femmes immigrantes - Centre justice et foi

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femmes immigrantes - Centre justice et foi
VIvRe ensemBLe
BULLETIN DE LIAISON EN PASTORALE INTERCULTURELLE • CENTRE JUSTICE ET FOI
VOLUME 18, N° 62
ÉTÉ 2011
Enquête sur la situation des femmes
immigrantes au Québec
Une enquête pour prendre acte et un organisme pour agir…
Mounia Chadi1
Ce texte est le résultat d’une tournée provinciale réalisée auprès
de 193 femmes immigrantes et réfugiées. Dans la foulée de
cette tournée, une nouvelle organisation a été mise sur pied
en mars dernier : le Réseau d’action pour l’égalité des femmes
immigrées et racisées du Québec 2, fondé par un comité3 de
réflexion composé de femmes de multiples origines.
Ces deux événements sont le
fruit d’une dynamique qui a pour
nom «Le projet sur la situation des
femmes immigrées et racisées», initié
par la Table de concertation des organismes au service des personnes
réfugiées et immigrantes (TCRI).
Cet article donne les premiers
résultats d’une enquête qui vient de
prendre fin. Celle-ci conclut à un
mal d’intégration auquel pourrait
certainement remédier une véritable volonté politique. C’est du
moins le résultat auquel on arrive
à partir des multiples témoignages
recueillis lors de la tenue de groupes-témoins dans le cadre de la
tournée provinciale de la TCRI.
À Sherbrooke, à Gatineau,
à Brossard, à Drummondville,
à Trois-Rivières, à Québec et à
Montréal; dans ces 7 villes où
nous avons effectué notre tournée,
de juin à octobre 2010, nous avons
rencontré et écouté des femmes
qui aspirent à un bien être social
et culturel qui passe surtout par
un emploi leur donnant accès à de
meilleures perspectives.
Notre équipe était composée
de trois membres du Projet sur la
situation des femmes immigrées et
racisées de la Table de concertation des organismes au service des
personnes réfugiées et immigrantes
(TCRI). Les rencontres se faisaient
sous la forme de groupes-témoins
dont le nombre de participantes
variait d’une quinzaine à une quarantaine de femmes.
Les femmes que nous avons
rencontrées - notamment les nouvelles arrivantes (tous statuts confondus) - vivent pour la plupart un
immense isolement qui s’explique
par plusieurs facteurs : non maîtrise
du français; méconnaissance du
nouvel environnement social et de
la culture de la société d’accueil;
peur des préjugés, chômage, etc.
C’est pour cela qu’elles ont vécu
les rencontres que nous avons proposées comme une occasion leur
permettant de rompre leur solitude.
Celles-ci étaient une occasion permettant de créer un lien entre des
femmes qui partagent des expériences comparables4. Ces rencontres
permettaient aussi de nommer les
différents obstacles auxquels elles
sont confrontées et sur lesquels
bute leur intégration
Qui sont les femmes rencontrées?
De par leur origine, ces femmes sont essentiellement arabes,
hispanophones et africaines. Ces
193 femmes avec lesquelles nous
nous sommes entretenues de leur
quête d’intégration sont à 24%
maghrébines (Algérie, Maroc, Tunisie et Mauritanie). Les femmes
colombiennes qui représentent
16% du total font monter l’origine
hispanophone à 21% de notre
échantillon (Argentine, Chili, Colombie, Cuba, Équateur, Mexique,
Pérou, Venezuela). Pour leur part,
les femmes provenant de l’Afrique
sub-saharienne constituent 20% du
total, avec le Congo en tête (7%).
Les autres pays africains dont sont
originaires ces femmes sont le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le
Cameroun, le Congo-Brazzaville, la
Côte-d’Ivoire, le Mali, l’Ouganda,
la République Centrafricaine, le
Rwanda, la Somalie et le Togo.
La nouvelle immigration irakienne résultant de la guerre du
Golfe (fortement représentée en
régions), constitue 12% du total
de notre échantillon. Elle augmente ainsi à 15% la présence
des femmes d’origine arabe du
Moyen-Orient dans nos groupes-témoins (l’Égypte, le Liban).
L’origine asiatique représente 9%
(Afghanistan, Bhoutan, Birmanie, Chine, Inde, Iran, Sri Lanka,
Vietnam). Les autres origines sont
la France, l’Angleterre, La Turquie,
les États-Unis, Haïti, la Bulgarie, la
Moldavie, l’Ukraine et la Chine.
On peut constater qu’à l’exclusion des maghrébines et de certaines africaines qui viennent de pays
où l’on parle français, la plupart des
autres femmes, toute origine confondue (56%), parlent peu ou pas
le français, comme l’ont confirmé
leurs difficultés à s’exprimer dans
cette langue, lors de la tenue des
groupes-témoins. On dénote que
84% des femmes rencontrées ne
travaillent pas; elles sont pour la
plupart à la recherche d’un emploi.
Quant à leur situation familiale,
23% d’entre elles sont cheffes de
familles. Ajoutons que 57% sont
mariées ou sont conjointes de fait,
alors que 18% sont célibataires. On
note enfin qu’un très grand nombre
de ces femmes (70%) sont établies
au Québec depuis 3 ans et moins.
Ces femmes sont de plus assez
jeunes, car 72% d’entre elles ont
moins de 45 ans. Pour souligner
davantage ce trait de jeunesse, relevons que 32% des femmes qui ont
constitué nos groupes-témoins ont
entre 20 et 35 ans. Seulement 8%
sont âgées de plus de 55 ans. Ces
femmes sont pour la plupart bien
instruites : 49% d’entre elles sont
de scolarité collégiale ou universitaire. En effet, 32% d’entre elles
détiennent un diplôme de niveau
universitaire et 17% ont un niveau
collégial ou professionnel.
Quelles sont les barrières à
l’intégration de ces femmes ?
Dans nos groupes-témoins,
les femmes rencontrées partagent
largement le sentiment que le
Québec est une société au sein de
laquelle elles peuvent beaucoup
mieux s’affirmer comparativement
à la situation qui prévaut dans leur
pays d’origine. Elles voient aussi
dans cette société un milieu qui
permet de meilleures perspectives
pour l’avenir de leurs enfants. Elles
ont toutefois le sentiment que ce
désir d’émancipation est entravé
par de nombreuses barrières qui
se dressent devant elles et qui leur
semblent pour le moment infranchissables.
Plusieurs failles sont ainsi identifiées : les longues listes d’attente
autant pour les garderies subventionnées que pour la francisation,
le manque d’efficacité des programmes de francisation; le manque d’interprètes pour celles qui ne
parlent pas la langue; le manque
d’avocats pour celles qui doivent
régulariser leurs statuts; la non-reconnaissance des diplômes et des
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expériences acquises dans le pays
d’origine; le manque d’efficacité
des politiques d’Emploi-Québec
en matière de formation et d’insertion professionnelle; le manque de
formation et d’informations sur la
société d’accueil et les préjugés de
la société envers les immigrants,
etc.
De ces multiples blocages,
nous retenons particulièrement,
pour cet article, l’équation constituée par le trio langue-travailgarderie, qui concerne les femmes
auxquelles la maitrise du français
fait défaut : sans garderie pour leurs
enfants, ces femmes n’arrivent pas
à suivre les programmes de francisation, et sans amélioration de leur
niveau de maîtrise de la langue
française, leurs chances de trouver
un emploi s’amenuisent ainsi que
plus globalement leurs habiletés de
socialisation et d’intégration.
Il est vrai que le manque de
garderies à prix abordables pose
problème au Québec à toutes les
femmes ayant des enfants en bas
âge. Mais ce problème est plus
crucial et se pose en des termes
différents dans le cas des femmes immigrantes. La question du
service de garde pour les enfants
fait en effet partie des nouveaux
problèmes que découvrent les familles immigrantes dans la société
d’accueil. Pour la plupart de ces
familles, la garde des enfants dans
le pays d’origine se fait dans le cadre d’un réseau social traditionnel
où ce sont les femmes membres de
la famille, les amies, les voisines ou
les servantes qui relayent la mère
pour la garde des enfants. Ne plus
disposer de ce réseau traditionnel
de garde et le fait de devoir s’adresser à des services spécialisés s’avère
2
une donne inédite et nouvelle pour
les familles immigrantes.
En effet, la recherche d’une
garderie et d’un logement sont les
premières démarches effectuées
par les familles nouvellement arrivées ayant des enfants en bas âge.
Sans garderie, leur mobilité pour
les premiers pas vers l’intégration
est freinée. Aussi, les familles ne
parlant pas le français ont des
difficultés à obtenir l’information
relative aux garderies disponibles.
Il y a une faille au niveau de la
communication et de la circulation
de l’information.
Au sein de la plupart des familles immigrantes, la garde des
enfants relève des femmes, surtout
du fait du poids des traditions. C’est
ce trait de culture qui différencie
les besoins de ces familles de celles
du groupe majoritaire. Il en résulte
que ce sont les femmes immigrantes qui se trouvent particulièrement freinées dans leurs tentatives
d’intégration. Ceci est notamment
prouvé par les statistiques concernant le taux d’activité des hommes
immigrants qui est bien supérieur à
celui des femmes immigrantes5. Ce
qui en découle est un double phénomène de précarité : celui de la
famille dans son ensemble d’abord,
et celle de la femme à l’égard de
son conjoint ensuite. Ainsi, le fait
de ne pas accéder au service d’une
garderie entrave la francisation
des femmes immigrantes. Il est
pourtant notoirement établi que le
fait de ne pas maitriser la langue de
la société d’accueil bloque tout le
processus d’intégration. Ainsi, ce
non-accès aux garderies a un impact particulier sur l’avenir scolaire
de l’enfant membre d’une femme
immigrante; car quand il saute
l’étape de la garderie, son contact
avec la langue française est reporté
jusqu’à l’entrée à l’école.
Sans francisation et sans garderies, c’est l’isolement
Par cette tournée, on observe
que les femmes immigrantes et
réfugiées qui ne parlent pas ou
parlent peu français, soit 56%
des femmes que nous avons rencontrées, ne peuvent accéder aux
services d’interprètes, car les organismes d’accueil et d’aide aux
immigrants et réfugiés manquent
de moyens pour financer de tels
services et font donc appel à leurs
bénévoles qui n’arrivent pas à répondre à la forte demande. Ainsi,
les bénévoles œuvrant dans les
organismes d’aide sont submergés
par les demandes de traduction et
d’accompagnement physique pour
que les femmes puissent bénéficier
des services publics dont elles ont
besoin : «On reçoit mille demandes
par an et on est quatre. On ne peut
pas accompagner tout le monde», explique une intervenante au Centre
multiethnique de Québec.
Les conséquences de l’absence
d’un accompagnateur-interprète
pouvant venir en aide à ces femmes
sont maintes fois relevées. C’est ce
qui ressort de nos entretiens avec
les réfugiées irakiennes que nous
avons rencontrées à Trois-Rivières : «cette dame dit qu’elle a reçu des
papiers très importants des services de
l’immigration et de Revenu Québec.
Elle n’a trouvé personne pour lui
expliquer c’est quoi et il y avait une
échéance qu’il fallait qu’elle respecte
pour payer le gouvernement. Elle n’a
pas lu, donc elle est obligée de payer
des intérêts à cause de ça», nous dit
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une interprète bénévole qui relate
l’expérience d’une femme irakienne
qui ne parlait que l’arabe.
Beaucoup de femmes nous ont
déclaré qu’elles se sont inscrites sur
des listes pour la francisation et
que l’attente est longue. De plus,
même celles qui ont bénéficié de
programmes d’apprentissage du
français (37% de notre échantillon)
sont déçues; car les employeurs les
refusent pour non maîtrise suffisante de la langue : «même si on
a complété le niveau 4, ce n’est pas
suffisant, surtout au niveau écrit,
la grammaire», insiste une bénéficiaire du programme à Brossard.
Conscientes de ces insuffisances,
beaucoup de femmes persistent
à vouloir continuer à suivre des
cours dans le cadre de la formation
pour les adultes. Mais cela s’avère
impraticable, comme en témoigne
une femme de Drummondville,
via-interprète: « tout de suite après
qu’elle a fini la francisation, il y a de
cela deux ans, elle a demandé des
cours de langue à Accès Travail…
Ils lui ont proposé des cours du soir
au Cégep. Mais elle a une fille âgée
de 6 ans et il n’y a personne pour la
garder». Ainsi, sans garderie pour
leurs enfants, beaucoup de femmes
ne peuvent bénéficier de l’école du
soir pour atteindre un niveau de
français suffisamment fonctionnel
en vue d’avoir un emploi.
L’aménagement de l’horaire
de francisation et le lien avec le
manque de garderie se pose de
façon plus grave quand au terme
des classes de francisation - convaincues que leur niveau ne répond
pas aux exigences du marché du
travail - les femmes éprouvent le
besoin de suivre d’autres cours
de français offerts le soir dans les
3
cégeps ou universités. Ces cours
sont toutefois payants. Incapables
de trouver des services du soir
pour la garde de leurs enfants, elles
renoncent souvent à améliorer leur
niveau de français. Plusieurs enjeux
sont ici sous-jacents : l’isolement
de ces femmes entrave leur immersion linguistique pour parfaire leur
maitrise du français, et la précarité
économique qui caractérise ces familles les amène à ne pas débourser
pour la formation complémentaire
dispensée au Cégep ou à l’université. La mise en place de haltesgarderies à même les lieux où se
trouvent les classes de francisation
serait ici d’un grand secours.
L’emploi, le nerf de l’intégration
Par ailleurs, même quand elles
disposent de beaucoup d’habiletés
(diplôme, expérience, langue), ces
femmes immigrantes ont du mal
à se faire valoir sur le marché du
travail québécois. Et celles qui ne
maîtrisent pas le français ont évidemment encore moins de chance.
Il en découle, dans plusieurs cas,
une sorte de logique de cause à
effet entre plusieurs éléments qui
mettent ces femmes devant une
impasse qui leur parait insoluble
: on demande à ces femmes l’expérience d’ici, alors qu’elles ont
l’expérience d’ailleurs; on leur
demande d’aller chercher une
nouvelle scolarité, alors qu’elles
sont déjà très scolarisées; on exige
d’elles la maîtrise du français, alors
que la francisation offerte ne leur
permet pas d’être fonctionnelles.
Ainsi, les besoins de se franciser, de
se former et de chercher du travail
exigent une disponibilité qu’elles
ont difficilement, faute de places
en garderie.
De plus, la lenteur de l’évaluation des diplômes fait perdre
de belles occasions de travail et
démotive les nouvelles arrivantes :
«moi, j’ai attendu huit mois. Alors
après huit mois, la formation que je
veux, par exemple, ça y est, elle est
reportée pour l’année prochaine.»,
se plaint une diplômée de notre
groupe témoin à Saint-Laurent
(Montréal). Diplômées ou pas,
ces femmes immigrantes perçoivent une grande rigidité dans la
manière dont Emploi-Québec les
accompagne dans leurs tentatives
d’intégrer le marché du travail.
Elles soulignent aussi que les communications avec les agents-e qui
s’occupent de leur dossier sont
difficiles sur plusieurs aspects :
elles disent qu’on leur conseille
des formations alors qu’elles en
souhaitent d’autres ou qu’on leur
refuse d’autres formations qu’elles
convoitent.
L’inadéquation des services
d’Emploi-Québec est une plainte
exprimée particulièrement par les
femmes immigrantes diplômées.
Sur le marché du travail québécois,
leurs diplômes et leurs expériences
acquis dans leurs pays d’origine
ne sont pas valorisés. Certaines
femmes sont découragées par l’idée
de reprendre de longues études
qu’elles avaient déjà faites; elles
se décident alors à se réorienter
professionnellement, en choisissant
de nouvelles formations de durée
relativement courtes et aboutissant
à un métier. Les femmes ayant
participé à notre enquête ont témoigné qu’Emploi-Québec refuse
souvent de telles formations, en
arguant que ces femmes sont déjà
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diplômées et qu’elles devraient aller
sur le marché du travail.
La place des préjugés
En plus des failles observées
dans les services publics, la difficile
équation garderie-francisation-travail, combinée aux préjugés et à la
stigmatisation des immigrantes,
sont aussi au nombre des blocages
et obstacles : «quand je suis venue
au Québec, c’était pour évoluer,
c’était pour m’épanouir, pour offrir
un plus à moi et à mes enfants. Maintenant, quelque part, j’ai été choquée,
c’est-à-dire, je ne m’y attendais pas.
Je me suis préparée à toute sorte de
difficultés. Mais il y a quelque chose,
il y a quelque part un obstacle, c’est
abstrait, je ne sais pas, c’est implicite,
je ne sais pas comment l’expliquer. Le
fait de se présenter, de dire : Voilà,
mon nom c’est ceci, ça donne souvent
lieu à un préjugé, partout.», nous affirme une femme à Sherbrooke. Ce
sentiment d’être stigmatisée, certaines l’ont vécu dès leur arrivée,
lors de la recherche d’un logement,
souvent parce qu’elles ont des familles nombreuses. D’autres se sont
vues refuser un emploi à cause de
leur origine ethnique (Trois-Rivières). Certaines femmes ont même
relaté des épisodes de racisme vécu
par leurs enfants.
Conclusion
Par le biais de l’analyse dont est
issu ce texte, nous avons élaboré
des indicateurs pour catégoriser
les obstacles à l’intégration, sur la
base des déclarations des 193 participantes à huit groupes-témoins
dans sept régions du Québec. Nous
avons regroupé sous ces indicateurs
4
les multiples difficultés auxquelles
font face les femmes immigrées et
racisées et qui compliquent leur
processus d’intégration. Parmi ces
obstacles, nous avons retenus deux
groupes de problèmes importants,
synthétisés sous le triptyque suivant : «dévalorisation des acquis»,
«exigence de l’expérience localeGarderie» et «langue-travail-garderie». Les participantes aux huit
groupes témoins ont suggéré des
solutions qui concernent justement
ces deux groupes d’obstacles qui
entravent particulièrement leur
intégration. La suite à donner à ce
texte consistera à revenir sur les
suggestions des participantes en
vue de dégager quelques recommandations. L’ensemble de ces
suggestions et recommandations
serviront de pistes de réflexion aux
États généraux en janvier 2012,
en vue de proposer une meilleure
politique d’intégration des femmes
immigrées et racisées.
1
Doctorante en sociologie à
l’UQAM et chargée de projet à la TCRI.
2
Les termes « femmes immigrées
et racisées » comprennent les femmes immigrées, tous statuts confondus, incluant
les nouvelles arrivantes; les femmes des
minorités visibles, immigrées ou nées ici;
les femmes des communautés culturelles,
immigrées ou nées ici.
3
Il s’agit du Comité de réflexion
sur la situation des femmes immigrées et
racisées de la TCRI.
4
Occasions qu’elles n’ont presque
jamais, sauf dans les rares cas où un organisme d’aide aux immigrant-e-s les invite à
des activités spécifiquement destinées aux
femmes.
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5
Dans son étude basée sur le
Recensement de 2006, Pierrette Beaudoin
conclut que «ce sont les femmes immigrées
qui participent le moins au marché du travail
puisque leur taux d’activité est le plus bas de
tous les groupes». En remarquant que l’écart
se creuse davantage entre les hommes et
les femmes immigrés récemment arrivées
(période 2001-2006), atteignant 17,9 points
de pourcentage, l’auteure de cette étude
émet l’hypothèse que «ces femmes soient
moins actives parce qu’elles ont de jeunes
enfants.» Le taux d’activité des femmes de
cette cohorte est de 57,0 %, alors que celui
des hommes atteint 74,9 %. Pour en savoir
plus sur cette étude : http://www.micc.gouv.
qc.ca/publications/fr/recherches-statistiques/Etude_PBeaudoin_FemmesImm.pdf
5