Analyse d`impact environnemental détaillée: Projet de réintroduction

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Analyse d`impact environnemental détaillée: Projet de réintroduction
Analyse d’impact environnemental détaillée
Projet de réintroduction du bison des plaines
dans le parc national Banff
Projet pilote 2017-2022
Sommaire
Introduction
Parcs Canada se propose de réintroduire une petite harde de bisons des plaines dans le parc national Banff en 2017,
dans le but d’évaluer la possibilité de rétablir l’espèce à long terme dans le secteur. Ce projet pilote à la fois réversible
et adaptatif lui permettra de travailler en collaboration avec le public et les peuples autochtones, tout en rétablissant
les rôles du bison dans l’écosystème.
Contexte
Les récits des premiers explorateurs et les vestiges archéologiques donnent à entendre que le bison était présent en
abondance aux environs de Banff avant de faire l’objet d’une chasse excessive qui a entraîné sa disparition dans les
années 1850. À l’heure actuelle, le bison des plaines ne subsiste que dans cinq sous-populations sauvages isolées qui
occupent moins de 0,5 % du territoire original de l’espèce au Canada. En tant que chef de file mondial de la
conservation, Parcs Canada est résolu à rétablir les écosystèmes indigènes et à conserver les espèces menacées comme
le bison des plaines.
La réintroduction du bison des plaines s’inscrit également dans le mandat de Parcs Canada, qui consiste à « protéger
et mettre en valeur des exemples représentatifs du patrimoine naturel et culturel du Canada ».
Raison d’être de l’analyse d’impact environnemental détaillée
Compte tenu de la complexité d’une initiative visant à réintroduire une espèce clé dans un secteur dont elle est
absente depuis plus de 140 ans, Parcs Canada a conclu à la nécessité de réaliser une analyse d’impact
environnemental détaillée (AIED) pour évaluer le projet. L’AIED lui permet de bien comprendre les impacts possibles
du projet, qu’ils soient positifs, négatifs ou neutres, et de se préparer adéquatement pour contrer les risques et les
incidences néfastes. Après avoir soigneusement examiné les commentaires recueillis lors de l’examen public de cette
analyse, Parcs Canada procédera à l’étape de la détermination des impacts. Le directeur se fondera sur le contenu de
ce dernier document, sur les commentaires reçus du public tout au long du projet et sur tout autre complément
d’information pertinent pour décider s’il convient d’entreprendre le projet et, le cas échéant, quelle sera la marche à
suivre.
Portée de l’analyse d’impact environnemental détaillée
Dans le cadre de l’AIED, Parcs Canada a évalué les composantes valorisées suivantes : sols, végétation et feu, ressources
fauniques, ressources aquatiques, ressources culturelles, espèces en péril, expérience du visiteur et dynamique
socioéconomique des collectivités environnantes. Le projet ne devrait avoir aucun impact sur la qualité de l’air ou le
climat.
L’analyse porte sur les cinq années du projet pilote, qui débuterait en janvier 2017. Ce délai a été prolongé pour
l’évaluation des effets cumulatifs, afin qu’il soit possible de tenir compte de projets futurs. La portée géographique varie
en fonction de la composante valorisée. Pour les sols, la végétation, la faune, les ressources aquatiques, l’expérience du
visiteur et les composantes culturelles, l’analyse a été réalisée à l’échelle de la zone de réintroduction. Par contre, les
composantes socioéconomiques ont été évaluées à l’échelle régionale, de manière à tenir compte des impacts possibles
sur l’industrie agricole.
Aperçu du projet pilote de réintroduction du bison
Le projet pilote proposé viserait une petite harde de bisons qui errerait dans une zone de réintroduction de 1 189 km2
sur les versants est du parc national Banff. Comme pour de nombreux autres projets de réintroduction, la réussite de
ce projet pilote passerait par l’adoption d’une démarche pratique par étapes. Au début de 2017, une petite harde de
bisons en santé du parc national Elk Island serait transplantée dans un réseau de pâturages clôturés au cœur de la
zone de réintroduction, et elle y resterait pendant environ 16 mois. Baptisée mise en liberté progressive, cette
approche est couramment adoptée dans les programmes de réintroduction pour aider les animaux à développer un
lien d’appartenance à leur nouvel habitat. Après un délai de 16 à 18 mois, la nouvelle harde serait libre d’errer dans la
zone de réintroduction entière. Quinze courtes sections de clôtures perméables à la faune viendraient compléter
l’enceinte naturelle formée par des crêtes rocheuses et des falaises, afin d’encourager les bisons à demeurer dans la
zone de réintroduction. Après cinq ans, Parcs Canada procéderait à une évaluation détaillée pour déterminer si le
projet est viable, s’il convient d’en élargir la vision ou, au contraire, s’il est préférable de renoncer à l’initiative.
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Le projet comporterait cinq phases :
1) Transplantation des bisons (février 2017)
Transplanter 16 bisons (12 femelles gravides de deux ans et 4 mâles de deux ans) issus du parc national Elk
Island dans un pâturage clôturé de 18 ha à l’intérieur de la zone de réintroduction afin d’amorcer une mise
en liberté progressive. Il s’agit de la composition recommandée de la harde, car les jeunes bisons sont plus
adaptables et plus susceptibles de développer des liens d’appartenance à leur nouvel environnement. Ils
seraient également plus faciles à manipuler pendant les premières années du projet.
2) Mise en liberté progressive en pâturage (février 2017-juin 2018)
Détenir les animaux dans le pâturage clôturé de mise en liberté progressive pendant 16 à 18 mois et leur
fournir de l’eau et de la nourriture supplémentaire. Cette approche aiderait la harde à développer un solide
lien d’appartenance à son nouvel habitat. Il est prévu que les femelles mettraient bas à deux reprises pendant
cette période, de sorte que la harde se gonflerait d’une trentaine de bêtes.
3) Installation des clôtures (été 2017)
Aménager environ 8 km de clôtures ajustables et perméables à la faune dans 15 secteurs afin de dissuader les
bisons de quitter la zone de réintroduction.
4) Mise en liberté complète (juillet 2018-février 2022)
Permettre à la harde de quitter le pâturage de mise en liberté progressive pour errer dans la zone de
réintroduction de 1 892 km2. Surveiller de près les animaux grâce à des GPS et à des colliers émetteurs. Au
besoin, rassembler la harde, l’éloigner ou l’appâter pour influencer ses déplacements et amener les bisons à
développer une affinité pour leur nouveau domaine vital.
5) Évaluation du projet pilote
Évaluer le projet pilote quinquennal en regard des cibles établies afin de déterminer si le programme de
réintroduction du bison devrait se poursuivre ou s’il faut y renoncer et enlever les animaux et les clôtures.
Lieu d’exécution du projet
L’existence d’un habitat de grande qualité et de superficie suffisante est essentielle au succès de la réintroduction.
Lors d’une vaste évaluation impartiale de l’habitat et de la capacité portante du parc national Banff, il a été possible
d’analyser les différents secteurs du parc pour déterminer lesquels procureraient un habitat convenable au bison.
Cette analyse a révélé que les vallées herbeuses isolées des versants est du parc représenteraient un habitat
convenable pour l’espèce et qu’elles pourraient théoriquement soutenir des centaines de bisons à longueur d’année.
La zone de réintroduction de 1 189 km2 serait divisée en trois zones de gestion du bison, conformément au plan
adopté par le parc national Banff pour prévenir l’errance des bisons et intervenir en cas d’incident (figure 2).
L’objectif consiste à amener les bisons à rester dans la partie centrale de la zone de réintroduction, un pâturage de 354
km2, pour la première ou les deux premières années, afin qu’ils développent des liens d’appartenance à leur nouvel
environnement avant de s’éloigner peu à peu dans les zones d’expansion, des parcelles d’habitat de 329 km2 situées au
nord et au sud de la zone centrale. Si les bisons pénétraient dans la zone d’effarouchement environnante de 506 km2,
ils seraient activement rassemblés, appâtés ou éloignés vers la zone centrale et les zones d’expansion, principalement
par du personnel à cheval qui ferait appel à des techniques engendrant peu de stress chez les animaux.
La zone de réintroduction tout entière a été constituée en réserve intégrale en vertu de la Loi sur les parcs nationaux
du Canada. Ce zonage assure la préservation du caractère sauvage du secteur, et les sentiers ne sont accessibles que
par des moyens non motorisés.
La zone de réintroduction est complètement entourée de terres du parc national et adossée à d’autres parcs nationaux
à l’ouest et à des aires protégées provinciales au sud-est et au nord-ouest. Elle est également adjacente à une zone
publique d’aménagement du territoire où les activités motorisées sont interdites. Ces terres publiques consistent en
une bande de 15 km de largeur entre la limite est du parc national Banff et le chemin forestier (figure 1). À l’extérieur
du parc national Banff, les lots de pâturage et les zones forestières actives les plus proches se trouvent à une vingtaine
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de kilomètres à l’est de la zone de réintroduction, et les terres privées les plus proches, à 50 km à l’est. Le centre
urbain (Banff, en Alberta) et l’autoroute (la Transcanadienne) les plus rapprochés sont situés à environ 20 km au sud
de la zone de réintroduction. Le village de Sundre se trouve à 90 km à l’est (figure 1).
Figure 1 : Lieu où sera exécuté le projet pilote de réintroduction du bison dans le parc national Banff (les
exploitations agricoles et les ranchs les plus proches du côté est de la zone de réintroduction sont indiqués).
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Facteurs à considérer
Le parc national Banff renferme des étendues sauvages relativement vastes qui procureraient un habitat de grande
qualité au bison. Cependant, certains secteurs du parc, tels que le corridor de la vallée de la Bow, sont caractérisés par
des niveaux élevés d’activité humaine. De plus, le parc est délimité à l’est par des terres provinciales utilisées et gérées
à des fins récréatives et touristiques. Les activités industrielles et agricoles intensives sont concentrées plus à l’est.
Parcs Canada reconnaît et respecte le fait que les gestionnaires fonciers et les organismes voisins ont des priorités et
des mandats différents. Compte tenu de la propension du bison à errer à la recherche d’un habitat de qualité, il a
intégré des activités de planification et des mesures spéciales au projet pour dissuader les bisons transplantés de
pénétrer dans ces secteurs et pour gérer les incidences néfastes d’une éventuelle errance pendant la durée du projet
pilote.
Préoccupations, hypothèses et objectifs de rendement
La réintroduction d’un gros mammifère qui est absent du paysage depuis plus de 140 ans s’accompagne
d’incertitudes, de préoccupations et de nouvelles possibilités, dont certaines ont été exprimées par les intervenants,
les peuples autochtones et le public lors de deux périodes de rétroaction antérieures. Parcs Canada a soigneusement
étudié ces commentaires pendant l’élaboration du plan de réintroduction. L’annexe 1 résume les inquiétudes
exprimées et d’autres préoccupations cernées dans l’AIED, de même que les hypothèses formulées par Parcs Canada
et les objectifs de rendement dont il se servira pour les évaluer à la fin du projet pilote.
Examen de l’analyse d’impact environnemental détaillée
Parcs Canada a examiné les impacts possibles de l’infrastructure d’appoint (c.-à-d. clôtures de fils de fer) et des
activités de réintroduction (c.-à-d. capture et transplantation des bisons) sur les composantes valorisées. Les
paragraphes qui suivent présentent un aperçu de chacun ainsi qu’un bref exposé sur les principaux impacts, les
mesures d’atténuation possibles et l’ampleur des impacts après l’application des mesures d’atténuation.
Infrastructure d’appoint
Aperçu
Parcs Canada propose d’installer 15 sections de clôtures de fils de fer allant de 38 m à 2,5 km de longueur sur une
distance d’environ 8 km (figure 2). Collectivement, ces clôtures aideront à retenir les bisons dans la zone de
réintroduction et viendront compléter l’enceinte naturelle créée par les falaises et les crêtes rocheuses entourant le
pâturage. Installées en nombre restreint à des endroits stratégiques, les clôtures amèneront les animaux à développer
une affinité pour la zone de réintroduction et viendront étayer divers autres outils, par exemple la mise en liberté
progressive pendant 16 mois, le brûlage des prés pour préserver et rehausser l’attrait de l’habitat ainsi que le recours à
des techniques de rassemblement et d’éloignement au début de la période de mise en liberté complète.
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Figure 2 : Emplacement des clôtures de fils de fer et des zones de gestion du bison à l’intérieur de la zone de
réintroduction, dans le parc national Banff
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Parcs Canada aura recours à un modèle de clôture
ajustable à deux réglages pour atteindre un objectif
double, soit de retenir les bisons lorsqu’il le faudra
tout en permettant aux autres espèces sauvages de
circuler librement à tout autre moment. Le modèle
de clôture de fils de fer proposé a été choisi à la
suite d’essais de terrain rigoureux à l’intérieur et à
proximité de la zone de réintroduction dans la
dernière année et demie.
Les clôtures seront réglées par défaut sur le mode
perméabilité à la faune (figure 3). Elles sont
formées de deux rangées de fils métalliques lisses à
double brin qui sont placées respectivement à
environ 107 cm (une hauteur permettant au wapiti,
au cerf de Virginie et à l’orignal de sauter pardessus) et 76 cm du sol (une hauteur permettant au
mouflon d’Amérique et au cerf mulet de se faufiler
par-dessous). Ce type de clôture dépasse les normes
en vigueur dans l’Ouest de l’Amérique du Nord
pour ce qui est de la perméabilité à la faune.
Figure 3 : Image tirée d’un appareil photo actionné par le
mouvement : une wapiti femelle passe par-dessus une clôture
d’essai en mode perméabilité à la faune dans le secteur de la
rivière Panther (Parcs Canada).
Les clôtures seront réglées sur le mode détention des
bisons lorsque les bisons se trouveront de 2 à 5 km
de distance. Elles sont formées de cinq rangées de
fils métalliques lisses à double brin tendues à
environ 150 cm, 130 cm, 105 cm, 80 cm et 50 cm du
sol (figure 4).
Les fils placés à 80 cm du sol seront également
renforcés par un fil électrique qui pourra être mis
sous tension là où, selon la modélisation de l’habitat,
les risques de franchissement seront les plus élevés
en hiver.
Le réglage d’un mode à l’autre sera effectué par du
personnel, des bénévoles et des partenaires logeant
dans des chalets de patrouille et des camps de
pourvoyeur avoisinants. Selon la qualité de l’habitat
adjacent, Parcs Canada s’attend à ce que les clôtures
soient en mode détention des bisons moins de 5 %
du temps (soit moins de 18 jours par année et
principalement en hiver).
Figure 4 : Mode détention des bisons. Clôture d’essai du
secteur de la rivière Red Deer, dans la zone de réintroduction
du bison, selon les spécifications recommandées pour les
baux de pâturage pour bisons en Alberta.
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Là où les clôtures traversent des cours d’eau, Parcs
Canada suspendra des rideaux de chaînes ou de
lanières en plastique léger au-dessus de l’eau pour
créer une forte barrière visuelle qui dissuadera les
bisons de les franchir, tout en permettant à l’eau, aux
poissons, à la sauvagine, aux débris de crue et aux
embarcations de circuler librement (figure 6). Ce
type de clôture est utilisé avec succès pour contenir
les bisons à une traverse de cours d’eau dans le parc
national des Prairies.
Des barrières seront installées à tous les endroits où
des sentiers du parc croisent des clôtures de fils de
fer, et elles seront fermées lorsque les clôtures seront
en mode détention des bisons. Des panneaux seront
érigés à chaque intersection pour expliquer le mode
de fonctionnement des clôtures et le rôle essentiel
qu’elles jouent dans le rétablissement du bison.
Figure 5 : Clôture installée à une traverse de cours d’eau : un
rideau de chaînes de plastique érigé sur la rivière Panther.
Résumé des impacts possibles sur les composantes valorisées
Sols, végétation et feu
Les clôtures seront installées à la main pendant l’été 2017. Le nombre d’arbres à abattre sera réduit à un minimum,
car les arbres serviront de piquets de clôture et seront protégés des fils métalliques et des agrafes par des planches de
bois de 1,5 m de longueur fixées aux troncs. Dans les secteurs dépourvus d’arbres, Parcs Canada aura recours à des
poteaux en métal qui seront enfoncés à la masse directement dans la terre, de manière à réduire le plus possible les
perturbations causées aux sols et à la végétation.
Faune
Après l’application des mesures d’atténuation, le principal impact des clôtures de fils de fer se fera sentir sur les
déplacements de la faune à l’échelle régionale lorsque les clôtures seront en mode détention des bisons. La nature
intermittente et la courte durée prévue des perturbations diminuent cependant l’ampleur de ces impacts.
Parcs Canada estime qu’il aura besoin d’un hélicoptère pour environ 15,5 heures de vol afin de transporter le matériel
et les équipes d’ouvriers jusqu’aux divers endroits où les clôtures seront installées. Les hélicoptères se maintiendront
à une altitude minimale de 500 m au-dessus du niveau du sol, sauf en période d’atterrissage, afin de réduire à un
minimum les perturbations causées à la faune.
Espèces en péril
Il n’y aura que 100 m de clôture de fils de fer dans le secteur autrefois occupé par le caribou des bois (population des
montagnes du Sud), une espèce disparue de la région et inscrite à la liste des espèces menacées de la LEP. Si le
caribou des bois était réintroduit dans l’avenir, la clôture pourrait entraver ses déplacements lorsqu’elle est en mode
détention des bisons. Cependant, la modélisation de l’habitat du bison laisse entrevoir que la situation risque peu de
se produire, en raison de l’absence d’habitat de qualité pour le bison dans les environs (1 % du temps en été et moins
de 2 % du temps en hiver pour cette clôture en particulier). L’ampleur des impacts sur le caribou des bois est donc
considérée comme négligeable. Aucune autre espèce inscrite à la LEP ne devrait être touchée par l’infrastructure
d’appoint créée pour ce projet
Ressources culturelles
En prévision du projet pilote quinquennal de réintroduction du bison, Parcs Canada a procédé à une évaluation
archéologique à la lumière de travaux de reconnaissance effectués antérieurement dans les vallées de la Red Deer, de
la Panther, de la Dormer et de la Cascade. La zone de mise en liberté proposée renferme 155 sites archéologiques
connus, mais aucun ne devrait être altéré par les clôtures
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Conclusion
Les impacts possibles des clôtures sur les sols, la végétation, les ressources aquatiques, l’expérience du visiteur et les
caractéristiques socioéconomiques sont considérés comme négligeables. Parcs Canada s’attend donc à ce que les
clôtures aient des impacts négatifs globaux insignifiants sur l’ensemble des composantes de l’écosystème.
Activités de réintroduction
Capture et transplantation des bisons (février 2017)
Aperçu
Sélection de la harde
Parcs Canada se propose de sélectionner 16 bisons des plaines en santé dans le parc national Elk Island en janvier
2017. Il compte choisir 12 femelles gravides de deux ans et quatre mâles de deux ans en exploitant le système actuel
de corrals et de tunnels. Cinq de ces bêtes seront pourvues de colliers émetteurs GPS.
Quarantaine et transfert
Le groupe entier sera détenu dans le pâturage de quarantaine du parc national Elk Island pendant deux semaines.
Cette période de 14 jours permettra à Parcs Canada de satisfaire aux exigences liées à la détection de maladies et aux
animaux de s’adapter à de nouvelles hiérarchies sociales, de se faire au type de foin et d’aliments granulés qu’ils
recevront dans le pâturage de mise en liberté progressive du parc national Banff et de commencer à s’habituer à des
contacts quotidiens avec des humains et des chevaux.
La période de deux semaines écoulée, les bisons se verront administrer un agent calmant approuvé par un vétérinaire
(p. ex. Halopurinal) et seront chargés dans des remorques pour animaux, puis transportés de nuit au ranch Ya Ha
Tinda de Parcs Canada, près de la limite est du parc national Banff. Une fois au ranch, Parcs Canada fera appel à un
hélicoptère de transport lourd pour héliporter les animaux à l’intérieur des remorques sur une distance de 25 km
jusqu’au pâturage de mise en liberté progressive. À leur arrivée, les bisons seront relâchés dans un parc de
rassemblement de 22 m de diamètre, où Parcs Canada pourra s’assurer qu’ils se remettent bien du vol et qu’ils n’ont
pas besoin d’autres soins avant d’être relâchés dans le réseau de pâturages.
Tout au long de ce processus, les bisons seront manipulés conformément aux lignes directrices et aux principes
énoncés par le Groupe de travail de Parcs Canada sur la protection des animaux. Un vétérinaire spécialiste des
animaux sauvages sera sur place pendant toutes les opérations de capture et de transplantation.
Résumé des impacts possibles sur les composantes valorisées
Sols, végétation et ressources aquatiques
Les activités de capture et de transplantation auront lieu à l’extérieur du parc national Banff, sur un sol durci, dans les
installations de manipulation des bisons du parc national Elk Island et dans les corrals du ranch Ya Ha Tinda. Il n’y a
aucun plan d’eau près de ces installations. Parcs Canada ne prévoit aucun impact négatif sur les sols, la végétation ou
les ressources aquatiques.
Faune
Le stress causé aux bisons eux-mêmes risque d’être le principal impact de cette phase du projet. Parcs Canada prévoit
plusieurs mesures pour en atténuer l’ampleur : recours à des techniques engendrant peu de stress dans l’installation
de manipulation du parc national Elk Island, utilisation de remorques pour animaux spécialement adaptées afin de
réduire les risques de blessures pendant le transport au sol et dans les airs, utilisation d’un agent calmant pendant
toute la durée des opérations de transplantation. Le recours à un hélicoptère de transport lourd capable de
transporter la remorque chargée de bisons au bout d’une élingue éliminera une étape stressante, le transfert des bêtes
dans des sacs ou des caisses individuelles pour le transport jusqu’au ranch Ya Ha Tinda.
Le mouflon d’Amérique est la seule espèce sauvage qui pourrait se trouver dans la trajectoire de vol en hiver (les
relevés indiquent que les chèvres de montagne n’ont pas tendance à fréquenter ce secteur). Pour atténuer les impacts
possibles sur les mouflons, Parcs Canada veillera à ce que l’hélicoptère maintienne une altitude de vol d’au moins 500
m au-dessus du sol.
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Si les mesures d’atténuation sont appliquées, les impacts négatifs sur les bisons et les mouflons d’Amérique sont
considérés comme négligeables, compte tenu de la courte durée des perturbations (environ 12 heures de transport
pour les bisons et un total de quatre vols aller-retour au cours desquels l’hélicoptère pourrait voler au-dessus de
mouflons).
Parcs Canada ne prévoit aucun impact sur les espèces en péril, les ressources culturelles, l’expérience du visiteur (ce
secteur n’accueille pas de visiteurs en février) et la dynamique socioéconomique.
Conclusion
Les impacts négatifs globaux de la capture et de la transplantation des bisons devraient donc être insignifiants.
Détention, nourrissage et conditionnement des bisons dans les pâturages de mise en
liberté progressive (de février 2017 à juin 2018)
Aperçu
Réseau de pâturages
Les bisons transplantés seront initialement détenus dans la vallée de la Panther, dans deux pâturages de mise en
liberté progressive totalisant 18 ha où Parcs Canada les fera paître par rotation pendant 16 mois (figure 2). Ce réseau
de pâturages a été évalué dans le cadre d’une analyse environnementale distincte. Les bisons seront détenus dans le
pâturage principal (une enceinte de 5,8 ha délimitée par une barrière de fils de métal de 2,4 m de hauteur), où Parcs
Canada leur donnera des suppléments de nourriture pendant deux hivers et deux périodes de mise bas printanières
(2017-2018). Le fourrage naturel sera complété par du foin sans mauvaises herbes et des minéraux qui seront
transportés par hélicoptère et à dos de cheval du ranch Ya Ha Tinda. Le pâturage secondaire (pâturage no 2), qui fait
11,9 ha, sera entouré d’une clôture ajustable à cinq rangées de fils comme celle qui a été décrite plus haut. Les
animaux se nourriront des graminées indigènes qui poussent dans ce pâturage en été et en automne.
Nourriture
Le foin sera livré en ballots rectangulaires, de manière à ce qu’il puisse être facilement transporté à la main. Parcs
Canada aura recours à un quatre-roues et à une motoneige pour transporter la nourriture d’un pâturage à l’autre,
mais ces véhicules seront confinés aux environs immédiats du chalet de patrouille Windy, de la remise à équipement,
du corral et du pâturage no 1. Dans les secteurs dépourvus d’eau (pâturage no 1), Parcs Canada prélèvera l’eau de la
rivière Panther à l’aide d’une pompe d’incendie portative et d’un tuyau, et il la versera dans une auge temporaire à
quelques jours d’intervalle.
Protection et surveillance
Deux membres du personnel de Parcs Canada ou des entrepreneurs et des bénévoles se relaieront par quarts au chalet
de patrouille Windy pour nourrir, surveiller et conditionner les bêtes pendant la phase de mise en liberté progressive
de 16 mois. Aucune amélioration au chalet n’est nécessaire. Les excréments humains seront contenus dans une
toilette sèche existante située à 100 m du plan d’eau de surface le plus rapproché (le ruisseau Wigmore).
Conditionnement
Le personnel conditionnera les bisons à plusieurs stimuli pendant leur confinement de 16 mois dans les pâturages de
mise en liberté progressive. Ce type de conditionnement a efficacement réduit le stress chez des bisons gardés en
captivité ailleurs, et il accroîtra l’efficacité des techniques de rassemblement qui seront appliquées pendant la phase
de mise en liberté complète. L’objectif consiste à ancrer des comportements d’attraction et d’évitement chez les bisons
afin de pouvoir les gérer plus facilement et de prévenir les risques d’errance hors de la zone de réintroduction à l’étape
de la mise en liberté complète. Cette stratégie sera appliquée pendant une courte période pour amener les bisons
transplantés à développer une affinité pour leur nouveau territoire, et elle contribuera à établir le profil des
déplacements futurs de la harde. Il ne devrait pas être nécessaire de soumettre les générations suivantes à ce
conditionnement.
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Transport
En raison de l’emplacement reculé des pâturages de mise en liberté progressive, Parcs Canada devra faire appel à des
hélicoptères pour cette phase du projet. Il faudra effectuer environ 21 vols pour le transport du foin (20 minutes
chacun) et 45 vols pour le transport du personnel à la fin de chaque période de travail hebdomadaire en hiver (40
minutes chacun), ce qui représente un total estimatif de 37 heures de vol. Les employés de Parcs Canada accéderont
aux pâturages à cheval et à pied au printemps, en été et en automne pour réduire le recours aux hélicoptères, et ils
feront périodiquement le trajet à skis en hiver pour la même raison.
Résumé des impacts possibles sur les composantes valorisées
Sols et vegetation
Le réseau de pâturages de mise en liberté progressive sera au cœur de l’activité des bisons pendant les 16 premiers
mois du projet pilote, et c’est probablement là que les impacts sur les sols et la végétation se feront le plus sentir. La
densité des animaux sera beaucoup plus grande (p. ex. 190 bêtes/km2) pendant la phase de mise en liberté
progressive en pâturage que pendant la phase de mise en liberté complète (p. ex. 0,04 bête/km2 dans la zone de
réintroduction élargie). Les bisons sont susceptibles de piétiner, d’encorner et de brouter à l’excès les jeunes saules et
les jeunes bouleaux qui composent la végétation dominante du pâturage no 1. Les impacts possibles sur les sols et la
végétation du pâturage no 2 seront moins marqués, parce que le pâturage no 2 fait deux fois la superficie du pâturage
no 1 et qu’il contiendra les animaux pendant seulement le quart du temps. Par ailleurs, les zones riveraines du
pâturage no 2 ont été dénudées de la plupart de leur végétation pendant les inondations de 2013 et sont maintenant
formées principalement de roche et de gravier. Il est donc peu probable qu’elles soient abondamment fréquentées par
les bisons.
Les études à long terme réalisées dans d’autres secteurs abritant des bisons révèlent qu’un broutement modéré mène
à un accroissement appréciable de la productivité et de la qualité du fourrage non seulement pour les bisons mais
aussi pour d’autres espèces animales. La tendance du bison à se nourrir de graminées plutôt que de plantes à feuilles
et à préférer certains lieux d’alimentation contribue également à la diversification de la végétation et de l’habitat.
Parcs Canada s’attend à de tels bienfaits dans le pâturage no 2.
Le bison contribue grandement à la dispersion des graines par sa fourrure et ses fèces. Il pourrait donc avoir une
incidence positive sur le pâturage no 2, qui ne contient que des plantes indigènes, mais une incidence négative sur le
pâturage no 1, qui a été colonisé à petite échelle par des renoncules non indigènes. Pour remédier aux infestations,
Parcs Canada procédera à des travaux intensifs d’enlèvement des épis de renoncule avant la réintroduction des bisons
et de pulvérisation ciblée après la phase de mise en liberté progressive. Il évitera l’introduction d’autres plantes non
indigènes en utilisant du foin sans mauvaise herbe de seconde coupe (qui ne contient aucune graine viable) provenant
du fournisseur avec qui il fait affaire depuis plusieurs années sans jamais avoir connu de problèmes.
Faune
Pendant la phase de mise en liberté progressive, la faune pourrait subir des impacts engendrés par les clôtures, la
transmission peu probable de maladies par les bisons, l’intensification de la présence humaine dans le secteur et
l’activité accrue des hélicoptères.
Les clôtures ajustables et perméables à la faune qui seront installées dans le pâturage no 2 permettront aux autres
espèces sauvages de circuler librement pendant 12 des 16 mois. Les clôtures de fils de métal empêcheront la faune de
pénétrer dans le pâturage no 1 pendant toute la période des 16 mois, mais les impacts devraient être négligeables en
raison de la nature temporaire de l’exclusion, de la faible superficie de l’enceinte clôturée (5,8 ha) et de l’existence de
nombreuses autres voies de déplacement que peuvent emprunter les animaux sauvages pour contourner le pâturage.
À l’issue d’une évaluation des risques de maladies, le Réseau canadien de la santé de la faune a estimé que le risque
d’introduction de la brucellose ou de la tuberculose par le bison dans le parc national Banff était faible, du fait que les
animaux proviendraient du parc national Elk Island (qui a été certifié exempt de brucellose et de tuberculose par
l’Agence canadienne d’inspection des aliments). Néanmoins, Parcs Canada s’est engagé à exécuter un vaste
programme de surveillance et à exterminer la harde dans l’hypothèse peu probable où la brucellose ou la tuberculose
y seraient décelées. En outre, des protocoles sont en place pour plusieurs autres maladies peu probables.
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La plupart des vols en hélicoptère seront effectués en hiver, période où les ours hibernent et où les wapitis sont
absents du parc. L’altitude minimale de 500 m au-dessus du niveau du sol sera maintenue afin de limiter les
perturbations causées aux mouflons d’Amérique. La chèvre de montagne fréquente rarement les secteurs visés par les
trajectoires de vol prévues.
La présence de personnel à temps plein risque d’avoir des impacts négatifs localisés et temporaires (16 mois) sur les
espèces timides qui fuient les humains, par exemple le grizzli et le loup. Le secteur est traversé de sentiers fauniques
très fréquentés qui procurent aux animaux sauvages différents moyens de contourner les pâturages. Le secteur que les
animaux seront forcés d’abandonner devrait être de très petite superficie (c.-à-d. 2 km2) et se trouve dans des
domaines vitaux qui dépassent souvent 1 000 km2.
Les déplacements du personnel à pied et à cheval au printemps, en été et en automne pourraient également perturber
la faune. Cependant, compte tenu du très faible niveau d’activité humaine sur ces sentiers, il n’est pas prévu que ces
déplacements s’approcheront d’un seuil au-delà duquel les animaux risquent d’abandonner le secteur. Les impacts
globaux sur la sûreté de l’habitat des gros carnivores devraient donc être négligeables.
Ressources aquatiques
Il est possible que la charge de sédiments et d’éléments nutritifs s’accroisse dans la rivière Panther pendant la période
de quatre mois où les bisons auront accès à la rivière dans le pâturage no 2. Les bisons pourraient provoquer la
sédimentation de l’eau en traçant des sentiers dans la rivière. Toutefois, dans d’autres secteurs où ce phénomène a été
observé, les impacts ont toujours été localisés. Les bisons tendent à se vautrer dans des dépressions et à donner des
coups de corne sur le sol. Ce comportement pourrait avoir des incidences néfastes, mais, comme le sol a été largement
dénudé par les inondations de 2013, il reste très peu de terre à mobiliser dans la zone riveraine du pâturage no 2. De
même, il est peu probable qu’il y ait une accumulation de fumier dans la zone riveraine et un afflux correspondant
d’éléments nutritifs dans la rivière en raison du caractère peu attrayant du sol dépouillé de végétation pour le bison.
Malgré tout, Parcs Canada réalisera des relevés hebdomadaires de la zone riveraine pendant le séjour des bisons dans
le pâturage no 2, et le personnel déplacera plus en hauteur tout le fumier dépassant la limite de 1 pile/2 m2 dans les
zones riveraines.
Ressources culturelles
Il existe un campement historique à l’extérieur de la clôture du pâturage no 2. Le secteur n’abrite aucun autre site
culturel connu.
Expérience du visiteur
Pendant l’été 2017, une voie de contournement permettra aux quelques cavaliers et grands excursionnistes qui
fréquentent le secteur de continuer à accéder aux sentiers. Le personnel qui s’occupera des bisons sur place
expliquera toute perte temporaire de qualité de l’expérience en milieu sauvage dans le contexte d’un rétablissement à
long terme d’une espèce en péril.
Parcs Canada ne prévoit aucun impact sur la dynamique socioéconomique.
Conclusion
Avec les mesures d’atténuation présentées ci-dessus, les impacts négatifs globaux de l’opération de mise en liberté
progressive devaient être insignifiants.
Mise en liberté complète (juin 2018-2022)
Aperçu
Après deux périodes de mise bas dans le pâturage de mise en liberté progressive, la harde originale des 16 bisons
transplantés comptera de 30 à 35 bêtes, dont la moitié naîtront dans le nouvel habitat. Ces nouveaux bisons seront
habitués à être rassemblés par le personnel de Parcs Canada, auront appris à respecter la clôture de fils de fer qu’ils
pourraient rencontrer dans des secteurs clés et auront l’habitude de traverser des cours d’eau et de se nourrir de
fourrage naturel.
11
Avant d’être relâchés dans la zone de réintroduction élargie de 1 189 km2 en juin 2018, une dizaine de bisons seront
immobilisés par des moyens chimiques et pourvus de GPS et de colliers émetteurs, de manière à ce qu’au moins le
tiers de la harde puisse être surveillée à distance. Parcs Canada ouvrira ensuite les barrières du pâturage de mise en
liberté progressive.
Mesures de gestion requises
Moyennant l’existence d’un habitat de qualité accessible à longueur d’année et l’application des mesures de gestion
décrites pour garder les bisons dans la zone de réintroduction, Parcs Canada émet l’hypothèse suivante : les bisons
resteront dans la zone centrale et les zones d’expansion, et ils utiliseront l’habitat proportionnellement à sa qualité. Si
les bisons venaient à quitter la zone de réintroduction, les mesures de gestion s’intensifieraient en conséquence et
seraient appliquées de façon urgente, conformément au plan adopté par le parc national Banff pour la prévention de
l’errance et l’intervention en cas d’incident. Dans des cas extrêmes, advenant l’échec de toutes les autres options, il se
pourrait que Parcs Canada doive abattre des bisons.
Résumé des impacts possibles sur les composantes valorisées
Sols, végétation et ressources aquatiques
Compte tenu de la densité extrêmement faible des bisons dans la zone de réintroduction pendant les trois années et
demie de la phase de mise en liberté complète (0,04 bête/km2), les impacts sur les sols, la végétation et les
composantes aquatiques de l’écosystème s’annoncent négligeables. Les impacts pourraient cependant être plus
marqués si les animaux concentraient leurs déplacements et leurs activités dans un nombre très restreint de zones
riveraines localisées. Toutefois, ce scénario risque peu de se matérialiser, en raison de la très faible quantité de
végétation dans la zone riveraine.
Faune
Le projet pourrait avoir des impacts sur la faune et la dynamique socioéconomique régionale si les bisons
transmettaient des maladies à des animaux sauvages ou domestiques, mais les risques sont extrêmement faibles : les
évaluations de santé révèlent depuis plus de 40 ans que la harde source du parc national Elk Island est exempte de
maladies. Néanmoins, les bisons sélectionnés pour le projet de réintroduction subiront des analyses, seront mis en
quarantaine et feront l’objet d’une surveillance permettant de détecter des maladies et d’autres problèmes de santé
pendant 16,5 mois avant leur mise en liberté complète. Leur état de santé sera également évalué par la suite au cours
de deux relevés au sol par année. Toutes les carcasses de bisons seront soumises à des analyses. Dans le scénario peu
probable où un cas de brucellose ou de tuberculose était détecté, la harde tout entière serait éliminée.
Les vols en hélicoptère devraient diminuer de façon marquée pendant la phase de mise en liberté complète (0,5 heure
de vol par mois en moyenne). Ils se limiteront alors aux vols d’urgence pour repérer des bisons ou analyser des
carcasses. Comme pour les autres phases du projet, une altitude de vol minimale de 500 m sera maintenue de façon à
limiter les perturbations causées aux mouflons et aux autres espèces sauvages.
Ressources culturelles
Trois sites archéologiques hautement vulnérables seront clôturés de façon proactive dans la vallée de la Red Deer afin
d’éviter d’éventuels dommages causés par les bisons en liberté. Parcs Canada surveillera d’autres sites archéologiques
modérément vulnérables tous les deux ans pour vérifier si de nouveaux artéfacts ont été mis au jour.
12
Expérience du visiteur
Le risque de blessures causées par des bisons est semblable à celui que présentent actuellement les wapitis, les ours,
les autres espèces sauvages ou les dangers naturels inhérents au parc national Banff. Comme d’autres espèces
sauvages, les bisons peuvent se montrer agressifs en de rares occasions lorsqu’ils sont pris par surprise, lorsqu’ils se
sentent piégés ou acculés, lorsque les mâles sont en rut et lorsque les femelles cherchent à protéger leur progéniture.
Les rencontres qui donnent lieu à des affrontements intenses sont rares dans d’autres aires protégées abritant des
bisons, par exemple le parc national Elk Island et le parc national de Prince Albert. Malgré la présence de dizaines de
milliers de visiteurs qui interagissent avec des bisons dans l’avant-pays et l’arrière-pays, ces parcs ont signalé moins
d’une demi-douzaine d’incidents entraînant des blessures humaines dans les 15 dernières années. Dans les rares
situations où il y a conflit, il s’agit généralement de cyclistes qui prennent un bison par surprise sur une piste cyclable.
Dans le parc national Banff, les vélos ne sont actuellement autorisés sur aucun des sentiers qui traversent la zone de
réintroduction des bisons. Tous les sentiers, à l’exception d’un seul, accueillent moins de 200 randonneurs et
cavaliers par année. Parcs Canada entend exécuter de vastes programmes de sensibilisation du public avant et
pendant la réintroduction afin de préparer les visiteurs en vue d’une expérience sécuritaire au pays des bisons.
Comme pour les wapitis et les ours du parc national Banff, il arrivera parfois que des mesures de gestion du bison
deviennent nécessaires. Ces mesures pourraient aller de l’éducation proactive à l’affichage de mises en garde, en
passant par la prise d’ordonnances de fermeture, l’effarouchement et même le retrait d’un bison dans une situation de
conflit.
Dynamique socioéconomique
Les bisons pourraient endommager les clôtures et d’autres biens privés s’ils quittaient la zone de réintroduction pour
errer sur une distance de 20 à 50 km vers l’est. Cette situation est toutefois peu susceptible de se produire, en raison
de l’effet combiné des techniques de réintroduction décrites, des colliers émetteurs GPS et des protocoles
d’intervention en place en cas d’errance.
De même, les bisons pourraient théoriquement transmettre des maladies au bétail qui se trouve de 20 à 50 km à l’est
de la zone de réintroduction, mais, ici encore, le risque est extrêmement faible, parce que, d’une part, les bisons
seront issus du parc national Elk Island, dont la harde source a fourni des bêtes pour des dizaines de projets de
réintroduction du bison ailleurs dans le monde sans qu’aucun incident ne soit signalé et, d’autre part, parce que Parcs
Canada appliquera des protocoles de surveillance de la santé des bisons.
Conclusion
Moyennant les mesures d’atténuation susmentionnées, les impacts négatifs globaux de la mise en liberté complète des
bisons sur l’ensemble des composantes valorisées devraient être insignifiants pendant les cinq années du projet
pilote.
Impacts cumulatifs
Les impacts cumulatifs désignent les changements apportés à l’environnement biophysique, social, économique et
culturel par les actions du passé, du présent et de l’avenir prévisible.
Rétablissement à long terme du bison
La plupart des impacts possibles du projet pilote de cinq ans sont considérés comme négligeables, principalement en
raison de la faible densité des bisons. Si le rétablissement à long terme se poursuivait au-delà du projet pilote, la
densité de la population de bisons pourrait atteindre des niveaux où les impacts positifs et négatifs cumulatifs
seraient plus marqués et éventuellement plus importants. Par exemple, si l’on en juge par la dynamique des
populations de bisons dans d’autres régions, la harde de 16 bisons transplantés dans le parc national Banff en 2017
pourrait compter 200 bêtes d’ici dix ans.
13
Voici quelques exemples d’impacts positifs engendrés par une densification de la population de
bisons :






Accroissement de la diversité et de la productivité des végétaux sous l’effet du broutement;
Préservation et agrandissement des prés dont pourront profiter d’autres espèces grâce à la propension des
bisons à se vautrer et à donner des coups de corne sur le sol;
Diversification des populations d’insectes et de la biomasse disponible pour les oiseaux et les chauves-souris
insectivores;
Création de nouvelles sources de nourriture pour les prédateurs et les détritivores;
Augmentation de la superficie de l’habitat des amphibiens grâce aux mares éphémères créées par les bisons
qui se vautrent dans des dépressions du sol;
Augmentation du taux de survie des oisillons par suite de l’accessibilité accrue de touffes de poils de bison
pour les oiseaux nicheurs.
Voici quelques exemples d’impacts négatifs :



Augmentation du nombre de prédateurs, ce qui se traduit par une intensification de la prédation du caribou
(s’il était réintroduit dans le parc) et d’autres ongulés;
Dommages causés à la végétation riveraine et à l’habitat des cours d’eau par le piétinement, le frottement et
le broutement, dans l’hypothèse où les bisons privilégieraient ce type d’habitat;
Concurrence entre les bisons et d’autres espèces d’ongulés si la nourriture et l’espace venaient à se faire
rares.
Le projet pilote vise notamment à évaluer la réaction de diverses composantes de l’écosystème à la réintroduction
d’un très faible nombre de bisons, afin qu’il soit possible d’établir des cibles démographiques à long terme pour le cas
où le programme de rétablissement du bison se poursuivrait (voir la section Surveillance et évaluation plus bas).
Brûlages dirigés
Dans les 30 dernières années, Parcs Canada a réalisé plusieurs opérations qui lui ont permis de brûler environ 11 %
du territoire de la zone de réintroduction (126 km2) depuis 1980. Il s’agit d’une vaste superficie comparativement aux
autres secteurs du parc et d’un régime qui s’approche du cycle de feu historique. Du coup, la zone de réintroduction
renferme de moins grandes quantités de combustible, un plus grand nombre de clairières et un habitat plus
hétérogène que les vallées adjacentes, ce qui en fait un milieu approprié pour le bison et les autres brouteurs.
Les brûlages dirigés récurrents, en particulier le brûlage des prés, font partie intégrante du projet pilote de
réintroduction du bison, car ils amélioreront l’habitat et contribueront à attirer et à retenir les bisons dans la zone de
réintroduction. Le brûlage des prés dans le parc a fait l’objet d’une évaluation environnementale distincte, et 865 ha
de prés ont été brûlés en 2015 dans la zone de réintroduction en prévision de l’arrivée des bisons. Parcs Canada
prévoit faire brûler 635 ha de prés supplémentaires à l’intérieur et aux environs du pâturage de mise en liberté
progressive dans les trois prochaines années.
Il est prévu que les bisons et les brûlages dirigés auront plusieurs impacts cumulatifs, surtout si le projet de
rétablissement à long terme se poursuit et si la densité de la population de bisons s’accroît. Voici quelques
exemples d’impacts cumulatifs positifs :



Prévention de l’errance à l’extérieur de la zone de réintroduction par la création d’un habitat plus attrayant;
Accroissement de l’hétérogénéité de l’habitat et enrichissement de la biodiversité;
Accroissement de la qualité, de la quantité et de la sapidité du fourrage, non seulement pour le bison, mais
aussi pour d’autres brouteurs indigènes, comme le wapiti et le mouflon d’Amérique.
Voici quelques exemples d’impacts cumulatifs négatifs :


Attraction des bisons vers des brûlis situés hors de la zone de réintroduction;
Érosion des berges, sédimentation des cours d’eau et appauvrissement de l’habitat des poissons sous l’effet
combiné du piétinement, du frottement et du broutement dans les zones riveraines ainsi que de la
suppression temporaire de la végétation par le feu.
14
Pour éviter que les bisons ne soient attirés par la nouvelle végétation des brûlis en dehors de la zone de
réintroduction, Parcs Canada pourra coordonner les brûlages dirigés avec les administrations voisines. Les cibles
démographiques à long terme pour le bison, qui seront déterminées à la fin des cinq années du projet, tiendront
compte de la nécessité de limiter les dommages causés aux composantes riveraines et aquatiques des écosystèmes.
Surveillance et évaluation
L’annexe 1 présente une série de cibles et de mesures de surveillance. Ces dernières ont été élaborées en réponse aux
préoccupations des intervenants et à la nécessité de combler certaines lacunes au chapitre des connaissances. Les
données recueillies serviront à évaluer le projet pilote de réintroduction au terme de la période de cinq ans et à
déterminer s’il convient d’abandonner le projet ou de poursuivre le rétablissement à long terme du bison. S’il décide
de renoncer au projet, Parcs Canada procédera à l’enlèvement de l’ensemble des bisons et des clôtures. Si les résultats
sont favorables à l’exécution d’un projet de rétablissement à long terme, il élaborera un plan complet de gestion du
bison contenant des cibles démographiques afin de définir les paramètres du rétablissement.
Conclusions
Le projet de réintroduction du bison donne à Parcs Canada l’occasion d’évaluer s’il est possible de rétablir l’une des
deux seules espèces manquantes d’un écosystème de montagne relativement intact et peu perturbé. Ce faisant, il
pourrait grandement contribuer à l’intégrité naturelle des écosystèmes du parc national Banff et à la conservation du
bison des plaines à l’échelle mondiale.
L’entreprise est complexifiée par un certain nombre de défis et de contraintes. Mentionnons tout particulièrement la
nécessité d’exécuter le projet dans un secteur reculé de l’arrière-pays et de limiter les déplacements du plus gros
mammifère terrestre d’Amérique du Nord. L’opération pourrait causer des perturbations à d’autres espèces sauvages.
Cependant, comme le montre l’analyse d’impact environnemental détaillée, ces impacts et les autres incidences
devraient être insignifiants une fois les mesures d’atténuation en place.
L’analyse des impacts cumulatifs tient compte des impacts négatifs possibles du projet pilote quinquennal dans le
contexte d’éventuels gains écologiques si le rétablissement à long terme du bison se révèle réalisable. Parmi les
bienfaits attendus, mentionnons : l’amélioration des possibilités de broutement pour d’autres ongulés, du fait que les
bisons laissent des graminées fertilisées dans leur sillage; la multiplication, dans la forêt, de clairières pouvant servir
d’habitat aux petits mammifères et aux oiseaux des prés; l’agrandissement de l’habitat des amphibiens, grâce à la
multiplication des mares d’eau créées par les bisons qui se vautrent sur le sol et, enfin, la conversion d’une quantité
accrue de graminées en protéines lorsque les bisons meurent et que leurs carcasses sont consommées par des
détritivores et des prédateurs comme le carcajou et le grizzli. Pour que ces avantages soient durables, il faudra gérer
l’effectif de la population de bisons à long terme. Pendant les cinq années du projet pilote proposé, Parcs Canada
surveillera intensivement la harde de manière à pouvoir établir des cibles démographiques pour l’avenir, s’il s’avère
que le rétablissement à long terme du bison est réalisable et si le programme se poursuit.
15
Annexe 1 : Préoccupations, hypothèses, données probantes, mesures de surveillance et cibles liées au projet quinquennal de réintroduction du bison dans le parc national Banff
Préoccupations
Les bisons risquent
d’errer sur les terres
provinciales.
Hypothèse
principale
Les bisons demeureront
dans la zone de
réintroduction.
Hypothèses secondaires et données probantes







Les bisons pourraient
être atteints de
tuberculose ou de
brucellose.
Les bisons issus du parc 
national Elk Island seront
exempts de brucellose et

de tuberculose.


Section de
l’AIED
Les bisons auront développé un fort sentiment
App. 1
d’appartenance à leur nouvel habitat après un séjour de 16
mois et une mise bas dans le pâturage de mise en liberté
progressive;
Le brûlage des prés contribuera à attirer et à retenir les bisons
dans la zone de réintroduction;
Les bisons réagiront bien aux techniques de rassemblement et
d’éloignement une fois en liberté complète;
Les clôtures produiront les résultats voulus lorsqu’elles seront
réglées sur le mode détention des bisons. Elles seront activées
en temps voulu, à l’approche de bisons;
Quelques bisons seront pourvus de colliers émetteurs GPS qui
faciliteront la surveillance de leurs déplacements;
Il s’agit d’un habitat convenable qui peut soutenir le bison en
été comme en hiver;
Parcs Canada dispose d’un plan d’intervention qui sera mis en
œuvre dans l’éventualité peu probable d’une errance
(appendice 1).
La harde de bisons du parc national Elk Island est certifiée
App. 2
exempte de brucellose et de tuberculose par l’Agence
canadienne d’inspection des aliments depuis les années 1970;
Le parc national Elk Island a fourni des bisons des plaines
pour des dizaines d’autres projets de réintroduction, et jamais
aucun problème n’a été signalé;
Le risque que les bisons soient atteints de ces maladies est
faible;
Parcs Canada exécutera un programme de surveillance
intensive de l’état de santé des bisons, et il appliquera des
protocoles d’intervention dans le cas peu probable où une
maladie était décelée.
Surveillance quinquennale






Objectifs de rendement
Profil des déplacements à
l’intérieur du domaine vital et type
d’habitat choisi
Nombre de cas d’errance à
l’extérieur de la zone de
réintroduction et durée
Superficie des prés brûlés
(hectares)
Sélection par les bisons des prés
récemment brûlés
Nombre de fois où des bisons
franchissent les clôtures

Surveillance des bisons
conformément au plan adopté par
le parc national Banff pour la
surveillance de la santé des bisons
et l’intervention en cas de maladie



Il n’y a aucun cas d’errance à
l’extérieur de la zone de
réintroduction.
1 500 ha de prés sont brûlés.
Il n’y a aucun cas de
franchissement de clôtures.
Les bisons ne transmettent la
brucellose ou la tuberculose à
aucune autre espèce.
16
Préoccupations
Les bisons pourraient
engendrer des risques
pour la sécurité des
personnes qui se
déplacent à cheval, à
pied ou à skis.
Les clôtures pourraient
entraver les
déplacements d’autres
animaux sauvages, en
particulier le wapiti et
le mouflon.
Les bisons pourraient
faire concurrence à
d’autres ongulés, en
particulier le wapiti et
le mouflon.
Hypothèse
principale
Les risques pour les
visiteurs seront
semblables à ceux que
présentent d’autres gros
mammifères – p. ex.
wapitis et ours – dans le
parc.
Hypothèses secondaires et données probantes


Les clôtures auront deux

réglages : le mode
perméabilité à la faune et
le mode détention des
bisons. Elles seront
réglées sur le mode
détention des bisons
moins de 5 % du temps.


Les bisons procurent des
avantages aux autres
ongulés.


Le parc national Banff est un chef de file mondial de la
coexistence humains-animaux sauvages. Il préparera les
visiteurs à la venue des bisons par des programmes de
sensibilisation appropriés, des panneaux de mise en garde,
etc.;
L’affluence dans la zone de réintroduction est très faible
(moins de 200 personnes par année); les usagers tendent à
être des excursionnistes chevronnés;
Bisons et visiteurs coexistent dans plusieurs autres secteurs
où le niveau de fréquentation est plus élevé (p. ex. le parc
national Elk Island).
Section de
l’AIED
Section 4.6
Sur le mode perméabilité à la faune, la hauteur et
l’espacement des deux rangées de fils de métal dépassent les
normes en vigueur en Amérique du Nord pour ce qui est de la Sections 3.3
et 4.2
perméabilité aux animaux sauvages. Parcs Canada a mis les
clôtures à l’essai dans le parc national Banff pour en vérifier la
perméabilité aux autres espèces en 2016.
Le broutement par le bison accroît la productivité et la
sapidité des plantes pour les autres brouteurs (p. ex. wapitis et
mouflons);
Les bisons empêchent les arbres et les arbustes d’empiéter sur
les prés, ce qui accroît la superficie de l’habitat des autres
brouteurs comme le wapiti et le mouflon;
Section 4.2
Le brûlage des prés favorise la production de fourrage
attrayant pour tous les gros herbivores;
Les risques de concurrence sont minimes, compte tenu de la
petite taille de la harde réintroduite et du faible nombre de
wapitis et de mouflons dans ce secteur.
Surveillance quinquennale




Objectifs de rendement

Nombre et type de conflits bisonshumains
Grâce à l’éducation, à la
diffusion externe et aux
mesures de gestion, les conflits
bisons-humains sont très
rares, et aucun n’entraîne de
blessures graves.

Pourcentage de temps où les
clôtures sont en mode détention
des bisons et en mode perméabilité
à la faune

Circulation sécuritaire des autres
animaux sauvages
Collectivement, les clôtures
sont en mode détention des
bisons pendant moins de 5 %
du temps.
Les clôtures à bisons ne
causent aucune blessure grave
à la faune.
Aucune, car l’impact des
changements ne se fera pas sentir
pendant les cinq années du projet
pilote.
S.o.

17
Préoccupations
Hypothèse
principale
Hypothèses secondaires et données probantes

Les bisons pourraient
introduire et propager
des mauvaises herbes
non indigènes.
Les bisons ne
contribueront pas à
introduire ou à propager 
des mauvaises herbes non
indigènes, sauf dans le
pâturage de mise en
liberté progressive, où

Parcs Canada entend
appliquer un traitement
intensif pour lutter contre
la renoncule âcre.
Il se peut que les bisons
Les bisons n’ont pas
préfèrent les milieux
tendance à préférer les
riverains et qu’ils les
zones riveraines.
endommagent.

Section de
l’AIED
Parcs Canada a recensé dix petites infestations de plantes non
indigènes dans la zone de réintroduction de 1 189 km2 (le
chardon des champs était en cause dans un cas, et la
renoncule âcre, dans les neuf autres);
Les plantes non indigènes ont été trouvées dans des parcelles
qui forment un habitat de grande qualité pour le bison, mais
elles n’occupent qu’une petite superficie. Compte tenu de la
petite taille de la harde (0,04 bête/km2), il est peu probable
Section 4.3
que les bisons contribuent à la propagation de ces végétaux;
Le pâturage de mise en liberté progressive représente la seule
exception. Parcs Canada utilisera du foin exempt de
mauvaises herbes et exécutera un programme intensif de lutte
contre la renoncule avant l’arrivée des bisons. Il procédera
ensuite à des travaux intensifs de remise en état du sol et de la
végétation.
Des recherches menées ailleurs révèlent que le bison n’a pas
tendance à privilégier les milieux riverains.
Section 4.3
Surveillance quinquennale



Objectifs de rendement
Évaluation semestrielle du nombre
d’infestations de plantes non

indigènes et de leur étendue
Type de domaine vital et d’habitat
choisi par le bison

Les bisons n’auront pas
tendance à choisir les zones
riveraines et à les
endommager indûment.

Les échantillons d’eau
contiennent des communautés
de macroinvertébrés
benthiques indiquant que l’eau
est de bonne qualité.
Il n’y a aucune augmentation
nette de la sédimentation.
Type d’habitat choisi par le bison
Prélèvement d’échantillons de
macroinvertébrés benthiques
conformément aux lignes
directrices du Réseau canadien de
biosurveillance aquatique
Prélèvement d’échantillons d’eau dans
la zone de réintroduction et dans
d’autres vallées pour en comparer la
chimie
No net increase in number and
extent of infestations
attributable to bison.

La réintroduction du
bison pourrait nuire à
la qualité de l’eau.
La réintroduction du
bison pourrait
entraîner l’essor des
populations de loups,
ce qui aurait un effet
néfaste sur d’autres
espèces de proies.
La réintroduction du
bison et le brûlage des
prés n’altéreront pas la
qualité de l’eau.



La réintroduction du
bison n’engendre aucune 
augmentation d’effectif
chez les loups.

Les bisons n’ont pas tendance à s’attarder près des plans d’eau
ou dans les zones riveraines;
Section 4.4
Les impacts négatifs des brûlages dirigés sur la qualité de
l’eau sont minimes et de courte durée.
L’expérience acquise ailleurs montre que les loups mettent
souvent des années à s’adapter à la présence d’une nouvelle
source de proies;
Le nombre de bisons demeurera faible pendant les
cinq années du projet de réintroduction;
Le bison est une espèce extrêmement robuste qui résiste bien
à la prédation. Il inflige souvent des blessures aux loups.

Sections 4.2
et 4.5



Analyse de l’ensemble des carcasses
de bisons
Poursuite des travaux de

surveillance des loups (colliers
émetteurs et appareils photo
actionnés par le mouvement)
La réaction des prédateurs à la
présence des bisons sera
évaluée pendant le projet
pilote de cinq ans.
Une cible démographique sera
établie pour le cas où le projet
de rétablissement se
poursuivrait.
18
Préoccupations
Hypothèse
principale
Hypothèses secondaires et données probantes
Section de
l’AIED
Surveillance quinquennale
Objectifs de rendement

L’augmentation du
nombre de vols en
hélicoptère pour la
gestion du bison et
l’intensification de
l’activité humaine
diminueront la sûreté
de l’habitat du grizzli et
altéreront le caractère
sauvage du secteur.
Après une augmentation
initiale, la présence

d’hélicoptères et de
personnel dans la zone de
réintroduction diminuera

d’année en année, au fur
et à mesure que les bisons
s’habitueront à leur
nouvel habitat.

C’est pendant les phases de transplantation et de mise en
liberté progressive que la présence des hélicoptères et du
personnel se fera le plus sentir;
Il est peu probable que le nombre de visiteurs augmente de
façon appréciable dans ce secteur, en raison du caractère
reculé de la zone de réintroduction.
Sections 4.2
et 4.7


Nombre d’heures de vol en
hélicoptère sur les versants est du
parc national Banff
Présence de personnel dans la
réserve intégrale
Nombre de personnes sur les

sentiers se trouvant dans la zone de
réintroduction
Le nombre de vols en
hélicoptère (moins de
2,5 heures par mois) et la
présence de personnel (moins
de deux semaines par mois)
diminueront dans la réserve
intégrale une fois que les
bisons seront en liberté
complète.
Le niveau de fréquentation de
ce secteur de l’arrière-pays se
maintiendra à moins de
100 occurrences par mois sur
tous les sentiers qui sont
actuellement sous ce seuil.
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