Et si nous arrêtions de souffrir ?,Anorexie : « On ne peut pas
Transcription
Et si nous arrêtions de souffrir ?,Anorexie : « On ne peut pas
Et si nous souffrir ? arrêtions de « Et j’ai vu beaucoup de souffrances, j’ai vu la fragilité des forts. Leurs souffrances sont les mêmes que celles des faibles et des anonymes : ne pas être aimés, ne pas être heureux, ne pas avoir l’esprit en paix, ne pas avoir l’âme sereine. Nous sommes tous faits du même bois, d’un bois magnifique, sensible et fragile. D’un bois qui chante et qui souffre. Mais je voudrais aujourd’hui que plus personne ne souffre. Je voudrais que chacune et chacun de nous s’efforce chaque jour de soulager un peu de la souffrance croisée sur son chemin. Je voudrais que nous soyons assez forts pour nous acharner à ce travail de moineau bienfaisant, toute notre vie durant. En étant heureux de le faire. Et en étant heureux de vivre ce que nous vivons. Quoi que ce soit ». (Christophe André) Mais comment pouvons-nous l’être quand nous courrons tout le temps ? Après les projets, après les sous, après l’amoureux ou l’amoureuse, après le travail, après le temps qui passe et qui ne nous permet pas de nous consacrer à ceux que l’on aime comme on aimerait ? J’entends déjà… Bien sûr qu’il y a de moi mais il y a surtout de nous tous. Lorsque tout s’est accéléré pour moi, j’ai eu l’impression d’être propulsée sur une autre planète. En réalité j’ai l’impression que nous sommes nombreux sur planète du tout qui va trop vite. Les gens capables s’extraire un moment du tourbillon de la vie pour vivre présent ne sont pas si nombreux, même s’il y a beaucoup donneurs de leçons. la de au de Plus je rencontre de gens (et j’en rencontre…) et plus je nous vois tous nous battre avec la notion du temps qui passe. Qui passe trop vite… La conférence de André Comte-Sponville m’a appris beaucoup de choses sur l’Amour, le manque et le désir. Il me faut encore écouter des leçons sur le bonheur ou lire des blogs instructifs (suivez le regard…). J’ai encore beaucoup de progrès à faire pour être dans l’instant ; au moins j’ai franchi l’étape de la prise de conscience et je suis capable d’observer les mécanismes quand ils se mettent en place. J’admire ceux qui parlent de leur(s) souffrance(s). Ce n’est pas donné à tout le monde. Parfois quand je perçois l’agacement de certaines personnes j’ai envie de m’énerver aussi. Bien sûr il n’y a pas que la psy dans la vie ! (ouf !) Qui es-tu pour balayer comme cela la parole de celui qui souffre ? Celui-là ne balaie pas toujours devant sa porte. Réussir au test de parler de ses manques ou ses blessures c’est peut-être le moyen de cesser de souffrir. Attention au point de côté si on parle en courant ! Sabrina Source : blog psychologies.com. Anorexie : « On ne peut pas modifier les canons de beauté par décret » INTERVIEW – Jean-Michel Huet, psychanalyste spécialisé dans les troubles alimentaires à Paris, déplore un simple effet d’annonce après le vote par les députés de deux amendements visant à lutter contre l’anorexie. LE FIGARO.- Jugez-vous que les amendements adoptés cette nuit et hier à l’Assemblée nationale sur la pénalisation de l’incitation à l’anorexie et les limites de poids des mannequins fera avancer la lutte contre cette maladie? Jean-Michel Huet.- C’est un simple effet d’annonce politique à bas coût: on vote une loi que personne n’appliquera au lieu de consacrer un budget à la mise en place de réelles stratégies médicales comme un dépistage, l’ouverture de services spécialisés supplémentaires, un meilleur remboursement des consultations. Il est illusoire d’espérer modifier par décret les canons de la beauté féminine! Et puis j’attends de voir s’il y aura une quelconque mise en examen de gérant de site. Si c’est le cas, il s’agira de toute façon de personnes malades. Pourquoi interdire l’accès aux sites «pro-ana» faisant la promotion de l’anorexie et expliquant comment tenir en mangeant le moins possible ne protégerait-il pas la population? Ce ne sont pas des sites sur lesquels on «tombe» par hasard. Les personnes qui les consultent sont, d’une certaine façon, déjà en demande de ce type d’information, comme préanorexiques ou anorexiques non diagnostiquées. Une personne ne souffrant pas de trouble du comportement alimentaire aura plutôt tendance à quitter le site rapidement. Par ailleurs, Internet fonctionne de telle manière qu’il suffira de fermer un site pour que les personnes qui les fréquentent se rabattent sur un autre pour communiquer entre elles. Concernant l’interdiction de faire travailler des mannequins trop maigres, la mise en avant de femmes excessivement maigre ne contribuera-t-il pas à réduire la pression chez certaines personnes sensibles? L’anorexie a été décrite pour la première fois par un médecin en 1873. A l’époque, le canon de beauté était loin d’être la femme très mince d’aujourd’hui. Il est très réducteur pour ces jeunes femmes de penser qu’elles se laissent à ce point impressionner par les images qu’on leur montre. L’anorexie relève d’un mécanisme bien plus complexe: c’est l’expression d’un malaise généralisé, que les jeunes femmes tentent d’étouffer en prenant le contrôle de leur corps, sauf que c’est une illusion de contrôle puisqu’au final elles se retrouvent prisonnières de leur maladie. Source: Le Figaro Santé Préface L'âme en éveil, le corps en sursis Il y a des livres que l’on parcourt et il y a des livres que l’on écoute. Il y a des paroles qui sont floues, vagues, théoriques et il y a des témoignages personnels chargés d’émotions et de vérité. Le livre que vous tenez entre les mains est un livre qu’on écoute. Il est porté, nourri, du début à la fin par une expérience unique, indicible en apparence, intransmissible et finalement parfaitement racontée. Sabrina Palumbo raconte en effet sa vie, sa souffrance, les combats qu’elle mène contre ce mal étrange qu’est l’anorexie. Ce faisant, et presque sans le vouloir, elle écrit un traité de psychologie d’une pertinence tout à fait saisissante. Bien mieux que certains ouvrages qui se veulent savants mais sont loin de la réalité et des émotions, ce livre sait nous dire « de l’intérieur » ce que représente le corps, l’appétit et le comportement alimentaire. Nous voyons comment les incompréhensions, les malentendus peuvent enfermer celui ou celle qui souffre dans un temps sans fin de difficultés. Il subit une double peine, celle de la souffrance et celle de la non-reconnaissance de sa souffrance. Nous voyons aussi dans ce livre comment la relation d’aide, le soutien, la bienveillance, l’empathie, peuvent aider à une reconstruction du corps et de l’esprit. Ce n’est pas l’un des moindres paradoxes de ce texte, qui parle souvent d’angoisse, que d’être finalement résolument optimiste. Cette histoire est non seulement une histoire qui finit bien, mais une histoire qui se continue. Après un temps de révolte, Sabrina Palumbo a choisi de témoigner, de mettre des mots sur ses maux et de passer de la position de celle que l’on aide à celle qui aide et en encourage d’autres. S’il ne fallait garder que deux leçons principales de ce témoignage, ce serait les suivantes : – l’anorexie est une authentique maladie qui doit être reconnue et traitée comme telle. Les conseils, les menaces, la morale sont inutiles, nuisibles et hors de propos. – les troubles du comportement alimentaire imposent à ceux qui souhaitent les prendre en charge une compétence spécifique et un abord spécialisé. Nous sommes bien loin d’avoir compris ce qui détermine ces comportements tant au niveau de la biologie que de la psychologie alors restons modestes et rappelons que la relation, la thérapie formelle ou informelle, l’attention, le respect, tout ce qui remplit l’esprit ou l’âme aujourd’hui encore les principaux traitements. sont C’est tout cela et bien d’autres surprises encore que les lecteurs de ce livre découvriront. Il réussit à être à la fois une leçon de vie, une leçon de médecine, de psychologie et surtout une leçon d’humanité. Pr. Michel LEJOYEUX Page auteure