LA FRENESIE EN FRANCE Le rôle des Disc Jockeys (DJ, Deejay)

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LA FRENESIE EN FRANCE Le rôle des Disc Jockeys (DJ, Deejay)
LA FRENESIE EN FRANCE
Les vecteurs de la diffusion en France : les Disc jockey animateurs dans les
toutes récentes radios libres et dans les discothèques.
En 1981 existaient de rares émissions de radio diffusant des musiques noires,
dont celle de Sidney sur Radio7 ou de Dee Nasty sur RDH suivies par les
passionnés de ces rythmes. Ces animateurs radio et disc jockeys de discothèques
seront les premiers à faire entendre du rap. On dit que Chabin est le premier à
avoir fait entendre du rap en France, The Smurf, vinyle acheté par hasard aux
USA.
En 1982, se déroule la tournée organisée par Europe 1, avec Afrika Bambaata,
Grandmixter DST and the Infinity Rappers, les graffeurs Dondi et Futura 2000,
Fab5 Freddy, les danseurs du Rock Steady Crew. Tous ceux qui dansaient sur les
rythmes funk et soul sont saisis par les quelques images de danse aperçues à la
télévision.
Le rôle des Disc Jockeys (DJ, Deejay)
Le rôle des discothèques et des deejays constitue le vecteur de la diffusion en
France. Dans les années 70, partout en France, existaient des discothèques où se
rendent les amoureux des musiques noires, des rythmes soul et funk. Du jazz
rock, ils passeront au smurf et au break. Paco Rabane, Le Bataclan, Le Globo à
Paris, partout en France, ces discothèques ont joué un rôle essentiel dans ces
regroupements passionnels dédiés à la fête du corps et du partage. C’est dans ces
lieux que se sont constitués et soudés des groupes.
A la fin des années 70, quelques rares émissions de radio diffusaient des
musiques noires, dont celles de Sidney sur Radio7, de Dee Nasty sur RDH,
Radio Star ou Radio Sprint à Marseille. Ces animateurs radio et disc jockeys de
bars et discothèques seront les premiers à faire entendre les musiques
électroniques.
En 1982, se déroule la tournée organisée par Europe 1, avec Bambaata,
Grandmixter DST and the Infinity Rappers, les graffeurs Dondi et Futura 2000,
Fab5 Freddy, les danseurs du Rock Steady Crew.
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Simultanément apparaîtront à la télévision quelques images de street dance en
provenance des Etats-Unis qui stupéfieront ces passionnés de musiques et danses
qui n’auront de cesse que de les reproduire.
L’art d’être DJ
Le terme disc jockey naît dans les années 50 simultanément aux Etats-Unis et à
la Jamaïque avec l’arrivée du reggae. Deux styles de DJ pourraient être définis,
non exclusifs l’un de l’autre :
- DJ animateur de soirées et d’émissions de radio, le « selector »
- DJ virtuose de la platine, qui scratche, fait des démonstrations, le «
turntablist »
Les premiers disc jockey étaient des artisans...ils deviendront auteurs,
producteurs de sons.
Dans les discothèques, les premiers DJ’s ont développé des techniques
spécifiques comme le passage d’un disque à l’autre, en douceur pour ne pas
interrompre le rythme de la danse : c’est le mixe ou passe-passe, technique de
base du deejaying.
La technique nouvelle du scratching constitue un élément de l’art du DJ qui
cherchera à atteindre la performance. Emergent des musiciens d’un genre
nouveau traitant artistiquement platines et vinyles.
Peu à peu, des DJ mettent au point différentes techniques de découpages
sonores, les associent à différents rythmes et percussions, les manipulent.
L’avancée des techniques avec les samplers, synthétiseurs, ordinateurs
multiplient les possibilités de création, constitue un formidable bouleversement
et une démocratisation de la musique.
Des DJs célèbres
Dee Nasty
Il grandit à Bagneux, en banlieue parisienne, où il est le seul Blanc à écouter du
funk et de la soul. Il est le premier à se rendre aux Etats-Unis en 1978 à Los
Angeles. Il a 18 ans, il réalise son rêve. Il découvre les block parties, les fêtes, la
danse de rue. En 1981, il anime une émission sur radio Arc-en-Ciel qui s’appelait
Funk à Billy tout en travaillant comme coursier. C’est là qu’il commence à jouer
des platines. Il part ensuite à Carbone 14, RDH, Radio7. Avec ses mixes, il
impressionne par sa technique, son inventivité, sa virtuosité. Il trace une voie
nouvelle du deejaying, déclenchant les vocations de nombreux deejays dont celle
de Cut Killer qui raconte dans un entretien qu’au Globo, il ne parvenait plus à
danser tellement il restait médusé d’admiration face aux performances de Dee
Nasty aux platines.
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Dee Nasty débute les concours et Le Globo en 84-85. Il édite en 1984 Paname
City Rappin album auto produit avec l’aide d’un copain, premier album de rap
français et dont les maisons de disque ne veulent pas.
En 1986, fasciné par la vie musicale new yorkaise, il organise des block parties
dans un terrain vague près du métro La Chapelle qui deviendra un lieu mythique
du hip hop. Les plus grands graffeurs, breakeurs, rappeurs viennent de toute la
France, d’Europe et d’ailleurs. Cette effervescence durera plusieurs mois.
Le clip de NTM, Tout n’est pas si facile est une dédicace à ce lieu, rassemblant à
l’image comme dans le vie l’ensemble des disciplines du hip hop, graff,
deejaying, rap, break avec Aktuel Force.
1987 marque la confirmation de sa carrière de deejay hors pair (et hors catégorie
dans les concours) avec Le Globo-Roger Boite Funk.
Dee Nasty se lie avec Lionel D. et à partir de 1988, ils animent ensemble
Deenastyle sur Radio Nova, émission marquante pour toute une génération. Il
compose le premier album de Lionel D. Timide et sans complexe.
DJ Chabin
Dès la fin des années 70, Chabin collectionne les disques et se retrouve avec ses
copains deejays et danseurs sur la dalle du 13e arrondissement de Paris avec
postes et disques. Ils participaient à des concours de danse au Gibus, à La Main
Bleue, à L’Etoile Foch. Après avoir été disc jockey dans les boums, il commence
à être deejay en 1981 au Stadium dans le 13e puis au Bataclan où il deviendra le
deejay mythique qu’il est resté pour nombre de danseurs.
Sidney, l’émission hip hop
Collectionneur de disques de soul, Sidney devient DJ à 19 ans, « par envie de faire
partager ces valeurs de la musique ».
En 1981, Radio7 lui propose une émission quotidienne de musiques noires. Il y
fera la connaissance de Laurence Touitou et Sophie Bramly, qui de retour de
New-York l’entendent diffuser les mêmes musiques jouées dans le Bronx. De leur
rencontre naîtra sur TF1 : HIP HOP, immédiatement émission culte de toute une
génération. C'est ainsi que démarre le hip hop.
La médiatisation
1984 : la médiatisation
La France est comme contaminée dira Gabin : « C’était une effervescence, tout le
monde danse, tout le monde s’entraîne. C’est d’abord dans les cages d’escalier et
puis les cartons dans la rue… »
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FrankIILouise, admirateur de Sidney et de son émission de musiques noires sur
Radio7, découvre la « break dance » à la télévision. Il commence à danser dans sa
cité à St-Denis où Sidney le repère. Il participe à la brève et enthousiasmante
période de l’émission HIP HOP et toutes ses conséquences médiatiques. La
diffusion de la première émission donne lieu à un délire dans sa cité. Il devient
une vedette, on lui demande des autographes. Il se voit dans les journaux. Il part
en tournée avec les PCB dans les discothèques de France. Il passe de sa banlieue
prolétaire au monde de la nuit avec ses vedettes. Après avoir été « breakeur fou »,
il deviendra « DJ fou ».
1985 : fin de la médiatisation, retour à l'underground
La fin de la médiatisation avec l’arrêt de l’émission sur TF1 début 85 sonne le
glas du hip hop pour plusieurs années.
Pour tous, la traversée du désert sera longue et difficile, « l'âge d'or du rap » diront
certains.
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