DOSSIER DE PRESSE

Transcription

DOSSIER DE PRESSE
DOSSIER DE PRESSE
The
Scottish
Play
CRÉATION / RÉSIDENCE
texte et mise en scène
Cédric Orain, artiste associé
librement inspiré de
Macbeth de William Shakespeare
CRÉATION mercredi 13, jeudi 14 et vendredi 15 novembre 2013 > 20h
grand théâtre, le phénix scène nationale Valenciennes
DATES À VENIR
> Ma scène nationale – Pays de Montbéliard | 19 novembre
> Le Vivat – scène conventionnée théâtre et danse d’Armentières | 22 novembre
> La Ferme du Buisson – scène nationale Marne-la-Vallée | 23 et 24 novembre, dans le cadre du
festival Les enfants du désordre avec Mikaël Serre, Frédéric Sonntag, Julie Bérès et Le Collectif In Vitro
> La Comète, scène nationale de Châlons-en-Champagne | 26 et 27 novembre
contact presse nationale
Agence Plan Bey / Dorothée Duplan
[email protected]
06 86 97 34 36
contact presse régionale
Hugo Dewasmes, le phénix
[email protected]
03 27 32 32 21
The Scottish Play - le phénix scène nationale Valenciennes - 1
The Scottish Play - le phénix scène nationale Valenciennes - 2
The
Scottish
Play
texte et mise en scène Cédric Orain
artiste associé* au phénix scène nationale
librement inspiré de
Macbeth de William Shakespeare
> la résidence de création se déroule au phénix
du 19 octobre au 15 novembre 2013
avec Stéphane Auvray-Nauroy
Olav Benestvedt
Céline Milliat-Baumgartner
Christophe Garcia
Tonin Palazzotto
Eram Sobhani
assistanat à la mise en scène Édouard Liotard
scénographie et vidéo Pierre Nouvel
lumières Bertrand Couderc
son Samuel Mazzotti
costumes Karin Serres
régie générale Germain Wasilewski
production la traversée
coproduction le phénix scène nationale valenciennes, le
vivat scène conventionnée danse et théâtre
d’armentières, ma scène nationale – pays de montbéliard
avec le soutien du théâtre de la bastille et de la ferme du
buisson – scène nationale de marne-­la-­vallée
* voir le texte de Jean-Charles Massera autour des artistes
associés du phénix en fin de dossier
DATES À VENIR
> Ma scène nationale – Pays de Montbéliard | 19 novembre
www.mascenenationale.com / 03 81 91 37 11
> Le Vivat – scène conventionnée théâtre et danse d’Armentières | 22 novembre
www.levivat.net / 03 20 77 18 77
> La Ferme du Buisson – scène nationale Marne-la-Vallée | 23 et 24 novembre, dans le
cadre du festival Les enfants du désordre avec Mikaël Serre, Frédéric Sonntag, Julie Bérès
et Le Collectif In Vitro
www.lafermedubuisson.com / 01 64 62 77 00
> La Comète, scène nationale de Châlons-en-Champagne | 26 et 27 novembre
www.la-comete.fr / 03 26 69 50 80
The Scottish Play - le phénix scène nationale Valenciennes - 3
POURQUOI MACBETH ?
En Angleterre, encore aujourd’hui, on ne doit
pas dire Macbeth dans un théâtre mais « the scottish
play ». Sinon ça porte malheur.
The Scottish Play, c’est donc la pièce écossaise de
Shakespeare, celle qui porte en elle une malédiction,
prête à s’abattre sur n’importe quel membre de sa distribution. Ça commence bien...
C’est vrai que Macbeth peut faire peur, c’est une des
tragédies les plus populaires de Shakespeare, et une
des plus sombres (la plupart des scènes se passent la
nuit dans l’obscurité).
C’est donc une pièce obscure, on entend des bruits
dans les couloirs, le meurtre se passe en pleine nuit,
la rencontre avec les sorcières a lieu au milieu d’une
bruyère où Macbeth n’a jamais vu « un jour si sombre
et si beau ». Toutes les scènes baignent dans une
lumière d’obscurité, c’est pas qu’on n’y voit rien, c’est
plutôt qu’on n’est pas sûr de ce qu’on voit, c’est brumeux, on discerne, on devine, on écarquille les yeux, on
est aux aguets, en alerte, prêt à bondir.
C’est une pièce où on sursaute, où plus exactement,
tout un bestiaire maléfique (le loup, la chouette, les corbeaux, les criquets, le rat etc.) fait sursauter Macbeth
entre la nuit où il tue son roi et sa propre mort.
C’est une pièce où des apparitions, des spectres
viennent mettre à l’épreuve le jugement des hommes,
où des sorcières prédisent l’avenir comme des pythies,
sans d’autre raison que le plaisir du désordre, où un
homme, Macbeth, tue le roi qu’il vient de sauver, où sa
femme organise ce meurtre, puis le termine elle-­même,
où Shakespeare s’amuse parfois du pire, comme
dans la scène Macduff/Malcom, où un homme avoue
des vices inavouables et provoque le rire.
Tout se termine mal pour le couple Macbeth. Shakespeare tord le cou aux deux époux à qui il était promis
de régner.
Tout va se nouer en une seule nuit, une nuit
cauchemardesque, où ils commettront l’irréparable, un
meurtre. A partir de cette nuit là, ils vont s’enfoncer peu
à peu dans un abîme sans fond, noir, chaotique, aveuglant, et sans retour.
C’est avec cette nuit qui les hante et dans laquelle ils
sombrent, que j’ai envie de jouer.
ADAPTATION ?
J’ai appelé ce spectacle The Scottish Play parce que
j’ai réécrit le texte. C’est un peu plus qu’une adaptation.
Ce sont mes mots, pas vraiment ceux de Shakespeare,
mais je copie sur lui. L’histoire est presque la même.
Presque.
Je fais quelques rajouts, comme ce prologue qui rappelle les vieilles malédictions au théâtre, les superstitions, les peurs ; puis c’est en parlant sur le plateau
de ce dont on ne doit pas parler que les sorcières
apparaissent. J’ai resserré les rôles autour des grandes
figures. Et je leur ai donné la parole sous forme de
monologues éparpillés dans la pièce pour que chacun
puisse venir nous interroger sur la nuit qui les entoure
de plus en plus.
Cette pièce me fascine par cette nuit dans laquelle elle
nous plonge. Mettre en scène Macbeth, c’est peut-­
être aussi se demander si nous avons des raisons de
trembler de cette histoire qui a lieu dans un Moyen
Age assez lointain, voire même, si les malédictions au
théâtre nous parlent encore.
La réécrire, c’est chercher sur un plateau ce
qui nous fait peur.
Cédric Orain
The Scottish Play - le phénix scène nationale Valenciennes - 4
The Scottish Play - le phénix scène nationale Valenciennes - 5
LES ACTEURS
Je vais réunir 5 acteurs et une actrice.
Pour le couple Macbeth, j’ai choisi de travailler
avec Eram Sobhani et Céline Milliat-­Baumgartner.
Eram mesure 2 mètres, et Céline beaucoup moins.
Ça formera déjà un couple assez inattendu. Pour
Macbeth, j’ai l’image d’un physique puissant, mais
maladroit, bancal, d’une surprenante fragilité. Avec
Lady Macbeth, je ne vois pas débarquer une virago,
mais une présence délicate, délicieuse, qu’une furieuse
envie de pouvoir transformera devant nous. Pour que
ces deux là nous emmènent dans leur cauchemar,
ils doivent d’abord nous toucher. Ça me plaît que ce
couple soit jeune, hésitant, d’emblée sympathique, et
qu’il se métamorphose devant nous par l’expérience du
pouvoir et du meurtre. L’acteur qui annonce le prologue
des malédictions et sur qui s’abattent les foudres des
sorcières, jouera ensuite le rôle de Macduff. C’est un
rôle clé. Après ce malheureux prologue, cet acteur
se trouve propulsé par les sorcières dans la pièce de
Shakespeare, il était proche de nous, et les sorcières
l’emmènent sous nos yeux dans un autre monde, et
d’une certaine façon c’est avec lui que les sorcières
nous invitent dans cet ailleurs.
L’ESPACE
Sur le plateau il y aura quelques cadres en tulle et autre
matière qui permettront de faire des miroirs sans teint,
pour traiter les apparitions.
En fond de scène, un écran sur lequel sera projeté des
images de gravure en noir et blanc pour identifier les
différents lieux de l’action.
Les apparitions seront faites par un procédé Pepper’s
Ghost, on se servira d’hologrammes pour faire surgir
différents fantômes, le procédé sera certainement à
vue.
Et enfin, un petit train fantôme parcourra le plateau ,
pour que les sorcières embarquent Macbeth au coeur
de la forêt jusqu’à leur chaudron…
J’ai envie de travailler sur la pénombre, sur des corps
qu’on discerne, ou qu’on ne voit pas mais qu’on entend.
Il faut créer la nuit, le travail des lumières et des sons
doit faire qu’on guette ces corps. On doit être en alerte
de ce qui peut surgir.
Un nuage d’obscurité demeure toujours suspendu au
dessus du couple Macbeth, ce qui est lumineux, c’est
le fantastique, le monde des spectres, ce monde est
spectaculaire, pas forcément angoissant, c’est ce que
fera le couple de ces visions qui le sera pour nous.
Les sorcières de Shakespeare chantent et dansent,
l’épouvante qu’elles amènent est ludique, j’ai envie
d’utiliser la lumière noire, des cadres en vert fluo, des
masques grotesques, j’ai envie que cette épouvante
soit un peu « folklorique », j’ai envie que l’on
trouve du plaisir dans l’épouvante.
Cédric Orain
The Scottish Play - le phénix scène nationale Valenciennes - 6
CÉDRIC ORAIN | AUTEUR-­METTEUR EN SCÈNE
CÉLINE MILLIAT-BAUMGARTNER | ACTRICE
Après des études
d’ingénieur en
mathématiques appliquées,
j’ai tout arrêté pour faire du théâtre.
J’ai suivi une formation d’acteur au
Conservatoire de Grenoble puis à la
classe libre du cours Florent.
J’ai fondé la compagnie La Traversée, poussé par une
curieuse nécessité de faire un spectacle. J’ai regroupé
des textes d’Antonin Artaud, pour faire entendre cette
voix lutter contre tous les enfermements. Déjà ça
annonçait la couleur…
Quand je fais un spectacle, ou quand j’écris, (mais pour
moi c’est presque pareil), je cherche une voix qui a été
retiré du domaine de la parole donnée, je cherche ce
qu’on a perdu et qu’on n’a pas supporté, je cherche tout
ce qui exprime qu’on ne s’habitue pas à vivre dans un
ordre imposé. Je ne travaille pas que sur des fous, des
marginaux, des exclus, des oubliés, des condamnés,
des persécutés, etc…Non, non pas que. Un peu quand
même mais pas que.
A part ça, pour mes spectacles, j’utilise des textes qui
ne sont pas destinés au théâtre, ou des textes que
j’écris. Pour chercher une histoire pas encore écrite,
pour continuer d’écrire cette histoire sur le plateau :
avec les acteurs, les lumières, le son, la scénographie.
Ça me permet toujours de rester au cœur de l’écriture,
et de lui donner plusieurs voix.
Ça me permet surtout d’être perdu, j’aime bien
me perdre, surtout quand la nuit tombe, ça réveille
l’animalité, ça force à la clairvoyance, ça m’oblige à
guetter patiemment, ce qui tout à coup pourrait surgir
devant moi dans la nuit.
A mort les sorties de secours au théâtre. J’ai besoin
qu’il fasse noir. Le théâtre me sert à ça, refaire la nuit,
pour moi, pour chacun, et retrouver au milieu des cris,
des bêtes, des mâchoires, des spectres, des pioches
et des couteaux, au milieu de tout ce qui
terrorise, une voix perdue, oubliée, empêchée,
et qui n’a pu sortir.
Céline Milliat-Baumgartner se
forme pendant dix ans à la danse
classique au
Conservatoire de Lyon, puis à
l’école Florent, dont elle intègre la
classe libre de 1998 à 2001.
Au théâtre, elle travaille avec
Jean-Michel Rabeux (L’homosexuel ou la difficulté de
s’exprimer, Théâtre de la Bastille, Le Songe d’une nuit
d’été, MC93), Jean Maqueron (L’Androcée, Théâtre
de l’étoile du nord), Monica Espina (La Compagnie
des Spectres, théâtre de Chaillot), Thierry de Peretti
(Valparaiso, tournée, Richard II, Théâtre de la Ville),
Lucie Berelowitsch (Les Placebos de l’Histoire, TEP),
Wissam Arbache (Le Château de Cène, Théâtre du
Rond-Point), Frédéric Maragnani (Le cas Blanche
neige, Théâtre Jean Vilar de Suresnes et Théâtre de
l’Odéon, Barbe Bleue, tournée), Jean de Pange (Le
Retour au désert, tournée), Cédric Orain (Notre Père,
Théâtre de l’étoile du nord), David Lescot (Le système
Ponzi, TNS).
Elle imagine et joue dans Striptease, écrit et mis en
scène par Cédric Orain. Ce spectacle est présenté en
juin 2009 dans le cadre des latitudes contemporaines et
du festival TRANS au théâtre de la Bastille.
Au cinéma elle tourne sous la direction d’Irène
Jouannet, Dormez, je le veux, Eduardo di Gregorio,
Tangos Volés, Julie Lopes Curval, Mlle Butterfly, Patrice
Leconte,Trac (dans le cadre de Talents Cannes 2007),
Vital Philippot, Le secret de l’isoloir. Sur France Culture
elle interprète des pièces radiophoniques sous la
direction de Myron Meerson.
Spectacles créés :
2012-­2013 : En attendant la nuit, texte et mise en scène de Cédric
Orain. Très librement inspiré de L’Odyssée.
2011-­2012 : Sortir du Corps d’après Valère Novarina (avec la
compagnie de l’Oiseau-­Mouche), adaptation et mise en scène de
Cédric Orain
2010-­2011 : Le Chant des Sirènes, d’après Pascal Quignard, adaptation
et mise en scène de Cédric Orain
2009 : Striptease, texte et mise en scène de Cédric Orain
2009 : Les Charmilles, d’après Les Charmilles et les morts Jean-­
Michel Rabeux
2009 : Un si funeste désir, d’après des textes de Georges Bataille et
Jean-­Michel Rabeux
2008 : Notre Père, texte mise en scène de Cédric Orain
2007 : La Nuit des Rois, d’après Shakespeare co-­mise en scène de
Cédric Orain et Julien Kosellek
2006 : Le Mort, de Georges Bataille mise en scène de Cédric Orain
2005 : Ne vous laissez jamais mettre au cercueil, d’après des textes
d’Antonin Artaud, mise en scène de Cédric Orain
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ERAM SOBHANI | ACTEUR
OLAV BENESTVEDT | ACTEUR
Formé à l’Ecole Florent dans les
classes de Stéphane AuvrayNauroy, Jean- Damien Barbin,
Christian Croset, Sabine Quiriconi
et Michel Fau, Eram Sobhani est
comédien, metteur en scène, auteur
et professeur d’art dramatique.
Au théâtre il travaille sous la
direction de Frédéric Aspisi (Europe Tragedy d’après
Ovide et La Bible, Norsk Litteratur Festival Lillehammer
Norvège, Les Grands Champs, La Ferme du Buisson
Scène Nationale de Marne-la-Vallée, Festival Trans
Théâtre du Chaudron ; et Keep your Distance, Festival
Tanz Zone Bierstindl Innsbruck, Villa Elizabeth Berlin,
Kulturhuset Banken Lillehammer Norvège), Stéphane
Auvray- Nauroy (On purge bébé de Georges Feydeau,
Etoile du Nord ; et Je suis trop vivant et les larmes
sont proches, Etoile du Nord), Séverine Chavrier (Chat
en Poche de Georges Feydeau,), Guillaume Clayssen
(Monstres philosophes d‘après Diogène Laerce,
Etoile du Nord), Julien Kosellek (Psyché de Molière
et Corneille ; Marion de Lorme de Hugo, Théâtre du
Marais ; Germania Mort à Berlin de Heiner Muller),
Cédric Orain (Le Mort de Georges Bataille, Etoile du
Nord, la Rose des Vents, Scène Nationale de Villeneuve
d’Ascq, Théâtre de la Bastille, Théâtre Garonne
Toulouse,), Maxime Pécheteau (La nuit de Madame
Lucienne de Copi, Théâtre Gérard Philipe d’Orléans
et Lavoir Moderne Parisien), Jean- Michel Rabeux
(Nuit Trans Erotique, Théâtre de la Bastille, Théâtre
Garonne Toulouse ; La nuit des Rois de Shakespeare,
MC93 Bobigny, La rose des Vents Scène Nationale de
Villeneuve d’Ascq, Le Bateau Feu Scène Nationale de
Dunkerque, Le Maillon Théâtre de Strasbourg Scène
Européenne, Le TAP Scène Nationale de Poitiers,
Théâtre Brétigny Scène Conventionnée du Val d’Orge)
ou encore Sylvie Reteuna (Phèdre pauvre folle,
Théâtre de la Bastille, Le Vivat scène conventionnée
d’Armentières ; Blanche-Neige de Robert Walser, Le
Vivat scène conventionnée d’Armentières, Théâtre
de la Bastille, La rose des Vents Scène Nationale de
Villeneuve d’Ascq, Le Bateau Feu Scène Nationale de
Dunkerque)…
Olav Benestvedt est norvégien. Il
est formé à L’Ecole Internationale
de Théâtre de Jacques Lecoq
à Paris, au Webber Douglas
Academy of Dramatic Art
à Londres et à L’Académie
Norvégienne de Création Littéraire,
Skrivekunstkadademiet à Bergen.
Au théâtre, il travaille avec Sylvie Reteuna sur BlancheNeige de Robert Walser au Vivat, Armentières, et au
théâtre de la Bastille, avec Frédéric Aspisi sur Keep
your Distance, création collective, Innsbruck, Berlin
et Lillehammer, avec Mikael Serre sur L’enfant Froid,
Parasites, Visage de Feu et Cible Mouvante de Marius
von Mayenburg, HHH création collective, et Requiem
pour un Enfant sage de Franz-Xaver Kroetz, (La rose
des vents, La Ferme du Buisson, Théâtre de la Bastille.
Festival International Chekhov Moscou, Théâtre Teo
Otto Remscheid Allemagne, La Comedie de SaintEtienne). Il travaille avec Eram Sobhani sur Les cent
vingt journées de Sodome de Sade à l’Etoile du Nord,
Paris.
Parallèlement, il travaille en Angleterre et en Norvège
avec Annette Stav Johanssen, Giovanni Fusetti, Anders
Schlanbusch, Peter Symonds Hilary Wood, Torgunn
Wold et Hester Kamin…
Il écrit et met en scène Point Bleu, création vocale en
solo (Etoile du Nord, Paris). Il écrit la pièce W pour
laquelle il obtient la bourse d’écriture dramatique du
Ministère de la Culture de Norvège.
Il est contre-ténor invité pour l’album Uber du
Norwegian experimental black thrash band Sturmgeist
(Season of mist, 2007).
Il est intervenant pédagogique à L’Ecole Auvray-Nauroy,
structure de formation de l’acteur, à Paris.
The Scottish Play - le phénix scène nationale Valenciennes - 8
CHRISTOPHE GARCIA | ACTEUR
STÉPHANE AUVRAY-NAUROY | ACTEUR
Formé par Françoise Merle
ainsi qu’à l’Ecole du Théâtre de
Chaillot dirigée par Antoine Vitez,
il a joué dans une cinquantaine
de spectacles notamment sous
la direction d’Olivier Py, Jean-Luc
Lagarce, François Berreur, Jean-Luc
Revol, Jean Macqueron, Stéphane
Auvray-Nauroy, Julien Kosellek, Michel Fau, Alexander
Lang, Saskia Cohen-Tanuggi, Lisa Wurmser, Thomas
Quillardet, Pierre Guillois, Marie Rémond…
TONIN PALAZOTTO | ACTEUR
Tonin Palazzotto est comédien,
formé à l’ERAC où il travail avec
Simone Amouyal, Valérie Dréville,
Jean-damien Barbin,Didier
Galas, JP Vincent… Il a joué dans
les spectacles de JP Vincent,
Catherine Marnas, Philippe
Granarolo Thomas Gonzales,
Charles-Eric Petit, Julien Gaillard et JP Baro. Il est l’un
des membres fondateurs de la Compagnie Extime
dirigée par JP Baro. Il poursuit également un travail
d’écriture poétique ( publié recemment dans les revues
ARPA et Poésie Première.)
Comédien, metteur en scène,
auteur et professeur d’art
dramatique (titulaire du DE depuis
2006). Directeur de L’Ecole AuvrayNauroy depuis 2008.
Après des études en Lettres
Supérieures à Lyon en 1982-1984,
il vient se former à l’Art dramatique à l’Ecole LEDA
dirigée par Yves Pignot en 1984-1986.
Au théâtre, il travaille entre autres sous la direction
de Stéfane Andrieu-Delille, Frédéric Aspisi, Géraldine
Bourgue, Laurent Brethome, Guillaume Clayssen,
Frédéric Constant, Paul-Emmanuel Dubois, Michel
Fau, Pierre Guillois, Xavier Hollebecq, Philippe Honoré,
Cédric Orain, Jean-Michel Rabeux...
Au cinéma, il évolue sous la direction de Yvan Attal (Ma
femme est une actrice), Vincent Dietschy (Julie est
amoureuse) et Vital Philippot (Le secret de l’isoloir).
Il écrit et met en scène plusieurs pièces dont
Divagations (1987, Espace Kiron), Piaf-Cocteau les
Voix Humaines (1988, Festival d’Avignon), La Femme
Abandonnée d’après Balzac (1990, 18 Théâtre), La Voix
de Samuel Beckett (forme brève) (2008, Festival A
court de formes, Etoile du Nord), Le Jeu de massacre
(2009, Théâtre de Vidy-Lausanne, Etoile du Nord,
Internationales Theater de Francfort), Je suis trop
vivant et les larmes sont proches en collaboration avec
Sophie Sire et Olav Benestvedt (2010, Festival A court
de formes, Etoile du Nord), Utopies ! (2013, Le Tricycle
de Grenoble, Théâtre des Ateliers de Lyon, Festival On
n’arrête pas le théâtre à Paris)
Il met en scène notamment : Phèdre de Jean Racine
(1992, 18 Théâtre), Le Livre de la Pauvreté et de la
Mort de Rainer Maria Rilke (1997, Manège de la Roche/
Yon, Le Roi s’amuse de Victor Hugo en collaboration
avec Julien Kosellek (2002, Théâtre du Marais), On
purge bébé de Georges Feydeau (2008, Festival On
n’arrête pas le théâtre, Etoile du Nord),
Il participe au groupe de recherche Créanet-Arts et
Nouvelles Technologies de France-Telecom en 2000
Il co-dirige l’Atelier Théâtral de Création, atelier de
formation de l’acteur de 2005 à 2008.
Il crée le festival d’été ON n’arrête pas le théâtre, en codirection avec Julien Kosellek à l’Etoile du Nord depuis
2007.
En 2008, il crée L’Ecole Auvray-Nauroy, école de
formation de l’acteur et du pédagogue, qu’il dirige
depuis septembre 2008.
En 2011 il est nommé co-directeur du Collège
Pédagogique de l’Ecole du Theâtre des Teintureries de
Lausanne jusqu’en Juin 2012, date à laquelle il donne sa
démission.
The Scottish Play - le phénix scène nationale Valenciennes - 9
BERTRAND COUDERC | ECLAIRAGISTE
PIERRE NOUVEL | VIDÉASTE
Bertrand Couderc vient de créer les lumières de Tristan
Und Isolde à la Scala, dans la mise en scène de Patrice
Chéreau et la direction musicale de Daniel Barenboim.
En 2007, il avait également éclairé De la Maison des
Morts de Janacek, direction Pierre Boulez, mise en
scène Patrice Chéreau à Vienne, Amsterdam et Aix-enProvence.
En 2005, pour sa première collaboration avec Patrice
Chéreau, il crée les lumières de Cosi fan tutte direction
Daniel Harding au festival d’Aix-­en-Provence, l’Opéra de
Paris puis Vienne.
Pour le Festival d’Aix-en-Provence 2004, il éclaire
L’amour des trois oranges de Prokofiev dans la mise en
scène de Philippe Calvario, avec qui il collabore depuis
10 ans. Citons Angels in America au théâtre du Châtelet
en 2004 et au théâtre Grand et Petit, Richard III, la
Mouette et dernièrement au Staatsoper de Hamburg,
Iphigénie en Tauride de Gluck. Il signe également la
lumière de nombreux spectacles de théâtre dont ceux
de Jacques Rebotier : L’Oreille Droite avec Alexandre
Tharaud, L’éloge de l’ombre de Tanizaki, Les ouvertures
sont, ZooMusik, puis Le Jeu d’Adam, d’Adam de la
Halle, au Théâtre du Vieux-­Colombier. Citons également
ses collaborations avec Bruno Bayen pour La fuite en
Egypte, Stella, de Goethe, Les névroses sexuelles de
nos parents de L.Berfuss au théâtre de Vidy-Lausanne
et dernièrement Laissez-moi seule au Théâtre de la
Colline.
Il a créé la lumière pour Colza et Marguerite, reine des
prés de Karin Serres
Sa lumière préférée ? C’est le soleil juste après l’orage,
fort et clair sur le macadam mouillé. Il aime la peinture
de Rembrandt, les photos d’Irving Penn et les livres de
Jim Harrison. Il écoute Ach wie flüchtig, ach wie nichtig
(Cantate Bwv 26 Johann-­Sebastian Bach), les Gurre
Lieder (Arnold Schönberg) et Unknown Pleasures
(Joy Division). Et il regarde inlassablement M (Fritz
Lang 1931) Written on the Wind (Douglas Sirk 1956) et
Rashomon (Akira Kurosawa 1953).
Après des études de Cinéma et des expériences dans
les domaines de la musique, du graphisme, et du
multimédia, Pierre Nouvel crée avec Valère Terrier le
collectif Factoid. Ensemble, ils réalisent des clips et se
produisent en tant que VJ’s sur les scènes de musique
électronique. En 2005, Pierre Nouvel rencontre JeanFrançois Peyret avec lequel il réalise sa première
création en tant que vidéaste pour Le Cas de Sophie K,
une pièce créée au Festival d’Avignon. Il poursuit son
expérience théâtrale, notamment avec Michel Deutsch,
Lars Norén, Hubert Colas(...) et oriente sa réflexion sur
les rapports entre espace scénique, temps et image.
Dans le même temps, il participe à des performances
sonores qui font intervenir des traitements vidéo
en temps réel, et se produit notamment avec les
compositeurs Olivier Pasquet et Alexandros Markeas.
En 2007, il collabore avec le compositeur Jérôme
Combier pour Noir Gris, une installation sonore et
vidéo autour du texte de Samuel Beckett, L’impromptu
d’Ohio, présentée au Centre Pompidou dans le cadre
de la rétrospective consacrée à l’auteur irlandais. Son
approche révèle une étroite corrélation entre image
et espace et c’est naturellement qu’il se tourne vers
la scénographie.En 2008 il signe la scénographie, la
vidéo, les lumières et le son pour Des gens, spectacle
mis en scène par Zabou Breitman et adapté des
documentaires de Raymond Depardon, Urgences et
Faits divers, qui remporte deux Molières, dont celui du
«meilleur spectacle privé».
Il a depuis, réalisé de nombreux projets pour le théâtre,
mais également pour la musique contemporaine, ou
l’opéra, avec Belshazzar au Festival Haendel de Halle
2009, ou l’année suivante à l’Opéra National de Corée ,
pour Idoménéo mis en scène par Lee Soyoung et dirigé
par Myung-Whun Chung. En association avec Jérôme
Combier et Bertrand Couderc, il présente l’adaptation
pour la scène du roman de W.G. Sebald : Austerlitz à
l’occasion du Festival d’Aix-en-Provence en juillet 2011.
Son travail ne se limite pas à la scène. Il a ainsi réalisé
des installations numériques exposées au Fresnoy,
au Pavillon Français de l’exposition internationale de
Saragosse, ou récemment à la Gaîté lyrique et au 104.
The Scottish Play - le phénix scène nationale Valenciennes - 10
SAMUEL MAZZOTTI | SONORISATEUR
KARIN SERRES | COSTUMIÈRE
Samuel Mazzotti exerce le métier de sonorisateur
depuis une dizaine d’années dans le spectacle
vivant, aussi bien en musique qu’en théâtre. Il a
collaboré notamment avec Le Soldat Inconnu, Les
Trapettistes, Mafia K’1 Fry et actuellement travaille avec
LudoCabosse, S.A.D. et Erikel (scène et le studio).
Au théâtre, il officie à la fois comme régisseur
et créateur son après avoir été responsable du
département son à l’Espace des Arts (scène nationale
de Chalon-sur- Saône) et le Nouveau Théâtre de
Montreuil-centre dramatique national.
Il a fait sa première création avec Gilles Cohen (Soucis
de famille, 2002), puis à collaboré avec Anastasia Politi
(Antigone, 2002), Smooz (la Bérézina, 2003), Olivier
Balazuc (Elle, 2005), Frédéric Aspisi (Toujours le même
Fantasme, 2008), Cédric Orain (Striptease, 2008 et
Les charmilles, 2009), Stéphane Auvray- Nauroy (Ce
qui peut coûter... 2009), Guillaume Clayssen (A la
grecque, 2009), mais aussi la régie de spectacle en
tournée de la cie Image Aigüe (Addio Mamma, 2005),
de Sandrine Lanno (La thébaide 2007, ainsi que sa
conception sonore), Eric Massé (L’île des esclaves,
2007), Gilberte Tsaï (Ce soir on improvise, 2008),
Célie Pauthe (S’agite et se pavanne, 2008), Jeanne
Champagne (Debout dans la mer, 2008), Paola Comis
(Questions… 2009, plus l’habillage sonore). En 2009,
il a également réalisé l’enregistrement et le mixage du
court-métrage de Guillaume Clayssen, Femâle.
Costumière, elle est aussi illustratrice, traductrice,
scénographe et metteuse en scène de théâtre
(ENSATT 1985/1987).
Parmi ses pièces de théâtre créées : Marzïa, J. Martins,
2011 ; L’Eskimo Kabyle/ Eskimal Kabiliarra, P. DanielLacombe, 2010 ; Le Terrain Synthétique, A. Detée,
2010 ; Les Héroïques du Frigomonde, S. Marrot, 2009
Louise/Les Ours, P. Douchet, 2008/2010 et B. Algazi,
2010 ; Le Jardin de Personne, A. Marenco, 2009 ; A.
Detée, 2008 ; Minuit Crétins, C. Thibaut, 2007 ; Colza,
P. Uttley, 2006 ; Le Petit Bonhomme vert (et le rouge!),
A. Marenco, 2004 ; La Nuit des Carapaces, S. Tesson,
2004 ; «Pingouins», 2003/2004 ; Marguerite, Rein des
près, A-L. Liégeois, 2003/2004 ; Toute la vie !, A-L.
Liégeois in “Embouteillages”,
2001/2003 ; Chlore, P. Simon, 1999/2005 ; Les
Coquelicots, M. Didym, 1998…
Parmi ses pièces radiophoniques : Mon ombre, M.
Meerson, France-Culture, 2009 ; Le Noyau, M.
Meerson, France-Culture, 2008 ; Ole, Rosita !, prix du
concours Beaumarchais-France-Inter, C. Bernard-Sugy,
2006 ; Chambre Froide, M. Meerson, avec Cécile de
France, France-Culture, 2004-05 ; La Chose dans la
poubelle, J-M. Zahnd, France- Culture,
2004 ; La Fille du 29 Février, B. Masson, FranceCulture, 2003…
Bibliographie : L’Ecole des Loisirs-Théâtre : Mongol,
Frigomonde, Louise/Les Ours, Thomas Hawk, Dans la
forêt profonde, Marguerite, Reine des près, et Colza...
Editions Théâtrales : Le terrain synthétique, Blondie,
Le jardin de personne, Un tigre dans le crâne, Luniq
précédé de Katak, Toute la vie ; L’Avant-scène Théâtre
: La nuit des carapaces ; Lansman : Anne Droïde ;
L’Ecole des Loisirs-Romans : Mongol ; Editions Monica
Companys : Chlore ; Flammarion : Lou la brebis, Fleur
de vache ; Le Bonhomme Vert : Le Petit Bonhomme
vert (et le rouge !), ill. de l’autrice ; Le Rouergue :
Pourquoi tu cours ?, Tricot d’amour, Soupe de maman
et Uïk, Le cochon électrique.
Ses pièces sont traduites en anglais, allemand, suédois,
portugais et japonais, souvent avec le soutien de
Beaumarchais.
The Scottish Play - le phénix scène nationale Valenciennes - 11
campus des arts
artistes associés 2013-2015
L’Amicale de production (Julien Fournet, Halory Goerger, Antoine Defoort),
Cédric Orain, Benjamin Dupé
La fable, la méthode,
le dispositif et le
système (une saison)
Propos échangés par Skype
et recueillis par Jean-Charles
Massera - mai 2013
Illustration François Olislaeger
Où l’on voit que la route a été
longue (avant de faire l’objet
d’une plaquette de saison).
Totalement branché rock et en quête
de trucs qui le font vibrer, le jeune
Julien ne comprend pas trop
comment on peut dire «œuvrer dans
une logique de libération dans un
cadre littéraire et dramaturgique
complètement réactionnaire». Pas
faux. Poussé à faire de la musique,
l’encore plus jeune Antoine choisit
«flûte traversière» sans savoir ce
que c’est et en prend pour neuf ans
(l’horreur). Résultats des courses :
Antoine regarde des films en VF et
écoute de la musique qu’on écoute
plus pour faire partie d’un clan que
pour ce qu’elle est. Pas simple.
Entouré de bouquins chez lui, le déjà
très mûr Halory prend cinq noms
différents pour pouvoir avoir cinq
cartes de médiathèques et du coup
emprunte plein de livres, de CD et de
DVD. Cohérent. Moins chanceux,
Cédric grandit entre des statues et
des bassins dans le parc d’un des
châteaux les plus visités du monde,
donc au milieu d’un classicisme
assez conservateur qu’il finit bien
entendu par prendre en horreur.
Pas évident. Quant à Benjamin, dont
les amis plus âgés, plus cultivés,
n’écoutent pas de musique au sens
où les gens de son âge l’entendent,
il suit une formation classique au
conservatoire : le jeune homme a
alors le sentiment de s’initier à une
société secrète, à une langue qui
ouvre la porte de milieux sociaux
différents du sien… Compliqué.
Et puis one day…
Julien, qui vit dans les préceptes du
rock, du free jazz, de l’internationale
lettriste et des post-situ rencontre
Antoine qui, alors qu’il était en
deuxième année de Deug de math,
avait rencontré des gens qui
faisaient de l’art et qu’il avait trouvé
«trop cool», ce qui avait fait qu’il
s’était inscrit en arts du spectacle
avec option arts plastiques, qu’il
avait «trouvé ça super» et que, du
coup, il avait enchaîné sur les
beaux-arts, que ça avait été une
«grande période de découverte»
(«l’extase totale» quoi). Et comme
Julien est convaincu que «la grande
maladie du siècle, c’est qu’on n’arrive
pas à rester dans le réel», que dès
qu’on se le coltine on est bien obligé
de le «transformer», évidemment
parler avec quelqu’un qui, à chaque
fois qu’il est confronté à un choix,
trouve «que les deux attitudes sont
valables» et pense du coup qu’il faut
les faire «cohabiter sans trop en
faire, ni d’un côté ni de l’autre», que
«si on travaille trop sur l’un, ça crée
un déséquilibre», forcément ça aide.
Tout comme ça aide d’avoir pour
pote quelqu’un (Halory) qui, alors
qu’il s’était mis à la poésie, a tout
d’un coup ressenti le besoin «de
déplacer sa pratique dans un lieu
physique, un espace public» et
surtout de créer des «conditions
d’énonciation poétiques qui soient
légitimes» à ses yeux en se posant
deux ou trois questions de base
comme «pourquoi et comment
ils m’écoutent» (la naissance de
la justesse). Le tout basé sur le
principe de la «taxinomie : ranger
classer où on met les choses».
Naissance d’une amitié productive.
De son côté, Cédric, qui avait
commencé des études d’ingénieur
en maths appliquées, se jette dans
le théâtre (au Conservatoire de
Grenoble) parce qu’il a soudain
un furieux besoin «d’entendre,
de voir, de sentir du corps vivant
traversé, secoué par de la parole».
Le questionnement des mouvements
du monde passera d’abord par le
besoin de vivre le plateau en tant
qu’acteur. Naissance de la volonté de
réincarner des fables disponibles du
répertoire, de les investir là
où elles peuvent encore nous
faire ressentir, éprouver les forces
qui écrivent notre monde.
Quant à Benjamin, qui après avoir
traversé des années d’étude d’airs
entendus entre grands initiés,
d’époques lointaines ou très
contemporaines mais hors du temps
commercial et divertissant ou de
pratiques d’instruments précieux,
de machines nouvelles, de systèmes
complexes - même s’il a fini par
découvrir le rapport entre la musique
classique et une belle chanson pop rêve de plus en plus d’une musique
qui ne répond à aucune demande
marchande ou fonctionnelle.
L’étudiant bascule de l’autre côté de
la production, ou plutôt du côté de la
recherche fondamentale sur la table,
dans le studio électroacoustique
ou la salle de répétition. Naissance
d’un ensemble de questions :
«Qu’est-ce qui produit le son ?
Pourquoi y a-t-il de la musique ?
Qu’est-ce que ça raconte ?»
Donc à un moment donné :
Antoine va tout mettre œuvre pour
que l’art ressemble à une forme de
recherche fondamentale (sur les
langages, la mise en forme des
idées), pour que ça ressemble à des
expériences en cours qu’on aurait
envie d’aller voir chaque matin pour
voir ce qu’il s’est passé dans la nuit,
où elles en sont ; Halory, pour que
son travail lui apprenne quelque
chose de nouveau ; Julien pour que
ses petites machines de production
de pensée lui permettent de faire ce
que Marc-Aurèle appelle «faire
œuvre d’homme»… Et comme
l’échange fait la force et l’usage
de l’intelligence collective, l’un des
moyens les plus efficaces pour
questionner les données et les
conditions de l’expérience esthétique
(la confrontation et la mise
à l’épreuve des certitudes
et des points de vue), les trois
décident de croiser ponctuellement
leurs recherches en se donnant
les outils de production de projets
communs tout en se laissant la
liberté de conduire des projets
solos. Naissance de l’amicale
de production.
Plus désespéré «politiquement»
et évidemment réticent à tout
militantisme, angoissé par un
certain état des choses, mais aussi
marqué par les représentations
mythologiques gréco-romaines
qui ont meublé son enfance
(et les figures et les récits qu’elles
font surgir), Cédric va, lui, utiliser
le théâtre pour formuler son besoin
vital de dire non. Quant à Benjamin,
qui aime bien «faire la même chose
que la veille (ça avance)» et
«n’aime pas faire la même chose
que l’année dernière à la même
époque (l’impression de reculer)»,
il se concentre sur le temps,
ou plutôt sa réinvention… L’inventer
«à chaque fois, écrire du temps»
en inventant à chaque projet
«une nouvelle méthode de travail
pour créer de la musique.»
Ce qui esthétiquement se
traduira par exemple :
Pour Benjamin Dupé, par un projet
basé sur La Haine de la musique, de
Pascal Quignard («un livre qui parle
magnifiquement de ce que c’est que
l’écoute, du trouble presque animal
de ce que c’est que d’écouter»)
entre le concert et le théâtre pour
un ensemble instrumental et un
comédien se situant entre la figure
de l’auteur et la réincarnation des
quelques figures extraites du livre.
Aller «repiocher à plein d’endroits
du livre pour renouveler la situation
d’écoute», passer «d’une idée à
l’autre par associations d’idées en
faisant apparaître des situations».
«Convoquer l’ensemble des époques
et des continents» pour «raconter»
la musique dans ses dimensions,
ses aspects, ses usages, ses
représentations les plus diverses,
les plus complexes, de la musique qui
accompagne les moments les plus
légers de l’existence à celle «qui met
en mouvement, qui peut dresser les
masses». Soit le projet de «donner
à voir un concert qui prend la parole
pour parler de lui-même, de ce
qu’est le concert». Essayer de faire
en sorte «que ce soit la musique qui
amène la nécessité du mot. Que ce
soit la musique qui de par sa nature,
donne envie de parler d’une chose et
d’une autre». Rêve d’«une musique
qui se déplie dans le texte, ramifie et
non pas une musique qui illustre
un texte». D’une manière générale,
l’approche à laquelle semble travailler
Benjamin Dupé aujourd’hui opère
comme une mise en abîme, une
«installation immersive». Imaginer un
«dispositif mécanique qui bouge et
qui crée la musique», collecter des
paroles auprès «de gens qui parlent
sur la musique»… «Comment ils
sentent la musique contemporaine»…
«Injecter» ces paroles «dans le
travail». S’en tenir à cette question
fondamentale : «Qu’est-ce qui
produit le son ? Pourquoi ? Qu’est-ce
que ça raconte ?»
Pour Halory Goerger, il s’agit de
continuer de travailler sur le langage,
sur des projets qui «s’articulent
autour des idées, avec un regard de
plasticien», des idées qui lui ouvrent
un grand nombre de «territoires»
possibles, un matériau hérité de sa
formation universitaire en quelque
sorte. Faire l’expérience d’une idée
comme cette traduction simultanée
en plusieurs langues de centaines
de chansons qui, au bout de trois
heures, affectent physiquement
la personne qui traduit, la met
en situation d’épuisement et par
conséquent dans des états de
traduction automatique. Soit un
travail qui ne repose pas sur «une
dimension théâtrale classique, mais
qui trouve son origine dans un
contexte professionnel.» Mais d’une
manière plus générale, «l’une des
fonctions de l’art, c’est d’apprendre
des choses et de les partager».
Par exemple, avec Antoine Defoort,
ils voulaient apprendre à conduire
un Fenwick, mais bon, comme un
chariot de manutention sur un
plateau, c’est plutôt pas possible
au niveau des normes de sécurité,
là ils ont dû renoncer, mais le
principe de «la formation continue»
reste un axe fort de la démarche,
comme cette civilisation qui se
construit sur le plateau vierge
de Germinal ou ce parcours aussi
foutraque qu’initiatique proposé
dans France Distraction où l’on
écoute de la musique de Vivaldi
par téléphone dans un bureau open
space et au bout duquel un poète
contemporain nous explique à nous,
spectateurs barbotant dans une
piscine remplie à ras bord de ballons,
les principes de la philosophie
stoïcienne… L’essentiel étant
pour Antoine Defoort de «toujours
rester pile» entre deux «pôles
antagonistes», entre «le romantique
et le trivial» ou «l’engagement
et la désinvolture» par exemple.
Et du coup, la chose est assez
flippante… Ainsi, concernant
Germinal, tantôt la peur que
ce soit tout de même «trop trivial»,
qu’on y soit allé «un peu la
main leste» sur des «situations
farfelues» ; tantôt celle qu’on
est finalement dans un truc
«esthétisant» ou «prout-prout».
Et Julien Fournet de se vouloir
rassurant en précisant que c’est
«ultra bricolé» qu’«on n’est pas
très spectaculaire», mais qu’il y
a «une recherche de sensations,
d’humour ou de compréhension
égalitaire entre nous et le public»
et surtout que l’absence de
«grandiloquence théâtrale»,
où l’on ne sent pas trop «la fierté
du bricoleur», doit pouvoir susciter
«l’empathie du spectateur»,
qui du coup peut être animé
d’une sorte d’élan de réparation
pour que ça fonctionne».
Selon lui, il est essentiel de partir
de l’expérience esthétique dans
la mesure où «une expérience
esthétique modifie les perceptions»
et par conséquent «si elle est
bien faite, on a une modification
éventuelle de notre rapport
au monde, donc de nos
comportements». «L’expérience
esthétique» peut ainsi toucher
à des «questions morales».
Mais l’expérience doit rester
«assez humoristique» dans les
«mécanismes de compréhension».
C’est par exemple ce lien qu’il
questionnera au phénix via une
«sorte de hammam de la pensée
où il sera question de «maîtrise»
et «de souci de soi».
Plus confiant dans les grandes
fables, mais tout aussi attentif
à la participation du spectateur dans
le processus de construction du
sens, Cédric Orain opère à partir
de la «puissance» que nous sommes
prêts «à donner au théâtre pour
que ça puisse changer le cours
de choses». Ainsi son projet The
Scottish Play (un texte de Cédric
Orain «avec des vrais morceaux de
Shakespeare» dedans), un texte qui
opère à «l’endroit de la peur», cet
«outil permanent utilisé partout dans
la politique», cet endroit ou plutôt ce
moment où l’on est allé «si loin dans
l’épouvante que plus rien ne peut
[me] faire tressaillir». Soit l’histoire
d’une pièce (d’un monde ?)
qui est en train de s’écrire et qui
va de plus en plus vers l’épouvante,
vers la passion pour un crime.
«Faire entendre ce qui se passe
dans le monde sans le nommer
clairement» («Quand je voyais
Bachar-Al-Assaad», «le gars
tout seul dans sa tour», «ça m’a
fait penser au monologue de
Macbeth»… «La situation est
similaire». Mais Cédric Orain de
préciser : «Ce qui m’intéresse là,
maintenant, sur ce projet, c’est
vraiment d’interroger la passion
pour le crime. Comment le crime
est passionnant ? Mais je ne le
rattache pas à un endroit ou à
une date précise. Je préfère que
ça reste plus ouvert»). Ici les forces,
les croyances et les dramaturgies
qui construisent ou détruisent
la marche du monde, ailleurs
(Striptease) le questionnement
(plus léger) mais tout aussi obsédant
de la représentation du désir
(masculin) exhibé partout, mais pas
nécessairement questionné du côté
du spectateur, dans une relation
d’immédiateté avec l’objet (féminin)
du désir dans sa «demande de
dévoilement». Plus généralement,
«essayer d’écrire dans la mise en
scène que le spectacle se construit
là maintenant avec ce qui se passe,
dans la salle entre le spectateur
et le comédien».
Jean-Charles Massera vit et travaille entre Paris et Berlin.
Auteur de fictions, il a notamment publié France guide
de l’utilisateur, P.O.L (1998) ; United Emmerdements
of New Order précédé de United Problems of Coût
de la Main-d’Œuvre, P.O.L (2002) ; We Are L’Europe,
Verticales (2009), Le Guide du démocrate – les clés pour gérer
une vie sans projet, (avec Éric Arlix) éd. lignes (2010).
Il développe également un travail dans des formats autres
que le livre, notamment l’installation sonore, la chanson,
le film et le clip vidéo, la performance….
François Olislaeger est né à Liège en 1979. Après un passage
à l’école Émile Cohl de Lyon, il devient dessinateur de presse
(Le Monde, Libération, Les Inrocks) et publie régulièrement
des reportages dessinés dans TOC. Sa bibliographie compte
également Little P in Echoes Land, chez Denoël Graphic et
Un autre monde est possible, chez Hachette. Il collabore
avec le Festival d’Avignon à travers un blog quotidien.
En 2011, il contribuait à la création de la pièce de Célia Houdart
À demi endormie déjà au phénix scène nationale.
TARIFS
16€/14€/13€/9€
le phénix scène nationale Valenciennes
BP 39 - boulevard Harpignies
59301 Valenciennes cedex
direction Romaric Daurier
[email protected]
03 27 32 32 00
www.lephenix.fr
---------
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