Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique
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Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique
D Do ossssiieerr d du uC CN NH HIIM M 2010 Tome XXXI, 6 Le CNHIM est une association indépendante à but non lucratif (loi 1901) dont la vocation est de réaliser et diffuser une information rigoureuse et scientifique sur le médicament. Tous les articles publiés dans Dossier du CNHIM sont le fruit d'un travail collectif, sur le fond et sur la forme, entre les rédacteurs signataires, le comité de rédaction, et la rédaction du CNHIM d'une part, le comité de lecture et certains experts, spécialistes du sujet traité, d'autre part. Sur chaque sujet, Dossier du CNHIM ne publie donc pas les opinions de tel ou tel, mais réalise une analyse scientifique critique, la plus objective possible. Malgré tout le soin apporté à l’élaboration de Dossier du CNHIM, une erreur peut se glisser dans les informations diffusées. Les lecteurs doivent donc conserver la plus grande vigilance dans l’exploitation des données à leur disposition. Directeur de la Publication : Xavier Dode Rédaction Rédactrice en chef : Marie Caroline Husson Comité de rédaction : Hélène Bourgoin-Hérard (Tours), Dominique Dardelle (Suresnes), Albert Darque (Marseille), Bérangère Gruwez (Berck), Isabelle Fusier (Paris), Isabelle Jolivet (Paris), Véronique Lecante (Paris), Nathalie Le Guyader (Paris), Corinne Tollier (Paris). Comité de lecture : A. Baumelou (Paris), P. Beaufils (Paris), P. Faure (Paris), J.E. Fontan (Paris) C. Guérin (Paris), S. Limat (Besançon), C. Montagnier-Pétrissans (Paris), M. Ollagnier (St Etienne), G. Vedel (Paris), J.M. Vetel (Le Mans), T. Vial (Lyon). Experts pour ce numéro : S. Cabrol, I. Fusier, MC Husson, C. Sultan, C. Tollier. Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Marie NDIGO, Ariane BLANC, Olivier BOURDON et la participation du comité de rédaction En bref E v a l u a t i o n Rythme de parution : 6 numéros par an N° ISSN 0223.5242. N° de commission paritaire : G 82049 IMPRESSION : CPI – Imprimerie France Quercy ZA des Grands Camps, 46090 Mercuès. CENTRE NATIONAL HOSPITALIER D’INFORMATION SUR LE MEDICAMENT www.cnhim.org Hôpital de Bicêtre – 78, rue du Général Leclerc B.P. 11 - 94272 Le Kremlin Bicêtre cedex Tél. : 01 46 58 07 16 – Fax : 01 46 72 94 56 Courriel : [email protected] Président : Xavier Dode Président fondateur : André Mangeot Secrétariat abonnement : Zohra El Hadaoui Conseil d’Administration : F. Ballereau (Nantes), G. Benoit (Paris), H. Bontemps (Villefranche/Saône), O. Bourdon (Paris), E. Boury (Lomme), J. Calop (Grenoble), B. Certain (Paris), M. Courbard-Nicolle (Paris), D. Dardelle (Suresnes), X. Dode (Lyon), E. Dufay (Lunéville), J.E. Fontan (Bondy), D. Goeury (Paris), C. Guérin (Paris), M.C. Husson (Paris), J.F. Latour (Lyon), N. Le Guyader (Paris), A. Lepelletier (Nantes), P. Passe (Paris), P. Paubel (Paris), F. Pinguet (Montpellier), C. Rieu (Longjumeau), D. Roncalez (Colmar), J.M. Trivier (Lille). Dossier du CNHIM participe à l’ISDB, réseau international de revues indépendantes de formation thérapeutique. Marie-Caroline Husson 3 1. Introduction 5 2. Physiopathologie 2.1. Puberté normale 2.2. Puberté précoce 5 5 9 3. Traitement de la puberté précoce centrale 3.1. Historique 3.2. Mécanismes d’action des analogues de la GnRH 3.3. Médicament ayant une AMM en France : renseignements thérapeutiques, généraux et administratifs 3.4. Agonistes de la GnRH pouvant optimiser le traitement de la puberté précoce centrale 12 12 14 17 4. Etudes cliniques 21 5. Prise en charge des malades 5.1. Indications du traitement 5.2. Posologies et modalités d’administration 38 38 38 Conclusion 39 Acronymes 40 Glossaire 40 Références bibliographiques 41 Annexes 44 20 Fiche Interactions Médicamenteuses F i c h e s - Sympathomimétiques alpha et bêta par voie IV et IM Anne-Cécile Maes, Isabelle Federspiel, Claire Chapuis, Pierrick Bedouch, Benoît Allenet, Jean Calop 45 - Sympathomimétiques alpha par voie orale et/ou nasale 49 Anne-Laure Betegnie, Claire Chapuis, Isabelle Federspiel, Pierrick Bedouch, Benoît Allenet, Jean Calop - Sympathomimétiques indirects Anne-Laure Betegnie, Isabelle Federspiel, Claire Chapuis, Pierrick Bedouch, Benoît Allenet, Jean Calop 53 Résumés des derniers numéros parus Au sommaire de Dossier du CNHIM Bulletin d’abonnement 2011 57 58 59 Le CNHIM a la propriété des textes publiés dans ce numéro et se réserve tous les droits de reproduction (même partielle), d’adaptation, de traduction, pour tous les pays et par quelque procédé que ce soit (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41 du Code Pénal art. 425). Les articles de Dossier du CNHIM sont indexés dans bibliopch. Nous remercions les laboratoires qui participent à l’impression de Dossier du CNHIM en 2010. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 BAYERHEALTHCARE BMS SERVIER -2- Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique En bref Marie-Caroline HUSSON Rédactrice en chef La puberté est un ensemble de phénomènes maturatifs neuroendocriniens aboussitant à l’acquisition de la fonction de reproduction. La puberté précoce peut avoir plusieurs origines : « centrale » quand elle est due à une activation précoce de l’hypothalamus avec augmentation précoce de la sécrétion des gonadotrophines, et « périphérique » quand elle est indépendante des gonadotrophines. Le traitement de la puberté précoce centrale a pour but de bloquer la maturation pubertaire. La puberté est caractérisée par l’apparition de caractères sexuels secondaires, la maturation des organes procréateurs, la progression de la maturation osseuse et l’accélération de la vitesse de croissance. Elle est déclenchée par une sécrétion pulsatile de gonadoréline. Les signes cliniques du développement pubertaire normal sont évalués grâce à l’échelle de Tanner. La puberté précoce se définit par l’apparition précoce d’un développement mammaire avant l’âge de 8 ans chez la fille et l’augmentation du volume testiculaire avant l’âge de 9 ans chez le garçon. Elle s’accompagne d’une accélération de la vitesse de croissance, d’une avance de maturation osseuse et d’une réduction de la durée de croissance avec soudure précoce des cartilages de conjugaison. On distingue les pubertés précoces centrales, dépendantes des gonadotrophines et les pubertés précoces périphériques, indépendantes des gonadotrophines. Le diagnostic positif d’une puberté précoce repose sur : - l’examen clinique permettant de coter le stade de développement pubertaire grâce à l’échelle de Tanner et l’analyse de la courbe de croissance déterminant la vitesse de croissance ; - la réalisation d’examens complémentaires : échographie pelvienne, radiographie du poignet, IRM cérébrale, dosages hormonaux qui permettent d’une part de confirmer le début de la puberté et d’autre part de distinguer l’origine centrale ou périphérique de la puberté précoce. Le test à la GnRH permet de différencier la puberté précoce centrale de la puberté précoce périphérique. On retrouve alors une freination des gonadotrophines hypophysaires (test à la GnRH plat). Les pubertés précoces centrales sont dues à une activation précoce de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique. Il en existe des formes dites « idiopathiques » quand l’imagerie cérébrale n’a révélé aucune lésion et des formes dites « organiques » en rapport avec une atteinte lésionnelle du système nerveux central. Le traitement hormonal des pubertés précoces centrales idiopathiques repose sur l’utilisation des agonistes de la GnRH à doses élevées et répétées. Leur administration continue entraîne une sup-pression du taux plasmatique des gonadotrophines et des stéroïdes sexuels conduisant à une freination du développement pubertaire. Les agonistes de la GnRH se fixent sur les récepteurs hypophysaires à la GnRH avec une affinité au minimum dix fois supérieure à celle de la GnRH naturelle et induisent dans un premier temps une stimulation de l’antéhypophyse avec sécrétion des gonadotrophines puis dans un second temps une altération de l’expression des gènes codant pour la sous-unité β de la LH et une désensibilisation des récepteurs hypophysaires à la GnRH. Mots clés : agoniste de la GnRH, gonadotrophine, histréline, leuproréline, puberté précoce, triptoréline. Abstract. Central precocious puberty Puberty is a set of phenomena maturative neuroendocrine leading the acquisition of reproductive function. Early puberty can have several origins: "central" when it is due to early activation of the hypothalamus with early increase in the secretion of gonadotropins, and "device" when it is independent of gonadotropins. The treatment of central precocious puberty is designed to block pubertal maturation. Puberty is characterized by the appearance of secondary sexual characteristics, the maturation of organ progenitors, the progression of bone maturation and accelerated growth rate. It is triggered by a pulsatile secretion of Gonadorelin. Clinical signs of normal pubertal development were assessed through the Tanner scale. Precocious puberty is defined by the early onset of breast development before age 8 in girls and testicular volume increased before the age of 9 years in boys. She accompanied by an acceleration of growth rate, an advance of bone maturation and a reduction in the duration of growth with solder early growth plates. We distinguish central precocious puberty, dependent on gonadotrophins and peripheral precocious puberty, gonadotropinindependent. The diagnosis of precocious puberty based on: - Clinical examination to grade the stage of pubertal development using Tanner scale and analysis of the growth curve in determining the rate of growth; - Conducting further tests: pelvic ultrasound, radiography of the -3- wrist, MRI brain, hormonal assays that allow one hand to confirm the onset of puberty and also to distinguish the origin of central or peripheral precocious puberty. The GnRH test can differentiate central precocious puberty precocious puberty device. Found then the adrenal pituitary gonadotrophins (GnRH test dish). The central precocious puberty is due to early activation of the hypothalamic-pituitary-gonadal. There are forms called "idiopathic" when brain imaging revealed no lesion and forms socalled "organic" in connection with a breach of the central nervous system lesion. Hormonal treatment of idiopathic central precocious puberty is the use of GnRH agonists in high doses and repeated. Their continuous administration results in a deletion of plasma gonadotropins and sex steroids leading to the adrenal pubertal development. GnRH agonists bind to receptors on pituitary GnRH with an affinity at least ten times higher than natural GnRH and induce initially stimulating the secretion of anterior pituitary with gonadotrophins and then in a second time alteration of the expression of genes encoding the β subunit of LH receptors and desensitization of pituitary GnRH. Key words: GnRH agonist, godanotrophin, histrelin, leuprorelin, precocious puberty, triptorelin. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -4- Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Marie NDIGO, Ariane BLANC1, Olivier BOURDON2 et la participation du comité de rédaction 1 2 Service de pharmacie, Hôpital Sainte Justine, Montréal, Québec. Service de pharmacie, Hôpital Robert Debré, AP-HP, Paris. Remerciements : S. Cabrol (Paris), C. Sultan (Montpellier). Cet article contient des termes caractérisés par des astérisques « * » définis dans le glossaire page 40. Il contient par ailleurs des acronymes explicités en page 40. 1. Introduction En bref La puberté est définie comme l’ensemble des phénomènes maturatifs neuro-endocriniens aboussitant à l’acquisition de la fonction de reproduction. La puberté précoce peut avoir plusieurs origines : « centrale » quand elle est due à une activation précoce de l’hypothalamus avec augmentation précoce de la sécrétion des gonadotrophines, et « périphérique » quand elle est indépendante des gonado-trophines. Le traitement de la puberté précoce centrale a pour but de bloquer la maturation pubertaire. La puberté est définie comme l’ensemble des phénomènes maturatifs neuro-endocriniens complexes aboutissant à l’acquisition de la fonction de reproduction. Elle s’accompagne de transformations physiques et psychiques chez l’enfant. Elle se déclenche vers l’âge moyen de 11 ans chez la fille et de 12 ans chez le garçon. Une puberté débutant avant l’âge de 8 ans chez la fille et 9 ans chez le garçon est considérée comme précoce. Elle peut alors entrainer chez l’enfant des perturbations d’ordre psychologique ou une diminution de la taille finale adulte. C’est un motif de consultation fréquent en pédiatrie. La puberté précoce peut avoir plusieurs origines : elle est dite « centrale » (PPC) quand elle est due à une activation précoce de l’hypothalamus avec augmentation précoce de la sécrétion des gonadotrophines, et « périphérique » quand elle est indépendante des gonadotrophines. Ce sont uniquement les PPC qui font l’objet de cet article. La PPC peut être évolutive, non évolutive, ou régressive spontanément. La prise en charge thérapeutique dépendra de cette évolutivité. Il est important de réunir les bons critères diagnostiques avant d’envisager un traitement. Le traitement de la puberté précoce centrale a pour but de bloquer la maturation pubertaire. Il repose sur l’utilisation d’agonistes de la gonadoréline (GnRH) endogène, dans une forme retard. Ce traitement permet de supprimer la sécrétion des gonadotrophines, et de ce fait la sécrétion des stéroïdes sexuels, responsables de la maturation pubertaire. Cette suppression entraîne une régression et/ou une stabilisation des signes pubertaires et permet, dans certains cas, une amélioration de la taille finale adulte. 2. Physiopathologie 2.1. Puberté normale En bref La puberté est caractérisée par l’apparition de caractères sexuels secondaires, la maturation des organes procréateurs, la progression de la maturation osseuse et l’accélération de la vitesse de croissance. Elle est déclenchée par une sécrétion pulsatile de gonadoréline. Les signes cliniques du développement pubertaire normal sont évalués grâce à l’échelle de Tanner. -5- La puberté est caractérisée par l’apparition des caractères sexuels secondaires, la maturation des organes procréateurs, la progression de la maturation osseuse et l’accélération de la vitesse de croissance. Elle conduit à l’acquisition des fonctions reproductrices. Elle s’accompagne de modifications psychiques. 2.1.1. Déclenchement physiologie de la puberté et Cf. Figures 1 et 2. La puberté est déclenchée par une sécrétion pulsatile de gonadoréline (encore appelé gonadolibérine* ou gonadotrophin releasing-hormone (GnRH) ou luteinizing hormone releasing hormone (LH-RH)) par les neurones à GnRH hypothalamiques, entraînant la réactivation de l’axe hypothalomo-hypophyso-gonadique. L’axe hypothalomo-hypophysogonadique, actif pendant la vie fœtale et les premiers mois de la vie, est ensuite inactif pendant toute l’enfance puis est réactivé au moment de la puberté. Les facteurs à l’origine de cette réactivation ne sont pas encore élucidés. Quelques hypothèses (1) ont cependant été émises : - la diminution de l’action inhibitrice de l’acide gamma amino-butyrique (GABA) dont les récepteurs se situent au niveau des neurones à GnRH ; - l’augmentation de l’activité des récepteurs du glutamate (neuromédiateur excitateur) situés sur les neurones à GnRH ; - l’influence des facteurs nutritionnels agissant sur : . la levée du rôle inhibiteur du neuropeptide Y, . des neurones à POMC (pro-opiomélanocortine*) (activateurs de la puberté), Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Figure 1. Neurones impliqués dans la réactivation de la sécrétion de GnRH (2). Activation par le glutamate Levée inhibition du GABA Facteurs nutritionnels Facteurs environnementaux HYPOTHALAMUS HYPOPHYSE Synthèse et sécrétion de LH-FSH GONADES Rétrocontrôle +/- Rétrocontrôle +/- Augmentation de la fréquence et de l’amplitude de la sécrétion de GnRH Synthèse des stéroïdes sexuels Estrogènes, progestérone, Testostérone, Inhibine Maturation des cellules germinales ORGANES ET TISSUS CIBLES Figure 2. Représentation schématique des interactions hypothalamo-hypophyso-gonadiques et relation avec le début de la puberté (d’après 3). Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -6- Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique . la leptine, hormone sécrétée par le tissu adipeux, dont la variation inhibe ou active la puberté ; - le rôle activateur de l’inhibine B ; - le rôle des signaux environnementaux (stress, polluants) ; - des gènes régulant la synthèse ou la sécrétion de GnRH ont été identifiés : GPR54, IAP, TTF1, Nell-2 et FGF-Rc. Ils agissent soit directement, soit par la régulation glutaminergique. La sécrétion pulsatile de GnRH par l’hypothalamus entraîne une augmentation de la sécrétion des gonadotrophines par l’antéhypophyse : la luteinizing hormone (LH) et la follicle stimulating hormone (FSH). La puberté débute par une amplification du rythme circadien* des gonadotrophines. La sécrétion de la LH est le reflet de la sécrétion de GnRH alors que la sécrétion de la FSH est moins dépendante de la GnRH. La LH et la FSH stimulent à leur tour les gonades qui vont sécréter les stéroïdes sexuels (estrogènes, progestérone, testostérone) qui agiront sur divers organes et tissus cibles (organes génitaux, squelette et tissu musculaire). Chez la fille, la FSH induit le développement des follicules ovariens, l’aromatase et la sécrétion d’estradiol par les cellules de la granulosa* et la sécrétion d’inhibine B. La LH stimule la sécrétion d’androgènes (par les cellules de la thèque*) et de progestérone. Les androgènes sécrétés seront ensuite transformés en estradiol grâce aux aromatases*. Chez le garçon, la FSH stimule les cellules de Sertoli entraînant ainsi le développement des tubes séminifères, la croissance des testicules, la spermatogenèse, la sécrétion d’inhibine B et l’aromatisation de la testostérone en estradiol par les aromatases. La LH stimule la différenciation des cellules de Leydig et est responsable de la sécrétion de testostérone par ces dernières. Les stéroïdes sexuels exercent un rétrocontrôle positif et négatif sur l’antéhypophyse : - chez la fille, durant la première partie du cycle menstruel, l’estradiol exerce un rétrocontrôle positif sur la LH et la FSH, la progestérone exerce un rétrocontrôle négatif durant la deuxième partie du cycle ; - chez le garçon la testostérone exerce un rétrocontrôle négatif sur la sécrétion de la LH et la FSH, et l’inhibine B exerce un rétrocontrôle négatif sur la FSH. Les gonadotrophines exercent un rétrocontrôle négatif sur l’hypothalamus. L’hormone de croissance, growth hormone (GH) et l’IGF-1 (Insuline growth factor-1) jouent un rôle dans le développement pubertaire. En effet, l’antéhypophyse augmente sa sécrétion pulsatile de GH sous l’effet de l’augmentation de la concentration des stéroïdes sexuels. Chez la fille, l’IGF-1 augmente l’effet de la LH et la FSH sur les cellules de la granulosa et la GH agit en facilitant la maturation ovarienne après la ménarche. L’accumulation de ces deux hormones exerce un contrôle paracrine* intraovarien sur la stéroïdogenèse (4). 2.1.2. Signes cliniques de la puberté normale Cf. Figure 3 et tableau I. Les signes cliniques du développement pubertaire normal sont évalués grâce à l’échelle de Tanner (cinq stades de 1 à 5). Les cinq stades vont de l’impubérisme (stade 1) à la puberté achevée (stade 5). Ils sont évalués en fonction du degré de développement mammaire chez la fille (S1 à S5), ou testiculaire chez le garçon (G1 à G5), la pilosité pubienne (P1 à P5) et axillaire (A1 à A5) dans les deux sexes. Le stade infantile chez la fille est S1P1 et G1P1 chez le garçon (5). L’âge physiologique du début de la puberté est variable selon les individus et dépend de différents facteurs génétiques, environnementaux, ethniques et nutritionnels. (1). La puberté débute entre 8 ans et 13 ans chez la fille (moyenne : 11 ans), et entre 9 ans et 14 ans chez le garçon (moyenne : 12 ans) (6). Il a été constaté que l’âge du début de la puberté était plus précoce dans les ethnies afro-américaines et chez les enfants adoptés issus de pays en voie de développement. L’âge moyen des premières règles est de 12,6 ans (7). La puberté se caractérise chez la fille par : - le développement des seins, - la modification de la vulve avec croissance des petites et des -7- grandes lèvres, de l’hymen, l’épaississement de la muqueuse et l’apparition de leucorrhées physiologiques, - le développement de la pilosité pubienne puis axillaire, - l’apparition des premières menstruations qui surviennent 2 à 2 ans et demi après le début des signes pubertaires, avec des premiers cycles anovulatoires et des règles qui ne deviennent cycliques qu’un à deux ans après, - des modifications psychiques. Chez le garçon, elle se caractérise par : - l’augmentation du volume des testicules (≥ 4 mL ou 25 mm), - le développement de la verge, - le développement et la pigmentation du scrotum, - le développement de la pilosité pubienne puis axillaire, - une possible gynécomastie* pubertaire, fréquente, qui régresse spontanément le plus souvent, - la croissance du larynx, une mue de la voix, l’augmentation des masses musculaires, - l’augmentation du volume de la prostate, - la pilosité de la face, du tronc et des membres au stade le plus tardif, - des modifications psychiques. L’apparition de la pilosité (pubienne et axillaire) observée dans les deux sexes est due à une sécrétion d’androgènes par les surrénales. 2.1.3. Maturation osseuse, vitesse de croissance et masse corporelle pendant la puberté Pendant la puberté, il se produit une accélération de la vitesse de croissance staturale et de la maturation osseuse. Cette accélération de la croissance au niveau des os longs et des vertèbres est due à la maturation des chondrocytes* du cartilage de croissance épiphysaire*. La croissance pubertaire représente environ 15 à 20 % de la taille finale adulte. Elle précède la fusion définitive des cartilages de conjugaison. La moitié de la masse osseuse est acquise lors de la puberté. L’hormone de croissance (GH) et son effecteur (IGF-1), les stéroïdes sexuels et le fibroblast growth factor 2 (FGF-2) participent à cette maturation. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Figure 3. Stade de Tanner et Marschall (8, 9, d’après 10). Tableau I. Description des stades de Tanner chez la fille et chez le garçon (7). Développement des seins chez la fille Développement du testicule chez le garçon Développement de la pilosité S1 : Pas de sein G1 : Volume testiculaire < 4 mL P1 : pas de pilosité S2 : ± 10-11 ans Bourgeon mammaire Soulèvement et augmentation de diamètre de l’aréole G2 : ± 11-12 ans Volume testiculaire entre 4 et 6 mL Pas de développement de la verge P2 : Quelques poils droit S3 : ± 11-12 ans Augmentation de la saillie du sein et de de l’aréole avec une pigmentation de l’aréole G3 : ± 12-13 ans Volume testiculaire entre 8 et 12 mL Allongement de la verge P3 : Poils bouclés, plus denses et épais S4 : ± 12-13 ans Saillie de l’aréole et du mamelon en avant du sein G4 : ± 13-14 ans Volume testiculaire entre 12 et 16 mL Pigmentation du scrotum Allongement de la verge P4 : Pilosité triangulaire fournie, moins dense que l’adulte S5 : ± 14-15 ans Sein adulte Aréole dans le plan de la surface du sein, sillon sous-mamaire distinct G5 : ± 14-15 ans Volume testiculaire > 20 mL Verge et scrotum de type adulte P5 : Poils de type adulte étendu jusqu’à la partie interne des cuisses La GH stimule la production d’IGF-1 par le foie et la production de FGF-2 et d’IGF-1 par les chondrocytes. Le FGF-2 stimule la multiplication des chondrocytes et l'IGF-1 entraîne leur différenciation. Le pic de croissance pubertaire est plus précoce chez la fille que chez le garçon. La poussée de croissance est due à l’accroissement en taille du rachis dans les deux sexes. L’année précédant le début de la puberté, il existe un ralentissement statural physiologique prépubertaire. La vitesse de croissance staturale s’accélère ensuite pendant la puberté sous l’effet des stéroïdes sexuels. Les estrogènes, qui jouent un rôle dans la différenciation des chondrocytes, entraînent à terme la soudure par calcification des cartilages de croissance. Les androgènes agissent indirectement en se transformant en œstrogènes grâce aux aromatases, et directement en augmentant la réponse des cellules somatropes hypophysaires (sécrétrices de GH) à la neuro-hormone hypothalamique GHRH (growth-hormone releasinghormone ou somatocrinine*). Les estrogènes sont impliqués dans la maturation osseuse dans les deux sexes. Chez la fille, cette accélération staturale est associée ou précède parfois les premiers signes de développement pubertaire. La vitesse de croissance atteint en moyenne 8 cm/an puis diminue progressivement. Le pic de croissance est observé durant l’année qui précède l’apparition des règles. Le gain statural pubertaire moyen est de 20 Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -8- à 25 cm, chez la fille, soit 12% de la taille adulte. La taille adulte est atteinte 3 à 5 ans après le début de la puberté (11). Chez le garçon, la vitesse de croissance est en moyenne de 9 cm/an la deuxième année puis diminue progressivement. Le gain statural moyen lors de la puberté est de 25 à 30 cm, soit en moyenne 14 % de la taille adulte. La taille adulte est atteinte 5 ans après le début de la puberté. Le pic de croissance est plus tardif et plus ample chez le garçon, ce qui pourrait expliquer entre autres une différence de taille adulte de 13 cm en moyenne par rapport aux filles (12). Au cours de la puberté, une modification de l’indice de masse corporelle est observée avec une Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique augmentation progressive de la masse maigre (masse musculaire) tout au long de la puberté et un accroissement de la masse grasse dans la deuxième partie de la puberté. La prise de poids varie en fonction des ethnies et est surtout observée chez la fille. 2.1.4 Modification du comportement La puberté est associée à de nombreuses modifications du comportement, pouvant associer troubles du sommeil, état d’hyper-sensibilité et opposition systématique (13). 2.2. Puberté précoce 2.2.1. Epidémiologie de la puberté précoce Il n’existe actuellement en France aucun registre permettant d’évaluer la prévalence et l’incidence de la puberté précoce centrale dans la population. Cependant au vu des essais cliniques réalisés, les filles sont plus fréquemment atteintes que les garçons avec un ratio de 10 filles pour 1 garçon. La puberté précoce est une maladie rare avec une incidence comprise entre 1/5000 et 1/10000 cas (15). Aux USA, les signes cliniques de puberté sont observés avant l’âge de 8 ans chez 48 % des filles de race noire et 15 % des filles de race blanche. Ce début précoce de puberté par rapport aux données européennes est à prendre en compte lors du diagnostic de puberté précoce. 2.2.2. Définition puberté précoce de En bref La puberté précoce se définit par l’apparition précoce d’un développement mammaire avant l’âge de 8 ans chez la fille et l’augmentation du volume testiculaire avant l’âge de 9 ans chez le garçon. Elle s’accompagne d’une accélération de la vitesse de croissance, d’une avance de maturation osseuse et d’une réduction de la durée de croissance avec soudure précoce des cartilages de conjugaison. On distingue les pubertés précoces centrales, dépendantes des gonadotrophines et les pubertés précoces périphériques, indépendantes des gonadotrophines. la La puberté précoce se définit par l’apparition précoce d’un développement mammaire avant l’âge de 8 ans chez la fille et l’augmentation du volume testiculaire avant l’âge de 9 ans chez le garçon (16). Il important de prendre en compte la précocité du début pubertaire chez les filles de race noire pour établir le diagnostic de puberté précoce dans ces populations. La puberté précoce s’accompagne d’une accélération de la vitesse de croissance (8 à 10 cm par an), d’une avance de maturation osseuse se traduisant par un âge osseux supérieur à l’âge chronologique et d’une réduction de la durée de croissance avec soudure précoce des cartilages de conjugaison, ce qui aboutira dans certains cas à une taille adulte inférieure à la taille cible (de -5 à -11 cm) (17). Dans les pubertés précoces, on distingue les pubertés précoces dépendantes des gonadotrophines dites « centrales » et les pubertés précoces indépendantes des gonadotrophines dites « périphériques ». Seront traitées ici les pubertés précoces centrales. Il existe différentes formes cliniques de pubertés précoces centrales, classées selon leur évolutivité et leur indication thérapeutique : - les pubertés précocissimes (50 à 60 % des pubertés précoces) : (entre 1 et 4 ans). Elles se caractérisent le plus souvent chez la fille par des signes cliniques et biologiques d’estrogénisation importante avec un rapport pic LH/pic FSH inférieur à 1 et un âge osseux avancé par rapport à l’âge chronologique. Elles nécessitent, en général, un traitement car cette évolutivité accélère le processus de maturation osseuse et peut entraîner une diminution de la taille finale adulte (18), - les pubertés lentement évolutives (30 %) (19) caractérisées par un développement mammaire modéré, une concentration d’estradiol inférieure à 25 pg/mL, une faible avance de l’âge osseux par rapport à l’âge chronologique. Cette faible évolu-tivité ne nécessite souvent qu’une surveillance des signes cliniques, si ces derniers restent stables, et de l’âge osseux, les pubertés spontanément régressives (moins de 10 %) : elles correspondent à des PPC dont les signes d’imprégnation oestrogénique régressent spontanément et -9- complètement 12 mois après la consultation pour puberté précoce. Elles ne nécessitent pas de traitement freinateur, mais une évaluation à distance (6-12 mois) systématique (20). Cf. tableau II. 2.2.3. Diagnostic positif de puberté précoce En bref Le diagnostic positif d’une puberté précoce repose sur : - l’examen clinique permettant de coter le stade de développement pubertaire grâce à l’échelle de Tanner et l’analyse de la courbe de croissance déterminant la vitesse de croissance ; - la réalisation d’examens complémentaires : échographie pelvienne, radiographie du poignet, IRM cérébrale, dosages hormonaux qui permettent d’une part de confirmer le début de la puberté et d’autre part de distinguer l’origine centrale ou périphérique de la puberté précoce. Cf. Figure 4. Le diagnostic positif d’une puberté précoce repose sur : - l’évaluation des signes cliniques et l’analyse de la courbe de croissance - la réalisation d’examens complémentaires. 2.2.3.1. Signes cliniques de la puberté précoce Les signes cliniques évocateurs d’une puberté précoce sont caractérisés par : • Chez la fille : - une poussée mammaire avant l’âge de 8 ans, - avec ou sans pilosité pubienne avant l’âge de 8 ans, - l’apparition des menstruations avant l’âge de 10 ans, - et une accélération de la vitesse de croissance staturale et de la maturation osseuse ; • Chez le garçon : - l’augmentation bilatérale du volume testiculaire avant l’âge de 9 ans et l’augmentation de la taille de la verge, - avec ou sans pilosité pubienne avant l’âge de 9 ans, - et une accélération de la vitesse de croissance staturale et de la maturation osseuse. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau II. Comparaison de la puberté précoce évolutive et la puberté précoce lentement progressive (6). Puberté précoce évolutive Puberté précoce lentement progressive Passage d’un stade à un autre en moins de 6 mois Régression spontanée des signes Vitesse de croissance Accélérée > 6cm/an Normale pour l’âge Age osseux En général avancé d’au moins 1 an Variable Longueur > 34 mm ou volume > 2mL Forme renflée en poire Ligne de vacuité présente et totale Longueur < 34 mm Arrondi, en goutte Ovaire Peu contributif Peu contributif Biologie Estradiol Pic de LH après stimulation Peu contributif Dans la zone pubère : > 5 UI/L Peu contributif Dans la zone prépubère : < 5 UI/L Clinique Signes cliniques Echographie Utérus L’interrogatoire des parents précisera : - les antécédents familiaux : âge des premières règles de la mère et des sœurs, cas de puberté précoce dans la famille, petite taille familiale, taille du père, de la mère et de la fratrie afin de déterminer la taille cible que devrait atteindre un enfant, - les antécédents personnels : retard de croissance intra utérin, traumatisme crânien, infection du SNC, - date d’apparition des premiers signes pubertaires, - la recherche de signes neurologiques (céphalées, troubles visuels, convulsions). L’examen clinique de l’enfant permet de coter le stade de développement pubertaire grâce à l’échelle de Tanner et l’analyse de la courbe de croissance permet de déterminer la vitesse de croissance (cm/an). Une vitesse de croissance staturale supérieure à 6 cm/an ou une accélération de la vitesse de croissance staturale supérieur à deux dérivations standard (2DS) par rapport à la moyenne et une taille prédictive inférieure à la taille cible (taille théorique (en cm) : taille du père (cm) + taille de la mère (cm)/2) +6,5 chez le garçon et –6,5 chez la fille) peuvent témoigner en faveur d’une puberté débutée précocement (6). Chez le garçon, l’augmentation du volume testiculaire seul, oriente le diagnostic de puberté précoce. Pendant l’examen, le praticien doit rechercher des tâches cutanées « café au lait » (à bords réguliers, dans la neurofibromatose* ou à bords irréguliers en carte de géographie, évocateurs d’un syndrome de McCune-Albright (cf. 2.2.4. Diagnostic différentiel)). 2.2.3.2. taires Examens complémen- * Imagerie - Echographie pelvienne L’échographie pelvienne permet d’évaluer, chez la fille, les modifications morphologiques des organes génitaux internes. Le degré d’imprégnation estrogénique caractérisé par l’apparition d’un renflement fundique et d’une ligne de vacuité, l’activité ovarienne (maturation folliculaire et augmentation du volume ovarien supérieur à 2mL) et une hauteur utérine supérieure à 35mm témoignent d’une puberté débutante. Chez la fille, l’examen clinique permet d’observer la modification de l’orientation de la vulve et le développement des grandes lèvres et les sécrétions vaginales (18). - Radiographie du poignet gauche La radiographie de la main et du poignet gauche permet de déterminer l’âge osseux*. La radiographie est comparée à un recueil de radiographies de référence (Atlas de Greulich et Pyle) ou comparé grâce au logiciel Maturos (qui permet une évaluation numérique de la maturation osseuse) (14). L’âge osseux est un facteur de pronostic pour la taille finale. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -10- C’est l’un des facteurs à prendre en compte pour l’instauration du traitement, car il permet d’évaluer les capacités de croissance résiduelle et de calculer une taille adulte prédictive avec les tables de Bayley et Pinneau (23). La taille prédictive ainsi calculée tend à surestimer la taille adulte. - Imagerie par résonance magnétique cérébrale (IRM) L’IRM cérébrale de la région hypothalamo-hypophysaire doit être réalisée systématiquement devant toute puberté précoce centrale à la recherche d’une éventuelle cause lésionnelle de la puberté précoce. * Dosages hormonaux Les dosages hormonaux permettent d’une part de confirmer le début de la puberté et d’autre part de distinguer l’origine centrale ou périphérique de la puberté précoce : - Le test à la GnRH permet de déterminer la quantité de gonadotrophines stockée et l’aptitude des cellules gonadotrophes à synthétiser de nouvelles molécules de gonadotrophines. Il consiste en une injection intraveineuse d’un bolus de 0,1 mg de GnRH soit une ampoule de 1 mL de RELEFACT® GnRH contenant 100 µg gonadoréline, soit deux ampoules de 1 mL de STIMU LH® 50 µg/1 mL. Après un dosage initial des concentrations plasmatiques LH et FSH de base, un dosage plasmatique de ces hormones, après stimulation par la GnRH, est ensuite Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique effectué à 0, 30, 45, 60 et 90 minutes après l’injection et éventuellement à 120, 180 et 240 minutes. La limite prépubère du pic de LH est fixée de 3,3 à 5,0 UI/L. Un pic de LH supérieur à 5 UI/L et un rapport LH/FSH > 1 témoigne d’une activité antéhypophysaire et oriente le diagnostic vers une puberté précoce centrale (16). Le dosage de la LH peut aussi être réalisé 60 minutes après injection de leuproréline sous forme soluble (24). Le dosage de la LH et de la FSH dans les urines de 24 heures peut être une bonne alternative au test à la GnRH. Il reproduit la sécrétion spontanée des gonadotrophines avec une bonne sensibilité (au stade II, les concentrations de LH et FSH sont supérieures à 0,012 et 2,21 UI/24h respectivement). Cette méthode est non invasive et ne nécessite pas d’hospitalisation. Seuls quelques centres spécialisés pratiquent ce dosage (25). - Le dosage des concentrations plasmatiques des stéroïdes sexuels (estradiol et testostérone) est parfois utile pour confirmer le diagnostic. Si le dosage de l’estradiol n’est pas assez sensible pour différencier la puberté précoce et la période prépubertaire chez la fille du fait des fluctuations de la concentration (6), l’élévation de la testostérone chez le garçon est un bon marqueur en cas de puberté précoce confirmée. - Le dosage de la concentration plasmatique de l’inhibine B peut être utile au diagnostic mais est peu utilisé en pratique. L’inhibine B est un marqueur de la stimulation testiculaire (index de stimulation sertolienne) et ovarienne par la FSH. Chez les enfants ayant une puberté précoce, les concentrations d’inhibine B correspondent au stade pubertaire clinique atteint (26). - Le dosage de la concentration de l’IGF-1 est parfois intéressant car son élévation témoigne d’une hyperestrogénie prolongée via la production de GH. - Le dosage des concentrations sériques de β HCG libre et α-fœtoprotéine (marqueurs tumoraux) permet de rechercher une origine éventuelle tumorale. - Les concentrations sériques de la 17-hydroxyprogestérone associée à la DHEAS peuvent être dosées à la recherche d’un dysfonctionnement surrénalien. * Examen psychologique Une évaluation psychologique est parfois nécessaire afin d’évaluer les changements de comportement pouvant être générés par la puberté précoce (27). En effet, la puberté s’accompagne de modifications psychologiques, qui, si elles surviennent trop précocement, peuvent induire des conduites sociales inadaptées à l’enfant ou à son environnement. Lors du déclenchement précoce de la puberté, il peut avoir un décalage entre le développement psychique et le développement physique en raison de l’immaturité de l’enfant (28). Une prise en charge psychologique est parfois nécessaire. 2.2.4. Diagnostic différentiel En bref Le test à la GnRH permet de différencier la puberté précoce centrale de la puberté précoce périphérique. On retrouve alors une freination des gonadotrophines hypophysaires (test à la GnRH plat). 2.2.4.1. Pubertés précoces périphériques Les pubertés précoces périphériques sont indépendantes des gonadotrophines. Le test à la GnRH permet de les différencier de la puberté précoce centrale et retrouve alors une freination des gonadotrophines hypophysaires (test à la GnRH plat). Il existe différentes causes : - Syndrome de McCune-Albright caractérisé par l’association de la triade : tâches cutanées café au lait, dysplasie fibreuse des os, puberté précoce et parfois d’autres atteintes endocriniennes associées (adénomes hypophysaires somatotropes, goitres hyperthyroïdiens, hypercorticisme…). Ce syndrome est dû à une mutation somatique activatrice du gène GNAS1 (sous-unité alpha des protéines Gs). Cette mutation est responsable de l’activation constitutive de l’adénylcyclase membranaire et donc d’une -11- production excessive d’AMPc en l’absence de ligand avec comme conséquence, au niveau des gonades, une production importante de stéroïdes sexuels. - Testotoxicose ou puberté précoce familiale est exclusivement masculine. Elle correspond à une autonomisation de la fonction des cellules de Leydig par mutation activatrice du récepteur à la LH. Elle survient en l’absence de stimulation de l’axe hypothalamo-hypophysogonadique et à l’exclusion de toute pathologie surrénalienne et gonadique. - Tumeur de la granulosa : elle est responsable d’une hyperestrogénisation. - Tumeur des cellules de Leydig chez le garçon : elle est due à une mutation somatique et activatrice des récepteurs à la LH comme les testotoxicoses. - Tumeurs sécrétant la gonadotrophine chorionique humaine (hCG) avec une sécrétion de β hCG par des tumeurs malignes (gonadiques, hépatiques, du médiastin, de la région sellaire/suprasellaire et la région pinéale). La β hCG libre a une structure proche de la LH et est reconnue par ses récepteurs. - Atteintes de la surrénale (tumeurs surrénaliennes, blocs surrénaliens) : elles se caractérisent par des signes d’hyperandrogénie. 2.2.4.2. giques Variantes physiolo- * Pubertés avancées L’avance simple de la puberté correspond à une puberté qui débute entre 8 et 10 ans chez la fille et entre 9 et 11 ans chez le garçon. Elle entraine parfois une petite taille adulte car il est constaté une accélération de la maturation osseuse plus rapide que l’avance staturale. Cette avance est fréquemment rencontrée chez les petites filles méditerranéennes dont les mères ont également eu une avance de la puberté. Un traitement freinateur par analogues de la GnRH n’améliore en général pas le pronostic statural, mais peut être envisagé en cas de troubles psychologiques (29). * Pubertés incomplètes ou pubertés dissociées Les pubertés incomplètes sont caractérisées par le développement Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique isolé d’un seul caractère sexuel secondaire, sans accélération staturale ou avance de l’âge osseux : retrouve un utérus et des ovaires non stimulés (3). Elles ne nécessitent pas de traitement. - Les thélarches* prématurées se caractérisent par un développement précoce isolé des seins avant l’âge de 8 ans sans autres signes de maturation sexuels chez la fille, survenant souvent avant l’âge de 2 ans (30). Le développement mammaire est bilatéral dans la moitié des cas, unilatéral ou asymétrique plus rarement et a une évolution variable : régression spontanée, persistance ou progression du développement mammaire. Dans les formes importantes et persistantes, un test à la GnRH peut être réalisé en cas de suspicion de démarrage pubertaire. La maturation osseuse est rarement accélérée. La thélarche précoce ne nécessite pas de traitement mais une surveillance. 2.2.5. Etiologies des pubertés précoces centrales Les adrénarche-pubarches* prématurées sont caractérisées par l’apparition précoce et isolée d’une pilosité pubienne avant l’âge de 8 ans chez la fille et 9 ans chez le garçon, sans autre développement de caractères sexuels secondaires (31). Elles correspondent à une maturation surrénalienne précoce avec une augmentation de la concentration de dihydroandrostérone (DHA) et de son sulfate (DHAS) (32). Elles s’accompagnent d’une légère accélération de la vitesse de croissance, de la maturation osseuse (33). Elles ne nécessitent pas une prise en charge thérapeutique mais une surveillance. Cependant il est nécessaire d’éliminer un véritable dérèglement surrénalien (tumeurs ou blocs surrénaliens) qui nécessitent une prise en charge thérapeutique spécifique (6-18) Les ménarches* prématurées se définissent par la survenue d’un saignement d’origine utérine, mimant de petites règles, chez une fillette ne présentant aucun signe de développement pubertaire. En bref Les pubertés précoces centrales sont dues à une activation précoce de l’axe hypothalamohypophyso-gonadique. Il en existe des formes dites « idiopathiques » quand l’imagerie cérébrale n’a révélé aucune lésion et des formes dites « organiques » en rapport avec une atteinte lésionnelle du système nerveux central. Les pubertés précoces centrales (PPC) sont dues à une activation précoce de l’axe hypothalamohypophyso-gonadique. Il en existe des formes dites « idiopathiques » quand l’imagerie cérébrale n’a révélé aucune lésion et des formes dites « organiques » en rapport avec une atteinte lésionnelle du système nerveux central (SNC). Chez la fille, la PPC est idiopathique dans 80 % des cas et organique dans 20 % des cas. Chez le garçon, la PPC est organique dans 65 % des cas et idiopathique dans 35 % des cas (12). Dans les formes organiques, l’hamartome hypothalamique est la cause la plus fréquente (34). D’autres causes tumorales (astrocytome, gliome du chiasma, kystes arachnoïdiens, tumeurs suprasellaires ou tumeurs de la région hypothalamique) peuvent être à l’origine de PPC. La neurofibromatose de type 1 (NF1) ou maladie de Recklinghausen est parfois associée aux gliomes de chiasma. Les malformations cérébrales impliquant l’hypothalamus (hydrocéphalie*…) sont aussi associées des signes de puberté (35). Les examens biologiques confirment l’absence d’activité gonadotrope et ovarienne et l’échographie pelvienne D’autres causes organiques peuvent être à l’origine d’une PPC : des antécédents d’irradiation cérébrale Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -12- (radiothérapie), des causes posttraumatiques et post-infectieuses (méningites bactériennes, encéphalites). En l’absence d’anomalie l’imagerie cérébrale, la PPC est idiopathique. Elle peut avoir origine familiale ou sporadique*. sur dite une être Les pubertés précoces centrales observées chez les enfants adoptés représentent 20 à 30 % des enfants traités pour PPC en Europe (36). Ces cas ne concernent que les adoptions tardives (au-delà de 4 ans) et non les adoptions précoces. Différents facteurs pourraient intervenir parmi lesquels les modalités de nutrition, le stress de la procédure voire l’exposition à certains toxiques (37). L’exposition précoce à des stéroïdes sexuels (contact ou ingestion) ou le traitement d’une puberté précoce périphérique responsable d’une avance de la maturation osseuse, peut entrainer une puberté précoce centrale. 3. Traitements de la puberté précoce centrale 3.1. Historique Le traitement hormonal des pubertés précoces centrales idiopathiques repose sur l’utilisation des agonistes de la GnRH à doses élevées et répétées. L’administration continue d’agonistes de la GnRH entraîne une suppression dela concentration plasmatique des gonadotrophines et des stéroïdes sexuels conduisant à une freination du développement pubertaire. Le concept du traitement hormonal des pubertés précoces centrales découle des travaux de Schally V. Andrew qui, en 1971 isole de l’hypothalamus du porc, la GnRH (prix Nobel de médecine en 1978) et met en évidence la structure décapeptide de la GnRH (38). A partir de 1973, il synthétise plusieurs analogues de la GnRH dont la triptoréline en 1974, par remplacement de la glycine en position 6 par un D-amino-acide. Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Signes cliniques évocateurs de puberté précoce : Fille : développement mammaire < 8 ans ± pilosité pubienne Garçon : augmentation du volume testiculaire < 9 ans ± pilosité pubienne Dans les deux sexes : accélération staturale Examens complémentaires : Age osseux (2 sexes) Fille : Echographie pelvienne : Utérus : longueur utérine > 35 mm, ligne de vacuité, renflement fundique Ovaire : taille, présence de follicules Garçon : Testostérone plasmatique Test à GnRH (LH-RH) RELEFACT® Test plat (pas d’élévation FSH et LH) Test non plat Pic LH < 5 UI/L Puberté précoce périphérique Pas de puberté précoce Pic LH > 5 UI/L LH / FSH > 1 Puberté précoce centrale IRM cérébrale systématique Absence de lésion Puberté précoce centrale idiopathique Lésions Puberté précoce centrale organique Figure 4. Démarche diagnostique devant une suspicion de puberté précoce (d’après 12). En 1978, Belchetz PE et Knobil E démontrent que l’hypophyse répond positivement à la GnRH administrée de façon pulsatile, selon une fréquence donnée et que la perfusion continue entraine un effondrement des sécrétions des gonadotrophines (39). C’est à partir de 1981 que les agonistes de la GnRH sont utilisés dans le traitement de la puberté précoce centrale. Avant leur utilisation, la puberté précoce centrale était traitée par la médroxyprogestérone et l’acétate de cyprotérone qui ont un effet antigonadotrope, stoppant la progression des caractères sexuels secondaires mais ayant peu d’effet sur la maturation osseuse et sur la croissance. Quelques années après l’instauration des agonistes de la GnRH dans le -13- traitement de la PPC, les formes retard d’agonistes ont été disponibles afin de réduire le nombre d’injections. Les pubertés précoces centrales d’origine organique nécessitent parfois un traitement local de la lésion selon leurs caractéristiques (radiothérapie, chimiothérapie), ou une abstention thérapeutique avec surveillance. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique 3.2. Mécanisme d’action des analogues de la GnRH En bref Le traitement hormonal des pubertés précoces centrales idiopathiques repose sur l’utilisation des agonistes de la GnRH à doses élevées et répétées. Leur administration continue entraîne une suppression du taux plasmatique des gonadotrophines et des stéroïdes sexuels conduisant à une freination du développement pubertaire. Les agonistes de la GnRH se fixent sur les récepteurs hypophysaires à la GnRH avec une affinité au minimum dix fois supérieure à celle de la GnRH endogène et induisent dans un premier temps une stimulation de l’antéhypophyse avec sécrétion des gonadotrophines puis dans un second temps une altération de l’expression des gènes codant pour la sous-unité β de la LH et une désensibilisation des récepteurs hypophysaires à la GnRH. assure une meilleure stabilité, allonge la demi-vie (3 heures contre 3-4 minutes) du décapeptide de synthèse et augmente son activité biologique. Le changement de l’acide aminé en position 10 par un radical éthylamide potentialise l’affinité au niveau du récepteur. Cette modification n’est pas systématique (41). Les différents agonistes synthétisés à partir de ce procédé sont : - la triptoréline dont la glycine en position 6 est remplacée par un Dtriptophane, - la leuproréline avec en position 6 une D-Leucine et à la place de l’acide aminé en position 10 un groupement N-éthylamine, - l’histréline avec en position 6 une D-histidine avec un groupement benzyle (Bzl) et en position 10 un groupement hydrazide sous forme d’azaglycinamide, - la goséréline avec en position 6 une D-sérine et un groupe O-tertbutyl- et en position 10 une azaglycinamide, - la buséréline, avec en position 6 une D-sérine et un groupement O’Bu et en position 10 un groupement N-éthylamine, - la nafaréline, avec en position 6 une D-2-Naphtyl-alanine. 3.2.2. Mécanisme d’action 3.2.1. Propriétés pharmacologiques communes, relation structure-activité Cf. Figures 5 et 6 et tableau III. Les acides aminés en position 1, 2 et 3 de la GnRH endogène sont indispensables à l’action pharmacologique. Les acides aminés en position 1 et 10 permettent la reconnaissance du récepteur membranaire des cellules gonadotropes. La GnRH endogène est clivée entre les acides aminés 1 et 2 par une pyroglutamate-aminopeptidase, entre les acides aminés 5 et 6 par une endopeptidase et entre les acides aminés 9 et 10 par une enzyme de clivage post-proline (41). Les agonistes de la GnRH sont synthétisés par réaction chimique en substituant la glycine en position 6 (point fragile de la molécule) par un D-aminoacide hydrophobe. L’effet superagoniste est dépendant de la résistance à la dégradation enzymatique. Cette modification Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Cf. Figures 7 et 8. Les agonistes de la GnRH se fixent sur les récepteurs hypophysaires à la GnRH avec une affinité au minimum dix fois supérieure à celle de la GnRH endogène et induisent dans un premier temps une stimulation de l’antéhypophyse avec sécrétion des gonadotrophines (effet flare-up) puis dans un second temps, du fait de la fixation continue, ils entraînent une internalisation du complexe agonisterécepteur (down-régulation) qui est transféré dans l’appareil du Golgi et les lysosomes où il est accumulé et dégradé avec pour conséquence une altération de l’expression des gènes codant pour la sous-unité β de la LH et une désensibilisation des récepteurs hypophysaires à la GnRH lors de leur recyclage (41). Les gonadotrophines sont hétérodimériques*. Elles présentent une sous-unité α commune et une sousunité β différente (121 acides aminés pour la LH et 111 acides -14- aminés pour la FSH). La GnRH endogène, en se fixant sur son récepteur hypophysaire, augmente la synthèse d’ARNm des sous-unités α et β de la FSH et β de la LH. Les agonistes de la GnRH agissent principalement sur la LH. Ils inhibent sa production en bloquant la transcription des gènes codant pour la sous-unité β alors que la sous-unité α n’est pas atteinte (Lahlou N., 2005). La sousunité α augmente tout au long du traitement pour atteindre un plateau (index d’imprégnation thérapeutique) (figures 7 et 8). Les agonistes de la GnRH ne ralentissent pas la sécrétion pulsatile de GnRH endogène. L’anomalie de synthèse de la LH entraine une régression de la sécrétion de stéroïdes sexuels. L’effet des agonistes de la GnRH est réversible (43). A l’arrêt du traitement, la puberté reprend son cours au bout de 4 à 12 semaines. 3.2.3. Pharmacocinétique Les agonistes de la GnRH existent sous différentes formes : - les formes solubles nécessitent une administration quotidienne d’agonistes de la GnRH, elles sont encore utilisées aux USA. - les formes à libération prolongées (formes retard) permettent une administration mensuelle, trimestrielle (voire annuelle) d’agonistes, avec un relargage progressif du principe actif. Les formes retard sont principalement utilisées dans le traitement de la puberté précoce centrale. Les agonistes de la GnRH sous formes retard sont piégés en surface et en profondeur du polymère et sont libérés de manière biphasique avec une libération immédiate des molécules peptidiques à la surface du polymère puis une libération lente et longue des molécules piégées en profondeur. Après la phase initiale de libération, un taux stable d’agoniste est atteint à la fin de la quatrième semaine d’administration. Il a été calculé que 38% de triptoréline ou de leuproréline (forme retard) est libéré pendant les treize premiers jours et que 0,9% de la dose est libéré quotidiennement (41). Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Figure 5. Structure de la GnRH endogène et modifications pour l’obtention de ses agonistes (41). Figure 6. Différence entre la GnRH endogène et ses analogues agonistes (comparaison avec la triptoréline) (www.kup.at). Tableau III. La GnRH et ses analogues agonistes (42). GnRH endogène pGlu-His-Trp-Ser-Tyr-Gly-Leu-Arg-Pro-Gly-NH2 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Triptoréline pGlu-His-Trp-Ser-Tyr-DTrp-Leu-Arg-Pro-Gly-NH2 Leuproréline pGlu-His-Trp-Ser-Tyr-DLeu-Leu-Arg-Pro-NHEt Histréline pGlu-His-Trp-Ser-Tyr-DHis(Bzl)-Leu-Arg-Pro-AzaglyNH2 Goséréline pGlu-His-Trp-Ser-Tyr-DSer (O’Bu)-Leu-Arg-Pro-AzaglyNH2 Buséréline pGlu-His-Trp-Ser-Tyr-DSer (O’Bu)-Leu-Arg-Pro-NHEt Nafaréline pGlu-His-Trp-Ser-Tyr-D2Nal-Leu-Arg-Pro-Gly-NH2 -15- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Figure 7. Phénomène de « down-régulation » des récepteurs à la GnRH (www.kup.at). Figure 8. Evolution des concentrations sériques de LH et sa sous unité α chez l’enfant traité par triptoréline (40). 3.2.3.1. Administration La biodisponibilité des analogues de la GnRH dépend de la voie d’administration : • les voies sous-cutanée ou intramusculaire ont une biodisponibilité supérieure à 90 %. Après un pic initial de 2 à 3 jours dû à un relargage de principe actif qui se trouve à la surface des microsphères, la concentration se stabilise en un plateau ; • la voie nasale a une faible biodisponibilité (2,5 %). La voie nasale nécessite de fortes doses d’agonistes pour être efficace ; Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 • la voie orale ne peut être utilisée car la molécule est rapidement dégradée au niveau digestif (42). acide lactique puis en acide glycolique, eux-mêmes dégradés en eau et en dioxyde de carbone (45). 3.2.3.2. Métabolisme élimination 3.2.3.3. Pharmacodynamie et Les analogues de la GnRH sont dégradés au niveau hypophysaire par des enzymes : ils sont coupés entre les acides aminés 1-2, 2-3 et 5-6. Les enzymes hépatiques dégradent ce qui reste de la molécule en tripeptides voire en dipeptide. Le polymère DL lactide coglycolide se résorbe en se décomposant en -16- L’effet inhibiteur des agonistes ne débute qu’après un temps de latence. Dans un premier temps, il existe une stimulation hypophysaire qui va entrainer une libération importante des gonadotrophines et des stéroïdes sexuels (effet flareup*). Parallèlement les taux de la sous-unité α s’élèvent. Les cellules gonadotropes restent sensibles à l’administration de GnRH mais seule Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique la sous-unité α libre est sécrétée. Après la phase de stimulation, les concentrations de LH et FSH s’effondrent progressivement après le troisième jour alors que la sousunité α reste élevée. La suppression complète n’est obtenue qu’au bout de trois à cinq semaines (figure 9). La suppression complète des gonadotrophines après test à la GnRH peut être obtenue après cinq semaines, et est complète à trois mois, si le traitement est correctement administré. L’effet inhibiteur est maintenu à des concentrations d’agonistes supérieures à 50 pg/mL. Les formes retards assurent des taux circulants d’agoniste stables et élevés (supérieur à 100 pg/mL) (47). microcapsules fabriquées à partir de polymère de DL lactide coglycolide (copolymère d’acide lactique et d’acide glycolique), de mannitol, de carmellose sodique et de polysorbate 80. externe supérieur de la fesse, ou par voie sous-cutanée (par exemple dans la peau de l’abdomen, de la fesse ou de la cuisse). Le site d’injection doit être changé à chaque renouvellement. GONAPEPTYL® 3,75 mg (acétate de triptoréline) est constitué de microcapsules fabriquées à partir de polymère de DL lactide coglycolide, de propylène glycol dicaprylocaprate, et est mis en suspension dans un solvant composé de dextran 70, de polysorbate 80, de chlorure de sodium, de phosphate dihydraté, de hydroxyde de sodium et d’eau pour préparations injectables. GONAPEPTYL® 3,75 mg Pour la reconstitution du médicament, le manipulateur doit tout d’abord sortir la boîte de GONAPEPTYL® du réfrigérateur. Il retire le capuchon de la seringue jetable contenant la poudre. Il doit tenir verticalement la seringue pour éviter de répandre la poudre, ouvrir l'emballage contenant le connecteur, sans retirer celui-ci. Ces formes galéniques permettent une libération lente et prolongée de la substance active. Il faut ensuite visser la seringue contenant la poudre (microcapsules à libération prolongée) sur le connecteur encore dans son emballage, puis retirer l'emballage, puis visser fortement la seringue contenant le diluant pour suspension injectable sur l'extrémité libre du connecteur et vérifier que l'ensemble est parfaitement fixé. 3.3. Médicaments ayant l’autorisation de mise sur le marché en France : renseignements thérapeutiques, généraux et administratifs 3.3.1.3 Renseignements thérapeutiques (81) Deux agonistes de la GnRH, sous forme retard, ont l’AMM en France dans le traitement de la puberté précoce centrale : la triptoréline et la leuproréline. DECAPEPTYL® LP 3 mg Pour la reconstitution, le manipulateur doit utiliser le solvant fourni. La totalité du solvant pour suspension doit être aspiré dans la seringue en utilisant une des aiguilles fournies et transféré dans le flacon contenant la poudre. Le flacon doit être agité doucement pour bien disperser les particules et obtenir une suspension laiteuse et homo-gène. La suspension obtenue doit être aspirée dans la seringue, l'aiguille changée et la suspension injectée immédiatement. 3.3.1. Triptoréline : DECAet PEPTYL® LP 3 mg GONAPEPTYL® 3,75 mg 3.3.1.1. Renseignements administratifs (81) Cf. Tableau IV. 3.3.1.2. Renseignements galéniques (81) DECAPEPTYL® LP 3 mg (pamoate de triptoréline) est constitué de Cf. Tableau V. 3.3.1.4. Précision sur la manipulation, la reconstitution et l’administration (81) L’injection doit être réalisée en intramusculaire au niveau du cadran Pour la reconstitution de la suspension, le manipulateur doit injecter le liquide dans la seringue contenant la poudre, puis pratiquer des allers-retours dans la première seringue - les deux ou trois premières fois sans pousser complètement le piston de la seringue. Répéter cette manœuvre une dizaine de fois ou jusqu'à ce que la suspension ait un aspect homogène et laiteux. Pendant la préparation de la suspension injectable, il est possible qu'une certaine quantité de mousse se forme. Il est important de dissoudre cette mousse ou de l'éliminer de la seringue avant d’injecter la suspension. Figure 9. Effet « flare-up » après administration continue d’agonistes de la GnRH (84) ; -17- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Pour injecter la préparation, le manipulateur doit retirer le connecteur en même temps que la seringue vide, monter l’aiguille d’injection contenant la suspension injectable préparée. 3.3.2. Leuproréline : ENANTONE® LP 3,75 mg et 11,25 mg 3.3.2.1. Renseignements administratifs (81) Cf. Tableau IV. La suspension doit être administrée immédiatement après la reconstitution. 3.3.2.2. Renseignements galéniques (81) L’injection doit être réalisée en intramusculaire au niveau du cadran externe supérieur de la fesse. Le site d’injection doit être changé à chaque renouvellement. La leuproréline est un nanopeptide qui est 80 fois plus puissante que la GnRH endogène (50). La forme retard est constituée de microsphères composées de copolymères biodégradables d’acide DL lactide coglycolide pour les formes mensuelles et de polymère d’acide polylactique pour les formes trimestrielles. La différence entre les formes retards mensuelles et trimestrielles repose sur la nature du polymère et sur le diamètre moyen des microsphères : entre 10-20 µm pour la forme mensuelle et 10-30 µm pour la forme trimestrielle (51). La poudre est reconstituée dans un solvant de carmellose sodique, de mannitol, de polysorbate 80 et d’eau ppI. Tableau IV. Renseignements administratifs des formes retard d'agonistes de la GnRH ayant l’indication pour le traitement de la puberté précoce centrale (81). Spécialité DECAPEPTYL® LP 3 mg GONAPEPTYL® 3,75 mg ENANTONE® LP 3,75 ENANTONE® LP 11,25 mg SUPPRELIN® LA Substance active Pamoate de triptoréline Acétate de triptoréline Acétate de leuproréline Acétate de leuproréline Acétate d’histréline Pays de commercialisation France France France France USA Forme galénique Poudre et solvant pour suspension injectable IM Poudre et solvant pour suspension injectable IM-SC Poudre et solvant pour suspension injectable IM-SC Microsphères et solution pour usage parentéral IM-SC Implant souscutané Conservation Avant reconstitution : 24 mois à température ambiante. Avant reconstitution : 36 mois à une température comprise entre + 2°C et 8°C. Avant reconstitution : 36 mois à température ambiante, à l’abri de la chaleur. Avant reconstitution : à conserver 36 mois à température ambiante, à l’abri de la chaleur Implant A conserver à température entre 2 et 8°C à l’abri de la lumière. Après reconstitution : à injecter immédiatement. Excipients Poudre : - Carmellose sodique (E466) - Polysorbate 80 - Mannitol - Polymère DL lactide coglycolique Solvant - Mannitol - Eau PPI Laboratoire IPSEN PHARMA Après reconstitution : 3 min maximum. Poudre - Polymère DL lactide coglycolide - Propylène glycol dicaprylocaprate Solvant : - Dextran 70 - Polysorbate 80 - Chlorure de sodium - Phosphate monosodique hydrate - Hydroxyde de sodium - Eau PPI FERRING SAS Kit d’implantation : à conserver à température ambiante (< 25°C). Poudre - Gélatine - Copolymère DL lactique et d’acide glycolique (75/25 mol pour cent) - D-Mannitol Solvant : - Carmellose sodique - D-Mannitol - Polysorbate 80 - Eau PPI TAKEDA Poudre - Polymère acide polylactique - Mannitol Solvant - Carmellose sodique - Mannitol - Polysorbate 80 - Eau PPI TAKEDA Noyau - Acide stéarique Réservoir - Méthacrylate d’hydroxyéthyl - Méthacrylate d’hydroxypropyl Triméthacrylate de triméthylolpropa ne, - Ether méthylique de bensoïne - Perkadox-16, - Triton X-100 ENDO PHARMACEUTICALS INDEVUS PHARMACEUTICALS Statut - Liste I Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 - Liste I - Liste I -18- - Liste I Commercialisé aux USA Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau V. Renseignements thérapeutiques des formes retard d'agonistes de la GnRH ayant l’indication pour le traitement de la puberté précoce centrale (81). Spécialité DECAPEPTYL® LP 3 mg GONAPEPTYL® 3,75 mg ENANTONE® LP 3,75 mg ENANTONE® LP 11,25 mg SUPPRELIN® LA Substance active Pamoate de triptoréline Acétate de triptoréline Acétate de leuproréline Acétate de leuproréline Acétate d’histréline Autres indications - Cancer de la prostate avancé ou métastatique ; - Endométriose à localisation génitale et extragénitale ; - Traitement préopératoire des fibromes utérins ; - Infécondité féminine. - Cancer de la prostate hormonodépendant. - Traitement de l’endométriose. - Traitement préopératoire des fibromes utérins. - Cancer de la prostate avancé ou métastasé ; - Endométriose à localisation génitale et extragénitale ; - Cancer du sein hormonodépendant ou métastasé ; - Traitement préopératoire des fibromes utérins. - Cancer de la prostate avancé ou métastasé ; - Endométriose à localisation génitale et extragénitale ; - Traitement du cancer de la prostate Posologie et mode d’administration 50 µg/kg. - Poids < 20 kg : 1,87 mg (demidose). - Poids entre 2030 kg : 2,5 mg (2/3 dose). - Poids > 30 kg : 3,75 mg (dose complète). 1 flacon complet si poids > 20 kg. 1 flacon complet si poids > 20 kg. 50 mg avec une libération de 65 µg/j. 1/2 flacon si poids < 20 kg. 1/2 flacon si poids < 20 kg. Injection SC toutes les 4 semaines. Injection SC toutes les 12 semaines. - Bouffées de chaleur. - Nausées. - Vomissements. - Céphalées. - Fatigue. - Hémorragies génitales après la première injection chez les jeunes filles. - Intolérance locale à type de réaction inflammatoire ou de nodule souscutané au point d’injection observée chez 4 % des enfants. - Très rares cas d’apoplexie hypophysaire au cours de la première administration chez les malades porteurs d’un adénome hypophysaire. - Très rares cas d’adénomes hypophysaires. - Bouffées de chaleur - Nausées - Vomissements - Céphalées - Asthénies - Hémorragies génitales après la première injection chez les jeunes filles -Intolérance locale à type de réaction inflammatoire ou de nodule souscutané au point d’injection a été observée chez 4 % des enfants - Fréquence accrue d’épisodes d’intolérance cutanée liée à une mauvaise tolérance aux microsphères : signes inflammatoires parfois sévères au point d’injection et parfois pseudoabcès stériles. Injection IM toutes les 4 semaines. Initiation du traitement : une injection à J0, J14 et J28. Pose d’un implant au niveau du bras dans le sillon entre le triceps et le biceps, après une anesthésie locale ou générale, tous les ans. Injection IM ou SC toutes les 4 semaines. Effets indésirables (chez l’enfant) - Bouffées de chaleur. - Nausées - Vomissements. - Céphalées. - Asthénies. - Prise de poids. - Hypertension artérielle. -Troubles de l'humeur. - Fièvre. - Anomalies visuelles. - Douleurs au point d'injection. - Réactions allergiques à types urticaires, de rash cutanés, de prurit et d'exceptionnels œdèmes de Quincke ont été signalés. - Réactions allergiques à types urticaires, de rashs cutanés, de prurit et d'exceptionnels œdèmes de Quincke. -Nausées, -Vomissements, - Prise de poids, - Hypertension artérielle, -Troubles de l'humeur, - Fièvre, - Anomalies visuelles - Douleurs au point d'injection. - Quelques cas d'épiphysiolyse de la tête fémorale -19- Lié au principe actif : - Nausées - Vomissements - Céphalées - Fatigue Liés à la pose de l’implant : réaction inflammatoire, douleur, blessure, érythème modéré au point d’insertion, déplacement de l’implant ou l’expulsion de l’implant 6 semaines après sa mise en place - Chéloïdes Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau V (suite et fin). Renseignements thérapeutiques des formes retard d'agonistes de la GnRH ayant l’indication pour le traitement de la puberté précoce centrale (81). Spécialité DECAPEPTYL® LP 3 mg GONAPEPTYL® 3,75 mg ENANTONE® LP 3,75 mg ENANTONE® LP 11,25 mg SUPPRELIN® LA Substance active Pamoate de triptoréline Acétate de triptoréline Acétate de leuproréline Acétate de leuproréline Acétate d’histréline Effets indésirables (chez l’enfant) Contreindications - Très rare cas d’apoplexie hypophysaire rapportés au cours de la première administration chez les malades porteurs d’un adénome hypophysaire. Très rares cas d’adénomes hypophysaires Hypersensibilité connue aux analogues de la GnRH ou à l’un des excipients. Hypersensibilité connue aux analogues de la GnRH ou à l’un des excipients. Contre-indiqué si tumeur cérébrale évolutive. - Hypersensibilité connue aux analogues de la GnRH - Hémorragie génitale de cause non déterminée. - Hypersensibilité connue aux analogues de la GnRH - Hémorragie génitale de cause non déterminée. 3.3.2.3 Renseignements thérapeutiques (81) USA mais ne possède pas d’AMM en Europe ou en France. Cf. Tableau V. 3.4.1.1. Renseignements administratifs (81) 3.3.2.4. Précisions sur la manipulation, la reconstitution et l’administration (81) Pour la reconstitution, le manipulateur doit utiliser le solvant fourni. La totalité du solvant pour suspension doit être aspiré dans la seringue en utilisant une des aiguilles fournies et transféré dans le flacon contenant la poudre. Le flacon doit être agité doucement pour bien disperser les particules et obtenir une suspension laiteuse et homogène. La suspension obtenue doit être aspirée dans la seringue. L'aiguille doit être changée et la suspension doit être injectée immédiatement. L’injection doit être réalisée en sous-cutané. 3.4. Autres agonistes de la GnRH dont le développement pourrait optimiser le traitement de la puberté précoce centrale 3.4.1. Implant SUPPRELIN® LA d’histréline Cf. Tableau IV (page 20). 3.4.1.2. Renseignements galéniques (81) L’histréline est un nonapeptide, 30 à 40 fois plus puissante que la GnRH endogène. SUPPRELIN® LA n’est pas commercialisée en France, mais elle est commercialisée et utilisée aux EtatsUnis dans le traitement de la puberté précoce centrale. Elle se présente sous forme d’implant souscutané. L’implant d’histréline ressemble à un tube flexible mince. Il est composé d’un noyau constitué de 50 mg d’acétate d’histréline et d’acide stéarique comme excipient. Le noyau est à l’intérieur d’un réservoir d’hydrogel, non biodégradable, de forme cylindrique, mesurant 3,5 cm de long et 3 mm de diamètre (Cf. figure 11). L’implant d’histréline est indiqué dans le traitement de la PPC aux Le réservoir d’hydrogel est composé de méthacrylate d’hydroxyéthyl, de méthacrylate d’hydroxypropyl, de triméthacrylate de triméthylol- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -20- propane, de l’éther méthylique de bensoïne, de Perkadox-16, et de Triton X-100. L’histréline diffuse à travers la structure microporeuse hydratée. Cette diffusion est modulée par la pression osmotique. L’implant est conservé dans un flacon en verre transparent de type I, de 3,5 mL contenant 2 mL de chlorure de sodium 1,8 %, fermé par un bouchon enrobé de Teflon® et scellé à l’aide d’une capsule d’étanchéité en aluminium. L’implant est fourni avec un kit d’implantation stérile. 3.4.1.3 Renseignements thérapeutiques (81) Cf. Tableau V (pages 21-22). 3.4.1.4. Précisions sur l’administration et le retrait (81) La pose de l’implant se fait en souscutanée au niveau du sillon entre le triceps et le biceps, après une anesthésie locale ou générale. Une petite incision est réalisée au point d’insertion et l’implant est injecté à l’aide d’une aiguille spécifique. Le retrait de l’implant nécessiter la réalisation peut d’une Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique échographie quand l’implant s’est déplacé. Ce dernier peut se briser lors de l’extraction. suppression de gonadotrophines l’étude. 3.4.2. Agonistes de la GnRH commercialisés en France hors indication de la puberté précoce centrale Les avantages qu’ils apporteraient par rapport aux analogues de GnRH seraient l’absence de la phase stimulatrice initiale avec une action directement inhibitrice (54). Les antagonistes de GnRH, contraire-ment aux agonistes, bloquent totalement le récepteur à GnRH et n’ont de ce fait pas de rémanence à l’arrêt du traitement (40). Les effets indésirables des antagonistes de la GnRH devront être pris en compte pour déterminer le traitement le plus adapté pour la puberté précoce centrale. Cependant, il n’existe pour l’instant pas d’antagonistes de la GnRH sous forme retard. Cf. Tableau VI Les agonistes de la GnRH suivants ne possèdent pas d’AMM en France pour le traitement de la PPC mais dans d’autres indications. Cependant, ils pourraient permettre une optimisation de traitement dans la PPC en diminuant le nombre d’injection. La forme retard de triptoréline 11,25 mg fait actuellement l’objet, en France, d’un essai clinique qui a pour objectif de tester son efficacité sur le traitement de la puberté précoce centrale chez l’enfant en vue de l’obtention d’une AMM. 3.4.3. Les antagonistes de la GnRH L’utilisation des antagonistes de la GnRH à action prolongée pour la sécrétion des est encore à 4. Etudes cliniques Cf. Tableaux VII à XVI. De nombreuses études cliniques ont été réalisées au niveau international, afin de démontrer l’efficacité des agonistes de la GnRH dans le traitement des PPC. Certaines d’entre elles évaluent sur de relativement courtes périodes leur innocuité et leur efficacité chez l’enfant, d’autres se concentrent sur l’analyse des facteurs influençant le gain de taille et leurs effets au long cours. Pour des raisons éthiques, il n’existe pas d’études randomisées. Dix études réalisées sur de courtes ou longues périodes sont décrites dans les tableaux ci-après : - trois concernent la leuproréline, formes mensuelles et trimestrielles ; - quatre concernent la triptoréline : une étude prospective réalisée dès le début de l’utilisation des agonistes de la GnRH dans le traitement de la PPC (1986) intéressante pour observer l’évolution de la prise en charge ; deux études prospectives; une étude rétrospective regroupant un nombre relativement important de garçons, intéressante à analyser du fait du petit nombre de garçons atteints par cette maladie (ce qui ne permet pas d’étude prospective dans cette population) ; trois concernent l’implant d’histréline utilisé depuis 2007 dans la PPC. Tableau VI. Agonistes de la GnRH commercialisés en France mais n’ayant pas d’AMM pour la puberté précoce centrale. Dénomination commune internationale Spécialité Dosage Posologie Indications ENANTONE® 30 mg Injection semestrielle Traitement du cancer de la prostate métastasé ELIGARD® 45 mg Injection semestrielle Traitement du cancer de la prostate métastasé 22,5 mg Injection semestrielle Traitement du cancer de la prostate hormonodépendant localement avancé ou métastatique Injection trimestrielle Traitement du cancer de la prostate localement avance ou métastatique Endométriose à localisation génitale ou extra génitale Leuproréline Triptoréline DECAPEPTYL® LP 11,25 mg -21- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau VII. Leuproréline 3,75 mg forme retard : efficacité (46). Treatment of central precocious puberty with Depot Leuprolin – 1995 (46) Méthodologie Inclusion/Evaluation Résultats Objectif Evaluer la suppression de l’activité sécrétrice de l’hypophyse et des gonades après injection mensuelle de 3,75 mg de leuproréline en sous-cutanée. Inclusion - Développement clinique de la puberté (seins, testicules) avant 8 ans chez la fille et 10 ans chez le garçon. - Pic de LH après stimulation au test à la GnRH > 5 UI/L. - Taux plasmatique de testostérone > 0,5 ng/mL. - Longueur utérine > 36 mm. - Début du traitement avant l’âge de 10 ans chez la fille et 11 chez le garçon. 49 malades. Le traitement a été débuté 1,1 ± 0,9 ans après le début de la puberté. Type d’étude Etude prospective de phase III. Schéma posologie Injection sous-cutanée de 3,75 mg de leuproréline chez les enfants ayant un poids supérieur à 20 kg ou 1,875 mg si le poids est inférieur à 20 kg tous les 28 jours. La dose peut être augmentée si la suppression n’est pas obtenue. Durée de l’étude 24 mois Malades 49 malades : garçons. 40 filles & 9 Exclusion Non précisé dans la publication Evaluation Critère principal - Suppression des gonadotrophines : pic LH ≤ 3 UI/L ; - Suppression des stéroïdes sexuels : taux de testostérone < 0,3 ng/mL et taux d’estradiol < 20 pg/mL ; - Taux plasmatique de la sousunité α. Critères secondaires : - Signes cliniques. - Vitesse de croissance. - Age osseux. - Indice de masse corporelle. - Taux plasmatique de leuproréline : dosage à J3, J7, J14, J25 et J28 chez un sous groupe de malades. - Tolérance. Critère principal Suppression de la sécrétion de gonadotrophines : Diminution du pic de LH et FSH à M3 (p < 0,001) : M0 M3 Pic de LH (UI/L) 17.2 ± 8.7 1.6 ± 2.1 Pic de FSH (UI/L) 4.0 ± 2.6 0.7 ± 0.7 6 malades ont une réponse incomplète à M3 : 2 ont eu une réaction locale au point d’injection. Chez les 4 autres le dosage a été doublé et le pic de LH après stimulation est < 3 UI/L à M6. Le niveau de suppression obtenu est équivalent à tous les temps de dosage chez le garçon et la fille : Pic LH à M3 : 1,36 ± 0,59 UI/L chez le garçon et 1,66 ± 2,3 UI/L chez la fille Suppression des stéroïdes sexuels : Mesures effectuées entre M1 et M24 : Sur 56 mesures de testostérone effectuées 49 (88 %) indiquent une suppression (p < 0,001). Sur 208 mesures d’estradiol effectuées 203 (98 %) indiquent une suppression (p < 0,001). Taux plasmatiques de la sousunité α réalisé chez 8 malades durant les premiers mois : augmentation du taux 3 jours après l’injection et taux maintenu stable 28 jours après. …/… Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -22- Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau VII (suite et fin). Leuproréline 3,75 mg forme retard : efficacité (46) Résultats (suite) Critères secondaires Signes cliniques : - Signes cliniques stabilisés chez tous les malades sauf un (malade 9) -Règles présentes avant le traitement chez 2 filles - 4 filles ont eu de saignements après la première injection - 9 filles ont eu les règles ensuite - Diminution de la longueur utérine de 42 ± 7 mm à 38 ± 8 mm (p = 0.006) à M12, et à 39 ± 7 à M24 Vitesse de croissance : diminution M0 : 10 ± 3,5 cm/an M12 : 5,6 ± 2,0 cm/an (p < 0,02 vs M0) M24 : 6,4 ± 3,4 cm/an (p < 0,03 vs M0) Ratio âge osseux/âge statural : diminution M0 : 1,11 ± 0,17 M12 : 1,08 ± 0,14 M24 : 1,05 ± 0,09 (p= 0,002 vs M0) Indice de masse corporelle : augmentation M0 : 17,6 ± 2,2 kg/m² M12 : 18,7 ± 2,9 kg/m² (p< 0,001) M24 : 19 ± 3,9 kg/m² (p = 0,02) Taux de leuproréline : Relevé chez 8 malades le 1er mois puis avant les injections mensuelles. Le taux moyen de leuproréline augmente du 3ème au 25ème jour. Le taux résiduel stable entre 180 et 280 pg/ml durant la première année de traitement. Tolérance Deux effets indésirables principaux : - chez 6 malades : maux de tête transitoires - chez 5 malades : bouffées de chaleur après la première injection 2 filles ont eu une intolérance au point d’injection après la deuxième injection : douleur, érythème qui a duré plusieurs jours après l’injection. Chez les 2 filles : suppression inadéquate de l’axe hypothalomo-hypophyso-gonadique. Les signes cliniques ont progressé et les taux de LH et d’estradiol ont augmenté. Le traitement a été arrêté. Malade 9 : absence de suppression de la LH et de l’estradiol après avoir doublé la dose. Le taux de leuproréline a augmenté pour atteindre un maximum puis diminué rapidement jusqu’à un taux indétectable. Le taux résiduel de leuproréline était indétectable Conclusion des auteurs L’administration de 3,75 mg de leuproréline en injection sous-cutanées tous les 28 jours chez un enfant pesant plus de 20 kg a entraîné une suppression des gonadotrophines. L’utilisation de la voie sous-cutanée a permis une visualisation rapide et précoce des réactions inflammatoires locales, et a été moins douloureuse. Conclusion du CHNIM Cette étude prospective a permis de montrer l’efficacité de l’utilisation de la leuproréline dans le traitement de la PPC en supprimant les gonadotrophines et les stéroïdes sexuels et en améliorant ainsi les signes du développement pubertaire. -23- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau VIII. Leuproréline 11,25 mg forme retard : efficacité (36). Treatment of central precocious puberty by subcutaneous injection of leuprolin 3months depot (11,25mg) – 2002 (36) Méthodologie Inclusion/Evaluation Résultats Objectif Evaluer l’efficacité de la leuproréline 11,25 mg chez l’enfant : suppression de l’activation gonadotropique et des signes pubertaires chez l’enfant ayant une puberté précoce centrale. Inclusion Développement clinique pubertaire avant l’âge de 8 ans chez les filles et 10 chez les garçons. - Age osseux en avance sur l’âge chronologique. - Pic de LH après stimulation > 5 UI/L. Taux plasmatique de testostérone > 1,7 nmol/L. - Longueur utérine > 36 mm. - Début du traitement avant l’âge de 9 ans chez la fille et 11 ans chez le garçon. 44 malades 1 malade a été perdu de vue après la première injection 1 malade a arrêté à M3 car il trouvait le traitement trop contraignant 2 malades avaient un pic de LH après stimulation < 5 UI/L (4,8 et 4,9 UI/L) avant le début du traitement, mais ont été maintenu car ils présentaient d’autres signes de puberté précoce centrale (analyse en intention de traiter). Type d’étude Etude ouverte multicentrique prospective de phase III. Schéma posologie Injection sous-cutanée à M0 et M3 de 11,25 mg de leuproréline chez les enfants de plus de 20 kg (moitié de la dose prévue chez les enfants de moins de 20 kg : cas non présenté). Traitement a été débuté en moyenne à l’âge de 8,2 ± 0,7 ans chez la fille et 10,8 ± 0,3 ans chez le garçon. Durée de l’étude Six mois soit 2 injections. Malades 44 malades : garçons 40 filles et 4 Critère principal Exclusion Non précisé dans la publication Evaluation Critère principal : pic LH après stimulation < 3 UI/L. Critères secondaires : - Taux basal de LH et FSH ; - Taux de testostérone < 1 nmol/L ; - Taux d’estradiol < 73 pmol/L ; - Taux de la sous-unité α ; - Taux de la leuproréline ; - Signes cliniques ; - Taux de croissance/âge osseux. Suppression des gonadotrophines : - Diminution du pic de LH à M3 et maintiens jusqu’à M6 (p < 0,0001 à M3 et M6 par rapport à M0) : M0 : 15,6 ±10,9 (4,8; 46,6) UI/L M3 : 1,3 ± 0,8 (0,2; 3,9) UI/L M6 : 1,3 ± 0,9 (0,3; 4,9) UI/L 81 des 85 tests à la GnRH réalisés avaient un pic de LH < 3 UI/L. - Diminution du pic de FSH (p < 0,001) M0 : 10,6 ± 4,5 UI/L M3 : 1,9 ± 1,5 UI/L M6 : 2,2 ± 1,6 UI/L - Diminution des taux de base de LH et FSH à M1 par rapport à M0 et maintien. Critères secondaires : - Taux des stéroïdes sexuels : Diminution des stéroïdes : Testostérone détectable à M1 (en moyenne 1,7 nmol/L). De M2 à M6, 17 déterminations du taux plasmatique de testostérone sur 20 < 1 nmol/L. 1 malade avait 1,11 nmol/L à M3 ; 1 malade avait 1,11 nmol/L à M4 et 2 nmol/L à M6. - Diminution significative de l’estradiol durant le traitement 77 ± 48 pmol/L (n = 40) à 26 ± 7 pmol/L (n = 38) (p < 0,0001) Tous les 231 taux d’estradiol réalisés pendant le traitement étaient < 73 pmol/L vs 55% avant le traitement. …/… Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -24- Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau VIII (suite et fin). Leuproréline 11.25 mg forme retard : efficacité (36). Résultats (suite) Concentration de la sous-unité α La sous-unité α augmente jusqu’à une valeur maximale à M1 puis forme un plateau à partir de M2 ou M3 Taux circulant de leuproréline : M1 : leuproréline détectable dans 96 % des prélèvements ; M6 : leuproréline détectable dans 98 % des prélèvements. Le taux plasmatique moyen de leuproréline augmente pendant les 60 premiers jours et puis forme un plateau. Une légère augmentation de leuproréline plasmatique est observée un mois après la seconde injection (p < 0,005). Aucune relation retrouvée entre la concentration et la dose de leuproréline et la sous-unité α. Signes cliniques Régression du développement des seins chez 39 filles (41%) à M3 et M6 respectivement et stabilisation chez les autres. Diminution de la longueur utérine M0 : 43 ± 8 mm M3 : 39 ± 8 mm M6 : 38 ± 6 mm (p = 0.004) 2 filles ont eu des saignements après la première injection et pour une seule d’entre elles après la seconde injection. Vitesse de croissance M0 : 8,3 ± 1,7 cm / an M6 : 6,6 ± 2,0 cm / an (p < 0,001) Progression de l’âge osseux M0 : 2,3 ± 0,9 ans M6 : progression de 5 ± 7 mois Tolérance Principaux effets indésirables : - maux de têtes transitoires chez 16 malades (36 %), - des bouffées de chaleur chez 3 malades (7 %), - des troubles gastro-intestinaux (douleur abdominale : 10 malades, nausées 2 malades, vomissements : 4 malades, - diarrhées : 2 malades) Disparition spontanée des symptômes ou après traitement symptomatique. - Réactions au point d’injection ; - Douleur (3), tuméfaction (2) érythème (1) après la 1ère injection : intensité légère chez 4 malades et modérée chez 2 malades. - Douleur (2), tuméfaction (2) érythème (2) après la 2ème injection : 1 malade a eu un effet indésirable modéré et sévère après les deux injections : arrêt du traitement à M6. Conclusion des auteurs La leuproréline LP trimestrielle inhibe l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique chez 95 % des enfants présentant une puberté précoce centrale. Cependant, une attention particulière doit être portée sur la tolérance cutanée. Le traitement doit être arrêté si la réaction cutanée est sévère. La réduction du nombre d’injection de 12 à 4 pourrait améliorer l’acceptabilité et la tolérance du traitement de la puberté précoce centrale. Conclusion du CNHIM L’efficacité de la leuproréline, même sous une forme trimestrielle, a été une fois de plus démontrée dans cette étude. Cependant la survenue d’une intolérance locale sévère doit être prise en compte dans la balance bénéfice/risque. -25- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau IX. Leuproréline forme retard : effets à long terme (67). Results of long-term follow-up after treatment of central precocious puberty with leuprolin acetate: evaluation of effectiveness of treatment and recovery of gonadal function. The TAP-144-SR Japanese study group on central precocious puberty – 2005 (67) Méthodologie Inclusion/Evaluation Résultats Objectif Evaluer les effets de la leuproréline sur la taille adulte et la fonction reproductrice des enfants traités pour puberté précoce centrale. Inclusion Malades ayant été traités pour une puberté précoce centrale par de la leuproréline durant leur enfance et dont un suivi a pu être réalisé. 76 malades - 48 malades âgés de 8.2 ± 2.2 avec une PPC idiopathique - 24 malades âgés de 7.8 ± 2.3 ont une PPC organique : 10 enfants âgés de 7.4 ± 2.0 ayant un hamartome hypothalamique : . 4 avec une hydrocéphalie . 3 avec un astrocytome . 1 avec une microcéphalie . 1 avec un germinome supracellaire . 1 enfant avec un kyste pinéale . 1 avec un hamartome pinéal . 1 avec un infarctus cérébral . 1 enfant ayant un ictère nucléaire - 4 malades avec une PPC induite par les hormones sexuelles : . 2 avec une hyperplasie congénitale surrénalienne, . 1 avec un cancer des testicules, . 1 avec une forme non classique de déficit en 3β-hydroxydéshydrogénase. Type d’étude Etude multicentrique prospective sur le suivi à long terme d’enfants inclus dans 2 études prospectives de phase II et phase III. Schéma posologie Les malades ont reçus de l’acétate de leuproréline : Etude de phase II : 5 enfants : 10 µg/kg 63 enfants : 30 µg/kg 8 enfants : 90 µg/kg Etude de phase III : 55 enfants : 30 µg/kg Evaluation Critère principal : Evaluation de la taille adulte en fonction de différentes variables : - la taille prédictive, - la taille à l’âge adulte, - la taille cible. Evaluation de la fonction reproductrice : taux plasmatiques d’estradiol ou de testostérone. Durée de l’étude Début de l’étude en 1989 Critère de jugement principal Taille adulte (TA): Sur les 57 filles et 11 garçons dont la taille cible (TC) était disponible, 51 filles (89,5 %) et 10 garçons ont atteint leur taille cible. 34 filles (59,6 %) et 3 garçons (27,3 %) ont eu une taille adulte supérieure à leur taille cible. La taille adulte était proportionnelle : - à l’âge chronologique Fille : r = 0,66 p < 0,01 Garçon : r =0,69 p< 0,01 - à l’âge osseux Fille : r = 0,35 p < 0,01 Garçon : r = 0,83 p< 0,01 - à la vitesse moyenne de croissance au début du traitement Fille : r = 0,32 p < 0,05 Garçon : r = 0,57 p< 0,05 Malades 106 enfants initialement inclus dans l’étude 76 malades évaluables pour le suivi à long terme : 63 filles et 13 garçons Durée de traitement : 3,8 ± 1,9 ans chez les filles et 4,1 ± chez les garçons Suivi post traitement : 3,5 ± 1,3 ans pour les filles et 2,6 ± 1,1 chez les garçons. Pendant le traitement ces facteurs ont influencé la taille adulte chez les filles (r = 0,83, R2 = 0,69). Le gain de taille est positivement corrélé à : - la vitesse de croissance moyenne pendant le traitement Filles : r = 0.58, p < 0.001 Garçons : r = 0.81, p < 0.01 - le changement de l’âge osseux pendant le traitement Filles : r = 0.58, p < 0.01 Garçons : r = 0.28, p = 0.35 …/… Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -26- Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau IX (suite et fin). Leuproréline forme retard : effets à long terme (67) Résultats (suite et fin) Le gain de taille est négativement corrélé à : - l’âge chronologique au début du traitement Filles : r = - 0.73, p < 0.01 Garçons : r = - 0.47, p = 0.11 - l’âge osseux au début du traitement Filles : r = - 0.40, p < 0.01 Garçons : r = - 0.45, p = 0.12. L’âge osseux, l’âge chronologique au début du traitement, la durée du traitement et la vitesse de croissance moyenne pendant le traitement influencent le gain de taille chez la fille (r = 0.82, R2 = 0.66) Fonction reproductrice : Règles : 61 filles (96,8 %) après l’arrêt du traitement à l’âge 13,1 ± 1,5 ans Délai d’apparition des règles entre dernière injection et premier jour des règles : 17,5 ± 11,2 mois Temps d’apparition des règles plus court chez les filles ayant déjà eu des règles : Cycle régulier : 53 filles Chez toutes les filles atteintes de puberté précoce centrale idiopathiques et les 2 filles ayant une puberté précoce centrale organique ont eu des cycles ovulatoires. Chez tous les garçons le taux de testostérone a atteint un taux normal adulte à la fin du traitement. Tolérance Aucun effet indésirable sévère n’a été observé durant le traitement. Conclusion des auteurs Une prise en charge thérapeutique précoce de la puberté précoce centrale par de la leuproréline a permis un meilleur gain de taille. De plus les effets de cet analogue de la GnRH sont réversibles, la fonction reproductrice n’est pas altérée. Conclusion du CNHIM Cette étude a mis en évidence les facteurs influençant le gain de taille lors du traitement par la leuproréline. Cependant, l’absence d’une analyse plus détaillée de la tolérance, limitée ici aux effets indésirables sévères, est regrettable. -27- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau X. Triptoréline pendant 15 ans : évaluation de l’efficacité (65). Treatment of central precocious puberty: lessons from a 15 years prospective trial - 2000 (65) Méthodologie Inclusion/Evaluation Résultats Objectif Analyser les paramètres déterminant la taille finale et le gain de taille en comparaison avec la taille cible individuelle chez les filles ayant une PPC et traitées par GnRHa dépôt à long terme. Inclusion - Stades pubertaires B2 à B5 et P2 à P4. - Réponse pubère de la LH après stimulation par la GnRH : . Pic de LH après stimulation > 11 UI/L ; . Pic de LH après stimulation / pic de FSH après stimulation > 1.0. - Age osseux avancé d’au moins un an. 52 malades répartis en 2 groupes : - groupe 1 : 29 sujets ayant une puberté débutant avant l’âge chronologique de 6 ans ; - groupe 2 : 23 sujets ayant une puberté qui a débuté après l’âge de 6 ans. Age osseux (AO) au début du traitement compris entre 4.2 et 12,5 ans. Rajout âge chrono 1,9 – 9,7. Type d’étude Etude prospective, multicentrique. Schéma posologie Administration de 75 µg/kg de triptoréline en IM tous les mois. Durée du traitement 1,1 à 9,9 ans. Arrêt du traitement sur critères en fonction du malade. Durée de l’étude 15 ans : suivi après l’arrêt du traitement de 1.2 à 11.0 ans (âge chronologique : 12.9 à 23.4 ans). Malades 52 filles traitées. La majorité des malades ont une PPC idiopathique. Les causes organiques sont : hamartome hypothalamique, adénome hypophysaire, hydrocéphalie. Exclusion Non renseigné. Evaluation Corrélation entre la taille finale, l’âge chronologique (AC), l’âge osseux (AO), la croissance à l’arrêt du traitement, la taille prédictive au début du traitement. Groupe 1 : - Taille prédictive significativement plus basse que le groupe 2 (p = 0.032) avant le traitement. - Temps de traitement groupe 1 > temps de traitement groupe 2 (p < 0.0001). - Taille finale Groupe 1 : 161.6 ± 1.4 cm ; Groupe 2 : 159 ± 1.8 cm ; (p = NR) - Gain de taille : p = 0,003 Groupe 1 : 9.5 ± 2.3 cm Groupe 2 : 1.6 ± 1.0 cm Les malades du groupe 2 ont un déficit en taille plus important comparé à la taille finale que ceux du groupe 1 (p = 0.023). - Taille cible (TC) A l’inclusion, 19/41 (46 %) malades ont une taille prédictible dans l’intervalle de la taille cible. 78 % des malades à la fin du traitement ont atteint leur TC (p < 0.0035). 22 % n’ont pas atteint leur TC (11 malades) : pour 6 : taille finale > taille prédictive adulte. Le pourcentage de sujets pouvant atteindre leur TC : M0 : 19.5 % Age adulte : 41.5 % (taille finale) (p = 0.035). 63% des sujets ont montré une taille prédictive adulte initiale dans le 3ème percentile de la population normale (156 cm) à la taille finale …/… Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -28- Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau X (suite et fin). Triptoréline pendant 15 ans : évaluation de l’efficacité (65) Résultats (suite) La taille finale a une corrélation significative avec : - la taille cible (r = 0.351, p = 0.014) - la taille au début du traitement (r = 0.31, p = 0.025) - la taille à la fin du traitement (r = 0.876, p < 0.0001). Le gain de taille est positivement corrélé à l’AO au début du traitement et négativement corrélé à l’AC au début du traitement (r et p NR). Le gain de taille est fortement corrélé à l’avance de l’AO au début du traitement (r = 0.751, p < 0.0001). Le gain de taille après l’arrêt du traitement est significativement et négativement corrélé à l’AO à la fin du traitement (r et p NR). La taille finale est positivement et significativement influencée par : - la taille (SDS) à l’arrêt du traitement (F = 290.3, p < 0.0001), - l’AC d’apparition des règles après l’arrêt du traitement (F = 14.1, p < 0.0009). La taille finale est négativement corrélée à l’AO au début du traitement (F = 4.23, p = 0.047) et à l’avance de l’AO à l’arrêt du traitement (F = 20.4, p = 0.0001). 62% des valeurs de la taille finale sont expliqué par 3 variables : => Corrélation positive : AO (F = 4.72, p = 0.035) et taille (SDS) (F = 59.82, p < 0.0001) => Corrélation négative : Avance de l’AO (F = 11.26, p < 0.0016). 64 % de la variabilité de la croissance après l’arrêt du traitement est expliquée par l’AO (F = 51.8, p < 0.0001) et l’avance de l’AO (F = 1.73, p = 0.0018). La variabilité du gain de taille est expliquée, à 68 % par la durée du traitement (F = 5.54, p < 0.026), et par l’avance de l’AO initiale (F = 28.57, p < 0.0001). Conclusion des auteurs La forme retard de triptoréline a restauré la taille finale au niveau de la taille cible génétique chez la majorité des malades, et préserve la taille potentielle chez la plupart des autres malades. Le gain de taille a été le plus important chez les enfants ayant une forte accélération de l’AO. La chance d’avoir une taille finale acceptable est plus grande chez les malades ayant un AO jeune et semble diminuer avec l’AC. La poursuite du traitement au-delà d’un AO de 12 à 13 ans ne semble pas être avantageuse pour la taille finale et le gain de taille. Conclusion du CNHIM Cette étude prospective a été très intéressante car elle a permis un suivi quasi complet des malades atteints de PPC, du début du traitement à son arrêt, et au-delà du traitement. Elle a permis de visualiser les variabilités du gain de taille liées à la durée du traitement, et à certains facteurs tels que l’AO et l’AC au début du traitement. -29- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau XI. Histréline implant sous-cutané : évaluation de l’efficacité chez les enfants atteints de puberté précoce centrale (52). The Histrelin implant : a novel treatment for central precocious puberty – 2005 (52) Méthodologie Inclusion/Evaluation Résultats Objectif Evaluer si l’implant d’histréline entraîne une suppression des gonadotrophines et de l’estradiol chez les filles ayant une puberté précoce centrale pendant 12 mois et le comparer à un traitement standard. Inclusion - Age < 11 ans ; - Age osseux avancé ; - Taux plasmatique d’estradiol > 20 pg/mL ; - Pic de LH pubère après stimulation. 11 filles traitées par triptoréline au préalable (10 ont été traitées pendant 26 mois et 1 pendant 39 mois). Type d’étude Etude prospective, randomisée sur la durée de présence de l’implant. Schéma posologie Insertion dans le sillon interne du bras d’implant de 50 mg d’histréline dans un implant : libération de 65 µg/jour. Les filles ayant un poids > 40 kg ont reçu un ou deux implants et celles ayant un poids < 40 kg ont reçu un implant. 6 filles ont eu une seule implantation et ont été suivies 15 mois après l’insertion (groupe A). 5 filles ont eu un changement d’implant au bout de 9 mois et ont été suivies 15 mois au total (groupe B). Exclusion Malades ayant une puberté précoce périphérique, qui nécessitent un traitement < un an et pour lesquels d’autres maladies peuvent interférer dans le suivi et ceux pour lesquels de la non compliance a été observée. Evaluation A M1, M3, M6, M9, M12 et M15 Critère principal : Diminution du pic de LH (< 4 UI/L) et FSH (< 2,5 UI/L) après stimulation : test réalisé juste avant l’insertion, à M6 M9 pour chaque malade et à M12 et M15 pour les filles suivies pendant 15 mois. Critère secondaire : - Taux plasmatique d’estradiol < 20 pg/mL (73 pmol/L) ; - Réduction du ratio âge osseux/âge chronologique ; - Réduction de la vitesse de croissance ; - Signes cliniques. Tolérance 2 questions de « qualité de vie » sous traitement. Conclusion des auteurs La puberté précoce centrale peut être traitée efficacement et en toute sécurité par l’administration de l’implant d’histréline. L’implant est efficace pendant 15 mois. Conclusion du CNHIM L’efficacité de l’histréline en implant SC est démontrée dans cette étude. Un interrogatoire plus poussé sur la qualité de vie pendant le traitement serait nécessaire. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -30- Critère principal Taux de base de LH et FSH diminués sous triptoréline (p < 0,01 et p < 0,005, respectivement) et maintien de la suppression après insertion de l’implant. Diminution des taux de base de LH à M6 et M9 comparé à l’insertion (p < 0,05 et p < 0,005). Les pics de LH après stimulation étaient significativement bas à chaque visite comparés aux analogues de la GnRH standard (p = NR). Le pic de FSH était significativement bas à M6 et M9 : M0 : 1,68 ± 1,08 UI/L ; M6 : 1,13 ± 0,53 UI/L (p < 0,05) ; M9 : 1,13 ± 0,55 UI/L (p < 0,05). Critères secondaires Les taux d’estradiol ont diminué significativement après le traitement standard et se sont maintenus à un taux prépubère après l’insertion de l’implant. A M12, taux diminué par rapport à baseline M0 : 9,83 ± 6,39 pg/mL. M12 : 6,52 ± 4,02 pg/mL (p < 0,05) L’avance de l’âge osseux diminue de 0,6 ± 0,4 ans à M9 (p<0,003) La vitesse de croissance (GV –SDS ± SD) en augmentation avant le traitement initial (2,5 ± 1,7) a diminué significativement de -3,1 ± 2,2 à M9 (p < 0,005) Signes cliniques Le développement des seins est passé d’un stage de Tanner 3,3 (2–4) à l’insertion à un stade de Tanner 2,7 (1–3) à M9. Tolérance 1 malade a eu une infection locale mineure à l’insertion et a nécessité la prise d’antibiotiques. 1 suture a touché l’implant chez un malade. 1 malade a eu une extrusion spontanée de l’implant 6 semaines après l’insertion. A M9 les malades ont rapporté qu’ils ont moins mal et que l’implant est moins inconfortable (p < 0,005) que les injections mensuelles. Il y a moins d’interférence avec une activité scolaire et le travail par rapport aux injections mensuelles (p < 0,05). Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau XII. Implant d’histréline : efficacité (80). Efficacy and safety of histrelin subdermal implant in children with central precocious puberty : a multicenter trial – 2007 (80) Méthodologie Inclusion/Evaluation Résultats Objectif Evaluer l’efficacité et la sécurité de l’implant d’histréline pour le traitement de la puberté précoce centrale chez les enfants naïfs et déjà traités. Inclusion - Fille de 2 à 8 ans non traitées ou de 2 à 10 traitées au moins pendant 6 mois ; et développement des seins au stade II de Tanner ; - Garçons de 2 à 9 ans non traités ou de 2 à 11 ans déjà traités au moins pendant 6 mois ; et volume testiculaire > 4 mL ; et âge osseux ≥ 2 DS. 36 malades Type d’étude Etude prospective de phase III en ouvert dans 9 centres américains. Traitement Insertion dans le sillon interne du bras d’implant dosé à 50 mg d’histréline: libération de 65 µg/jour. Durée de l’étude 1 an Malades - 33 filles âgées de 7,9 ± 1,7 ans dont 20 naïves de traitement et 16 déjà traitées ; - 3 garçons âgés de 6,6, 9,8 et 11,6 ans tous déjà traités. Exclusion Non renseigné Evaluation Avant traitement M0, à 1 mois de l’implantation M1, puis tous les 3 mois). Critère principal : mesure des gonadotrophines : suppression définie par un pic de LH < 4 UI/L et de FSH < 2,5 UI/L. Critères secondaires : Taux plasmatique de testostérone chez les garçons ; suppression définie par un taux < 0,3 ng/ml (0,8 nmol/L) ; taux plasmatique d’estradiol chez les filles ; suppression définie par un taux < 20 pg/mL (73 pmol/L) ; réduction du ratio âge osseux/âge chronologique (radios os réalisées à M0 et M12) ; évaluation de la vitesse de croissance ; signes cliniques ; dosages d’histréline ; tolérance. Conclusion des auteurs L’implant d’histréline apporte une suppression rapide de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique. L’effet a été identique chez tous les malades déjà traités ou naïfs. Il faut tenir compte des contraintes de la pose et des complications possibles des anesthésies. La satisfaction des malades et des parents est notée face à ce type de traitement sans qu’une évaluation formelle ait été réalisée. Conclusion du CNHIM Bien que montrant une efficacité dans la suppression de l’axe hypothalomo-hypophyso-gonadique, l’absence d’une évaluation formelle ne permet pas de conclure objectivement sur l’amélioration du confort des malades. -31- Critère de jugement principal - Malades naïfs Diminution du pic de LH: 28,2 ± 20 UI/L à 0,8 ± 0,4 UI/L (p < 0,0001) à M1 et maintien sur les 12 mois. Diminution du pic de FSH: 14,5 ± 6,7 UI/L à 1,1 ± 0,5 UI/L (p < 0,0001) à M1 puis augmentation à 2,5 ± 1,4 UI/L à M12. - Malades traités Diminution du pic LH: 2,1 ± 2,1 à 0,5 ± 0,3 UI/L (p = 0,0056) à M1 et maintien sur les 12 mois. Diminution du pic de FSH de 2,8 ± 2,1 à 1,5 ± 0,9 UI/L (p= 0,0055) à M1 puis augmentation à 2,7 ± 2,4 UI/L à M12. Critères secondaires Chez les garçons (tous traités) une suppression de la testostérone était initialement retrouvée : 0.106 ± 0.012 ng/mL (0,36 ± 0,04 nmol/L) et s’est maintenue sur 12 mois. Estradiol : - chez les filles naïves : diminution de 24,5 ± 22,3 pg/mL (90 ± 82 pmol/L) à 5,8 ± 2,4 pg/ml (21 ± 8,8 pmol/L) à M1 (p < 0,0016) puis maintien sur les 12 mois ; - chez les filles traitées : taux d’estradiol présentaient initialement une suppression et se sont maintenus sur les 12 mois. Le ratio âge osseux/âge chronologique a significativement diminué chez les malades naïfs (p = 0,0002) et traités (p < 0,0001). Signes cliniques et croissance : Taux de croissance en dessous du 50ème percentile chez tous les malades. Maintien ou régression des caractères sexuels secondaires. Pharmacocinétique : concentration moyenne d’histréline maximale à M1 puis décroissance sur 12 mois en restant au-dessus de la limite de détection. Sécurité : inflammation et douleur au site d’implantation : 18/36 malades (50 %), le plus souvent modérées et se résolvant en 1 à 2 semaines. Difficulté de retrait de l’implant. 7 cas d’implants cassés. 1 cas a nécessité une radio pour retirer l’implant. Sur 32 enfants susceptibles de continuer un traitement, 31 ont choisi un deuxième implant. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau XIII. Histréline implant annuel : résultats d’une seconde année d’utilisation dans le traitement de la puberté précoce centrale (78). Result of second year of therapy with the 12-month histrelin implant for the treatment of central precocious puberty – 2009 (78) Méthodologie Inclusion/Evaluation Résultats Objectif Evaluer l’efficacité du renouvellement de l’implant d’histréline chez des malades traités pendant un an dans un essai de phase III par un premier implant. Inclusion Malades dont le traitement doit être poursuivi ou démarré par GnRHa. 31 malades Type d’étude Etude multicentrique prospective ouverte pendant un an. Schéma posologie Insertion dans le sillon interne du bras d’un second implant de 50 mg d’histreline à la place de l’ancien. Malades Age : 8,7 ± 1,6 ans (5 – 11) - 29 filles réparties en deux groupes : . groupe 1 : 18 filles naïves . groupe 2 : 12 filles déjà traitées ; - 2 garçons. Exclusion Non renseigné Evaluation Tous les 6 mois - Suppression des gonadotrophines : pic de LH après stimulation < 4 UI/L ; pic FSH après stimulation < 2,5 UI/L ; test à la GnRH réalisé à M0, M6, M12. - Suppression des stéroïdes sexuels à des taux prépubères : estradiol < 70 pmol/L ; testostérone < 0,3 nmol/L. - Age osseux, vitesse de croissance, taille prédictive adulte. - Indice de masse corporelle. - Signes cliniques. - Sécurité/Tolérance. - Dosage histréline à M1 M6 et M12. - Sécurité lors du retrait de l’implant. Durée de l’étude : 1 an Conclusion des auteurs L’implant d’histréline est bien toléré, efficace et sans risque après une seconde insertion. Une évaluation à long terme est nécessaire. Conclusion du CNHIM L’utilisation d’implant d’histréline semble être efficace dans la prise en charge de la PPC. Cependant, cette étude n’a pas permis de conclure à une meilleure tolérance de l’implant par rapport aux autres formes (étude ouverte), ni à la tolérance à long terme. Maintien de la suppression du pic de LH Pic de LH après stimulation : Groupe naïf : Diminution de 0,92 ± 0,58 UI/L à M12 à 0,51 ± 0,33 UI/L à M24 (p < 0,001) Groupe traité : Diminution de 0,74 ± 0,50 UI/L à M12 à 0,45 ± 0,35 UI/L à M24 (p = 0,0081) Pic de FSH après stimulation : Groupe naïf : 2,40 ± 1,11 UI/L ; Groupe traité : 2,45UI/L ± 1,2 UI/L ; sans différence significative avec M12. Estradiol : taux prépubère maintenu la seconde année (valeurs non renseignées). Testostérone : Garçon 1 : 6.8 ng/dL ; Garçon 2 : 13 ng/dL. Taux d’histréline détectable tout au long du traitement. Etude radiographique, paramètres de croissance Diminution du ratio âge osseux/âge chronologique de 1,29 à M12 et de 1,23 à M24 (p < 0,0001). Vitesse de croissance Groupe naïf : pas de différence entre M12 et M24 (p = NR). Groupe traité : diminution de 1,50 ± 2,70 à M12 à -2,52 ± 2,68 à M24 (p = 0,005). Taille prédictive moyenne chez les garçons : 165 cm avant le traitement à 163,7 cm à M24 (p = 0,84). Diminution de l’indice de masse corporelle : 89,9 ± 12,5 % à la base à 88,0 ± 19,6 % à M24 (p < 0,001). Signes cliniques : Pas d’évolution des stades de Tanner Garçon 1 : volume testiculaire : 3-6 mL Garçon 2 : volume testiculaire : 6-10 mL Pas de différence entre M12 et M24 chez les deux garçons (p : NR) Sécurité : 61 % de réactions (ecchymose, douleur) au site d’implantation immédiatement après la réimplantation ; toutes de courte durée et résolutives spontanément ; 1 malade : cicatrice chéloïde. Retrait A M12 : 8 malades (22,2%) ont eu un bris de l’implant et 2 malades ont nécessité une échographie pour localiser l’implant. A M24 : 5 malades (16,1%) ont eu un bris de l’implant à l’extraction et 3 malades ont nécessité une échographie pour localiser l’implant. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -32- Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau XIV. Triptoréline 3.75 mg LP en IM mensuelle : effets sur la taille du garçon (79). Effect of gonadotropin-releasing hormone agonist treatment in boy with central precocious puberty: final heigth results – 2001 (79) Méthodologie Inclusion/Evaluation Objectif Evaluer l’efficacité de la triptoréline sur la taille finale de garçons traités pour puberté précoce centrale. Inclusion Développement pubertaire avant l’âge de 9 ans avec un volume testiculaire ≥ 4 ml et un pic de LH. Type d’étude Etude rétrospective, regroupant les garçons de trois pays (Italie, France Pays-Bas) Exclusion NR Schéma posologie Sujets traités par 3.75 mg de triptoréline LP en IM mensuelle. Evaluation Comparaison de la taille finale estimée au début et la taille finale obtenue à la fin du traitement. Age osseux. Résultats 26 malades Âge au début du traitement : 6.4 ± 2.2 ans Durée du traitement : 4.75 ± 2.1 ans L’âge osseux (AO) : 13.6 ± 1.0 à la fin du traitement : augmentation de l’AO de 0.57 ± 0.1 an par an La TF est de 172.9 ± 6.6 cm. TF (SDS) est de -0,66 ± 1,22 et n’est pas significativement différent de la TC (SDS) (p = 0,09). La croissance après le traitement jusqu’à la TF est de 14,7 ± 8,1 cm (entre 4,3 et 43,7). Elle est significativement corrélée à l’AO à l’arrêt du traitement (coefficient de corrélation de Spearman = -0,64 (p < 0.01). Gain moyen : taille finale prédictible – taille actuelle (selon table moyenne) : 6.2 ± 8.7 cm Gain moyen (en fonction de la taille ajustée sur l’AO) : 0.3 ± 8.6 cm Durée de l’étude Traitement au moins pendant 1,5 ans. Malades 26 garçons (9 au Pays-Bas, 11 en Italie, 6 en France) dont 5 précédemment traités par l’acétate de cyprotérone ou GnRHa intranasal. 12 malades ont une PPC organique dont 5 neurofibromatoses et 4 tumeurs cérébrales. Comparaison entre les pays et les sousgroupes : - garçons ayant débuté leur puberté avant l’âge de 6 ans (n = 8) : gain de taille (table moyenne) significativement supérieur aux autres garçons (p < 0.05) (TF SDS non significativement différent). Conclusion des auteurs Le traitement de la PPC des garçons par la forme retard d’agonistes de la GnRHa, ici la triptoréline, a permis d’atteindre une taille finale non significativement différente de la taille cible. Conclusion du CNHIM Cette étude rétrospective multicentrique a permis de montrer l’amélioration de la taille finale adulte et les facteurs influençant le gain de taille chez des garçons traités par la triptoréline LP en IM mensuelle. Son principal intérêt est dans la sélection des malades : il s’agit uniquement de garçons qui sont généralement faiblement représentés voire absents dans les cohortes habituelles. La TF chez les 12 garçons ayant une PPC organique (169.6 ± 5.1 cm) est significativement différente (p < 0,005) de celle des garçons ayant une PPC idiopathique (175.7 ± 6.5 cm) Il n’y a pas de différence significative en ce qui concerne l’AO ou AO/AC au début du traitement, ni le gain de taille entre les sujets à PPC idiopathique et ceux à PPC organique. Pour le sous-groupe des malades ayant une neurofibromatose (n = 5) comparé aux autres malades avec une PPC organique : TFSDS et gain de taille est significativement inférieurs (p < 0.01 et p < 0.05 respectivement) dans le groupe des malades ayant une neurofibromatose. Corrélation et régression : Le gain de taille est négativement corrélé à l’AO au début du traitement (-0,44 ; p < 0,005 selon la table des gains de taille moyens), et positivement à l’avance de l’AO au début du traitement (0,46 ; p < 0,005) La croissance est fortement corrélée à l’AO à l’arrêt du traitement (r = -0.60, p < 0.01). -33- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau XV. D-Trp-6-LHRH (= triptoréline) : évaluation de l’efficacité (48). Long term treatment of male and female precocious puberty by periodic administration of a long-acting preparation of D-Trp6-luteinizing hormone-releasing hormone microcapsules – 1986 (48) Méthodologie Inclusion/Evaluation Résultats Objectif Description des résultats obtenus après traitement de plus de 6 mois par des microcapsules de D-Trp6LHRH analogue (LHRHa). Inclusion - Signes cliniques de puberté précoce (seins, augmentation du volume des testicules) ; - Avance de l’âge osseux ; - Pic pubère de LU et FSH après stimulation à la LHRH. 26 malades. Durée de traitement garçons et filles : 55 – 115 semaines et 55 – 91 semaines respectivement. Type d’étude Etude prospective. Schéma posologie Administration de 60 µg/kg pour un poids > 25 kg à J1, J21 puis tous les 28 jours. Durée de l’étude 6 mois Malades 16 filles âgées de 0,9 à 8,8 ans. 10 garçons âgés de 2,0 à 10,5 ans. 4 garçons et 1 fille ont une puberté précoce centrale organique. 1 enfant a un syndrome de Klinefelter ; 1 a des calcifications au niveau du thalamus, des corps du striatum et de la région hypothalamique ; 1 enfant a un retard de maturation osseuse et un retard de croissance lié à un déficit de la GH. 9 filles et 6 garçons ont été « prétraités » avec de l’acétate de médroxyprogestérone (MPA) et/ou l’acétate de cyprotérone (CA). Exclusion Non définis Evaluation - Critères de jugement Compliance / effets indésirables - Taux de LHRHa - Vitesse de croissance - Maturation osseuse, - Ratio : taille par rapport à l’âge / âge osseux - Caractères sexuels - Pic LH et FSH après stimulation (test à la LHRH réalisé à J7, J23, J43 et J77) - Taux plasmatiques des stéroïdes sexuels - Examen clinique - Effets indésirables - Compliance pour les filles - Ovaires et utérus à M6 et M12 Critères de jugement Compliance/effets indésirables : Parmi les 15 enfants prétraités, aucun n’a voulu reprendre la thérapie antérieure. 3 enfants (1 garçon et 2 filles) ont eu des douleurs après la 1ère injection ou la 2ème injection. 5 filles ont eu des saignements vaginaux 10 jours après la 1ère injection et 2 filles 10 jours après la 2ème injection. 1 fille a eu une éruption cutanée transitoire après la 4ème injection. 1 fille a présenté une éosinophilie transitoire. Taux de LHRHa (13 enfants) J3 : 295 ± 44 pg/mL J7 : 218 ± 31 pg/mL J14 : 215 ± 45 pg/mL J21: 224 ± 39 pg/mL P NS A J28 valeur moyenne dans 80 prélèvement = 203 pg/mL et 35 % indétectable. Vitesse de croissance : ralentie (valeur NR) normale par rapport à l’âge chronologique. Chez 1 garçon et 1 fille, une accélération de la vitesse de croissance persiste par rapport aux enfants normaux du même âge. Maturation osseuse ralentie. Les rapports entre l’augmentation de la taille et l’augmentation de l’âge osseux sont > 1 (1,36 ± 0,11 et 1,78 ± 0,27 ; p < 0,02). Les valeurs moyennes de ce ratio ne diffèrent pas entre les filles et les garçons (p > 0,1). Les valeurs ne sont pas significativement supérieures chez les enfants prétraités par les inhibiteurs de stéroïdes (0,8-3,2) que chez les enfants non traités par la LHRHa (0 ,6 – 2,4 ; p > 0,05). Chez les enfants prétraités, le ratio moyen pendant le traitement par la LHRHa n’est pas significativement supérieur que le ratio de l’année précédant le traitement (1,2 ± 0,5). Caractères sexuels - Réduction des poils pubiens chez 6 garçons et 8 filles à M6 - Réduction des seins chez toutes les filles à M2 …/… Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -34- Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau XV (suite et fin). D-Trp-6-LHRH (= triptoréline) : évaluation de l’efficacité (48). Résultats (suite) - Longueur utérine : M0 : 44,4 ± 2,5mm - M6 : 38,1 ± 3,1 mm (p<0,02) - Diamètre des ovaires : M0 : 23,0 ± 1,5 - M6 : 16,2 ± 1,5 mm (p<0,01) - Chez le garçon : disparition des érections à M1-M2 - Volume testiculaire : M0 : 8,1 ± 1,2 -M6 : 6,7 ± 1,2 mL (p<0,02) Taux de base de LH et FSH Chez la fille : Taux plasmatique de FSH : diminution significative M0 : 210 ± 22 M6 : 65 ± 12 ng/mL à S3 (p < 0,001) - Taux plasmatique de LH : diminution progressive avec la 5ème injection M0 : 39 ± 4 M5 : 31 ± 2 ng/mL (p < 0,05) Chez le garçon : - Taux plasmatique de FSH : diminution significative S0 : 100 ± 15 ng/mL S3 : 40 ± 5 ng/mL (p < 0,01) (Sujet 18 exclu de ces calculs car le taux plasmatique de FSH chute de 440 à 110 ng/mL) - Taux plasmatique de LH : diminution significative S0 : 37 ± 4 ng/mL S7 : 27 ± 2 ng/mL (p < 0,05) (sujet 18 exclu de ces calculs car le taux plasmatique de LH chute de 292 à 48 ng/mL) A l’inclusion : Pic de LH et FSH après stimulation Chez la fille : pic de FSH 493 ± 45 ng/mL pic de LH : 342 ± 51 ng/mL Chez le garçon : pic de FSH : 175 ± 20 ng/mL pic de LH : 227 ± 25 ng/mL Les valeurs sont significativement basses à S7 (p = NR) Pas de différence significative entre les valeurs de S7 et S23 : Fille Pic LH ng/mL Pic FSH ng/mL S7 52 ± 5 69 ± 6 S23 60 ± 3 98 ± 13 Garçon Pic LH ng/mL Pic FSH ng/mL S7 56 ± 13 51 ± 13 S23 44 ± 5 45 ± 6 Taux plasmatiques des stéroïdes sexuels Taux d’estradiol : diminution significative S0 : 37 ± 6 pg/mL S3 : 17 ± 4 pg/mL (p < 0,02) S7 : taux moyen à 10 pg/mL et maintenu ensuite Taux de testostérone : diminution significative Sujet 17 : S0 : 4,2 ± 0,8 ng/mL S3 : 0,34 ± 0,1 ng/mL (p < 0,001) S7 : taux moyen entre 0,10 et 0,20 ng/mL S3 : diminution du taux de testostérone (valeurs NR) S7 : augmentation (6,4 ng/mL) Valeurs suivantes < 0,20 ng/mL les 27 mois suivants Sujet 26 : pas de 5ème injection car intervention chirurgicale : S19 : augmentation du taux de testostérone à 1,1 ng/mL ; puis diminution dès la reprise du traitement (valeur NR). Conclusion des auteurs La forme retard injectable de D-Trp6-LHRHa (= triptoréline) a été au moins aussi efficace que les formes solubles sous-cutanées et les formes administrées par voie nasale. Une injection tous les 28 jours est plus pratique pour les malades et pourrait améliorer l’observance. Conclusion du CNHIM Cette étude a montré que dès le début de l’utilisation des formes retard d’agonistes de la GnRH, une réduction des gonadotrophines et des stéroïdes sexuels était observée. Il est cependant difficile de conclure à une suppression efficace de ces derniers car les unités utilisées n’étaient pas les unités actuelles de référence et aucune norme de suppression n’a été fixée. -35- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau XVI. Triptoréline 3,75 mg en injection mensuelle : évaluation de la taille finale des enfants atteints de puberté précoce centrale (49). Final height, in central precocious puberty after long term treatment with a slow release GnRH agonist – 1996 (49). Méthodologie Inclusion/Evaluation Résultats Objectif Etudier la reprise de la puberté et la taille finale atteinte par les enfants ayant une PPC et traités par la forme à libération prolongée de triptoréline. Inclusion NR 36 malades Type d’étude Etude prospective Schéma posologie Tous les malades ont reçu une injection mensuelle 96µg/kg de triptoréline 3,75mg pendant au moins 2 ans Durée de l’étude Au moins 2 ans, durée précise NR Malades 36 malades : 31 filles et 5 garçons - 28 malades (25 filles et 3 garçons) naïfs - 8 malades (6 filles et 2 garçons) ont au préalable été traités par des injections sous-cutanées de buséréline pendant 27 à 30 mois ou par de l’acétate de cyprotérone per os pendant 6 à 40 mois. Les résultats des malades n’ont pas été analysés séparément. Exclusion NR Evaluation de la croissance tous les 3 mois pendant le traitement et tous les 6 à 12 mois après l’arrêt du traitement Caractères sexuels secondaires, effets indésirables, pathologies apparues après le traitement. - Vitesse de croissance. Modification de la maturation osseuse (évaluer par le rapport ∆Age Osseux (AO)/∆Age Chronologique (AC) et de la taille adulte prédictive. - Taille finale - Corrélation entre la taille finale et les autres variables Modification de la composition et de la proportion corporelle Menstruations et modification pelviennes. Caractères sexuels secondaires Régression des caractères sexuels secondaires avec l’obtention de taux prépubères d’estradiol et de testostérone. Effets indésirables pas de réactions locales et systémiques. 1 fille a développé un diabète sucré plusieurs mois après l’arrêt du traitement. Vitesse de croissance Diminution *Chez la fille : - M0 : 8.0 cm/an - Pendant le traitement : 4.5cm/an (n = 31) - dernière année de traitement : 3.7cm/an (n = 25) - 1 an après arrêt : 4.8cm/an (p< 0.001 vs dernière année de traitement) (n = 25) - 2 ans après arrêt : 2.9cm/an (p< 0.01 vs dernière année de traitement et première année après arrêt du traitement) (n = 25) *Chez le garçon, des résultats similaires ont été observés (valeurs NR) …/… Résultats (suite) Maturation osseuse et taille adulte prédictive Diminution de la maturation osseuse pendant le traitement avec une augmentation de la taille adulte prédictive : Fille Avant le traitement Arrêt du traitement Garçon Avant le traitement Arrêt du traitement Rapport ∆AO/∆AC 1.40 0.52 Rapport ∆AO/∆AC NR 0.56 TAP 158.2cm 163.9cm TAP 177.4cm 182.5cm A l’arrêt du traitement une augmentation du Rapport ∆AO/∆AC est observée dans les deux sexes. Taille finale Taille finale (cm) Filles (n = 31) Garçon (n = NR) 161.6 171.5 Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Taille adulte prédictive à la fin du traitement (cm) 163.9 < (valeur NR) -36- Taille adulte prédictive au début du traitement (cm) 158.2 > (valeur NR) Taille cible (cm) 168.7 NR Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Tableau XVI (suite et fin). Triptoréline 3,75 mg en injection mensuelle : évaluation de la taille finale des enfants atteints de puberté précoce centrale (49). Résultats (suite et fin) Corrélation entre la taille finale et les autres variables : Corrélations positives entre la taille finale et: - la taille au début du traitement (r = + 0.75, p < 0.001) - la taille à la fin du traitement (r = +0.84, p< 0.001) Corrélation négative entre la taille finale et - l’âge osseux à la fin d traitement (r= -0.52, p = 0.03) Corrélation négative entre l’âge osseux, l’âge chronologique à la fin du traitement et le gain de taille après le traitement (r= -0.45, p = 0.005 et r = -0.85, p < 0.001 respectivement) Aucune corrélation linéaire entre la taille finale, l’âge osseux ou l’âge chronologique au début du traitement ou la durée du traitement. Une faible corrélation entre la taille finale et la taille cible (r = +0.32, p = 0.05). 24 filles sur 31 ont une augmentation positive de la TAP (groupe A) 7 filles sur 31 ont une taille finale inférieure à la TAP avant le traitement (groupe B). La différence entre les 2 groupes : - Age au début du traitement plus précoce dans le groupe A - Groupe A : 7.5 ans - Groupe B : : 8.4 ans (p = 0.01) - Le ratio AO/AC au début du traitement: plus élevé dans le groupe A - Groupe A : 1.45 - Groupe B : 1.29 (p = 0.02) - La durée du traitement : plus longue dans le groupe A - Groupe A : 3.7 ans - Groupe B : 2.5 ans Composition et proportion corporelle IMC SDSCA (score de l’IMC en fonction de l’AC) au début du traitement est supérieur à celui de la population de référence chez les filles IMC SDSBA (score de l’IMC en fonction de l’AO) a augmenté pendant le traitement et n’a pas changé à l’arrêt du traitement chez les filles. Dans résultats similaires sont observés chez le garçon. Comparaison entre triptoréline et buséréline (groupe de 23 filles) : - Pas de différence entre les IMC SDSCA (p : NR) au début et à la fin du traitement - Pas de différence entre les IMC SDSBA au début du traitement - La IMC SDSBA chez les filles sous triptoréline à la fin du traitement est plus élevée que les filles sous buséréline (p< 0.001). Menstruations et modification pelviennes Apparition des règles 1.1 ans après l’arrêt du traitement (0.4-2.6 ans). Cycles réguliers chez 26 filles sur 31 22 filles ont réalisé une échographie pelvienne : - 4 filles prenant une contraception ont des ovaires normaux - 18 filles : volume utérin 33.9 cm3, volume des ovaires : 7.9 cm3 (référence 7.4 cm3). chez les 18 filles : - 4 filles ont 1 ovaire plus large que la normale : 2 filles ont 2-3 kystes et les 2 autres filles ont 8-10 kystes, de diamètre ≤ 0.6 cm - 14 filles ont 2 à 6 kystes de diamètre ≤ 0.9 cm. Conclusion des auteurs Le traitement par la forme dépôt de triptoréline a augmenté la taille finale chez la fille sans entraîner d’anomalie de la proportion corporelle. A l’arrêt du traitement la puberté a repris rapidement, sans évidence d’un développement du syndrome des ovaires polykystiques. La triptoréline semble augmenter l’IMC. Le traitement devrait être arrêté vers un AO de 12.0 à 12.5 ans chez la fille. Conclusion du CNHIM Cette étude a apporté un grand nombre d’informations sur l’efficacité de la triptoréline 3,75 mg en injection mensuelle, aussi bien sur le plan clinique que paraclinique, chez la fille. Les résultats observés chez le garçon sont restreints. -37- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique 5. Prise en charge des malades La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande aux médecins généralistes, aux pédiatres de ville et aux médecins scolaires d’effectuer un dépistage de la puberté précoce chez l’enfant âgé de 28 mois à 7 ans (82). En cas de suspicion d’une puberté précoce, l’enfant doit être adressé à un pédiatre endocrinologue. Aucun consensus n’est publié sur la stratégie de prise en charge de la puberté précoce. Une conférence de consensus a été publiée en 2009 sur l’utilisation du traitement par agonistes de la GnRH. (16) ; la plupart des conclusions de cette conférence internationale sont d’un faible niveau de preuve : la littérature sur le sujet est riche mais manque comme cela est souligné dans cet article d’études contrôlées, prospectives et rigoureuses au plan statistique. Les conclusions de cette conférence présentent les grandes lignes du traitement, elles sont reprises ci-dessous. 5.1. Indication du traitement L’objectif du traitement est de bloquer le développement pubertaire, de restaurer une chronologie physiologique prépubertaire, d’optimiser la taille finale adulte. La prise en charge thérapeutique n’est pas systématique et dépend de plusieurs critères : - l’âge réel du début de puberté : la puberté doit cliniquement avoir débutée avant l’âge limite. Ce critère n’est pas toujours précis car les parents ne peuvent parfois pas révéler avec exactitude l’âge du début de la puberté ; - l’âge chronologique : chez les filles, le traitement bénéficie particulièrement aux enfants de moins de 6 ans. L’instauration du traitement au-delà de 6 ans doit être étudiée au cas par cas. Chez le garçon, le traitement est en général instauré devant toute puberté précoce centrale progressive avant l’âge de 9 ans. Le traitement a démontré une inefficacité sur la taille adulte s’il est débuté après l’âge de 9 ans chez la fille et 11 ans chez le garçon (55) ; Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 - l’évolutivité de la PPC : il est important de différencier la PPC évolutive de la PPC peu évolutive car cette dernière ne nécessite pas de traitement. La progression du développement pubertaire et de la croissance doit être observée sur une période de 3 à 6 mois avant l’instauration du traitement sauf si l’enfant a atteint ou dépasse un stade III de Tanner. Cependant une surveillance clinique est nécessaire jusqu’à l’âge de 9 ans, pour dépister les enfants qui pourraient nécessiter secondairement un traitement. - le pronostic de taille finale : le traitement est mis en place quand la taille adulte est compromise. Le gain de taille le plus important sous traitement, est observé chez les filles ayant débuté leur puberté avant l’âge de 6 ans (gain de taille compris entre 9 et 10 cm) (56-61). Les filles âgées de 6 à 8 ans appartiennent à un groupe hétérogène dans lequel on observe un gain de taille modéré compris entre 4,5 ± 5,8 et 7,2 ± 5,3 cm (56). Les données sont insuffisantes chez le garçon pour trouver une corrélation entre l’âge chronologique et le gain de taille ; - les critères hormonaux : Le dosage de la LH est l’élément important au plan biologique. Elle doit être mesurée au niveau basal et après stimulation par la GnRH. Les concentrations d’estradiol et de testostérone apportent des informations complémentaires mais moins discriminantes. - des critères d’imagerie : tous les garçons présentant une PPC et les filles avant l’âge de 6 ans doivent subir une IRM cérébrale ; cela est plus controversée chez les filles entre 6 et 8 ans. - les critères psychologiques : le traitement peut être discuté chez la jeune fille qui ne peut accepter la survenue des règles et chez l’enfant qui présente des difficultés psychologiques (difficultés à accepter les changements physiques qui s’opèrent, difficultés de supporter le regard et les commentaires des autres). Des études permettant d’évaluer l’effet du traitement sur la qualité de vie et les relations psychosociales doivent être réalisées. -38- 5.2. Posologies et modalités d’administration (81) Cf. Tableau VI. Le choix de l’agoniste de la GnRH dépend du malade et du prescripteur parmi les différents médicaments autorisés en France. La dose recommandée d’agoniste à chaque injection pour la prise en charge de la PPC est dépendante du poids de l’enfant. Les agonistes de la GnRH sont administrés par injection intramusculaire, ou sous-cutanée en cas de troubles d’hémostase. En cas d’inefficacité du traitement, les injections peuvent être rapprochées à toutes les trois semaines pour les formes mensuelles, ou les doses peuvent être augmentées (150 à 200 % de la dose habituelle). 5.2.1. Médicaments pouvant être associés aux analogues de la GnRH pour le traitement de la puberté précoce L’addition d’hormone de croissance ou d’oxandrolone (non commercialisée en France) aux agonistes de la GnRH a démontré une augmentation de la taille adulte par rapport à l’utilisation d’analogues de la GnRH seuls (62, 63, 64). Cette pratique n’est pas recommandée en routine et nécessite d’autres études cliniques, en particulier pour évaluer les effets secondaires. 5.2.2. Surveillance objectifs biologiques et La surveillance lors de la prise en charge thérapeutique consiste en (16) : l’enregistrement des dates d’injection d’analogues, - l’évaluation des stades de Tanner et de la croissance (poids et taille) tous les trois à six mois, - une surveillance de l’âge osseux tous les six mois à douze mois, - une échographie pelvienne en cas de mauvaise réponse clinique, - le dosage des stéroïdes sexuels chez le garçon (testostérone), - un contrôle du test à la GnRH sous traitement en cas de mauvaise réponse clinique. Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Les objectifs biologiques du traitement sont : - l’absence de réponse de la LH au test à la GnRH avec la limite du pic fixée à 3UI/L pour une réponse efficace ; - une concentration en testostérone (représentatif de la sécrétion hormonal chez le garçon) ≤ 0,30 ng/mL ; - une concentration en estradiol (peu discriminant) ≤ 20 pg/mL. 5.2.3. Durée du traitement La durée du traitement dépend de l’âge à l’instauration de traitement et doit être au minimum de 2 ans. La décision d’arrêt du traitement doit prendre en compte différents facteurs : - les objectifs thérapeutiques, - l’âge moyen du début du traitement, - l’âge osseux et l’âge chronologique : l’âge d’arrêt du traitement en général est compris entre 10,6 et 11,6 ans avec un âge osseux moyen compris entre 12,1 à 13,9 ans et un âge moyen d’apparition des règles à 12,3 ans. L’arrêt à un âge chronologique de 11 ans et un âge osseux de 12 ans sont associés à une taille adulte maximale (65), - la taille cible, la taille prédictive et la vitesse de croissance : le traitement peut être arrêté si la vitesse de croissance est inférieure à 3 cm/an (55). 5.2.4. Effets à court terme Les agonistes de la GnRH permettent une stagnation voire une régression des signes cliniques : chez la fille, la glande mammaire régresse partiellement ou totalement, et chez le garçon le volume testiculaire se stabilise. Pendant le traitement, la vitesse de croissance et la vitesse de maturation osseuse ralentissent en général après la première année du traitement. Pendant la deuxième année, l’arrêt de la progression de la maturation osseuse est associé à une amélioration du pronostic de la taille finale (55). 5.2.5. Effets à long terme 5.2.5.1. Tolérance Les agonistes de la GnRH sont en général bien tolérés. Les principaux effets indésirables rencontrés avec les agonistes de la GnRH sont principalement liés à l’hypogonadisme induit par le traitement. Les effets indésirables les plus fréquents chez l’enfant sont les bouffées de chaleur (15 à 20 %), l’asthénie, les nausées, les céphalées transitoires. Les réactions locales au site d’injection concernent entre 5 et 15 % des malades. L’intolérance locale sévère ou persistante impose l’arrêt du traitement et l’essai d’un autre agoniste de la GnRH (36). Les phénomènes d’intolérance locale au point d’injection semblent plus fréquents avec les injections souscutanées qu’avec les injections intramusculaires. Les réactions locales sévères s’accompagnent d’une inefficacité du traitement, du fait d’un relargage massif et précoce du médicament à partir des microsphères avec une réduction importante de la durée d’action (46). La forme trimestrielle de l’ENANTONE® semble entraîner une fréquence accrue (12) d’épisodes d’intolérance cutanée liée à une mauvaise tolérance aux microsphères. Cette intolérance se manifeste par des signes inflammatoires parfois sévères au point d’injection et parfois par des pseudoabcès stériles. 5.2.5.2. Taille finale Le gain de taille est variable selon les études (4 à 10 cm). Il semble être plus important chez le garçon et est d’autant plus important que le traitement est débuté plus jeune (inférieur à 6 ans) (56). 5.2.5.3. Fonction reproductrice La fonction reproductrice après l’utilisation des analogues ne semble être altérée dans les études réalisées. Chez les filles, les menstruations débutent entre 2 et 61 mois après l’arrêt du traitement (16 mois en moyenne). Un cycle ovarien régulier est observé chez 60 à 96 % des malades (sans différence avec la population de référence) (66, 67). Des cas de grossesse ont été rapportés. Chez le garçon, aucune atteinte des gonades n’a été relevée. 5.2.5.4. Indice corporelle de masse Le surpoids est souvent associé à la PPC. Sous agonistes de la GnRH, on observe une augmentation en moyenne modérée de l’IMC (+2 kg/m2 en 2 ans). Cette augmen-39- tation est souvent très marquée chez les malades ayant un surpoids préexistant, imposant une vigilance dans la conduite du traitement (soutien diététique). Cependant des études confirment une augmenation de la masse grasse et une diminution de la masse maigre sous traitement (68-69). 5.2.5.5. osseuse Densité minérale La densité minérale osseuse, augmentée avant le traitement, semble diminuer pendant le traitement de la puberté précoce centrale par analogues de la GnRH. Cependant, le pic de croissance osseuse n’est pas négativement affecté par le traitement chez les enfants traités par agonistes de la GnRH et évolue dans les mêmes marges que chez les enfants non traités (70). Une supplémentation en calcium et en vitamine D semble avoir un effet favorable sur la maturation osseuse chez les enfants traités. Certains praticiens ont proposé une supplémentation systématique (71). 5.2.5.6. Risque de développer un syndrome des ovaires polykystiques Le syndrome des ovaires polykystiques est observé chez 0 à 12 % des filles suivies ayant une PPC (72, 73) comparé à 5 à 12 % dans la population générale (74). Une étude parue en 2010 a démontré que les agonistes de la GnRH semblent être un facteur de risque indépendant de développer un syndrome des ovaires polykystiques (75). 5.2.5.7. Impact du traitement psychologique Aucune étude spécifique sur l’observation de l’impact psychologique de l’utilisation des analogues de la GnRH n’a pour l’instant été réalisée. Cependant une étude prospective a démontré que les malades ont, en général, une bonne estime d’eux après le traitement (76). 6. Conclusion La PPC est une maladie rare, caractérisée par l’activation précoce des neurones à GnRH, responsable d’une activation précoce de l’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique. Elle est plus fréquente chez la fille Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique que chez le garçon. La réalisation systématique d’une IRM cérébrale en cas de PPC permet de distinguer les causes idiopathiques ou organiques, les formes idiopathiques étant plus fréquentes chez la fille et les formes organiques plus fréquentes chez le garçon. Les examens cliniques et paracliniques permettent de confirmer le diagnostic de PPC et d’évaluer l’évolutivité de la PPC. Le test à la GnRH permet de préciser en cas de puberté précoce, son origine centrale ou périphérique. La prise en charge thérapeutique dépend de nombreux critères et repose sur l’administration continue et à doses élevées d’agonistes de la GnRH sous leur forme retard. Les agonistes de la GnRH utilisés en France sont la triptoréline (DECAPEPTYL® LP 3 mg et GONAPEPTYL® 3,75 mg) en administration mensuelle, et la leuproréline (ENANTONE® LP 3,75 mg et ENANTONE® LP 11,25 mg) en administration mensuelle et trimestrielle. Aux USA, l’implant d’histréline est indiqué dans le traitement de la PPC et permet une administration annuelle du traitement. Cette réduction du nombre d’administrations allège ainsi le traitement. En France, l’obtention d’une AMM dans le traitement de la PPC pour les agonistes ayant une forme à libération prolongée semestrielle voire annuelle (implant d’histréline) faciliterait la prise en charge des malades. Acronymes AC : Age chronologique. AMM : Autorisation de mise sur le marché. AMPc : Adénosine monophosphate cyclique. AO : Age osseux. ARG: Arginine. DHA : Dihydroandrostérone. DHAS : Sulfate de dihydroandrostérone. FGF-Rc : Fibroblast growth factor. FGF-2: Fibroblast growth factor 2. FSH: Follicle stimulating hormone. GABA : acide gamma aminobutyrique. GnRH : gonadolibérine ou gonadotrophin releasing-hormone ou luteinizing hormone-releasing hormone. GH: Growth Hormone. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 GH-RH: growth-hormone releasinghormone ou somatocrinine. GLY: Glycine. HCG: Gonadotrophine chorionique humaine. HIS: Histidine. IAP : Inhibitor of apoptosis. IGF-1: Insuline growth factor-1. IMC : Index de masse corporel. LEU: Leucine. LH: Luteinizing hormone. LH-RH: Luteinizing hormonereleasing hormone ou gonadolibérine ou gonadotrophin releasing-hormone. LP : Libération prolongée. NR : Non Renseigné. pGLU: pyroGlutamate. POMC : pro-opio-mélanocortine. PRO : Proline. QSP : Quantité suffisante pour. PPC : Puberté précoce centrale. PPI : Pour préparation injectable en parlant d’un soluté. SDS : Standard derivation score. SER : Serine. SNC : Système nerveux central. TAH : Taille adulte prédictive. TC : Taille cible. TF : Taille finale. TTF1 : Thyroid transcription factor1. TRP: Tryptophane. TYR: Tyrosine. - Chondrocyte : cellule cartilagineuse ayant atteint sa maturité. Glossaire - Paracrine : se dit d’une sécrétion interne locale dans laquelle la cellule productrice agit sur les tissus voisins, tout en restant insensible à sa propre sécrétion. Cet article contient des astérisques «*» caractérisant les termes définis ci-dessous. Adrénarche prématurée : l’apparition précoce et isolée d’une pilosité pubienne avant l’âge de 8 ans chez la fille et 9 ans chez le garçon, sans autre développement de caractères sexuels secondaires. - Age osseux : stade du développement du squelette, mis en évidence grâce à des radiographies (fontanelles chez le nourrisson ; poignet, main chez l’adolescent ; synostose des sutures crâniennes chez l’adulte. - Aromatase : enzyme du groupe Cytochrome P450 qui permet de convertir les androgènes surrénaliens comme la testostérone en œstrogène Cartilage de croissance épiphysaire : cartilage séparant chez l’enfant la diaphyse et l’épiphyse des os longs, dont il permet la croissance longitudinale. -40- - Granulosa : couche de cellules granuleuses entourant l’œuf et la cavité liquidienne du follicule ovarien. - Gynécomastie : hypertrophie des mamelles chez l’homme. - Hétérodimérique : se dit d’un composé dont les sous-unités sont différentes. - Hydrocéphalie : épanchement de liquide séreux dans la cavité des ventricules cérébraux ou bien en dehors du cerveau entre les méninges, provoquant parfois une augmentation du volume du crâne. Ménarche prématurée : survenue d’un saignement d’origine utérine, mimant de petites règles, chez une fillette ne présentant aucun signe de développement pubertaire. - Neurofibromatose (maladie de Recklinghausen) : affection héréditaire transmise selon le type autosomique dominant et à expression occasionnelle, d’évolution lente, caractérisée par la présence de tumeurs cutanées, pédiculées ou non, de tumeurs des nerfs (gliomes) ou du système nerveux central et de taches pigmentaires de la peau (taches « café au lait »). Pro-opiomélanocortine : précurseur de l’ACTH ou corticostimuline, de l’hormone mélanotrope et des endorphines. - Rythme circadien : rythme dont la période est d’environ 24 heures. - Somatocrinine : facteur déclenchant la synthèse d’hormone de croissance - Sporadique : se dit d’une maladie quand elle atteint un individu isolément par opposition à épidémique et endémique qui s’appliquent aux maladies frappant à la fois tout un groupe de population. Thélarche prématurée : développement précoce isolé des seins avant l’âge de 8 ans sans autres signes de maturation sexuels chez la fille, survenant souvent avant l’âge de 2 ans. - Thèque : enveloppe conjonctive des follicules ovariques mûrs. Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Références bibliographiques 1. Lebrethon MC, Bourguignon PP. Aspects récents des mécanismes neuroendocriniens de la puberté. Arch Pediatr 2002 ; 9 (Supp 2) : 226-8. 2. Cunningham MJ, Clifton DK, Steiner RA. Leptin's actions on the reproductive axis: perspectives and mechanisms. Biol Reprod 1999 ; 60 (2) : 216-22. 3. Thibaud E, Drapier-Faure E, Gynécologie de l’adolescente. Edition Masson, 2005, 284 pages. 4. Leger J. Endocrinologie et diabète. In : Bourillon A, Pédiatrie, Abrégés Masson, 5ème édition, 2008, p. 265-273. 5. Tanner JM, Whitehouse RH. Clinical longitudinal standards for height, weight, height velocity, weight velocity, and stages of puberty. 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Long-term outcome after depot gonadotrophin-releasing hormone agonist treatment of central precocious puberty : final height, body proportions, body composition, bone mineral density, and reproductive function. J Clin Endocrinol Metab 1999 ; 34 (12) : 458390. 77. Carel JC, Blumberg J, Seymour C, Adamsbaum C, Lahlou N, Triptorelin 3month CPP Study Group. Three-month sustained-release triptorelin (11.25 mg) in the treatment of central precocious puberty. Eur J Endocrinol 2006 ; 154 (1) : 119-24. 78. Rahhal S, Clarke WL, Kletter GB, Lee PA, Neely EK, Reiter EO, et al. Results of a second year of therapy with the 12- month histrelin implant for the treatment of central precocious puberty. Int J Pediatr Endocrinol 2009 ; 2009 : 812517. 79. Mul D, Bertelloni S, Carel JC, Saggese G, Chaussain JL, Oostdijk W. Effect of gonadotropin-releasing hormone agonist treatment in boys with central precocious puberty: final height results. Horm Res 2002 ; 58 (1) :1-7. 80. Eugster EA, Clarke W, Kletter GB, Lee PA, Neely EK, Reiter EO, Saenger P, Shulman D, Silverman L, Flood L, Gray W, Tierney D. Efficacy and safety of histrelin subdermal implant in children with central precocious puberty: a multicenter trial. J Clin Endocrinol Metab 2007 ; 92 (5) : 1697-704. 81. Documents des laboratoires : ENANTONE® LP 3,75 mg et LP 11,25 mg (laboratoire Takeda) ; GONAPEPTYL® 3,75 mg, STIMU® GH (laboratoire Ferring -43- SAS) ; DECAPEPTYL® 3 mg (laboratoire Beaufour Ipsen Pharma) ; SUPPRELIN® LA (laboratoire Endo Pharmaceuticals Solutions Inc.). 82. HAS. Recommandations pour la pratique clinique : Propositions portant sur le dépistage individuel chez l’enfant de 7 à 18 ans, destinées aux médecins généralistes, pédiatres et médecins http://www.has-sante.fr scolaires. Dernière visite le 3 septembre 2010 83. Internet drug index. SUPPRELIN® LA. http://www.rxlist.com/supprelin_ladrug.htm. Dernière visite le 3 septembre 2010 84. Médecine-ups. Hugues JN : Pharmacologie de la stimulation. http://www.medecine.upstlse.fr/desc/fichiers/JNH%20Pharmacolog ie%20de%20la%20stimulation.pdf Dernière visite le 3 septembre 2010 Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Puberté précoce centrale : prise en charge thérapeutique Annexes Annexe 1 : Centres de référence des maladies endocriniennes rares Région Ile de France Coordonnateur: Pr. Juliane LEGER Service d’endocrinologie diabétologie pédiatrique CHU de Paris - Hôpital Robert Debré 48 Boulevard Sérurier 75019 PARIS Service d’endocrinologie et médecine de la reproduction CHU Hôpital Pitié-Salpêtrière 47-83 Boulevard de l’Hôpital 75651 PARIS cedex 13 Laboratoire d’explorations fonctionnelles endocriniennes CHU Hôpital d’Enfants ArmandTrousseau 26 Avenue du Docteur Arnold Netter 75571 PARIS cedex 12 Service d’endocrinologie CHU Hôpital Saint-Antoine 184 Rue du Faubourg Saint-Antoine 75571 PARIS cedex 12 Service d’endocrinologie, gynécologie et diabétologie de l’enfant Hôpital Necker - Enfants Malades 149 Rue de Sèvres 75743 PARIS cedex 15 Service d’endocrinologie et maladies de la reproduction CHU de Bicêtre 78 Rue du Général Leclerc 94275 LE KREMLIN BICÊTRE cedex Centres de compétence des maladies endocriniennes rares incluant les maladies rares du calcium et du phosphore Région Alsace Service d’endocrinologie CHU Hôpital Civil 1 Place de l’Hôpital BP 426 67091 STRASBOURG cedex Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Région Aquitaine Service d’endocrinologie CHU de Bordeaux - Hôpital HautLévêque Avenue Magellan 33604 PESSAC cedex Région Auvergne Service d’endocrinologie CHU de Clermont-Ferrand 58 Rue Montalembert BP 69 63003 CLERMONT-FERRAND cedex 1 Région Champagne Ardenne Service d’endocrinologie - maladies métaboliques, Pôle Digestif CHU de Reims - Hôpital Robert Debré Avenue du Général Koenig 51092 REIMS cedex Région Franche Comté Centre Régional de Traitement des Hémophiles EFS - Bourgogne/Franche-Comté 1 Boulevard Fleming 25020 BESANCON cedex Région Languedoc-Roussillon Service d’hormonologie CHRU Montpellier - Hôpital Lapeyronie 371 Avenue Doyen Gaston Giraud 34295 MONTPELLIER cedex 5 Région Lorraine Service de médecine infantile 3 et de génétique clinique CHU Hôpital d’enfants Brabois 5 Allée du Morvan 54511 VANDOEUVRE-LES-NANCY Région Nord-Pas-de-Calais Service d’endocrinologie diabétologie gynécologie pédiatrique, Pôle Enfant CHRU de Lille - Hôpital Jeanne de Flandre, Avenue Eugène Avinée 59037 LILLE cedex Région Bourgogne Service de pédiatrie 1 CHU de Dijon - Hôpital du Bocage 2 Boulevard Maréchal de Lattre de Tassigny BP 77908 -21079 DIJON cedex -44- Région Bretagne Service d’endocrinologie Pôle Diabétologie-endocrinologie / maladies métaboliques CHU Hôpital de la Cavale Blanche Boulevard Tanguy Prigent 29609 BREST cedex Région Pays de Loire Service de pédiatrie, Pôle endocrinologie-diabétologie CHU de Nantes - Hôtel Dieu Place Alexis Ricordeau 44093 NANTES cedex 1 Région Picardie Service d’endocrinologie pédiatrique, Pôle Pédiatrie médicale CHU Hôpital Nord Place Victor Pauchet 80054 AMIENS cedex 1 Région Provence-Alpes-Côte d’Azur CHU Hôpital l’Archet 2 151 Route Saint-Antoine de Ginestière BP3079 6202 NICE cedex 3 Région Rhône-Alpes Service d’Endocrinologie CHU de Grenoble - Hôpital Albert Michallon BP 217 - 38043 GRENOBLE cedex 9 Annexe 2 : Association de malades Association Grandir - association de parents d'enfants ayant des problèmes de croissance Président : Albert PERRAUDIN 84 Avenue Pasteur 10000 TROYES http://www.grandir.asso.fr Fiche IAM : sympathomimétiques alpha et bêta par voie IV et IM Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques alpha et bêta par voie IV et IM adrénaline/épinéphrine, dopamine, noradrénaline/norépinéphrine Anne-Cécile Maes, Isabelle Federspiel, Claire Chapuis, Pierrick Bedouch, Benoît Allenet, Jean Calop Pôle pharmacie, CHU de Grenoble Remerciements : Isabelle Fusier, Marie-Caroline Husson, Corinne Tollier (Paris) Niveaux de contrainte Association Contre-indiquée (CI) Précaution d’emploi (PE) Association Déconseillée (ASDEC) Association à prendre en compte (APEC) = IAM de la classe = IAM spécifique de la substance en sus des IAM de la classe Sympathomimétiques alpha et bêta par voie IV et IM (Adrénaline/Epinéphrine, Dopamine, Noradrénaline/Norépinéphrine) Troubles du rythme ventriculaires Hypertension paroxystique avec possibilité de troubles du rythme Action pressive Anesthésie Psychiatrie Psychiatrie Anesthésiques volatils halogénés Antidépresseurs imipraminiques IMAO non sélectifs * Médicaments mixtes adrénergiquessérotoninergiques Psychiatrie IMAO-A sélectifs * Infectiologie Linézolide * Interactions médicamenteuses de l’adrénaline par voie sous-cutanée et buccodentaire Troubles du rythme ventriculaires Hypertension paroxystique avec possibilité de troubles du rythme Action pressive Anesthésie Psychiatrie Psychiatrie Anesthésiques volatils halogénés* Antidépresseurs imipraminiques* IMAO non sélectifs* Médicaments mixtes adrénergiquessérotoninergiques* *cf. au verso : conduite à tenir spécifique D’après : Thesaurus Afssaps, Juin 2009 -45- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Fiche IAM : symapthomimétiques alpha et bêta par voie IV et IM Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques alpha et bêta par voie IV et IM Commentaires, mécanismes, conduites à tenir 1. Commentaires généraux 2.2. IAM indépendantes d’une interaction avec le cytochrome P450 L’adrénaline (ou épinéphrine), la dopamine et la noradrénaline (ou norépinéphrine) sont des catécholamines provenant d’une même suite de réactions chimiques physiologiques. En effet, la phénylalanine est transformée en tyrosine, puis en dopa qui donne la dopamine, elle-même conduisant à la formation de noradrénaline qui aboutit au produit final : l’adrénaline. Les amines sympathomimétiques ont une action fugace (moins de 2 minutes). Ce sont des agonistes des récepteurs alpha et bêta-adrénergiques, exceptée la dopamine qui a un effet seulement alphaadrénergique lorsqu’elle est administrée à forte dose. Les sympathomimétiques, par action sur les récepteurs alpha, provoquent une vasoconstriction avec augmentation de la pression artérielle et élévation des résistances périphériques à partir de la dose de 1 µg/kg/min ; en dessous de ce seuil, on observe une vasodilatation prédominante. Par leur effet sur les récepteurs bêta, les catécholamines augmentent le débit cardiaque (effet inotrope positif, la conduction électrique du cœur (effet dromotrope positif) et l’excitabilité cardiaque (effet bathmotrope positif) et accélèrent la fréquence cardiaque (effet chronotrope positif). Ce sont donc des agents tonicardiaques. Les sympathomimétiques sont dégradés au niveau neuronal par les monoamines oxydases (MAO) et au niveau synaptique par les catécholorthométhyltransférases (COMT). L’association entre deux agonistes des récepteurs adrénergiques expose à un risque majoré d’hypertension artérielle et de tachycardie avec troubles du rythme. Un sympathomimétique associé à une substance active empêchant son entrée dans la fibre sympathique potentialise les effets hypertenseurs et inotropes du sympathomimétique. De même, la diminution de la dégradation des amines sympathomimétiques augmente les propriétés vasoconstrictrices et tonicardiaques de ces amines par allongement de leur demi-vie. 2. Mécanismes des IAM 2.1. IAM dépendantes d’une interaction avec le cytochrome P450 Les sympathomimétiques alpha et bêta n’étant pas métabolisés par le cytochrome P450, il n’y a pas d’IAM. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -46- Troubles du rythme ventriculaires graves par augmentation de l’excitabilité cardiaque lors de l’association avec les anesthésiques volatils halogénés (desflurane, enflorane, halothane, isoflurane, méthoxyflurane, sévoflurane). Hypertension paroxystique avec possibilité de troubles du rythme par inhibition de l’entrée du sympathomimétique dans la fibre sympathique, lors de l’association avec les antidépresseurs imipraminiques (amitriptyline, amoxapine, clomipramine, désipramine, dosulépine, doxépine, imipramine, maprotiline, nortriptyline, opipramol, trimipramine) et les médicaments mixtes adrénergiques-sérotoninergiques (amitriptyline, clomipramine, duloxétine, imipramine, minalcipran, oxitriptan, sibutramine, venlafaxine). Augmentation de l’action pressive du sympathomimétique, le plus souvent modérée, lors de l’association avec les IMAO non sélectifs (iproniazide, nialamide), et par extrapolation avec les IMAO-A sélectifs (moclobémide, toloxatone) et le linézolide. 3. Conduites à tenir 3.1. Générale Surveillance clinique étroite et adaptation éventuelle de la posologie du médicament concerné. 3.2. Spécifiques (substances actives avec *) 3.2.1. Précaution d’emploi IMAO non sélectifs, IMAO-A sélectifs et linézolide : l’association avec les sympathomimétiques alpha et bêta par voie IV et IM n’est à n’utiliser que sous contrôle médical strict. Anesthésiques volatils halogénés, antidépresseurs imipraminiques, médicaments mixtes adrénergiques-sérotoninergiques, IMAO non sélectifs : limiter l'apport d’adrénaline par voie sous-cutané ou buccale, par exemple : moins de 0,1 mg d'adrénaline en 10 minutes ou 0,3 mg en 1 heure chez l'adulte. Pour une bonne utilisation des fiches Interactions médicamenteuses : Husson MC. Interactions médicamenteuses : modalités d’utilisation des fiches. Doss CNHIM 2006 ; XXVII (2) : 3 D’après : Thesaurus Afssaps, Juin 2009 Fiche IAM : sympathomimétiques alpha et bêta par voie IV et IM Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques alpha et bêta par voie IV et IM Deux exemples d’interventions pharmaceutiques Cas clinique n°1 Malade et contexte Problématique médicamenteuse Mme P., 47 ans, 58kg Antécédents : Dépression depuis 4 ans traitée par ANAFRANIL® (clomipramine) 75 mg 1 cpr le matin Histoire de la maladie : Consulte son médecin généraliste suite à une réaction allergique provoquée par une piqûre d’hyménoptère. Ordonnance : - ANAPEN® (adrénaline) stylo auto-injectable à 0,30mg une injection IM en cas de choc allergique. Evénement intercurrent : Mise en place d’un traitement sympathomimétique alpha et bêta par voie IM en prévention d’un choc anaphylactique en cas de nouvelle piqûre par un hyménoptère. Interaction médicamenteuse : L’antidépresseur imipraminique par inhibition de la recapture de l’adrénaline majore le risque d’hypertension artérielle avec possibilité de troubles du rythme. Intervention pharmaceutique Le pharmacien a averti le médecin de l’interaction et lui propose de changer de classe d’antidépresseurs si possible en remplaçant l’antidépresseur imipraminique ANAFRANIL® par un antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine comme DEROXAT® (paroxétine) par exemple, afin d’éviter tout risque de troubles cardiaques iatrogènes lors de l’utilisation éventuelle de L’ANAPEN®. Cas clinique n°2 Malade et contexte Problématique médicamenteuse Mr T., 56 ans, 74kg Antécédents : - insuffisance cardiaque (FEVG=15%) traitée par CARDENSIEL® 7.5 mg/jour, RENITEC® 20 mg/jour et LASILIX® 20 mg/jour - « grosse baisse de moral » depuis quelques semaines, initiative de prise d’EFFEXOR® (venlafaxine) 75 mg 3/jour depuis 7 jours (traitement habituel de sa femme). Histoire de la maladie : Hospitalisation pour décompensation cardiaque Ordonnance (entre autres) : Dopamine 5 µg/kg/min en IV. Evénement intercurrent : Traitement par un sympathomimétique alpha et bêta par voie IV pour traiter l’hypoperfusion périphérique réfractaire aux autres traitements et pour bénéficier des effets natriurétiques de la dopamine. Interaction médicamenteuse : La prise concomitante d’un médicament mixte adrénergique-sérotoninergique (venlafaxine) avec un sympathomimétique alpha et bêta par voie IV potentialise le risque d’apparition d’hypertension paroxystique avec possibilité de troubles du rythme par inhibition de l’entrée de la dopamine dans la fibre sympathique. Intervention pharmaceutique Le pharmacien a détecté l’interaction et a averti le médecin de la prise sans ordonnance d’un traitement antidépresseur mixte adrénergique-sérotoninergique. Il a recommandé une surveillance accrue des chiffres tensionnels et a conseillé une prise en charge adaptée du syndrome dépressif du patient en précisant bien que les antidépresseurs mixtes, les imipraminiques et les IMAO sont à éviter chez lui (risque important de nouvelle décompensation cardiaque et de traitement par dopamine). -47- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Fiche IAM : symapthomimétiques alpha et bêta par voie IV et IM Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -48- Fiche IAM : sympathomimétiques alpha par voie orale et/ou nasale Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques alpha par voie orale et/ou nasale étiléfrine, midodrine, naphazoline, oxymétazoline, phényléphrine, tétryzoline, tuaminoheptane Anne-Laure Betegnie, Claire Chapuis, Isabelle Federspiel, Pierrick Bedouch, Benoît Allenet, Jean Calop Pôle pharmacie, CHU de Grenoble Remerciements : Isabelle Fusier, Marie-Caroline Husson, Corinne Tollier (Paris) Niveaux de contrainte Association Contre-indiquée (CI) Précaution d’emploi (PE) Association Déconseillée (ASDEC) Association à prendre en compte (APEC) = IAM de la classe = IAM spécifique de la substance en sus des IAM de la classe Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques alpha Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques alpha (sauf la midodrine) Risque de vasoconstriction et/ou de poussées hypertensives Crise hypertensive Sympathomimétiques indirects IMAO non sélectifs* Alcaloïdes de l’ergot de seigle dopaminergiques Alcaloïdes de l’ergot de seigle vasoconstricteurs Interactions médicamenteuses de la midodrine Troubles de l'automatisme (majoration de l'effet bradycardisant) et troubles de la conduction auriculoventriculaire Crise hypertensive Digitaliques* IMAO non sélectifs* *cf. au verso : conduite à tenir spécifique D’après : Thesaurus Afssaps, Juin 2009 -49- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Fiche IAM : symapthomimétiques alpha par voie orale et/ou nasale Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques alpha par voie orale et/ou nasale étiléfrine, midodrine, naphazoline, oxymétazoline, phényléphrine, tuaminoheptane Commentaires, mécanismes, conduites à tenir 1. Commentaires généraux 2.2. Potentialisation de l'effet vasoconstricteur Les sympathomimétiques alpha sont des agonistes des récepteurs adrénergique alpha 1 (post synaptiques) et provoquent une contraction des fibres musculaires lisses induisant une vasoconstriction artérielle, artériolaire et veineuse. Ils sont indiqués par voie orale dans l’hypotension orthostatique (étiléfrine, midodrine) et par voie orale (phényléphrine) et/ou nasale (naphazoline, oxymétazoline, phényléphrine, tétryzoline, tuaminoheptane) dans les états congestifs au cours d’affections rhinopharyngées. L'effet indésirable principal des sympathomimétiques par voie nasale est local et se décrit par la sensation de sécheresse nasale. Si leur usage est prolongé, des effets indésirables systémiques sont susceptibles de survenir. Ils peuvent se traduire par des céphalées, des troubles cardiovasculaires (palpitations, tachycardies, poussée hypertensive), des sueurs, une crise de glaucome par fermeture de l'angle, des troubles urinaires (dysurie, rétention) mais aussi anxiété, insomnie, sécheresse buccale, nausées, vomissements. Les interactions médicamenteuses des sympathomimétiques peuvent être à l’origine d’une majoration de ces effets indésirables. 2. Mécanismes des IAM 2.1. Augmentation de la concentration en catécholamines Par augmentation de la libération de noradrénaline au niveau des synapses : sympathomimétiques indirects (éphédrine, méthylhenidate, phényléphrine, pseudoéphédrine) - Par diminution de la dégradation de la noradrénaline : IMAO non sélectifs (iproniazide, nialamide) Il en résulte une augmentation de la concentration en noradrénaline, d'où une augmentation de la stimulation des récepteurs alpha conduisant à une vasoconstriction puissante. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -50- Les alcaloïdes de l'ergot de seigle dopaminergiques (bromocriptine, cabergoline, lisuride, pergolide) et vasoconstricteurs (dihydroergotamine, ergotamine, méthylergométrine, méthysergide) exercent également une action agoniste sur les récepteurs alpha à l'origine d'un effet vasoconstricteur, par action sur la musculature lisse vasculaire. 2.3. Autre IAM Digitaliques (deslanoside, digitoxine, digoxine) et midodrine : Risque de troubles de l’automatisme (majoration de l’effet bradycardisant) et troubles de la conduction auriculo-ventriculaire. 3. Conduites à tenir 3.1. Générale L'utilisation conjointe de médicaments vasoconstricteurs augmente le risque de poussées et de crises hypertensives. Si une telle association est nécessaire, une surveillance étroite de la tension artérielle doit être mise en place. 3.2. Spécifiques (substances actives avec *) - digitaliques : si cette association ne peut être évitée, renforcer la surveillance clinique et ECG - IMAO non sélectifs : l’interaction est encore possible 15 jours après l'arrêt de l'IMAO. Il est donc recommandé d’éviter la prise de sympathomimétique alpha durant cette période. Pour une bonne utilisation des fiches Interactions médicamenteuses : Husson MC. Interactions médicamenteuses : modalités d’utilisation des fiches. Doss CNHIM 2006 ; XXVII (2) : 37-40. D’après : Thesaurus Afssaps, Juin 2009 Fiche IAM : sympathomimétiques alpha par voie orale et/ou nasale Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques alpha par voie orale et/ou nasale Quatre exemples d’interventions pharmaceutiques Cas clinique n°1 Malade et contexte Problématique Médicamenteuse Mr P, 63 ans Antécédents : Maladie de Parkinson traitée depuis 6 mois par PARLODEL® (bromocriptine) 5 mg 3 fois par jour. Histoire de la maladie : Consultation de son médecin généraliste pour une sensation de faiblesse et une perte de l'équilibre le matin après le lever. Ordonnance : EFFORTIL® (étiléfrine) 5 mg : 2 cpr matin (avant le lever), midi et 16 h. Evénement intercurrent : Mise en place d'un traitement par sympathomimétique alpha oral dans le cadre d'une hypotension orthostatique, probablement secondaire au traitement par agoniste dopaminergique. Interaction médicamenteuse : La prise concomitante de bromocriptine et d’étiléfrine potentialise l'effet vasoconstricteur et présente un risque d’ischémie distale (doigts, pieds). Intervention pharmaceutique Le pharmacien a informé le médecin généraliste de cette IAM et du risque encouru. Selon les recommandations, les médicaments de l'hypotension orthostatique sévère sont plutôt la midodrine ou la fludrocortisone (hors AMM). Si le traitement est indispensable, le pharmacien a suggéré de substituer l'étiléfrine par de la fludrocortisone, qui n'interagit pas avec le traitement antiparkinsonien du malade. Cas clinique n°2 Malade et contexte Problématique médicamenteuse Mme D, 54 ans Antécédents : - Dépression majeure traitée par EFFEXOR® 75mg LP (venlafaxine) 4 cpr/jour après échec d'un 1er traitement par DEROXAT® (paroxétine). - Traitée depuis 4 jours par DERINOX® (naphazoline + prednisolone) 1 pulvérisation dans chaque narine 4 fois/jour, pour une rhinite congestive. Histoire de la maladie : Résistance du traitement antidépresseur, mise en place d'un traitement de dernière intention. Ordonnance : MARSILID® (iproniazide) 50mg : 1 cpr matin et soir. Evénement intercurrent : Apparition d’une tension artérielle à 185/110mmHg après relais du traitement antidépresseur (passage IRSNa à IMAO non sélectif) Interaction médicamenteuse : La prise d'un sympathomimétique alpha (naphazoline) par voie nasale associée à l'iproniazide a augmenté la concentration en catécholamines et a provoqué une crise hypertensive. IRSNa = Inhibiteur de la Recapture de Sérotonine et de la NorAdrénaline IMAO = Inhibiteur de la MonoAmine Oxydase la Intervention pharmaceutique Le pharmacien a recommandé vivement au médecin l’arrêt du DERINOX®, et éventuellement la substitution par un spray nasal désinfectant ou à base de corticoïdes seuls, si l’affection rhinopharyngée persiste. Il lui a proposé également une surveillance de la tension artérielle jusqu’à retour à la normale. Enfin, le pharmacien a pris soin de bien informer la malade sur les nombreuses IAM que présente son nouveau traitement antidépresseur, afin qu’elle évite toute automédication et qu’elle informe tous professionnels de santé de la prise de ce médicament. -51- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Fiche IAM : symapthomimétiques alpha par voie orale et/ou nasale Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques alpha Par voie orale et/ou nasale) Quatre exemples d’interventions pharmaceutiques (suite) Cas clinique n°3 Malade et contexte Problématique médicamenteuse Mme A, 76 ans Antécédents : Fibrillation auriculaire traitée par SECTRAL® 200 mg (acébutolol) : 1 cpr matin et soir, HEMIGOXINE NATIVELLE® 0,125 mg (digoxine) : 1 cpr/jour et COUMADINE® 2 mg (warfarine) : 1,5 cpr/jour. Histoire de la maladie : - Hospitalisée pour une chute à domicile après le lever du matin. - Test hypotension orthostatique : TA au repos = 115/85 ; TA après lever rapide = 85/65 mm Hg. Evénement intercurrent : Mise en place d'un traitement par sympathomimétique alpha oral dans le cadre d'une hypotension orthostatique. Interaction médicamenteuse : La midodrine peut majorer l'effet bradycardisant de la digoxine entraînant des troubles de l'automatisme et des troubles de la conduction auriculoventriculaire. Ordonnance : GUTRON® (midodrine) 2,5 mg : 1 cpr matin (avant le lever), midi et 16 h. Intervention pharmaceutique Si cette association est inévitable, le pharmacien a proposé un suivi clinique régulier (fréquence cardiaque, tension artérielle) et la réalisation un d’ECG à l’instauration du traitement, puis régulièrement lors des consultations chez son cardiologue pour le suivi de sa fibrillation auriculaire. Cas clinique n°4 Problématique médicamenteuse Malade et contexte Mme M, 47 ans Antécédent : Migraine traitée par SEGLOR® (dihydroergotamine) 1 cpr matin et soir. Histoire de la maladie : Devant un rhume et la sensation de nez bouché, la malade retrouve dans son armoire à pharmacie une boite de RHINOFLUIMUCIL® non entamée et non périmée. Evénement intercurrent : Automédication par un sympathomimétique alpha par voie nasale. Trois jours après le début du traitement, la malade présente une légère perte de sensibilité des extrémités des doigts. Interaction médicamenteuse : L'association de la dihydroergotamine par voie orale et du tuaminoheptane par voie nasale a provoqué une vasoconstriction des extrémités, par potentialisation de l’effet vasoconstricteur. Ordonnance : RHINOFLUIMUCIL® (tuaminoheptane, acétylcystéine, benzalkonium) : 2 pulvérisations dans chaque narine 3 fois/jour. Intervention pharmaceutique Le pharmacien a recommandé l’arrêt du RHINOFLUIMUCIL® et de toute automédication. Il a conseillé à la malade de bien vérifier la reprise de la sensibilité au niveau des extrémités, dans le cas échéant : prendre contact avec son médecin traitant. Enfin, il a informé la malade de l’existence de nombreuses interactions médicamenteuses avec son traitement antimigraineux et de l’importance d’éviter toute automédication. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -52- Fiche IAM : sympathomimétiques indirects Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques indirects : éphédrine, méthylphénidate, phényléphrine, pseudoéphédrine Anne-Laure Betegnie, Isabelle Federspiel, Claire Chapuis, Pierrick Bedouch, Benoît Allenet, Jean Calop Pôle pharmacie, CHU de Grenoble Remerciements : Isabelle Fusier, Marie-Caroline Husson, Corinne Tollier (Paris) Niveaux de contrainte Association Contre-indiquée (CI) Précaution d’emploi (PE) Association Déconseillée (ASDEC) Association à prendre en compte (APEC) = IAM de la classe = IAM spécifique de la substance en sus des IAM de la classe Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques indirects Hypertension paroxystique Hyperthermie pouvant être fatale Risque de vasoconstriction et/ou de poussées hypertensives Autres sympathomimétiques indirects IMAO non sélectifs* Sympathomimétiques alpha (voie orale et/ou nasale) Poussée hypertensive per opératoire Alcaloïdes de l’ergot de seigle dopaminergiques Alcaloïdes de l’ergot de seigle vasoconstricteurs Anesthésiques volatils halogénés* IMAO-A sélectifs Linézolide *cf. au verso : conduite à tenir spécifique D’après : Thesaurus Afssaps, Juin 2009 -53- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Fiche IAM : symapthomimétiques indirects Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques indirects : éphédrine, méthylphénidate, phényléphrine, pseudoéphédrine Commentaires, mécanismes, conduites à tenir 1. Commentaires généraux Les sympathomimétiques indirects agissent de façon indirecte par l’intermédiaire des catécholamines dont ils augmentent la concentration au niveau des synapses. L’augmentation de la concentration en noradrénaline et en dopamine au niveau de la fente synaptique entraine une augmentation de la stimulation des récepteurs correspondant. Les effets résultants de cette stimulation peuvent être périphériques, par action de la noradrénaline essentiellement, ou centraux. L’augmentation de la concentration en noradrénaline en périphérie provoque une stimulation cardiaque (contraction, palpitation, tachycardie), une vasoconstriction (hypertension artérielle), une broncho-dilatation, une mydriase ou encore une difficulté à la miction en cas d’hypertrophie prostatique. Au niveau central, l'augmentation de la noradrénaline dans la fente synaptique semble être responsable d'une stimulation de l'humeur (effet antidépresseur), d'une stimulation de la vigilance et peut-être d'un effet anorexigène. L'augmentation de la dopamine au niveau synaptique va, en fonction de son importance et de sa localisation cérébrale, entraîner des effets de type antiparkinsonien, parfois de type antidépresseur et tend à créer une dépendance. En fonction de leur effet prédominant, périphérique ou central, noradrénergique ou dopaminergique, ils ont des indications thérapeutiques préférentielles : soit vasoconstricteurs, soit stimulants de la vigilance et anorexigènes, soit antidépresseurs, soit antiparkinsoniens. NB : Le linézolide est un inhibiteur réversible, non sélectif de la monoamine oxydase (IMAO), mais il n'a aucun effet antidépresseur aux doses auxquelles il est utilisé comme antibiotique 2.2. Potentialisation de l'effet vasoconstricteur - Sympathomimétiques alpha : étiléfrine, midodrine, naphazoline, oxymétazoline, phényléphrine, tétryzoline, tuaminoheptane. - Alcaloïdes de l'ergot de seigle dopaminergiques : bromocriptine, cabergoline, lisuride, pergolide. - Alcaloïdes de l'ergot de seigle vasoconstricteurs : dihydroergotamine, ergotamine, méthylergométrine, méthysergide. Ils exercent une action agoniste sur les récepteurs alpha à l'origine d'un effet vasoconstricteur, par action sur la musculature lisse vasculaire (additivité des effets vasoconstricteurs des deux médicaments). 3. Conduites à tenir 3.1. Générale L'utilisation conjointe de médicaments vasoconstricteurs augmente le risque de poussées et de crises hypertensives. Si une telle association est nécessaire, une surveillance étroite de la tension artérielle doit être mise en place. 2. Mécanismes des IAM 3.2. Spécifiques (substances actives avec *) 2.1. Augmentation de la concentration en catécholamines - IMAO non sélectifs : l’interaction est encore possible 15 jours après l'arrêt de l'IMAO. Il est donc recommandé d’éviter la prise sympathomimétique indirect durant cette période. - Par augmentation de la libération des catécholamines au niveau des synapses : autres sympathomimétiques indirects (éphédrine, méthylphénidate, phényléphrine, pseudoéphédrine) - Par diminution de la dégradation des catécholamines : IMAO non sélectifs (iproniazide, nialamide), IMAO-A séléctifs (moclobémide, toloxatone) et le linézolide. Il en résulte, notamment, une augmentation de la concentration en noradrénaline, d'où une augmentation de la stimulation des récepteurs alpha conduisant à une vasoconstriction puissante. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 - Anesthésiques volatils halogénés : en cas d'intervention chirurgicale programmée, il est préférable d'interrompre le traitement par sympathomimétique indirect quelques jours avant l'intervention. Dans la plupart des cas où un traitement médicamenteux est indispensable, il n'y a pas lieu de l'arrêter avant l'anesthésie générale. Il suffit d'en informer l'anesthésiste Pour une bonne utilisation des fiches Interactions médicamenteuses : Husson MC. Interactions médicamenteuses : modalités d’utilisation des fiches. Doss CNHIM 2006 ; XXVII (2) : 37-40. -54- D’après : Thesaurus Afssaps, Juin 2009 Fiche IAM : sympathomimétiques indirects Interactions médicamenteuses des sympathomimétiques indirects : éphédrine, méthylphénidate, phényléphrine, pseudoéphédrine Deux exemples d’interventions pharmaceutiques Cas clinique n°1 Malade et contexte Problématique Médicamenteuse Timothée, 15 ans Antécédents : Trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, traité par RITALINE® (méthylphénidate) LP 30mg : 1 cpr le matin. Evénement intercurrent : Automédication par un sympathomimétique indirect dans le cadre d'une rhinite congestive Histoire de la maladie : La mère de Thimothée se présente à sa pharmacie afin d'acheter de l'ACTITED RHUME® pour son fils qui se plaint de nez bouché (vu à la télé). ACTIFED RHUME® (paracétamol, chlorhydrate de pseudoéphédrine, chlorhydrate de triprolidine) : 1 cpr toutes les 6 heures. Interaction médicamenteuse : La prise concomitante de deux sympathomimétiques indirects (méthylphénidate et pseudoéphédrine) par voie orale est contre-indiquée car elle présente un haut risque de vasoconstriction et de poussées hypertensives. Intervention pharmaceutique Le pharmacien a expliqué à la mère du malade qu'il ne pouvait pas délivrer ce médicament car il est contre-indiqué avec la RITALINE®. Pour traiter le syndrome de nez bouché de son fils, il lui a conseillé un simple lavage du nez avec du sérum physiologique pendant quelques jours. Enfin, il lui a recommandé de n'administrer à son fils aucun médicament contenant de la pseudoéphédrine (ACTIFED RHUME®, ANADVIL RHUME®, DOLIRHUME®, NUROFEN RHUME®...) tant qu'il sera sous RITALINE®. Cas clinique n°2 Malade et contexte Problématique médicamenteuse Mme G, 56 ans Antécédents : Traitée par MOCLAMINE® (moclobémide) 150 mg 3 fois par jour pour épisode dépressif majeur. Histoire de la maladie : La malade a les yeux rouges depuis 3 jours. Sous conseil de sa voisine, elle utilise un collyre : VISIODOSE®, à haute dose pour une meilleure efficacité. Ordonnance : VISIODOSE® (gluconate de chlorhexidine, chlorhydrate de phényléphrine) : 3 gouttes/œil toutes les 2 heures. Evénement intercurrent : Automédication à dose supra-thérapeutique par un collyre de la classe des sympathomimétiques indirects dans le cadre d'une probable congestion conjonctivale. Après quelques jours de traitement, la malade ressent des maux de tête importants et une sensation de malaise. Elle se rend aux urgences où sa tension artérielle est mesurée : 190/120 mm Hg. Interaction médicamenteuse : La prise d'un sympathomimétique indirect (phényléphrine) associée à l'IMAO-A sélectif (moclobémide) a provoqué une crise hypertensive par augmentation de la concentration en catécholamines. Intervention pharmaceutique Après entretien avec la malade, le pharmacien a découvert l'automédication par VISIODOSE® et a recommandé vivement son interruption. Il a mis en garde la malade de l'existence de nombreuses interactions médicamenteuses avec son traitement antidépresseur, notamment les médicaments vasoconstricteurs, et a recommandé d'éviter toute automédication à l'avenir. Quant à sa congestion conjonctivale, il lui a recommandé une consultation chez un ophtalmologue. -55- Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Fiche IAM : symapthomimétiques indirects Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 -56- Résumés des derniers numéros parus Résumés des derniers numéros parus Dossier du CNHIM N°4, 2010 : Polyarthrite rhumatoïde (1ère partie) : nouvelles biothérapies ciblant les cellules du système immunitaire, rituximab et abatacept La polyarthrite rhumatoïde (PR) est un rhumatisme inflammatoire chronique touchant plusieurs articulations et associé à une inflammation de la membrane synoviale. C’est une pathologie auto-immune évoluant par poussées et selon des schémas de gravité hétérogènes. En l’absence de traitement, la PR entraîne des destructions articulaires et des déformations. L’origine de cette pathologie est multifactorielle. Le diagnostic, avant tout clinique, doit être le plus précoce possible. Une fois installée, la PR s’aggrave progressivement avec une extension des atteintes articulaires puis des atteintes extra-articulaires de plus en plus fréquentes pouvant mettre en jeu le pronostic vital du malade. En 1987, l’American College of Rheumatology (ACR) a proposé 7 critères de classification de la PR permettant la définition d’un profil de malades. En 2009 de nouveaux critères - les ACR 2009 - sont des critères de diagnostic précoce de la maladie. La réponse thérapeutique sur l’activité de la maladie peut être jugée par différents critères permettant un suivi du traitement de fond de la PR : l’ACR 20, l’amélioration du DAS 28, la mesure de la qualité de vie fonctionnelle (HAQ-DI, SF-36), l’évaluation de la fatigue ressentie par le malade (FACIT), des critères radiologiques. La prise en charge thérapeutique de la maladie, la plus précoce possible, consiste en : - traitements symptomatiques : anti-inflammatoires non stéroïdiens ou corticoïdes, antalgiques de niveau I et II, injection locale de dérivés cortisoniques ; - traitements de fond, seuls ou en association : méthotrexate (médicament de référence), sulfasalazine, léflunomide, hydroxychlo-roquine, azathioprine, D-pénicillamine, ciclosporine et sels d’or ; depuis une dizaine d’années, les biothérapies dont les premières cibles thérapeutiques ont visé les cytokines (TNF-α et IL-1). L’utilisation clinique des anti-TNFα (adalimumab, étanercept et infliximab) s’est progressivement affinée. L’anakinra, antagoniste du récepteur de l’IL-1, a montré une efficacité satisfaisante mais avec une administration quotidienne par voie sous-cutanée, plus contraignante. Les nouvelles biothérapies visent des cellules immunitaires, les lymphocytes B avec le rituximab, les lymphocytes T avec l’abatacept ; ces deux médicaments sont traités dans cet article. Le rituximab est un anticorps monoclonal dirigé contre le CD20, présent sur tous les lymphocytes B matures. En 2006, le rituximab a obtenu l’AMM dans la prise en charge des PR actives et sévères en échec d’au moins un anti-TNF, selon le schéma d’administration de 2 perfusions de 1 g à 14 jours d’intervalle. Des données récentes préconisent un intervalle de 6 mois entre 2 cures. L’abatacept est un immunosuppresseur, modulateur sélectif de la costimulation des lymphocytes T, en mimant l’action physiologique du CTLA-4. Il est indiqué, en association au méthotrexate, dans le traitement de la PR active, modérée à sévère, en cas de réponse inadéquate ou d’intolérance au traitement de fond, dont au moins un anti-TNF. Il en résulte une réduction de la progression des dommages structuraux et une amélioration des capacités fonctionnelles. Les thérapeutiques médicamenteuses utilisées dans la PR se sont étoffées plus récemment avec de nouvelles biothérapies visant des cytokines : l’IL-6 avec le tocilizumab, le TNF-α avec le certolizumab et le golimumab. Ces trois nouveaux médicaments seront évalués dans le prochain Dossier du CNHIM N°5-2010, avec les stratégies thérapeutiques actuelles. N°5, 2010 : Polyarthrite rhumatoïde (2ème partie) : nouvelles biothérapies ciblant les cytokines : tocilizumab, certolizumab, golimumab La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques ; c’est une pathologie auto-immune. Une première partie de cet article dédié à la prise en charge de cette maladie, parue dans Dossier du CNHIM 2010–XXXI-4, traitait de l’épidémiologie de la PR, de sa physiopathologie, de son diagnostic, et en ce qui concerne sa prise en charge thérapeutique, des traitements symptomatiques, des traitements de fond (avec les critères d’évaluation de leur efficacité), ainsi que des nouvelles biothérapies ciblant les cellules du système immunitaire, le rituximab et l’abatacept. Cette deuxième partie traite des nouvelles biothérapies dont la cible thérapeutique est la cytokine IL-6 (tocilizumab) ainsi que deux nouveaux antiTNFα (certolizumab pegol et golimumab). Ces nouvelles biothérapies enrichissent l’arsenal thérapeutique de la PR dont il convient d’optimiser l’utilisation afin d’induire une rémission pour le maximum de malades. Le tocilizumab est un anticorps monoclonal recombinant de type IgG1, dirigé contre les récepteurs de l’IL-6. L’IL-6 est une cytokine pro-inflammatoire impliquée dans la pathogenèse de la PR ; les malades atteints de PR présentent des concentrations élevées d’IL-6 et de récepteurs solubles de l’IL-6 dans le liquide synovial. L’efficacité du tocilizumab sur l’amélioration des signes cliniques et des symptômes de la PR a été évaluée au cours de plusieurs études cliniques. Il est indiqué dans le traitement de la PR active, modérée à sévère, chez les malades adultes, en association au méthotrexate (MTX) en cas de réponse -57- inadéquate ou d’intolérance à au moins un traitement de fond ou en monothérapie en cas d’intolérance au MTX. La posologie est de 8 mg/kg en perfusion IV toutes les 4 semaines. Un plan de gestion des risques (PGR) a été mis en place au niveau européen avec une surveillance spécifique des effets indésirables comme les infections graves, et la tenue de registres évaluant le profil de sécurité à long terme du tocilizumab. Le certolizumab est un fragment Fab’ d’anticorps humanisé recombinant, dirigé contre le TNF-α. Le certolizumab se lie au TNF-α avec une grande affinité et le neutralise. L’efficacité du certolizumab pegol administré par voie sous-cutanée a été évaluée dans plusieurs études cliniques. Il est indiqué dans le traitement de la PR active, modérée à sévère, chez les malades adultes en association au MTX, en cas de réponse inadéquate aux traitements de fond ou en monothérapie en cas d’intolérance au MTX. La posologie est de 400 mg en dose initiale, suivi de 400 mg à S2 et S4 puis 200 mg toutes les 2 semaines. Un plan de gestion des risques a été mis en place pour surveiller les risques infectieux et carcinogènes. Le golimumab est un anticorps monoclonal humain de type IgG1 produit sur une lignée cellulaire d’hybridome de souris par ADN recombinant. L’efficacité clinique du golimumab a été évaluée par plusieurs études cliniques. Le golimumab est indiqué dans le traitement de la PR active modérée à sévère en association avec le MTX, en cas de réponse inadéquate aux traitements de fond. La posologie est de 50 mg en SC une fois par mois. Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Sommaire Au sommaire de Dossier du CNHIM depuis 2001 Année 2001-Tome XXII N°1-2 Médicaments utilisés en cancérologie (4ème éd.) Traitements de la bronchiolite à VRS : place du palivizumab N°3 Perchlorate de potassium et pathologies thyroïdiennes N°4 Traitement du diabète de type 2 : place des nouveaux antidiabétiques oraux N°5 Traitements d’éradication de Helicobacter pylori N°6 Traitement de la maladie de Crohn Année 2002-Tome XXIII N°1 Olanzapine dans le traitement de la schizophrénie Hémine humaine dans le traitement des crises aiguës de porphyries hépatiques N°2 Prévention des accidents ischémiques cérébraux par les antiagrégants plaquettaires et les anticoagulants N°3 Tocolytiques et menace d’accouchement prématuré N°4 Milnacipran, venlafaxine, mirtazapine dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs N°5-6 Principales associations d’antirétroviraux dans le traitement des infections à VIH Année 2003-Tome XXIV N°1 Algasidases (alfa, bêta) dans le traitement de la maladie de Fabry Valganciclovir Fludrocortisone N°2 Coxibs : inhibiteurs sélectifs de la COX-2 N°3-4 Facteurs antihémophiliques : traitement substitutif de l’hémophilie A et B N°5 Polyarthrite rhumatoïde : stratégie thérapeutique Escarre, ulcère, pied diabétique : pansements et N°6 biomatériaux. Aide à la cicatrisation Interactions : antidépresseurs imipraminiques, inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ; antifongiques azolés. N°4-5 Thérapie photodynamique Eptacog alpha, rFVIIa, NOVOSEVEN® : 1ère partie Interactions : anticonvulsivants, antiparkinsoniens, anti Alzheimer N°6 Migraine : stratégies thérapeutiques Eptacog alpha, rFVIIa, NOVOSEVEN® : 2ème partie : Traumatologie Année 2008-Tome XXIX N°1 Immunoglobulines humaines normales sous-cutanées : traitement substitutif Fluoroquinolones : place de la lévofloxacine et de la moxifloxacine Interactions : Antisécrétoires antihistaminiques H2 et inhibiteurs de la pompe à protons N°2 Solutions de conservation d’organes Eptacog alpha, NOVOSEVEN® : 3ème partie : Gynécoobstétrique N°3 Adhérences : prévention en chirurgie digestive et gynécologiques Eptacog alpha, rFVIIa, NOVOSEVEN® : 4ème partie : Chirurgie cardiaque N°4 Adhésion tissulaire, hémostase locale et consolidation : traitements locaux Interactions : cisapride et diphémanil N°5-6 Anticancéreux : utilisation pratique, 6ème édition Année 2009-Tome XXX N°1 Année 2004-Tome XXV N°1 Prévention du rejet aigu de greffes rénales place des anticorps monoclonaux N°2 Ostéoporose : place des bisphosphonates et du SERM N°3 Sepsis sévère et choc septique : données actuelles - Place de la protéine C N°4-5 Anticancéreux : utilisation pratique, 5ème édition N°6 Candidoses et aspergilloses invasives : stratégie thérapeutique N°2 Année 2005-Tome XXVI N°1 N°2 Statines et prévention des risques cardiovasculaires Hypertension artérielle pulmonaire : stratégies de prise en charge Ibuprofène injectable dans le traitement de la persistance du canal artériel N°3 Maladie d’Alzheimer : traitements médicamenteux N°4-5 Médicaments radiopharmaceutiques : 2ème édition Année 2006-Tome XXVII Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité : prise en charge thérapeutique N°2 Syndrome de lyse tumorale : prise en charge Mucopolysaccharidose de type I : traitement actuel Interactions : anticoagulants oraux, antalgiques morphiniques N°3 Insulines : utilisation pratique Interactions : macrolides sauf spiramycine N°4 Cystinose et cystéamine Interactions : apparentés macrolides et spiramycine ; antirétroviraux ; immunosuppresseurs N°5-6 Maladie thromboembolique : stratégies thérapeutiques préventives et curatives Interactions : anticancéreux ; hypolipémiants ; cyclines ; fluoroquinolones ; sulfamides antibactériens N°3 N°4 N°5 N°1 N°6 Année 2010-Tome XXXI N°1 N°2 N°3 Année 2007-Tome XXVIII N°1 N°2 N°3 Produits de contraste pour imagerie par résonance magnétique Interactions: bêtalactamines, aminosides, antituberculeux Maladie de Gaucher : traitements actuels Interactions : antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II, bêtabloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion Mucoviscidose : place de l’antibiothérapie inhalée Dossier du CNHIM, 2010, XXXI, 6 Prescrire en dénomination commune pour sécuriser les prescriptions : intérêt du médicament virtuel Eptacog alpha, rFVIIa, NOVOSEVEN® : 5ème partie : Hématologie Interactions : Insuline et antidiabétiques oraux ; Antimigraineux : triptans, alcaloïdes de l’ergot de seigle Mucopolysaccharidoses de type II et de type VI : traitements enzymatiques substitutifs Eptacog alpha, rFVIIa, NOVOSEVEN® : 6ème partie : Utilisation en hépato-gastro-entérologie Interactions : antihypertenseurs alpha-bloquants ; alphabloquants à visée urologique Hormones de croissance Interactions : inhibiteurs des tyrosines kinases ; topiques gastro-intestinaux, antiacides et charbon Chélateurs du fer Interactions médicamenteuses cliniquement significatives : principaux mécanismes Erythropoïétines ; 1ère partie : utilisations AMM Eculizumab et hémoglobinurie paroxystique nocturne Interactions : glucocorticoïdes, minéralocorticoïdes Erythropoïétines ; 2ème partie : utilisations hors AMM Interactions : héparines N°4 N°5 -58- La vaccination antigrippale 2009-2010 Nutrition parentérale pédiatrique : une nouvelle gamme de solutions Interactions : acide acétylsalicylique et paracétamol ; anti-inflammatoires non stéroïdiens Purpura thrombopénique auto-immun : place des agonistes du récepteur de la thrombopoïétine Interactions : Estrogènes et progestatifs Hyperammoniémie par déficit enzymatique du cycle de l’urée : place du benzoate de sodium dans la stratégie thérapeutique Curares et décurarisation : place du sugammadex Polyarthrite rhumatoïde (1ère partie) : nouvelles biothérapies ciblant les cellules du système immunitaire, rituximab et abatacept Polyarthrite rhumatoïde (2ème partie) : nouvelles biothérapies ciblant les cytokines : tocilizumab, certolizumab, golimumab Interactions : Inhibiteurs de la phosphodiestérase 5. Je suis : Pharmacien Médecin Autre :___________________________ ABONNEMENT 2011 Je souhaite m'abonner pour un an à la revue Dossier du CNHIM 6 numéros par an Etablissements de soins, facultés et particuliers : France (tva 2.10%) Etranger 250 € HT : 225.27 € - TTC : 230 € Laboratoires pharmaceutiques, organismes : France (tva 2.10%) Etranger 480 € HT : 450.55 € - TTC : 460 € VENTE AU NUMERO 2011 Je souhaite acquérir un (des) exemplaire(s) de la revue Dossier du CNHIM (le prix du numéro double est multiplié par deux) Etablissements de soins, facultés et particuliers : France (tva 2.10%) HT : 44.08 € - TTC : 45 € Etranger 70 € Laboratoires pharmaceutiques, organismes : France (tva 2.10%) HT : 88.15 € - TTC : 90 € Etranger 115 € Tarifs dégressifs selon nombre d’exemplaires, veuillez nous contacter. 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