L`INNOVATION DANS L`AGROALIMENTAIRE : Est

Transcription

L`INNOVATION DANS L`AGROALIMENTAIRE : Est
N°197 - Mai/Juin 2016
L’INNOVATION DANS
L’AGROALIMENTAIRE :
Est-ce si différent ?
L
’agroalimentaire constitue le premier secteur industriel français aussi bien en termes
de chiffre d’affaires que d’emplois. En 2014, les 15 789 entreprises du secteur ont
réalisé un chiffre d’affaires de 157,6 milliards d’euros et employaient 493 272 personnes
réparties sur tout le territoire national (source ANIA). Pour chaque emploi direct,
4,1 emplois supplémentaires sont soutenus par les industries alimentaires dans le reste de
l’économie française, ce qui représente un total de 2 526 662 emplois en France. L’impact
de cette industrie est considérable, tant sur le plan de l’aménagement et la vitalité du
territoire puisqu’elle transforme 70% de la production agricole française que sur la visibilité
internationale puisqu’elle a généré un excédent commercial de 7,8 milliards d’euros.
Dans l’agroalimentaire, comme dans tous les secteurs industriels, l’innovation est un levier
de compétitivité indéniable et ce, d’autant plus que le marché est complexe et exigeant
(qualité, sécurité, développement durable…). En moyenne, les industries agroalimentaires
(IAA) innovent plus que les autres secteurs : 20% des IAA mettent un produit nouveau sur
le marché chaque année (contre 16% dans les autres secteurs). Ainsi, 3000 innovations
" produits " sont mises sur le marché chaque année (source ANIA) et tous les 5 ans, un
demi-supermarché est renouvelé (source XTC).
Et pourtant, de nombreux produits lancés sont in fine des échecs commerciaux.
THESAME, l’ISARA et leurs partenaires ont souhaité proposer aux entreprises du secteur
un accompagnement dimensionné pour les PME pour qu’elles prennent mieux en compte
les besoins des clients et transforment leurs idées innovantes en succès commerciaux.
S’appuyant sur un dispositif existant, le programme Innovation PME du Plan PME de
Rhône-Alpes, un premier groupe de 7 entreprises a été lancé en fin 2015.
Dossier co-écrit par Sandra CHERITI
et Marjorie WIART - Thésame
S’ est encore trop tôt pour faire un premier bilan de ce dispositif, nous avons
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voulu, à travers ce dossier, dresser un portrait de l’innovation en agroalimentaire
eet refléter la diversité de ses formes. Ce dossier reprend ainsi des données du guide
" L’innovation au cœur de la filière alimentaire " (ouvrage collectif réalisé dans le
cadre
c
du contrat de filière alimentaire coordonné par la plateforme Food For Life
France).
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Ce dossier permet également de dresser un panaroma des dispositifs de
soutien
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à l’innovation agroalimentaire existants en Rhône-Alpes pour inciter les
entreprises à lancer des projets d’innovation et d’illustrer les accompagnements
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par un exemple concret.
www.jiteconline.com
N°197 I
II
L’AGROALIMENTAIRE :
un secteur comme les autres
en matière d'innovation
Comme dans les autres secteurs industriels, en agroalimentaire, l’innovation
peut prendre une diversité de formes. Elle peut être technologique (44 %
des innovations) ou non technologique (52% des innovations), elle peut être
incrémentale ou en rupture et peut concerner aussi bien le Produit, le Service,
le Procédé, l’Organisation ou le Marketing.
Innovation incrémentale ou de rupture
L’innovation incrémentale correspond à un processus progressif et continu d’innovation.
Il consiste à apporter des améliorations sur les produits existants, notamment par
l’élargissement de gammes, le développement de nouvelles recettes, l’adaptation de celles-ci
pour tenir compte par exemple des nouvelles recommandations nutritionnelles (réduction
de sel, matières grasses...), ou la déclinaison de formats de packagings.
Par opposition, l’innovation de rupture est un processus d’évolution non linéaire et
correspond à la création d’un nouveau marché radicalement différent des marchés existants.
Elle peut placer l’entreprise qui la pratique en position de leader si l’innovation rencontre
son marché.
Le secteur agroalimentaire privilégie les innovations incrémentales. En effet, l’acceptation
par les consommateurs de l’innovation dans l’alimentation est essentielle et limite les
possibilités d’innovation de rupture. Quelques succès existent néanmoins.
Typologie d’innovation selon la nature du résultat
• L’innovation de Produit. Elle concerne la mise sur le marché d’un produit nouveau
ou significativement modifié par rapport aux produits existants sur le marché. Les
changements de packaging ou de design qui ne s’accompagnent pas d’une modification
des fonctionnalités ou usages ne constituent pas une innovation produit.
• L’innovation de Procédé. Elle concerne la mise en œuvre de procédés de production, de
méthodes de distribution ou de livraison, nouveaux ou significativement modifiés.
• L’innovation de Service. Il s’agit d’une innovation qui apporte de la valeur ajoutée au
client par la création d’un service nouveau en tant que tel, l’adjonction d’un service
nouveau à un produit ou la création d’un nouveau mode d’administration du service.
• L’innovation de Marketing. Elle consiste en la mise en œuvre de concepts ou de stratégies
de ventes nouveaux ou significativement améliorés. Les changements de design ou de
packaging sont des innovations de marketing.
• L’innovation Organisationnelle. Il s’agit d’une nouveauté ou d’une amélioration significative
du fonctionnement de la société, que ce soit dans le domaine de l'organisation du travail,
de la gestion des connaissances ou encore des relations avec les partenaires extérieurs.
II I
I N°196
INNOVATION DE PROCÉDÉ
INNOVATION
DE PRODUIT
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INNOVATION DE MARKETING
Jeune entreprise nantaise née de la
collaboration de trois amis unis par
une passion commune du vin,
10-Vins vise à apporter le concept
du vin au verre dans le salon et offrir une nouvelle
expérience de dégustation avec pédagogie et
simplicité. L’entreprise utilise un système breveté
par l’entreprise WIT : un flacon de 10 cl (contenance
équivalente à un verre de vin), avec une ouverture
facile et ergonomique, adapté à l’envoi postal,
offrant une conservation optimale des qualités
gustatives du vin jusqu’à 3 ans.
Les ventes de calissons d’Aix
sont soumises à une forte
saisonnalité (60% du CA sur les
quatre derniers mois de l’année).
Pour faire face à la difficulté de
recruter des travailleurs saisonniers,
la CONFISERIE DU ROY RENÉ a automatisé
le conditionnement des calissons dans les alvéoles
et a investi dans un robot, de type araignée,
qui déplace les calissons avec une pince. Le défi
technologique, relevé par l’entreprise stéphanoise
Siléane, consistait à créer une pince performante
(le robot emballe 300 calissons à la minute) sans
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g à la sortie du four.
INNOVATION
DE SERVICE
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INNOVATION ORGANISATIONNELLE
Le Groupe POULT, créé en 1883, fabrique des biscuits sucrés pour les marques distributeurss
et des grandes marques. Il s’agissait d’un groupe familial avec une culture hiérarchique et
directive jusqu’à ce que l’entreprise devienne une entreprise " libérée ".
Aujourd’hui, la culture managériale de Poult favorise l’autonomie et la collaboration en interne : travail en réseau
d’équipe autonomes et responsables, suppression du CODIR et de niveaux hiérarchiques sur les sites de production,
mise en place d’un programme de formation leadership-entreprenariat, création d’un incubateur interne…
N°197 I
I III
LES PRINCIPALES TENDANCES
À L’INNOVATION
L’agroalimentaire doit répondre aux attentes des consommateurs en matière
de santé et à un enjeu démographique fort. Puis, comme toutes les autres
industries, elle est confrontée à 2 tendances lourdes : le développement durable
et l’amélioration de la productivité par la robotisation. Au final, ce sont donc 4
tendances principales qui se dessinent.
La santé
Depuis plusieurs années, une part non négligeable
de consommateurs attend des produits qui justifient
d’allégations santé. Les IAA misent sur :
• Le développement de nouvelles recettes de
produits " moins gras, moins sucrés, moins
salés " ou " sans gluten " tout en préservant les
qualités nutritionnelles et sensorielles des aliments,
leur sécurité et l’accessibilité prix pour les
consommateurs.
• Le développement " d’alicaments " permettant le renforcement du microbiote (ou flore
intestinale) qui jouerait un rôle protecteur dans la défense immunitaire de l’organisme.
• L’adaptation des produits alimentaires favorisant le vieillissement en bonne santé. Avec le
vieillissement de la population, le marché des produits alimentaires adaptés aux seniors
est considérable.
Le développement durable
Chaque année, près d’un tiers de la production alimentaire est perdue ou gaspillée. Pour
réduire ce gaspillage, les leviers d’action pour les IAA sont :
• Le développement de nouvelles technologies de conservation des aliments. De nombreux
projets de recherche portent sur les emballages qui deviennent portionnés, actifs (contenant
des atmosphères modifiées composées d’agents anti-microbiens ou antioxydants) ou
intelligents (suivi de la fraîcheur des produits). Un travail sur le produit même peut également
être réalisé par la mobilisation de nouvelles techniques telles que la lyophilisation par exemple.
• La valorisation des co-produits. A chaque étape du processus industriel, un produit ou
une matière peut être écarté de la chaîne de production. Pour éviter son élimination sans
valorisation (incinération ou enfouissement), les industriels peuvent explorer 3 voies :
1. la valorisation vers un procédé avec des exigences plus faibles (par ex : initiative " gueules
cassées " pour valoriser les produits ayant des défauts ou une DLC proche) ;
2. la valorisation vers l’alimentation animale ;
3. la valorisation vers une autre filière (par ex : les parties de poissons non consommées
(peau, arêtes, têtes, viscères...) peuvent être valorisées sur les marchés pharmaceutiques,
cosmétique, diététique…)
La réduction des émissions néfastes et la limitation de l’impact sur l’environnement est
le second enjeu pour les IAA en matière de développement durable. Ceci passe par des
innovations significatives en matière d’efficacité énergétique des procédés de production à
toutes les étapes de vie du produit : limitation des pertes de chaleur des serres, utilisation de
fluides frigorigènes à impact 0 sur les GES et la couche d’ozone, recours à la biomasse…
IV I
I N°197
Amélioration de la productivité par la robotisation
L’usine agroalimentaire du futur intégrera une automatisation et une robotisation des procédés
industriels. Le programme Robot Start PME, qui permet d’obtenir une aide au financement du
premier robot, est accessible aux PME agroalimentaires (Date limite 31 mai 2016).
Les applications robotiques dans les IAA sont nombreuses :
• Chargement/déchargement et emballage. Ces tâches, très répandues dans les IAA,
présentent des contraintes importantes : Cadence élevée, tâches répétitives sans valeur
ajoutée, charge importante. Les robots peuvent former le carton, manipuler le produit
emballé, mettre en carton et poser les intercalaires…
• Calibration, triage, pesée. Equipés de système de vision 2D ou 3D, les robots peuvent saisir
à la volée des produits alimentaires se déplaçant en vrac sur un tapis et les déposer dans la
bonne orientation dans leur emballage tout en les triant selon leurs calibres ou leurs couleurs.
• Découpe et séparation. L’agroalimentaire étant l’un des secteurs où les troubles musculosquelettiques (TMS) sont les plus fréquents et notamment sur les tâches où un effort doit
être appliqué, certains abattoirs sont déjà équipés de robots capables d’imiter le geste des
bouchers (levée des filets de poulet, découpe des ribs…). Ces applications étant coûteuses,
la cobotique, sous la forme d'un exosquelette, présente une alternative intéressante : elle
associe la puissance du robot au savoir-faire du salarié qui reste maître de l'intention, du
geste et du comportement
Augmentation de la population
Avec les prévisions d’augmentation constante de
la population mondiale (9 milliards d’habitants en
2050), des pénuries de ressources alimentaires sont
prévues. Si la réduction du gaspillage alimentaire et
la meilleure conservation des aliments permettront
partiellement de limiter les pénuries, cela ne sera
pas suffisant. Les IAA misent sur le développement
de sources de protéines alternatives aux protéines
animales " classiques ".
En effet, ces dernières représentent un coût énorme pour l'environnement : dégradation des
terres, pollution de l'atmosphère et des milieux aquatiques, consommation importante d’eau
et d’énergie, perte de la biodiversité… De plus, selon l’AREHN, elles sont devenues de grandes
gaspilleuses de terre puisqu’il faut 10 à 15 kilos de protéines végétales pour produire 1 kilo de
protéines animales issues des ruminants (vaches, moutons, chèvres).
Les insectes, très riches en protéines, apparaissent comme une alternative pour nourrir la
population mondiale en croissance. Faisant déjà partie de l’alimentation humaine dans plusieurs
régions du monde, la FAO encourage depuis plusieurs années les filières de développement
d’insectes.
N°197 I
IV
QUI SONT LES ACTEURS UTILES
DE LA RECHERCHE EN INNOVATION
AGROALIMENTAIRE ?
Comme pour les autres secteurs, BPIFRANCE finance l’innovation et la croissance
des PME agroalimentaires. L’ANR organise régulièrement des appels à projet sur
des thématiques agroalimentaires. De nombreux centres de recherche publics
couvrent l’ensemble des thématiques liées à l’agroalimentaire : IRSTEA, CIRAD,
CRNH, IFREMER, INRA, INSERM… De nombreuses écoles et universités forment
un tissu riche de nouvelles compétences, idées et initiatives sur lesquelles les
entreprises peuvent s’appuyer pour développer un projet. La filière est également
structurée autour de pôles de compétitivité.
Nous avons choisi ici de faire un zoom sur quelques acteurs incontournables en
Auvergne-Rhône-Alpes et de vous présenter le cas d’une entreprise accompagnée
par quelques unes de ces structures :
Rhône-Alpes Auvergne Gourmand
Née de la fusion en 2014 du Cluster alimentaire Rhône-Alpes Allira, du PEACRITT et du Comité
de promotion R3AP, RHÔNE-ALPES AUVERGNE GOURMAND est une association régionale,
centrée sur le développement économique, la promotion, la commercialisation en France et à
l'international, la performance et l'innovation des entreprises de l'alimentaire de la Région.
En pratique sur le champ de l’innovation, RHÔNE-ALPES AUVERGNE GOURMAND propose :
• L’Accompagnement de Projet d’Innovation, un appui individualisé pour les entreprises
de l’alimentaire (industrielles, de services à l’industrie ou artisanales) afin de les aider à
jalonner leur projet d’innovation, à trouver au bon moment les meilleurs experts (financiers,
techniques…), à intégrer tous les volet d’un projet innovant (du technique à l’approche
marché).(gratuit pour les TPE sous certaines conditions),
• Un appel à projet Innovation annuel Prim’ALLIRA permettant un soutien technique
d'accompagnement à l'avancement du projet et un financement,
• La mise en valeur des innovations des entreprises lors de salons comme le SIRHA, sur le site
régional…
CONTACT : Antoine RAVEROT // [email protected] // www.rhone-alpes-gourmand.fr
Exemple d'accompagnement et témoignage de Potpotam
Potpotam a bénéficié d’un accompagnement de plusieurs structures de Rhône-Alpes (avec
CMA, Thésame, Rhône-Alpes Gourmand, Initiative Grand Annecy, BPI, ISARA Lyon, Organics
Cluster…).
Voici l’exemple de l’accompagnement conjoint de Frédérique Carles de Rhône-Alpes
Gourmand et de Brice COTELLE de Thésame dans le cadre d’un APJ Innovation du Plan
PME de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Témoignage de Brice COTELLE, Conseiller en Développement par l’Innovation
• En quoi a consisté le rôle de chacun dans cet accompagnement ?
Le partage des rôles a bien été maitrisé entre nos deux structures. Rhône Alpes
Gourmand a apporté son expertise métier notamment dans la mise en relation avec
des experts du domaine, dans la prise de conscience de contraintes spécifiques
à l’agroalimentaire : logistique, normes à respecter, modes de distributions…
VI I
I N°197
Thésame est intervenu dans la structuration du projet en général et notamment en phase
ante-création avec un travail sur le positionnement, la recherche de financement, l’appui au
montage des dossiers et le relationnel avec les financeurs.
• Peut-on parler d’effet boule de neige de l’accompagnement ?
Etre accompagné par des experts métiers ou de la création d’entreprise est un véritable gain
de temps pour les entreprises/entrepreneurs. Chaque structure à ses propres contacts qui
peuvent ouvrir d’autres portes. Potpotam a su profiter de ces rencontres pour les transformer
en véritable opportunité à la fois en terme de business mais également en terme de conseil/
avis/expertise.
• Quels résultats pour Potpotam ?
Comme le souligne Sébastien Gadras, le projet a été fortement réorienté sur certaines
dimensions : distribution, production mais aussi communication. Potpotam a su se créer
un véritable écosystème autour du concept et utilise précisément les compétences dont
l’entreprise a besoin en perdant le moins de temps possible.
Potpotam, l’histoire d’une création d’entreprise innovante dans l’agroalimentaire
Témoignage de Sébastien GADRAS, co-fondateur de POPOTAM et dirigeant actuel
• Présentez-nous votre entreprise
Nous travaillons sur le projet depuis mai 2014, nous avons créé Potpotam en Juin
2015. Nous proposons la première offre de plats cuisinés frais pour bébé. Nous nous
définissons comme " créateur de goûts pour les bouts de choux " avec une gamme
variée et bio pour les 4/12 mois que vous pourrez bientôt retrouver dans les réseaux
de distributions spécialisés " bio ".
• Quelles sont les leviers importants à prendre en compte pour innover ou apporter un
nouveau projet dans le secteur de l’agro-alimentaire sachant que vous êtes en création
d’entreprise (financement, production, distribution…) ?
Dès la genèse du projet, nous sommes partis sur un projet ambitieux et complexe et nous
avons dû effectivement prendre en compte plusieurs leviers importants à la réussite du projet
dont nous ne connaissions pas forcément les mécanismes. Le point de départ était de vérifier
la faisabilité technique de nos recettes par rapport aux exigences du Baby-food, du secteur
bio et de la réglementation. Puis la question de l’approvisionnement s’est vite posée, car il
fallait trouver des fournisseurs qui répondent à ce cahier des charges très spécifique. Suite
à cela nous avons travaillé sur le mode de production et de distribution qui impacte fort le
besoin de financement au démarrage de l’activité. En fait, nous nous sommes confrontés aux
questions classiques de la création d’entreprise où tous les leviers sont liés et aussi importants
les uns que les autres.
• Comment avez-vous pu maîtriser ces leviers ?
Le projet nous appartient mais nous ne maîtrisons pas tout. Il faut donc sortir de chez soi,
s’entourer des bonnes compétences, entrer dans des réseaux spécialisés, aller à la rencontre
de ses clients et de ses utilisateurs. Cette démarche nous a ouvert d’autres perspectives et nous a
permis de réorienter le projet sur plusieurs dimensions, notamment sur les modes de distribution
et de production que nous pensions internaliser et qui seront finalement sous-traités.
• Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Quels sont les points clés à verrouiller ?
La principale difficulté est le temps. Il faut du temps pour comprendre tous ces mécanismes,
pour trouver les bons partenaires, pour créer les bonnes opportunités, pour convaincre les
financiers… Ces temps sont longs mais absolument nécessaires pour structurer un projet
d’entreprise sur des bases saines et durables.
Ensuite il faut savoir manager toutes les parties prenantes du projet afin de créer une
interactivité et une osmose parfaite entre chacun. Nous sommes aujourd’hui des chefs
d'orchestre. Nous faisons en sorte que les partitions soient parfaites.
N°197 I
I VII
Isara-Lyon
Ecole d’ingénieurs en agriculture, alimentation, environnement et développement rural, l'ISARA a été créée
en 1968 en vue de contribuer à la formation de cadres pour ces secteurs. En complément de ses missions
de formation supérieure et de recherche appliquée (Agroécologie et Systèmes Alimentaires durables //
lnnovation, Création et Entrepreneuriat), l’ISARA propose des activités de conseil et d’expertise aux entreprises.
Outre les thèmes Qualité et sécurité alimentaire ; Marque, filière et territoires ; Performance et production ;
Agriculture, environnement et agroécologie, les consultants de l’ISARA interviennent sur l’Innovation, la
R&D et le marketing de l’innovation en proposant :
• Veille, études marketing (comportements du consommateur, potentiel marché…), tests (sensoriels,
packaging, marque…), optimisation du mix marketing,
• Développement de nouveaux produits (du prototypage aux essais), outils et méthodes R&D (gestion de
projet, démarche innovation produit, formulation), expertise en nutrition santé, recherche documentaire.
CONTACT : Eric FRANDEBŒUF // [email protected] // www.isara.fr
Organics Cluster
ORGANICS CLUSTER, créé en 2006, réunit les acteurs de tous les secteurs certifiés bio (agro-alimentaire,
textile, cosmétique, produits d’entretien). ORGANICS CLUSTER a pour mission de promouvoir le bio et
accompagner les entreprises de la filière dans toutes les étapes de leur développement à travers 3 maîtresmots : information (veille, ateliers…), accompagnement (audit stratégique, mise en forme, recherche
financement et partenariat…), mutualisation (fonction commerciale, stand, salons…).
En pratique, sur le champ de l’innovation, ORGANICS CLUSTER propose :
• De l’information stratégique sous forme de veille (Innovation et marchés…) et d’ateliers,
• Un appel à projets permanent pour mettre en œuvre des projets innovants collaboratifs,
• Le programme Bio’Innov qui soutient des projets innovants par du financement et un accompagnement,
• L’évènement Bio’N’Days qui rassemble tous les 2 ans à Valence les acteurs de la filière autour de
l’innovation et l'international,
• Le Lab sud Rhône-Alpes, des ateliers de co-création avec les consommateurs.
CONTACT : Nicolas BERTRAND // [email protected] // www.organics-cluster.fr
TERRALIA, pôle de compétitivité des filières
fruits et légumes, céréales, vigne et vin
Sur ces trois filières, TERRALIA se positionne " de la semence à l’assiette " : semence et plants, productions
agricoles, industrie agro-alimentaire et distribution.
Ses actions s’articulent autour de 3 domaines stratégiques regroupant des enjeux d’innovation forts pour le
secteur : Systèmes de culture innovants ; Eco-procédés agricoles et agro-alimentaires ; Alimentation, santé
et qualité des produits d’origine végétale.
La principale mission de TERRALIA est de labelliser et d’accompagner des projets innovants (R&D,
collaborations Entreprise/Recherche), depuis l’émergence jusqu’au financement et la valorisation.
TERRALIA propose également à ses adhérents des outils de veille et de prospective, des actions à
l’international, un laboratoire d’Évaluation Sensorielle, un espace Emploi/ formation, des actions d’animation
et développement des filières (RDV thématiques, concours Innovafood).
TERRALIA, avec PASS et TRIMATEC, a créé l’association France Eco-Extraction, qui fédère les compétences
technologiques dans le domaine de l’Eco-Extraction du végétal.
CONTACT : Aurélie CANNEVA // [email protected] // www.pole-terralia.com/fr
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