Aprion virescens
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Aprion virescens
MEKOUA Aprion virescens (Valenciennes, 1830) Source : Randall Famille : Lutjanidés ELÉMENTS-CLÉS DE DISTINCTION REPRODUCTION Corps presque cylindrique avec une queue fourchue. Ecailles aisément visibles. Couleur gris-acier, bleuâtre ou gris-bleu, parfois vert foncé. Une rayure horizontale devant l’œil. Mâchoires comportant de fortes canines. Sexualité : en Nouvelle-Calédonie, on observe plus de femelles que de mâles. Taille à maturité : en Nouvelle-Calédonie, la maturité est observée vers 50 cm pour les 2 sexes. A Hawaï, les femelles atteignent la maturité sexuelle pour une taille de 42-48 cm, soit un âge de 4-5 ans. Comportement de ponte : ponte enregistrée en janvier et en novembre en Afrique de l’est. En Nouvelle-Calédonie, le pic de la reproduction a lieu en octobre-novembre et dure jusqu’en janvier. A cette période les mékouas se concentrent dans les lagons et les passes ou sur la pente externe formant alors des bancs de plusieurs centaines d’individus. La ponte a lieu lors de la pleine lune. A Ouvéa des concentrations probablement liées à la ponte ont été observées dans les Pléiades du Nord. ESPECES PROCHES Ne peut guère se confondre avec d’autres espèces. A noter qu’ à l’île des Pins, le nom « Mékoua » est attribué à une toute autre espèce, le poisson-lait (milk-fish, Chanos chanos). MENSURATIONS Moyennes : autour de 50 -70 cm pour un poids de 2 à 5 kg. Maximales : 110 cm pour un poids de 22,7 kg. En Nouvelle-Calédonie, les poissons de plus de 10 kg (90 cm) sont rares. ALIMENTATION Principalement piscivore, le mékoua se nourrit occasionnellement de crustacés et de céphalopodes (calmars et seiches). CROISSANCE ET MORTALITÉ Le mékoua a une croissance rapide, atteignant en Nouvelle-Calédonie une taille de 57 cm en 5 ans et 70 cm en 10 ans. La mortalité est relativement forte chez les jeunes, mais faible pour les poissons de plus de 60 cm. COMPORTEMENT Le mékoua, contrairement à la plupart des autres Lutjanidés, est essentiellement diurne. Ce poisson est un nageur très actif qui évolue en général à quelques mètres du fond. Aux abords des formations coralliennes, le mékoua se rapproche du fond et s’alimente de crustacés benthiques. Vie sociale : à l’extérieur du récif barrière, il est grégaire. En dehors de la période de ponte les bancs sont le plus souvent de petite taille (moins de 10 poissons). Au sein d’un même banc, les individus sont en général de taille similaire, la taille du banc diminuant avec la taille des poissons. Dans le lagon, le mékoua est fréquemment seul. Migration : en dehors des regroupements de reproduction, pas de migration connue, cependant cette espèce est très mobile et parcourt probablement de grandes distances. Caractères distinctifs complémentaires : D X 11 ; A III 8 ; P 17 ; LL 48-50 Corps allongé, robuste. Nageoire dorsale continue. Sillon marqué en avant de l’oeil. Le dernier rayon mou des nageoires anales et dorsales bien représenté. Rangées d’écailles sur le dos parallèles à la ligne latérale. Nageoire caudale fourchue. Petites nageoires pectorales. Membranes des nageoires dorsales et anales sans écailles. ECOLOGIE Distribution Indo-Pacifique : de l’Afrique de l’est à Hawaii et du sud du Japon au sud de l’Australie. Nouvelle-Calédonie : le mékoua est présent dans l’ensemble des lagons et abords des îles de Nouvelle-Calédonie. Biotopes Associé au récif, ce poisson préfère les eaux claires. Il aime les zones où l’eau circule (comme les passes et l’extérieur du récif barrière) ainsi que la proximité des hauts-fonds et les bordures des récifs. Domaine de profondeur Le mékoua reste en général dans des eaux peu profondes (0-50 m), mais des spécimens ont été capturés le long de la pente externe jusqu’à 200 m. USAGES ET RISQUES Intérêt Pêche commerciale : en dehors de la Nouvelle-Calédonie, ce poisson est la cible de pêcheries spécifiques, en particulier sur le plateau des Seychelles. En Nouvelle-Calédonie, il est trop dispersé pour constituer une cible spécifique des pêcheurs, et représente donc une prise occasionnelle de la pêche artisanale. Espèce présente occasionnellement sur le marché de Nouméa, son prix est en général assez bas certainement en raison des risques de toxicité. Pêche plaisancière : le mékoua représente une cible de choix pour la pêche sous-marine et pour la pêche à la ligne. Aquaculture : pas d’essai connu ; cette espèce qui a une croissance assez rapide pourrait être intéressante, mais il est probable qu’elle a besoin d’enclos de grande taille. Aquariophilie : sans intérêt. Captures Engins : ligne de traîne, ligne à main, fusil sous-marin, palangre de fond et chalut de fond. Méthodes : en pêche sous-marine, ce poisson, méfiant mais curieux, se capture à l’agachon. A la traîne, le mékoua se capture bien avec des leurres maniés près du fond dans les cuvettes à proximité des récifs. Lorsqu’il est ferré, il se défend vigoureusement en restant en pleine eau. Attention ! Le mékoua a la réputation d’être souvent toxique, surtout pour les spécimens de plus de 3 kg. Source : M. Trevor Etat de la ressource Monde : ce poisson est parfois assez abondant, en particulier sur les îles océaniques de grande taille (Hawaii, les Seychelles). Nouvelle-Calédonie : cette espèce n’est jamais abondante mais son niveau ne semble pas varier de façon importante et on peut considérer que le mékoua n’est pas menacé à l’heure actuelle.