bulgarie roumanie 2007 rd photos light

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bulgarie roumanie 2007 rd photos light
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Les nouveaux "européens" de l’Est :
Roumanie et Bulgarie, printemps 2007
Mardi 15/5/07, après un chargement long et délicat étant donné la quantité de matériel que nous
emportons (dont notre petit pneumatique et son moteur, nos 2 mob pliantes…), nous partons vers 15 h.
Route facile malgré un vent violent et un peu de pluie, jusqu’à notre 1ère étape, près de Metz : un "bon
coin", et surtout une excellente soirée avec nos amis Luc et Patricia. 340 km.
Me 16/5, après provisions de (bon) pain français, nous utilisons les autoroutes allemandes pour
accélérer l'approche des zones de découverte… Passage "habituel" près de Mannheim, Heidelberg,
Nürnberg… Route plus lente que prévu, énormément de poids-lourds, des travaux, bref plusieurs
embouteillages dont un sérieux nous font perdre du temps.
Passage en Autriche, achat de la vignette "autoroutes", et de gas-oil (~1
€/lt), route vers l'est. La circulation reste dense, toujours des poidslourds, des voitures avec caravanes. En fin d'après-midi, il fait encore
jour quand nous quittons l'autoroute au sud de Linz. Nous trouvons assez
rapidement un arrêt sympathique à quelques kilomètres, dans un petit
bois. C'est calme, nous ne serons pas dérangés. 801 km.
Je 17/5, autoroute vers Graz, étonnamment calme : nous découvrons que
l'Ascension est fériée en Autriche, et les poids-lourds sont certainement interdits. Beaucoup de
tunnels, dès qu'ils sont longs il n'y a plus qu'une seule voie, sauf 2 qui sont payants !
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Vers midi, nous entrons en Hongrie à Rabafüzes. Après quelques courses
rapides dans un Lidl bien achalandé, nous continuons jusqu'à
Zalaegerszeg, et déjeunons sur le parking du Göseji Falumuzeum : muséevillage que nous visiterons ensuite. Bien entretenu, les maisons
reconstituées soigneusement, il nous permet de nous aérer sous un temps
agréable.
Notre GPS ne connaît pas beaucoup de routes. Pour aller vers Pecs, il nous "conseille" un trajet
compliqué… Heureusement la carte "papier" me permet de jouer pleinement mon rôle de navigatrice, en
décidant autrement. Après Nagykanizsa, nous traversons Nagybajom, réputé pour son accueil des
cigognes, qui y nichent nombreuses. Elles nous paraissent plus rares qu'en d'autres coins visités l'an
dernier… Arrêt de fin de journée vers Gödre, assez tôt pour profiter du soleil… Nous sommes dans un
beau coin calme et désert. 471 km.
Ve 18/5, après une nuit agitée par la tempête et une forte pluie, nous arrivons à Pecs vers 9 heures. Le
vent toujours violent arrache le ticket parking à la sortie du distributeur… Heureusement, il est parti
dans des buissons où LH le retrouve. Pecs a gardé des vestiges très divers de sa longue histoire. Celtes,
romains, magyars, turcs s'y succédèrent…
L'Okresztenu Mauzoleum, sépulture datant de 350 av. JC mais
découverte en 1975, présente un sarcophage et des fresques bien
conservées. La Basilique Szent Peter, dont la crypte date du 11ème siècle,
utilisée comme mosquée par les turcs, puis modifiée à la fin du 19ème
siècle, est très bien rénovée. Dsary, mosquée turque du 16ème siècle, dont
le minaret a été abattu, est devenu église chrétienne.
Après avoir arpenté la belle rue piétonne Koraly, nous admirons, dans sa
maison natale, les peintures et tapisseries du musée Vasarely. Dans tous ces lieux, peu de touristes
mais des groupes d'écoliers se succèdent.
Poursuite vers l'est, arrêt sympathique pour déjeuner près du Danube, à
Dunaszekcso, sur le parking du petit bac qui assure la traversée, il n'y a
pas de pont avant 30 kilomètres. Au bord de la route, nous achetons des
fraises délicieuses à un des nombreux vendeurs (3 €/kg).
Une pluie violente à nouveau nous dissuade de visiter Szeged. Nous préférons poursuivre pour arriver
en Roumanie vers 18 h. Peu après Szeged, la route 43 est coupée, une voiture de police en travers.
Nous suivons le flot de voitures et gros poids-lourds sur une route étroite où croiser est souvent un
problème… Aucune signalisation, de nombreux arrêts, environ 2 heures pour revenir à la route 43… 8
km après l'avoir quittée !
Nous sommes à 30 km de la frontière, il est plus de 19 h, nous décidons de passer la nuit en Hongrie.
Pas de forêts… Quittant la route principale, nous tournons dans le petit village de Kiszombor, à la
recherche d'un stationnement. Les maisons sont coquettes, fleuries, peu de monde dans les rues.
Nous stoppons un moment près d'un large bas-côté herbeux, que LH va inspecter. Un hongrois qui
nous a vu passer se précipite, sa maison est à 50 m, il nous explique par gestes, une main sur le cœur,
qu'il faut venir. Nous finissons par le suivre, une belle cour nous offre un stationnement abrité. Puis –
bien sûr- il nous offre une bière, nous l'invitons pour un apéritif… La conversation est difficile,
Stefan ne connaît que quelques mots d'allemand, mais il est très chaleureux. Demain nous aurons du
lait de chèvre… 269 km.
Sa 19/5/07, départ vers 8 h. Notre hôte est déjà parti, nous laissant lait et pain accrochés à
l'extérieur : nous le croisons sur la route, mais ne faisons pas le demi-tour qu'il nous suggère.
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Il a plu toute la nuit. Nous sommes vite en Roumanie, région du Banat. A l'arrivée à Timisoara, nous
bénéficions de quelques heures d'accalmie. Nous allons au centre culturel français, il va fermer, il est
1 h plus tard que nous ne le pensions… et on n'y trouve pas d'autres documents qu'une bibliothèque de
prêt assez bien fournie apparemment.
La recherche de l'Office du Tourisme nous conduit à une 1ère balade dans le centre de la ville, car il a
déménagé et il n'y a rien à l'adresse du Petit Futé… Nous le trouverons par hasard, et y obtiendrons
un plan de la ville.
Le centre historique est organisé autour de la Piata Libertati, où ont eu
lieu en 1989 les affrontements célèbres avec les chars soviétiques. Les
bâtiments de marbre blanc du Théâtre national et de l'Opéra ne sont pas
très impressionnants, la statue de Romulus et Rémus non plus. Nous
déjeunons dans un restaurant de la place, faute de spécialité roumaine,
nous prenons un bœuf Strogonov…
La cathédrale orthodoxe, édifiée entre 1936 et 1946, est majestueuse et
colorée. Des baptêmes s'y succèdent, 3 sont sur les marches de sortie, 2
à l'intérieur. Aucun siège pour les fidèles, qui sont souvent à genoux.
Nous utilisons un point internet pour les emails et les infos françaises, ~
1 € / h. Le retour vers le camping-car se fait sous la pluie, elle ne nous
quitte plus jusqu'au soir. Route 68A vers l'est, souvent tortueuse avec un
revêtement très détérioré. Une petite route à droite, goudronnée puis
empierrée, nous permet de trouver un arrêt près d'un minuscule village où coule un ruisseau très
boueux dû aux averses, nous y passerons la nuit. 284 km.
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Di 20/5, le temps est couvert mais sec. Grâce à un petit torrent proche,
LH en profite pour ôter un peu de la boue accumulée sur le Bali, surtout
sur la déviation il y a 2 jours. Un groupe de femmes de tous âges
l'admire… Elles sont souriantes, acceptent d'être photographiées, mais
même les jeunes ne parlent… que leur langue.
Nous retournons vers la route 7, regardons au loin la citadelle en ruines
de Deva, et nous arrêtons à Hunedoara pour visiter le château des Corvin, construit au 14ème siècle sur
le site d'une forteresse romaine. Le plus difficile a été de le trouver, aucun panneau ne le signalant.
Très grand, restauré à plusieurs époques, il est impressionnant et domine un environnement… de hauts
fourneaux. Toute cette région de
Transylvanie est un peu étrange, car s'y
mêlent des usines en activités, plusieurs
centrales thermiques, une sidérurgie
(Mittal !) parfois active… et des ruines de
bâtiments, d'usines, de constructions
diverses…
De nombreuses maisons très inhabituelles, assez tarabiscotées, toutes du même type… Nous
apprendrons ensuite qu'il s'agit de châteaux tziganes. En repartant, nous voyons les nombreux fidèles
rentrer chez eux après la messe, tous à pied malgré l’étendue du village.
Arrêt pour déjeuner à Sebes, en vue d'une grande église évangélique du 13ème siècle (fermée). L'étape
suivante nous conduit à la belle et grande citadelle d'Alba Iulia, en forme d'étoile style Vauban. Elle a
été bâtie entre 1714 et 1738 par les Habsbourg, qui dominaient la
Transylvanie. La cathédrale romane catholique St Michel, très dépouillée,
contraste avec la cathédrale orthodoxe de 1921/22, aux nombreuses
fresques intérieures très colorées. L'extérieur des 2 bâtiments est en
cours de rénovation. Le musée national est très riches en vestiges
romains, bien présentés. Nous avons aperçu un car de touristes, mais la
ville est très calme, bien que l'on soit dimanche.
Après Aiud, nous prenons une "route secondaire" vers les gorges de Valisare. Goudronnée –après les
pluies de ces derniers jours, pas question de chemin de terre-, mais les nids de poules y sont
particulièrement nombreux. C'est champêtre, les petits villages ruraux se
succèdent, nous saluons les nombreux roumains qui prennent le soleil enfin
présent en papotant devant leur maison. Au bout de 20 km (1 h), un chemin
empierré nous conduit à un village de bout du monde : Izvoarele. Nous
trouvons un bon arrêt près du village, au bord d'une ancienne bascule pour
véhicules où il vaut mieux ne pas poser nos roues. La vue sur les monts Apuseni
est belle, nous sommes encore plus au calme qu'hier soir. 208 km.
Lu 21/5, il fait enfin beau, et la campagne est beaucoup plus souriante. Nous en profitons pour flâner
dans Turda, petite ville colorée et très animée. Son marché campagnard offre des produits locaux :
radis, oignons, salades, cerises (pas très belles), fraises… et beaucoup d'importation : carottes, kiwis,
oranges… En plus des nombreux vendeurs de textiles et chaussures, plusieurs hommes proposent des
sandales ou une veste de cuir, à la sauvette… L'église réformée du 15ème siècle, au clocher de 60 m
avec horloge (inhabituel), est plus visible que l'église catholique du 16ème, sans clocher.
Au nord de la ville, les mines de sel que nous visitons ont été exploitées depuis l'époque romaine
jusqu'en 1932. Peu profondes, elles expliquent la prospérité de Turda depuis le 16ème siècle, et on peut
y voir quelques immenses salles impressionnantes.
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A quelques km vers l'est, à l'entrée de Campia Turzii, nous déjeunons à
l'écart de la Nationale, en vue de deux grands palais tsiganes
(maintenant, nous les reconnaissons !).
Arrivés en début d'après-midi à Cluj-Napoca, nous circulons difficilement
dans cette ville de 350 000 ha, où le trafic est dense et les travaux
nombreux. Nous voyons la Piata Unirii, les églises orthodoxe, protestante
et catholique de l'extérieur… Impossible de stationner, nous ne pensons
pas que la ville vaille une visite pédestre. Nous poursuivons vers le nord de la Transylvanie, et nous
arrêtons à Gherla. La cathédrale blanche bâtie vers 1800 par des arméniens venus de Moldavie pour
fuir les ottomans au 16ème siècle est fermée, nous n'y verrons pas le tableau
attribué à Rubens.
Au SE de Gherla, le monastère de Nicula est réputé pour sa chapelle du 12ème
siècle en bois assemblé sans un seul clou. Une grande barre métallique
suspendue sert de gong d'appel à la prière, nous en verrons beaucoup car les
occupants ottomans interdisaient les cloches… Une 2ème église est classique,
une 3ème plus grande et d'architecture plus audacieuse est en construction.
Nous continuons sur une route secondaire et trouvons un excellent arrêt près
d'un petit étang, à l'écart de la route, au milieu des collines. 155 km.
Ma 22/5, il fait à nouveau beau, alors que nous avons été secoués par une tempête accompagnée de
cataractes en début de nuit. Pendant notre petit-déjeuner pris à l'intérieur, un paysan passe dans un
pick-up à l'arrière partiellement bâché, puis ½ heure après alors que nous sommes prêts à partir.
S'arrêtant près de nous, il nous offre un gros morceau de fromage de couleur
blanche, nous verrons le même au marché (il est délicieux). Nous voyant là, il
pense que nous ne pourrons pas remonter sur la route par le petit chemin de
terre emprunté à sec hier, nous montre son câble et propose de nous
remorquer. Il observe très souriant notre remontée vers la route, surpris que
le Bali passe l'obstacle,. Malheureusement, encore une fois, la conversation par gestes est limitée …
Arrêt à Dej, ville de 42 000 habitants, très commerçante. Sur son
marché immense, fréquenté par de nombreux tsiganes, nous achetons
simplement des fraises et un beau chou-fleur. Sa grande église, fermée,
est entourée de rosiers et pivoines magnifiques.
Déjeuner et détente près d'une petite rivière, à quelques km de Valea
Chiorolui. Nous voyons de loin la traite de brebis et chèvres d'une très
petite ferme. Des charrettes à cheval passent, transportant une charge
ou des humains… Ceux-ci acceptent d'être pris en photo avec de grands sourires.
Passage à Baia Mare, grande ville peu touristique. Nous ne trouvons pas de point internet. Il fait
chaud, plus de 30° (les nuits sont fraîches).
Nous quittons la Transylvanie pour les Maramures. La route monte à 987 m, tourne beaucoup mais
reste bonne. A Mara, nous voyons d'étonnants portails de bois sculpté, des deux côtés de la rue
principale. Puis nous sommes à Desesti. L'église en bois de 1770, bien restaurée, est entourée d'un
cimetière vert et arboré, aux tombes colorées par des couronnes de fleurs artificielles. A l'intérieur
(le prêtre est venu nous ouvrir), diverses scènes religieuses naïves couvrent toutes les parois, murs et
plafonds. C'est étonnant et enchanteur. Nous passerons la nuit sur le grand parking d'un chemin
bordant l'église et son cimetière luxuriant. 169 km.
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Me 23/5, nous parcourons les vallées de la Mara et du Cosau. Les
villages se succèdent, on voit des maisons en bois, des portails sculptés,
des charrettes tirées par un ou deux chevaux, des paysans au travail
dans les champs… Scènes bucoliques et colorées. Nous échangeons des
saluts souriants, parfois on devine un "bonjour"…
Nous suivons la vallée de l'Iza, puis passons à Sighetu Marmatei, à la frontière de l'Ukraine, le temps
d'acheter quelques fruits et légumes au marché, et de lire nos emails. Continuant vers l'ouest des
Maramures, toujours en frontière de l'Ukraine, nous arrivons à Sapanta. Sa célébrité est due à son
"cimetière joyeux". Sur toutes les tombes, des croix de chêne sont peintes de couleurs éclatantes, le
bleu dominant. En dessous, des
scènes de la vie quotidienne sont
représentées, sculptées et colorées.
Elles rappellent un aspect majeur de
la vie du défunt. Nous profitons
moins du court texte de
commentaire gravé, bien que le
roumain écrit soit un peu
compréhensible.
Un peu plus loin dans la montagne, nous trouvons un arrêt dans une prairie, en bordure d'un torrent.
Nous verrons passer une quinzaine de camions lourdement chargés de bois, et autant de tracteurs et
charrettes à cheval avec une charge inférieure. Trois chiens de berger, venus d'on ne sait où et se
ressemblant comme des frères, nous tiennent compagnie puis disparaissent. 114 km.
Je 24/5, après une nuit débutée encore une fois en orage et tempête, nous circulons sous le soleil sur
de petites routes souvent défoncées, traversons des villages typiques aux petites églises en bois,
parfois, des porches sculptés. Il y a également partout des églises en "béton" plus vastes et récentes,
elles sont souvent peu esthétiques.
Barsana possède deux églises en bois. L'une, du 14ème siècle, est en très beau chêne, avec des peintures
murales colorées réalisées en 1806. Elle fait maintenant partie d'un beau monastère, construit en 1993.
L'église en bois d'Ieud, construite en 1364, serait la plus ancienne des
Maramures. Ses peintures murales de 1782, assez abîmées, présentent
encore de belles scènes bibliques.
Reprenant vers le nord, nous passons le col de Bocice d'où le panorama sur
les pentes verdoyantes est très beau.
Arrivant à Viseu de Sus, nous allons voir la gare de départ du train
forestier à vapeur de la Vaser, qui permet à quelques voyageurs
d'effectuer un parcours de 30 km… dans un wagon accompagnant les chargements de bois. Il est
théoriquement quotidien, mais il n'y en aura pas demain. Nous voyons sur son parking où ils ont
l'intention d'y passer la nuit 3 camping-cars français, ce sont les premiers de la semaine ! Ils ont pris
le train aujourd'hui, ce qu'ils nous en racontent ne nous emballe pas assez pour attendre samedi.
N'ayant pas les mêmes goûts pour les étapes nocturnes, nous les quittons et remontons la vallée de la
Vaser, une route très défoncée et encaissée.
Arrêt nocturne sur un grand emplacement près de la rivière, face à une petite église. 132 km.
Faux arrêt plutôt… Pris pour cible par un groupe de gamins à vélo, s'excitant les uns les autres, nous
avons fui après avoir senti plusieurs fois des coups sur le camping-car, puis des projectiles… Il est
21h30, la nuit tombe, nous nous réfugions dans une petite rue d'un village voisin.
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Ve 25/5, c'est le marché hebdomadaire de Viseu de Sus. Comme toujours, les étalages de fruits,
légumes, textiles, chaussures, fromages et fleurs sont nombreux. Par contre on n'y voit pas de
viande, nous n'en avons trouvé qu'en supermarché jusqu'ici.
La route vers la Moldavie-Bucovine est très belle. Plusieurs cols, de 1100
à 1500 m, quelques rares villages, de splendides forêts, des exploitations
de bois, des sommets neigeux vers 2000 m…
Le monastère de Moldovita, fondé en 1532, a
conservé tous ses bâtiments d'origine. Une haute
enceinte de pierres entoure et protège l'église, riche de peintures d'époque,
bien conservées et encore éclatantes. Un arbre de Jessé très détaillé,
représentation symbolique de la filiation du Christ, est particulièrement
impressionnant.
Nous poursuivons vers Sucevita, encore une route de montagne offrant de très
beaux paysages. Une belle esplanade en bordure de forêt, au col de Ciumarna,
nous offre un arrêt pour la nuit. 167 km.
Sa 26/5, visite des monastères de Moldavie-Bucovine : Sucevita, Arbore (église seule), Humorului,
Voronet nous ravissent tour à tour. A part
Sucevita Sucevita, plus tardif, tous sont construits
(comme Moldovita) entre 1530 et 1547, et
étaient fortifiés. Les églises ont des murs
intérieurs et extérieurs couverts de
fresques de tradition byzantine, certaines
très bien conservées. C'est exceptionnel,
original, indescriptible. Les deux visites du
matin, avec peu de touristes (l'église d'Arbore a été ouverte pour nous) ont été les plus
sympathiques, et on nous a laissés prendre des photos (ticket spécial) même en intérieur.
Au sud de Voronet, nous prenons un chemin empierré prolongeant la route qui nous y a conduits, et
trouvons à quelques km un bel arrêt dans une très grande clairière herbeuse, entourée de sapins, vue
sur les collines environnantes.
Di 27/5, nous passons un moment à nettoyer le Bali, qui a encore pris de
la boue après les orages nocturnes, utilisant l'eau courante d'un petit
torrent. Allant vers Suceava, nous voyons au passage plusieurs églises où
de nombreux fidèles écoutent la messe à l'extérieur, faute de place a
l'intérieur.
A Suceava, capitale de la Moldavie du 14ème au 16ème siècle, nous errons dans un très grand bazar
(genre marché aux puces/souk), où l'on trouve aussi bien des pièces pour vélo que des robes de
mariées... On se bouscule dans les allées
étroites. Le musée des Sciences naturelles,
petit et bien tenu, montre dans "leur milieu
naturel" des animaux empaillés. Le musée
ethnographique, situé dans une ancienne
demeure princière, présente de beaux
textiles, tapis et costumes. Les
fortifications en ruines de la citadelle, de la fin du 14ème, demeurent impressionnantes. Les troupes
turques ne l'ont pas prise en 1476… mais elle fut démantelée au 17ème siècle sur ordre du sultan !
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Visite de l'église de Patrauti, de 1487, ouverte pour nous par son gardien. Ses fresques murales
intérieures sont en cours de rénovation. Le gardien qui nous a ouvert nous laisse monter dans les
échafaudages en bois, nous permettant d'admirer et de photographier de belles scènes, en particulier
une cavalcade des saints militaires.
Dernière visite du jour : le monastère de Dragomirna, fondé en 1602, donc un peu plus tardif que la
plupart des autres de la Moldavie-Bucovine. Son extérieur en pierres n'est pas peint, par contre ses
fresques intérieures sont également belles. Les touristes y sont particulièrement nombreux, on se
bouscule beaucoup.
Nuit un peu plus loin, face au petit monastère de Gorovei. Nous sommes seuls et au calme… sauf
malheureusement des chiens qui ont aboyé toute la nuit ! 119 km.
Lu 28/5, journée calme. Arrêt le matin près d'un petit mur, attendu depuis plusieurs jours,
permettant à LH de réparer l'un des côtés du store (qui avait frotté un arbre…), et de nettoyer le
panneau solaire. Puis déjeuner et quelques heures de repos au bord d'une rivière. Le spectacle était
assuré par le passage de nombreuses charrettes à cheval.
Visite du monastère de Probota –en fait, le 1er construit, en 1530. Les fresques extérieures de
l'église sont très abîmées, mais celles de l'intérieur sont
particulièrement nombreuses et magnifiques. Nous arrivons pendant la
prière des nonnes, on nous invite cependant à entrer. Nous sommes seuls
touristes aujourd'hui. Un Jugement dernier, une très belle Passion du
Christ, une salle où chaque carré illustre un jour du calendrier
orthodoxe… Une nonne nous explique qu'il a fallu 8 ans pour dégager ces
merveilles, recouvertes de plusieurs couches de peintures au cours des
siècles… Travaux financés dans les années 1990 par une fondation japonaise !
Route vers l'ouest, jusqu'au monastère de Neamt. Il nous a fallu 2 heures pour parcourir les 70 km
qui nous en séparent ! Nuit près du monastère. 162 km.
Ma 29/5, après une nuit encore une fois peuplée de concerts d'aboiement, je lis dans un guide que
"les chiens errants sont partout… malgré plusieurs campagnes de stérilisation". C'est vrai !
Neamt est un grand monastère d'hommes, construit en 1497. La façade
de pierres et de briques de l'église est originale. Nous arrivons encore
une fois au moment d'un office, les portes de l'église sont ouvertes, les
fidèles et les moines agenouillés ou prosternés. Certaines peintures
intérieures sont belles.
La montagne de Neamt abrite une vingtaine de monastères, distants de
quelques km les uns des autres, d'accès souvent peu aisé par de mauvais chemins. Nous allons voir
Secu, construit en 1602, détruit par les turcs en 1821, et reconstruit dès 1825. Il est grand, blanc,
beau, et possède des chambres d'hôte.
Tout près, Sihastria. Le souvenir du père Cleopa, "père philosophe" persécuté par les communistes,
qui a vécu de 1958 à 1964 dans une tanière de la forêt grâce à l'aide d'un bûcheron, attire de
nombreux pèlerins en permanence.
Nous trouvons un arrêt superbe dans la montagne, faisons une courte promenade avant déjeuner et
pensons rester quelques heures… La pluie nous fait changer d'avis.
Route vers le lac Muntelui, résultant de la construction d'une centrale électrique, avec un barrage de
120 m de haut. La vue est belle depuis la route, mais, comme souvent, il est difficile de s'approcher.
Un seul endroit vraiment commode, d'où installations pour touristes et travaux de construction nous
font fuir. Nous allons jusqu'au bout d'un chemin forestier d'une vingtaine de km, au sud de Tarcau,
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repérant les arrêts possibles. Tout au bout, des forestiers abrités dans une roulotte nous font signe
: nous avons crevé à l'arrière gauche.
La réparation ne pourra commencer… que lorsque le coffre arrière aura été entièrement vidé, la roue
de secours étant tout au fond. Il commence à pleuvoir, LH me passe tout ce qu'il peut pour mettre à
l'abri à l'intérieur, dans la douche, sur le lit… Même si on ne replace pas tout à la fin (pas question de
prendre une douche demain), il faut quand même au total 1 h ½ pour terminer, la plus grande partie
sous des trombes d'eau !
Nuit calme à quelques km, en retrait de la route forestière, sur le plus proche des emplacements
repérés (il est 20 h). 145 km.
Me 30/5, nous trouvons un Vulcanizare dès le retour sur la RN. Il parle un peu italien, j'arrive à peu
près à m'expliquer… Il répare, pour 8 €, mais l'entaille est importante (bien qu'inexpliquée), il ne
garantit pas la durabilité du résultat. Nous roulerons donc avec la roue de secours, encore neuve !
Belle route, très sinueuse, des gorges de Bicaz. Le temps s'améliore,
heureusement. Arrêt au col, 1254 m, il fait beau et frais, on s'y détend un
moment. A Gheorgheni, nous rencontrons un couple de français dans un 4x4 avec
cellule. Ils sont sur le retour, contents d'avoir été en Turquie – Moldavie –
Bulgarie – Roumanie… Voyage total 3 semaines, pour au moins 10 000 km ! Après le
château de Lazar à Lazarea, la route vers Praid serpente. Nous montons vers
1500 m et descendons plusieurs fois, nous sommes entourés de grands sapins,
c'est très beau. Aucune route transversale dans ces vallées étroites ne nous
permet de nous écarter. Finalement, nous trouvons un chemin à l'entrée de
Sovata, et un point d'étape sympathique à quelques centaines de mètres de la route. 157 km.
Je 31/5, nous visitons la mine de sel de Praid, ou tout au moins la partie
reconvertie en centre de traitement pour maladies respiratoires. Un
car, qui conserve les marquages publicitaires de sa jeunesse allemande,
nous conduit à 120 m sous terre. On descend encore ~200 marches. Des
salles immenses se succèdent, où tout est prévu pour permettre aux
curistes de rester les 4 heures prescrites, en famille : tables de piquenique, balançoires, jeux divers pour enfants, ping-pongs, café…, dans une
demi pénombre. Etonnant !
Le temps s'arrange un peu, la route est belle jusqu'à Sighisoara, cité féodale colonisée par les saxons
vers 1280, maintenant ville de 37 000 habitants (au patrimoine mondial de l'Unesco). Nous déjeunons
dans un restaurant de la ville haute, qui fut protégée par une enceinte pourvue de 16 tours, chaque
corporation assurant une partie de la défense. Il en reste la moitié, dont une belle "Tour de l'horloge"
du 14ème siècle, coiffée d'un toit baroque rajouté en 1677. La vieille ville serait plutôt sympathique… si
des travaux importants n'étaient en cours dans la plupart des rues et sur la place principale. Il y a
beaucoup de touristes, y-compris asiatiques.
L'église de la Colline, que l'on gagne par un bel escalier couvert de 175 marches, a
été édifiée en 1345. Elle présente un remarquable retable à volets, et d'autres
belles peintures du 15ème siècle.
Continuant vers l'ouest, nous trouvons à une vingtaine de km les premières églises
fortifiées, bâties par les saxons. Nous visitons Biertan (au patrimoine mondial de
l'Unesco), qui a 3 enceintes successives, terminées en 1516. Encore des marches,
c'est le jour ! Malheureusement, l'église est fermée, en travaux de rénovation.
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Nous traversons Copsa Mare, voyons sa belle église fortifiée, et empruntons
un petit chemin vers la forêt. Pas d'arrêt correct dans la forêt. Au bout du
chemin, nous stationnons sur l'herbe, près de la ferme d'un paysan, qui nous
offre du lait encore tiède de sa dernière traite. Nous intriguons les vaches !
La pluie a repris. Un orage violent dure quelques heures.
Ve 1/6/07, poursuite de notre "tour" des villages et églises fortifiés saxons.
Les villages se ressemblent tous, des maisons étroites accolées, aux
façades peintes de couleurs passées, des deux côtés d'une route.
Medias est une ville de 65 000 habitants,
très animée en ce 1er juin, qui semble être
une fête des écoles. Sur la piata Regele
Ferdinand 1, des enfants de tous âges, en costume régional,exposent
leurs dessins et en ont réalisé à la craie sur la chaussée.
La ville fut fortifiée par les saxons dès le 13ème siècle, on voit encore
des fragments de murs d'enceinte et des tours. L'église évangélique du
15ème siècle est majoritairement gothique. A l'intérieur, des peintures murales, des tapis orientaux
sur les murs, un bel autel, des inscriptions en allemand (comme d'ailleurs partout dans la ville). Un
grand marché semble très actif. Nous parvenons enfin à goûter des plats "typiques" : sarmale (feuille
de chou farci), militei (saucisse de viande hachée), et terminons par un gâteau au chocolat.
Nous quittons Medias sous le soleil, mais un orage survient, et nous ne regardons que de l'extérieur
les églises fortifiées d'Axente Sever, Valea Viilor, Slimnic, Sura Mare…, toutes assez endommagées.
Petite route vers l'ouest pour nous écarter de la Nationale avant Sibiu, elle est effectivement
déserte, et la campagne est belle, mais aucun bon arrêt n'est possible. Au moment où elle devient
impraticable, nous voyons un émetteur télévision, et un beau terrain bordé de cerisiers devant le
jardin du gardien, qui nous autorise à y rester pour notre étape nocturne.
Mais… Vers 20 h 30, une jeune femme en uniforme militaire vient nous voir, et nous explique (en
roumain et en gestes, mais quand même avec un sourire courtois !) que nous ne pouvons pas rester
pour la nuit. Nous repartons donc, et trouvons heureusement, à quelques centaines de mètres, un bel
espace en bordure d'un verger. 109 km.
Sa 2/6, nous sommes à Sibiu avant 9 h. C'est bien pour circuler, et trouver un
stationnement pas trop loin du centre malgré les chantiers importants qui bloquent
plusieurs des rues principales. Mais la ville ne s'anime pas avant 10 h.
Sibiu, cité saxonne, compte 170000 habitants. Ses vieux quartiers "à l'allemande", ses
grandes places bien réhabilitées, ses vastes espaces verts la rendent bien sympathique. On voit
encore des restes de fortifications du 15ème, et quelques tours, dont la tour du Conseil mentionnée
dès 1370, rebâtie en 1588 après un séisme.
L'église catholique, de style baroque, a de belles peintures ; on y dit
encore la messe en allemand, il reste en effet une importante minorité
allemande.
La recherche du point Internet nous prend du temps, l'adresse d'un
guide n'était plus valide, tout doit changer très vite dans cette ville.
En repartant vers le sud, nous passons voir l'église fortifiée de Cisnadoara, assez abîmée, puis la
citadelle de Cisnadie. Nous avons la chance d'y trouver une jeune guide parlant bien anglais, qui
agrémente la visite d'explications. Les fortifications du 15ème siècle entourent l'église romane du
13ème, sur laquelle sont greffées 4 petites tours. Nous ne pouvons voir qu'une photo de la Madone de
11
Braller, placée là "en sécurité" après son vol d'une autre église … et sa tentative de vente sur Ebay
! Un système d'alarme protège le triptyque qui l'abrite, et qui demeure généralement fermé.
Etape dans le parc naturel de Cozia, près d'un petit torrent. 105 km.
Di 3/6, journée de grand beau temps. Passage à Ramnicu Valcea, où nous
faisons nos courses dans un hyper Inter Ex tout neuf. Belle route de
semi-montagne jusqu'au village d'Horezu, connu pour ses poteries. Le 1er
dimanche de juin est jour du festival des Potiers, grande foire populaire
où de nombreux artisans proposent leurs fabrications. C'est coloré et
animé.
Le monastère d'Horezu (patrimoine mondial Unesco) a été construit de 1690 à 1697 dans un beau
paysage de montagne. Très grand, tout blanc, il comprend 5 églises, un
hospice, des chambres d'hôte… Des travaux de rénovation importants
sont en cours sur la moitié de la façade. Les peintures de la façade de
l'entrée sont belles, en particulier un jugement dernier impressionnant.
Celles de l'intérieur sont très bien conservées (rénovées ?).
Sur le parking du monastère, nous rencontrons une famille de français
vivant en Roumanie, lui participant à la construction d'un Auchan. Ils
vivent à Bucarest, s'y plaisent, y-compris le fils qui va au lycée français.
Nous reprenons de petites routes vers l'est, et trouvons une bonne étape sur l'herbe vers Tigveni,
dont nous nous sommes écartés par un petit chemin bordant un ruisseau. 170 km.
Lu 4/6, nous visitons Curtea de Arges. L'église princière Saint-Nicolas, datant de 1352, est en
briques rouges et galets blancs. Nous ne pourrons voir l'intérieur (fermé le lundi).
Le monastère est situé dans un très beau parc arboré. Il est en cours de rénovation… et paraît
oriental. Les fresques d'origine ont été remplacées au 19ème siècle à cause des dégâts provoqués par
un tremblement de terre, encore plus d'ors que de couleurs.
Campulung est une ville industrielle, nous la traversons. Sur la route de Brasov, un vaste mausolée
commémore une bataille entre roumains et allemands en 1916, de belles mosaïques représentant les
héros roumains. Nous visitons sous un violent orage, qui n'empêche pas les vendeurs de fromages,
miel, cerises et fraises de chercher vainement des clients sur le parking.
Nous sommes toujours dans les Carpates, la route "Européenne" enchaîne les montées et les
descentes, pas moins de 600 m d'altitude, pas plus de 1300 m… Plusieurs segments surprenants, la
route s'est effondrée, on passe sur une dérivation très mal empierrée… Mais les paysages de
montagne sont beaux, malgré la visibilité pas toujours bonne car le temps reste variable.
A Bran, site connu grâce à la légende de Dracula, la visite du château perché sur son piton est
intéressante. Construit par les saxons en 1337 pour défendre la région
contre les turcs, il permettait également de surveiller le passage et de
faire payer un impôt aux commerçants qui s'arrêtaient dans le village. Il
fut donné à la reine Marie de Roumanie en 1920. Il a été bien réaménagé
au goût de l'époque, avec des meubles massifs sombres, des poêles en
faïence…
Etape à 4 km au dessus de Bran, nous avons suivi le fléchage "téléski" et
trouvé une clairière herbée, près d'une rivière. 137 km.
12
Ma 5/6, passage à Rasnov où nous apercevons la citadelle de loin. Puis Brasov, vieille cité médiévale
saxonne, ville de 320000 habitants. Nous stationnons sur un
parking payant, et visitons la vieille ville, autour de la piata
Sfatului et de ses maisons anciennes, en particulier la Maison
du Conseil terminée en 1420 et dominant avec sa tour de 58 m.
La ville est sympathique, avec des rues piétonnes et de
nombreux commerces.
A 17 km au nord, l'église fortifiée de Prejmer est exceptionnelle. La grande et belle église
luthérienne a été bâtie au 13ème siècle par les chevaliers teutons et les
saxons, puis fortifiée dans les 3 siècles suivants. Il y reste quelques
belles peintures murales. Autour de l'église, dans les murs des
fortifications, 4 étages de "chambres" y ont
été construits, pour 270 familles. On peut
suivre le chemin de ronde, voir une
"chambre" reconstituée, l'école…
Surprenant, la visite est gratuite et libre.
A Sinaia, par contre, la visite du château Peles est très encadrée. Depuis la route, on voit une flèche
vers un portail, une route pavée qui monte, interdite aux véhicules non
autorisés. Il faut 20 minutes de montée d'un bon pas pour arriver au
château (un chemin raccourci dans le parc est interdit)… Nous
découvrons qu'un minibus transportait les touristes depuis le centre
ville jusqu’au château, aucun de nos guides ne le signalait. Cette
résidence d'été de Charles 1er de Hohenzollern, premier roi de
Roumanie, date de 1873. De style néo-renaissance allemand, elle possède
en particulier de riches boiseries et meubles sculptés, mais… des gardes partout, certains armés, des
flots de touristes, ça gâche un peu la visite.
RN1 vers le SE, pour aller doucement vers le delta du Danube. Bucarest étant beaucoup plus bas, nous
pensons y venir plus tard depuis la Bulgarie pour limiter les distances. Route secondaire vers Baïcoi,
puis route "autre" nous permettant de trouver une étape nocturne correcte dans cette région très
habitée, dans une clairière proche. 178 km.
Me 6/6, route vers Buzau, importante d'après la carte… Mais un grand tronçon, une quinzaine de
kilomètres, est défoncé et caillouteux. Rejoignant la RN10 à Cislau, nous allons visiter le monastère
Ciolanu, du 16ème siècle, qui possède de belles sculptures en bois.
Des petites routes en bon état nous conduisent aux "volcans" de boue de
Berca. On voit un étrange plateau gris, où émergent des dizaines de "microvolcans" dont les cratères font de 20 cm à 2 m de diamètre, hauteur à peine
supérieure. De grosses bulles de gaz remontent à la surface d'une matière
boueuse, mélange d'argiles et d'eau. Les débordements provoquent des
coulées. C'est assez étonnant.
Traversée de Buzau, ville de 150000 habitants sans intérêt touristique. Au lieu de prendre la RN2b
vers l'est, nous préférons une petite route assez parallèle, dans l'espoir de faire étape près du lac
Costeiu. La route traverse de nombreux villages, on ne s'ennuie jamais car
ceux-ci sont toujours animés et nous y découvrons peu à peu des détails
complémentaires. Nous prenons un long chemin de terre vers le lac, au milieu
des champs où des cultivateurs continuent leur labeur, aidés de leur cheval. Le
lac est presque sec… Mais nous trouvons un arrêt très agréable tout près, sur
une petite esplanade voisine d'un puit (nappe à 15 mètres de profondeur),
13
entre maïs et blé. Un peu avant la tombée de la nuit, alertés par leurs "conversations", nous voyons
un rassemblement d'une centaine de cigognes près du lac. 216 km.
Je 7/6, nous rejoignons la Dn2b à Faurei. Partout, des charrettes
conduisent les travailleurs aux champs. Route vers Tulcea. Après Braila,
il faut prendre un grand bac. A la sortie, tous les véhicules manoeuvrent
en même temps… Etonnant qu'il n'y ait pas plus d'accidents. Nous
sommes maintenant en Dobrogea, près du delta du Danube. Le paysage
est vallonné, parfois on aperçoit un lac ou un canal. Toujours des
charrettes, mais parfois des ânes remplacent les chevaux, et aussi quelques machines agricoles.
Nous arrivons à Tulcea, ville de 250 000 habitants, "porte d'accès" du delta. Contrairement aux
affirmations des guides, quasiment pas d'informations disponibles à la Réserve de la biosphère.
L'employée, parlant un anglais laborieux, n'a aucun document à distribuer, et nous envoie vers une
librairie pour une carte du delta. Nous entrons dans quelques agences de voyage, le seul "tour"
possible demain n'est guère passionnant. Nous quittons donc la ville après une balade à pied le long du
fleuve, et partons sur la seule vraie route longeant un bras du Danube, celui de Sfantu George.
A Nufaru, un petit bac (3 véhicules) nous fait passer sur le bras central, celui de Sulima. Nous
remonterons la "route autre" indiquée sur notre carte aussi loin que possible, puis utiliserons notre
petit pneumatique.
Comme on pouvait le craindre, la route caillouteuse est très défoncée. Après
quelques kilomètres, nous parvenons jusqu'au Danube par un petit chemin
forestier, et trouvons une belle étape… qui serait parfaite si les taons
n'étaient pas nombreux et agressifs. 219 km.
Ve 8/6, nous continuons sur la route, contre l'avis de campingcaristes autrichiens croisés hier soir.
Pas longtemps ! La route est coupée. LH part en exploration en mobylette, il nous faut effectivement
faire demi-tour. Nous revenons vers le bac par des chemins de terre tracés par les autochtones,
moins mauvais que la "route".
A Nutard, nous prenons la seule route proche d'un bras, celui de Sfantu George, et allons jusqu'au
port de Mahmudia, village de 3 000 habitants. Installés à l'ombre pour notre picnic, nous voyons
bientôt arriver un employé du port, qui nous propose ses services pour un tour en barque dans le delta
le lendemain. Nous acceptons une promenade de ½ journée (100 € repas compris), et repartons
explorer les petites routes des environs. Paysage très rural, beaucoup d'oiseaux nichant dans des
trous de falaises… Cherchant par curiosité le camping des Pélicans (annoncé dans un guide et dans un
récit de ccariste), nous trouvons et fuyons celui des Cormorans… et trouvons un petit lac
extraordinaire à Murighiol, peuplé d'au moins 2000 cygnes. Fabuleux spectacle !
Retour pour étape comme prévu dans la partie privée du port, où Dimitri nous fait entrer et nous
propose le plein d'eau. Pour le lendemain, on peut déjeuner "rustique" d'une soupe de poissons faite
par des amis pêcheurs, et revenir plus tard dans l'après-midi…
Il nous emmène ensuite rendre visite à sa femme, bibliothécaire du
village. Nous passons un bon moment avec eux, elle parle un peu de
français, conversation très libre et sympathique. Voyant qu'elle a un
ordinateur, je lui demande si on peu trouver internet dans le village… Elle
me conduit dans une pièce voisine, où une collègue met en service pour
moi un des 4 ordinateurs en réseau. Nous lisons rapidement nos emails… à
la vitesse de la connexion lente. Déjà bien contents ! 89 km (en ~4 h !).
14
Sa 9/6, départ vers 7 h dans la barque de Dimitri, équipée d'un moteur 8 cv. Après une heure sur le
Danube, nous empruntons de petits affluents qui permettent aux lacs de
communiquer, à peine visibles. Nous n'aurions pu trouver seuls. C'est joli,
les paysages de roseaux, d'arbres très denses, de
nénuphars de différentes variétés et couleurs, sont
peuplés de nombreux oiseaux, on voit quelques
pêcheurs, des grenouilles… Toujours des taons en
quantité, mais peu de moustiques (on nous dit qu'ils
viennent le soir).
Vers 10 h 30, nous parvenons à la cabane des
pêcheurs. Ils nous accueillent avec de grands
sourires, j'expérimente le baise-main dont j'avais lu qu'il restait courant à
la campagne. Ils sont quatre, l'un part se reposer, les autres préparent la
soupe devant nous : de grosses carpes, d'autres poissons, des tomates,
quelques pommes de terre, du vinaigre blanc, de la poudre de roseau brûlé,
des épices… dans une grosse marmite, sur une cuisinière au bois. Et en
attendant que ça cuise, on boit du vin blanc (léger) et la tuica (alcool de
prune) que nous avons apportée. Des poissons crus sont donnés aux
cochons, "le poisson ne coûte rien"… visiblement ils aiment bien, les arêtes
ne les dérangent pas ! On mange normalement sans couverts (on nous en a
donné quand même), c'est plutôt bon.
Retour par un chemin différent. 2 pêcheurs nous aident à passer la
barque par-dessus la digue séparant 2canaux. Le parcours est donc plus qu'un simple labyrinthe ! Nous
voyons des petites tortues, en plus des oiseaux toujours nombreux.
Nous quittons Dimitri et le port, et rejoignons le "lac aux cygnes" repéré hier soir, pour une superbe
étape. Un troupeau d'oie nous accueille… Mais les cygnes sont toujours là. 11 km (+bateau ~30 à 40 km).
Di 10/6, nous descendons doucement vers la mer Noire,
par de petites routes aussi proches que possible des
"lacs" Babadag et Razim. A Sarinasuf, les femmes en
beaux costumes traditionnels sortent de l'église et vont
au marché, tenu dans la rue principale, où l'on trouve des
cochons (vivants) de tous âges, des vêtements, de la
quincaillerie… Très peu d'alimentaire.
A Babagad, la petite mosquée d'Ali Ghazi Pacha, de 1522, est la plus ancienne
de Roumanie. Nous allons ensuite, par un très mauvais chemin, vers la citadelle
d'Heracleea, située sur un promontoire au dessus d'Enisaia. Ce fut une
citadelle romaine, puis byzantine, enfin génoise ! Un
début de réhabilitation a donné lieu à d'importants
travaux, on se demande pourquoi ils ont été arrêtés.
La vue est très belle.
Après quelques kilomètres de mauvaise route, puis
de chemin de terre défoncé, parfois devenu
bourbier par excès d'arrosage agricole, belle étape en bordure du lac
Razim. 87 km.
Lu 11/6, vers 6 h, on tape à la porte. C'est pour nous proposer une promenade et une pêche en bateau !
LH part en exploration en mobylette, voulant trouver un arrêt en bordure du lac Razim. Il revient après
15
1 h ½ de "tout terrain", ayant dû se frayer un passage dans les roseaux, parfois porter la mob… Et
pense avoir trouvé une possibilité sympathique.
Nous traversons le petit village de Jurilovca, y découvrons un P.A.P.I : punct de acces
public la informatie…. avec un internet (0,30 €/h). Nous y trouvons confirmation de ce
qu'a vu LH : au cap Dolosman, d'importantes ruines d'Argamum, colonie grecque
mentionnée dès le 6ème siècle av. J.C. ont été mises à jour (40 ans de travaux !).
Passant par un mauvais chemin de terre, puis par une "plage" de cailloux, nous trouvons
une très belle halte au cap, à quelques mètres de la mer, prés du site archéologique.
Le camping-car accepte gentiment d'être quasiment un "tout-terrains"…
Le reste de la journée permet détente, bain, visite des ruines. Nous
verrons 3 fois des autochtones, pêcheurs ou baigneurs, ils essaieront de
nous parler, parfois longuement… Et l'un propose le russe en alternative
au roumain… Au bord de la plage, le
vent de mer limite les attaques de
taons et de moustiques. Mais lorsque l'on va dans les herbes
sèches qui entourent les ruines, des centaines de moustiques
jaillissent à chaque pas ! Tenues très couvrantes + antimoustiques
sont efficaces, nous en sortons indemnes. 12 km (+20 km mob.).
Ma 12/6, nous retournons au "point d'information" tout proche de Jurilovca. La connexion internet ne
fonctionne pas. L'employé parlant un peu
d'anglais me confirme que le village est
lipovène à 80% : comme beaucoup de villages
de pêcheurs du delta du Danube, il a été
peuplé au 17ème siècle par des russes
orthodoxes "vieux-croyants" refusant
l'évolution de leur religion. Les anciens sont
reconnaissables à leurs barbes. La messe est
dite en vieux russe… Il nous montre alors les photos qu'il a faites lors de la dernière Pâques russe, et,
devant notre intérêt, nous en donne une copie sur notre clé usb !
Au sud, près du lac Sinoie, nous allons voir les importantes ruines de la cité d'Histria, découvertes à
partir de 1918. Grande colonie marchande gréque, Histria a été la cité la plus riche d'Asie mineure au
7ème siècle av. JC. Elle s'est développée pendant 14 siècles, devenant romaine puis byzantine, a décliné
à cause de l'ensablement progressif de la baie, puis disparu au 8ème siècle à la suite d'invasions. Un
beau musée très récent rassemble le produit des fouilles, colonnes, pierres et marbres sculptés,
poteries etc.
Nous empruntons après Sacele de très petites "routes autres", dans l'espoir de trouver une étape près
du lac Tasaul. Infernal ! La carte est encore plus fausse que d'habitude, des carrières ont été
ouvertes, et des usines ont été construites en interrompant la route… Et ont bien sûr abîmé le paysage.
Après environ 2 h (moins de 30 km parcourus), nous renonçons et après plusieurs culs de sac, nous
retrouvons la route 22b vers le sud.
La côte rejointe à Navodari est pire que nous ne l'imaginions. Du béton, des campings, des hôtels… A
l'entrée de Constanta, nous trouvons un grand emplacement herbeux face à la lagune, à 150 m de la
route. La vue est belle, nous y passerons la nuit. 133 km.
16
ème
Me 13/6, visite de Constanta, 2 ville roumaine et port impressionnant. Peu de vestiges de son
passé (fondée au 5ème siècle av. J.C.), mais le musée
d'Histoire et d'Archéologie rassemble des trésors, statues
romaines, bijoux, figurines… bien présentés, y-compris en
français. A côté, on peut voir une mosaïque de 800 m2
d'époque romaine. Près de la mer, un casino Art nouveau
surprend. Et comme dans toutes les villes, attention où on
marche !
Après un déjeuner de spécialités locales (chou farci et légumes variés), nous continuons vers le sud,
explorant les nombreuses plages de la mer Noire. Jusqu'à Mangalia, nous avions l'espoir de trouver un
bord de mer accueillant… Mais tout est bétonné, quasi inaccessible, et il semble y avoir en plusieurs
lieux des problèmes d'égouts, ce n'est pas l'iode que l'on sent…
A Mangalia, circuit infernal, LH s'étant mis dans la tête de retrouver l'hôtel où nous avions séjourné
en famille en 1984, et d'y dîner. A l'époque, on était quasiment dans le désert… De très nombreuses
constructions ont été édifiées c’est méconnaissable ! Les rues sont étroites et ne débouchent pas
toujours, d'autant que les roumains, là comme ailleurs, stationnent un peu
n'importe comment. On y est finalement parvenus, bien qu'il ait changé de nom,
après quelques bonnes marches arrière !
Renonçant au bord de mer, nous faisons quelques kilomètres vers l'intérieur. A
Limanu, un chemin de terre nous permet de trouver un joli point d'arrêt au
milieu des champs. 124 km.
Je 14/6, après une visite décevante de la dernière plage roumaine : Varna Veche, passage
rapide en Bulgarie. .. Pas facile de connaître les limites de vitesse !
17
Tout près de la frontière, rencontre d'un couple français venu en tandem + remorque bagagère depuis
la Haute-Savoie, s'apprêtant à passer en Roumanie. Le paysage change. Les champs de céréales sont
plus grands, les villages moins animés, la circulation faible.
Vers Krapec, nous prenons un chemin vers la mer, et trouvons rapidement un petit paradis :
stationnement à 50 m de la mer, longue plage de sable, personne en vue… Nous y passerons la
journéeet la nuit. Un désagrément malheureusement : les taons, très nombreux et actifs.
Ve 15/6, après une grande baignade, route vers le sud en suivant la côte chaque fois qu'une route le
permet. A Sabla, internet : 1 machine, 1 employée ne parlant que bulgare… Mais ça fonctionne.
N'ayant pas encore trouvé de banque, nous sommes heureux de pouvoir payer 1,2 Leva/h (0,6 €) grâce
aux billets échangés hier avec le couple français rencontré, contre quelques Lei roumains…
Sur la côte, quelques villages de pêcheurs, et surtout d'ex stations balnéaires, maintenant
"fantômes", des campings abandonnés, des stocks d'engins de recherche pétrolière hors d'usage…
parfois dans de très beaux sites.
Au cap Kaliakra, nous donnons nos derniers 6 Lev pour accéder au site.
On y voit des vestiges de fortifications romaines datant du 4ème siècle,
mais c'est surtout un beau site sur une falaise calcaire de 70 m au
dessus de la mer.
Ayant enfin trouvé un distributeur acceptant la Visa à Kavarna, nous
pouvons visiter Balcik, fief de la reine Marie de Roumanie, et son "palais",
après avoir pris 2 tickets à 2 caisses différentes (pour les jardins et
pour le palais). C'est une étrange construction à plusieurs niveaux près de
la plage, dominée par un minaret… Les jardins sont beaux et bien
entretenus.
La route nous conduit alors à Albena, site touristique énorme, très animé.
Il faut payer pour entrer… 2 € pour 24 h. Il y a une cinquantaine d'hôtels, le double de restaurants…
pour 5 km de plage. Nous trouvons un parking face à une plage, tout au bout, dans un endroit calme,
nous y passerons la nuit (si personne ne nous en déloge).
Sa 16/6, après une nuit calme et un bain sur la plage encore déserte, nous partons en exploration de
ce complexe touristique. Ce n'est pas notre genre préféré… Mais ce n'est pas mal, il reste beaucoup
de végétation, et les hôtels de bord de plage ont une hauteur modérée. Les activités habituelles y
sont largement représentées, les échoppes nombreuses n'ont pas encore la clientèle estivale… Nous
déjeunons pour 5 €/pers. d'1/2 poulet garni + bière.
Varna, un peu plus au sud, 3ème ville bulgare, est aérée et sympathique, avec un grand centre
piétonnier. Elle possède un remarquable musée archéologique, où sont exposés entre autres des
bijoux en or trouvés en 1972 dans une immense nécropole. Ils seraient les plus anciens du monde,
datés de 4600-4200 av. J.C.
Notre route vers le sud s'écarte un peu de la mer. Plusieurs fois, nous tentons de nous en rapprocher,
c'est très difficile et lorsqu'on y arrive… Une barrière nous arrête à 200 m de la mer. Finalement,
une mauvaise route vers le cap d'Emona nous permet de trouver un arrêt
à quelques centaines de mètres d'altitude, avec une belle vue sur la mer.
139 km.
Di 17/6/07, nous passons la matinée à Nessebar (au patrimoine de
l'Unesco), presqu'île fortifiée fondée par les grecs en 512 av. J.C., puis
romaine et byzantine, conquise par les turcs… Au temps du tsar
18
ème
Alexandre, au 14 siècle, la cité est un port de commerce important et se couvre d'églises : 41 au
total, pour quelques milliers d'habitants… Record mondial, lit-on. Quelques-unes sont encore debout, en
briques et pierres, avec souvent des décors en céramique. On a plaisir à flâner dans les petites rues,
malgré la concentration d'étalages pour touristes (ceux-ci n'étant pas encore trop nombreux pour un
dimanche).
Stationnant sur un beau parking au pied des murailles (1,25 €/h, cher
pour le pays), face à la mer, nous choisissons d'y déjeuner de spécialités
bulgares. Le tarator : potage au yaourt et concombres, aurait fait une
bonne entrée… Nous l'avons pris en dessert par erreur. Les tchouki
burek : poivrons grillés frits farcis de fromage blanc et les kebaptcheta :
boulettes de viandes, et le chou accompagnant étaient bons.
Les plages proches sont envahies. Nous trouvons à Ravda une baignade moins courue, il
faut descendre depuis la falaise et passer par des rochers, mais c'est la dernière
baignade sur la mer Noire …. L'eau est claire et sa température agréable.Route vers
l'ouest, puis à Ajtos nous tournons vers le nord. Les villages traversés se distinguent
par des minarets parfois inhabituels, et ne comprennent que quelques maisons, peu de
vie extérieure. Arrêt près du lac Coneo. 142 km.
Lu 18/6, il fait beau et chaud après l'orage nocturne. Notre 1ère visite du jour : le
célèbre Cavalier de Madara, est sympathique. La sculpture sur la falaise, de 4 ou 5 m de haut, a été
réalisée entre les 8ème et 9ème siècles, et représente un cavalier armé d'une lance, accompagné d'un
lion et d'un chien. Après les marches, la promenade ombragée sur des allées bien tracées conduit à
des grottes… mais la visite est interdite pour raisons de sécurité.
Nous allons ensuite vers les tombeaux thraces de Svestari, autre "merveille" inscrite à l'Unesco. Mais
là, on ne visite ni lundi ni mardi… Et de loin, on ne voit que de vagues tumulus.
Nous remontons jusqu'à Tutrakan pour traverser le Danube vers Bucarest par un bac, comme indiqué
sur nos diverses cartes. Mais là, pas de bac ! Je me fais confirmer par gestes, aidée par la carte
routière, qu'il faut aller à 45 km à l'ouest ou à 60 Km à l'est pour traverser… Nous choisissons le plus
court, Ruse. La route est rapide, le passage du pont coûte 13 €, et nous sommes à nouveau en
Roumanie, à 60 km de Bucarest.
Une petite route vers Comana, une trentaine de km avant la capitale, nous permet de trouver une
étape agréable au bord d'un chemin forestier. 350 km.
Rectification : notre arrêt était une fausse bonne idée. Vers 22 h 30, 1 puis 2 puis 3 voitures se sont
arrêtées sur le chemin, à quelques mètres de nous, et nous n'avons pas compris leurs manœuvres
apparemment désordonnées et leurs discussions bruyantes. Etait-ce lié aux ruches actives devant
lesquelles nous étions passés ? Ou ?? C'était d'autant plus désagréable qu'ils bouchaient le chemin
d'accès. Alors, lorsque 2 des voitures sont partis, 1 h plus tard, nous avons profité du passage libéré
pour reprendre la route… et trouvé un abri à quelques kilomètres dans un pré, près d'une petite route
pas trop passante.
Ma 19/6, l'arrivée à Bucarest vers 8 h 30 nous a un peu ébahis. La circulation est celle de Paris aux plus
mauvaises heures… Mais en plus, c'est la lutte pour la vie, et les clacksons servent beaucoup.
Heureusement,
LH ne se laisse
pas
impressionner…
Nous stationnons
dès que possible
19
dans un parking payant (0,45 €/h) au sud du centre et partons à pied jusqu'au "palais Ceausescu",
colossal monument de 45 000 m2 au sol, 12 étages… De 1983 à 1989, 400 architectes et 20 000
ouvriers ont avancé la construction à 60%... Il en est aujourd'hui à 90%, et abrite le Parlement. Tout
est monumental, y-compris les immeubles voisins, qui devaient faire partie d'un ensemble. Marbres,
lustres en cristal, tentures brodées aux fils d'or se succèdent. A voir, même si le projet lui-même
laisse rêveur… Même le parking est immense, nous aurions pu y stationner mais aucun de nos 3 guides ne
le signalait.
Un taxi nous conduit au nord de l'Athénée roumain, beau bâtiment coiffé d'un dôme. Après un jarret
au chou dégusté à La Mama, recommandé par les guides (20 € pour 2, bière
comprise, sur une terrasse sympathique), copieux et
bon, nous redescendons, marchant assez lentement
étant donné la chaleur étouffante. Des travaux très
important empêchent de prendre beaucoup de petites
rues. L'église de Stavropoulos, achevée en 1729 et
partie d'un caravansérail, est aussi en travaux… Le
Pasagul Bijuteria : passage sous verrière en fer à
cheval, est joli. La ville, de façon générale, n'est pas passionnante, il y a plus de béton, de commerces
et d'activité que de beaux bâtiments à part quelques "Art-déco" classiques.
Nous repartons en milieu d'après-midi vers la Bulgarie, reprenant le même trajet qu'à l'aller… Nuit
au sud de Ruse, au bord d'un ruisseau, au pied des falaises abritant le Monastère rupestre de
Basarbovo que nous apercevons en passant. 136 km.
Me 20/6, nous montons au monastère. La petite pièce creusée dans la
roche constitue la seule église troglodytique encore en activité dans le
pays. Deux ouvriers refont une cellule monacale attenante. Des fresques
colorées sont peintes.
Nous sommes dans le parc national de Rusenski Lom, la route serpente le
long d'une rivière, beaucoup de falaises colorées, c'est sauvage et
grandiose.
Elle nous conduit à l'Eglise Notre-Dame, seule visitable parmi les nombreux bâtiments constituant le
Monastère rupestre d'Ivanovo (patrimoine Unesco), creusée et décorée aux 13ème et 14ème siècles. Là
aussi, il faut grimper un escalier taillé dans la roche (38 m), pour accéder à l'entrée. C'est beau et
calme. Un sentier permet d'aboutir à un très beau point de vue sur les environs.
Une vue sur la forteresse de Cerven est très belle, nous n'y montons pas et allons à la Grotte d'Orlov,
toujours dans le parc national. La visite montre des passages parfois étroits, de grandes salles,
quelques stalactites et stalagmites. C'est sympathique.
Poursuite vers le sud, par Bjala. Sur la route de Veliko Tarnovo, le
Monastère de la Transfiguration est situé dans le cadre superbe du
défilé creusé par la rivière. Restauré en 1850, il présente une église
célèbre pour ses peintures murales. Celles de l'intérieur, noircies par des
années de fumées de cierge, sont en cours de nettoyage-restauration.
Après un tour rapide à Arbanasi, village-musée (patrimoine Unesco), nous
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trouvons un arrêt champêtre dans les prés, à quelques km de la route principale. 157 km.
Je 21/6 nous passons la matinée à Veliko Tarnovo, ville de 180 000 habitants, dans un site
extraordinaire. Elle est bâtie à flanc de montage, au dessus des 7
boucles de la rivière Yantra. La citadelle Tsarevets, bâtie sur un éperon
rocheux puissamment fortifié, fut la citadelle des tsars bulgares. Les
vestiges son assez importants pour donner une bonne idée de son
importance, et la vue est belle de toutes parts. En haut, l'église
patriarcale de la Résurrection a été reconstruite il y a plus de 20 ans,
pour les 1 300 ans de la fondation de l'Etat bulgare, autour d'une abside
d'origine. Les fresques modernes illustrant des thèmes historiques sont
originales et belles.
Nous reprenons le Bali pour aller sur un parking à l'autre bout de la ville, afin de parcourir à pied ses
rues enchevêtrées, parfois piétonnes, toujours pentues. En quelques heures, nous aurons monté et
descendu quelques milliers de marches ! Des églises, des maisons blanches dont les balcons supportent
souvent de la vigne, des commerçants… On flâne avec plaisir, malgré la chaleur déjà forte (30°).
Regardant un guide en songeant au déjeuner, nous sommes interpellés par une bulgare
d'une soixantaine d'années, qui se propose (en français) de nous aider. Elle figure
dans le Routard pour les 2 chambres qu'elle loue. Rose nous conduit dans un petit
restaurant, où nous dégustons de bons plats du jour : fricassée de foies de volaille ou
moussalka (aux pommes de terre). Pour 3, avec bière et gâteau au chocolat, l'addition
est de 7 € ! Rose insiste pour nous montrer sa maison et les tableaux de son mari
artiste peintre. C'est sympathique, et elle nous offre en partant une bouteille de vin
blanc.
Après quelques difficultés dues aux rares panneaux exclusivement en cyrillique, et au petit nombre de
routes dans les montagnes du Balkan central, nous
arrivons ensuite à Trjavna. C'est une petite ville
charmante, avec ses maisons blanches aux toits de lauzes
construites des deux côtés de la rivière, réputée pour
ses sculpteurs sur bois et son école de peinture d'icones.
L'église Saint-Michel, semi-enterrée, avec un toit de
lauzes débordant largement, rappelle les interdits de l'époque turque. Sa collection d'icônes est de
qualité remarquable. Dans la maison Daskalov, construite en 1808 pour un riche négociant, nous
admirons deux beaux plafonds sculptés, résultats d’un défit entre réalisés par un Maître décorateur et
son élève.
De petites routes sinueuses nous conduisent à Bozencite, bout du monde, où nous passerons la nuit sur
un grand parking. La rencontre de deux français voyageant en fourgon aménagé, nous incite à prendre
avec eux un long apéritif dans le Bali, bien sympathique. Nous visiterons demain. 93 km.
Ve 22/6, un orage violent et bref rafraîchit agréablement l'atmosphère. Nous discutons un bon moment
avec Guy et Josette, et parcourons le beau village dit "Eveil national" (fin
18ème, début 19ème). Ses maisons blanches coiffées de toits de lauze, avec
portails sculptés et balcons en bois sombre, sont encore une fois à flanc
de colline. Une partie est restaurée, mais les habitants permanents ne
sont pas très nombreux, et on compte beaucoup d'hôtels-restaurants et
boutiques de produits artisanaux.
Un peu plus au sud, le Monastère Sokolski, fondé en 1833, est bien tenu par ses religieuses. Son
église, en contrebas, présente des peintures murales assez récentes, très bleues. Sur un terrain
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ombragé sont installées des tables de pique-nique, nous y déjeunons.La route 5 tourne beaucoup,
nous montons au col de Sipka, à 1200 m, il y a beaucoup de poids lourds. Pour atteindre le Monument
de la Liberté au dessus du col, il faut prendre un escalier de 200 marches, on est récompensé par une
très belle vue sur les sommets environnants. Plusieurs autres monuments
plus petits sont visibles, commémorant la victoire russo-bulgare sur les
turcs en 1877. A 10 km, dans la vallée, l'église russe de Sipka a été
construite en 1902 en commémoration. Ses dômes dorés étincellent, elle
est très colorée à l'extérieur et à l'intérieur. La sonorité de ses cloches,
coulées à partir des cartouches tirées, n'est pas très claire… Mais c'est
seulement en janvier 1877, après le départ des turcs, que les églises
purent à nouveau sonner les cloches, d'où l'importance de ce symbole…
Nous remontons vers le col, ayant aperçu d'autres routes que nous
prenons, vers des monuments et aussi vers un immense bâtiment sur un
sommet, vestige d'une autre époque, une grande étoile rouge sur sa
haute tour carrée… Nous trouvons un arrêt pour la nuit dominant le lac
Koprinka et Kazanak au loin, c'est un coin superbe. 101 km.
Sa 23/6, nous profitons du calme et de la fraîcheur pour faire le grand
ménage… Puis partons pour Kazanlak, voir un Tombeau thrace (ou du
moins sa copie conforme, l'original étant protégé !). Nous ne l'avons jamais trouvé, même l'employée
du musée d'histoire ne savait pas nous l'indiquer. Heureusement, la balade était agrémentée par les
cerises que l'on pouvait cueillir au bord des rues de la ville, peu attractive à part cela.
Nous arrivons dans l'après-midi à Plovdiv, et nous promenons dans les
petites rues pavées du "vieux Plovdiv", bâti sur une colline. Des vestiges
thraces et romains, quelques belles maisons Eveil national, des ruelles
pentues et mal pavées, des antiquaires aux échoppes peu convaincantes…
Malgré la chaleur écrasante, il se dégage un certain charme. La belle
maison Kujumdzioglu, transformée en musée municipal, a de très beaux
plafonds boisés. Elle se prépare à accueillir un mariage, les photos sont en
cours dans le jardin, et en passant plus tard nous apercevons une fête
avec de nombreux personnages en costume traditionnel.
Repartant vers le sud, nous prenons après Asenograd une petite route
vers sa forteresse. Comme nous l'espérions, la route continue dans la
montagne, nous y trouvons un peu de fraîcheur… et un arrêt dans une
ancienne carrière verdoyante, au pied de falaise, à 80 m de la route. 160 km.
Di 24/6, nous arrivons tôt au Monastère de Backovo, situé dans une vallée boisée entourée par les
montagnes (patrimoine Unesco). Fondé en 1083, reconstruit plusieurs
fois après incendie, la dernière au début du 17ème siècle, il comprend
deux églises et de nombreux bâtiments. Le panorama est beau, les
célèbres fresques de l'Eglise Notre-Dame noircies par la fumée des
bougies sont peu déchiffrables donc décevantes. D'après nos guides,
elles ont plusieurs particularités : les persécuteurs tuant les martyrs
sont représentés par des turcs, les pécheurs en l'enfer ont des habits
grecs (byzantins), les habitants du ciel sont vêtus en bulgares
(georgiens) ! A notre départ, il commence à y avoir foule, et les étals de souvenirs sont nombreux
dans l'allée qui y conduit.
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Une trentaine de km plus au sud, nous prenons une route étroite et sinueuse
vers les ponts naturels de Cudnite. Croiser est difficile, et les bulgares
foncent quoi qu'il arrive… Nous dépassons le site, pour déjeuner au calme plus
haut dans la forêt. Les arches naturelles creusées par le torrent dans la roche
calcaire sont spectaculaires, la plus grande fait 40 m de haut et de large, mais
la guinguette très fréquentée diffuse une musique tellement bruyante que le
plaisir de la promenade en est amoindri.
Poursuite vers le col de Rozen (1210 m), le paysage pourrait être alpin, avec
des parois abruptes et de très grands sapins. Nous continuons 5 km vers
l'observatoire astronomique signalé, mais à l'arrivée une barrière en interdit
l'approche, gardée par un poste de police. Revenant en arrière, nous trouvons
un point d'arrêt dans une grande clairière entourée de sapins. Nous sommes à
1400 m d'altitude environ, il fait très bon. 114 km.
Lu 25/6, nous suivons la belle route de l'Arda, nous sommes dans le sud des
Rhodopes. Les rares villages de montagne sont intéressants, parfois de belles
maisons typiques, un minaret, un joli pont en pierres, des cultures très
escarpées… A Madan, le "grand marché régional" nous semble bien petit : 4
étals de fruits et légumes de saison, quelques vendeurs de vêtements et de
chaussures, les prix sont 2 à 3 fois inférieurs aux nôtres.
Zlatograd, à 5 km de la Grèce, possède un important quartier de maisons
blanches traditionnelles. Par contre, les courses alimentaires sont très
difficiles, les boutiques ont peu de produits,
rarement du lait, pas de viande, des charcuteries
très grasses… Depuis plusieurs jours, impossible
de trouver une salade, mais partout on voit des
tomates, concombres, choux et pommes de terre, cerises, quelques courgettes
…
Nous revenons par Rudozem et une autre route de montagne. Il fait chaud même en altitude, (30° à
19 h). Nous faisons étape sur un grand parking entouré d'arbres, à 100 m de la route, près de
constructions visiblement abandonnées, comme on en voit beaucoup. 134 km.
Ma 26/6, nous flânons dans la longue rue piétonne de Smoljan. Trouver le point internet est difficile :
nous n'avions pas décodé l'affichage cyrillique "ИHTEPHET" … Et personne ne semblait connaître. La
ville présente peu d'intérêt.
Une route sinueuse nous conduit à Siroka Laka, beau village à maisons blanches
traditionnelles à toits de lauzes, étagées en bordure du torrent. A 1000 m
d'altitude, la chaleur est écrasante. Nous montons vers Gela et nous arrêtons
quelques heures dans un joli coin à 1300 m. Il fait encore 34°, heureusement le
vent rend la chaleur supportable.
Après un bref passage à Devin, nous prenons la route des gorges de la Bujnovskata.
La route est très étroite, parfois partiellement effondrée, croiser est un problème… Surtout lorsque
l'on se trouve face à un camion de chantier. LH garde son calme, et recule
lorsque c'est nécessaire… Je souffre en silence…
Les gorges sont impressionnantes, hautes et étroites. A Jagodina, où une
grotte est visitable, nous profitons d'un parking légèrement en retrait de la
route pour y faire étape. C'est un bout du monde, il ne devrait pas y avoir de
circulation nocturne. 97 km.
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Me 27/6, nous revenons vers Devin, avec un seul croisement difficile de camion. Et nous
empruntons alors la route des gorges de la Trigradska. Heureusement la route est en meilleur état
que la précédente, et nous sommes à la grotte du Diable avant 9 h. Il nous faut attendre d'autres
touristes pour former un groupe avant de visiter, 9 cyclistes espagnols arrivent, ils font un tour de 8
jours… C'est inhabituel, la rivière tombe dans un précipice de 42 m et parcourt une grotte. La
remontée se fait par un escalier très raide, l’équivalent de 20 étages selon l'interprète espagnol…
Nous rejoignons la route principale et continuons vers l'ouest. A Borino, un marché proposant
essentiellement des textiles est animé, les femmes ont souvent un pantalon bouffant sous leur robe,
nous sommes encore en région musulmane.
Une petite route, large mais défoncée, nous fait longer la rive est du lac
de Sarnica, dans de beaux paysages de montagne, de petits champs de
pommes de terre en fleur alternant avec les prairies. Nous trouvons à
faire étape près du lac, un peu avant le village de Sarnica, et pouvons
nous rafraîchir dans ce grand lac de retenue… Après une approche dans
de hautes herbes. 93 km.
Je 28, nous trouvons difficilement la route (non goudronnée) qui longe le
lac à l'ouest. Elle est bien pire que celle de l'est… Mais nous permet de
trouver un beau coin ombragé, à quelques mètres du lac. Son nettoyage
des déchets laissés par de précédents campeurs prend 1 h environ, LH
fait un feu pour les éliminer. Journée de détente, promenade en forêt,
quelques girolles et cèpes. 27 km.
Ve 29, matinée bateau, nous explorons les côtes jusqu'au barrage de
retenue (~ 15 km). En fait, il y a des campeurs tout autour, presque
toutes les clairières vers le lac sont occupées. Une pluie intermittente
fait chuter la température. Nous partons dans la forêt dès qu'il y a une
belle éclaircie, et revenons avec des cèpes et des girolles superbes. En
fin de journée, une puis… quatre voitures déversent leurs campeurs du
WE… Ils s'installent à quelques dizaines de mètres de nous, bloquant le
chemin qui ramène à la route… La température nocturne descend à 13°, vive la couette !
Sa 30/6, après divers rangements et un succulent déjeuner avec nos champignons, nous
repartons vers l'ouest, toujours à peu de km de la Grèce. Un des 8 bulgares voisins
parlait un peu d'anglais, ils ont correctement libéré le chemin dès qu'on leur a
demandé… Trop contents, de pouvoir récupérer notre place. On voit beaucoup de
cultures de tabac.
Dolen, petit village de montagne à 3 km de la route, a de belles maisons de
pierres couvertes par des lauzes. Sur la route principale et sur celle de
Dolen, on voit des deux côtés de la route une centaine de petits "ateliers"
de plein air, où les lauzes sont taillées par des ouvriers, dont quelques
femmes.
Goce Delcev nous permet de faire les courses alimentaires mini. Au col de
Popski, nous empruntons une petite route forestière large et caillouteuse,
quelques km après nous trouvons une étape avec large vue sur les montagnes, nous devons être vers
1400 m. 84 km.
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Di 1/7/07, la route vers Rozen serpente dans la forêt. Nous quittons le
sud des Rhodopes, nous sommes dans les montagnes de Rila et du Pirin.
Quelques km avant Rozen, on voit de tous côtés les étranges formes des
"pyramides", falaises sableuses découpées par l'érosion. Nous traversons
le joli petit village, et arrivons au monastère de Rozen, datant du 13ème
siècle, situé dans un très beau cadre boisé. Constitué de galeries de bois,
le cloître est très beau. La petite église possède de belles fresques
originales. Les lieux sont paisibles, et moins courus que de plus grands
monastères.
Revenant en arrière, nous passons quelques heures à Melnik, village aux belles
maisons blanches en encorbellement, reposant sur une base en pierres, des
bois foncés complétant la construction. La rue principale, toute en longueur,
aux pavés très irréguliers, borde la rivière à sec Melniska. Tout autour, les
"pyramides" de sable donnent un cachet original au village. Nous déjeunons
sur la terrasse du restaurant Menceva kasta, dont la salle genre taverne est
sympathique : repas bon et copieux, poivrons farcis au fromage, tranche de porc fourrée de légumes,
champignons et pommes de terre, vin local et eau, 12 €/personne (cher pour la Bulgarie). La visite de
la très belle maison Kordopulov, qui fut un viticulteur aisé, complète bien la balade.
A Sandanski, 30 000 habitants, nous cherchons un Internet pendant plus d'une heure, arpentant la
longue rue piétonnière centrale. La plupart des commerces sont ouverts, le repos dominical n'a pas
l'air de s'appliquer ici. Personne ne peut nous renseigner… Les personnes interrogées indiquent leur
ignorance lorsqu'on leur montre le papier sur lequel nous avons écrit notre recherche en cyrillique…
Et il se confirme que quasiment personne ne parle de langue "occidentale".
Nous prenons la route 19 vers l'est, et montons au col de Predev pour trouver de la fraîcheur. Une
petite route nous conduit vers 1300 m jusqu'à l'immense parking herbeux et fleuri d'un téléski, nous
y ferons étape. 163 km.
Lu 2/7 matin, nous sommes à Bansko, dans la zone piétonne. Nous profitons d'un point internet trouvé
très vite, nous n'aurons pas besoin du point d'Informations qui n'ouvre qu'à 9 h. Située au pied du pic
Vihren (2914 m), Bansko est une station de sports d'hiver très réputée, et en plein essor, si l'on en
juge par les hôtels déjà très nombreux de sa périphérie, et les chantiers de construction très
nombreux. La vieille ville conserve des maisons anciennes souvent bien rénovées.
L'Eglise de la Sainte-Trinité, construite en 1835, et entourée d'une galerie blanche
à arcades, possède un intérieur remarquable, dont une chaire en noisetier sculpté et
de belles peintures. Sur son fronton…Pourquoi des croissants ?
Nous montons au dessus, dans le parc du Pirin, et déjeunons au milieu des sapins…
Au retour sur la route 19, nous trouvons à la sortie ouest de Bansko un petit
supermarché : c'est le 1er depuis que nous sommes en Bulgarie.
La route 1 vers le nord est rapide, nous la quittons pour aller vers le Monastère de Rila. Ne souhaitant
pas le visiter en fin d'après-midi, nous continuons à monter dans les montagnes du Parc de Naroden,
et trouvons un bel arrêt dans une clairière, quelques km plus loin. 136 km.
25
Ma 3/7, nous visitons le Monastère de Rila peu après 8 h, nous sommes presque seuls jusque vers 10
h. Constitué d'un ensemble important de bâtiments entourés de
murailles, il est très beau et mérite amplement
son classement Unesco. Des galeries blanches de
3 à 4 étages, avec des terrasses et des escaliers
en bois, entourent une vaste cour carrée aux
pavés irréguliers. Les galeries extérieures de
l'Eglise de la Nativité sont ornées de peintures
murales présentant en scènes colorées saints,
pécheurs et diables. L'intérieur est d'une richesse extraordinaire, toutes les surfaces sont peintes
ou dorées, les bois sculptés sont également remarquables…
Route vers Sofia, puis rapidement vers l'ouest. A Klustendil, un important marché
offre surtout des vêtements et des fruits et légumes locaux. Il est dominé par le
minaret d'une mosquée sombre, en très mauvais état. La petite route qui conduit au
Monastère de Zemen est tellement peu entretenue que, outre les nids de poule
habituels, la végétation latérale réduit souvent la largeur à 1
voie, heureusement elle est presque déserte... Arrivant vers
17 h 45, nous ne pouvons voir l'intérieur et les peintures
murales annoncées par le guide. Un petit tour à pied nous
permet de bien voir ce joli petit Monastère datant du 11ème siècle, entourée de
murets parfois bas.
Route vers le lac Poelina, nous prenons un chemin empierré après Lobod pour nous en rapprocher. Le
passage est rétréci par des arbustes piquants genre araucaria, aussi LH utilise des cisailles à
plusieurs reprises pour l'élargir. Nous parvenons finalement au bout, à quelques dizaines de mètres du
lac, dont nous sommes séparés par… un village de vacances désert, au moins partiellement abandonné.
Nous passerons la nuit sur une esplanade herbeuse, entourés de buissons fleuris. 144 km.
Me 4/7, nous continuons le tour du lac, sans trouver d'arrêt intéressant. Des maisons soignées,
d'autres en construction, voisinent avec des ruines et un autre village de vacances abandonné. A
Pernik, ville industrielle sans intérêt, nous trouvons un point Internet… abrité dans une banque grâce
à un jeune parlant un peu d'anglais.
Au sud de Sofia, le Musée national d'Histoire, situé dans
l'ancienne résidence jadis occupée par le Secrétaire
général du PC bulgare, vaut la visite. Les salles couvrent une
très longue période, de la préhistoire à la fin du 19ème
siècle. C'est là que l'on peut voir, en particulier, les trésors
trouvés à Veliko Tarnovo, Durankulak…, ainsi que des icônes
originales de plusieurs églises…. Transportés là pour éviter
vol et vandalisme. Dans le parc, avions de chasse et hélicoptère militaire semblent quelque peu
incongrus.
Tout près, l'Eglise de Bojana (au patrimoine Unesco) est un petit bâtiment sans beauté : à l'église du
11ème siècle ont été ajoutées une partie au 13ème puis la dernière au 19ème… Elle possède néanmoins de
très belles fresques des 2 premières périodes, en particulier une Cène et un endormissement de la
vierge (photos interdites).
Il fait chaud, nous souhaitons dormir en altitude, et cherchons la route d'Aleko. Aucun panneau ne
nous renseignant, nous avons la chance de poser la question à un bulgare très heureux de converser
avec nous… Boytcho est un ingénieur civil retraité, il touche 75 €/mois, et évoque la misère de son
pays où un cadre gagne 120 €/mois… Il a pratiqué le français en Algérie et en Tunisie…
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Nous montons effectivement une vingtaine de km jusqu'à la fin de la route, aucun panneau n'indique
où nous sommes, c'est certainement Aleko, station de ski déserte en ce moment. Nous stationnons
près d'un télésiège, avec une belle vue sur la vallée et Sofia, que nous visiterons demain.
Vers minuit… Une tempête de vent s'étant levée, nous redescendons de quelques km jusqu'au parking
d'un autre télésiège, afin d'éviter sifflements et ballottements excessifs. 104 km.
Je 5/7, après une descente dans la brume, nous arrivons vers 8 h au centre de Sofia, aidés par notre
GPS qui connaît enfin les routes… Plusieurs fois, nous sommes déviés par des policiers, qui interdisent
de larges avenues à la circulation "normale" (nous voyons passer des véhicules officiels). Malgré tout,
nous trouvons une place dans un parking payant (1/2 €/h), à 50 m de la cathédrale Alexandre Nevski. Le
temps que nous soyons prêts à sortir, on entend une musique et on voit défiler devant nous une fanfare
en uniforme, puis des tas de militaires en uniforme de parade. Un peu plus tard,
nous assisterons à un défilé impressionnant : motards, pompiers, véhicules de
police divers, et même police à cheval ! La clé de l'énigme ne nous sera donnée
que plus tard, par le guide d'un groupe français que j'interroge : c'est la fête
de la Police ! Qui va se poursuivre sous une forte pluie, inattendue après un
lever ensoleillé, pendant 2 heures environ.
Sofia, n'est capitale que depuis 1879 (départ des turcs), son centre se visite rapidement. La petite
Eglise Sainte Sophie, datant du 5ème siècle, est bien restaurée après sa longue
transformation en mosquée et sa destruction partielle lors des séismes de
1818 et 1858. La Rotonde Saint-Georges, probablement baptistère au 4ème
siècle, est harmonieuse, au milieu d'une cour rectangulaire peu sympathique.
Les thermes sont… en cours de réhabilitation depuis quelques années.
Beaucoup d'édifices sont imposants… et un peu massifs.
Route 16 vers le nord-ouest de la Bulgarie. Les gorges de l'Iskar sont belles, peu fréquentées. Petite
route de montagne bien goudronnée jusqu'à Okolcica, simple lieu-dit où nous voyons une croix de 35 m
commémorant un combat… puis deux pistes d'envol pour parapente et quelques bungalows pour sportifs
inhabités. Nous pensons faire étape dans une grande prairie vers le sommet de la route, mais
changeons d'idée après quelques minutes, préférant redescendre un peu de jour plutôt qu'à minuit… car
le vent souffle toujours en violentes rafales. Quelques km plus bas, la vue est un peu moins belle, mais
nous sommes moins exposés. C'est également désert. 138 km.
Ve 6/7, nous suivons la route de Ledenika, suivant la Leva, qui nous conduit à travers le spectaculaire
défilé de Vracata aux hautes parois verticales. A l'arrivée à Ledenika, où nous projetions de visiter la
grotte, impossible de s'arrêter. De nombreux cars avaient amené les participants à un déjeuner
champêtre, organisé sous des tentes tout autour d'une vaste prairie, et bénéficiant d'une sono
redoutable. Nous redescendons de quelques km, et prenons un chemin herbeux qui nous conduit vers un
très beau point de vue sur les montagnes environnantes, dans un pré d'alpage très fleuri. Nous y
resterons jusqu'au lendemain, au calme, alternant lecture et promenades, apparemment seuls sur de
nombreux km à la ronde. 45 km.
Sa 7/7, après avoir traversé Vraca et Montana, nous prenons une route qui monte vers le Monastère de
Ciprovci. Dans la traversée d'un village, nous comprenons pourquoi le lait ne s'achète pas en épicerie :
chacun a sa vache, au rez-de-chaussée de sa maison… Ne trouvant pas le
monastère, nous poursuivons jusqu'à Martinovo, dernier village, puis au dessus
un chemin empierré assez large. Nous voyons plusieurs immenses terrils
herbeux montrant l'exploitation ancienne de mines, confirmée par l'entrée de
galeries. Nous nous installons sur l'un d'entre eux, dans une belle prairie
d'alpage fleurie, entourés de sapins et de sommets montagneux. Armés de
lampes de poche et chaussés de bottes, nous pénétrons de quelques centaines
27
de mètres dans une galerie, d'où étaient probablement extraits des quartz aurifères : les mines de
cette région étaient riches en cuivre et or, exploitées déjà par les thraces, et plus récemment par des
mineurs venus de Saxe.
Le cadre est superbe, nous resterons également jusqu'au lendemain dans ce lieu privilégié, où nous ne
voyons aucun humain sur des dizaines de km. Nous
sommes à 1 ou 2 km de la crête qui délimite la frontière
serbe. Bien qu'on soit en WE, personne ne montera
jusqu'à nous. 103 km.
Di 8/7, en redescendant nous voyons sur un petit panneau une flèche et МАНАСТИР (= manastir), nous
permettant d'arriver au joli petit Monastère de Ciprovci. L'iconostase en bois sculpté est belle.
Route facile jusqu'à Belogradcik,
où nous profitons d'un paysage
fantastique de rochers rouges de
toutes formes, c'est très beau et
semble à peine réel. Nous montons à la forteresse Kaleto, étonnante construction reliant des rochers
par quelques murailles, commencée par les romains entre le 1er et le 3ème
siècle… Des combats s'y sont encore déroulés en 1885, pendant la guerre
serbo-bulgare. Elle a été restaurée en 1958, et on peut monter au sommet par
des marches taillées dans la roche. D'en haut, la vue sur le village et les
rochers des environs est magnifique.
Déjeuner au restaurant Madonna, recommandé par
nos 2 guides. Nous sommes seuls sur une belle terrasse dominant la ville. Bon
et copieux repas pour 10 €/pers., vin et eau compris, même si on ne comprend
pas toujours ce que l'on commande… ni d'ailleurs parfois ce que l'on mange.
Un peu plus au nord-est, la visite de la grotte de Magura nous rafraîchit… Un beau tracé peu éclairé et
parfois glissant nous permet de circuler dans une grande galerie, et d'aboutir à environ 1,5 km du point
de départ. Nous n'avons pas vu la galerie où il doit y avoir des peintures murales, mais beaucoup de
lampes étaient en panne, et nous ne pouvions poser de question à personne : nous étions seuls ! Soirée
et nuit sur le parking proche de la sortie de la grotte, nous sommes seuls au-dessus d'un lac, profitant
de l'ombre de grands tilleuls. 106 km.
Lu 9/7, après une nuit bien chaude, début de matinée à Vidin. Au nord de la ville, nous visitons la
citadelle de Baba Vida, érigée à la fin du 10ème siècle,
puis complétée à plusieurs reprises, fin 18ème pour la
dernière fois. On a de belles vues du haut des
remparts, mais il faut bien regarder où on met les
pieds… Trous nombreux, passages près du vide sont plus
nombreux que les touristes (nous sommes seuls)…
Nous prenons la route vers la Roumanie, pour traverser quelques km plus loin . La carte semble
montrer un pont, en fait c'est un ferry, qui part… lorsqu'il y a sur le quai de quoi le remplir. On nous
avait annoncé ½ h d'attente, il faut tripler… Et la traversée coûte 46 €, + 25 Lei ~ 9 € pour passage sur
le port (le taux de change local est très mauvais), + 2 € de vignette. Cher !
Route jusqu'à Dobreta-Turnu Severin, où nous longeons le Danube vers l'ouest. C'est
un long défilé de plus de 100 km de long, avec le passage des Portes de Fer : grand
barrage et gigantesque centrale hydroélectrique, construits en collaboration entre
roumains et yougoslaves, terminé en 1972. Plusieurs villages ont été noyés. Le paysage
est beau, sauvage et assez désert, la route… particulièrement défoncée ou en travaux.
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On y roule à 40 km/h de moyenne…
Après avoir cherché une route qui conduirait en montage, décrite dans un guide mais introuvable, nous
passons la nuit dans une belle prairie vers Sopotu Nou. Le bruit du vent violent est gênant, mais nous
restons, faute de savoir où lui échapper, la nuit étant proche. 334 km.
Ma 10/7, route vers le nord. A Timisoara, visitée à l'aller, nous nous arrêtons au Iulius Mall, centre
commercial inauguré en 2005, le plus grand du pays. Il est effectivement impressionnant, architecture
et design remarquables, rassemblant de nombreuses boutiques sur 3 niveaux, en majeure partie des
vêtements. Nous y déjeunons d'ailleurs, bien mais cher (22€ pour 2, 1 plat + eau, léger).
Passage en Hongrie à Cenad, sous la pluie qui rafraîchit rapidement l'atmosphère. Après Szeged, nous
trouvons une prolongation d'autoroute non prévue sur la carte. Il y a du monde, mais on avance bien.
Nous quittons l'autoroute ( M5, M0, puis M1 ) après Tatabanya et
rejoignons (difficilement car les signalisations sont absentes) l'Ermitage
de Majkpuszta. Nous ne pourrons le voir que de l'extérieur, il est fermé
et nous aurons repris la route avant son ouverture à 10 h demain matin.
Par contre nous stationnons pour la nuit au bout de son parking, près d'un champ de maïs, vue sur les
forêts avoisinantes. 540 km.
Me 11/7, traversée de l'Autriche par l'autoroute de Vienne. Circulation très chargée, de nombreux
poids-lourds ralentissent le trafic. Sortant de l'autoroute pour chercher du gas-oil (très cher), nous
voyons par hasard la belle abbaye cistercienne de Heiligenkreuz, qui aurait en relique une fraction de la
"vraie" Croix. Beaucoup de travaux également.
En Allemagne, nous quittons l'autoroute au sud d'Heidelberg, à Sinsheim. La route vers Aglasterhausen
nous permet de trouver, à une dizaine de km, une étape sympathique à la limite de la forêt et des
champs, à quelques centaines de mètres de la route. 894 km.
Je 12/7/07, autoroute sans problème jusqu'à Herblay, où nous arrivons dans l'après-midi. 619 km.
Au total, nous avons parcouru 10 850 km en 2 mois, dont 3 800 en Roumanie et 2 800 en Bulgarie.
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En Roumanie… Nous avons aimé en particulier…
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L'accueil ! Partout, des sourires, des gestes de bienvenue… Tant dans
les villes que dans les campagnes. On ne parle pas la même langue ? On
communique par gestes !
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Beaucoup à voir, sites touristiques bien sûr, mais aussi traversée des
petits villages, nombreux, animés et laborieux, souvent fleuris…
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Les charrettes à cheval ou à âne, utilisées tant pour transporter les
humains que les charges… les plus variées.
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Très peu de camping-cars, ils sont considérés comme des véhicules "normaux"… Il n'y a donc pas
de réglementation contraignante. ..
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Nous n'avons jamais eu de sentiment d'insécurité lors de notre camping libre, et les beaux coins
se trouvent assez facilement.
"Naviguer" n'a rien d'évident…
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A l'arrivée, il faut acquérir l'atlas routier au 1:300 000, qui complètera les cartes du pays au
1:800 000. Ce n'est pas une raison pour se fier à l'atlas : les embranchements secondaires ne se
présentent pas toujours comme indiqué (et de plusieurs km) !
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Utiliser plusieurs guides s'avère utile. Aucun n'est complètement fiable, et tous sont
incomplets. Le Routard Roumanie Bulgarie ne connaît pas toutes les villes, c'est par contre le
plus exact concernant les jours et heures de visite. Evasion est plus orienté "culturel", Petit
futé est le plus complet …
Se déplacer non plus…
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Lorsqu'on prévoit ses étapes, il ne faut pas imaginer une moyenne horaire supérieure à 60 km
sur les DN (nos RN), à peu près correctes, mais… outre les nids de poules parfois importants, il
faut s'attendre à rencontrer des charrettes à cheval roulant ou en cours de chargement, des
vaches, chevaux ou moutons en liberté…, et bien sûr des travaux plus ou moins signalés.
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Pour les routes secondaires, la qualité est imprévisible. Elles sont souvent goudronnées, mais des
passages empierrés ou défoncés ne sont pas rares. Les routes dites "autres" sont encore moins
prévisibles, on a parfois de bonnes surprises... Une moyenne de 20 km/h est déjà bonne.
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On trouve partout du carburant, le gas-oil coûte environ 0,9 €/litre. En choisissant une stationservice importante, on obtient facilement de l'eau et des toilettes. Les poubelles publiques sont
très nombreuses près des routes, il y a visiblement une campagne d'affichage demandant de
préserver la nature, et souvent des panneaux rappellent les amendes encourues pour dépôt
d'ordures sauvage… C'est certainement très nécessaire, on voit beaucoup de ces décharges,
partout dans le pays.
En conclusion…
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Un beau et intéressant voyage. La Roumanie est maintenant en Europe, les roumains en sont
fiers et satisfaits, même si (de leur propre aveu) la vie reste aussi difficile qu'avant.
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Le pays évoluera certainement très vite. Partout, des chantiers très actifs, on construit routes,
assainissements, maisons…
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En Bulgarie… Nous avons particulièrement apprécié…
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La Bulgarie est un pays de rêve pour les campingcaristes amateurs de curiosités naturelles.
Y trouver une belle étape au calme est facile, dans un
paysage souvent somptueux.
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Les camping-cars sont quasi inexistants, nous n'en avons vus
qu'une fois par semaine…
A part un, ils voyageaient toujours par 2 ou 3.
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Les routes sont en assez bon état, même les routes
secondaires sont souvent correctes.
Les surprises, cependant, ne sont pas rares, surtout en
montagne.
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On trouve facilement du carburant, encore plus de l'eau grâce aux nombreuses fontaines
publiques (particulièrement dans les Rhodopes).
Et un peu moins…
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L'atlas routier recommandé par le guide vert Michelin est introuvable, même dans les librairies.
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On s'habitue à la lecture des panneaux en cyrillique… Mais ils sont rares. Une boussole est un
équipement indispensable.
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Les conducteurs bulgares foncent quoi qu'il arrive… Voitures et piétons ont intérêt à se pousser.
Même sur un passage protégé, il faut être très prudent et attendre !
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Les bulgares sourient rarement, ne rendent pas les saluts, mais sont corrects lorsqu'on leur
demande un renseignement… Les contacts sont très difficiles, même dans les villes quasiment
personne ne parle d'autre langue que bulgare (sauf le russe, peut-être).
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Attention aux approvisionnements, difficiles en particulier dans les Rhodopes. Les commerces
alimentaires ont peu de produits, presque tous de culture ou de fabrication locale. On trouve des
œufs, du chou, des tomates, des concombres… Mais difficilement du lait ou de la viande… Sauf
des charcuteries très grasses, peu au goût français.
En conclusion…
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Un voyage pour ceux qui aiment la montagne. On peut faire de très nombreuses balades à des
altitudes variées, dans de très beaux paysages.
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La Bulgarie est maintenant en Europe, mais les bulgares restent plus proches des russes que des
autres peuples. Ceux-ci en effet sont encore considérés comme les libérateurs, puisqu'ils ont
fait partir les ottomans après plusieurs siècles d'occupation…