Résumé Abstract Resumen
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Résumé Abstract Resumen
Résumé Cette étude a permis d’identifier certains facteurs de situation et d’intervention qui devraient être considérés dans la définition des terroirs pour le cas du café en raison de leurs effets sur la qualité. A travers une enquête, menée sur 52 parcelles du Honduras, nous avons déterminé que la qualité des boissons est spécialement liée à l’altitude, la pluviométrie, l’acidité du sol, l’ombrage, la productivité et la granulométrie. La qualité de la torréfaction est à contrôler car elle agit sur le corps et l’amertume des boissons. Elle est liée à la nature chimique et à la granulométrie des cafés. Abstract This study enabled the identification of certain location and intervention factors that should be taken into account when defining terroirs in the case of coffee, due to their effects on quality. A survey of 52 plots in Honduras showed that beverage quality was particularly linked to height above sea level, rainfall, soil acidity, shading, productivity and bean size. Roasting quality has to be controlled, since it affects beverage body and bitterness. It is linked to both coffee chemical composition and bean size. Resumen Este estudio permitió identificar algunos factores de situación y de intervención que deberían de considerarse en la definición de los terruños para el caso del café debido a sus efectos sobre la calidad. A través de una encuesta, llevada a cabo sobre 52 parcelas de Honduras, se determinó que la calidad de las bebidas está especialmente relacionada con el altitud, la pluviometría, el acidez del suelo, la sombra, la productividad y la granulometría. La calidad del tueste es un factor que hay que controlar ya que ésta influye sobre el cuerpo y la amargura de las bebidas. Este factor está relacionado con la naturaleza química y la granulometría de los cafés. QUALITÉ Vers une identification de cafés-terroir au Honduras Avelino J.1, Perriot J.J.2, Guyot B.2, Pineda C.3, Decazy F.4, Cilas C.2 1 Iica/Promecafe, apartado postal 55, 2200 Coronado, San José, Costa Rica 2 Cirad-cp, TA 80 / PS3, 34398 Montpellier Cedex 5, France 3 L a hausse de la production mondiale de café et la consommation stagnante contribuent à maintenir les prix à des niveaux excessivement faibles. Dans ce marché saturé et difficile, l’avenir du café centraméricain réside dans son aptitude à se démarquer des autres cafés du monde par un produit dont la qualité et la typicité seront reconnues. L’identification de cafés-terroir constitue donc un axe de recherche d’importance majeure pour la caféiculture centraméricaine. La notion de terroir a évolué au cours de ces dernières années. On empruntera à J. Salette et al. (1998) les définitions qui suivent. La définition classique du terroir est basée sur une description du milieu physique. « Un terroir est un agro-écosystème caractérisé, doté d’une capacité à donner des produits particuliers auxquels il confère une originalité, un caractère propre ». Dans le cas du café, c’est cette définition qui est certainement la plus utilisée. Ce sont les cafés « d’origine » que l’on trouve dans les grandes surfaces. Le milieu physique n’est cependant pas le seul élément à prendre en compte dans la définition du terroir. L’action de l’homme en est un autre élément clé, car elle peut conduire à une valorisation plus ou moins réussie des potentialités du milieu physique et donc à des produits de qualités variées pour un même agro-écosystème. C’est la raison pour Ihcafe, apartado postal 3147, Tegucigalpa, Honduras La nature multifactorielle du terroir et l’existence d’interactions entre les facteurs influençant la qualité expliquent l’utilité d’une approche globale pour l’étude des terroirs. L’enquête permet une telle approche. Celle menée au Honduras au cours de la saison 1997-1998 a permis de caractériser 52 parcelles quant à leurs attributs physiques tels que le climat ou le sol, leurs attributs phytotechniques et leurs caractéristiques de production. Les cafés produits ont aussi été caractérisés quant à leur constitution chimique et leurs propriétés organoleptiques. Les parcelles échantillonnées proviennent des régions de Santa Bárbara, du lac de Yojoa, de Comayagua, de Marcala, d’Olancho et d’El Paraíso (carte). L’unité enquêtée est une parcelle compacte d’environ 170 caféiers parmi lesquels cinq plants ont été identifiés. Ces plants ont été utilisés pour des observations sur des paramètres agronomiques. Pour caractériser le climat, nous avons mesuré la pluviométrie annuelle. Pour ce faire, 25 pluviomètres ont été installés sur les parcelles en étude. Les relevés de certains pluviomètres ont permis de caractériser plusieurs parcelles à la fois en raison de leur proximité géographique. L’altitude et la latitude qui conditionnent les températures ont aussi été relevées. Pour chaque parcelle, un échantillon composite de sol (10 sous-échantillons) a été prélevé à proximité des cinq plants marqués. Le sol a fait l’objet d’une analyse de sa texture (pourcentages de sables et d’argiles) et de certaines caractéristiques chimiques (pH, pourcentage de matière Mai 2002 Plantations, recherche, développement laquelle on considère aujourd’hui qu’un terroir est plus qu’une simple région de production. « Un terroir est un système d’interactions complexes entre un ensemble d’actions et de techniques conduites par des hommes, une production agricole et un milieu physique à valoriser par un produit auquel il confère une originalité particulière.» Dans le cas du café, les facteurs qui ont une influence sur la qualité sont encore mal connus. Les facteurs les plus souvent cités sont l’altitude, la qualité de la récolte et les traitements de postrécolte (Barel et Jacquet, 1994). Parmi les facteurs d’intervention avant récolte, les variétés cultivées (Carvalho et al., 1990 ; Guyot et al., 1996 ; Moschetto et al., 1996) et l’ombrage (Guyot et al., 1996 ; Fernández et Muschler, 1999) sont les principaux facteurs dont les effets sur la qualité sont avérés. Cet article présente les résultats d’une étude exploratoire menée au Honduras qui a permis d’identifier d’autres facteurs importants. Une approche globale 7 8 QUALITÉ Carte. Localisation des parcelles échantillonnées (carrés) et leur nombre par région (entre parenthèses). / Location of sampled plots (squares) and their number per region (in brackets). organique, teneurs en calcium, magnésium et aluminium). L’itinéraire technique a été documenté auprès du producteur pour ce qui est de la variété plantée, du nombre de fertilisations et du nombre de pulvérisations de fongicides et d’insecticides. L’enquête ne concerne que des parcelles plantées de variétés à port nain, Catuaï ou type Caturra (Caturra, Pacas, Villasarchi). Le degré d’ombrage a été évalué à l’aide d’un densiomètre sphérique (Lemmon, 1957). Cet appareil est constitué d’un miroir concave et quadrillé qui, orienté vers le haut, réfléchit le feuillage des arbres d’ombrage. Le quadrillage permet d’estimer la part de surface occupée par leur frondaison. Cette donnée a été déterminée au pied des cinq caféiers marqués à deux reprises dans l’année, au début de la saison des pluies et pendant la récolte. Pour les analyses, la moyenne de ces deux valeurs a été utilisée. Le nombre de nœuds fructifères des cinq caféiers marqués a été relevé. C’est, en effet, un bon indicateur de la production (Upreti et al., 1992). Le nombre de fruits rapportés à la masse foliaire, la charge fruitière, a aussi été évalué par un comptage du nombre de fruits et de feuilles jeunes sur un échantillon de trois branches par caféier marqué. La hauteur des plants a également été mesurée. Sur chaque parcelle en étude, 45 kg de cerises fraîches, sans défaut, ont été prélevés au moment du pic de récolte. Les récoltes ont été réalisées sur les cinq caféiers marqués, puis sur des caféiers proches des caféiers marqués, jusqu’à obtenir les 45 kg de café cerise. La manipulation Recherche et caféiculture des échantillons a été standardisée. Le dépulpage a eu lieu sur place, immédiatement après la cueillette. La fermentation a été réalisée dans des sacs de polypropylène. L’échantillon a été lavé dès que la durée de fermentation a été jugée suffisante (entre 24 et 48 heures suivant les cas). Le café a été mis à sécher sur des sacs de polypropylène propres, en patio, en évitant des températures excessives. Pour chaque échantillon de café, un souséchantillon de 500 grains a été calibré à l’aide de neuf tamis d’ouvertures croissantes, de l’ouverture 12 à l’ouverture 20 (en 64e de pouce). Ce calibrage a permis de calculer la granulométrie moyenne de chaque échantillon. Les teneurs en matières grasses, saccharose, caféine, trigonelline et acides chlorogéniques ont été déterminées sur café vert par spectrométrie dans le proche infrarouge par réflectance et comparaison à des courbes d’étalonnage établies pour chaque constituant (Feria, 1992 ; Guyot et al., 1993). Le saccharose est un constituant du café particulièrement important puisque c’est un précurseur de l’arôme (Shibamoto, 1992 ; Silwar et Lullman, 1993). Un indicateur de la qualité de la torréfaction, la luminance, a été mesuré. La luminance est l’intensité de la réflexion de la lumière qui est fonction de la couleur du grain torréfié. Un grain sous-torréfié, de couleur claire, aura une forte luminance alors qu’un grain surtorréfié, de couleur sombre, aura une faible luminance. Les échantillons sous-torréfiés (luminance supérieure à 28 nits) ou surtorréfiés (luminance inférieure à 24 nits) ont été exclus des principales analyses statistiques. La qualité à la tasse des échantillons de café a été évaluée par six juges à travers sept critères sensoriels : l’arôme, le corps, l’acidité, l’amertume, l’astringence, le goût dit « vert » et la préférence. Ce dernier critère est une note de jugement d’ensemble au regard des critères précédents. Les notations sont basées sur une échelle de 0 à 5, où une note de 0 correspond à une absence totale et une note de 5 à une présence totale du critère dans le café. Le goût « vert » est considéré comme un défaut. Dans les analyses, on s’intéressera uniquement à la note moyenne des différents critères attribuée par l’ensemble des juges aux différents échantillons. Les analyses chimiques, la torréfaction et les tests organoleptiques ont été réalisés dans les laboratoires du Cirad. La démarche analytique L’enquête est une méthode descriptive par essence. Il n’est donc pas souhaitable d’étudier un facteur seul, isolé de son contexte. C’est pourquoi nous avons choisi une méthode analytique qui permet d’examiner conjointement l’ensemble des facteurs évalués dans l’enquête. C’est aussi un moyen de ne pas omettre d’éventuelles interactions entre les facteurs étudiés. L’analyse des données se décompose en deux étapes principales. La première étape, qui consiste à créer des typologies de climats, de sols, d’itinéraires techniques, de caractéristiques de production (granulométrie incluse) et de cafés, s‘est déroulée en trois phases. Dans la première, les variables mesurées sont de nature hétérogène, quantitatives pour certaines et qualitatives pour d’autres. Les variables quantitatives ont été transformées en variables qualitatives pour permettre une analyse conjointe de l’information. Puis, des analyses de correspondances multiples (Acm) ont été réalisées pour chaque catégorie de variables (deuxième phase). Ces analyses ont abouti à la création d’axes indépendants entre eux sur lesquels les individus sont représentés. Dans la troisième phase, les coordonnées des individus sur les trois premiers axes des Acm, ceux qui regroupent l’information la plus consistante, ont été utilisées dans une analyse de classification ascendante hiérarchique (Cah) (distance euclidienne, moment d’ordre 2 comme critère d’agrégation) qui a conduit à la création des typologies. Dans une seconde étape, ces typologies ont été confrontées dans une analyse factorielle des correspondances simples à QUALITÉ partir d’un tableau de contingences où les types de qualités sont en colonne et les autres typologies en ligne. La qualité de la torréfaction : un facteur à contrôler Malgré la standardisation du procédé de torréfaction, il s’avère que la qualité de la torréfaction obtenue est très variable. La figure 1 montre la distribution de la luminance sur les 52 échantillons torréfiés. Deux échantillons sont nettement sous-torréfiés alors que quatre autres sont surtorréfiés. Les résultats montrent aussi qu’il est primordial d’homogénéiser au maximum la qualité de la torréfaction car elle joue sur certaines caractéristiques organoleptiques des boissons : le corps et l’amertume dépendent significativement de la luminance (tableau 1). Il s’ensuit que l’étude des facteurs qui déterminent le corps et l’amertume, hors torréfaction, devrait être faite à luminance constante. La luminance est liée aux caractéristiques chimiques et granulométriques des cafés. La démarche analytique qui a permis de le montrer est similaire à celle décrite dans le paragraphe précédent mais appliquée au cas de variables quantitatives : une analyse en composantes principales (Acp) sur les caractéristiques chimiques et granulométriques, puis une Cah sur les coordonnées des individus sur les axes 3 et 4 de l’Acp (la luminance, en variable supplémentaire, y était mieux représentée). Trois groupes de cafés ont été ainsi formés (tableau 2). Il s’avère que la luminance du groupe 3 est significativement inférieure à celle des autres groupes. Or, le groupe 3 Figure 1. Distribution de la luminance (52 échantillons torréfiés de façon standard). / Luminance distribution (52 samples roasted in a uniform way). Tableau 1. Coefficients de corrélation linéaire entre la luminance et les critères organoleptiques (52 échantillons torréfiés). / Table 1. Linear correlation coefficients between luminance and organoleptic criteria (52 roasted samples). Critères organoleptiques (valeurs entre 0 et 5) Organoleptic criteria (values between 0 and 5) Luminance (nits) Luminance (nits Arôme / Aroma Corps / Body Acidité / Acidity Amertume / Bitterness Astringence / Astringency Goût vert / Grassy taste Préférence / Preference 0,02 - 0,56 ** 0,25 - 0,42 ** - 0,15 0,03 0,00 ** liaison significative à p < 0,01 / link significant at p < 0.0 présente une faible granulométrie, de moindres teneurs en saccharose et des teneurs en matières grasses plus élevées. Cette dernière relation pourrait s’expliquer par une modification de la torréfaction suite à la libération dans les tissus de grandes quantités de matières grasses. Wilson et ses collaborateurs (1998) ont en effet montré que les parois cellulaires des grains devenaient perméables aux matières grasses pendant la torréfaction. L’élimination des six échantillons mal torréfiés et les méthodes statistiques choisies permettent de minimiser les effets indésirables d’une qualité inégale de la tor- Tableau 2. Description des divers groupes chimie-granulométrie obtenus par classification ascendante hiérarchique (moyennes) . Description of the various chemistry-bean size groups obtained by cluster analysis (means). Chimie et Matières grasses granulométrie (% poids sec) Chemistry Fat and bean size (% dry weight) CG 1 CG 2 CG 3 Ensemble Overall F Saccharose (% poids sec) Sucrose (% dry weight) Caféine (% poids sec) Caffeine (% dry weight) Trigonelline (% poids sec) Trigonellin (% dry weight) LuminanceNU (nits) n 6,8 a 6,5 b 6,5 b 26,4 a 26,1a 24,9 b 18 17 17 6,5 12,7 ** 25,8 5,9 ** 52 Acides Granulométrie Chlorogéniques (mm) (% poids sec) Bean size Chlorogenic acids (mm) (% dry weight) 14,1 b 13,5 c 14,8 a 7,8 a 7,8 a 7,5 b 1,43 a 1,26 b 1,29 b 0,94 0,94 0,96 7,4 7,3 7,4 14,1 9,6 ** 7,7 4,3 * 1,30 14,4 ** 0,95 1,0 NS 7,4 1,4 NS * significatif à p < 0,05 ; ** significatif à p < 0,01 ; NS : non significatif ; n : nombre de parcelles ; NU : variable non utilisée dans l’analyse de classification ascendante hiérarchique. / * significant at p < 0.05; ** significant at p < 0.01; NS: not significant; n: number of plots; NU: variable not used in the cluster analysis. Les valeurs d’une même colonne suivies d’une même lettre ne sont pas significativement différentes selon le test de Newman-Keuls à p < 0,05. / Values in the same column followed by the same letter are not significantly different according to the Newman-Keuls test at p < 0.05. Mai 2002 Plantations, recherche, développement 9 10 QUALITÉ réfaction. En effet, il n’y a pas de différence significative de luminance entre les différents types de cafés obtenus par Cah sur les critères sensoriels (tableau 3). Les typologies obtenues Les tableaux 3, 4, 5, 6 et 7 décrivent les différents types de cafés, de climats, de sols, de caractéristiques de production, d’itinéraires techniques, et la contribution des variables initiales dans ces typologies. La contribution des variables a été testée par une analyse de variance pour les variables quantitatives et un test du χ2 pour les variables qualitatives. Dans ce dernier cas, la validité du test dépend de la taille des effectifs attendus. Gibbons (1976) considère qu’au maximum 20 % des effectifs théoriques peuvent être inférieurs à cinq (parcelles dans ce cas). Dans les cas où les tests sont possibles, les variables initiales contribuent toutes significativement à la construction des typologies. Dans les autres cas, les valeurs du χ2 élevées témoignent d’une forte liaison entre les variables et les typologies. Des effets locaux importants La figure 2 est la représentation graphique des typologies sur les deux premiers axes de l’analyse factorielle des correspondances simples. Ces deux premières composantes regroupent 84 % de l’information. Seuls les groupes dont la représentation est bonne (supérieure à 50 % sur les deux axes) sont portés sur la figure. Les différents groupes de climats, de sols, d’itinéraires techniques, de caractéristiques de production sont d’autant plus liés aux divers types de cafés qu’ils sont proches sur la représentation graphique. C’est ainsi qu’on peut dire que Q1 est plutôt associé à C4, S3, I4, P2, que Q2 est associé à C1, C3, S4, I2, P1 et Q4 à C2, S2, I1, P3. La figure 3 est la représentation graphique des mêmes typologies sur les axes 1 et 3 de l’analyse factorielle des correspondances simples. Ces composantes regroupent 75 % de l’information. Comme dans le cas précédent, seuls les groupes dont la représentation est supérieure à 50 % sur les deux axes sont portés sur la figure. On observe que Q1 est plutôt associé à C1, S1, P2, que Q3 est associé à C3, S3, I2, P1, P4 et Q4 à C2, S2, I1, P3. On peut donc expliquer les propriétés organoleptiques des cafés non seulement par les effets régionaux du climat et du sol mais aussi par les effets locaux de l’itinéraire technique et des caractéristiques de production. Cela confirme l’importance des facteurs d’intervention avant récolte et de la production sur la qualité des cafés et la nécessité de les considérer dans la définition des terroirs. Les principaux facteurs avant récolte déterminant les propriétés organoleptiques des cafés Les relations observées sur les figures 2 et 3 peuvent être détaillées pour deux types de cafés, Q1 et Q4. Q1 regroupe les cafés les moins appréciés par notre jury, avec une note de préférence de 2,4 et Q4 correspond, au contraire, aux boissons les plus appréciées avec une note de 3,4 (tableau 3). Q1 est constitué de boissons peu aromatiques et déséquilibrées. Les notes d’amertume, de corps et d’astringence sont en effet très supérieures à la note d’acidité. Le goût vert est très prononcé (tableau 3). A l’inverse, Q4 est constitué de boissons plus aromatiques et équilibrées. La note d’acidité est équivalente aux notes de corps et d’amertume. Les boissons de Q4 ne présentent pas de goût vert (tableau 3). Il est important de préciser que la préférence n’a de réelle valeur que par rapport au jury de dégustation considéré. Un jury d’une autre origine aux goûts, traditions et éducation différents aurait pu attribuer d’autres notes de préférence pour ces mêmes cafés. Figure 2. Analyse factorielle des correspondances (axes 1 et 2). Pour la signification des symboles se référer aux tableaux 3, 4, 5, 6 et 7. Correspondence analysis (axes 1 and 2). For an explanation of the symbols, see tables 3, 4, 5, 6 and 7. Figure 3. Analyse factorielle des correspondances (axes 1 et 3). Pour la signification des symboles se référer aux tableaux 3, 4, 5, 6 et 7. Correspondence analysis (axes 1 and 3). For an explanation of the symbols, see tables 3, 4, 5, 6 and 7. Tableau 3. Description des divers types de cafés obtenus par classification ascendante hiérarchique (moyennes). Description of the different types of coffees obtained by cluster analysis (means). Types de café Q1 Q2 Q3 Q4 Ensemble / Overall F Arôme Corps Acidité Amertume Astringence Goût vert Préférence NU Aroma Body Acidity Bitterness Astringency Grassy taste Preference (0 - 5) (0 - 5) (0 - 5) (0 - 5) (0 - 5) (0 - 5) (0 - 5) (nits) 2,4 b 3,2 a 3,3 a 3,4 a 3,2 5,2 ** 25,5 25,9 25,2 25,3 25,6 1,4 NS 2,7 b 3,1 ab 3,3 ab 3,4 a 3,1 3,0 * 3,0 a 2,5 b 2,9 ab 2,6 b 2,7 8,1 ** 1,8 b 2,7 a 2,4 a 2,7 a 2,5 7,7 ** 3,3 a 2,5 c 3,0 b 2,7 c 2,8 18,0 ** 2,7 a 2,3 b 2,2 b 2,1 b 2,3 7,4 ** 1,9 a 0,7 b 0,4 bc 0,1 c 0,7 19,6 ** Luminance NU n 7 22 9 8 46 * significatif à p < 0,05 ; ** significatif à p < 0,01 ; NS : non significatif ; n : nombre de parcelles ; NU : variable non utilisée dans l’analyse de classification ascendante hiérarchique . / * significant at p < 0.05; ** significant at p < 0.01; NS: not significant; n: number of plots; NU: variable not used in the cluster analysis. Les valeurs d’une même colonne suivies d’une même lettre ne sont pas significativement différentes selon le test de Newman-Keuls à p < 0,05. / Values in the same column followed by the same letter are not significantly different according to the Newman-Keuls test at p < 0.05. Recherche et caféiculture QUALITÉ Tableau 4. Description des divers types de climats obtenus par classification ascendante hiérarchique (moyennes ou pourcentages de parcelles). / Description of the various types of climates obtained by cluster analysis (means or percentage of plots). Climats Latitude (°N) Altitude (m) Pluviométrie annuelle (mm) Région NU Climates Latitude Height above sea level (m) Annual rainfall (mm) Region NU C1 14,94 a 849 b 3 068 a C2 14,45 c 1 115 a 1 726 b C3 C4 13,84 d 14,64 b 867 b 954 b 1 333 b 1 735 b Ensemble / Overall 14,53 F 103,6 ** χ2 (15 degrés de liberté / degrees of freedom) 942 10,4 ** n 56 % du Lac de Yojoa / from Lake Yojoa 44 % de Santa Bárbara / from Santa Bárbara 25 % d’El Paraíso / from El Paraíso 25 % de Comayagua / from Comayagua 25% d’Olancho / from Olancho 25% de Marcala / from Marcala 100 % d’El Paraíso / from El Paraíso 56 % de Comayagua/ from Comayagua 44 % d’Olancho / from Olancho 2 118 31,3 ** 16 12 9 9 46 85,8 NT ** significatif à p < 0,01 ; n : nombre de parcelles ; NU : variable non utilisée dans l’analyse de classification ascendante hiérarchique ; NT : non testé (plus de 20 % des valeurs théoriques sont inférieures à 5). / ** significant at p < 0.01; n: number of plots; NU: variable not used in the cluster analysis; NT: not tested (over 20% of expected values under 5). Les valeurs d’une même colonne suivies d’une même lettre ne sont pas significativement différentes selon le test de Newman-Keuls à p < 0,05. / Values in the same column followed by the same letter are not significantly different according to the Newman-Keuls test at p < 0.05. Tableau 5. Description des divers types de sol obtenus par classification ascendante hiérarchique (moyennes). Description of the different soil types obtained by cluster analysis (means). Sols Soils Sables (% poids sec) Sands (% dry weight) Argiles (% poids sec) Clays (% dry weight) 50,8 a 54,9 a 61,3 a 35,6 b 51,3 22,7 b 18,3 b 12,1 c 31,4 a 20,6 11,3 ** 17,5 ** S1 S2 S3 S4 Ensemble Overall F pH Matière organique (% poids sec) Organic matter (% dry weight) Mg (cmol (+)/kg) Ca (cmol (+)/kg) Al (cmol (+)/kg) n 4,7 c 5,0 b 5,5 a 5,5 a 5,2 4,6 ab 3,9 ab 5,6 a 2,5 b 4,2 1,1 c 2,6 b 3,3 b 4,8 a 2,9 3,2 c 9,5 b 9,3 b 15,3 a 9,4 2,4 a 0,3 b 0,0 b 0,1 b 1,3 10 15 11 10 46 11,2 ** 4,4 ** 8,2 ** 13,8 ** 32,8 ** ** significatif à p < 0,01 ; n : nombre de parcelles. / ** significant at p < 0.01; n: number of plots. Les valeurs d’une même colonne suivies d’une même lettre ne sont pas significativement différentes selon le test de Newman-Keuls à p < 0,05. / Values in the same column followed by the same letter are not significantly different according to the Newman-Keuls test at p < 0.05. Tableau 6. Description des divers types de caractéristiques de production obtenus par classification ascendante hiérarchique (moyennes). / Description of the different types of production characteristics obtained by cluster analysis. Caractéristiques de production Production characteristics P1 P2 P3 P4 Ensemble / Overall F Taille des caféiers (m) Nombre de nœuds fructifères par caféier Coffee tree size (m) Number of fruiting nodes per coffee tree 2,4 b 2,8 a 2,1 b 2,2 b 2,4 11,0 ** 384 b 566 a 464 ab 223 c 405 11,9 ** Charge fruitière (fruits/feuille) Fruit load (fruits/leaf) Granulométrie (mm) Bean size N 4,7 b 6,1 a 6,2 a 3,3 b 5,0 2,9 * 6,5 b 6,5 b 6,8 a 6,4 b 6,5 5,2 ** 13 12 9 12 46 * significatif à p < 0,05 ; ** significatif à p < 0,01 ; n : nombre de parcelles. / * significant at p < 0.05; ** significant at p < 0.01; n: number of plots. Les valeurs d’une même colonne suivies d’une même lettre ne sont pas significativement différentes selon le test de Newman-Keuls à p < 0,05. / Values in the same column followed by the same letter are not significantly different according to the Newman-Keuls test at p < 0.05. Mai 2002 Plantations, recherche, développement 11 12 QUALITÉ Nos analyses ont permis d’associer à chacun des deux types de cafés au moins un climat. Pour Q1, il s’agit de C1 et C4 et pour Q4, il s’agit de C2. C2 correspond à des plantations d’altitude (1 115 m) soumises à une pluviométrie moyenne (1 726 mm sur l’année) (tableau 4). Une diminution de l’altitude (C1,C4) associée éventuellement à une augmentation de la pluviométrie (C1) (tableau 4) conduisent à une forte diminution de la qualité pour notre jury. La relation qualité-pluviométrie, qui reste à confirmer, permet d’envisager l’existence de millésimes. En ce qui concerne les sols, Q4 est bien lié à S2 et Q1 à S1 et S3. S2 regroupe des sols idéaux pour le caféier. Il s’agit de sols adéquates pour la culture du café, à texture légère, peu acides (pH de 5,0) et riches en bases (tableau 5). Dès que les caractéristiques du sol s’éloignent de celles du sol idéal, la qualité du café diminue. C’est ce qu’on observe quand l’acidité est trop prononcée, quand il y a de faibles teneurs en Mg et Ca et des excès en Al (S1) (tableau 5). Ces résultats constituent une des premières illustrations des relations entre le sol et la qualité du café. Pour ce qui est des caractéristiques de production, Q4 est associé à P3 alors que Q1 est lié à P2. Les parcelles de P2 ont des productions excessives de 566 nœuds fructifères par plant en moyenne. Les grains récoltés sur ces parcelles sont retenus par le crible 16 (6,5 mm de largeur en moyenne) (tableau 6). Une diminution de la production à 464 nœuds fructifères par plant (P3), production qui reste encore très élevée, associée à une augmentation de la granulométrie à 6,8 mm de largeur en moyenne (crible 17) sont suffisantes pour améliorer la qualité du café (tableau 6). La relation entre excès de production et qualité du café que nous venons de mettre en évidence est nouvelle. Encore une fois, on peut penser à l’existence de millésimes, mais cette fois-ci en rapport avec la production de l’année. Certaines pratiques culturales pourraient cependant être mises en place pour réduire les productions quand celles-ci sont excessives et ainsi maintenir la qualité. Pour l’itinéraire technique, Q4 est bien lié à I1 alors que Q1 est associé à I4. I1 correspond à des parcelles avec un ombrage moyen (48 %), plantées de variétés type Caturra ou Catuaï et en général modérément fertilisées (tableau 7). En revanche, I4 est constitué des parcelles qui ont le pourcentage d’ombrage le plus faible (38 %). Il s’agit là d’une nouvelle démonstration de l’effet bénéfique d’un ombrage modéré sur la qualité. Ces résultats confirment ceux de Guyot et al. Tableau 7. Description des divers types d’itinéraires techniques obtenus par classification ascendante hiérarchique (moyennes ou pourcentages de parcelles). / Description of the different types of crop management sequences obtained by cluster analysis (means or percentages of plots). Itinéraires techniques Crop management sequences I1 I2 I3 I4 Ensemble Overall F χ2 (3 degrés de liberté / Pourcentage d’ombrage Shade rate Variété (2 classes : type Caturra, Catuaï) / Variety (2 classes: Caturra type, Catuai) Fertilisation (2 classes : 1 fertilisation annuelle au maximum, au moins 2 fertilisations annuelles) / Fertilization (2 classes: 1 annual application at most, at least 2 annual applications) 48 b 50 % avec type Caturra et 50 % avec Catuaï 50% with Caturra type and 50% with Catuai 56 % avec Catuaï 56% with Catuai 75 % avec 1 fertilisation annuelle au au maximum / 75% with 1 annual application at most 100 % avec aucune pulvérisation 100% not sprayed 12 100 % avec au moins 2 fertilisations annuelles / 100% with at least 2 annual applications 100 % avec au moins 1 pulvérisation annuelle / 100% sprayed at least once a year 9 100 % avec Catuaï 100% with Catuai 56 % avec 1 fertilisation annuelle au maximum / 56% with 1 annual application at most 89 % avec aucune pulvérisation / 89% not sprayed 9 75 % avec type Caturra 75% with Caturra type 50 % avec 1 fertilisation annuelle au maximum et 50 % avec au moins 2 fertilisations annuelles / 50% with 1 annual application at most and 50% with at least 2 annual applications 94 % avec aucune pulvérisation / 94% not sprayed 16 52 % avec Catuaï 52% with Catuai 52 % avec au moins 2 fertilisations annuelles / 52% with at least 2 annual applications 76 % avec aucune pulvérisation / 76% not sprayed 46 13,1 NT 12,1 NT 36,0 NT 45 bc 61 a 38 c 47 Lutte chimique n (2 classes : aucune pulvérisation, au moins une pulvérisation annuelle) / Chemical control (2 classes: not sprayed, sprayed at least once a year) 9,3 ** 3 degrees of freedom) ** significatif à p < 0,01 ; n : nombre de parcelles ; NT : non testé (plus de 20 % des valeurs théoriques sont inférieures à 5). / ** significant at p < 0.01; n: number of plots; NT: not tested (over 20% of expected values under 5). Les valeurs d’une même colonne suivies d’une même lettre ne sont pas significativement différentes selon le test de Newman-Keuls à p < 0,05. / Values in the same column followed by the same letter are not significantly different according to the Newman-Keuls test at p < 0.05. Recherche et caféiculture QUALITÉ (1996) et Fernández et Muschler (1999). Par ailleurs, les parcelles regroupées dans I4 sont plantées principalement de Caturra et, pour la moitié d’entre elles, sont abondamment fertilisées (tableau 7). Conclusion Pour conclure, notre étude a permis de montrer que la qualité du café dépend aussi bien de caractéristiques d’ordre régional que d’attributs spécifiques des plantations. Parmi les caractéristiques importantes qu’il faudrait considérer dans la définition des terroirs, il y a l’altitude, la pluviométrie, l’acidité du sol, l’ombrage, la fertilisation, la variété plantée, la production et la granulométrie. Ces résultats devraient aider à identifier différents cafés-terroir au Honduras. Certaines régions comme Marcala, Olancho, Comayagua, El Paraíso, présentent ainsi un grand potentiel de qualité. Nos résultats constituent aussi une mise en garde quant aux effets de la caféiculture intensifiée sur ce potentiel. Réduction de l’ombrage, fertilisation accrue, augmentation des productions d’une façon excessive, acidification des sols sont, en effet, des éléments caractéristiques de la caféiculture intensifiée qui, d’après nos travaux, auraient une influence défavorable sur la qualité. Enfin, nos résultats montrent que la qualité peut varier dans le temps. On peut ainsi envisager qu’il existe des millésimes en relation notamment avec la pluviométrie, la production et la granulométrie de l’année considérée. Bibliographie / References BAREL M., JACQUET M., 1994. La qualité du café : ses causes, sa détermination. Plant. Rech. Dév. 1 (1) : 5-13. 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Plantations, recherche, développement 13 14 QUALITY Identifying terroir coffees in Honduras Avelino J.1, Perriot J.J.2, Guyot B.2, Pineda C.3, Decazy F.4, Cilas C.2 1 IICA/PROMECAFE, apartado postal 55, 2200 Coronado, San José, Costa Rica 2 CIRAD-CP, TA 80 / PS3, 34398 Montpellier Cedex 5, France 3 IHCAFE, apartado postal 3147, Tegucigalpa, Honduras T he rise in world coffee output and stagnating consumption have helped to keep prices excessively low. In this saturated, difficult market, the future for the Central American coffee sector lies in its ability to distinguish itself from others worldwide through a coffee whose quality and type specificity are widely recognized. Identifying terroir coffees is thus a major research topic for the Central American coffee sector. The idea of terroirs has changed in recent years. The following definitions are drawn from J. Salette et al. (1998). The conventional definition of a terroir is based on a description of the physical environment. “A terroir is a distinct ecosystem capable of producing specific products to which it conveys original features and their own characteristics”. In the case of coffee, this is the most widely used definition. It is these “specified-origin” coffees that are found in supermarkets. However, the physical environment is not the only element to be taken into account in defining a terroir. Human impact is another key element, as it can result in the more or less successful use of the full potential of the physical environment and thus in products of varying quality for a given agro-ecosystem. This is why terroirs are now seen as more than mere production regions. “A terroir is a system of complex interactions between a set of operations and techniques practised by man, agricultural production and a physical environment to be exploited by a product on which it confers specific original features”. In the case of coffee, little is yet known about the factors governing quality. Those most often quoted are height above sea level, harvesting quality and postharvest processing (Barel and Jacquet, 1994). Pre-harvest factors whose effects on quality have been proved include the varieties grown (Carvalho et al., 1990; Guyot et al., 1996; Moschetto et al., 1996) and shading (Guyot et al., 1996; Fernández and Muschler, 1999). This article presents the results of an exploratory study conducted in Honduras, which led to the identification of other important factors. An overall approach The multi-factorial nature of terroirs and the existence of interactions between the factors Research and coffee growing affecting quality warrant an overall approach to studying terroirs. Surveys enable such an approach. Our survey in Honduras in 1997-1998 allowed us to characterize 52 plots in terms of their physical attributes such as climate or soil, phytotechnic aspects and production characteristics. The coffees produced were also characterized in terms of their chemical composition and organoleptic properties. The sample plots were in the regions of Santa Bárbara, Lake Yojoa, Comayagua, Marcala, Olancho and El Paraíso (map). The survey unit was a compact plot of around 170 coffee trees, in which five plants were marked and used for observations of agronomic parameters. We used annual rainfall to characterize the climate. To this end, 25 pluviometers were installed in the study plots. The data provided by certain pluviometers served to characterize several plots at once, due to their geographic proximity. Height above sea level and latitude, which govern temperature, were also recorded. For each plot, a composite soil sample (ten sub-samples) was taken near the five marked plants. Soil texture (sand and clay percentages) and certain chemical characteristics (pH, organic matter percentage, and calcium, magnesium and aluminium contents) were analysed. The producer was asked about his crop management sequence, in terms of the variety grown and the number of fertilizer, fungicide and insecticide applications. The survey concerned only plots planted with Catuai or Caturra type (Caturra, Pacas, Villasarchi) dwarf varieties. The degree of shading was evaluated using a spherical densiometer (Lemmon, 1957). This device comprises a concave mirror engraved with a grid, which is held facing upwards and reflects the leaves of shade trees. The grid is used to estimate the proportion of the area occupied by the canopy. This measurement was taken twice during the year at the foot of the five marked coffee trees, at the start of the rainy season and during harvesting. The mean of the two values was used for our analyses. The number of fruiting nodes on the five marked coffee trees was also recorded, since it is a good indicator of production (Upreti et al., 1992). The proportion of fruits to leaves, the fruit load, was also measured by counting the number of fruits and young leaves on a sample of three branches from each marked coffee tree. Plant height was also measured. In each study plot, we sampled 45 kg of fresh cherries without defects, at the time of the harvest peak. Cherries were collected from the five marked coffee trees and then from surrounding trees until a 45-kg sample was obtained. All the samples were handled in the same way. The pulp was removed from cherries on site, immediately after picking. They were then fermented in polypropylene bags. The sample was washed once the beans had fermented sufficiently (after between 24 and 48 hours), and the beans were then spread out to dry on clean polypropylene bags, on a concrete area, avoiding excessive temperatures. For each sample, a sub-sample of 500 beans was calibrated using nine screens of increasing size, from 12 to 20 64ths of an inch. This was used to calculate the mean bean size for each sample. The fat, sucrose, caffeine, trigonellin and chlorogenic acid contents were determined on green coffee by near-infrared spectrometry by reflectance, comparing the values with the calibration curves established for each component (Feria, 1992; Guyot et al., 1993). Sucrose is a particularly important component in coffee, since it is a flavour precursor (Shibamoto, 1992; Silwar and Lullman, 1993). A roasting quality indicator, luminance, was also measured. Luminance is the intensity of light reflection, which depends on the colour of the roasted bean. The luminance of an underroasted, pale-coloured bean is high, while that of an over-roasted, dark-coloured bean is low. Samples that were under-roasted (luminance over 28 nits) or over-roasted (luminance under 24 nits) were excluded from our main statistical analyses. The cup quality of the coffee samples was evaluated by six judges, based on seven sensorial criteria: aroma, body, acidity, bitterness, astringency, the so-called “grassy” taste, and preference. This last criterion was an overall mark based on the other criteria. The coffees were marked on a scale of 0 to 5, where 0 corresponded to the total lack and 5 to the total presence of the criterion in the coffee. QUALITY A “grassy” taste is considered a defect. In our analyses, we looked only at the mean mark awarded by all the judges to the different samples for the different criteria. The chemical analyses, roasting and organoleptic tests were conducted at CIRAD’s laboratories. The analytical approach By its very essence, surveying is a descriptive method. It is therefore best not to study a factor alone, out of context. This is why we chose an analytical method enabling the joint examination of all the factors evaluated in the survey. It was also a way of ensuring that possible interactions between the factors studied were not overlooked. The data were analysed in two main stages. The first consisted in establishing climate, soil, crop management sequence, production characteristics (including bean size) and coffee typologies, and itself comprised three phases. In the first, the variables measured were heterogeneous: quantitative for some and qualitative for others. The quantitative variables were transformed into qualitative variables to enable joint analysis of all the information. Multiple correspondence analyses (MCA) were then conducted for each category of variables (second phase). These analyses gave rise to independent axes, on which the individuals were represented. In the third phase, the coordinates of the individuals on the first three MCA axes, ie those related to the most solid information, were used in a cluster analysis (CA) (Euclidean distance, moment of order 2 as the amalgamation rule), which gave rise to typologies. In the second stage, these typologies were confronted in a simple correspondence analysis, based on a contingency table in which the columns corresponded to the types of quality and the rows to the other typologies. Roasting quality: a factor that needs to be controlled Despite the standardization of the roasting process, roasting quality is still highly variable. Figure 1 shows luminance distribution for the 52 roasted samples. Two samples were significantly under- and four others over-roasted. The results also show that it is crucial to make roasting quality as uniform as possible, as it affects some of the organoleptic characteristics of the resulting beverage: body and bitterness are significantly dependent on luminance (table 1). It therefore follows that studies of the factors governing body and bitterness, excluding the roasting process, should be conducted at constant luminance. Luminance is linked to the chemical and bean size characteristics of coffee. The analytical approach used to demonstrate this was similar to the one described in the above paragraph, but applied to quantitative variables: a principal components analysis (PCA) of the chemical and bean size characteristics, followed by a CA of the coordinates of the individuals on axes 3 and 4 of the PCA (luminance, as additional variable, was represented better here). This revealed three groups of coffees (table 2). It transpired that the luminance of group 3 was significantly lower than that of the other groups, whereas group 3 had a smaller bean size, lower sucrose content and lower fat content. This last relation may be due to the effect on roasting of the release of large quantities of fat in the tissues. Indeed, Wilson and his colleagues (1998) showed that bean cell walls became fat-permeable during roasting. The elimination of the six poorly roasted samples and the statistical methods chosen minimized the undesirable effects of inconsistent roasting quality, and there was no significant difference in luminance between the different types of coffees obtained by CA of the sensorial criteria (table 3). correspondence analysis. These components contained 75% of the information. As above, only groups with a representation rate of over 50% on the two axes are included in the figure. This shows that Q1 is more closely associated with C1, S1 and P2, Q3 with C3, S3, I2, P1 and P4, and Q4 with C2, S2, I1 and P3. The organoleptic properties of coffees can therefore be attributed not just to regional climate and soil effects, but also to local effects such as crop management sequence and production characteristics. This confirms the importance of pre-harvest intervention and production factors for coffee quality, and the need to take those factors into account when defining terroirs. Significant local effects Figure 2 represents the typologies on the first two axes of the simple correspondence analysis. These first two components contained 84% of the information. Only the groups that were well represented (over 50% on the two axes) are included in the figure. The different climate, soil, crop management sequence and production characteristic groups were more closely linked to the different types of coffees the closer together they were on the graph. Hence we can consider that Q1 is more closely associated with C4, S3, I4 and P2, Q2 with C1, C3, S4, I2 and P1, and Q4 with C2, S2, I1 and P3. Figure 3 shows the same typologies on axes 1 and 3 of the simple The main pre-harvest factors governing coffee organoleptic attributes The relations observed in figures 2 and 3 can be broken down for two types of coffees, Q1 and Q4. Q1 contains the coffees least appreciated by our jury, with a preference mark of 2.4, while Q4 contains those that were most appreciated, with a mark of 3.4 (table 3). Q1 comprises unbalanced beverages with little aroma, for which the bitterness, body and astringency marks were much higher than the acidity mark. They also had a very pronounced green taste (table 3). Conversely, Q4 comprises more aromatic, balanced beverages for which the acidity mark was roughly the same as the marks for body and bitterness. The Q4 beverages did not have a green taste (table 3). It is important to point out that preference is only of any relevance to the specific jury in question. A jury from elsewhere, with different tastes, traditions and education, may have given the same coffees different preference marks. Our analyses enabled us to associate at least one climate to each of the two types of coffees. For Q1, they were C1 and C4, and for Q4, C2. C2 corresponds to high-altitude plantings (1 115 m above sea level) with moderate rainfall (1 726 mm/year) (table 4). As far as our jury was concerned, a reduction in altitude (C1, C4), possibly combined with an increase in rainfall (C1), significantly reduced quality. The qualityrainfall relation, which remains to be confirmed, suggests that it may be possible to introduce coffee vintages. As regards soils, Q4 was linked to S2 and Q1 to S1 and S3. S2 comprises soils ideal for coffee, with a light texture, low acidity (pH 5.0) and a high base content (table 5). As soil characteristics diverge from those that are ideal for coffee, coffee quality decreases. This is what we saw in the event of high acidity, low Mg and Ca contents and Al surpluses (S1) (table 5). These results are one of the first demonstrations Mai 2002 Plantations, recherche, développement The typologies obtained Tables 3, 4, 5, 6 and 7 describe the different types of coffees, climates, soils, production characteristics, and crop management sequences, and the contribution to these typologies of the initial variables. This contribution was tested through an analysis of variance for the quantitative variables and a χ2 test for the qualitative variables. In the latter case, the validity of the test depends on the expected size of the groups. Gibbons (1976) considered that 20% at most of the expected values could be under five (plots in this case). In those cases in which such tests were possible, the initial variables all contributed significantly to the establishment of the typologies. In the other cases, the high χ2 values were proof of the strong link between the variables and the typologies. 15 16 QUALITY of the relations between the soil and coffee quality. As regards production characteristics, Q4 was linked to P3 and Q1 to P2. P2 plots had excessive production levels of 566 fruiting nodes per plant on average. The cherries harvested in these plots were caught by a 16 screen (6.5 mm wide on average) (table 6). A reduction in production to 464 fruiting nodes per plant (P3), which is still very high, combined with an increase in bean size to 6.8 mm wide on average (17 screen), was enough to improve coffee quality (table 6). The relation we detected between excess production and coffee quality is new. Again, this suggests that it may be possible to establish coffee vintages, but this time in relation to production levels for the year. However, certain cropping practices could be introduced to reduce excessive production and thus maintain quality. Research and coffee growing In terms of crop management sequences, Q4 was linked with I1 and Q1 with I4. I1 corresponds to plots with moderate shading (48%), planted with Caturra or Catuai type varieties, and generally with moderate fertilization (table 7). Conversely, I4 comprises plots with the lowest shade rate (38%). This is further proof of the beneficial effect on quality of moderate shade, and tallies with the results obtained by Guyot et al. (1996) and Fernández and Muschler (1999). Moreover, the plots in I4 were primarily planted with Caturra, and half were heavily fertilized (table 7). Conclusion In conclusion, our study showed that coffee quality depends on both regional characteristics and factors specific to a given plantation. The important characteristics that should be taken into account when defining terroirs include height above sea level, rainfall, soil acidity, shading, fertilization, the variety planted, production, and bean size. These results should be of help in identifying different terroir coffees in Honduras. Certain regions such as Marcala, Olancho, Comayagua and El Paraíso have a high quality potential. However, our results are also a warning of the effects on that potential of intensifying coffee growing. Reduced shading, increased fertilization, excessive increases in production, and soil acidification are all characteristic consequences of intensified coffee growing, which apparently have an adverse effect on quality, according to our work. Lastly, our results show that quality may vary over time, and there may therefore be coffee vintages linked to rainfall, production and bean size in the year in question.