intervention handicap_greoux 26_11_2015

Fédération Française des Curistes Médicalisés
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26/11/2015 - Gréoux-les-Bains 04:
Résumé de l'intervention de la FFCM aux Journées Nationales du Thermalisme
Les handicapés et la cure thermale médicalisée (cure conventionnelle)
1- Préambule
Madame la Déléguée au Handicap, Mesdames et Messieurs représentants des établissements
thermaux, Mesdames et Messieurs les représentants des villes thermales, M. le président de la FTCF,
chers amis du thermalisme social et médicalisé de France.
Conformément au mouvement général dont nous placerons de façon simplifié le début dans les années
60 (rapport BLOCH-LAINÉ 1967, loi d'orientation 75-534 en faveur des personnes handicapées, et bien
entendu manifestation du 23 octobre 1982 à l'appel de Association de Paralysés de France), les
établissements et les stations thermales sont impliqués dans la recherche de solutions pour accueillir les
patients handicapés.
Ceci parait d'autant plus normal que le thermalisme de France est à la fois un thermalisme social et un
thermalisme médicalisé, et ce depuis ses lointains prémices qui remontent au 13° siècle.
Toutefois, l'accès au thermalisme pour tous ne se réalisa vraiment que dans les années qui suivirent la
création de la Sécurité Sociale, avec les ordonnances de 1945, puis les circulaires et de 1947 et de
1948, le tout en application des justes et nobles orientations du programme du Conseil National de la
Résistance (Cf. Les Jours Heureux).
En effet, c'est à partir de la circulaire du 05/01/1950 qui stipula: "Tout homme, quelle que soit sa
condition sociale, à le droit au bénéfice de la cure thermale si son état de santé l'exige", que le
plus grand nombre pu accéder correctement aux bienfaits de la thérapeutique thermale.
Rien ne résume mieux l'esprit du thermalisme social et médicalisé de France, auquel nous sommes
fermement attachés, et qui est reste d'ailleurs la raison d'être de la FFCM.
Nous sommes donc inquiets de constater depuis une quinzaine d'années, que les détracteurs du
thermalisme social, avec l'appui de certains médias nationaux, entretiennent une campagne de
dénigrement qui s'inscrit plus ou moins consciemment dans le but avoué en 2007 par Denis KESSLER
(économiste et homme d'affaire, ancien vice-président du MEDEF): « il s'agit aujourd'hui de sortir de
1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance. »
Ainsi, nous connaissons, au-delà des arguties et des masques, la motivation centrale des détracteurs du
thermalisme social et médicalisé de France.
2- Cadre légal et réglementaire de l'accueil des handicapés dans les Ets thermaux
Hormis les règles générales imposées aux Établissements Recevant du Public (ERP), certes de plus en
plus draconiennes comme vient de l'expliciter Mme la Déléguée au handicap, les établissements
thermaux, au regard du Code de la Santé Publique ne sont soumis qu'à de rares mesures
réglementaires vaguement proches des préoccupations des handicapés, qui tiennent en 2 paragraphes
de l'article R-1322-66 du Code de la Santé Publique, relatifs à la présence dans les établissements
thermaux "de cabines de déshabillage dont certaines pour malades allongées" (§ a) et d'un local-remise
pour entreposer les fauteuil-roulants et les brancards utilisés pour le transport des malade (§ e) (encore
faut-il souligner qu'il s'agit là du matériel appartenant aux thermes et non aux éventuels curistes
handicapés), et au 1° paragraphe de l'article R 1322-61 du CSP qui stipule: "Un moyen de transport doit
être prévu en faveur des malades qui ne peuvent se déplacer."
En conséquence, c'est en fonction de leur sensibilité aux problèmes spécifiques des patients
handicapés, de leurs priorités et/ou moyens financiers, ainsi qu'à l'architecture souvent remarquable qui
permet quelquefois leur classement aux monuments historiques, que la centaine d'établissements
thermaux de France facilitent de manière inégale l'accueil des patients handicapés en milieu médical
thermal.
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Selon leur représentant unique, le Conseil National des Exploitants Thermaux (CNETh): "certains
disposent de lève-malades, de treuils pour entrée et sorti de bassins, de baignoires calèches (avec
porte)...L'accompagnement par une personne valide peut être exigée lorsque la personne n'est pas
autonome, en particulier pour déshabillage/habillage. Les stations les plus en pointe en la matière
organisent un système de prises en charge par transport spécial (payant en général puisqu'il s'agit d'une
prestation hors convention."
La FFCM estime pour sa part que ce dernier point de vue du CNETh reste toutefois à discuter.
De plus, en dehors des personnes à mobilité réduite, de nombreux patients quasiment "invisibles" pour
les établissements sont frappés par des déficiences oculaires et/ou auditives, et/ou psychologiques, et
accèdent ou méritent d'accéder aux soins thermaux. Il y a donc encore beaucoup à faire.
A notre époque, les patients sont de plus en plus impliqués dans la prise en charge de leurs maladies
et/ou de leur handicap.
Nous savons que cette réalité qui ne cesse de s'amplifier rencontre encore trop de résistances auprès de
certains responsables d'établissements. Mais nous vous le disons tranquillement, c'est ainsi, et il va
falloir vous y faire.
En conséquence des patients deviennent des "experts profanes" de plus en plus apte à faire des
propositions, d'autant plus qu'ils peuvent s'appuyer sur d'importantes associations comme l' UFC-QUE
CHOISIR SANTÉ avec qui la FFCM est d'ailleurs régulièrement en contact, ou plus modestement, mais
plus précisément sur notre Fédération qui vient d'ailleurs de désigner un Délégué au handicap en la
personne d'un curiste qui possède une bonne expertise dans ce domaine, puisqu'il est également l'un
des responsables expérimentés d'une association de handicapés.
Ceci étant dit, nous allons terminer cette intervention par deux propositions concrètes.
3- Propositions concrètes de la FFCM pour améliorer l'accueil des handicapés en milieu thermal
1°) Proposition de la FFCM: Réfléchir, en collaboration avec la FFCM (et éventuellement d'autres
associations), le CNETh et l'Assurance maladie, à une prise à charge spécifique pour certains
handicapés en milieu thermal.
Ceci nous paraît à la fois évident et urgent si l'on s'inscrit comme la FFCM dans la continuité de la
circulaire du 05/01/1950 qui stipule: "Tout homme, quelle que soit sa condition sociale, à le droit au
bénéfice de la cure thermale si son état de santé l'exige".
2°) Proposition de la FFCM: Mettre rapidement en place une structure de dialogue visant à proposer
des solutions concrètes aux problèmes actuels rencontrés par les patients handicapés en milieu thermal.
Cette future structure devra intégrer la FFCM, les établissements et les villes thermales, et s'il le souhaite
un représentant du Secrétariat d'État aux Personnes handicapés, et nous nous adressons plus
particulièrement au CNETh pour faire aboutir rapidement ce projet.
Vous connaissez malgré nos modestes moyens et notre bénévolat, notre détermination et notre sérieux
quand il s'agit de défendre les intérêts des patients, vous pouvez donc compter sur notre force de
proposition responsable.
Nous avons d'ores et déjà des propositions concrètes et de bons sens (souvent peu coûteuses) à vous
soumettre et nous comptons sur une implication des établissements et des villes thermales identique à la
nôtre.
Je vous remercie de votre attention.
Pour la FFCM, le Président
M. Jean-Pierre GROUZARD.
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