Statue de Jeanne Hachette Sculpture de Gabriel

Statue de Jeanne Hachette
Sculpture de Gabriel-Vital Dubray (1813-1892)
1851, Beauvais, Oise
L’œuvre
Cette statue de Jeanne Hachette est une commande faite à Gabriel-Vital Dubray qui l’exécuta en 1851.
Réalisée par la fonderie Eck et Durand et installée face à l’hôtel-de-ville de Beauvais, sur la place
Jeanne-Hachette, cette statue représente l’héroïne de Beauvais en mouvement, le pied sur le dernier
barreau d’une échelle, une hachette dans la main droite et un drapeau brisé dans la main gauche. Vêtue
d’une robe ample, couverte d’un fichu, Jeanne Hachette ressemble à la Marianne de Delacroix, ellemême inspirée de la déesse de la liberté.
Le contexte
C’est en repoussant les assaillants de la ville le 27 juin 1472 à coups de hachette que la valeureuse
beauvaisienne Jeanne Lainé (ou Fouquet) acquit son surnom : après plusieurs heures de siège par
Charles le Téméraire, la jeune cardeuse de laine fracasse le crâne d’un bourguignon qui tentait de
planter un étendard sur les remparts. Par ce geste, les habitants de la ville reprennent courage et se
battent jusqu’à leur victoire. Le roi Louis XI récompensera ce geste héroïque en accordant des
privilèges à Jeanne (il la maria au fiancé de son choix : Colin Pilon, exempta les jeunes mariés et leur
descendance de toutes charges publiques) ainsi qu’aux beauvaisiens (la ville fut affranchit de la taille
et les femmes de Beauvais eurent quelques privilèges honorifiques). Le roi institua également la
procession dite de l’Assaut au cours de laquelle la châsse de saint Angadrême est portée dans la ville.
Longtemps, le drapeau pris à l’ennemi fut tenu par une femme de la famille de Jeanne.
L’auteur
Elève de Jules Ramey, Gabriel-Vital Dubray (1813-1892) expose pour la première fois en tant que
sculpteur au salon de 1840. Statuaire émérite, il réalise quelques représentations sacrées (sainte
Philomène, saint Jean-Baptiste, saint Benoît) avant de sculpter des représentations de personnages
glorieux tels le duc de Sully, le maréchal Lannes, le cardinal Fesch, Jeanne d’Arc ou l’impératrice
Joséphine.
Commentaire Jean-Yves Bonnard – CDDP Oise - 2011