Une tragi-comédie sensuelle : Gemma Bovery

Transcription

Une tragi-comédie sensuelle : Gemma Bovery
Une tragi-comédie sensuelle :
Gemma Bovery
Le film à voir aujourd’hui au Cinéma, c’est la tragi-comédie
sensuelle :
Gemma Bovery
(un nom de film à prononcer avec la voix de l’exquis Fabrice
Luchini en tête. Comme un bonbon, savoureux, plein de douceur
et de sensualité – à l’image du film)
Gemma Bovery vient de s’installer dans une petite ville de
Normandie avec son mari, Charlie Bovery. Gemma, Charlie,
Bovery… pour Martin Joubert, boulanger du village, c’est une
évidence ; les nouveaux-venus anglais sont les réincarnations
des personnages du roman de Gustave Flaubert : Madame
Bovary. Si tel est le cas, Gemma Bovery est livrée à un destin
funeste. Alors Gemma, Bovery ou Bovary ?
Martin Joubert (Fabrice Luchini, formidable, comme d’habitude)
tombe éperdument amoureux de la belle Gemma (Gemma Arterton),
en elle, il lit comme dans un chef d’oeuvre ouvert. C’est du
moins ce qu’il pense. Il est persuadé que la belle anglaise
est soumise au même destin que Madame Bovary. Comme elle,
Gemma s’ennuie de sa vie et comme elle Gemma vivra une
aventure charnelle et passionnelle avec le châtelain local
(Hervé de Bressigny – joué par Niels Schneider -toujours aussi
bon). Ah, le blues des femmes du XXIème siècle. Indécises et
incomprises, Gemma Bovery est définitivement l’une d’elles.
Le film, réalisé par Anne Fontaine est tiré de l’oeuvre du
même nom, roman illustré de la britannique Posy Simmonds. Le
tout est agréable à regarder, les décors sont beaux, les
acteurs sont bons (Fabrice Luchini égal à lui même -génial,
Gemma Arterton sublime, Niels Schneider aussi charmant que
charmé par la belle anglais et Elsa Zylberstein irritante en
voisine franglaise richissime) et les plans sont tellement
soignés, que chacun ressemble à une photographie.
Gemma Bovery, c’est drôle, c’est beau, c’est charnel, c’est à
voir.
© Jérôme Prébois / Albertine
Productions – Ciné-@ –
Gaumont – Cinéfrance 1888 –
France 2 Cinéma
Clémence Pouletty
La Bande-Annonce :
Un mois
Cinéma
de
septembre
au
Qu’importe le temps, il fait toujours bon aller au cinéma.
Voici un tour d’horizon des films de la rentrée.
Le 3 septembre – Hôpital, Ovide, braquage et gros guns
Hippocrate. Benjamin Lacoste et Reda Kateb nous embarquent
pour une immersion dans un hôpital parisien, une ordonnance
pleine d’humour et d’émotions.
Métamorphoses. Le génial Christophe Honoré revient. Après La
Belle Personne, Les Chansons d’amour ou encore Les Bien-Aimés,
le réalisateur français s’inspire d’Ovide et signe une
histoire jouée par de jeunes comédiens, pour la plupart
inconnus du grand public. Elle rencontre ce garçon, tombe sous
le charme et le suit pour un monde…métamorphosé.
Maintenant ou Jamais. Leïla Bekhti voulait vivre dans sa
maison, avec son mari, Arthur Dupont et leurs enfants. Les
dettes s’enchainent, elle n’a plus d’argent et en plus se fait
voler son sac. Au lieu de dénoncer le voyou (Nicolas
Duvauchelle), elle décide de s’y associer. Ensemble, ils ont
pour projet de dévaliser une banque. Le tout, dans une
ambiance sombre et pesante, croulant sous les dettes. Une si
terrible atmosphère peut-elle être propice à l’amour ?
Die Hard – Piège de cristal. Le mythique film de McTiernan
sorti en 1988 revient au cinéma en version restaurée.
L’occasion pour les adeptes du genre, de retrouver Bruce
Willis et ses gros pistolets.
Le 10 septembre – De l’amour roux, de l’amour fou et de la
montagne
Mademoiselle Julie. Jessica Chastain et Colin Farrell
campent les rôles de Julie et Jean. Julie est fille
d’aristocrate et elle joue avec les sentiments de Jean, son
domestique et presque fiancé de la cuisinière. Huis clos à
base de triangle amoureux, sous fond de code d’honneur du à la
classe sociale. Film directement inspiré de l’oeuvre du même
nom, de August Strindberg.
Gemma Bovery. Fabrice Luchini est un boulanger de Normandie,
sans histoire. C’était sans compter sur l’arrivée de Gemma
Bovery (Gemma Arterton). Une jeune femme anglaise, qui en
apparence semble tout droit sortie du roman Madame Bovary, de
Gustave Flaubert. Son accent, sa grâce, sa beauté
époustouflante vont captiver et rendre fou Fabrice Luchini.
(Ainsi que Niels Schneider). Critique du film à venir !
NDE – Near Death Experience. Quand Michel Houellebecq fait
un burn-out, il s’échappe dans la montagne. (Tout est dit) Où
son périple va-t-il le mener ?
Le 17 septembre – Remake, film heureux et triple tristesse
Sin City : j’ai tué pour elle. Sin
City. Noir et blanc, beaucoup de
graphisme, des tâches de rouge. Une
histoire de vengeance et un casting
qui fait rêver. A base d’Eva Green,
Joseph Gordon Levitt, Jessica Alba,
Josh Brolin, Bruce Willis, Mickey
Rourke…
Pride. Quand un groupe de jeunes homosexuels – « and proud to
be » – décide d’aider des mineurs anglais, au bord de la
faillite. Une rencontre entre personnages complètement
différents mais tous, très hauts en couleurs. Avec en guise de
décor, l’Angleterre et de fond social, l’arrivée de Margaret
Thatcher au pouvoir.
3 coeurs. Benoît Poolvorde rencontre Charlotte Gainsbourg. Ils
s’aiment le temps d’une nuit et se donnent rendez-vous la
semaine d’après. Benoît Poolvorde fait un malaise et ne peut
se rendre au rendez-vous. Il n’a aucun moyen de la joindre.
Pour tous les deux, c’est fini. Obnubilé par cette femme, il
ne l’oublie pas et veut la retrouver. Seulement un jour, c’est
Chiara Mastroianni qu’il rencontre et dont il tombe sous le
charme. Il apprendra plus tard, que les deux femmes sont
soeurs. 3 coeurs sont liés, 3 coeurs s’aiment et 3 coeurs
souffrent.
Le 24 septembre -Fanatisme, corruption et dark YSL
Elle l’adore. Muriel (Sandrine
Kiberlain) est une fan inconditionnelle
de Vincent Lacroix (Laurent Lafitte), un
chanteur français au sommet de sa
carrière. Ce dernier va un soir, toquer
chez elle… avec un meurtre sur les bras.
Contre toute-attente, elle vole à son
secours. Et contre toute-attente, elle va
par la même occasion s’attirer de graves
ennuis.
Leviathan. La Russie. La corruption. Un homme qui défend sa
parcelle de terrain. Le maire, riche, veut y investir. Le
propriétaire des lieux s’y oppose fermement. Bon. Voici
l’histoire d’un propriétaire russe modeste et de son combat.
Le film a gagné le Prix du Scénario à Cannes, cette année.
Saint Laurent. 1967 – 1976 : Neuf années de création, de
débauches, de sexe, de drogues et de style. Yves Saint Laurent
est ici représenté plus sombre que jamais. Gaspard Ulliel
prête avec une délicatesse et une justesse incroyables ses
traits au grand couturier. Résultat puissant. Notre critique
arrive !
Bon film !
Clémence Pouletty