Voyage INTRA Lorient - intra
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Voyage INTRA Lorient - intra
Texte pr la_Baille_1er_janvier_2013_N°318.doc VOYAGE d'Etudes et d'Informations INTRA Lorient ( 9 & 10 octobre 2012) avec cette année pour thème : Information sur les engagements opérationnels de la marine de ces dernières années Selon une tradition maintenant établie pour nos voyages d'études annuels de l'INTRA-MARINE, les participants (venus de tous horizons de France ou de l'étranger) avaient tous rallié la veille au soir le cercle mixte de la marine. Dès lors nous étions tous parés en uniforme pour entendre au petit déjeuner les dernières consignes avant de prendre le "canot major" qui nous conduisit chez les Fuscos. Présentation générale des fusiliers Marins Après un accueil des plus chaleureux, le CV Clivaz Chef d'Etat Major de la FORFUSCO nous fit une présentation générale des fusiliers marins. Richelieu avait déjà créé les unités des troupes nécessaire au combat en mer comme sur la terre. Puis en 1856, lors de la mise en œuvre des spécialités dans la marine, celle des fusiliers fut créé avec la l'établissement d'une école à Lorient en même temps que celle du 1er BFM. Les conflits de 1870 (siège de Paris) et ceux de la 1ère guerre mondiale (Dixmude) virent s'illustrer les régiments de FM sous le commandement de l'Al Ronarch. Lors du deuxième conflit mondial les fusiliers marins se distinguèrent à Bir Hakeim, puis lors du débarquement du 6 juin 44, et participèrent à la libération de Paris. En Indochine et en Algérie, les commandos et la DBFM prirent une part active dans ces conflits. Aujourd'hui, sur 3500 marins à Lorient, la force des Fusiliers Marins et Commandos est composées de 2300 hommes réparties dans 9 unités de protection et 17 unités opérationnelles. La mission des Fusiliers Marins est préventive et de protection. Les forces des fusiliers marins sont réparties au sein de 40 équipes de protection internes et 20 équipes de protection embarquées. Les commandos Marine ont des missions qui se répartissent entre les opérations aéromaritimes, les opérations spéciales et les opérations liées à l’action de l’état en mer. 80% des effectifs des FMC sont basés sur 4 types de groupements : • • • • Les groupements de fusiliers Marins ou GFM présents dans les ports militaires de Toulon, Brest, Cherbourg, et l’Ile Longue ; Les compagnies de Fusiliers Marins ou CIFUSIL : présentent sur les sites relevant de la force océanique stratégique ainsi que sur les sites de l’Aéronautique Navale L’unité de fusiliers marins du PA CDG composée de 40 personnes ; Les Commandos : 5 à Lorient (Assaut en mer et libération d’otages : « Jaubert », « Trepel », Appui et destruction offensive : « de Montfort », Reconnaissance et renseignement : « Penfentenyo », et plus récemment, commandement et lutte contre les nouvelles menaces : « Kieffer ») et 1 à Toulon (Action sous marine : « Hubert »), accompagné de leur état major EMALFUSCO, de l’école de plongée ainsi que de l’école des fusiliers marins et commandos. La formation des fusiliers marins comprend l’évaluation de départ des fusiliers marins au niveau de QMF (quartier maitre de la flotte), puis s’échelonne du BE Métier, puis au BAT de spécialité au BS de spécialisation pour aboutir à un BM de maîtrise. Chez les commandos, une fois acquise la réussite au stage commandos avec la délivrance du brevet et du béret vert, les commandos suivent une progression de formation qui les emmène de Chef d’équipe à chef de groupe puis chef de mission. Texte pr la_Baille_1er_janvier_2013_N°318.doc Retour d’expérience sur l’opération NARCOPS Présentée par le MP Roussel, ce retour d’expérience est le fruit des premières interventions qui ont été effectuées depuis Juin 2002 illustrées par la reprise de vive force du Bâtiment WINNER par le Commando JAUBERT, en eaux internationales. Deux Zones d'intervention sont définies : ZMAG : Zone maritime Antilles Guyane LEVRIER : Méditerranée Bilan 2012 : sur ZMAG : rien / sur LEVRIER : 431KG Record Français : 4,3T de cocaïne D'une manière générale, les trafiquants subissent la situation et leurs pertes sont amorties. Les modes d’actions de la Marine Nationale en particulier et des différentes nations sont connus des trafiquants et la coopération avec les états limitrophes est relative. Retour d’expérience sur la protection des pêcheurs Un autre exemple est celui de la protection des zones de pêche au travers de la mise en œuvre des équipes de protection embarquées. Exemple sur la pêche au Thon Listao (opération Bonite). Dans ce cadre les zones d’intervention sont les suivantes : > 2 Nq détection, identification et classification du risque / 1 à 2 Nq Avertissement / 1000 Yard à 1 Nq Sommation en l’air et semonce dans l’eau / < 1000 Yard Zone dite sanctuaire pour tir de neutralisation Mission de protection différent des opérations spéciales, tir au but autorisé. Les bâtiments sont protégés et les assaillants sont repoussés. En revanche la rétention des pirates pose des difficultés juridiques (CEMA cellule juridique de CECLANT). Visite du vecteur Nautique ETRACO Création du Vecteur nautique ETRACO en 2001. Il s'agit d'un pneumatique semi-rigide spécialement conçu pour les commandos avec une optimisation de la maintenance. La FORFUSCO dispose de 9 ETRACO + 1 ECUME + JETSKI (pour la récupération des colis de drogue et permettant d’assurer la sécurité des plongeurs). Visites de l’école des Fusiliers Marins : le STAC La météo ne nous a pas permis de voir le parcours d'entrainement des commandos mais d'intéressants échanges nous furent permis avec le CC Diallo, directeur du cours stage commando (STAC) A partir du niveau QMF, le STAC comporte 14 sem de stage, dont 4 semaines d’évaluation, puis 7 semaines de cours qui donne lieu à la remise du brevet de commando et du béret vert. Ce stage est finalisé par 2 stages, l’un de découverte de la plongée (1 semaine) et donne accès au poste de plongeur de bord, l’autre de passage du brevet parachutiste (2 semaines). Les brevetés sont ensuite affectés aux différents commandos. Ils peuvent ensuite suivre les formations qui les emmèneront au poste de chef d’équipe, chef de groupe et chef de mission. En conclusion, de manière générales les formateurs et instructeurs de l’école des fusiliers marins ont coutume de dire qu’ils ont vu évoluer leurs élèves de « citadin rappeur au paysan trappeur" Le déjeuner très cordial pour le quel nous remercions nos hôtes fut pris au carré de l'Ecole des Fusiliers et permit de poursuivre les échanges de la matinée. Texte pr la_Baille_1er_janvier_2013_N°318.doc Frégate FREMM « AQUITAINE » Les frégate de type FREMM sont des bâtiments de 6000 tonnes (142m de long), conduits par un équipage très réduit de 95 personnes dont 15 officiers, à comparer aux équipages de 250 personnes sur les anciennes frégates. 145 couchages pour 95 hommes d’équipage et 15 personnes sur le détachement aéroporté, cela laisse 35 couchages additionnels possibles. Le mode de propulsion est électrique grâce à deux moteurs électriques, alimentés en électricité par 1 à 4 moteur Diesel en fonction de l’allure requise. L’allure peut aller jusqu’à 16 Nd à l’aide des moteurs électrique, à 27 Nd lorsque le moteurs thermiques (une turbine à gaz) est mis à contribution La stabilisation est effectuée par 2 safrans seuls, inclinés et oscillant de 20° par seconde de manièr e à réduire le roulis. Le tout procure une excellente discrétion acoustique tant grâce à la propulsion électrique, que grâce à la suspension des diesels alternateurs. Pour plus de détails techniques nous suggérons aux lecteurs de se rendre sur : http://www.defense.gouv.fr/dga/equipement/naval/la-fregate-multimissions-fremm Il aurait été regrettable de ne pas profiter de notre passage à Lorient pour visiter l'unité de la marine la plus récente. C'est grâce à son commandant, le CV Rouvière, que nous pûmes bénéficier d'une visite détaillée et technique de la FREMM AQUITAINE avant son départ pour les derniers essais en mers et des missions opérationnels fin 2012 début 2013. Les délicates formalités auprès de DCNS furent conduites par le commissaire du bord, le CR1 MC GREGOR, que nous remercions ici alors que le bâtiment était encore propriété de la DCNS. C'est la raison pour laquelle nous avons dû revêtir par dessus nos uniformes la tenue "visiteur de chantier" avec casque et chaussures de sécurité avant de visiter cette frégate "dernier cri" Nous remercions vivement le Commandant ROUVIERE et son second, qui, malgré les travaux de finitions en cours, ont tenu à recevoir, au carré officiers la délégation INTRA-MARINE à l’issu de cette très intéressante visite afin de nous présenter les premiers retours d’expérience sur ces frégates de nouvelle génération à équipage réduit. Le commandant a entre autres, souligné le fait que les essais s'effectuait avec grande satisfaction et dans certains cas avec des résultats au delà des attentes. Maintenant le défi va être de valider les options prises d'une maintenance effectuée à la mer avec un équipage de format réduit. Diner INTRA de tradition : Nous avons pu organiser notre dîner au port de Locmiquelic dans le cadre original du "Cargo sentimental" . Le CF Gémin, chef de la division COMAR Lorient, a bien voulu honorer de sa présence notre traditionnelle manifestation INTRA. Nous tenons à remercier ici notre camarade d'active qui a permis en particulier de régler les problèmes administratifs liés à la nouvelle organisation des moyens logistiques. Globalement, la réussite de ce voyage INTRA 2012 tient beaucoup à son aide discrète, mais très efficace. De plus la soirée fut marquée par sa prestation de sonneur de cornemuse qui marquera les esprits INTRA pour longtemps. Texte pr la_Baille_1er_janvier_2013_N°318.doc Base d'Aéronautique Navale de Lann-Bihoué Le lendemain la plus importante BAN ouvrait ses portes à notre groupe. Son commandant, le CV LUCAS, avec son état-major avait organisé les choses en grand, avec une prise contact des commandants de flottilles autour d'un café d'accueil. Une présentation générale nous rappela l'importance de Lann-Bihoué : Sur une superficie de 800ha, la BAN emploie 2087 personnes dont 332 civils. les vols représentent 30 000 mouvements, dont 5000 mouvements civils et commerciaux. L’armée et la Marine Nationale y est prête à intervenir 24H/24, incluant un poste d’Alerte de la chasse partagé entre l’Air et la Marine au travers d’une permanence opérationnelle représentée par le Mirage 2000. La BAN c’est 10 à12.000 HDV, dont 60% des vols sont des vols Opérationnels et 75% des vols sont réalisés HNO (sur heures non ouvrables), hors activité de la 4F (hawkeye) qui est embarquée sur le PA CDG (9 mois en 2012 entre Agapanthe et Harmattan). Mission de la BAN : garantir le contrat alerte H24, 365 Jrs /an pour toutes opérations, Opex ou SAR, former et entrainer, assurer les missions sur les deux façades, maintenir la plateforme disponible et assurer l’exploitation civile et militaire. L'ancienne appellation PATMAR est remplacée par celle de PATSIMAR. La PATSIMAR a montré son efficacité durant les derniers conflits et les derniers engagements de la France au côté de l’OTAN. L’opération Harmattan a représentée 3600 HDV et 1350 sorties avions, pour des missions de reconnaissances de zones, guidage de la chasse sur zone. Les moyens de la PATSIMAR sont de 22 ATL2 modernisés, de 4à 8 Falcon 50, du Guardian, des Xingu et des DA10. Ces équipements sont significativement et quantitativement supérieurs à ceux de nos voisins européens (Allemagne : 8 P3C, Portugal : 10 P3C, Espagne 7 P3B, Italie : 7 ATL1, et OTAN : 4 ATR72). Il est très étonnant de noter que la Grande Bretagne n'a plus de moyens dans le domaine de la patrouille maritime. Les missions de la PATSIMAR, sont aujourd’hui celle de la surveillance et de l’intervention, au travers de la protection de la FOST (force océanique stratégique), des interventions SAR (search and rescue), du soutien et appui des Forces, de la lutte anti Narcotrafiquants et de la surveillance de nos côtes. L’école du personnel volant, est équipée de 5 simulateurs : 2 simulateurs Atlantique 2, 2 simulateurs de pilotage Hawkeye et 1 simulateur tactique. .Les visites s'articulèrent entre 3 plateaux de présentation : • 1-- les missions des Atlantiques-2 (21F & 23F) ; la visite d'un appareil montre celui-ci comme un CENTOPS volant à 30.000 pieds avec une autonomie jusqu'à 18 hres. Nous avons appris ainsi qu'un seul appareil pouvait détecter toute émission radio sur une surface grande comme la France ; impressionnant! Pour plus de détails techniques nous suggérons aux lecteurs de se rendre sur : http://www.defense.gouv.fr/dga/equipement/aeronautique/l-atlantique-2 • 2-- les missions des Falcon 50 ; l'exposé sur la 24 F a montré la capacité de ses appareils à savoir, par exemple, qu'une intervention en manche permet à un appareil d'être sur zone en une demi-heure. • 3-- Les simulateurs tactiques et simulateurs de vols. Simulateur tactique Atl-2 : 4 passages au simulateur par mois sont effectués par les Texte pr la_Baille_1er_janvier_2013_N°318.doc équipages, avec un travail poste à poste et un debriefing individuel (debriefing à chaud puis debriefing écrit ultérieur). 3 à 4 heures de missions peuvent représenter ½ à 2 jours de préparation. D'une manière générale, les équipages sont formés pour 3 ans autour du Chef de bord et du chef de mission. Beaucoup de jeunes opérateurs intègrent les équipages avec moins d’expérience et la tendance est bien évidemment à la réduction des durées de formation (BS passé de 1 an à 8 semaines, les BAT de 14 semaines à 8 semaines). Simulateur tactique Hawkeye : 1 pilote, 1 copilote, 3 tacae (1 radio, 1 chef de mission, 1 Taco (Air control officer). Les missions du Hawkeye, visent à suppléer l’absence de détection au sol. La protection des Hawkeye est effectuée par des chasseurs, toujours à moins de 250 nautiques. Simulateur de vol là certains de nos camarades ont pu jouer les apprentis-pilotes en goûtant aux émotions d'un appontage sur porte-avions dans une cabine de Hawkeye modélisée. La 4F (Hawkeye) est composée de 3 avions et intègre un officier de liaison US. En fin de journée (après la traditionnelle photo devant un Atlantique-2) nous avons pu avoir un aperçu très percutant du centre logistique de l’aéronautique (CélAé), situé sur l’ancien site de l’EPAN, logé dans un bâtiment de stockage et fonctionnant avec une équipe de 96 personnes dont 2 officiers. Le site est certifié ISO 9001. L’entrepôt stocke principalement les fortes rotations (celui de Cuers les rotations plus lentes). L’entrepôt connait 35300 mouvement par ans, soit plus de 80 000 mouvements d’entrée/sortie par an et gère les différents gisements de stockage de façon dynamique (progiciel Magellan et gyrostockeurs).. Les réformes ont apportée la centralisation des moyens techniques et des fonctions support (DIRISI pour le soutien informatique, le GSBDD pour l’embasement et le CélAé pour la Logistique). La BAN est donc passée d’une unité complète sous le commandement unique du commandant de la BAN, à une organisation matricielle, multi-organisation avec un commandant de base qui conserve un commandement qui devient à la fois hiérarchique et fonctionnel. Le travail de coordination est donc maintenant fortement accru et inclut l’application des normes civiles. Pour information : La chasse deviendra "tout RAFALE" en 2015 (sortie du Super Etendard Marine), tandis que les flottilles d’Hélicoptères seront équipées d’EC725 et NH90. De son côté La douane est toujours présente sur la BAN avec un CESNA 406. Cette journée intense de visites successives fut agréablement entrecoupée d'un déjeuner au carré du commandant de la BAN. A chaque table deux officiers (dont les pachas de flottilles) permirent d'échanger et de mieux faire connaissance. Nous eûmes la surprise de constater que certains de nos jeunes camarades d'active ne connaissait pas les INTRA ; preuve s'il en est, que notre vocation de communiquant reste d'actualité. Je tiens à remercier particulièrement le CV Lucas pour sa bienveillante disponibilité ainsi que tous ceux de la BAN qui ont contribué à la grande réussite de cette journée d'information. Le "timing" fut respecté et chacun de s'en retourner l'un pour la chine, l'autre pour la belgique, et les "parisiens" prendre le train de 18h24. tous enchantés de l'accueil de nos camarades d'active. Stephane Lamare (95) & François Arlabosse (70)