une expérience de tout repos pour le
chanteur des Rolling Stones. En effet, Mick Jagger
avait donné un concert gratuit à Hyde Park quatre
jours auparavant (voir The Stones In The Park,
demain à 14h) ; Brian Jones venait de mourir
(Jagger n’a d’ailleurs pas jugé utile de repousser son
départ pour l’Australie afin d’assister aux
obsèques…) ; et sa petite amie, Marianne Faithfull,
qui devait initialement tenir le rôle de la compagne
de Ned Kelly, fit une overdose à son arrivée à
Sydney, resta plusieurs jours dans le coma et fut
remplacée par une doublure. Pour couronner le tout,
Jagger a failli perdre la main droite au cours d’une
scène, lorsqu’une arme chargée à blanc partit accidentellement, à bout portant, ce qui lui valut seize
points de suture…
logos Oui FM, Planete, Forum, Rock & Folk
notes de programme | 3
rétrospective Rolling Stones
rétrospective Rolling Stones
Performance
1970 ; Grande-Bretagne ; 105 mn ; coul. ; vo ; réal. :
Nicholas Roeg et Donald Cammell ; avec Mick Jagger,
Anita Pallenberg.
Tourné en 1968, Performance est un cocktail explosif à base de violence, de sexe, de drogue et de
rock’n’roll. Mettant en scène Chas, un redoutable
gangster interprété par James Fox (Un caïd, The
Servant) et Turner, rock star sur le retour dont le personnage fut créé sur mesure pour Mick Jagger, ce
film choquant et provoquant est une lente descente
aux enfers, exorcisant les tabous des années
soixante sur l’autel d’un satanisme latent empreint
de magie noire. Parmi les personnages principaux,
on retrouve également Anita Pallenberg (compagne
de Keith Richards, ex-amante de Brian Jones et
maîtresse de Mick Jagger lors du tournage) ainsi que
Michèle Breton, jeune actrice française dont l’allure
androgyne convient parfaitement au rôle qu’elle
interprète. Cruel, subversif et particulièrement décadent, Performance relève davantage du
cinéma-vérité que de la fiction. En effet, les diverses
substances consommées sont réelles, les orgies ne
semblent pas mimées et James Fox qui, avant le
tournage, s’était immergé dans le milieu du crime
pour parfaire son personnage, interrompt sa carrière
d’acteur pendant dix ans, se convertit au christianisme et se met à répandre l’Évangile. Quant à la
musique, elle est l’œuvre de Jack Nitzsche (génial
arrangeur ayant notamment travaillé avec les Rolling
Stones), à l’exception de la chanson Memo From
Turner (Jagger-Richards), et est interprétée par Mick
Jagger, Randy Newman, Merry Clayton, Ry Cooder,
Buffy Sainte Mary, et les Last Poets.
samedi
24 février - 14h
salle des concerts
The Stones In The Park
1969 ; Grande-Bretagne ; 53 mn ; coul. ; vo ; documentaire réalisé par Joe Durder-Smith et Leslie Wopodhead.
Le 13 juin 1969, les Rolling Stones présentent à la
presse un jeune guitariste prodige, Mick Taylor, successeur de Brian Jones, démissionné quelques jours
plus tôt pour cause d’absentéisme, de refus de tourner et de divergences musicales. Libéré de celui qu’il
considère comme un poids mort, le groupe, qui n’a
pas tourné depuis 1967, décide de remonter sur
scène le 5 juillet et d’offrir aux fans un concert gratuit
dans le cadre bucolique de Hyde Park, afin qu’ils
découvrent leur nouveau guitariste. Coup de théâtre
ou ironie du sort, Brian Jones se noie mystérieusement deux jours avant l’événement et ce qui devait
être initialement un raout de présentation, se transforme en hommage cérémonial. Arrivés en fourgon
blindé, Mick Jagger et ses acolytes se doivent d’honorer la mémoire du fondateur des Rolling Stones.
Un poster géant à son effigie est placé juste derrière
Mick Taylor (ce qui n’est pas fait pour le mettre à
l’aise lors de sa première prestation publique au sein
du groupe… ) et Mick Jagger, tout de blanc vêtu, lit
quelques vers extraits de l’Adonais de Shelley, avant
un lâcher de papillons symbolisant l’âme du Stone
disparu. Face à un parterre d’enfants-fleurs et encadrés par une bande d’Hell’s Angels anglais
(nettement moins violents que leurs équivalents californiens), les Rolling Stones rôdent leur nouveau
répertoire et décrassent leur machine infernale à
rock’n’roll, au fil de pièces d’anthologie intitulées
Midnight Rambler, (I Can’t Get No) Satisfaction,
Jumpin’ Jack Flash, Honky Tonk Women, ou encore
Sympathy For The Devil.
Frédéric Lecomte
4 | cité de la musique
notes de programme | 5
rétrospective Rolling Stones
rétrospective Rolling Stones
One Plus One
1969 ; Grande-Bretagne ; 104 mn ; vostf ; film réalisé par
Jean-Luc Godard ; avec Anne Wiazemsky, Ian Quarrier et
les Rolling Stones.
En 1968, Jean-Luc Godard est persuadé que
l’Occident va être carbonisé par les flammes d’une
révolution contre-culturelle dont les agitateurs et les
porte-parole sont les stars de rock. C’est dans cette
optique et peu après le déclenchement des événements de mai, qu’il se rend aux studios Olympic
Sound de Londres pour filmer les Rolling Stones lors
de l’enregistrement de leur nouvelle chanson,
Sympathy For The Devil, dont les paroles (inspirées
du roman Le Maître et Marguerite de Mikhaïl
Boulgakov) font l’apologie du Prince des Ténèbres.
Utilisant les Stones (augmentés de l’excellent pianiste Nicky Hopkins) en toile de fond et comme
médium, Godard nous livre les secrets de fabrication
d’une des chansons les plus symboliques de la fin
des années soixante. Parti d’une ballade folk aux
accents protestataires, le morceau ne cesse d’évoluer et de s’étoffer pour devenir, au final, une samba
endiablée et hypnotique sur laquelle Mick Jagger
vocifère que son nom est Lucifer. A l’image d’un
pouce dirigeant les doigts d’une même main, le
chanteur contrôle « ses » quatre Rolling Stones pour
un exercice de style magistral, de haute voltige (le
guitariste Keith Richards à la basse, le bassiste Bill
Wyman aux percussions, etc.), et rabroue sans
ménagement le batteur Charlie Watts quand il perd
le tempo. Entrecoupé de scènes où apparaissent
divers personnages allant de la femme de Jean-Luc
Godard aux Black Panthers, ce film iconoclaste
regorge de questions rhétoriques, d’aphorismes cinglants et de revendications politiques sur fond de
propagande subversive.
F. L.
6 | cité de la musique
samedi
24 février - 18h00
salle des concerts
Ladies & Gentlemen
1974 ; États-Unis ; 90 mn ; vo ; documentaire réalisé par
Rollin Binzer.
En 1972, les Rolling Stones publient un album majeur,
considéré par beaucoup comme leur chef-d’œuvre :
le double Exile On Main Street, enregistré fiévreusement et nuitamment dans les caves à vin du guitariste Keith Richards, à Nellcote, dans le sud de la
France. Pour le groupe, il est grand temps de
reprendre la route et de conquérir à nouveau le public
américain. En effet, les Stones n’ont pas joué outreAtlantique depuis 1969 et la tournée s’était achevée
dans un bain de sang lors du concert gratuit donné à
Altamont, quand les Hell’s Angels californiens, censés assurer le service d’ordre, avaient sauvagement
poignardé à mort un jeune spectateur noir, Meredith
Hunter. Cette épisode tragique avait traumatisé le
public américain et réfréné les ardeurs provocatrices
du charismatique Mick Jagger. D’ailleurs, pour son
grand retour sur les scènes de l’Oncle Sam, Sa
Majesté Satanique prend bien soin d’évincer du répertoire des Stones l’hymne incantatoire Sympathy For
The Devil. Véritable orgie ambulante placée sous le
signe « Sexe, Drogues et Rock’n’Roll », ce vaste
périple américain donne le jour au film Ladies and
Gentlemen, proposant un montage des concerts
texans donnés le 24 juin à Fort Worth et le 25 à
Houston. L’occasion de (re)découvrir le groupe au
sommet de son art et de mesurer l’apport essentiel
du guitariste soliste Mick Taylor dont les interventions
lumineuses et touchées par la grâce sont des
moments de pure magie.
20h30
rencontre
avec la participation de :
Bill Wyman, bassiste du groupe de 1962 à 1993
Frédéric Lecomte, journaliste, réalisateur
notes de programme | 7
rétrospective Rolling Stones
rétrospective Rolling Stones
Let’s Spend The Night Together
1983 ; États-Unis ; 92 mn ; coul ; vo ; documentaire réalisé par Hal Ashby.
En 1981, les Rolling Stones effectuent une tournée
marathon à travers les États-Unis afin de promouvoir
leur nouvel album, Tattoo You, dont le 45-tours Start
Me Up caracole en tête des hit-parades. Pour la
première fois, le groupe (épaulé par Ian Stewart et
Ian McLagan aux claviers, ainsi qu’Ernie Watts et
Bobby Keys aux cuivres) se produit à guichets fermés dans des stades géants, des hippodromes ; et
ses shows relèvent du gigantisme et de la démesure : décors multicolores, praticables de plusieurs
centaines de mètres permettant à Mick Jagger de
faire son jogging, lâchers de ballons, costumes
bigarrés pour être repérables de loin, infrastructure
digne d’une armée en campagne, etc. Fédérant,
c’est également une première, un public pluri-générationnel unissant parents et enfants, venus, non
plus dans l’espoir utopique de faire changer le
monde, mais pour voir des légendes vivantes et
passer un bon moment, les Rolling Stones donnent
de longs concerts passant en revue anciens et nouveaux titres pour un impressionnant « best of ».
L’occasion pour eux d’interpréter des chansons
qu’ils n’avaient pas jouées depuis les années
soixante (Under My Thumb, Let’s Spend The Night
Together, Time Is On My Side, Let It Bleed, etc.),
d’inscrire deux nouvelles reprises à leur répertoire
(Twenty Flight Rock d’Eddie Cochran et Going To A
Gogo des Miracles), et d’offrir au public plus d’une
heure et demie de bonheur absolu.
dimanche
25 février - 16h30
salle des concerts
Terrifying
1989 ; États-Unis ; 168 mn ; vo ; documentaire réalisé par :
Louis J. Horvitz.
L’année 1989 marque le grand retour des Rolling
Stones. Après trois ans de silence discographique et
sept ans d’absence scénique, le groupe publie l’album Steel Wheels et entame une formidable tournée
mondiale qui s’étale sur deux ans. A nouveau rabibochés, Mick Jagger et Keith Richards ont le rock’n’roll
qui les démange ; et les Rolling Stones offrent à leur
public des concerts fleuves où chaque morceau interprété est soigné dans le moindre détail. S’étalant sur
près de trois heures de frissons garantis, Terrifying
retrace l’intégralité du show événementiel donné par
le groupe à Atlantic City le 19 décembre 1989, soit
le lendemain de l’anniversaire de Keith Richards qui
vient de souffler, à pleins poumons, ses quarante-six
bougies. Véritable tour de force, cette prestation d’anthologie revisite divinement les pierres de taille gravées par les Cailloux au fil de leur carrière. Entourés de
deux claviéristes, de trois choristes et d’une section de
cinq cuivres, les Rolling Stones profitent de l’occasion pour inviter deux géants du blues : Eric Clapton
pour un Little Red Rooster céleste et John Lee Hooker
pour un Boogie Chillen endiablé. Également de la
party, Axl Rose et Izzy Stradlin du groupe Guns
N’Roses sont appelés en renfort pour un somptueux
Salt Of The Earth, titre que les Stones n’ont pas joué
depuis 1968. Enfin, signalons que cette tournée (Steel
Wheels Tour aux États-Unis et au Japon, Urban Jungle
en Europe) est la dernière avec Bill Wyman dont la
basse vrombissante manque cruellement depuis son
départ.
F. L.
F. L.
8 | cité de la musique
notes de programme | 9

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